Une fois n’est pas coutume, mais la chronique d’un album
français s’impose.
Un album avec une médiatisation hors du commun, disque de
platine avant sa sortie (précommande).
300 000 exemplaires vendus le jour de sa sortie et bien
entendu on ne peut que saluer l’artiste, la carrière et l’homme (que l’on
apprécie ou pas).
Alors, nous y voila ! « Mon pays c’est
l’amour » est le 51e et dernier album studio de Johnny Hallyday.
L’enregistrement de ce disque débute au printemps 2017 et s’est poursuivi à
l’automne à Paris quelques semaines avant sa mort. Malgré les conditions
d’enregistrement que l’on imagine la voix ne montre aucun signe de fatigue. L’album reste
inachevé et sera publié de manière posthume.
Cet album comprend 11 titres dont un instrumental.
" J’en parlerai au diable" L’émotion est au rendez-vous dès le premier titre, le rockeur anticipe sur le jour de sa mort où il devra assumer et répondre de ses actes, Un titre qui prend tout son sens aujourd’hui.
"Mon pays c’est l’amour" Un retour au rock n roll, qui n’est pas sans rappeler quelques enregistrements de 1975 (entre autre).
"Made in Rock n Roll" Là encore (comme le titre l’indique) nous restons dans le pur rock n roll. Ces deux titres semblent être un hommage à tous les chanteurs de Rock n Roll que Johnny admirait.
"Pardonne-moi" Johnny livre un dernier message d’outre tombe. Le titre sonne inévitablement comme la dernière chanson d'amour de Johnny à sa femme Laeticia.
"Interlude" Signé Yvan Cassar, fidèle collaborateur de Johnny Hallyday, ce morceau instrumental est touchant et très cinématographique dans la même lignée que « Poème sur la 7e ».
"4M2" L’univers carcéral cher à Johnny, déjà visité avec « Le pénitencier », « Toi qui t’en vas » et des concerts donnés au pénitencier de Bochuz en 1974 et à Fleury Mérogis en 1982.
"Back in L.A." Un morceau qui sonne très Rolling Stones, avec les chœurs d’Amy Keys et Carmel Helene que l’on retrouve avec plaisir.
"L’Amérique de William" Sur un air country blues, on retrouve les États-Unis tant appréciés par Johnny, un clin d’œil au photographe William Eggleston, dans le même état d’esprit que « Quelque chose de Tennessee » ce titre n’est pas sans rappeler un autre morceau de 1982 « Mon Amérique à moi ».
"Un enfant du siècle" Ce titre permet à Johnny de poser un regard nostalgique sur le monde et son existence.
"Tomber encore" Une chanson qui aurait pu ne jamais voir le jour puisqu'elle est signée... par un Fan (Boris Lanneau). La voix du chanteur et l'efficacité du refrain en font un morceau accrocheur que tout le monde pourrait fredonner.
"Je ne suis qu’un homme" Ce dernier titre a de quoi faire frissonner le public, ses paroles résonnent comme une ultime révérence et lui donnent une aura particulièrement forte et émouvante. Difficile de rester insensible…
Disponible en CD, CD Collector digipack et 33t vinyle.
Mitch Bertrand