mercredi 27 décembre 2023

HENRI GRUVMAN // THEATRE // Il est Interdit de Viellir - Janvier 2024.

 
 Henri Gruvman est un Comédien, metteur en scène et auteur âgé de 77 ans. Il combine depuis 50 ans ces différentes activités. Membre co-fondateur du “Théâtre de L’Aquarium“ à la Cartoucherie de Vincennes, il a commencé sa carrière avec ce collectif. Quittant le groupe, il va surtout se faire connaître par ses spectacles de “Ciné-Théâtre“ dont il est l’un des pionniers en France. Il a ainsi créé “Grugru 1er“ au Festival d’Avignon.Trois autres versions ont suivi qui lui ont permis de sillonner le monde et les plus grands Festivals de théâtre et de cinéma.La problématique du vieillissement est le thème principal de ce spectacleFaut-il accepter l’assignation à un rôle, celui du vieux qui devrait rester à sa place... mais alors quelle est sa place dans la société actuelle ? ... faut-il abandonner ses rêves et rétrécir ses désirs ? Considérer que l’on n’a plus rien à apprendre car ce n’est plus de notre âge ? Se refuser à faire des déclarations d’amour ? Ne plus entendre en soi l’enfant qui continue à réclamer sa part d’improvisation, de joies, de plaisirs et de rires ? Ne plus entendre le jeune homme qui rêve de grandes choses, de l’âme-soeur, de liberté, de voyages, de rencontres ?... En réalité, l’homme âgé possède tous les âges. Il ne doit pas se résigner à n’entendre que la seule voix de son vieillissement."Il est interdit de vieillir "est une pièce qui bouscule cette idée de vieillissement et qui  invite le spectateur à revoir sa vie à l’aune de sa créativité et de son imagination par un voyage entre théâtre et cinéma.

 PITCH
 On n'est pas sérieux quand on a soixante dix sept ans !Ce pionnier du Ciné-Théâtre a promené un personnage de Grugru, muet et inspiré par Keaton, Tati et Chaplin... il revient avec lui quelques 30 ans plus tard... Mais cette fois il parle… et il est vieux. Vieux ? Pas vraiment. Pas longtemps ! La mixture magique du Cinéma et du théâtre va opérer et le régénérer. Talonné par « l‘Inspecteur du corps », exalté par « la Célébrante du corps », revitalisé par l’imaginaire et la fantaisie, il va retrouver une nouvelle jeunesse en s’inventant une nouvelle langue ! 



Studio Hébertot : 78 boulevard des Batignolles 75017 Paris 

Tous les mercredis du mois de Janvier à 21h00
(séances supplémentaires le lundi 29 et le mardi 30 Janvier
Réservations : https://www.billetreduc.com/332217/evt.htm

mercredi 20 décembre 2023

GUITARE EN SCENE // LIVE REPORT // Saint Julien en Genevois les 20 au 23 Juillet 2023.

Nous voilà pour 4 jours dans cet belle ville qui borde la Suisse, ici Saint Julien en genevois une ville devenu très très rock au fil des années avec ce festival "Guitare en Scène" qui donne vraiment envie chaque année d'y être présent pour découvrir certains groupes à en devenir ou quelques groupes qui sont en haut de l'affiche depuis si longtemps. Chaque Édition réuni quasi 5000 Personnes un vrai bonheur pour ce festival vraiment si humain et si classe.


1er jour Jeudi

Une panne de courant viendra polluer l'arrivée des festivaliers mais ce n'est pas grave un moment vite transformer en attente familial et convivial et oui ici c'est un vrai mot d'ordre et naturel.

Joss Stone qui fête ces 20 ans de carrière toujours aussi belle ouvre le festival sous le chapiteau du a ce léger retard et nous offrira une très belle performance avec son mélange soul et R&B une teinte de jazz Reggae et une légère teinte de country. Joss Stone avec son énergie et son charme a réussi à convaincre le public de guitare en scène avec quelques reprises excellemment interpréter "I Put A Spell On You" "Piece Of My Heart"

Puis sur la scène Village nous offre le premier gagnant(e)s du Tremplin GES 2023.  Jeanette Berger qui était censée ouvrir le festival effectue un set remarquable au couleur Blues/Soul et qui promet un belle avenir à suivre de très près ...

Puis arrive sur la grande scène le tant attendu Joe Bonamassa ce prodige du blues alternant des morceaux très rock "Evil Mama" ... ou des Blues chair de poule assuré comme "Self-Inflicted Wounds" avec également quelques reprises bien senti comme "I Want To Shout About It" de Coco Montoya, "Double Trouble" de Otis Rush et le "Just Got Paid" de ZZ Top un set vraiment excellent Joe Et toujours aussi classe et efficace un vrai bonheur de le voir s'éclater a jouer et partager avec ce public de Guitare en Scène. Pour enchainer sur "I Feel Like Breaking Up Somebody's Home Tonight" pour un  boeuf avec Eric Gales.quel chemin partager depuis les 13 années qui nous sépare de la venue a Guitare en Scène de Joe Bonamassa.

Eric Gales

Jeanette Berger
Joss Stone

Joe Bonamassa


2eme jour Vendredi

La nuit fut très courte en effet avec l'annulation de dernière minute de Ko Ko Mo leur tour bus avait brûler la veille avec les instruments et leurs effets personnels l'organisation a du courir de coup de téléphone en café serré afin de remplacer ce désistement et pour permettre au public d'avoir une belle affiche ce soir également.

Yvet Garden vainqueur du Tremplin GES directement venu de Valence ses influences des groupes des années 90, de la nouvelle scène Pop Punk anglais.

Dino Jelusick nous offre un set avec son groupe Jelusick de musiciens croates Ivan Keller à la guitare, Mario Lepoglavec Batterie, et Luka Brodaric à la basse. Un concert Hard rock efficace et va recevoir un excellent accueil au près du public.

Avec ce All Star Band on va revenir a la couleur originel de ce guitare en scène 2023 la jam avec les musiciens de Whitesnake (Dino Jelusick Chant, Joel Hoekstra , Michele Luppi et Marco Mendoza) ... Ce soir la formation sera de Dino Jelusick au chant, Joel Hoekstra et Ivan Keller aux guitares, Marco Mendoza basse, Michele Luppi claviers et chant et Mario Batterie. Un set d'une heure avec "Burn" de Deep Purple pour ouvrir le feu ou les titres de Whitesnake son a l'honneur avec notamment "Is This Love" "Here I Go Again" chanter par Michele Luppi et tant attendu "Ain't No Love In The Heart Of The City" une version très bonne un set plus que torride et tellement bon a en damné un saint.

Puis Marco Mendoza prend le relai avec ses acolytes Ivan Keller et Mario un set légèrement identique à celui de l’Edition du Guitare en Scène mais quoi qu’il en soit ca joue toujours aussi bien et c’est toujours un plaisir. Avec entre autres "Viva La Rock" "Sue Is On The Run" "Give Peace A Chance". Puis Arthur Dart sera présent pour un bœuf final et également pour jouer l'hymne qu'il a écrit pour le festival.

Les remplaçant de Ko Ko Mo choisi a l'arrache seront Dätcha Mandala. Venu de Bordeaux pour ce concert. Avec ce power trio rock une énergie se fait sentir une envie de faire le meilleur concert ce sent. Avec ce concert le groupe séduit le public qui en redemande. Bravo a eu qui clôtureront se deuxième jour avec un vrai bon feeling.

Yvet Garden
Joel Hoekstra

Dätcha Mandala
Marco Mendoza

3eme Jour Samedi

C'est au tour de Damantra, d'ouvrir la journée troisième également vainqueur du Tremplin GES. Nous voici revenu au cœur des années 70 au niveau du look et de la musique bien évidemment un mélange de Blues Pills et de Rival Sons que demander de mieux. Avec Mélanie une chanteuse qui possède une vraie présence scénique, les riffs fusent pour notre plus grand plaisir

Vintage Trouble prend d'assaut la grande scène avec toujours cette Énergie qui les caractérise et ce soir ce serait encore le cas. Avec des titres comme "Run Like The River" "Blues Hand Me Down"et une reprise de Stevie Wonder "Higher Ground" jouer efficacement. Le public et une fois de plus conquis par Vintage Trouble. Et n'oublions pas Ty Taylor le leader souriant ira se jeter au cœur de la foule pour ce bain de foule qui le rapproche de son public chaque soir.

Sting prend possession de la scène le public ravi se replonge ce soir au cœur de ces années 80 avec Police qui a évidemment marquer la vie et le cœur de tant de gens. Avec des titres comme "Walking On The Moon" "Every Little Thing She Does Is Magic" "Roxanne" "So Lonely" "Every Breath You Take" entre autres Sting à marquer nos vies également avec sa carrière solo "Englishman In New York" "If You Love Somebody Set Them Free" "Brand New Day" pour un concert rempli d’énergie et d'ondes positive Sting nous offre un concert très fort et très classe. A noter un hommage à Bob Marley avec ce "No Woman, No Cry" qui rajoute ce petit plus a la magie de ce concert.

Retour sur la Scène Village avec la belle Nik West. Bassiste absolument déjanté qui a joué avec Dave Stewart, Prince, Lenny Kravitz entre autres. Son set émaillé de reprises comme "Come Together" "Hold The Line" " Proud Mary" et une version de "Kiss" complétement déjanté un régal. Un souffle de vent très Funky viendra clôturer ce 3eme jour au Guitare en Scène pour notre plus grand plaisir.

Damantra
Nik West
Vintage Trouble
Sting

4eme et dernier jour Dimanche

On ouvre ce dimanche avec Atlas Karma sur la scène Village et tout droit venu de Lille avec leur son Pop Electro sélectionné lors du tremplin GES.

Toujours sur la scène Village c'est au tour de la légende Wishbone Ash qui a du raccourcir la set list et en faire un habile Best of pour l'occasion "Throw Down The Sword", "The King Will Come",  "Warrior", "Phoenix". Le groupe joue en plein soleil et nous offre comme a chaque fois une prestation exceptionnelle.

C'est au tour de Magma de prendre sa place sur la grande scène rentrée dans l'univers de ce groupe atypique et un juste pari. Au cœur de ce set de 60 minutes un détour évident par "Mekanïk Destruktïẁ Kommandöh" qui prendra la moitié de ce set. Le public de Guitare en scène adhère totalement et pour la plupart son rentré dans la magie légendaire de Christian Vander et les siens. Encore une fois un excellent concert qui aura conquis ceux qui ne connaisse pas Magma et bien évidemment les aficionados.

Puis c'est l'heure de clore ce festival magique avec la présence de Porcupine Tree. Aujourd’hui Steven Wilson nous annonce que le bassiste ne sera pas de la partie pour des raison personnelles Le groupe est venu en quartet et sera remplacé par des bandes enregistrées. 2 heures de folie entre le son qui sera exceptionnel et les vidéos projeter sur les écran en fond de scène ainsi que les éclairages une alchimie digne de ce groupe qui nous permet de rentrer dans ce monde musical de Porcupine Tree. Vraiment un excellent concert pour clôturer cette édition du Guitare en Scène 2023.

A noter la présence de ce groupe One Rusty Band qui cette année encore qui officier des l’entrée du festival en attraction 2 fois par jour pour le plaisir du public qui entre les prestations de la programmation pouvait voir One Rusty Band composé de ces deux membres Léa Jumping et de Rusty Greg efficace et un bon moyen d’adhérer a leur Blues pas facile mais pari gagner pour eux également. A retrouver sur les scene de France non loin de chez vous que l'on se le disent.

Donc comme vous l'aurez bien compris ce Guitare en Scène reste un des meilleurs festival que nous ayons par chez nous donc rendez-vous à tous l'année prochaine à Saint Julien en genevois pour l’édition de Guitare en Scène 2024 !

Wishbone Ash
Porcupine Tree
Magma

Wishbone Ash

Atlas Karma

One Rusty Band

Midnight Riffer
Photos : Shooting Idols, Th. Cattier


lundi 18 décembre 2023

BLACK RIVER SONS // INTERVIEW // Skins - 6 Octobre 2023.

 
BLACK RIVER SONS est un combo qui nous vient du Nord le pays des chtis, du maroilles des frites et de la bière mais aussi du metal les deux n’étant pas incompatible bien sûr ! Après avoir sorti un premier EP Run Like Hell autoproduction en 2017 puis un premier album, Poison Stuff chez Music-Records en 2019 qui leur a permis de se faire remarquer et de s’offrir des premières parties prestigieuses comme No One Is Innocent, DAD, The New Roses, Manu Lanvin ou encore Laura Cox tout en sévissant sur scène au quatre coin de la France. Au total plus de 150 dates de quoi se forgé une bonne prestation scénique ! ! Quatre longues années auront été nécessaire pour nous concocter une nouvelle pépite au nom évocateur Skins. Une galette qui nous offre un subtile mélange de blues, de rock sudiste, de heavy et de hard rock inspiré et qui avec l’arrivée récente de Guillaume Singer à la guitare fais la part belle aux joutes de la six cordes et sait se faire plus lourd et heavy par moments. De quoi faire frémir les cages à miels ! Pour découvrir cette formation Lilloise et en savoir un peu plus sur leur second méfait Skins plus affirmés que le précédent qui devrait leur permettre de séduire un nouveau public, nous avons soumis au jeu des questions réponses les sympathiques Fred et Vincent respectivement bassiste et batteur de BLACK RIVER SONS. Magnéto les gars c’est à vous !


Vous avez donné pas mal de concerts dernièrement le 6 octobre à Arras au Baobab et le 7 octobre à Label anglaise à Hénin Beaumont. Comment s’est passé ce retour sur scène après ce nouvel opus ?

Vincent. Les gens sont très enthousiastes en fait. Chaque fois que l’on passe, on a la chance d’avoir des bonnes critiques et depuis six ans que l’on existe, il y a un petit groupe de fan qui nous accompagne à toutes nos sorties. Les gens sont agréablement surpris de notre nouvelle direction musicale.

Comment décrirais-tu le groupe sur scène et qu’avez-vous envie de transmettre ?

Vincent.
L’énergie rock n roll, c’est ce que l’on cherche à transmettre.

Frédéric.
Au-delà du prétexte de l’album c’est surtout faire ce que l’on aime le plus : jouer sur scène, être confronté directement avec le public, voir le visage des gens, leurs réactions, essayer de les emporter dans notre univers puisqu’en tant que groupe de compo on a un peu cette mission de les embarquer avec nous dans ce qu’on a créé.

Vous êtes du nord et vous avez donné pas mal de concert depuis 2016, notamment des premières parties prestigieuses comme No One Is Innocent No One Is Innocent, D-A-D., The New Roses, Manu Lanvin, Laura Cox, est-ce des concerts qui ont été marquants ?

Vincent. Oui comme tu le dis le groupe en première partie de No one Is Innocent. Les grosses dates c’est quelque chose de très gratifiant avec le public mais également des groupes intermédiaires où on a la possibilité de s’exprimer, d’envoyer un petit peu du lourd et d’embarquer les gens avec nous. Y a pas mal de concert et un show c’est comme une aventure. Chaque lieu est différent, chaque public aussi. Lorsque tu joues dans des régions différentes tu peux t’apercevoir surtout dans un environnement gratifiant, boisé en campagne ou dans des salles des fêtes ou des salles de spectacles c’est toujours une expérience différente. A chaque fois ça marche de manière différente.

« Skins » est votre deuxième opus. Comment avez-vous travaillé au niveau de l’écriture par rapport au précèdent « Poison Stuff » ?

Vincent. La différence c’est que les deux étaient composés majoritairement par Emeric qui est à l’origine du projet. C’est lui qui avait déjà des morceaux écrits et qui avait une équipe autour de son projet. Pour « Skins » c’était plus démocratique avec l’arrivé de Fred à la basse qui est à côté de moi et qui est aussi un compositeur et un musicien émérite. Il a mis la main à la pâte sur la composition musicale des textes qu’il a écrits intégralement.

Fred se charge maintenant de l’écriture des textes ?

Vincent. Exactement. Même avant de faire partie du groupe on l’avait déjà sollicité. On est des amis de longue date, on a gravité autour de la même sphère musicale. Je connaissais ces talents d’auteurs et je l’avais déjà sollicité pour « Poison Stuff » parce que dans le groupe personne n’est capable de faire ça de manière correcte. On sous traité un peu l’écriture des textes. Fred a intégré le groupe en tant que bassiste et naturellement on a mis à contribution ses talents de compositeur également.

De plus il y a aussi un nouveau guitariste Guillaume Singer. Que vous a-t-il apporté ?

Vincent. Guillaume a apporté son style qui est différent de celui de l’ancien guitariste Baba qui a décidé de partir pour des raisons personnelles et Guillaume c’est quelqu’un que je connais depuis très longtemps. Il s’est avéré qu’il cherchait un groupe classique rock, hard rock voire rock sudiste que nous on pouvait proposer. Quand je l’ai su je l’ai appelé tout de suite peu après le départ de Baba sachant que Guillaume vient d’un univers très métal, quelqu’un qui fait beaucoup de métal même du métal extrême. Il est assez polyvalent pour pouvoir intégrer un projet comme le nôtre. Notre démarche était d’élargir les compos et d’alourdir un peu le son. Sortir de ce côté « old school », sudiste et western pour se proposer de faire un truc un peu plus stoner, velu et qui correspondait exactement à ce rôle.

Comment avez-vous travaillé en studio vous avez votre propre home studio comme de nombreuses formations ?

Vincent. Sur la forme on a fonctionné de la même manière. Ce que l’on fait c’est que l’on a enregistré les parties de batterie en studio, tout ce qui est basse, solo de guitare c’est enregistré à la maison et c’est réenregistré entièrement pour des raisons économiques en studio et les voix également.

Est-ce qu’il y a eu des défis à relever sur certains titres ?

Vincent.  Disons que le challenge quand on rentre en studio est naturel c’est-à-dire que le compteur tourne. C’est un peu quand tu rentres dans un taxi. Il faut parvenir à la fois à être performant, efficace mais également musicalement. Cela nécessite d’être très structuré. Bien entendu il y a eu des défis. Quelquefois des dépassements de fonction puisque pour prendre mon exemple je suis également guitariste et j’ai enregistré quelques parties de guitares acoustiques. C’est en quelque sorte un challenge puisque la guitare n’est pas du tout mon instrument principal. Cela a été parfois un peu compliqué, il a fallu donner le meilleur de soi-même dans un temps imparti très court avec l’idée qu’on avait pas mal d’ambition par rapport à cet opus sur le plan qualitatif. L’ambition première est de faire toujours mieux que les précédents. Il faut pouvoir gérer la pression, briller et ce n’est pas forcément très simple 

Quels sont les thèmes que tu aimes aborder en tant que compositeur ? Est-ce que ce sont des thèmes autobiographiques ou sociétal. Qu’est ce qui t’inspires ?

Frédéric
. J’ai une façon d’écrire qui est un petit peu particulière. Ce qui m’inspire ce sont les thèmes généraux de la vie. On essaie d’être le plus possible collé à l’actualité, parfois à des situations qu’on a vécues mais globalement dès le départ ce que je voulais c’est qu’il y ait un thème principal sans rentrer dans une démarche de concept album. L’idée était d’avoir un fil rouge pendant toute l’écriture des textes tournant sur des tas de sous thèmes différents. Le thème principal, c’est ce qui justifie la pochette et le titre, ce sont les apparences et les faux semblants.

C’est pour ça que vous l’avez appelé « Skins » ?

Vincent. Exactement.

C’est quelque chose qui te dérange, quelque chose que vous avez vécu au quotidien ?

Frédéric. L’idée de base c’est qu’on a une identité propre en tant que musicien, c’est un groupe de rock sudiste et c’est une chose qui n’est pas très répandue en France. Il n’y en a pas beaucoup et on en fait depuis pas mal d’année. On se connait tous depuis des nombreuses années. Black River Sons nous a permis comme maintenant d’être interviewé. Souvent la première question se posait. Comment se fait-il qu’un combo du nord de la France fasse du rock sudiste ? C’est ça qui m’a donné l’idée sur le thème des apparences pour le développer. Concrètement par rapport aux thèmes qui ont été élaborés, à l’intérieur de chaque texte il y a une chose qui apparait de manière assez flagrante. On vit tous dans un monde d’apparence. Ce que je veux dire c’est qu’on a chacun nos vies, on va tous dans la journée aux toilettes ou ce genre de choses (rires). On est censé au boulot être face aux gens, être sur scène etc. Il y a donc des apparences qui sont choisies, qui sont assumées et des apparences quand on regarde l’actualité. On allume sa télévision, on voit ce qui nous est proposé est une façade. Quand on creuse un peu sous la peinture ce n’est pas à ce quoi on s’attend dans la réalité.

Je me souviens d’un groupe qui venait du nord de la France, Stocks.  Est-ce que vous les connaissiez ?

Frédéric. Oui Stocks venait du nord de la France. On n’est pas tout à fait dans la même époque c’est-à-dire dans les années 70s mais bien entendu dans le nord c’est une référence. On a croisé souvent les musiciens de Stocks.

Vous avez choisi “Birds and Beasts“ comme premier single ? Est-ce que ce sera le seul ?

Vincent.
Difficile à déterminer, car à ce stade l’industrie du disque s’est un peu modifiée, il y a des plateformes de streaming. La définition même du mot single est devenu un petit peu flou. La façon de communiquer, de distribuer notre musique est tributaire d’un nouveau format actuel. Pour l’instant on ne sait pas encore. On va voir ce qui se passe.

Pourquoi avoir choisi ce morceau-là ?


Frédéric. Je pense qu’on voulait ce morceau qui est l’un des plus lourd de l’album. On voulait tout de suite affirmer notre réorientation, notre nouveau son et notre nouvelle image, sortir un peu du carcan du rock sudiste, des santiags et des cactus. On a voulu alourdir le propos. On a dit autant que ce soit clair tout de suite, choisir un morceau assez puissant et un peu plus loin de ce que l’on faisait habituellement.

“The Road“ est un morceau que j’adore personnellement. Comment est né ce titre où il y a pas mal d’orchestration ? 

Vincent.
Ce n’est pas compliqué c’est Fred le bassiste qui a tout fait.  Il a composé, écrit, arrangé et le seul truc qu’il n’a pas fait c’est chanter. Mais c’est lui qui a produit le morceau dans son intégralité. Il est à côté de moi, ce n’est pas pour le mettre mal à l’aise tout a l’heure, on ne sait pas si on sortirait un deuxième single aussi justement pour élargir un peu le spectre.


Est-ce qu’il y a un texte qui vous interpelle plus qu’un autre ?

Frédéric.  Un texte oh là là. C’est une question difficile à répondre. En fait chaque texte est vraiment très différent il y a toujours la connotation par rapport aux thèmes des apparences.  En ce qui me concerne il y a un texte qui compte beaucoup qui est “Underneath“. Je ne pense pas que c’est la thématique de celui-ci qui soit vraiment très répandu ou ce que l’on peut écouter comme musique. C’est un texte qui parle de handicap mental. On essaie aussi d’aborder des thèmes qui ne sont pas simplement les fêtes, les jolies nanas, les soirées entre copains et le plaisir de prendre la route ensemble. Ce qui était le cas dans le précèdent album. On a essayé d’aller un petit peu plus loin sans essayer de devenir une sorte de pro texte band, de faire de la politique, on a essayé de creuser les choses à ce niveau-là.

Est-ce que vous avez déjà été aux USA, sont-ils une source d’inspiration ?

Frédéric.  J’ai l’impression que la culture américaine est beaucoup plus ancrée en France que les gens en ont conscience. Tu allumes la tv, la radio tu exerces cette influence anglo-saxonne qui est extrêmement présente. Pourtant les Américains ne sont pas très bien vu par les français, c’est ce qu’on a pu constater surtout par rapport à des épisodes récents de l’actualité. Oui le paysage américain d’une certaine façon, les villes, la culture, l’art américain nous a bien sur influencé, disons qu’on ne ferait pas ce type de musique là. Mais il y a une forme d’appétence je pense qu’il reste dans chacun des quatre membres du combo, cette espèce de vision idéalisé des Etats Unis qui est en nous et qui a un moment ou à un autre nous attira à aller là-bas si l’opportunité est offerte.

C’est tout ce que je vous souhaite d’aller jouer aux Usa.

Vincent. Ce serait vraiment génial. En tous cas notre musique a déjà eu l’occasion de voyager, l’opportunité d’être diffuser dans plusieurs radios des Etats Unis.

Vous avez eu des retours ?

Vincent. Oui on a eu des messages très sympas, les gens étaient très surpris que dans un petit patelin du nord de la France on puisse proposer une musique aussi connotée et qui pourrait être un groupe américain.

Comment vous analyser votre parcours musical depuis vos débuts ?

Frédéric. D’une certaine façon ce dont on se rend compte c’est que lorsqu’on commence un groupe, on y va de manière hésitante et on cherche notre identité et le temps aidant il y a l’expérience qui permet un peu plus d’ambition. Dans l’évolution comme je te l’ai dit au niveau des textes un peu plus profond. Dans la musique on essaie d’être un peu plus ambitieux et d’être plus sérieux et conscient lorsque l’on écrit un album. C’est une entité à part entière égale et pas simplement un recueil de chansons qui sont juste séparées les unes des autres. Mais quelque part on essaie de progresser et d’explorer les différents terrains propices dans la musique que l’on fait c’est-à-dire d’une certaine façon le rock sudiste a sa base dans sa racine profonde mais on n’hésite pas nous dans notre formation qui fait notre spécificité à y intégrer beaucoup d’influences différentes, même des influences éloignées ou un peu apocryphe dans le domaine. Justement parce que quelque part le rock sudiste existe depuis tellement longtemps que beaucoup de gens en ont une idée sonore plutôt préconçue et établie alors qu’on essaie de l’enrichir de partir sur des directions qui soient à la fois un peu plus étranges, plus audacieuses mais également très personnel.

En voyant le nom de Black River Sons j’ai pensé tout de suite à Black Country Communion. Est-ce qu’il y a un rapport ?

Vincent.
Oui il y a un rapport évident. C’est le nom même de la formation qui nous a inspiré parce que le nom du groupe vient d’une espèce de cahier des charges. On avait envie d’un nom de groupe à trois éléments et le premier élément était black justement par référence à Black Country Communion. Black Stones Cherry, Black Label Society etc. On s’est dit un nom en triptyque qui commence par black c’est le cahier des charges qui a trouvé le nom

Comment avez-vous commencé à jouer d’un instrument ? Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ? Comment est né cette passion ?


Vincent.
Comme tu dis c’est une passion. En fait une passion tu ne choisis pas c’est elle qui te choisit. Moi la batterie c’est naturel ; ça fait trente-cinq ans que je joue de la batterie et je pense que quand je suis né j’étais batteur (rires). Je ne le savais pas mais je l’ai découvert et tu vois d’avoir cinquante ans, cela fait trente-cinq ans que je fais de la batterie et que je fais des concerts depuis que j’ai dix-sept ans. Que j’enregistre des démos, des albums que je rencontre des gens. C’est une passion et le moteur d’une vie et ça ne se choisit pas tu mets le doigt dedans et tu y vas à fond.

Frédéric. C’est le résultat d’un parcours, rentrer dans l’univers de la musique soit tu le fais en tant qu’auditeur, soit tu le fais en tant qu’acteur. Lorsque tu te mets à apprendre à jouer d’un instrument c’est une part de l’assouvissement mais aussi une contrainte énorme. Cela demande du travail si tu veux bien faire les choses. Il faut acquérir de l’expérience et du savoir-faire et ce sont surtout les influences qui te poussent à avancer et à être curieux. C’est également un ticket d’entrée dans un univers qui permet de rencontrer les gens qui sont aussi passionnés que toi et ça devient quelque part non pas comme une drogue pas comme une addiction ça fait partie de toi ça rentre en toi et tu vis ta vie avec une bande originale de son avec toi dont tu aimerais bien en composer une partie en tous cas.

C’est ce style de musique heavy rock sudiste qui vous a réunis ?

Frédéric.  Exactement en fait c’est ce que j’appelle un « common ground » non pas un lieu commun car le terme en français est différent mais c’est une zone commune entre chacun d’entre nous. C’est à dire que l’on a tous les quatre des influences très différentes. Vincent l’expliqua tout à l’heure, Guillaume vient plutôt du métal, moi je viens plutôt d’un autre univers, mes premiers amours ont été le rock, le hard rock de type des années 80s ; chacun apporte en quelque sorte ses spécificités mais il y a un moment où on se rend compte sur la musique qu’est le rock sudiste, le classique rock américain qui rentre un peu dans notre ADN et c’est ça qui permet de faire les quatre pieds d’une chaise. On est les quatre pieds d’une chaise et l’endroit où on s’assoit c’est le groupe en fait.

Est-ce que vous appréciez d’être sur la route ?

Vincent. C’est l’essence même du groupe ; les concerts. Si pendant quinze jours on n’a pas de date ça commence à tourner en rond. Nous on adore ça plus on joue loin, plus ce sont des jolies scènes mieux c’est. On aime gagner les suffrages car forcément la notoriété c’est difficile à acquérir et chaque concert est un petit peu un challenge sur gagner des suffrages, suivre les gens et leur faire découvrir l’univers et les emmener avec nous et à chaque fois prendre un camion plus grand et gagner de la visibilité.

Est-ce que vous aviez un son en tête quand vous avez travaillé sur le  mastering ?

Frédéric.  C’est très difficile de répondre à la question parce que par nature quand tu es un groupe de composition tu as envie d’avoir ton son à toi et concrètement le son est un mélange des quatre personnes que compose le groupe donc il y a naturellement un son qui apparait. Ensuite tout ce qui est technique sonore, mastering est une décision plus commune. Dans l’identité que nous avons également influencée par ce qui se fait de moderne et actuel aujourd’hui on avait envie de quelque chose de très punchy avec une production qui ne soit pas trop « old school ». Ce côté-là on l’a dans notre façon de jouer et l’écriture.  Cependant au niveau de la production il fallait que ce soit vraiment très catchy à la radio, très rentre dedans.

Vincent. Je dirais même que la difficulté n’est pas de sombrer non plus dans l’ultra modernisme au niveau du son et d’avoir une production qui soit très chimique et très artificielle. On a voulu quelque chose de punchy mais qui reste très organique avec des vrais sons de guitares et de batteries. La batterie n’est pas du tout trigger, c’est le vrai son de la batterie. Juste un peu équalizer et travaillé. Il n’y a pas de sample, pas de trig ça ne triche pas. Et pour même aller plus loin l’édition des morceaux en studio on fait ce qu’on veut tu mets tout à côté on te remet tout dedans on a pas voulu un truc trop parfait en fait, pas de double croche à la place exacte, il y a quelques fluctuations qui restent essentielles. On voulait un truc qui soit moderne mais un peu old school sur la façon de procédé.

Quelque chose de vrai finalement.

Vincent. Exactement.

Frédéric. C’est un peu le sujet du départ finalement, on est un groupe de live et si on propose aux gens en live quelque chose qui soit très différent de l’album on risque de ne pas être dans ce postulat. Donc pour nous il est très important pour que les gens qui viennent nous voir entende ce qu’ils ont sur l’album. Donc l’utilisation de trop de procédé de studio n’est pas du tout notre truc car même si on travaille avec du matériel moderne récent les techniques d’enregistrement assez modernes ; notre démarche de base la parité créative de notre démarché est résolument traditionnel.

Y a-t-il des producteurs, des ingés sons qui vous font rêver ?

Frédéric. Oui il y les cadors du genre, ceux qui ont une partie de responsabilité dans la formation, dans la création artistique celles qui ont modelé le son et nos oreilles. On pourrait citer Bob Rock, ou Robert Jon. Ce sont des gens qui sont situés dans les années 70-80s qui correspond à l’époque où on a découvert la musique. On a appris à l’apprécier et l’écouter. Le travail de ces personnes nous vient tout de suite à l’esprit.

Est-ce que vous avez envie d’ajouter quelque chose d’important ?

Frédéric. On est conscient que sur cet opus on a pris des risques. Il suffit de voir la pochette. On aurait pu rester dans l’iconographie car nous sommes dans l’ère de l’image et rester très réservé de ce qu’inspire notre musique. On avait véritablement envie de dénoter. D’attirer l’attention et ça c’est un risque et c’est toujours un pari parce qu’il faut véritablement que ça atteigne l’inconscient et que ça puisse générer une curiosité qui soit assouvie et satisfaite.




Interview 6 Octobre 2023
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)



mercredi 13 décembre 2023

BONEY FIELDS // INTERVIEW // Du fond du coeur - 11 Decembre 2023.




Tu as grandi dans le West Side à Chicago, racontes nous ta jeunesse ?

Boney Fields: J'ai grandi avec 6 soeurs et 3 frères donc je n'avais jamais le temps de m'ennuyer. Il y en avait toujours un qui s’était mis dans le pétrin, quelqu’un qui n'était pas rentré à l'heure le soir, ça se chamaillait entre frères et sœurs, un truc avait été cassé à la maison et bien sûr personne n'allait se dénoncer … En d'autres termes, y avait toujours de l'action et du mouvement, ça n'était pas de tout repos.

Quels souvenirs gardes-tu de tes premières années ?

Boney Fields: J'en ai plein bien sûr, mais je peux vous citer ceux-là :
- ma mère qui nous réveillait à 5 h du matin pour prier avant d'aller au travail et on était censés se préparer ensuite pour aller à l'école. Mais on attendait qu'elle ait quitté la maison à 6 h, et on allait se recoucher 30 mn avant de partir à l'école. Je n’ai jamais su si elle s'en doutait ou pas.
- très mauvais souvenir quand mon frère ainé a volé la trompette que me prêtait l'école, pour la vendre et se faire de l'argent.
- et un super souvenir, c'est quand mon père m'a acheté ma première trompette. Ce n’était pas un super instrument, juste un modèle d'études, assez basique mais au moins elle était à moi.

Quel a été ton chemin pour arriver a devenir trompettiste et te produire sur scène ?

Boney Fields: Au départ, j'avais 9 ou 10 ans, ce n'est pas vraiment un artiste ou un autre qui m'a donné envie de faire de la musique, mais plutôt le fait que mes copains jouaient déjà dans l'orchestre de l'école, et évidemment à cet âge-là, c'est important d'appartenir à un groupe de potes. Je voulais faire de la batterie, mais le poste était déjà pris. Alors j'ai regardé ce qu'il me restait comme possibilité, et j'ai choisi la flûte. Ca me plaisait, sauf qu'au pupitre de flûtes, je me suis retrouvé qu'avec des filles, et mes amis me charriaient à cause de ça. Du coup, j'ai demandé à mon prof de musique de changer d'instrument et il m'a proposé la trompette. J'ai dit OK, bien que l'instrument ne m'attirait pas particulièrement mais c'était toujours mieux que de me retrouver le seul garçon au milieu des filles.  (rires)
Par la suite, ce n'est pas un groupe qui m'a donné envie de faire carrière dans la musique mais un musicien. Je n'étais pas vraiment convaincu par la trompette, qui était un choix par défaut comme je disais. Et puis j'ai découvert Stachmo, M. Louis Armstrong. Ça a été une vraie révélation. C’était à la fois un super trompettiste, un chanteur, et un entertainer.  Je me suis dit : c'est ça que je veux être.

Te souviens-tu du tout premier concert que tu as donné ?

Boney Fields: Mes premiers concerts payés, j'avais 17 ans environ. J'étudiais au Malcom X College (Note de la traduction : College = établissement d'enseignement supérieur), où je faisais partie du jazz band de l'établissement et j'ai été repéré puis recruté par un manager qui cherchait de jeunes musiciens pour compléter un groupe qu'il avait monté. Ca a été un grand pas pour moi. On s'appelait les "Copastatic" et on est devenus des vrais potes. Jerry notre manager nous trouvait des engagements dans les églises, on jouait dans des établissements pour handicapés, dans les écoles.

Comment la COVID - la crise sanitaire a-t-il impacté ta vie et ton travail ?

Boney Fields:
Le Covid a été dévastateur pour la plupart des gens je pense. Mais pour moi qui suis un musicien de scène, un performer, qui vit à travers le contact avec le public, le fait d'être empêché de me produire live pendant des mois a été terrible. Etre privé de ces sensations, de ce qui me fait vibrer dans l'existence, a vraiment été une épreuve. Mais j'ai mis ce temps "libre" à profit pour écrire de nouvelles chansons. Les vidéos réalisées avec des musiciens à distance chacun chez soi sur les réseaux sociaux, ce n’est vraiment pas mon truc. J'ai besoin de la présence des musiciens.

Ce nouvel album propose un hommage à l’harmoniciste et chanteur James Cotton
Peux-tu nous dire quelques mots ?


Boney Fields: J'ai joué dans le groupe de James Cotton pendant 5 ou 6 ans. C'était à la fois le boss, et il se comportait comme tel, mais en même temps un ami et il se plaçait au même rang que nous : il conduisait le van en tournée comme nous, dormait dans les mêmes hôtels etc ... Mais il restait malgré tout le patron et on le respectait. J'ai beaucoup appris de James, comment se comporter en tant que leader, et je pense être comme ça dans mon groupe : mes musiciens sont des amis, je pense être un boss plutôt cool, mais en même temps, quand il faut, ça reste moi le patron.

Pourquoi as-tu choisi de reprendre «The Thrill Is Gone» ?

Boney Fields: cool, Je voulais un autre titre lent sur mon album. J'ai découvert cette version de "The thrill Is gone" par Roy Hawkins, qui est en fait la version originale puisque c'est lui qui a écrit cette chanson. Tout le monde connait et joue la version de BB King, pensant que c'est lui qui l'a créée. J'ai eu envie d'adapter la version de Roy Hawkins, qui avait vraiment capté mon attention.



Peux-tu nous expliquer le choix de Sebastian Danchin et du guitariste sénégalais Hervé Samb pour la réalisation de cet album ?

Boney Fields:Je n'avais jamais travaillé avec un réalisateur. J'ai fait mes 6 premiers albums tout seul, avec l'aide de mes musiciens. Mon manager insistait depuis un moment pour que je travaille avec quelqu'un qui puisse avoir un regard extérieur sur mon travail, et j'ai rencontré Sebastian par l'intermédiaire d'un ami commun. Je le connaissais de réputation, par rapport à son travail sur les musiques noires américaines, et ses collaborations avec Little Milton, Mighty Sam Mc Clain, Toni Green ou Jean-Jacques Milteau. Lorsqu'on s'est rencontrés, j'ai réalisé qu'on avait plein d'amis en commun, et que même si on ne s'était jamais croisés, on avait fréquenté les mêmes endroits à Chicago à l'époque où Sebastian se produisait dans les clubs (Nota : Sebastian est également guitariste et a vécu plusieurs années aux Etats-Unis). On est de la même génération et ça a tout de suite matché entre nous. On parlait le même langage.
Quant à Hervé, je le connais depuis des années ! Il a été mon guitariste pendant près de 15 ans. C'est la famille. Il a enregistré sur mes 5 premiers albums. Il se consacre maintenant à ses propres projets, mais c'est Sebastian avec qui il travaille régulièrement qui m'a suggéré de faire appel à lui pour la direction musicale. Je n'y avais pas pensé mais c'est devenu une évidence parce c'est un artiste très talentueux, et on se connait très bien.
En tous cas, ces deux-là ont vraiment fait un super boulot, et ont apporté une vraie plus-value à cet album.

« Just Give Me Some Mo’ » est un album plus personnel on ressent aussi une introspection peux-tu nous en parler ?

Boney Fields: La pandémie m'a amené un temps de réflexion sur moi-même, sur ce que j'avais accompli, d'où je venais, et j'ai eu envie d'écrire des chansons à ce propos. Je ne pouvais pas voir ma famille à Chicago par exemple parce qu'on ne pouvait pas voyager, ma mère prenait de l'âge et j'ai eu envie d'écrire une chanson sur elle, pour lui rendre hommage, avec tout ce qu'elle a traversé dans ces temps difficiles pour les noirs aux Etats-Unis, en tant que maman solo pour élever 9 enfants, enchainant 3 jobs par jour pour subvenir aux besoins primaires de la famille. Ça a donné ce titre Back in The Day. Elle est décédée en juin dernier avant la sortie de l'album, mais au moins j'ai pu lui faire écouter avant qu'elle ne nous quitte.

Combien de temps avez-vous passé en Studio ?

Boney Fields:Avant le studio, il y a tout le travail d'écriture. Mon bassiste Ichème Zouggart m'a beaucoup aidé dans la réalisation des maquettes. Nous avons ensuite répété avec les musiciens, Sebastian et Hervé ont proposé leurs idées, leurs arrangements ... C'est un très long processus de maturation. Et lorsqu’on a enfin été prêts, nous avons commencé par enregistrer la rythmique au Studio de la Seine à Paris, avec Sylvain Mercier, un super ingé son. Puis on a posé les cuivres. Enfin, toutes les voix, choeurs, etc ... ont été faites ans un autre studio plus petit. En tout il doit y avoir une quinzaine de jours de studio, étalés sur quelques semaines.

Avez-vous une façon différente de travailler depuis votre 1er "Album Hard Work" en 1999 ?


Boney Fields: Oui et non. Oui, parce qu’on aborde chaque album avec un état d’esprit différent. Just Give me Some Mo’ est mon 7e album et j’ai évolué depuis Hard Work, dans mon approche. Déjà le fait d’avoir fait appel à un réalisateur sur celui-ci a induit un travail différent. Mais globalement, le processus de création reste le même. D’abord j’écris et je compose les chansons, on répète avec les musiciens pour peaufiner les arrangements, et ensuite studio avec d’abord enregistrement de la rythmique, puis les cuivres, et enfin la voix lead, les chœurs et musiciens additionnels.

Y a-t-il un(e) artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

Boney Fields: Il y a quelques années, quand j’étais sideman, oui, j’aurais adoré jouer avec Cameo, James Brown ou encore BB King. Mais depuis plus de 20 ans que j’ai monté mon propre groupe, plus vraiment. Je ne suis pas ce qu’on peut qualifier de légende du Blues, mais malgré tout, je suis satisfait de là où en est ma carrière en tant qu’artiste lead.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Boney Fields: Nous sommes en plein tournage du clip de Just Give me Some Mo’, le titre éponyme de l’album. C’est mon premier clip et c’est un énorme travail, mais c’est super parce que ça me permet aussi d’utiliser mon autre facette en tant qu’artiste : je suis également depuis 2 ou 3 ans comédien.
Je travaille aussi sur le nouveau répertoire live, avec le concert de sortie de l’album le 24 janvier au New Morning. Et tournée à suivre.

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou devise ?

Boney Fields: Time to put on the show ! (L’heure du spectacle a sonné !)

Pour finir, si tu devais te rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un troisième choix, quelle serait ta sélection et pourquoi ?

Boney Fields: Le disque : Cameosis de Cameo. C’est tout ce que j’aime : funk, soul, et ça me file la pêche pour la journée.
Le film : Iron man (j’aime les films de super héros)
Et la 3e chose serait évidemment ma trompette.

As-tu envie de rajouter quelque chose, faire passer un message ?


Boney Fields: C’est bientôt Noël donc je voudrais souhaiter un Joyeux Noël à tous les lecteurs. Keep the Blues in your heart (Gardez le blues dans votre cœur), et si on est sur cette même longueur d’ondes, Just Give me Some Mo’ !  (Donnez m’en encore davantage).


Interview Thierry CATTIER 

Photos: DR


lundi 4 décembre 2023

RENAUD HANTSON // INTERVIEW // Nostalgic Memories - Partie 2 - Décembre 2022.


Aujourd'hui, place à la deuxième partie d'une belle rencontre, un moment d'échange privilégié avec Renaud Hantson, écorché vif et vrai rebelle au cœur tendre, une après-midi entière où, ne voyant pas les minutes passer, nous avons ainsi pu entendre Renaud se confier sur des sujets forts, parfois douloureux, toujours sincères et très personnels. Renaud est un véritable artiste en ce sens qu'il fait partie des gens qui ne savent pas mentir et offrent des purs moments de vérité.

Voici la deuxième partie de cette interview, encore un grand merci à Renaud de nous avoir fait confiance et de nous avoir ouvert son cœur.



Parallèlement à tout cela, tu donnes des cours de batterie et de chant. Est-ce important pour toi de continuer à transmettre? Quels conseils donnes-tu à tes élèves ?

Renaud Hantson, Pour les élèves de batterie, ce que je leur dis… Actuellement, je les ai pratiquement tous mis à la porte. La batterie, c'est un sacerdoce. Moi qui aime bien avoir des débutants, parce que j'aime faire progresser très rapidement les batteurs qui commencent, que ce soit des adultes, des ados, des jeunes. Du moment qu'ils peuvent toucher les pédales, ça va. Je ne prends pas de gosses, parce que c'est trop compliqué. Il faut toucher les pédales quoi. Mais je les prends dès le premier âge possible. J'aime bien les débutants. à partir du moment où ils voient ça sérieusement. Comme je le voyais moi sérieusement. Alors, je n'ai pas dit pour qu'ils en fassent un métier. Je dis juste pour qu'ils aient envie d'être dans un groupe, de jouer avec quelqu'un. Voilà, pour qu'ils voient ça, dans un but quasi professionnel, à un moment ou à un autre, ou en tout cas amateur éclairé. J'aime bien les amateurs éclairés. Il y a des amateurs qui font du meilleur boulot que des pros. A l' heure qu'il est, j'ai mis en stand-by,  je n'ai pas de batteurs actuellement, mais il y en aura. Mais je ne cours pas après. Je travaille sur une méthode, qui est la méthode de Guy Lefevre & Emmanuel Boursault et Jean-Marc Lajudie. C'est du Solfège, et donc c'est fastidieux. C'est un sacerdoce. Ça veut dire que, quand le mec ou la nana n'ont pas bossé chez eux, je le vois tout de suite, puisque je donne des exercices pour la semaine suivante. Sauf que si l'exercice n'a pas été préparé, moi je l'entends tout de suite. Donc j’ai orienté vers la porte de sortie à peu près l'essentiel de mes batteurs, sauf ceux qui étaient déjà bons, que j'ai, soit placé dans des groupes soit à qui j'ai conseillé de faire tel ou tel truc. Et les chanteurs c’est vachement plus libre parce que c'est ma méthode à moi. Je vois très bien quand quelqu'un n'a pas bossé techniquement, n’a pas fait les exercices que je donne parfois. En fait, il y a 8 points dans ma méthode, 8 points techniques. Je le sais, mais c'est plus libre. Et comme ma partie forte, c'est le coaching, c'est là où je les coache sur des chansons qu'ils choisissent eux-mêmes ou que je leur ai imposées la semaine d'avant. Tu sais, pour progresser, il n'y a pas de secret. Pour progresser, il faut être régulier et rigoureux. Sans travail, un art ? Tu peux être doué, bien sûr. Le don, c'est formidable, mais il faut l'entretenir. Puis il faut le développer. Donc oui, je fais toujours le mercredi et le vendredi quand je n'ai pas de concert. Je vais toujours à Porte de Saint-Ouen, enfin à la mairie de Saint-Ouen, donner des cours dans un local de répétitions, comme je le fais depuis 2002. Je l’ai fait quand j'ai commencé ma carrière dans la musique. A l'époque, c'était parce que je ne gagnais pas encore ma vie. Je voulais prouver à ma mère que je pouvais gagner 3 fois son salaire avec la musique, rien qu'en donnant des cours grâce à mon diplôme de conservatoire justement. Mais là, aujourd'hui, c'est un vrai complément à ma vie artistique. Eux, ils ont un prof vocal, un prof qui est en activité, qui n'est pas juste un prof qui se sert d'une méthodologie, d’une façon de faire, mais qui n'a jamais fait de disques, qui ne fait jamais de concerts etc, etc ….Là, ils ont un mec qui fait des concerts sans arrêt, qui fait des disques, qui a un CV, voilà. Donc moi je suis un peu l'anti prof de conservatoire et l'anti prof lyrique. Chez moi, on ne fait pas de trucs académiques. C'est anti académique. Par exemple, on dit qu'il ne faut pas ventiler. Dans les écoles, dans la plupart des écoles de chant, il ne faut pas ventiler. Ventiler, c'est quand tu mets du souffle dans la voix. Faut pas faire ça, c'est hérétique. C'est interdit, tu comprends ? Et ouais. Sauf que quand tu enregistres un disque en studio, ventiler, c'est vachement plus beau que crier. Je dis n'importe quoi, mais … Bon, chacun son truc. ils ont affaire un peu à un barge, les élèves. Mais c'est ça qui les intéresse aussi. Et c'est pour ça que j'en ai qui sont là depuis de nombreuses années. Et je les ai vu progresser. Ils ont changé ma vie aussi. Et puis on ne va pas se mentir, depuis 2002, c'est la meilleure de mes thérapies. C'est la meilleure de mes thérapies de groupe. C'est une thérapie de groupe. Moi qui ne fréquente pas le Show Business, j'ai toujours dit que mes élèves étaient ma famille musicale en fait. Voilà, c'est mes complices. Ils le deviennent en tout cas au bout d'un moment.

Tu t'es également investi dans beaucoup de causes. Et notamment tu es devenu le parrain d'Ensemble contre la Sclérose en Plaques . As-tu, aujourd'hui, des causes qui te touchent ?


Renaud Hantson, Ma première valeur, c'est d'essayer de faire un métier où je peux me sentir utile. C'est-à-dire quand on fait de la musique parfois…C'est pas un truc de branleur, ce n'est pas ce que je veux dire, mais aujourd'hui… c'est pas dérisoire et futile mais … On est un peu une cerise sur un gâteau. Quand on voit que nos dirigeants ont estimé que notre profession était non essentielle et que donc certaines professions, oui, c'est ça, sont jugées non essentielles. Cela m'a assassiné personnellement. C'est à cause de ça que j'ai rechuté dans mes pires travers…Et c'est à cause de ça que je vais vers un divorce. Je suis toujours parrain d' Ensemble contre la Sclérose en Plaques. Mais c'est une association où la Présidente, elle-même atteinte de sclérose en plaques, n'est plus en activité. Donc, depuis qu'elle est partie en Bretagne, Valérie, elle n'a plus organisé de spectacles. Et donc je n'ai plus à chercher des artistes pour venir aider cette association, gracieusement, pour trouver des fonds pour les malades. C'est une action que j'ai faite pendant plusieurs années. J'en avais déjà fait, une première, au côté de Grégori Baquet, comédien, musicien, également chanteur, qui lui, avait une association qui s'appelait Tous en Scène… Tous en scène contre la sclérose en plaques, entre autres. Tu sais, à partir du moment où tu rencontres des malades de cette maladie orpheline et que tu te sens un peu utile, tu ne peux pas faire machine arrière. J'avais fait, d'autres choses, pour lutter contre le sida. Dès qu'on m'a appelé pour donner ma participation, pour trouver des fonds pour lutter contre le sida, pour faire de la prévention, j’étais là. La chose principale que je fais aujourd'hui, c'est la prévention pour parler de diverses drogues. Voilà. Cela fait un moment que je n'en ai pas fait parce qu'avec la rechute que j'ai vécu, je me sens trop mal à l'aise pour dire. Bien que ce soit au contraire très intéressant d'entendre mon discours parce qu’il est encore plus ciselé qu'à une époque où j'essayais de m'écarter de la substance. Mais je ne faisais qu' essayer… Mais j'y suis rarement arrivé, je le dis aujourd'hui avec honnêteté. J'ai sorti 3 bouquins sur le sujet, mais je ne me suis jamais senti sorti d'affaire. Là, aujourd'hui, on sait qu'on est sorti d'affaire avec la drogue quand en fait, on en voit ou on voit une situation où quelqu'un se drogue et qu'on n’en a pas envie. Là tu sais que t'es sorti d'affaire. Mais comme pour un alcoolique. Ce qui est terrible avec les drogues en vente libre, la cigarette ou l'alcool, qui sont des drogues, qui sont des addictions pour beaucoup de gens sur la planète et qui sont des causes de mortalité évitables, c'est que la tentation est à chaque coin de rue. Mais tu sais, j'ai envie de te répondre un truc. Je crois qu'aujourd'hui j'aimerais… si, je devais donner mon nom ou prêter,enfin donner ma participation à quelque chose, j'ai envie de dire qu'on devrait tous se mobiliser par rapport à la COVID, parce que ça, ça pourrit vraiment notre planète quoi ? Qu’est ce qu'il y a derrière tout ça? Je ne suis pas complotiste. Non du tout. Il y a vraiment un truc puisque je viens de le choper. Mais c'est dans l'air, on a compris que c'était dans l'air, puisque moi avec la dépression nerveuse dans laquelle je suis actuellement, je n'ai pas eu spécialement de vie sociale. Je ne vais pas en discothèque, je ne tape pas la bise à tout le monde. Enfin tu vois, je ne vais plus dans des boîtes à partouzes. Donc ce que je veux dire… Enfin, j'y retournerai, hein, mais bon, ce que je veux dire, c'est…Je sais pas. Comment se mobiliser pour lutter contre cette merde qui nous pourrit tous et toutes la vie ? Mais bon, pour l'instant, j’en reste à mes petites actions par rapport à la sclérose.

En 2012, tu publies ton autobiographie “Poudre aux yeux” et une suite, en 2013, avec “Homme à Failles”, où tu as dû aller plonger au fond de toi pour sortir des moments intenses de ta vie. Cela  a-t-il été difficile à vivre ?

Renaud Hantson, En fait, quand j'ai sorti “Poudre aux yeux”, “Sexe & drogue & show business, chez Flammarion, en 2009 ou 2010, je sais plus, c'était comme un dernier acte thérapeutique, d'une analyse enfin d'une thérapie engagée avec le professeur Laurent Karila. Thérapie, que certaines personnes ont jugé tronquée parce qu'il est devenu un véritable frère pour moi. Et qu’il m'a donné des tuyaux comme il le donnerait à quelqu'un de sa famille. Donc, en fait, effectivement, j'allais pendant un an et demi à l'hôpital Paul-Brousse. Mais en même temps, on mangeait des sushis. On réfléchissait aux albums de Satan Jokers. Et on parlait de mon problème. Et il me donnait ses conseils, et son savoir sur l'addiction à la cocaïne, puisqu'il est spécialisé dans les addictions aux drogues psychostimulantes et au sexe. A l'époque, avec Laurent Karila, on est juste passé à côté d'un des gros problèmes qui me concernait. C'était le fait d'être sexaolique. Et je ne le savais pas. A l'époque Laurent m'avait posé la question, et m'avait dit : mais quand tu fais du sexe tu n'es pas en souffrance quand c'est terminé? J'ai dit : Ben non. Sauf que c'est apparu quelques années après. Il y avait toujours cette espèce d'insatisfaction et de souffrance. Tout ça parce qu’étaient mélangés la drogue avec le sexe. Alors j'en parle ouvertement parce que je pense que ça peut servir à des gens, mon parcours. Je reste persuadé que ça peut aider d'autres gens. Je sais que j'ai aidé des gens à arrêter certaines addictions à travers mon discours. Donc si ça peut aider certaines personnes de dire ouvertement… Je sais que c'est très Américain si tu veux. En France, les artistes, ils ont la chiasse. Il y a une espèce d’omerta sur les vices qu'on peut avoir. Or, tous les êtres humains ont des vices et des travers et des défauts.

Et moi ? Et d'une part ça justifie mon absence des radars et pourquoi je ne suis plus médiatisé comme je l'ai été à un certain moment de mon existence. Cela explique aussi que ma peine a été incommensurable à la disparition de Michel Berger. Mais ça permet surtout pour moi de libérer le fardeau, et que ça serve éventuellement à d'autres personnes. Et ça, c'est la seule manière que j'ai, de faire quelque chose de bien de quelque chose qui est mal, parce que c'est mal. C'est interdit, je le sais. Ce qui est drôle en plus c'est que moi les métiers que je voulais faire quand j'étais en terminale, c'était psy, prof d'Anglais, avocat, journaliste ou flic à la brigade des Stups. Je te jure que c'est vrai. Ça, c'est un truc de fou. Mais moi je flashais, tu vois sur… je voulais de l'action. Je voulais Miami Vice, 2 Flics à Miami. C'est mon truc. Starsky et Hutch. Enfin tu vois, je voulais ça. L'Arme Fatale, là c'est plus vieux. Mais quand j'étais gamin, vraiment on y a pensé en terminale avec un pote, qui lui est devenu avocat. On voulait les Stups. Oui, flic à la brigade des Stups, ça nous éclatait. Y avait psy, ça c'était…Là, je me suis enfilé des tonnes de bouquins de Freud, etc…Et puis j'ai choisi la musique. Et, dans la musique, tu as des moments où il y a des cases vides, il y a du temps libre, beaucoup de temps libre. Alors, si tu veux mes bouquins, pour répondre plus précisément à ta question et pas tourner autour, mes bouquins, c'est comme un acte thérapeutique final. Celui qui est le meilleur, c'est Rock Star, le 3ème, qui se lit comme un polar. Cela fait 130 pages. Cela s'appelle Rock Star, 48 h d'une vie rêvée. Cela se passe sur 48 h de la vie d'un chanteur. Alors devinez qui ? Qui ferait son retour. Un retour gagnant ? Sauf que, il va faire un concert en province, il est encore dans sa toxicomanie. Et il rencontre une femme qu'il voit au premier rang. Il ne voit qu'elle. Et cette nana elle est encore plus équipée au niveau poudre que lui. Il va faire une overdose dans une chambre d'hôtel, et il va découvrir sa rédemption ? grâce à cette nana. On ne sait pas si elle est morte ou si elle est en vie. Si elle est envoyée du ciel ou envoyée du diable. Et tout ça, je ne l'ai pas vécu. Mais c'est pas loin du compte puisqu'en ayant rechuté comme j'ai rechuté à cause de la COVID, je perds ma femme, mais j'arrête la drogue. C'est une bien triste rédemption. Je suis malheureux comme les pierres. Le genre de désespoir dont on ne se remet jamais. Mais bon, au moins je ne fréquente plus le diable. Je ne fréquente plus le diable, voilà. Par contre, ce qu'il faut savoir, et c'est une des choses que je dis, moi, quand je fais de la prévention: c'est diabolique. C'est-à-dire qu'on ne peut pas battre le diable sur son terrain. Il faut juste arrêter de le fréquenter. Faut juste arrêter de le fréquenter. Ne pas se donner la possibilité de faire. Mais en fait je me rends compte que Laurent Karila, dans la thérapie que l'on a faite en 2009, m'avait déjà donné tous ces tuyaux là. Il m'avait dit : la première chose qu'il faut que tu fasses, c'est de ne rien avoir chez toi, de changer l'entourage, etc… etc… etc… Il avait déjà quadrillé. Il m'avait déjà expliqué comment quadriller, ce qu'il me faut. Oui, mais j'aurais voulu le vivre avec la femme que j'ai épousé.

Voilà. Hé bien les 3 bouquins, tu vas chercher toute la merde qui est en toi. Tu sors tout ce que tu as de plus personnel, de plus privé, comme un acte thérapeutique. Exactement comme ce que je viens de te confier ici. J’emmerde les gens qui pourraient penser que c'est de l'exhibitionnisme. Ce n'est pas de l'exhibitionnisme. Si ça peut aider un gamin ou un mec qui aime le rock, et que ça peut l'aider à se sortir d'une addiction, quelle soit sur la bouffe, sur l'alcool, sur la cigarette, sur ce que tu veux, sur l'héroïne, la cocaïne, le pétard, le sexe, hé bien, tant mieux. Au moins, je n'aurais pas vécu tout ça pour rien. C'est tout. À la vôtre sur ces belles paroles. Mais je vous rassure. Je ne suis pas alcoolique. Je ne bois un verre de rouge que quand je suis en bonne compagnie comme aujourd'hui.



Tu as une grande passion pour Glenn Hughes. Raconte nous ta rencontre avec lui.

Renaud Hantson, Tu sais beaucoup de choses quand même. Tu sais beaucoup de choses et tu t'es bien rencardé, dis-moi ?
Glenn, c'est mon idole vocale. C'est mon idole vocale et c'est devenu un modèle au niveau de sa carrière parce que Glenn, il a connu 20 années de cocaïne et il s'en est sorti. C'est l'ancien bassiste chanteur de Deep Purple, qu'il a intégré dans la 3e formation du groupe, ce que l'on appelle Deep Purple Mark III, Marc Three, donc la 3e formation. Des albums éblouissants. Une crinière magistrale, un jeu de scène extraordinaire et une voix qui surpassait à l'époque celle de David Coverdale qui avait été engagé pour remplacer Ian Guillan. À chaque fois que Glenn prenait le micro pour chanter, sa voix touchait les étoiles. Ce qui me fait dire parfois à mes élèves : comment on fait pour faire ça ? Le ciel, c'est la limite. Tu te démerdes. Bon, c'est un peu facile. But, the Sky is the limit.

Glenn, je le rencontre grâce à Olivier Garnier, un attaché de presse Rock qui est également l'attaché de presse de Satan Jokers, qui a été mon attaché de presse aussi et qui a fait un peu de management pour moi aussi. C'est un ami avant toute chose. C’est quelqu'un que je ne vois pas beaucoup, mais que j'aime énormément et qui, à mon sens, est le meilleur attaché de presse du circuit Hard Rock en France. En tout cas, c'est le plus sérieux. Le meilleur, donc. Et qui est un vrai passionné surtout. Comme moi, un vrai passionné. Comme toi. On est des passionnés. Et un jour, il me dit : Glenn est à Paris. C'est moi qui fait sa promotion. Soit là à telle heure. Et donc je rencontre Dieu. Si tu veux, c'est un peu comme Glenn qui rencontre Stevie Wonder quand il avait 25 ans. Eh bien moi, à une trentaine d'années, 28 ans, je rencontre Glenn Hughes. Je rencontre mon Dieu vocal. Et il me parle de tous ces déboires avec la drogue, etc… Il écoute une chanson qui s'appelle A.M.O.U.R. Il adore ce que je fais en solo. Il adore m'écouter chanter en français. Je lui fais faire le tour du bois de Boulogne en bagnole pour qu'il visite les travelos. Pour qu'il regarde. Je le fais aller dans une boîte échangiste. Et ce soir-là, il a ce qu'on appelle un craving. Un craving, c'est une envie irrépressible de consommer de la drogue. Je lui dis: Glenn, non! Tu as fait 4 cures de désintoxication. Il n'est pas question qu'on trouve de la came. Pas question, donc je refuse, je refuse, je refuse. Et un an après, il revient en France. On est en 98/99. Il revient en France. Il est avec un label allemand. Il me demande de trouver de la dope et j'accepte. Au bout d' une demi-heure de discussion au téléphone, je lui dis: Écoute ça me gêne vraiment. Et puis on se défonce chez moi, dans mon ancien appartement. Pendant 4h, il me dit : on peut baisser la lumière ? Ce n'était pas un halogène. C'était une lampe comme ça, tu vois ? Si je veux éteindre, tu vois, on fait ça. Mais ce n'est pas un halogène. On ne peut pas baisser l'intensité. Et je lui ai répété 25 fois. Et donc je vois vraiment qu'il commence à être défoncé quoi. Et qu'en fait, ça ne lui réussit pas du tout. Et je me dis merde comment je vais faire pour m'en débarrasser ? Pour qu'il se barre de chez moi, et que demain, il parte en Allemagne faire sa promo alors qu'il est chargé? Et en fait, j'ai fait un bœuf chez moi. J'ai 5 h de cassette avec mon idole. On fait des chansons ensemble. On écrit…..des trucs inaudibles parce qu'on n'est mentalement pas présent. Ça reste un souvenir dont j'ai un peu honte, et en même temps dont je suis fier, parce que c'est Glenn Hughes et que c'est le meilleur chanteur de la planète peut-être? Que je l'aime. Il est totalement dans l’ésotérisme. La dernière fois que je l'ai vu, c'est encore une fois grâce à Olivier Garnier, dans les loges, pour l'hommage à Deep Purple, qu'il a fait il y a 3 ou 4 ans, à l'Élysée Montmartre. Il faisait toute une tournée sur la période où il jouait dans Deep Purple, avec des titres qu'il a écrit, et d'autres qu'il n'a pas écrit mais qu'il chante. Qu'il chante encore mieux qu'il y a 30 ou 40 ans. J'ai passé 45 minutes avec lui dans la loge. Il est barré parce que tous les gens qui reviennent d'un chemin comme celui que je connais, sont certainement un peu… on a du mal à redescendre. Glenn m’a montré des photos de son gourou sur son téléphone. Il me dit : orbs. Orbs si tu veux, ce sont les auréoles. Et en fait, il y a plein de photos où il est à côté de son gourou et il a une auréole Glenn. Mais en fait, c'est la photo qui fait ça. Il me dit : tu vois? Il n'y a pas qu'à côté de lui que j'ai ça. Regarde, là je prends l'avion. Et il me dit : Orbs. Et il me regarde. Il se marre et me dis : Tu me prends pour un barge? Je lui dis : non, non, je ne te prends pas pour un barge. Je te dis juste que c'est peut-être… ? Juste… enfin pas un quiproquo, mais il y a une auréole, voilà. Bon là il se trouve que tu as 15 photos où il y a ça. Maintenant si toi tu veux te croire protégé depuis que tu fréquentes un gourou et que ça t'aide à vivre, moi, ça me va très bien comme ça.

Donc là je suis en pleine recherche de ce qui peut m'aider à vivre parce que le vrai problème des substances, le vrai problème des addictions c'est qu'on s'imagine que ça aide à vivre d'utiliser des substances chimiques, de l'alcool, la clope, le sucre, le tabac, la cocaïne, l'héroïne. Mais c'est quand on arrête…. Comment occuper les cases vides ? et ça, c'est un vrai combat. Ça, c'est un vrai combat. En plus, la tonne de mal-être que l'on ressent quand on est un vrai addict, elle est incommensurable. Surtout quand on fait comme moi, qu'on essaie de s'en sortir, comme un guerrier, sans médication, sans antidépresseur. Pour trouver le sommeil, c'est chaud. C'est difficile. Donc admiration totale pour Glenn Hughes. Voilà, je t'ai tout dit. Je t'en ai dit plus que je n'ai jamais dit sur Glenn

Parmi toutes les rencontres, quelles sont celles qui t'ont le plus marqué?


Renaud Hantson, Michel Berger. Glenn Hughes . Daryl Hall, de Hall & Oates. Daryl Hall a été vraiment une de mes idoles avec son groupe de Soul” Hall & Oates”. Quand je l'ai rencontré, il sortait son 3ème album solo qui s'appelle “Soul Alone”, “si seul”, enfin “une âme solitaire”. Et il n'était pas réceptif à rencontrer un chanteur français dans un resto, tu vois? Il était plus réceptif à draguer la petite minette blonde qu'il y avait à sa gauche et à boire du vin. Donc je l'ai laissé faire. On a parlé musique une demi-heure. Mais c'est un peu une rencontre avortée.

Mais malgré tout, je suis heureux d'avoir pu rencontrer à peu près toutes mes idoles. J'ai croisé Hallyday 10 fois, il a toujours été super bienveillant avec moi. Mais la rencontre, la vraie rencontre et la relation quasi filiale qu'il y a eu… Il y a Glenn Hughes, oui, c'est vrai, mais c'est Michel Berger. Michel Berger, c'est un mentor. Un père spirituel artistique pour moi. Tous ses conseils étaient judicieux. Tous ses conseils étaient de bons conseils. C'est un mec… Tu sais, c'était un patron, Michel, sous couvert d'être très maniéré et très doux, il savait ce qu'il voulait. Il savait où il fallait aller. J'ai une grande admiration pour Berger.

L'importance des tatouages pour toi? Combien en as-tu et quels sont leurs significations?  

Renaud Hantson, Écoute, ça a commencé par des conneries et c'est devenu plus ou moins des œuvres d'art. Tu vois là, il y a Motörhead. Je suis un fan de Lemmy plus que de Motörhead en fait. J'aime Lemmy, le leader de Motörhead. Comment je peux te dire ça? Mes tatouages c'est des pans de vie. Là, il y a un gant de boxe. Motörhead c'est pour le Hard Rock. Il y a des endroits où il y a Satan Jokers, Furious Zoo, Il y a des pin-ups, il y a une rose, il y a un indien, il y a un micro.  Pourquoi je dis qu'ils sont devenus des œuvres d'art ? C'était des tatouages de voyous au départ. Pour moi, le tatouage reste un truc de voyous. Plus aujourd'hui. Je sais aujourd'hui,  n'importe quelle minette qui a un job normal se fait un tatouage. Elle va payer 3000 tu vois, elle va chez un bon tatoueur. Ah, c'est beau. Tu vois, c'est comme le piercing. C'est des tendances,  c'est des modes. Moi, c'était des trucs de rockeurs, que j'avais fait à l'arrache, faits au couteau. Je déconne mais c'est pas loin.

Et j'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui est fan de ma musique, qui est fan d'une chanson qui s'appelle «Apprendre à vivre sans toi», entre autres. Elle est fan de 2 personnes. Ces 2 chanteurs favoris qui n'ont rien à voir, c'est moi et Jean-Luc Lahaye. C'est une fille qui s'appelle Isabelle Klancar. Et Isabelle Klancar, elle fait entre autres des recouvrements. Des recouvrements, c'est quand tu as déjà un premier tatouage et que tu fais un autre tatouage dessus, et que l'on ne voit plus que celui-là. C'est très difficile à faire. Il faut beaucoup de patience pour le mec ou la nana qui se fait tatouer parce que si tu veux, elle te charcute vraiment. Moi je ne suis pas sensible à ce genre de choses là, pas sensible à ce genre de douleurs là. Pas sensible, mais bon, à un moment ça me tape sur le système quand ça dure 12/14 h. J'en ai ras le cul comme tout le monde. Mais il m'en faut plus pour avoir mal.

Donc elle l'a fait et c'est devenu pas des œuvres d'art, mais pas loin. Elle m'a fait un très beau tableau qui est là-bas «C'est ma femme, c'est mon mari» .Elle nous a donné ça le jour de notre mariage puisque bien entendu, on l'a invité avec Floriane, qui est ma future ex-femme.

En fait, elle est dessinatrice. C'est là qu'on voit qu'elle est dessinatrice. Elle a fait également la pochette de l'album précédent, qui s'appelle «Tatoué à jamais». En fait c'est un tatouage, mais qu'elle a photographié. C'est un tatouage de mon visage. Donc c'est marrant. Et cette rencontre avec Isabelle Klancar aussi. Elle est venue ici. En fait, elle habite pas loin de Metz. Et elle est venue ici avec le siège de tatouage, son matos et ça a duré 3 jours. 2 fois 3 jours. Ah c'était chaud, oui, parce qu'il y avait du boulot. Mais elle est très douée. Voilà la signification et surtout l'histoire d'amitié. Avec moi, c'est toujours une affaire de feeling, de relationnel.

Les tatouages que j'avais avant, si tu veux, c'était des conneries quoi. Ils n'étaient pas très bien faits. Il y avait déjà des pin-ups. C'est l'aspect sexy du truc. Il y avait les initiales de mes groupes : FZ (Furious Zoo), SJ ( Satan Jokers). Il y avait une chaussure parce que je suis fétichiste des talons et des pieds de femmes. C'est pour ça que le prochain Furious Zoo s'appelle «Fishnet» qui veut dire Résille. C'est pour ça que j'ai intitulé un album de Satan Jokers «Fetish X». Oui, je suis très fétichiste. J'aime bien ça. Mais ce n'était pas très bien fait, donc on a trouvé d'autres trucs en rapport, éloigné ou pas éloigné, tu vois ? Mais elle, ce qu'elle a fait, c'est de la qualité. Elle, c'est une vraie tatoueuse. Elle doit faire partie des 10/15 meilleurs tatoueurs qu'il y a dans ce pays. C'est une vraie tatoueuse. Mais le problème, c'est qu'il y en a de plus en plus. Tu sais, c'est comme… Je compare son métier au mien vocalement. Aujourd'hui, je ne suis plus qu'un borgne au Royaume des aveugles. C'est-à-dire que les gens qui chantent de mieux en mieux, il y en a beaucoup. Il y en a vraiment, je t'assure, même s'ils ne sont pas connus. Mais tu vois, dans leur cave ou chez eux, dans leur local, il y a des gens qui ont un sacré niveau. Donc la France a évolué et la France, elle a évolué aussi au niveau des tatouages. Là, on a de très très bons tatoueurs en France. Vraiment. Des gens qui peuvent faire des concours des compétitions, des conventions et briller. Il n'y a pas que les Américains, les Anglais, les Allemands. On a des tatoueurs en France qui sont des bêtes, des pointures. Et Isabelle, c'est une grande chance pour moi de l'avoir rencontrée parce ce qu'elle est rigolote, elle fait bien son job et c'est une vraie gentille. C'est un bonbon.

Reste t'il encore un domaine artistique auquel tu ne t'es pas encore essayé et qui te tente fortement ?


Renaud Hantson, J'ai toujours dit que j'adorerais pouvoir jouer dans un film. Mais tu sais, je ne suis dans aucune agence. Je n'ai pas vraiment les bases techniques pour le faire. J'ai jamais été aux cours Florent. Je n'ai pas pris de cours de théâtre. Mais oui, ça ne me déplairait pas de faire l'acteur. Je l'ai fait sur scène, je l'ai fait dans des comédies musicales ou des opéras rock. Je veux dire endosser l'image de James Dean sur scène, c'était déjà une performance en soi. J'ai essayé d'être correct, de ne pas trahir le mythe. Ce n'était pas simple. Mais oui, dans un film, cela ne me déplairait pas. Flic ou voyou, j'en sais rien. Ou amoureux ? 9 semaines ½? Tu vois Mickey Rourke ? J'ai toujours aimé Mickey Rourke. Pas le Mickey Rourke d'aujourd'hui qui est détruit au niveau du visage, et qui doit avoir une addiction avec son chirurgien esthétique. C'est très triste parce qu'il avait une vraie gueule, pas besoin de se détruire la gueule comme il l'a fait depuis 20 ans. Mais il justifie ça par le fait qu'il ait repris la boxe il y a 20/25 ans et qu' il avait le nez cassé et qu'il fallait refaire. Non, c'est faux. Je pense qu'il a un vrai problème d'addiction, la chirurgie esthétique comme Michael Jackson. C'est maladif, il y a des gens qui sont addicts. Je n'ai pas voulu axer l'interview sur l addiction en général mais je ne suis pas le seul torturé du cerveau sur la planète.

Aujourd'hui, quels sont tes groupes préférés? Sont-ils les mêmes qu'avant? Quel genre de musique préfères-tu écouter? Y a-t-il une chanson et un album qui restera pour toujours?


Renaud Hantson, Oui, j'ai un côté nostalgique. Et le côté «oui, c'était mieux avant». Alors c'est redoutable parce que tu te demandes: moi qui suis quand même...enfin j'ai un cerveau pour réfléchir? Je me demande toujours, est-ce que c'est parce que j'ai vieilli ? Est-ce que je suis en train de devenir un vieux con ? Non, la réponse est non. J'ai déjà donné une réponse en phase avec ta question, qui est qu'il suffit de comparer. Tu sais, tout a été fait depuis les Beatles. Donc on est tous quelque part des petits-fils, non pas du métal mais des petits-fils des Beatles. Ils ont tout fait, ils ont tout inventé. Donc c'est très compliqué de faire du neuf alors qu'on est déjà du «vieux». Tu vois ? Je ne suis pas très rap. Mais je trouve que Orelsan a du talent. J'ai toujours trouvé que NTM avait un truc, que Solar est un grand artiste. Il y en aurait d'autres, mais si tu veux c'est pas ma came tout ça. Je ne suis pas dans mon élément.

Dans la variété française, très honnêtement, depuis Balavoine, Goldman, Berger, Voulzy, Souchon, Cabrel ….Est-ce que c'est bien ce qui se passe là ou c'est pas déjà la même musique que ce qu'il y avait avant ? Après, il y a bien eu une vague, avec (Je vais me mettre dedans), Obispo, Calogero, moi, Pagny,  Axel Bauer, Jean-Jacques Daran, Daniel Lévy (Paix à son âme). Il y en aurait d'autres...Art Mengo. Mais si tu veux cette 2ème vague là, en dehors de Calo et Pascal Obispo, n'a pas eu le crossover. On n'est pas à notre place, que ce soit, Art Mengo, Daniel Lévy, Daran et moi. On mériterait un peu plus d'exposition quand même, par rapport à la qualité des disques et des chansons qu'on écrit. Je ne veux pas que ce soit larmoyant ou que cela paraisse mégalo, mais il y a quand même des questions qui se posent. Alors est-ce que c'est parce qu'on a le mauvais dossard? La mauvaise équipe promo? Le mauvais label? Est-ce que nos chansons sont trop complexes? Pas assez simples ou pas assez porteuses ou pas assez bonnes ? Est ce qu'on chante mal ? Moins bien que ceux que j'ai cité avant ? Ça voudrait dire que Daniel Levy et moi qui n'avons qu'un relatif demi-succès ou Daran ou Mengo, ça voudrait dire que... on est moins bons vocalement ou artistiquement?  Ah bon, vous êtes sûr de ça ? Vous avez bien écouté ? vous avez comparé ? Donc ça pose problème quoi. Tu te dis bon, c'est un métier où règne l'injustice. En même temps, ce n'est pas le seul métier injuste. Il y a des médecins meilleurs que d'autres à qui on ferme la gueule. Tu as des avocats meilleurs que d'autres qui plaident moins que des avocats très en vue. Et tu as des hommes politiques en place qui n'ont rien à proposer, alors que d'autres hommes politiques auraient des vraies choses à proposer. Tout ça, ça rappelle que c'est du business. On est dans une société du paraître, de l'illusion et aujourd'hui une société où en plus il faut se masquer, fermer sa gueule, sans ça on risque d'attraper un virus. Waouh! Je plains le gamin de 15 ans aujourd'hui. En même temps, le gamin de 15 ans d'aujourd'hui, peut-être que ça fait 3 ans qu'il a pris l'habitude d'être masqué, de fermer sa gueule, de ne plus sortir, de ne plus flirter avec la fille avec qui il veut flirter, ne plus aller en boîte, ne plus rien faire, ne pas aller au concert parce qu'il risque d'attraper un virus. Bon! Et d'écouter de la musique hyper compressée sur Internet plutôt que d'aller acheter des disques. Ben oui, je suis désolé mais dans ces cas-là, oui, oui, c'était mieux avant. Franchement, c'était mieux avant? Oui, oui. Ouais, Ouais. Ouais, Ouais, c'était mieux avant !!

En ce moment, plus les années passent plus le monde va de travers ….Crise sanitaire, mouvements sociaux. Que penses-tu de tout cela ?


Renaud Hantson,
Je viens presque de te le dire. Moi, ce que je pense de ça, c'est que la planète va mal. La planète, elle est en colère. Donc ça se ressent aussi sur tout ce qui est social. La terre est en colère. L'homme n'a tellement pas considéré la planète et on a tellement mal agi en termes écologiques, que l'on chope la colère de la planète. Les virus ? Maintenant, il y a une vraie question. Virus ? Ce n'est pas seulement la terre qui est en colère. Le virus, il s'est propagé parce que certainement que la main de l'homme est passée par là. Mais le virus a bien permis par exemple, qu'un mouvement social comme les gilets jaunes soit muselé totalement. Donc je me dis : Est-ce que l'on est pas juste dans la société du paraître? la société du business? la société des inégalités? La société du « c'est pas le meilleur qui gagne, c'est juste le plus pourri, le plus enfoiré » Moi je le dis souvent. J'ai fait des statuts sur Internet où je dis: je ne suis plus de ce monde. Je n'arrive pas à comprendre. Pourtant, j'ai la niaque d'un mec de 25 piges, la mentalité d'un mec qui commence à baiser, qui a 15 ans,16 ans, tu vois? Et par contre, l'expérience d'un centenaire. Donc voilà. Et qu'est-ce que j'en pense? J'en pense pas grand chose ma petite dame. J'en pense qu'on est mal barré!

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou ta devise ?

Renaud Hantson, «Je n'ai jamais eu de haine, n'ai fait de mal qu'à moi-même, vécu des joies comme des déveines. Je dirais que je suis un mec bien.» C'est les 4 premières lignes d'un texte et donc d'un clip qu'on peut trouver sur Internet, qui s'appelle «Un mec bien» et qui est la dernière chanson de mon dernier album. C'est la toute dernière chanson, écrite avec Frantz Fagot, mon partenaire, le guitariste qui co-réalise avec moi, mes 2 derniers albums, qui a co-réalisé «Tatoué à jamais » et «Essentiel, libre comme l'Art», mon nouvel album. «Essentiel, libre comme l'Art» c'est un double album et il y a cette chanson dedans. Et je dirais que cette chanson...le texte reflète assez bien la personne que je crois être, ou en tout cas l'image que je voudrais que l'on garde de moi. Un peu comme Berger, quand il disait Hantson c'est le meilleur chanteur de sa génération. Il n'avait peut-être pas tort. Tiens, si on écoute sa discographie, regarde comment il chante sur tel ou tel truc. Waouh! Je veux qu'on dise: Waouh! En fait, c'est ça les traces que je veux laisser. J'ai la présomption de penser qu'à un moment ou à un autre, quand un truc est de qualité et qu'il est plutôt au-dessus de la norme, on finit par s'en rendre compte. Alors que ce soit de mon vivant ou pas... Bon je préférerais que ce soit de mon vivant. Mais j'ai déjà suffisamment de preuves, de témoignages de fidélité.Tu sais ? La vraie notion du succès c'est ce qui se passe à chaque spectacle que je donne, quand je vois le regard des gens. Le succès c'est ça, c'est ce qu'ils te renvoient. C'est quand tu sais que tu as bouleversé leur existence à un moment. C'est ça le succès d'un artiste. La trace qu'il veut laisser, elle est là. Quel que soit le nombre de disques vendus. Le nombre de disques vendus, c'est une cerise sur un gâteau. Mais le gâteau, c'est déjà de faire une bonne chanson qui parle à quelqu'un d'autre que toi-même. Si cette chanson, elle parle déjà à quelqu'un d'autre que toi-même, qu'elle véhicule quelque chose qui dure dans le temps, qu'elle soit connue ou pas connue mais qu'elle touche quelques personnes comme ça, tu vois, et qu'elle bouge la vie de certaines personnes, ça, c'est un succès quand même. Ça c'est bien. Et moi, ce que je voudrais qu'on garde c'est : il était d'une sincérité excessive. Oui, je suis excessif. J'ai été excessif avec la drogue. J'ai été excessif dans mes amitiés. J'ai été excessif dans mes amours. Je suis excessif dans mes confidences. Je suis excessif dans la rupture que j'ai avec ma femme. Je suis excessif dans ma façon de chanter aussi. Et en même temps, est-ce que ce n'est pas ça être artiste ? On a le pouvoir de dire tout haut ce que certaines personnes voudraient exprimer. On a ce pouvoir là. On a le pouvoir de transcender, à travers des mélodies, des mots, ce que plein d'êtres humains ressentent en eux.

«SOS d'un terrien en détresse» c'est une chanson qui me parle terriblement aujourd'hui, quand je la joue en concert. «SOS d'un terrien en détresse» elle me parle incroyablement. «Pourquoi je vis, pourquoi je meurs? Pourquoi je ris, pourquoi je pleure? voici le SOS d'un terrien en détresse. J'ai jamais eu les pieds sur terre, j'aimerais mieux être un oiseau» . Wow ! C'est ça en fait, c'est ça. Je voudrais qu'on se dise : «il était d'une sincérité extrême, désarmante, cash, sans filtre». Il balançait des trucs que personne n'oserait dire. Les plus imbéciles penseront que c'est de la mégalo, les plus intelligents se diront : Wow! mais comment il fait pour sortir des trucs aussi personnels? N'est-il pas gêné ? Je n'ai aucune gêne, aucune gêne. Cela me fait un bien fou. Tout le monde devrait faire une thérapie. Tout le monde devrait être en thérapie. Ce que l'on a fait aujourd'hui, c'est très thérapeutique. Moi, quand j'ai affaire à un passionné comme toi, un mec qui connaît bien le marché du disque, qui est collectionneur comme moi... Je t'avais dit, on va faire un truc, on va aller au bout, on va vraiment faire une interview confession. On va y aller quoi ! Et ça fait longtemps... Je crois que je le fais tous les 10 ans. La dernière fois que je l'ai fait, c'était en Bretagne avec mon administrateur, Stéphane Lecamp pour la sortie d' Opéra rock. Je lui ai dit, tu me poses toutes les questions qui sont interdites en interview. On parle de tout. J'ai dû le faire peut être une première fois 10 ans avant, mais ça n'avait pas d'intérêt car je n'avais pas le vécu que j'ai aujourd'hui, donc ça avait moins d'intérêt. En 2010, c'était presque intéressant. Mais je n'étais pas sorti d'affaire sur mes problèmes de drogue. Donc, il y avait du mensonge. J'édulcorais ce que je disais. Aujourd'hui que je me sens plus en expérience de pouvoir dire, voilà ce qu'il ne faut pas faire, ne faîtes pas ça. On va plus loin je crois, j'espère. J'espère qu'il y aura des gens qui seront touchés par ça en tout cas.

Au Zèbre, récemment, tu as fait un concept de mélanger diverses époques de ta carrière, comptes tu le refaire ?

Renaud Hantson, Je risque de le faire, je ne sais pas si ton montage sera fait d'ici le 1 avril 2023. Mais je vais le faire le 1 avril 2023, dans un club qui m'est cher puisque c'est le Pacific Rock. Tu verras le DVD inclus dans le quadruple coffret Live que je t'ai offert, il y a 3 CD et 1DVD, et cela a été filmé au Pacific Rock, par quelqu'un qui est très important pour moi, qui s'appelle Philippe Wagner, qui est mon photographe depuis que j'ai 18 ans. Je l'ai rencontré au lycée. Il est très certainement mon ami le plus fidèle, et il est surtout le témoin de toutes mes évolutions, régressions, enfin de tout. Témoin de ma décadence parfois et de choses magiques parfois aussi. Comme ce bœuf avec Angus Young d'AC/DC, avec Trust. C'est des choses qui arrivent une fois dans une vie. Merci à Trust d'avoir amené Angus ce soir-là. Et merci à Angus de nous avoir permis d'être un des 3 bœufs, je crois, qu'il a fait dans son existence, parce qu'il a joué 3 ou 4 fois maximum avec des gens extérieurs à AC/DC. C'était le 5 décembre 1982.

Le 1er avril, j'ai l'intention de faire un résumé de tout ce que j'ai fait dans ma carrière musicale. Mais un résumé qui survolera parce que j'ai très envie de refaire ce que j'ai fait au Zébre. J'ai très envie de refaire ce show là avant toute chose. Mais j'y intégrerai un échantillon des projets extérieurs. Ce que je n'ai pas fait au Zèbre. Au Zèbre, il n'y avait pas Furious Zoo, il n'y avait pas Satan Jokers, alors qu'il y a des titres qui peuvent s'inclure au spectacle. Bonne idée. Mais bon, l'idée je l'avais déjà. Mais en tout cas, bravo, clairvoyance. Je l'ai fait mais ça commence à dater. Je l'ai fait au Pacific Rock où il y avait tous les musiciens de chaque projet qui venaient,  qui me rejoignait. Et c'était l'époque où on faisait 300/400 personnes au Pacific Rock. Et c'est un temps révolu. Olivier Mars, le patron du Pacifique rock m'a dit: «pour faire sortir les gens aujourd'hui, c'est incroyable». Le public de rock, entre guillemets, est un public vieillissant qui voudrait que tout soit gratuit. Internet, c'est très bien, mais Internet a tué le marché du disque. Et est en train de le tuer. Et je l'avais dit depuis 10 ans. Cela tuera également le marché de la scène. Et ça tue le marché de la scène. Et comme en plus maintenant, il y a un problème supplémentaire avec la COVID, t'imagines bien que déjà, problème de finances, problème de lassitude, problème de:  il y a trop de concerts, problème d'il y a trop de musiciens, trop de groupes, y a trop de ci, il y a trop de ça. Et alors maintenant, il y a trop de virus. Comment tu veux que les gens aient envie de sortir ? On ne vit plus dans une société festive. On vit dans la société de la répression, de la récession. Une société de merde. Je ne suis plus de ce monde. Mais c'est aussi à cause de ça par contre que je me suis enfermé et que j'ai rechuté. Et je veux prouver à qui le sait déjà que non, non, celui qui a rechuté, ce n'est pas le vrai moi. Le vrai moi, il veut vivre. Et il veut vivre le mieux possible. Même dans une société minable. Prendre du bon temps. Tu vois, il a fallu que je sois sorti d'affaire et après avoir arrêté la fuite en avant pour me dire putain,  pourquoi en fait j'avais souhaité avoir un enfant? C'est une question qui se pose, voilà. On va loin là, hein ? Et c'est là que ceux qui ne me connaissent pas se disent : il est qui lui, pour raconter tout ça ? Ben je suis juste un mec qui a 1CV.

Pour finir, si tu devais te rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un 3e choix quelle serait ta sélection et pourquoi ?

Renaud Hantson, C'est trop difficile, hein ? Non, c'est trop difficile parce que la première chose que j'aimerais emmener sur une île déserte c'est ma chaîne stéréo, avec toute ma collection de disques. Comme ça t'es niqué. Je ne vais pas en citer, il n'y a pas. Tu vois, je t'ai fait une réponse intelligente d'homme politique. Je regarde mon téléphone parce qu'il y a mon psy qui va m'appeler d'un moment à l'autre. Mais ma chaîne stéréo. Enfin la meilleure chaîne stéréo que j'ai ici, soit celle qu'il y a dans la pièce de musique soit là-haut, soit ici. La 2ème chose ce serait un ordinateur parce qu'aujourd'hui on ne peut plus vivre sans. Et la 3ème chose qui n'est pas une chose, c'est la personne que j'aime. Voilà. Sur une île déserte ça, ça peut aller. Accessoirement, faudra qu'on trouve à bouffer. Voilà !

Merci à toi de cette interview, c'était vraiment super, un bon moment d'échange.

Renaud Hantson, Eh bien, c'était particulier, c'était... Tu vois, ça fait un mois en fait que je n'ai pas été au centre où je vais actuellement depuis un an avec le Psy dont je parlais, qui va me téléphoner là parce que je lui ai dit que, comme j'avais une interview, je préférerais faire l'interview et ensuite la séance de thérapie au téléphone. C'est pas un privilège de stars, c'est juste que comme aujourd'hui je viens de mettre un terme à ma lutte contre le COVID, cette merde, je lui ai dit, je préférerais rester à la maison. Mais pour moi aussi, c'était intéressant. Tu vois, le fait de ne pas avoir dialogué avec ce psychologue fait que tu confies vachement plus de trucs personnels. Et tu peux garder absolument l'intégralité de tout ce qu'on a dit. Tu te débrouilles. Fais bon usage de ça, mais là tu as un vrai genre d'interview confession. Pour ceux que ça peut intéresser. Encore une fois pour la niche d'adeptes, pur et dur, de ma carrière que je voudrais en profiter pour remercier du fond du cœur. Du fond du cœur. Je voudrais remercier les gens qui me suivent depuis 83, pour quelques uns.

Alors je vais dire quelque chose d'un peu attristant, mais je n'ai pas vu le temps passer.  Alors vous voyez, là je suis en pleine expérience capillaire, c'est n'importe quoi, mais je n'ai pas vu le temps passer. Et c'est là que tu regrettes justement d'avoir perdu 27 années dans une lourde addiction. C'est là que tu te dis merde j'aurais pu vivre autrement. Alors, est-ce que j'aurais été plus créatif ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je n'ai jamais été aussi créatif que depuis que je veux mettre un terme à cette addiction. Donc depuis 2002, je n'ai jamais sorti autant de disques parce qu'en fait, je me bats contre moi même depuis 2002. Enfin, ce n'est pas contre moi-même.Je me bats contre le diable depuis 2002. Je voulais finir là-dessus parce que j'ai beaucoup parlé de ça.  Il faut comprendre que c'est un des terrains de bataille de ma vie artistique. Ce qui m'a pourri la vie. Et pourquoi je dis ça ? parce que aujourd'hui j'arrête. J'ai mis un terme à cette addiction. J'arrête la drogue, mais je perds ma femme. Et ça, ça me semble effroyable, effroyable. Mais ça va donner des concerts et ça donne déjà depuis 2 mois, des concerts où toute l'équipe autour de moi, on est en état de grâce. Je ne sais pas comment ça se fait. Il faut que j'en parle à Glenn Hughes de ça. Est-ce que quand il a mis un terme à son addiction, est-ce que lui aussi, tout ce qu'il faisait vocalement ça touche les étoiles. Lui, je sais que sa voix touche les étoiles, depuis des années. Mais même quand il était sous substances, il était magique. Là, si tu veux ce qu'il se passe avec les gars...il y a un truc entre le public et nous. Vocalement, je m'amuse à changer des mélodies à la dernière seconde, il y a des trucs qui viennent comme ça. Alors ce n'est pas pour autant que je vais récupérer des neurones et pas pour autant que je vais connaître mieux mes textes. Mais y a pas d'erreurs quoi. Il y a des antisèches partout. Voilà.

Merci beaucoup pour tes questions. Fais bon usage de ça. Là si on tient pas 1 DVD pirate culte !
Merci à toi Thierry.


Thierry CATTIER
Photos DR et Th CATTIER / SHOOTING IDOLS

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