samedi 24 décembre 2022

LARKIN POE // Photo Report // Rencontre avec quelques Fans chez Gibert Joseph à Paris - Novembre 2022.


 Rencontre avec quelques Fans Français.



Merci au deux soeurs Rebecca et Megan Lovell.
Pour cette journée si belle a la rencontre de leurs fans Français un très
beau moment passé au magasin Parisien de Gibert Joseph.

Merci pour leur gentillesse et leur disponibilité.
Et n’oublions pas Larkin Poe sera à l'Olympia le Dimanche 15 Octobre 2023



Photos : Th. Cattier / Shooting Idols



dimanche 11 décembre 2022

THOMAS KAHN // Interview // Une voix en Or - Décembre 2022.

 
Aujourdhui a l'occasion de la sortie de la sortie de son nouvel album "This Is Real" une explosion soul aux teintes jazzy pétillantes et aux influences funk colorées dans laquelle se melange ballades remplie de douceur et des sons groovy qui invitent au lâcher-prise nous avons pu echanger quelques mots avec Thomas Kahn voici son interview.



Quelles sont tes premières influences musicales ?


Thomas Kahn J’ai grandi en écoutant pas mal de styles différents. De NTM, RATM, Offspring, Nirvana, les Red Hot, System of a Down, Gorillaz en passant par Tryo, Noir Désir, etc. J’aimais la musique de manière générale. A l’adolescence je me suis surtout mis a écouter Bob Marley, The Gladiators et pas mal de Dub du type High Tone ou Zenzile. Et puis les films Ray sur Ray Charles, O’brother des frères Cohen et Walk the line sur Johnny Cash sont arrivés et m’ont vite donné envie d’écouter de la soul ou encore du blues.

À quel âge as-tu commencé à écrire tes premières chansons ?


Thomas Kahn J’ai commencé à écrire vers l’âge de 14-15 ans.

Parle-nous des événements qui ont traversé ta vie en 2012, comment as-tu vécu la suite ?

Thomas Kahn J’étais à la base en licence 3 à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand. Je ne me sentais pas à ma place du coup j’ai lâché les études et je me suis trouvé un job pour dépanner. J’ai travaillé un an et demi en restauration rapide en faisant un peu de musique à côté. Un soir il y a eu un braquage à main armé sur mon lieu de travail. J’étais sous le choc. Je me rappelle m’être dit qu’il était hors de question de mourir en faisant un travail qui ne me correspondait pas. J’ai alors tout arrêté pour faire de la musique. La plus belle décision de ma vie.

Comment crées-tu tes compositions, y a-t-il un déclencheur, un moment propice, ou une idée ?

Thomas Kahn Je commence généralement avec ma guitare entre les mains. J’improvise jusqu’à ce que des sonorités me touchent et puis je me met à faire ce qu’on appelle du Yaourt par dessus. C’est à dire improviser une mélodie avec des mots ou des sonorités qui ne veulent rien dire. Des intonations, des mélodies, des phrases parfois ressortent et là commence le travail de composition. Mes émotions sont liés à des images de moments forts que j’ai pu vivre et c’est avec ces images dans ma tête que les mots et les mélodies apparaissent.

Raconte-nous l'enregistrement de ton nouvel album "This Is Real » ?

Thomas Kahn Il y a eu 2 ans de travail de composition et d’arrangement sur l’album avec Baptiste Onzon et Alexandre Lafforgue qui m’ont aidé à le produire. Eric Pigeon, le sax alto et chef d’orchestre lui m’a aidé sur tous les arrangements et l’harmonisation des choeurs, cuivres et cordes.
Il y a pas moins de 14 musiciens auvergnat sur l’album et il était plus simple de rester en région pour des questions de budget et d’organisation. Nous avons passé une semaine dans le studio d’enregistrement Improve Tone accompagnés de Laurent Dupuy, ingénieur son basé au sud de Londres (2 Grammys awards tout de même!). Ce fut intense d’enregistrer 13 morceaux en 10 jours mais également une belle claque car bosser avec Laurent Dupuy c’est comme assister à une master class de rec et de mix! C’était génial. Il a su nous guider vers le son que nous avions en référence c’est à dire : l’album des Black Pumas. On souhaitait un album avec des textures vintage mais qui sonne 2022.

On te surnomme «Le Petit Prince de la Soul moderne» comment définirais-tu le style de ta musique ?

Thomas Kahn Je me reconnais à travers mes intonations, mes références, mon chant et la manière dont je raconte mes textes comme un chanteur de Soul. Quand je compose une chanson je me met au service du texte avant tout et c’est pour cela que l’univers qui accompagne mes textes peut varier. On peut retrouver des morceaux Soul purs comme More than Sunshine ou Brother I miss you, des morceaux plus reggae comme Alone ou Flying Around, des balades comme Hope ou I’m in love with you.

Ta voix est un véritable bijou, comment la travailles-tu ?

Thomas Kahn Beaucoup par l’imitation d’artistes que j’admire. Avec un piano pour travailler mes gammes. Avec une orthophoniste géniale qui s’appelle Madame Hayek, un professeur de chant qui s’appelle Francis Got et un ostéopathe qui s’appelle Guillaume Marie-Catherine. Ca demande beaucoup de travail, de la rigueur , du sport et une bonne alimentation et du respect envers mon corps et par extension ma voix.

Tu as ouvert pour plusieurs groupes prestigieux, quels souvenirs gardes-tu de ces artistes ? Et es-tu resté en contact avec certains ?

Thomas Kahn Des souvenirs inoubliable! A l’Olympia pour « A Bowie Celebration », à la Cigale avec « Tower of Power », au théâtre Antique de Vienne devant « A-ha » ou à la Seine Musicale à Paris devant « Dire Straits Experience ». Je ne suis malheureusement pas resté en contact avec eux car on a pas toujours l’occasion de les approcher ou d’échanger avec eux.

Raconte-nous l'expérience "The Voice" ? Est-ce que cette visibilité nationale t'a aidé dans ta carrière ?

Thomas Kahn Ils m’ont démarché, je me suis rendu aux castings par curiosité et de fil en aiguille j’étais sur le plateau de TF1. C’était hors du temps et de la réalité. Tout est passé si vite. Ca m’a permis de devenir intermittent du spectacle et de faire de ma passion un métier. On entre dans cette émission en temps qu’anonyme avec ce qu’on est et le niveau qu’on a à un instant T et une belle pression. On chante des reprises. La vraie victoire pour moi a été de venir jouer « More than Sunshine » avec tous mes musiciens sur le plateau de Taratata en septembre dernier.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêverais de jouer ?

Thomas Kahn
Je le répète souvent en interview et j’espère qu’elle finira par voir mon message haha : Selah Sue! J’adore sa voix et son univers. Lee Fields car il fait partie des légendes US de la Soul. Ben l’Oncle Soul ou Kimberose, ce serait super car ils font partis du paysage Soul made in France. Et puis en reggae Clinton Fearon l’ancien bassiste des Gladiators ou Naaman dont j’adore l’énergie.

Si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?

Thomas Kahn La Horde du Contrevent de Alain Damasio car j’adore la Sci-Fi et que ce livre me rappel d’une certaine manière le travail de création. Une boucle infinie. Avec beaucoup plus de lumière quand même!
Le Cinquième Elément de Luc Besson. Ce film est culte, je peux le regarder en boucle sans soucis.
Le 1er album de Selah Sue. Il est remplit de plein de petits détails cachés, un vrai travail d’orfèvre sur certains morceaux!

As-tu envie de rajouter quelque chose, faire passer un message


Thomas Kahn Si chaque geste, chaque note, chaque mot que tu exprimes sur scène est guidé par une émotion vraie alors tout ceci aura un sens » Frédéric Roz. Merci à lui pour tout ce qu’il m’a apporté

Merci a toi Thomas a très vite sur une scène.



7 Décembre 2022.
Interview Thierry Cattier / Photos Thierry Wakx



vendredi 9 décembre 2022

CHRONIQUE CD // Goudi "Oostende " Sortie le 6 Octobre 2022.


Groupe : Goudi
Titre : Oostende
Date de Sortie :
2 Septembre 2022
Label : City Sound
Genre Musical : Pop / Rock


Goudi, c'est avant tout Pierre Goudesone du groupe new wave Flesh and Fell. Un OVNI qui nous vient tout droit d'Ostende en Belgique, et qui de toute évidence nous rappelle la voix et le feeling de notre regretté ARNO.
L'album "Oostende" nous invite donc à découvrir cette belle ville au détour de jolies ballades musicales.
En ouverture "De Tied", une ambiance suave diffuse son parfum dans vos enceintes pour un moment langoureux. Puis "Makkelijk Gezegd" puis "Muzik Min Keure", Gainsbourg à souhait.

Sortie en 2007 "Belgica" ce voit ici rhabillée musicalement, tous ces grands noms du plat pays, des personnalités mises bout à bout c'est très chic mais il manque un Pierre à cette liste non ?
"Alles Kan Wachten", titre légèrement saupoudré d'une touche rap mais en gardant bien la touche GOUDI.

"In Us Hoofd" qui fut le 1er clip diffusé de cet album (on vous en a déjà parlé), un très beau clip dont on ne se lasse pas.
On peut définitivement en déduire que Goudi est un grand fan de la magie côté belge avec l'essentiel Jacques Brel et côté français avec un Serge Gainsbourg très érotique. Un beau mélange de sons Bluesy et de synthpop sensuelle et urbaine, où les cuivres et la guitare font place à ce mix très enivrant pour notre plus grand plaisir.

Un vrai petit bijou importé par nos cousins belges, où à la fin il ne nous reste qu'une envie, comme un besoin, prendre la voiture, mettre le cd de GOUDI, et direction les belles plages d'Ostende.

Seul regret, ne pas avoir inclus la traduction des textes en français.


Le clip "In Us Hoofd" ICI


Track List :

1. De Tied   
2. M'en Liefde Nodig   
3. Makkelijk Gezegd
4. Wind In M'n Hart
5. Muzik Min Keure
6. BELGICA
7. Keer Op Keer
8. Alles Kan Wachten (album Version)
9. 'T Is Wat Het Is
10. In Us Hoofd
11. Oender Min Vel


Th. Cattier

 

jeudi 8 décembre 2022

SCARLEAN // INTERVIEW // "Silence Of a Ghost" le 23 Septembre 2022.


Ce n'est pas la première fois que nous retrouvons Alexandre et Olivier, et c'est avec un grand plaisir à chaque fois. Nous voici aujourd’hui au cœur de Paris, dans la cave du BlackDog rue des Lombards, pour une interview promo de leur dernier album "Silence".
En quelques questions, nous espérons vous faire partager l'univers de ce groupe bien Français Scarlean que nous adorons.


D'où vient l'idée du nom "Scarlean"?

Alexandre Soles -
A la base, lorsque l'on a donné ce nom au groupe, l'idée était de trouver quelque chose qui soit très humain. En fait, on est parti sur la contraction de deux mots. "Scar" pour la cicatrice et  "Lean" qui veut dire sec et fin. L'idée était de dire que les cicatrices étaient un peu des étapes de la vie. Tout ce que tu traverses, ce genre de choses. On s'est dit, on va créer un mot qui n'existe pas. Scarlean, c'est  chantant et c'est facile à retenir. Juste deux syllabes tout simplement.

Depuis votre dernier album, comment avez-vous vécu la période COVID ?

Alexandre Soles -
On l'a vécu de manière plutôt cool dans la mesure où ça nous a permis de composer et de travailler ce nouvel album. Même au niveau social ça m'a permis, moi qui écris, d'avoir une vision intéressante sur les gens. Ils interféraient sur les réseaux sociaux. Au niveau de l'écriture ça nous a aidé à créer des thématiques. A contrario, on venait de sortir "Soulmates" mais on a pas pu le mettre en avant. On l'a joué un petit peu live au bout d'un an 1/2 après. C'est dommage car on avait beaucoup travaillé les morceaux. Du coup, ça nous a permis de créer un set avec ce nouvel album qui vient de sortir et de mélanger les choses. Je dirais qu'on l'a plutôt bien vécu. C'était un bon moment de partage entre nous.
 
Racontez-nous l'enregistrement de votre nouvel album "Silence" ?

Alexandre Soles -
Cela reste, je pense, l'enregistrement le plus facile qu'on ait jamais fait. On avait répété les morceaux car on souhaitait quelque chose de très vivant. On voulait qu'il y ait très peu de retouches, que de la prise directe. On a souhaité conserver cette cohésion basse/batterie. Donc on a préparé tout ça en amont et on a énormément répété. On avait prévu vingt jours pour l'enregistrement et on l'a achevé en seulement 12 jours. Ça s'est super bien passé. C'est Sebastien Camhi du studio ArtMusic qui nous a fait les prises. Il était ravi du coup. Et on a pu passer beaucoup plus de temps pour les arrangements afin d'avoir un mix qui nous correspond et checker le son des guitares. Finalement, les prises ont été ultra rapides. Ce qui a pris le plus de temps était certains choix artistiques comme le traitement des voix. Ce sont des choses que l'on a eu le temps de travailler et qui nous permettent, aujourd'hui, de les retranscrire en live. Car si on a fait tout ça, c'est avant tout pour faire du live et avoir aussi ce côté naturel live  qui est au plus proche de notre album. On ne voulait pas faire un album ultra produit, enfin il est très produit, c'est pas ce que je veux dire mais on ne voulait pas faire quelque chose qui ne corresponde pas à ce que l'on fait sur scène. Donc l'idée c'était de travailler tout ça et d'arriver sur scène pour proposer la même chose. D'ailleurs, souvent, on me dit que sur scène il y a plus d'énergie et que ça sonne encore plus métal.

Y a-t-il des bonus tracks enregistrés ?

Alexandre Soles -
Alors non !! Quand on a fait l'album on avait vraiment beaucoup de titres. Près d'une trentaine. Quand on a choisi les morceaux que l'on voulait y mettre, on a réfléchi et on a souhaité qu'il y ait une cohésion et une histoire. On avait des titres qu'on aurait pu rajouter mais on s'est dit que si l'on rajoutait çi ou ça, cela aurait peut-être cassé cette cohésion qu'il y a entre ces titres. L'album contient 9 titres, il fait 43 minutes. On a mis les maquettes dans n'importe quel ordre, on à tout essayé et en fait c'est sur cette formule qu'on s'est décidés. L'album n'est ni trop long ni trop court et il y a beaucoup de relief. Il y aura, certainement, des titres sur un autre album ou peut-être des singles qu'on sortira entre tout ça. C'est probable. Mais pour cet album, hélas, il n'y aura pas de bonus.

Quelle évolution entre ce dernier album "Silence" et vos premiers pas ?

Alexandre Soles -
L'évolution pour nous est énorme. Souvent lorsque tu réalises un album, tu ne l'écoutes pas, du moins tu ne l'écoutes plus car tu as passé tellement de temps en studio, tu l'as tellement répété que tu n'as plus d'avis ni d'objectivité. On a laissé passer pas mal de temps et puis on à réécouté tout ça ensemble. On s'est fait des ecoute de "Ghost" le premier album, "Soulmates", et celui-là justement pour avoir cette idée d'évolution. Et la plus grosse évolution, aujourd'hui, c'est qu'on est un groupe. Lorsque l'on a enregistré "Soulmates", les morceaux étaient à 90% composés et donc Fabien à la batterie et Olivier à la basse ont apporté que de l'arrangement et n'ont pas participé pleinement à la composition. Sur cet album, en revanche, on a vraiment tous travaillé. On a une manière de composer très simple. Souvent j'apporte un bout de chanson, un couplet, un refrain. Je compose à la guitare sèche. On envoie le truc, on écoute et ensuite tout le monde apporte de l'arrangement. Et c'est là où ça devient fort. C'est que chacun apporte son influence et souvent le morceau de départ reste finalement que ce qui a été composé à la voix. Moi je me suis juste accompagné. Derrière les musiciens, que ce soit Olivier, Fabien, Michel ou Geo, tout le monde arrive avec des idées musicales et d'un coup le morceau prend tout son sens. Donc, forcément, c'est un album qu'on a travaillé entièrement comme ça. C'est la raison pour laquelle il y a des moments beaucoup plus forts où l'on va entendre Olivier avec une basse très slap et très groovy, on va avoir des solos, chose que l'on avait forcément pas fait sur l'album précédent. Où alors des choses très succinctes. On va avoir des parties de batterie avec des mises en place très complexes. Chacun y a mis sa patte. L'idée étant que chacun apporte sa technicité mais au service de l'album. Le but n'était pas de faire un truc de guitar hero où de batteur hero. Tous les musiciens sont bons. Mais être bons c'est savoir aussi mettre l'énergie quand il faut et au bon moment. Je pense qu'on a réussi à faire ça et aujourd'hui je pense pouvoir dire que l'on a trouvé notre voie et on sait où on va.

La jeune fille sur la cover a-t-elle un lien avec celle de l'album "Soul Mates"... ?

Alexandre Soles -
Complètement ! En fait c'est la suite directe. On a toujours eu ce truc, d'un album à l'autre, de créer du lien. Le premier album  "Ghosts", c'était un petit garçon. Lorsqu'on l'a remastérisé, c'est là qu'est né le ghost tel qu'on le connaît. Notre personnage noir avec le visage blanc. On était un peu dans ce truc du petit garçon qui a grandit. Pour "Soulmates", il était accompagné d'une petite fille. Et là, on est parti du principe que la petite fille a grandit et comme on est toujours dans cette écriture cinématographique, sans vouloir faire de concept, on essaie toujours de garder un truc de Storytelling. Et là on a fait disparaître un peu le ghost mais il apparaît dans les clips puisqu'il est toujours présent. On a étendu l'univers, ce qu'on avait annoncé sur "Soulmates". On va essayer de créer quelque chose avec plusieurs personnages. D'autres clips vont sortir, il y aura encore du lien. C'est l'idée.

Parlez-nous de la cover de l'album et de son sens ?

Alexandre Soles -
Le sens est assez fort. L'album s'appelle "Silence" et se lit dans les deux langues. Le silence, ça évoque le calme, des moments de répit mais ça peut évoquer aussi la mort, la fin de tout, le néant. Ce genre de choses. On a voulu faire écho à ça avec la pochette avec cette espèce de princesse qui est en train de sombrer dans les abîmes. L'idée était de se dire, sombre t-elle dans les abîmes où est-ce qu'elle est en train de se laisser aller à quelque chose car on a la lumière au-dessus et on a ce côté noir. Est-ce qu'elle descend ? est-ce qu'elle remonte ? En fait c'est toujours pour garder ce flou et le fond de tout ça, c'était un peu une idée sur le jugement, de dire que lorsque l'on a un regard sur quelque chose, c'est parfois compliqué de juger si l'on ne vit pas la chose à la place de la personne. Et lorsque l'on regarde la pochette, on se dit qu'elle est en train de mourir où bien qu'elle est vivante. L'idée est de garder cette thématique où il n'y a pas de jugement. Un exemple tout simple. On voit une personne par terre, dans la rue, en train de faire la manche et on remarque des gens qui regardent cette personne avec dédain. Pourtant on ne sait pas ce qu'elle a vécu pour en arriver là. Donc l'idée serait peut-être d'aller parler pour comprendre les choses. Et à plein de niveaux, dans la vie, on peut être confrontés à ce genre de situations. Ça peut être tellement de choses et c'est intéressant de se poser ces questions. Se dire qu'est-ce qu'il y a derrière cette personne.



Avez-vous travaillé différemment sur cet album "Silence" ?


Alexandre Soles -
Du coup, oui ! La différence c'est que tout le monde a œuvré sur cet album. On a beaucoup échangé, chacun s'est battu pour défendre ses idées. Il y a eu des moments houleux, des moments de joie mais toujours positifs car tout le monde était vraiment dans l'optique de se dire que l'on avait un projet, qu'on avait quelque chose d'abouti. On s'est beaucoup donné, on a pris notre temps et on a essayé de bien faire les choses. On est allé jusqu'au bout afin de faire quelque chose qui nous ressemble. Ça a été complètement différent puisque nous étions une équipe et ça nous a énormément soudés par la suite. C'était très différent dans le sens où "Soulmates", lorsque nous l'avons enregistré, on l'a fait avec Eric LEBAILLY à la batterie car notre batteur Fabien était également Ingé-son. Donc on l'a fait dans son studio et le problème c'est qu'il ne pouvait pas être aux manettes et à la batterie. Donc il avait envie d'enregistrer son premier album avec toute l'équipe. On a fait venir Eric LEBAILLY qu'il connaissait très bien car ils avaient fait les mêmes écoles. Ils ont un jeu de batterie assez similaire. Du coup, il n'y avait pas la patte de Fabien et, aujourd'hui, lorsque que l'on réécoute l'album et que l'on entend justement la patte de Fabien, on est content d'avoir fait ce choix. On lui a dit de prendre tout son temps pour se consacrer à son instrument et qu'il ne soit pas d'un côté à la technique et de l'autre à la musique. On sait que c'est compliqué. Et après, ce qui à encore été différent c'est que c'était quelqu'un d'extérieur, qui était vierge et avait l'oreille "propre". Et du coup, n'était pas influencé par toutes les discussions que l'on avait les uns avec les autres. Et si l'on partait avec une idée, il a su apporter une autre idée ou, parfois, nous présentait quelque chose qui correspondait bien à notre musique. Et aujourd'hui lorsque l'on écoute le dernier album et des échos qu'on a par rapport à ça, finalement ce côté un peu plus métal nous va parfaitement. C'était super différent et on est vraiment content du résultat.

Parlez-nous de vos rencontres avec de grands noms : Mass Hysteria, Disconnected, Bukowski... avec qui vous avez partagé la scène

Alexandre Soles - On a beaucoup joué avec Mass Hysteria On a pas mal joué, aussi, avec Bukowski. Moi, personnellement, j'aime beaucoup Bukowski et on a toujours eu d'excellents rapports avec eux. Et sur l'évolution du groupe j'ai constaté que, partis de rien, on à doucement fait évoluer notre projet. Et, aujourd'hui, lorsque l'on fait des premières parties de groupes qu'on adore, car nous sommes fans de ces groupes, c'est d'abord une fierté pour nous. Ça te renvoie au fait que l'on fait également partie de cette scène française. C'est pas une histoire d'égo et tu ne cherches pas ça mais à un moment tu te dis que peut-être, finalement, notre musique veut dire quelque chose et c'est souvent les échos que l'on a lorsque l'on discute avec eux. Et bien que tu es toujours agréable avec les gens, et quoi qu'il arrive, tu ne sais pas si ces échos sont sincères. Mais à force de jouer avec ces gens, ça devient un peu des amis. Du coup les conversations sont saines et on se dit que, peut-être, on commence à être un peu plus important sur la scène française. Et on est vraiment content de ça. On le voit sur les dates qu'on nous propose. Plus de premières parties, de festivals. Et nous, tout ce qu'on souhaite c'est de jouer. On a la chance d'avoir une scène en France qui est énorme. On a des groupes de folie. Que ce soit Hypnose, Mass Hysteria qui est une machine de guerre. Bukowski, en matière de rock, c'est juste fou. Il y en a tellement. Oui, c'est une belle scène.

Un souvenir d'une de vos premières parties qui vous a fortement marqués ?

Alexandre Soles -
  La chose qui m'a le plus marqué c'est quand j'étais gamin. Je devais avoir 16/17 ans. C’était l'un de mes premiers concerts et on avait fait la première partie de Loudblast. Pour nous c'était un peu un héros à cette époque. On a joué avec lui au festival 666 On s'est croisés et on s'est retrouvés dans les loges avec d'autres groupes. Et le souvenir que je garde c'est une petite fierté du genre "ils sont à côté de nous", le groupie en quelque sorte. Je pense que c'est bien de garder cette image de fan quand tu es musicien. Je suis  très fan de Leprous c'est vraiment un groupe que j'adore et on essaie de se placer sur une date commune. On espère vraiment la faire. Tu essaies de faire ça le plus professionnellement possible pour arriver à tes fins et en même temps on vit ça comme un petit rêve d'enfant. Comme lorsque nous avons eu Aneke sur "Soulmates et qui avait chanté sur (?). Je suis fan depuis que je suis gamin et tu vis ça comme un rêve. Alors tu te dis que les choses sont atteignables et on peut arriver parfois à faire des petits trucs, à toucher quelque chose. Il faut tenter. C'est "Soulmates" qui nous l'a appris.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?

Alexandre Soles - Il y en a plein. Mon père était très hard rock. Il écoutait Led Zeppelin, Black Sabbath, tous les pionniers. Donc, tout ça m'a d'abord donné envie de faire de la guitare. J'étais plus la vague Heavy, les Judas Priest. J'ai un truc très 90's avec les Guns N' Roses, Metallica, Pearl Jam, Alice in chains. Tout ça, c'est ma génération. Et aujourd'hui encore, je suis influencé par plein de choses. Ça peut être du Trip hop, des sons électroniques que j’entends dans des productions Hip-hop américaines où même françaises. Il y a, d'ailleurs, de plus en plus de productions intéressantes. Il faut aller les chercher, j'en conviens. Je ne parle pas de Skyrock !... et puis, on a Olivier qui est dans une mouvance très groove et nous apporte ces influences, Fabien est très rock, très 90's. Geo, lui, est vraiment né dans le Neo-métal Korn System, Of a Down et ensuite on a Michel qui est issu de la vague Black métal mais il est un peu comme moi. Il aime bien tout ce qui est progressif, Pink Floyd, ... Enfin, en gros, on aime tout. Moi, j'aime la musique tant qu'elle me parle. Peu importe le style. En ce moment, j'écoute les deux derniers albums de Leprous ils sont complètement fous. Après j'ai des albums de chevet, Portishead, Massive Attack, Dead Can Dance. En fait, j'ai trop d'albums de chevet.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

Alexandre Soles -
Du coup, Leprous on vient d'en parler. Et j'ai un autre rêve. Ce serait d'avoir Lisa Gerrard de Dead Can Dance sur un titre à nous mais je pense qu'elle est inatteignable maintenant. Pour moi, c'est la reine, la déesse incontestée du chant féminin. J'ai eu l'occasion de voir le groupe à deux reprises, d'ailleurs j'en ai les poils qui se redressent rien que d'en parler tellement ces concerts étaient fous. Je les ai vu dans une petite salle de 1500 places à Paris, il y a environ 20 ans. Lorsqu'elle s'arrêtait de chanter, enfin lorsque le groupe s'arrêtait de jouer, il y avait des blancs de 5/6 secondes et le public ne disait plus rien. J'avais jamais vécu ça ailleurs. C'était incroyable tellement c'était puissant émotionnellement. Tu te prenais une décharge tellement ce moment était fort. Donc, c'était un peu mes deux rêves.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Alexandre Soles - On a plusieurs dates qui arrivent. Le 22 octobre à  Saint Just pour le Just'N'Fest. On sera accompagné de PSYKUP et de 4/5 autres groupes. Ensuite, on a une date le 19 novembre pour le Foud'Rock,  a Magny les Hameaux. On y jouera avec Knuckle Head. Et ensuite une dans le sud le 23 au Cherrydon avec BAD SITUATION + MUNDILFARI . Puis on a des dates qui arrivent en 2023. On ne peut pas tout dire parce qu'il y a plein de choses qui vont être annoncées. Pas mal de festivals, de premières parties et on prépare, aussi, un gros spectacle. On a tout un truc en préparation pour, justement, faire vivre notre univers qui est très graphique et il faut qu'on le monte sur scène. Actuellement, on s'y consacre pleinement et je pense que d'ici 6 mois, ce devrait être prêt. On va continuer à travailler la scène. Cela fait 3/4 mois qu'on ne fait que ça. Depuis qu'on est sur cet album, on travaille énormément pour faire un show au top. Ensuite, je pense que d'ici 6 mois, lorsque l'on sera au début des festivals d'été et que l'on aura bien répété, on va commencer à réfléchir au prochain album. On a déjà pas mal d'idées mais pour le moment, on va les garder et on en parle pas pour l'instant car il y a trop à faire.

Quelque chose à rajouter ?

Alexandre Soles - Ce que je souhaite dire aux gens, c'est d'aller aux concerts. Ne pas hésiter un moment pour soutenir les associations et les WebzinzTous ces gens qui sont là pour faire vivre le milieu. On a vécu des années compliquées. Alors, je sais que ces histoires de pré-ventes sont contraignantes. Je crois que ça doit faire 8 ou 9 concerts que je n'ai pas pu aller voir dont celui des Foo Fighters que je rêvais de voir. Cela faisait 3 ans qu'on les attendait et maintenant on risque de ne plus les voir. Et puis soutenir la scène française qui est une super scène. Ne pas hésiter a les aider parce que c'est aussi compliqué pour les groupes aujourd'hui. Et je pense qu'il y a beaucoup de groupes, en France, qui se donnent les moyens, qui poussent les murs et qui s'investissent financièrement et physiquement pour faire vivre leur passion. Et il faut se dire que ce sont des métiers de passion. Le matin tu te lèves, tu penses à ça, tu vas au boulot, tu penses à ça, tu rentres le soir, tu vas voir tes potes pour faire de la musique. Il faut un retour d'investissement, des gens qui donnent leur coeur. En somme qu'ils viennent au concerts.


Thierry CATTIER 

Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
William CHOPIN ( Retranscription)

Voir l'interview en VIDEO Cliquez ICI


samedi 3 décembre 2022

LOKURAH (Alexandre Gelliot Chanteur et Florian Menard Bassiste // Interview // Distorted Truth - 27 Octobre 2022.


LOKURAH a déjà derrière lui une longue expérience riche en rebondissements, il faut dire que le gang Parisien de Metalcore/Hardcore a débuté en 2008 sous la houlette de Pierre-Jean Toty le guitariste et seul rescapé de la formation originale avec Aurélien Ouzoulias (Satan Jokers), leur batteur mérite qui a joué aux cotés de Ron Thal ou encore Paul Gilbert. Après un Ep en 2005 suivi de deux opus When the End Comes en 2008 et The Time to Do Better en 2012 une galette qui a marqué tous les esprits par sa qualité intrinsèque la formation disparait des écrans radars pendant 10 ans tout en restant active. Ils en profiteront pour ouvrir pour des combos de prestiges comme HATEBREED, DECAPITATED, LOFOFORA, BENIGHTED ou encore NAPALM DEATH et donné une cinquantaine de concerts à travers l’hexagone et l’Europe. Les voilà enfin de retour avec un nouveau méfait Distorted truth qui devrait leur permettre de se positionner de nouveau sur le devant de la scène et remettre les pendules à l’heure. Il faut bien avouer que le challenge était à haut risque après une absence de 10 ans et des changements incessants au sein du combo. Fort heureusement LOKURAH semble avoir retrouvé la stabilité avec leur nouveau chanteur Alexandre Gelliot et un bassiste fraichement arrivé dans les rangs Florian Menard. Pour mettre tous les atouts de son côté le groupe n’a pas hésité à faire appel au très réputé to Fredrik Nordström des Studio Fredman ( Dimmu Borgir, Arch Enemy, Soilwork, Dark Tranquillity, In Flames, Zonaria, Machinae Supremacy, HammerFall, England's Bring Me the Horizon, A Breach of Silence, Opeth) en Suède qui a su leur concocté un son énorme qui colle parfaitement au nouveaux morceaux de Distorted Truph. Le résultat est bluffant de maturité et s’avère innovant notamment grâce au chant clair une première pour LOKURAH le tout mis en exergue grâce à un niveau technique très élevé. Rien à dire le défi est réalisé haut la main ! Pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle galette et sur les péripéties passés et futur de LOKURAH avons soumis à la question Alexandre Gelliot et Florian Menard les deux petits nouveaux ! Un entretien sympathique et détendu avec des musiciens heureux et fier de leur nouvelle progéniture ! Magnéto les gars c’est à vous !



Vous êtes tous les deux les nouveaux membres du groupe, Alexandre le chanteur et Florian surnommé « Flo » le bassiste. Comment vous êtes-vous retrouvé au sein de la formation ?

Alexandre. Je peux commencer à répondre je pense. Moi ça a commencé en 2017, fin 2017 lorsque je rejoins LOKURAH . J’avais une expérience antérieure et j’ai eu quelques années de passage à vide avec une forte envie de reprendre le chant, la compo, la scène. Ça faisait partie de moi et j’avais quand même roulé un peu ma bosse dans le chant métal et j’ai parcouru les annonces tout bêtement comme le font beaucoup de musiciens amateurs. On passe par des fanzines, on cherche et puis pour moi c’était hyper important d’écouter des groupes qui avaient une belle sonorité, quelque chose de vraiment intéressant et non pas de la musique extrême pour faire de la musique extrême et ainsi d’approcher un groupe qui soit professionnel. Je voulais vraiment essayer et je me suis dit à mon âge si je dois vraiment m’investir dans un groupe, un projet qui puisse avancer et aller un peu loin et qu’il est quelque chose à vendre. J’ai vu cette annonce-là, et j’ai postulé. J’ai envoyé une petite démo sur les morceaux du second album, et des trucs que j’avais fait antérieurement. Il a validé ma candidature après notre échange qu’on a eu au niveau de l’investissement dans un groupe, comment on voyait les choses en termes d’investissement en temps, en énergie, en argent. Évidemment quand on est un groupe qui tend à être professionnel, on paie de sa poche évidemment et pour embrayer sur la réponse de Flo on a activement et désespérément chercher un bassiste pendant quelques années. C’est déjà très difficile de trouver un bassiste dans le monde du métal. Après il faut trouver un bassiste qui accroche avec ton style de métal c’est encore plus compliqué et un gars qui soit motivé, prêt à participer financièrement. J’avais fait plusieurs annonces et j’étais un peu désespéré. La perle rare est arrivée en la personne de Flo avec qui j’ai tout de suite accroché et qui est devenu un bon ami. Flo tu es le tout nouvel arrivé.

Florian.
Quelle belle transition ! C’est magnifique.

Florian. Oui ça fait un an et demi à peu près et en fait ça ne va pas être très innovant car finalement ça ressemble pas mal à ce que vient de te raconter Alex dans le sens où moi j’ai changé de région et j’ai quitté les groupes que j’avais jusqu’à présent. J’ai eu pas mal de groupe d’envergure régional on va dire et je suis tombé tout à fait par hasard sur une des annonces de bassiste. Apparemment il y en avait eu plusieurs depuis 2017. En fait LOKURAH c’est un groupe que je connaissais parce que déjà ne serait-ce que par réputation et je les avais vu en concert de Yerres en 2017 juste avant qu’Alexandre n’arrive et quand j’ai vu l’annonce ça m’a tout de suite sauté aux yeux qu’un groupe que je connais qui avait fait des belles scènes jouissait d’une petite réputation. Ça m’a attiré. Ce dont j’avais vraiment envie c’est de reprendre un petit peu comme Alex c’est quelque chose comme un groupe qui soit déjà semi pro. Donc ça s’est fait par mail dans un premier temps, là j’ai une chaine de cover, j’ai envoyé quelques enregistrements sur des anciens titres du groupe sur lesquels je réenregistrais la basse et puis le feeling est plutôt bien passé avec P.J comme avec Alex et en fait ce qui s’est passé c’est que l’on a fait deux ou trois répètes ensemble avant que l’on vienne me brancher. Voilà maintenant faut enregistrer le nouvel album. On a des créneaux qui commence à se caler très rapidement et j’ai vraiment l’impression d’avoir pris un train en marche et hop on y était tout de suite. Il y avait aussi un concert qui était à préparer quelques mois plus tard. Au final ça m’a bien allé, c’est ce que je cherchais, quelque chose qui soit déjà dans une dynamique. Je n’avais pas envie de repartir de zéro pour recréer un groupe à mon échelle. C’était ce que je recherchais. Intégrer un groupe qui avait déjà quelque chose de solide qui tentait d’aller encore plus loin que ça.

Le dernier album du groupe The Time to Do Better est sorti en 2012.Il a fallu attendre 10 ans pour ce nouvel opus Distorted truth que vous pensez avoir apporté au groupe et à cette nouvelle production ?

Alexandre. Malheureusement pour Flo qui est arrivé assez tard, notamment P.J n’a pas eu le temps de lui laisser composer ses lignes à mon grand regret. Comme la machine était déjà en route ce n’était pas négociable et pour ma part j’ai pu apporter en termes de composition. Faut savoir comme tu l’as remarqué, l’album précèdent c’était dix ans plus tôt donc finalement sur le line up il ne restait que P.J et pour la batterie on a Aurel qui est un professionnel qu’on embauche. C’est un batteur de session pour plein de bons groupes et derrière des membres fixes qui s’investissent personnellement et financièrement. Il a fallu nous retrouver nous deux. Qu’est-ce que je peux dire sur l’investissement au sein de l’album ? Pierre Jean est arrivé avec un certain nombre de compos déjà prêtes, des choses qui dataient d’il y a longtemps et d’autres plus récentes qu’il avait fait lui-même depuis l’album précèdent avec beaucoup de réajustement même jusqu’au dernier mois avant d’enregistrer cet album pour ce qui est des parties guitares en tout cas des parties cordes. J’ai pu quand même participer sur l’écriture de certaines chansons sur à peu près la moitié de l’album. J’ai participé et écrit les paroles de trois chansons.

Tu veux dire que c’est Pierre Jean Toty votre guitariste qui écrit tous les textes.

Alexandre
. Oui la plupart des textes c’est Pierre Jean. J’ai participé à d’autres morceaux dont il avait écrit les paroles. Après c’est surtout sur les derniers morceaux qu’on a créé ou j’ai pu mettre un peu plus mon avis ma patte. En tout cas sur les parties instrumentales, j’ai embrayé avec Pierre Jean sur les choses qui me paraissaient intéressantes c’est notamment le cas pour « Void Factory » et « In Vain » et aussi « Defiled » c’est un morceau dont j’ai écrit les paroles et sur « Witchfinder » aussi.

Flo tu as juste participé à l’enregistrement pour des lignes de basse sans travailler sur la composition ?

Florian. Effectivement je suis arrivé à un moment où le produit était quasiment fini, les compos étaient bouclées. P.J savait exactement ce qu’il voulait pour l’album, comment il voulait que ça sonne c’est vrai que moi ce n’est pas tout à fait ma philosophie. J’aime bien mettre ma patte mais là j’ai compris les arguments on en a pas mal discuté et en fait je me suis surtout borné à interpréter ce qui était déjà prêt comme ligne de basse. Ma marge de manœuvre a été relativement réduite. J’ai pu proposer quelques petits trucs mais il a surtout fallu que je m’adapte au style du groupe. Moi j’ai plutôt tendance sur la basse quand je compose à aller chercher des harmonies avec les guitares. Ce n’est pas forcément ce qu’il faut pour LOKURAH mais un truc direct efficace. La guitare, la basse c’est un petit peu le rouleau compresseur qui fonctionne ensemble. La basse c’est un peu le lien entre ce que fait la batterie et les guitares mais globalement ce qu’il fallait c’est quelque chose de direct et efficace, punchy et c’est dans ce sens-là que j’ai enregistré. En fait la transition entre le moment comme je te le disais tout à l’heure pour postuler dans le groupe je faisais quelques enregistrements sur des vieux morceaux et il a très vite fallu passer à des enregistrements pour les nouveaux morceaux et ça s’est fait dans une période au niveau du timing assez short et du coup je suis resté dans cette dynamique. C’était une expérience intéressante car c’est la première fois que j’arrivais et bing il fallait enregistrer l’album avec quand même un haut niveau d’exigence sur le calage des parties. C’était une expérience intéressante donc je suis content du produit fini parce que ça m’a fait être exigeant avec moi-même d’une façon dont je n’avais pas été jusqu’à présent et je voudrais juste rajouter un truc à ce que disait Alex parce qu’il ne l’a pas mentionné mais dans ce qu’il a apporté dans le groupe c’est quand même un changement radical sur le chant. Il n’y avait pas du tout de son clair auparavant.

Alexandre. Je vais rebondir justement sur ce que tu dis juste à l’instant. Ça permet de rajouter et je te remercie d’avoir évoqué ça. C’est vrai que chaque chanteur qui est passé dans le groupe LOKURAH a vraiment apporté sa patte mais c’est vrai que moi j’ai toujours apprécié de pouvoir mettre des lignes mélodiques, du chant clair.  Je trouve quand on a un refrain qui envoie avec un beau chant clair ça donne toujours un petit frisson ça transporte toujours. A ce propos Flo parlait de l’exigence et c’est vrai que l’on ne va pas se cacher P.J est quelqu’un de très exigeant et il faut que ce soit parfait mais mine de rien grâce à ça j’ai eu vraiment un gros level up de chant. J’ai énormément travaillé le placement, ce genre de choses, des détails assez amusants. Pour chaque chanson une amie de P.J avait enregistré les paroles donc en parlant c’est une anglophone, une Américaine. J’ai du même retravailler jusqu’à la prononciation des mots, j’ai dû réapprendre les paroles à une semaine ou deux de l’enregistrement des parties de chant. Ce n’est rien mais ça apporte encore un plus qui n’est pas négligeable sur la musicalité des mots, sur la façon dont ça va rythmer le chant et en fait en quatre ans j’ai eu une progression assez impressionnante au niveau de mon chant qui est un moment très appréciable et je vois encore la marge de progression que je peux avoir en travaillant comme ça. En tout cas j’apporte une couleur très différente au groupe par rapport à ce qu’il a pu être par le passé avec mon chant. Déjà parce qu’il faut savoir que je fais de l’inhale, j’inspire l’air quand je chante je fais du guttural et bien sur des chants classiques qui viennent s’ajouter à cela.

Vous avez donné un concert le 13 novembre 2021 au Drakkfest. Est-ce le dernier concert que vous ayez donné ?

Alexandre. C’est le dernier et le seul surtout. On n’a pas encore de date de programmée mais on va y travailler.
Florian. C’est marrant parce qu’on en discutait, pas plus tard que dimanche. Une des raisons qui m’ont poussées à venir chez LOKURAH  c’est que le groupe avait un projet et ce projet il faut le défendre sur scène en tant que musicien. C’est là où je m’éclate plutôt que de rester chez moi à jouer de la basse derrière mon ordinateur.

Alexandre. Je partage bien ton avis. Rires.

Florian. On en discutait parce que l’album sort. C’est une question de jour maintenant et trouver des concerts ce n’est pas quelque chose de facile. En tout cas c’est une compétence qui ne s’invente pas. Moi j’ai organisé des concerts il y a des années et je ne sais pas si c’est moi qui m’y prends mal ou si c’est toujours très compliqué mais c’est vraiment beaucoup d’énergie. Donc je compte vraiment sur la sortie de l’album pour donner un petit coup de boost en termes d’interpellation de toute la sphère des organisateurs, des assos, etc, métal, partout en France et même plus loin. Par exemple que ça parle à un booker qui serait intéressé pour taffer avec nous mais un taff professionnel rémunéré bien dans les clous et évidemment c’est album j’ai envie de le défendre sur scène.

Quelle ont été votre sensation lors de ce premier show ?

Alexandre. Moi de base en répète on est toujours sur cette façon de travailler et d’être parfait que ce soit en termes de placement on essaie de travailler tous les détails que ce soit le jeu de scène, sur ce que je vais dire entre les morceaux car l’improvisation ça a du bon mais ça peut vite faire des trucs amateurs très vite foireux.  Tu essaies de faire une vanne ça passe tout de suite à coté, ça fait un bide (rires) et c’est très gênant. Pour le coup on travaille tous ces détails-là, mais une fois que tu as une maitrise totale de tout ça c’est plus facile, la chose coule de source, c’est quelque chose qui est calé de A à Z et ça fait pro. Finalement quand tu sais que tu as véritablement travaillé à fond ça fait des répètes plus rapprochées plus longues qu’à la maison. Ça intensifie le travail parce que tu sais qu’il y a la date qui arrive, ça devient plus facile sur scène. Parce qu’avec le premier ou deuxième morceau tu sais que cela va être à côté, tu vas faire un petit pain, une fausse note par ci par là mais après une fois que tu es chaud ça roule tout seul. D’être aussi bien préparé ça permet de minimiser entre guillemets les dégâts que tu peux avoir sur l’attaque d’un set. Pour ma part sur le set c’était chouette. J’ai senti un bon feeling, je me suis dit ça y est enfin on picole. C’était un baroud d’essai de pouvoir attaquer comme ça. Il y avait l’énergie, l’envie. J’ai senti même en faisant mon maximum que j’avais du mal à me restreindre et à ne pas envoyer d’énergie dès le départ pour être ensuite épuisé en fin de set parce que je kiffais le moment d’avance. C’est toujours un réel plaisir de jouer avec les gars même en répète. Sur scène c’est pareil, en mieux.

Flo Je vais te mettre un gros coup ça fait maintenant un an. Rires.

Alexandre.
Eh oui le temps passe vite mon gars ! Le temps passe vite.

La sortie de l’album est prévue pour le 4 novembre comment vous sentez vous à l’approche de la sortie ?

Florian. Tout s’est enchainé très rapidement je n’ai pas encore eu le temps. Je ne vais pas dire de m’en dégouter de l’album mais j’imagine que pour P.J qui ponce les morceaux depuis des années et des années je sais ce que c’est quand tu as un album qui sort au bout de quatre cinq ans que tu travailles dessus ; des fois tu en as marre de ton propre travail. Moi je ne suis pas encore dans cette impression-là donc je suis vraiment content de voir que tout s’est bien calé en termes de calendrier. Chacun a fait le taff qui était attendu. Oui ça a vraiment roulé comme sur des roulettes et quelques petites anicroches à la toute fin où on a cru qu’on allait devoir retarder encore pour des problèmes simplement de pressage mais le produit arrive. Je suis déjà hyper content de le tenir dans mes mains parce que j’y ai mis ma toute petite pate mais je suis fier d’avoir encore un album de plus à mon cv musical. Maintenant je suis très curieux d’avoir le retour des gens qui vont l’écouter en entier.

Alexandre. Ce que je peux rajouter à cela c’est qu’on a quelque retour même de certains journalistes qui sont en train de poncer l’album justement. Rires. Pour l’instant les retours que j’en ai sont très positifs. Moi j’avais un peu le trac quand tu vois un truc qui change aussi radicalement le style d’un groupe on reste dans de la musique extrême dans du métal assez rentre dedans mais c’est vrai que ça change pas mal la couleur de LOKURAH  jusqu’ici et ça à l’air de prendre de fonctionner et de plaire. Ça me rassure. Pour ce qui est de mon ressenti personnel je suis comme Flo, très fier d’avoir contribué à mettre ça au point d’autant plus que j’ai pu écrire des paroles. J’exprime des choses plus personnelles dans les chansons et ça fait toujours plaisir.


Le dernier album du groupe est sorti en 2012. Qu’est-ce que vous pensez avoir apporté à la formation ?

Alexandre. Malheureusement pour Flo qui est arrivé assez tard, notamment P.J n’a pas eu le temps de lui laisser composer ses lignes à mon grand regret. Comme la machine était déjà en route ce n’était pas négociable et pour ma part j’ai pu apporter en termes de composition. Faut savoir comme tu l’as remarqué, l’album précèdent c’était dix ans plus tôt donc finalement sur le line up il ne restait que P.J et pour la batterie on a Aurel qui est un professionnel qu’on embauche. C’est un batteur de session pour plein de bons groupes et derrière des membres fixes qui s’investissent personnellement et financièrement. Il a fallu nous retrouver nous deux. Qu’est-ce que je peux dire sur l’investissement au sein de l’album ? Pierre Jean est arrivé avec un certain nombre de compos déjà prêtes, des choses qui dataient d’il y a longtemps et d’autres plus récentes qu’il avait fait lui-même depuis l’album précèdent avec beaucoup de réajustement même jusqu’au dernier mois avant d’enregistrer cet album pour ce qui est des parties guitares en tout cas des parties cordes. J’ai pu quand même participer sur l’écriture de certaines chansons sur à peu près la moitié de l’album. J’ai participé et écrit les paroles de trois chansons.

Tu veux dire que c’est Pierre Jean qui écrit les textes.

Alexandre.
Oui la plupart des textes c’est Pierre Jean. J’ai participé à d’autres morceaux dont il avait écrit les paroles. Après c’est surtout sur les derniers morceaux qu’on a créé ou j’ai pu mettre un peu plus mon avis ma patte. En tout cas sur les parties instrumentales, j’ai embrayé avec Pierre Jean sur les choses qui me paraissaient intéressantes c’est notamment le cas pour « Void Factory » et « In Vain » et aussi « Defiled » c’est un morceau dont j’ai écrit les paroles et sur « Witchfinder » aussi.

Flo tu as juste participé à l’enregistrement sur des lignes de basse sans composer !

Florian. Effectivement je suis arrivé à un moment où le produit était quasiment fini, les compos étaient bouclées. P.J savait exactement ce qu’il voulait pour l’album, comment il voulait que ça sonne c’est vrai que moi ce n’est pas tout à fait ma philosophie. J’aime bien mettre ma patte mais là j’ai compris les arguments on en a pas mal discuté et en fait je me suis surtout borné à interpréter ce qui était déjà prêt comme ligne de basse. Ma marge de manœuvre a été relativement réduite. J’ai pu proposer quelques petits trucs mais il a surtout fallu que je m’adapte au style du groupe. Moi j’ai plutôt tendance sur la basse quand je compose à aller chercher des harmonies avec les guitares. Ce n’est pas forcément ce qu’il faut pour LOKURAH mais un truc direct efficace. La guitare, la basse c’est un petit peu le rouleau compresseur qui fonctionne ensemble. La basse c’est un peu le lien entre ce que fait la batterie et les guitares mais globalement ce qu’il fallait c’est quelque chose de direct et efficace, punchy et c’est dans ce sens-là que j’ai enregistré. En fait la transition entre le moment comme je te le disais tout à l’heure pour postuler dans le groupe je faisais quelques enregistrements sur des vieux morceaux et il a très vite fallu passer à des enregistrements pour les nouveaux morceaux et ça s’est fait dans une période de temps assez short et du coup je suis resté dans cette dynamique. C’était une expérience intéressante car c’est la première fois que j’arrivais et bing il fallait enregistrer l’album avec quand même un haut niveau d’exigence sur le calage des parties. C’était une expérience intéressante donc je suis content du produit fini parce que ça m’a fait être exigeant avec moi-même d’une façon dont je n’avais pas été jusqu’à présent et je voudrais juste rajouter un truc à ce que disait Alex parce qu’il ne l’a pas mentionné mais dans ce qu’il a apporté dans le groupe c’est quand même un changement radical sur le chant. Il n’y avait pas du tout de son clair auparavant.

Alexandre. Je vais rebondir justement sur ce que tu dis juste à l’instant. Ça permet de rajouter et je te remercie d’avoir évoqué ça. C’est vrai que chaque chanteur qui est passé dans le groupe LOKURAH a vraiment apporté sa patte mais c’est vrai que moi j’ai toujours apprécié de pouvoir mettre des lignes mélodiques, du chant clair.  Je trouve quand on a un refrain qui envoie avec un beau chant clair ça donne toujours un petit frisson ça transporte toujours. A ce propos Flo parlait de l’exigence et c’est vrai que l’on ne va pas se cacher P.J est quelqu’un de très exigeant et il faut que ce soit parfait mais mine de rien grâce à ça j’ai eu vraiment un gros level up de chant. J’ai énormément travaillé le placement, ce genre de choses, des détails assez amusants. Pour chaque chanson une amie de P.J avait enregistré les paroles donc en parlant c’est une anglophone, une Américaine. J’ai du même retravailler jusqu’à la prononciation des mots, j’ai dû réapprendre les paroles à une semaine ou deux de l’enregistrement des parties de chant. Ce n’est rien mais ça apporte encore un plus qui n’est pas négligeable sur la musicalité des mots, sur la façon dont ça va rythmer le chant et en fait en quatre ans j’ai eu une progression assez impressionnante au niveau de mon chant qui est un moment très appréciable et je vois encore la marge de progression que je peux avoir en travaillant comme ça. En tout cas j’apporte une couleur très différente au groupe par rapport à ce qu’il a pu être par le passé avec mon chant. Déjà parce qu’il faut savoir que je fais de l’inhale, j’inspire l’air quand je chante je fais du guttural et bien sur des chants classiques qui viennent s’ajouter à cela.

Vous avez donné un concert le 13 novembre 2021 au Drakkfest. Est-ce le dernier concert que vous ayez donné ?

Alexandre. C’est le dernier et le seul surtout. On n’a pas encore de date de programmée mais on va y travailler.
Florian. C’est marrant parce qu’on en discutait, pas plus tard que dimanche. Une des raisons qui m’ont poussées à venir chez LOKURAH c’est que le groupe avait un projet et ce projet il faut le défendre sur scène en tant que musicien. C’est là où je m’éclate plutôt que de rester chez moi à jouer de la basse derrière mon ordinateur.

Alexandre. Je partage bien ton avis. Rires.
Florian. On en discutait parce que l’album sort. C’est une question de jour maintenant et trouver des concerts ce n’est pas quelque chose de facile. En tout cas c’est une compétence qui ne s’invente pas. Moi j’ai organisé des concerts il y a des années et je ne sais pas si c’est moi qui m’y prends mal ou si c’est toujours très compliqué mais c’est vraiment beaucoup d’énergie. Donc je compte vraiment sur la sortie de l’album pour donner un petit coup de boost en termes d’interpellation de toute la sphère des organisateurs, des assos, etc, métal, partout en France et même plus loin. Par exemple que ça parle à un booker qui serait intéressé pour taffer avec nous mais un taff professionnel rémunéré bien dans les clous et évidemment c’est album j’ai envie de le défendre sur scène.

Comme avez-vous vécu votre premier concert tous les deux ?

Alexandre.
Moi de base en répète on est toujours sur cette façon de travailler et d’être parfait que ce soit en termes de placement on essaie de travailler tous les détails que ce soit le jeu de scène, sur ce que je vais dire entre les morceaux car l’improvisation ça a du bon mais ça peut vite faire des trucs amateurs très vite foireux.  Tu essaies de faire une vanne ça passe tout de suite à côté, ça fait un bide (rires) et c’est très gênant. Pour le coup on travaille tous ces détails-là, mais une fois que tu as une maitrise totale de tout ça c’est plus facile, la chose coule de source, c’est quelque chose qui est calé de A à Z et ça fait pro. Finalement quand tu sais que tu as véritablement travaillé à fond ça fait des répètes plus rapprochées plus longues qu’à la maison. Ça intensifie le travail parce que tu sais qu’il y a la date qui arrive, ça devient plus facile sur scène. Parce qu’avec le premier ou deuxième morceau tu sais que cela va être à côté, tu vas faire un petit pain, une fausse note par ci par là mais après une fois que tu es chaud ça roule tout seul. D’être aussi bien préparé ça permet de minimiser entre guillemets les dégâts que tu peux avoir sur l’attaque d’un set. Pour ma part sur le set c’était chouette. J’ai senti un bon feeling, je me suis dit ça y est enfin on picole. C’était un baroud d’essai de pouvoir attaquer comme ça. Il y avait l’énergie, l’envie. J’ai senti même en faisant mon maximum que j’avais du mal à me restreindre et à ne pas envoyer d’énergie dès le départ pour être ensuite épuisé en fin de set parce que je kiffais le moment d’avance.
C’est toujours un réel plaisir de jouer avec les gars même en répète. Sur scène c’est pareil, en mieux.

Florian. Je vais te mettre un gros coup ça fait maintenant un an. Rires.

Alexandre.
Eh oui le temps passe vite mon gars ! Le temps passe vite.

Quel est votre feeling et comment vous vous sentez à l’approche de la sortie officiel de l’opus ?

Florian. Tout s’est enchainé très rapidement je n’ai pas encore eu le temps. Je ne vais pas dire de m’en dégouter de l’album mais j’imagine que pour P.J qui ponce les morceaux depuis des années et des années je sais ce que c’est quand tu as un album qui sort au bout de quatre cinq ans que tu travailles dessus, quelquefois tu en as marre de ton propre travail. Moi je ne suis pas encore dans cette impression-là donc je suis vraiment content de voir que tout s’est bien calé en termes de calendrier. Chacun a fait le taff qui était attendu. Oui ça a vraiment roulé comme sur des roulettes et quelques petites anicroches à la toute fin où on a cru qu’on allait devoir retarder encore pour des problèmes simplement de pressage mais le produit arrive. Je suis déjà hyper content de le tenir dans mes mains parce que j’y ai mis ma toute petite pate mais je suis fier d’avoir encore un album de plus à mon cv musical. Maintenant je suis très curieux d’avoir le retour des gens qui vont l’écouter en entier.

Alexandre. Ce que je peux rajouter à cela c’est qu’on a quelque retour même de certains journalistes qui sont en train de poncer l’album justement. Rires. Pour l’instant les retours que j’en ai sont très positifs. Moi j’avais un peu le trac quand tu vois un truc qui change aussi radicalement le style d’un groupe on reste dans de la musique extrême dans du métal assez rentre dedans mais c’est vrai que ça change pas mal la couleur de LOKURAH jusqu’ici et ça à l’air de prendre de fonctionner et de plaire. Ça me rassure. Pour ce qui est de mon ressenti personnel je suis comme Flo, très fier d’avoir contribué à mettre ça au point d’autant plus que j’ai pu écrire des paroles. J’exprime des choses plus personnelles dans les chansons et ça fait toujours plaisir.

Vous avez enregistré l’album en juillet et aout 2021.Comment s’est passé l’enregistrement ? Avez-vous travaillé seul ou ensemble en studio ou est-ce que c’était en home studio chacun de son côté ?

Alexandre.
Pour ce que j’en sais pour les prises guitares et basses je crois que ça été fait en home studio car les gars sont équipés, ils ont le matos pour faire de bons enregistrements, ils travaillent avec Kemper et édite des profils avec ses packs PG6 166 où il fait pas mal de profils Kemper qu’il arrive à obtenir avec pleins de pédales et obtenir des sons comme ça. C’est un geek et c’est un truc de fou. En fait il a pu utiliser ces choses-là pour enregistrer avec le son qui lui convenait sachant qu’après de toute façon au mix et au mastering cela a été repris avec des sons qui sont propres à Fredman et pour ce qui est des parties chants on avait enregistré plus tard. C’était en septembre-octobre je crois. On a enregistré avec un ingé son qui s’appelle Julien Del Sol et j’ai bien aimé travailler avec lui parce qu’il avait vraiment des exigences à lui en tant qu’ingé son également, et sa façon de voir la manière dont on devait enregistrer le chant qu’il soit guttural ou chant clair. C’est vrai que tu peux avoir des choix ou tu pars en toute simplicité ou quelque chose de très fourni, de très enrichi avec les chœurs etc, sachant que tu vas en mettre à gauche et à droite. C’est tout cet aspect-là qui m’a intéressé chez Julien. Il a cette façon de faire des choses très produites, très enrichies. Ça s’entend de manière subtile dans l’album. C’est ça qui est bien aussi, c’est important qu’on ait un mix qui soit propre là-dessus, qui ne fasse pas « too much » et voilà ce que je peux en dire.

Florian. Moi j’ai enregistré de chez moi. J’ai mon petit confort, je me suis racheté un petit peu de matos pour être sûr d’avoir les enregistrements les plus cleans possibles avec ma basse. J’ai l’habitude de travailler comme ça. Ça s’est étalé d’aout à octobre 2021 et la façon dont on a enregistré les guitares comme la basse. Alexandre parlait des plugins. En fait on enregistre le signal clean et ensuite on y applique soit directement des pédales, en fait toute la chaine d’amplification à posteriori et on a pas mal travaillé avec P.J pour parfaire le son de basse. D’ailleurs j’ai oublié de le mentionner tout à l’heure mais mine de rien c’est ce que j’ai pu apporter. C’est un petit peu de ma pâte en termes de son plus qu’en terme d’interprétation sur les lignes. Et on a réussi à tomber d’accord. C’était marrant d’ailleurs parce qu’on chipotait un petit peu ; on faisait des essais en bougeant d’un tout petit cran un montage sur une pédale et puis en fait il y a eu un moment où on était à peu près satisfait du son. C’est une technique qui se fait beaucoup pour éclaircir les parties sur les guitares et basses en rajoutant la ligne de la prise clean sans effet par-dessus ça. D’un seul coup on a eu une révélation et on avait trouvé le son. Ce qui était encore un petit peu brouillon presque baveux, une grosse assise dans les basses d’un seul coup ça s’est révélé en superposant les deux pistes et là on avait trouvé le son. Je crois que ça été très peu retouché par Fredman sur l’équalisation bien sûr. Dans le mix je suis content car je retrouve vraiment le son qu’on a voulu y mettre.

Est-ce que pour certains titres vous avez eu des défis à relever lors de l’enregistrement ?

Florian. Oui sur « Faith Versus Reason », il y a un riff en particulier qui m’a vraiment donné du fil à retordre, le riff du bridge déboule avec des doubles croches, et des sauts de cordes bien chiants mais le riff il envoie une de ses patates. Quand il est joué comme ça c’est un rouleau compresseur avec la batterie, la double croche, la basse et la batterie. Les guitares qui font globalement la même chose vraiment sur des notes très graves. Celui-là j’en ai chié mail il rend super bien sur l’album.

Alexandre.
De mon côté je ne serai pas quoi dire, il y en a plusieurs qui m’ont vraiment fait chier. Rires. En plus c’était délicat quand tu fais le chant tu dois le faire pour une semaine. On a fait ça peu sur un temps réduit parce que je n’avais pas des dispos à chaque fois comme je le voulais et du coup c’était prise sur prise sur des laps de temps un peu réduit. C’était difficile parce que c’est vrai qu’il fallait que la prise soit la plus parfaite possible si tu veux quand on enregistrait P.J ne voulait pas qu’il y ait de retouches. Ça se fait de toute manière en ingé tu vas légèrement cutter un truc, tu vas utiliser un logiciel qui va aligner les notes sur des micro-fréquences pour qu’il n’y est pas de phasage. Ce genre de choses et c’est très compliqué de faire des prises nickels l’une derrière l’autre donc on a bataillé sur certains trucs comme ça. A la limite je peux te dire que j’ai eu du mal sur les parties de chants clean sur … « With the Eyes of Reality », j’ai eu du mal à retrouver le nom de ce morceau car je veux l’oublier tellement il m’a fait chier. Rires. Et pourtant je le kiffe. C’est difficile aussi parce que rythmiquement il faut vraiment être dedans car si tu loupes le coche, le train il part, tu ne le rattrapes pas. Si tu te plantes c’est mort. C’est un morceau qui envoie beaucoup, je l’aime bien aussi car il y a une espèce de son qui me rappelle mes années de Thrash Metal. Quand je commençais la guitare je kiffais Metallica il y a des attaques qui sont Thrash métal là-dedans.

Quatre singles sont sortis. Le premier single « Void Factory » sorti en mai. « In Vain », « With the Eyes of Reality » « et « In These Grey Times». Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ces morceaux-pour les proposer en avant-première ?

Alexandre. « Void factory » et « In Vain » ce sont les deux derniers morceaux qu’on a écrits. Je ne parle pas pour P.J car un peu arrivé sur le tard mais je vais prendre « In Vain ».  C’est le premier qu’on a écrit sur les deux. C’est arrivé vraiment sur le tard P.J avait fait une présentation de profil son type Metal Core et il avait composé à la va vite un riff qui est le premier riff après l’intro d’ « In Vain »  où je commence à chanter dessus et je l’ai trouvé mortel. Tout de suite ça m’a parlé et j’ai eu envie de tanguer de screamer dessus, d’envoyer et je lui ai dit que je kiffais ce riff, si tu veux faire un morceau comme ça un de ces quatre moi je t’écris les paroles de suite dessus. Je te compose une partie. Vas-y Banco. On a essayé d’intégrer des morceaux plus récents et qui nous ressemble plus à nous deux, j ’ai vraiment pu l’orienter sur ce qui me plaisait et d’autant plus mettre une structure de chant qui me correspond car j’étais parti sur des riffs qui me parlait directement et j’ai pu vraiment l’aider à aller dans la direction qui me plaisait également davantage que non pas que les anciens morceaux ne me plaisent pas au contraire mais là pour le coup je suis allé sur mon feeling sur ce qui me plaisait et après comme d’habitude on a retravailler à deux pour améliorer les placements, essayer de voir pour aérer le morceau puisque c’est ça qui est assez terrible. Par exemple sur « Void factory » on avait un couplet de plus à la base et on a du cutter, on s’est dit est ce qu’on ressent un manque quand tu écoutes le morceau et en fait pas du tout. On a essayé de partir sur l’efficacité quand tu retiens un couplet ça fais un peu mal au cœur quand même puisque tu le fais pour rendre un morceau efficace. Ce que je suis en train de dire c’est rendre des morceaux efficaces ça représente bien le groupe tel qu’il est aujourd’hui en tout ça vers quoi il tend et ce sont des morceaux qui sont bien rentre dedans en tout cas pour les deux premiers. Après « In These Grey Times » pour moi est un morceau efficace.  C’est un format de la chanson qui fonctionne bien chez LOKURAH, c’est ce qu’on a essayé de faire quelque chose qui donne envie de tanguer, et kiffer le moment et « In These Grey Times » et parfait pour ça je trouve. C’est pour ça qu’on a choisi d’investir sur un clip sur ce morceau-là. On s’est dit que c’est un morceau tu l’as entendu il te reste en tête. Pour « With the Eyes of Reality » le morceau a été décidé sur le tard de le sortir avec Florian aussi. Flo je te laisse embrayé la suite de le dire. Je crois que tu as une affection particulière pour ce morceau.

Florian. Mon morceau préféré de l’album et surtout la fin cette fin un petit peu cyclique avec cette ligne de chant hypnotique je surkiffe le morceau. Sur celui-ci le clip qu’on a fait un play song j’ai un peu insisté pour qu’on le fasse sur celui-ci parce qu’il se passe vraiment des choses intéressantes à la guitare comme à la basse. Pour le type de clip qu’on voulait en faire c’est un des morceaux qui collait le mieux et j’abonde complètement dans ce qui disait Alex « In These Grey Times » c’est le morceau efficace par excellence avec le refrain scandé qui reste en tête, ça ne pouvait que fonctionner comme single. Il sort ce soir, il y a quelques heures qu’il est en ligne officiellement. Encore une fois je suis curieux de voir les retours qu’en diront les gens parce que ça fait partie des morceaux de l’album qui sont un peu les tubes.

Quels sont les thèmes que vous avez abordés à travers les textes ?

Alexandre.
Pour ce qui est des thèmes et des textes ils peuvent être assez variés selon les morceaux. Je peux te parler des thèmes que j’ai abordés dans ceux que j’ai écrit ce sont des thèmes très personnel. J’ai un peu mon morceau de préférence qui est « Defiled » qui aborde un aspect très personnel de mes relations avec certains de mes proches, relations très compliquées et parfois toxiques donc je cherche des explications. Ensuite « In Vain et « Void Factory » ce sont des morceaux où j’exprime mes inquiétudes d’un point de vue politique, environnemental, social, je pense qu’aujourd’hui on arrive dans une période de civilisation où tout se casse la gueule ce n’est pas compliquée de s’en rendre compte non ?
Oui on est en plein dedans.

Alexandre. On reste indifférent et ça ne pas être engagé lorsque tu le dis dans la musique extrême est un non-sens. C’est bien de parler de tout et de rien, de faire des morceaux trippants. « In These Grey Times » c’est un morceau qui peut parler à la fois du fait de galérer, à tenir ton groupe uni, à réussir à remonter sur scène à recréer un album. C’est pour ça que c’était intéressant d’interpréter ce morceau-là. En fait quand tu relis les paroles tu peux les interpréter dès que tu es dans une mauvaise passe et c’est un peu être un morceau généraliste. A côté de ça on a « The Berserkers’ Master » un truc qui est complètement à part qui parle juste de guerriers qui vont comme des bourrins faire une avancée sur le trône du maitre des masters. Tu peux te dire what the fuck, quelle a été l’idée d’écrire ce morceau là et à côté de ça tu as les morceaux qu’a écrit P.J « With the Eyes of Reality » c’est l’histoire des prisonniers qui essaient de ne pas se laisser aller à la camisole chimique. Tu as des gens qui prennent des médocs pour planer et pour que le temps passe plus vite mais en fait pendant ce temps-là ils ne se font pas réhabiliter P.J en sait quelque chose en étant avocat. Je pense que c’est un morceau qui a du sens quand tu croises une vie ou ce genre de chose. J 'ai écrit aussi « Think Twice – Murder One », c’était un peu délicat car P.J n’a pas du tout accroché, je suis reparti sur autre chose je parlais des problèmes de bipolarité de schizophrénie auxquelles j’ai été confronté dans mon système proche aussi. Je ne trouve pas que ce soit mon meilleur texte je le trouve un peu trop facilement écrit on va dire. J’ai cherché à faire quelque chose techniquement en voix mais je pense que j’aurai pu faire quelque chose de plus subtil. Ce n’est pas le titre dont je suis le plus fier. Je dirai qu’il est juste correct.


Tu écris directement en anglais ?

Alexandre.
Oui j’écris directement en anglais parce que j’ai toujours chanté en anglais quand j’ai fait de la musique je trouvais que c’était plus intéressant d’un point de vue mélodique, rythmique aussi, toute la musique qui m’a fait le plus vibré dans ma vie a toujours été anglophone. C’est pour ça que ça me semble naturel d’écrire en anglais. Cela étant, ça ne veut pas dire que je ne serais pas tenté d’écrire des chansons en français ou écrire des textes francophones. Je pense que je suis tout à fait capable d’écrire en français mais musicalement ce n’est pas vers ça que je tends naturellement. Ça s’est fait comme ça avec mon expérience en tant que coauteur on va dire.

L’opus a été mixé et masterisé en Suède dans un grand studio le Fredman qui produit beaucoup de groupes connus comme At The Gates, Septicflesh qu’est-ce que vous attendiez de leur prestation ? Aviez-vous un son en tête ?

Florian.
Je pense que ça fait longtemps que P.J visait les studios Fredman. Il avait commencé une discussion avec le gars et quand tu arrives dans un studio comme ça tu attends qu’il mette sa pâte à lui dans le mix et le mastering. Il y a des prods comme ça ou tu te dis ça y est. Lui tu sais tout de suite où ça été mixé ou masterisé, soit tu te dis que ça te fait penser à un groupe dans le son et puis tu finis par retrouver. C’est assez difficile de dire où exactement ça se situe dans le son ; ces caractères qui font ces sonorités caractéristiques, c’est pour ça que tout à l’heure Alex disait que P.J avait enregistré avec ces préceptes mais en fait le gars Fredrik Nordström a refait complétement les guitares avec ses têtes d’amplis. Je pense que P.J était aux anges. C’était un truc à base de 5150, c’est la base à 80 % des plus gros sons métal donc il a refait complétement les guitares comme ça et en fait honnêtement on a fait quelques remarques sur le son parce que dans le premier mix il y avait un ou deux petits trucs qui nous ne convenait pas tout à fait avec Alex mais en fait le son des premiers mix étaient énormes. Avec du recul on a du faire un ou deux aller retours et puis ça y est on était d’accord sur le son global et puis ça a déroulé. Je crois en plus que c’est un mec hyper occupé. Il faut réserver bien longtemps en avance et on avait une petite fenêtre de tir pour qu’il mixe et masterise l’album. En gros ça a duré une semaine je crois que c’était ça.

Alexandre.
C’est ça.
Florian. En une semaine c’était fait il avait fait le taff. On est sorti de là avec le mix Fredman. En termes d’efficacité je n’avais jamais vu ça. Tous les albums précédents auquel j’ai participé le mix et le mastering c’étaient des semaines de boulots pour arriver à entendre bien tel truc, tel truc est là. On voit que c’est un calibre complétement différent.

Alexandre.
C’est ce qui était cherché en venant chez lui. On paie l’art du mec.
Alexandre. Rien à rajouter. Flo a tout dit. C’est exactement ça quand tu vas dans un studio comme Fredman. Ce n’est pas pour derrière avoir des exigences sur le style de son etc… De toute façon avec un boulot fini qui est propre tu sais que quand tu vas le faire masteriser par un gars qui a une telle connaissance, tu attends juste de mettre ta pâte et son style dans ton album. Banco ça a marché de

Est-ce que c’est pour vous c’est un moyen de vous démarquer sur la scène française ?

Alexandre. Je pense que tout groupe qui a un peu d’ambition sur scène a envie de se démarquer. Je n’ai pas eu ça en tête quand on a fait l’album quand on a enregistré. Moi j’ai envie de marquer les esprits en passant vraiment une bonne énergie et que les gens soient transportés et que ce soit paradisiaque j’ai tendance à répéter cette phrase. C’est juste qu’en fait nos morceaux donnent envie de headbanger et ça vaut le coup juste pour ça ; si on arrive à avoir une scène bien remplie avec une fosse et des cheveux qui me font autant d’air à coté de mon ventilateur et me permettent de respirer moi je suis heureux tu vois. Rires.

Florian.
Je partage ce que tu dis Alex. Se démarquer je pense que c’est compliqué car il y a tellement de groupe et le problème dans cette pléthore de groupe, il y en a énormément qui sont juste excellents qui font des choses qui semblent venus d’un autre monde et se démarquer là-dedans c’est vraiment la jungle. Mais si au moins tu fais un boulot efficace comme le dit Alex que tu joues tes morceaux qui restent dans la tête des gens, banco, le pari est déjà gagné. Faut rester aussi humble pour faire des choses innovantes dans le métal c’est quand même très compliqué. Tout a été fait. Tu as du métal pirate, du métal égyptien, du métal de tout ce que tu veux. Donc se démarquer la dedans c’est un petit peu mission impossible. Alors je ne dis pas qu’il n’y a pas d’ambition dans l’album de LOKURAH au contraire mais ce n’est pas l’ambition de faire quelque chose qui va complétement sortir du lot par rapport aux autres groupes de métal qu’on peut avoir en 2022, mais ne serait-ce que de faire quelque chose qui reste en tête qui est bien fait et bien produit. Déjà si ce pari on le réussi moi je veux rester humble et je serai très content qu’on le réussisse.

Qui a trouvé le titre de l’album « Distorted Truth » ?

Alexandre. A la base on voulait choisir un titre pas choquant, un titre de l’album pour nommer l’album. On hésitait entre « Void Factory » et « In Vain » puisque ce sont les deux derniers morceaux. Les deux grands thèmes abordés dans les chansons qui représentent ce qu’on aime bien et le mieux aujourd’hui. Mais P.J avait dans l’idée que c’était dommage de faire un truc bateaux comme ça et qu’il faudrait trouver un titre à part qui puisse englober tous les thèmes abordés ou en tout cas la majorité des thèmes. Il nous a sorti sa « Distorted Truth ». Je pense qu’il a réfléchi et c’est vrai que c’est pas mal. Ça s’applique autant au dernier morceau qu’à « With The Eyes Of Reality ». La vérité est distordue pour le gars qui se drogue, la vérité a disparue pour le gars qui fait sa crise de schizophrénie. Ça s’applique à peu près à tous les morceaux et c’est intéressant philosophiquement parlant. Cette notion-là comment elle peut traverser et être interprétée pour chaque morceau c’est quelque chose qui fait partie de la problématique de notre société aujourd’hui. Chacun a un peu un point de vue avec des éléments qu’il a à portée de mains, c’est sa vérité un peu distordue par son voisin selon la manière dont il perçoit les choses avec ces propres éléments et tout ça forme une espèce d’imbroglio qui fait qu’aujourd’hui on arrive encore à faire la guerre alors qu’il n’y a pas si longtemps que ça on s’était dit que c’était la der des ders et le coup d’après on s’est dit pas possible de faire pire et tout ça à chaque fois.

Est-ce que les évènements que l’on vit depuis un certain temps t’inspire ou vont t’inspirer pour les textes ou futurs textes ?

Alexandre. J’ai des bouquins pleins de paroles, ça inspire c’est un beau terreau pour écrire des morceaux de métal. Bien sûr c’est inspirant, tu vois la bêtise humaine d’où elle part. Tu penses aujourd’hui, c’est révoltant ! Tu penses à des mecs qui ont commencé à porter en col roulé et qui te disent, attention il va falloir baisser sa consommation de chauffage à dix-neuf alors que quelques mois plus tôt les mecs faisaient tourner leurs caisses pour garder la clim alors qu’il faisait plus de quarante degrés dehors et qu’ils étaient en réunion... Enfin bref des exemples comme ça on en a pléthore. Plus ça va plus ça devient pire, que ce soit notre gouvernement, celui des autres, cette société est tellement futile. La futilité est le maitre mot aujourd’hui pour notre société sur tellement de choses et on en oublie l’essentiel. Et on se retrouve avec la maisonnée à moitié cramée et elle n’a pas finie de cramer. 40 % ou je crois plus de 70% des espèces ont disparues. La création tout ça fout le camp et en fait ce qui compte c’est de mettre en scène la dernière polémique à deux balles pour couvrir d’autres choses encore plus scandaleuses. Et à côté de ça tout le monde oublie les choses essentielles. On est en train de passer à côté et puis voilà. Ça m’inspire comme tu le vois. Si des gens peuvent lire certains de mes textes, réfléchir deux secondes et se dire je vais peut-être essayer de faire quelque chose sur mon petit pré carré et c’est un des seuls moyens de s’en sortir. Que chacun à son niveau essaie de changer complètement sa façon de vivre, de percevoir le monde, et je pense que quand tu écris tu as le devoir je considère de faire quelque chose pour rendre le monde un peu meilleur. En tout cas partager une opinion sur ce qui peut le rendre meilleur.

Aurélien Ouzoulias (batteur du groupe Mörglbl, de Satan Jokers, il a également accompagné Ron Thal, le guitariste actuel des Guns and Roses.) assure les parties de batterie sur l’album suit le groupe depuis le début. Est-ce que vous cherchez un batteur pour la scène ou va-t-il vous accompagner aussi sur vos dates futurs ?

Alexandre.
Aurélien à priori tout ce que je peux te dire c’est qu’on continuera à bosser de la même manière. On ne va pas chercher un batteur. Par expérience en tout cas pour P.J c’est qu’à partir du moment où tu trouves un batteur qui a un très bon niveau il sera forcément augmenté. Il aura forcément une vision pro de son travail. Quand tu demandes un gars qui a ce niveau-là, il finira par vouloir être payé. Lui a pris le parti, plutôt que de payer un gars qui va faire un caprice de diva et qui va se barrer s’il n’a pas ce qu’il veut et qui ne veut pas s’investir, il a décidé de prendre directement un professionnel. Le gars il fait le staff. Il le fait bien de A à Z. On le paie pour le boulot et au moins on est serein. Je crois que ce n’est pas une mauvaise formule parce que derrière on a un boulot qui est nickel. Pour moi c’est important d’évoquer Jordan qui est présent sur le clip d’« In These Grey Times » puisqu’Aurélien n’était pas dispo à ce moment-là. Et c’est avec Jordan qu’on a pu faire le concert au Drakkfest. C’est un gars qui est hyper efficace, hyper sympa. Actuellement il joue avec Undreich il avait eu une expérience avec E.T.H.S je ne sais pas à quelle période du groupe, mais sur les dernières périodes du groupe. Et sinon pour Aurélien c’est un gars qui a été super efficace sur l’enregistrement de l’album. Il est là depuis longtemps, je pense que c’est une formule qui fonctionne et donc on ne cherchera pas un autre batteur qui risquerait de nous faire une crise d’épilepsie. Rires.

Le groupe existe depuis 19 ans. Vous allez bientôt fêter les 20 ans. Quel regard portez-vous sur l’évolution musicale du groupe depuis 2003 ?

Alexandre. Ecoute je laisserais aussi Flo répondre sur cette question. Je crois que c’est important et même intéressant. On arrive avec P.J sur un produit fini ou quasi fini. Tu as un historique et tu sens que P.J a vraiment beaucoup bossé et beaucoup roulé sa bosse avec le groupe. Moi je le ressens à travers de ce que l’on a travaillé en répétition quels morceaux me plaisent, quels morceaux ne me plaisent pas. Mais je n’ai pas évidemment et je ne vais pas réfléchir au fait de fêter les 20 ans de LOKURAH. Moi je vis LOKURAH depuis quatre, cinq ans et en fait c’est plus un feeling sur ce qui va être fait dans le passé par exemple même si musicalement ce que l’on fait serait plus proche du second album. J’ai plus de feeling in fine pour les morceaux du premier album. Je les trouve plus rentre dedans et plus efficace et plus kiffant à jouer tout simplement. Après je ne vais pas dire non plus que le son de l’album ne me plait pas. C’est le contraire. C’est plutôt lui qui m’a donné envie de venir auditionner pour P.J. Je ne serai pas trop quoi dire de plus là-dessus. Je vis l’histoire de LOKURAH à travers les morceaux et j’avais démarré un nouveau groupe entre guillemets sauf que tu as déjà du matos de prêt en arrivant.

Florian.
Y a un truc qui me frappe maintenant sur ces trois albums c’est l’évolution du son. Le premier c’est complétement brut de décoffrage je n’ai pas envie de dire que c’est limite un son dégueu mais c’est presque Thrash, c’est complétement brut. Sur le deuxième on sent que la prod a été beaucoup plus travaillée et puis là on parle tout à l’heure de Fredman, je trouve qu’on a quelque chose. Je vois mal comment on peut faire une prod plus propre que ça. Pour autant au-delà du son il y a vraiment des morceaux et moi c’est ce qui m’a attiré aussi chez LOKURAH où là il y a plutôt une continuité où tu sens qu’il y en a quelques-uns tout au long de ces trois albums qui ont été vraiment sur un objectif pour ça. La plupart des titres sont « punchy », efficaces et rentre dedans. Un truc qui t’attaque tout de suite qui n’est pas forcément très long même, souvent les morceaux et c’est très notable dans cet album qui sont à peine à trois minutes même un petit peu en dessous mais Alex et P.J les ont beaucoup travaillés pour arriver à ce résultat. Mais tout à coup tu disais qu’on avait dû enlever un couplet mais il n’y a pas besoin de plus en fait. Les morceaux sont efficaces comme ça et on le retrouvait déjà dans les albums précédents. Il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes, il y a quelques riffs qui sont efficaces et ça fait le boulot. Par exemple il y a « Against the Stream » que je surkiffe énormément, c’était dans l’album d’avant si je ne me trompe pas et c’est ce morceau que je surkiffe le mieux parce qu’il a une énergie de ouf. Dans le nouvel album il y a beaucoup de morceaux comme ça où on retrouve cette efficacité à coté de morceaux qui sont un peu plus travaillés. Je dirais que c’est ça le fil directeur des compositions de LOKURAH. C’est que tu as le mix de trucs rapides efficaces et rentre dedans avec un coté de proposition avec des morceaux un peu plus travaillé plus mélodiques et le son du groupe a évolué. J’ai l’impression autour de ça sur ces trois albums.

Pour conclure qu’est-ce qui vous parait important de dire aux gens par rapport à la démarche du groupe, à l’album ?

Alexandre. Je pense qu’il y a plusieurs niveaux de lectures par rapport aux attentes de chacun. Je pense qu’on a tous notre approche propre. Celle que l’on partage tous c’est de faire de la bonne musique et que les gens sont tout de suite happés par l’efficacité qu’on évoquait des morceaux. C’est pour ça qu’on a essayé de faire des chansons pour que ça accroche tout de suite, que l’on ne s’ennuie pas du début à la fin de l’album. Après en termes d’attente à part le fait que les gens apprécient la musique, que les gens s’intéressent un petit peu au texte, si un gars par hasard que je rencontre un jour, « ah j’aime beaucoup tel morceau que ça parle de ça, et voilà ce que cela a évoqué pour moi ». Là j’aurai gagné et je serais le mec le plus heureux du monde. Et ceux pour les raisons et les sujets que j’ai abordé.

Florian. Je partage ce que tu disais déjà. Tout le monde a ses attentes particulières. Je sais que ceux autour de moi qui ont acheté l’album : il y a ceux qui juste sont curieux à écouter quelque chose de nouveau et il y a ceux qui juste savent à quoi s’attendre et ils savent qu’ils vont écouter de la bonne musique entrée dans leur gout et juste se faire plaisir. Il y a un peu de tout et pour ne pas dire la même chose qu’Alex je ne pense pas qu’il va y avoir, en tout cas j’adorerai, que quelqu’un vienne me dire ah là il y a plutôt tel accord qui a été joué à la basse. Je trouve ça vachement intéressant. C’est le genre de musique sur lequel j’ai l’impression de me répéter. C’est l’efficacité qui prévaut peut-être pour la partie instrumentale et en tous cas pour la partie instrumentale rythmique donc pour moi c’est vraiment ce que je défens. De toute façon j’ai moins participé au processus créatif. Je n’ai pas une attente particulière vis-à-vis de ce que j’aurai pu insuffler dans les morceaux, faire passer des sentiments de vue personnelle. Je suis dans une démarche un peu plus basique mais je veux juste que c’est album soit perçu pour ce qu’il est en termes d’impact musical. Un truc super efficace qui donne envie de Headbanger qui donne envie d’être dans une salle de concert et si tu es musicien, qui donne envie de prendre ta gratte, ta basse ou tout autre instrument et puis de t’y mettre.

Alexandre. Inspirer un peu les gens et leur donner envie de faire de la musique ou de l’écouter.


27 Octobre 2022
Pascal Beaumont   /  Photo DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)