mardi 29 décembre 2020

MICHAEL SCHENKER // Interview // Qu'on se le dise MSG is back... Novembre 2020.

 

Michael Schenker fait partie du cercle très restreint des génies de la six-cordes, un véritable novateur, de ceux qui ont apporté leur pierre à l'édifice.

A l'instar de Ritchie Blackmore, Yngwie Malmsteen Eddie Van Halen ou encore Jimmy Page pour n'en citer que quelques uns, son style est reconnaissable entre mille avec son touché de guitare exceptionnel, précis, aérien, original mêlant feeling, mélodie et rapidité , de nombreuses parties de lead sont devenu intemporelles et absolument unique, gravé à jamais dans nos mémoires.
Le bougre a influencé plusieurs générations de guitaristes parmi lesquels ont peut citer Dave Mustaine, Kirk Hammett, Randy Rhoads, John Norum, Richie Faulkner,Yngwie Malmsteen impressionnant !

Il faut dire qu'il a fondé son premier combo à l'âge de onze ans sous le nom de The Enervates et enregistrera même une reprise des SHADOWS "Apache".
Quelques années plus tard il fondera COPERNICUS regroupant Klaus Meine et Rudolf Schenker qui deviendra plus tard SCORPIONS.
Une destiné toute tracé ou le destin aura son mot à dire puisqu'il sera littéralement capturé par UFO alors qu'il ouvrait pour eux en Allemagne avec SCORPIONS remplaçant leur guitariste au pied levé, il donnera même deux shows par soir sur quelques dates !

Notre ovni Anglais ayant su déceler immédiatement le talent immense du jeune guitariste alors âgé de dix-sept ans, une voie royale s'offrait à lui.
Il gravera alors avec les britishs une série d'albums qui rentreront dans la légende : Lights Out, Strangers In The Night ou encore No Heavy Petting dont sont issus des pépites comme Doctor, Doctor ou Rock Bottom, hymnes intemporels qui ont marqué à jamais plusieurs générations.

Mais notre maître de la guitare, se sentant très vite à l'étroit, s'éjecta du vaisseau spatial pour créer son propre combo. MSG était né et allait nous offrir quelques galettes fabuleuses grâce au soutien de musiciens aussi talentueux que lui.
S'en suivront une quantité astronomique d'opus dont certains figurent au panthéon du Hard Rock.
Ecoutez le Live in Budokan qui n'a pas à rougir face au cultissime Live in Japan de DEEP PURPLE et vous comprendrez toute l'étendue de son talent.
Depuis 2010, l'homme à la Flying V a effectué un retour flamboyant après quelques années d'errances et de doutes qui lui ont permis de grandir en tant qu'artiste.

Après TEMPLE OF ROCK, qui réunissait pas moins de trois ex-SCORPIONS : Hermann Rarebell à la batterie, Francis Butscholtz à la basse, Doogie White au chant et Wayne Finley à la guitare ainsi qu'aux claviers avec lesquels il grava Temple Of Rock, Bridge The Gap et Spirit On Mission et Live in Madrid Michael créa le Michael Schenker Fest qui regroupait en son sein quatre chanteurs mythique, Gary Barden Graham Bonnet, Robin McAuley et Doggie White ayant tous sévit dans MSG.

S'en suivit un live in Tokyo enregistré à l'International Forum Hall et deux opus studio de haute facture Resurrection en 2018 et Revelation en 2019.
2020 marque le grand retour du mythique MSG dont le dernier méfait studio "In the Midst of Beauty"  date de 2008 suivit d'un live enregistré au  Nakano Sun Plaza à Tokyo le 13 Janvier 2010: The 30th Anniversary Concert - Live in Tokyo.
Une véritable surprise après le succès qu'à rencontré la configuration Michael Schenker Fest ces dernières années. Pour célébrer ses cinquante ans de carrière en tant que musicien et ses 40 ans comme artiste solo quoi de plus naturel que de reformer le MSG original.
Elémentaire mon cher Watson. Immortal ,un titre loin d'être anodin tant l'homme semble gardez une éternelle jeunesse, regroupe une pléiade de musiciens plus exceptionnels les uns que les autres tel Ronnie Romero (RAINBOW), Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR), Joe Lynn Turner (ex-DEEP PURPLE) Michael Voss (MAD MAX) son fidèle compère depuis de nombreuses années accompagné de Barry Sparks (Dokken), Steve Mann au claviers ainsi que trois batteurs  Bodo Schopf, Simon Phillips (ex TOTO),Brian Tichy (ex-WHITESNAKE)sans oublier Derek Sherinian (DREAM THEATER,SONS OF APOLLO,BLACK COUNTRY COMMUNION).

La cerise sur le gâteau est une magnifique reprise de “In Search Of The Peace Of Mind” le premier titre qu'il est jamais composé en 1969 pour SCORPIONS et qui figure sur Lonesome Crow sortie en 1972.
Impossible de ne pas s'entretenir avec le maître de la six cordes afin d'élucider le mystère de ce retour flamboyant.
Qu'on se le dise : MSG is back ! The Mad Axeman suit son chemin sans renier ses convictions qui au final ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui : un vrai musicien uniquement préoccupé par sa guitare malgré les ponts d'or qui lui ont été proposé pour rejoindre d'autres combos plus que célèbre !

Un pur artiste comme on en rencontre peu.
Entretien avec un guitariste très très volubile, hyperactif jamais avare d'anecdotes, un véritable gentleman qui à fait de la guitare un art à l'état pur !
Magnéto Michael, c'est à toi !

Qu'est ce qui t'a poussé douze ans après le dernier album de MSG de retourner en studio pour enregistrer "Immortal" ?

Michael Schenker. Tout d’abord si tu regardes bien toutes les choses que j’ai faites avec MSG, peu importe le line up.
Lorsque j’ai travaillé avec Temple of Rock ou Michael Schenker Fest cela reste toujours du MSG (MICHAEL SCHENKER GROUP).
En ayant plusieurs noms à notre actif,  l’intérêt est que cela permet de cataloguer et capitaliser avec ce nom. C’est plus facile de comprendre de quel MSG il s’agit.
Celui de « Temple of Rock » c’est MSG, ou celui avec Doogie White (ex: RAINBOW) et Michael Schenker Fest indiquent aux gens celui qui a chanté avec le MSG.
Avec tous ces chanteurs travaillant pour MSG cela m’aide aussi dans le temps de savoir qui faisaient quoi. Si tous les albums s’appelaient MSG avec les différents line up cela prêterait à confusion.
Alors je suis assez satisfait que cela soit ainsi car je ne l’avais pas planifié de cette manière.
Mais si tu fais un retour en arrière et que tu compares à aujourd’hui, ce sont tous des albums de MSG.

Comment s'est déroulé le processus de composition de ce nouvel album?

Michael Schenker. J’ai réalisé que l’année 2020 constituait les cinquante ans de MSG.
J’ai voulu célébrer ce moment de toute ma carrière musicale pour l’anniversaire des cinquante ans.
La première idée était de réunir des fans et des amis pour faire la fête.
L’idée a fait son chemin mais rien de concret n’est arrivé. Rien ne bougeait et tout était à l’arrêt.
Alors j’ai réalisé qu’il n’y avait pas lieu de le faire car il était déjà trop tard.
Nous étions déjà à la fin de l’année 2019 et je me suis aperçu que nous n’aurions pas le temps de fêter cet anniversaire comme je l’avais imaginé.
Mon agent m’a fait remarquer que l’album était sorti en 1992 et que j’avais encore deux ans pour le fêter.
Finalement un album pouvait même sortir en 2021. A ce moment là je gardai espoir.
Je ne vis pas trop dans le futur mais dans l’instant présent.
L’idée était de savoir ce qu’il allait se passer. Je suis resté en Floride quatre jours avant de quitter la ville et d’aller en Angleterre.
J’ai commencé à écrire à l’hôtel. Mais cela devenait compliqué d’inviter tout le monde à répéter.
Alors j’ai privilégié le fait de jouer avec un groupe compact pour jouer avec un line up de MICHAEL SCHENKER GROUP. Lorsque tout le groupe à été présent il y a eu des restrictions, des confinements.
Je passe d’habitude par des enregistrements en France, Allemagne, Belgique. Tout était fermé.
Mon équipe a trouvé le moyen de transport pour aller en Allemagne par train de nuit.
Je n’avais jamais fait cela auparavant pour atteindre ce but.
Puis je suis passé par la Hollande car il n’y avait pas de restriction.
Nous sommes allés au studio pour enregistrer les nouvelles chansons que j’avais écrites.
Pour la musique j’avais une piste d’accompagnement.
Le problème est que je suis retourné quatre fois au studio.
J’ai donc repris le même moyen de transport. Je suis resté bloqué en Angleterre quatorze jours.
C’était très gênant car mes amis qui habituellement restent avec moi pour composer n’étaient pas là. Ma femme n’était pas là car elle est partie voir sa mère mourante. 

La seconde fois c’était mieux car je suis resté dans ma magnifique propriété.
J’y suis resté quatorze jours. Ensuite j’ai passé seul quarante deux jours de quarantaine.
Je ne le recommande pas car je me suis tellement ennuyé.
C’est mon groupe donc c’est à moi de faire la quarantaine et personne d’autre. Tout le monde avait peur de la quarantaine, de voyager, de choper le virus et ainsi de suite.

Alors j’avais fait tous les arrangements et la musique. Il ne me manquait plus que le chanteur.
J’ai demandé à Michael Voss s’il était prêt.
Il avait des obligations avec d’autres musiciens et ne voulait pas rester en quarantaine.
Alors il fallait changer nos plans et improviser. Ce qui est étrange avec ce virus c’est une expérience douce amère car cela m’a permis de faire quelque chose que je n’aurai pu planifier.
Amy bassiste est un bon consommateur. Je ne suis pas un consommateur.
Je ne sais pas ce qu’est un bon chanteur. Je n’y connais absolument rien.
J’étais concentré sur ce que je faisais. Je n’avais aucune connaissance en la matière mais j’ai demandé à des personnes qui avaient la connaissance de m’aider.
On m’a indiqué le nom de Ralf Scheepers.
Amy le connaissait bien évidemment : c’est le gars du groupe PRIMAL FEAR.
C’est un chanteur fantastique. Alors je lui ai demandé s’il pouvait lui demander de participer au quinzième anniversaire.
Le jour suivant nous étions en train d’enregistrer [Rires].
Je ne pouvais pas le croire. Ralf était si content de faire partie de l’aventure.
Il a fait un super boulot. En lui demandant de changer les chœurs, le résultat était encore meilleur. Incroyable ! Michael Voss m’a annoncé que Brian Tichy était un fan de MSG.
Il voulait lui aussi apporter sa contribution pour le quinzième anniversaire.
Il a joué sur les six titres gratuitement. J’ai cru que c’était une blague !
C’est vraiment un vrai fan et il a fait un excellent travail.
C’est quelque chose de totalement imprévisible. Il y a eu beaucoup de bonnes surprises.
J’en suis très  reconnaissant. Puis de bouche à oreille, Brian Tichy m’a présenté quelqu’un qui voulait jouer des claviers.
Mais j’en avais déjà un, Steve(Ndr Steve Mann). Etant plus impliqué dans la guitare que les claviers je ne savais pas ce que j’allais faire avec lui.
Derek Sherenian : qui est-il ? C’est le plus grand pianiste du monde.
Qu’est ce qu’on peut faire avec lui ? Nous pouvons éventuellement faire un jam sur une chanson.
Je n’avais jamais rien fait de tel avant. C’est comme le duo avec Ritchie Blackmore et Jon Lord.
Michael Schenker n’a jamais fait cela. Nous pouvons faire le travail si tu crois que cela a une chance de réussir.
Ce fut incroyable. Avoir des gens qui n’étaient pas libres et obtenir une telle composition de groupe à la place. J’étais impressionné. La chanson tu la reçois en plein visage.
Le premier titre de l’album devait être celui ci. Je suis si heureux de ce titre que j’ai demandé à Michael Voss de venir. Mais il avait toujours peur du Covid. 


Je lui ai dit de ne pas s’en faire et que l’on gérait la situation. Il fallait qu’il reste disponible car l’heure tournait.
Joe Lynn Turner a été proposé par Michael Voss. C’est l’un de mes favoris. Je suis fan et depuis deux ans il est sur mon site web avec un album de MSG de reprise que nous avons fait ensemble « All Shook Up » où j’ai joué de la guitare.
C’était fantastique. Si tu peux appeler Joe Lynn Turner je serai sur la lune.
Le jour suivant il travaillait sur le projet. Ils étaient en train d’enregistrer.
Comment s’était possible que tout aille aussi bien dans ces temps si difficiles.
Deux chansons ont été réalisées. Michael Voss a écrit les paroles et les mélodies. De mon côté j’ai fait les pistes d’accompagnement.
On ne sait jamais ce que je vais faire comme musique après. Michael Voss s’est concentré sur la production.
Il a travaillé sur deux plans au cas où les artistes seraient perdus pour trouver d’autres mélodies et me les proposer.
Ce qu’il a proposé était époustouflant. C’est comme ça qu’on avait fait « Warrior » à l’époque. Ce qui est devenu « After the Rain ». C’était un  superbe et beau cadeau.
Lui seul pouvait chanter sur ce titre, et aussi sur « The Queen Of Thorns And Roses ». C’est tout lui. Des titres sortis de nulle part. Il est devenu le chanteur pour ces deux titres.

Après j’ai demandé à Ronnie s’il était prêt. Nous devons faire de notre mieux à cause du virus.
Nous devons improviser. Si je n’avais pas eu ces quarante deux jours de quarantaine, rien ne serait arrivé.
Quelqu’un a du se sacrifier et ce devait être moi. Quand tout le monde fut prêt, Ronnie et Voss ont enregistré ensemble leurs titres. Il restait encore des chansons comme « In Search Of The Peace Of Mind » qui est une chanson très importante.
J’ai écrit cette chanson dans ma cuisine. On m’a crédité des paroles sur « Lonesome Crow ». Nous avions des connaissances en anglais, mais comment aurions nous pu écrire ce titre ?
Ils auraient du mentionnés la musique et non les paroles. J’avais juste quinze ans et c’est la première note que j’ai mise sur un disque.
La première fois que j’ai écrite « In Search Of The Peace Of Mind » ce morceau est devenu le thème de ma vie.
Cette chanson avait un solo si parfait que je ne changerai aucune note.
Je ne sais pas d’où il vient dans le sens ou dans les compositions de « Lonesome Crow » il y a une structure, de l’amateurisme, un développement qui veut t’emmener quelque part.
Ce solo est tellement parfait. Idem pour le solo de Leslie West, ou « Stairway to Heaven ». Parfait !
Il ne faut pas changer une seule note. C’est éternel : inutile de les améliorer.
J’ai copié ces solos sur des albums et je voulais que ces chansons deviennent épiques à la fin.
C’est une conversation avec toi-même sur ce que tu dois vraiment faire.
C’est un lien de guérison. Il y a aussi Simon Philips qui intervient sur deux chansons pour un rendu complet et incroyable.
Donc au final pour cet album il y a eu Ronnie Romero, Ralf Scheepers, Joe Lynn Turner, Michael Voss, Steve Mann, Bodo Schopf, Brian Tichy et pour le grand final je te le donne en mile Gary Barden. J’ai demandé s’il pouvait chanter sur l’ouverture de « In Search Of The Peace Of Mind ».
C’était mélodique avec plein de sentiment et de chaleur. Il m’a répondu bien évidement que je le ferai. Ensuite j’ai demandé si Doogie allait contribuer à l’album. Et c’est ainsi que l’équipe du Michael Schenker Fest s’est retrouvée au complet excepté Bodo Schopf qui a du subir une intervention chirurgicale du bras.
Comment aurais je pu imaginer de planifier et d’assister à un tel événement, si ce n’était entre autre les circonstances qui nous ont amenées à ce résultat final.
C’est incroyable et je suis totalement impressionné.

Est-ce que tu as tenté de recontacter Klaus Meine pour participer à cette nouvelle version de « In Search Of The Peace Of Mind » ?

Michael Schenker. Toute l’imbrication qu’il y a eu avec les SCORPIONS est très compliquée et tordue. Je ne veux pas faire revivre des vers de terre.
J’aime avoir mon havre de paix et je veux juste rester loin d’eux et faire ce que j’ai envie de faire. Quand je suis avec eux je perds mon sang froid.
Ce sont des grands manipulateurs. Je ne sais pas quel nouveau mauvais tour ils sont capables de me jouer, de me piquer et m’incommoder.
Je ne veux pas entrer dans ce petit jeu et leur donner une opportunité d’un autre désastre.
J’estime qu’aujourd’hui que je me débrouille très bien moi-même.
Le passé est le passé. Laissons-les faire leurs trucs à eux. Je fais mes trucs à moi.

Pete Way nous a quitté le 14 Aout 2020 quel souvenir gardes tu de lui ?

Michael Schenker. Scorpions et UFO se sont rencontrés en concert.
J’ai joué avec UFO la même nuit apprenant les chansons dans les salles de bains avec Pete Way.
Donc je l’ai copié de mes quinze ans jusqu'à aujourd’hui.
Cela a été facile pour moi d’apprendre le set. Pete Way est la seule personne qui avait du charisme.
La première fois où je l’ai vu il était comme un indien avec des longs cheveux mais un type si adorable et charmant. C’était une belle personne.
C’est devenu une icône pour tant de musiciens.
Il a été invité par tant de groupes OZZY OSBOURNE, les ROLLING STONES. Le gars de RED HOT CHILI PEPPERS et Steve Harris d’IRON MAIDEN sont ces idoles.
C’est hallucinant. Pete Way je ne l’ai jamais vu en colère.

La chose triste est que c'était un enfant de la rue d’une certaine manière et les femmes ont voulu le manipuler. Il ne pouvait pas tenir tête à ses relations.
Il a du mentir à sa femme en lui disant qu’il allait acheter le journal et en réalité il est parti en tournée pour trois semaines [Rires].
Il devait aller en tournée et elle ne pouvait pas le laisser y aller. Pete Way m’a aidé plusieurs fois.
Il est venu en Arizona voir mon studio d’enregistrement et je l’ai invité en tournée.
Nous avons jammé ensemble à Londres avec MSG et nous avons terminé avec d’autres concerts et d’autres personnes.
Pete Way a perdu le contrôle au cours des années. C’est la partie triste de l’histoire de le voir diminuer.

Tu es un Guitar Hero des années soixante dix tel Ritchie Blackmore ,Jimmy Page, Eddie van Halen.
Penses tu qu’il y aura une nouvelle génération de Guitar Heros ?

Michael Schenker. Je ne sais pas, je ne regarde pas trop dehors.
Je suis un fabricant de piste. Quatre vingt pourcent des guitaristes ont copié mon style.
Je ne suis pas trop à la recherche des nouveaux guitaristes. Je ne sais pas pourquoi.
J’entends des styles de musique dans une boutique ou quand je vais faire du shopping.
Quelquefois tu entends de la musique à la radio et parfois j’entends des trucs magnifiques.
Je suis en extase mais ça s’arrête là. Je suis habitué à la musique de mon enfance.
Jeff Beck, Jimmy Page, Tony Iommi, Johny Winter, Rory Gallagher, et les guitaristes des années soixante.
Ils avaient tous leurs propres styles. J’avais quatorze ans lorsque j’ai découvert cela.
J’essayai de trouver de nouveaux guitaristes et c’était amusant.
Les gens aujourd’hui s’attachent à une tendance et s’y cramponnent pour avoir une part du gâteau afin d’être célèbre très rapidement.Une tendance meurt jusqu'à ce que tu injectes du nouveau.
Parce que je suis quelqu’un qui crée, je prends juste du plaisir à jouer sans aucune compétition.
Aucune attente d’être connu ou de la reconnaissance attendue ou quelque chose du même genre.
Je prends du plaisir. Faire trois notes ensemble crée le respect et me rend heureux.
Parce que je le fais pour la création pure. J’essaie toujours d’ajouter quelque chose de nouveau à la tendance.
Les gens prennent part à ce que j’apporte. C’est tout ce qui a fait le succès des années quatre vingt.
Je continue toujours à développer et d’ajouter continuellement du neuf à la tendance, sinon elle serait morte depuis longtemps. Je vais te donner des exemples.
Un guitariste allemand qui apprécie MSG et qui a été un musicien a dit : « ce que tu as fais, et si tu n’avais pas existé je n’aurai jamais été guitariste ».
Je n’ai jamais compris pourquoi après toutes ces années les gens disent ça de moi.
Et il y a aussi un journaliste australien qui a dit « Si tu avais rejoint des guitaristes de métal ou trash metal tu n’aurais jamais existé ».
C’est la même chose pour SLASH, DEF LEPPARD, IRON MAIDEN.
Ils étaient tous fans et j’ai eu une grande influence sur eux.
C’est parce que je ne porte pas de crédit à tout cela, de ce que j’ai fait de bien ou pas.
Je continue d’avancer et je n’attends rien du passé.
Le passé c’est le passé, le présent c’est le présent.

Pour moi il faut faire quelque chose et créer quelque chose de positif et de nouveau.
Les individualités doivent avoir le courage de s’ouvrir pour faire de l’argent facile.
La confiance est primordiale. Ce qui a été automatiquement mon cas.
Tout le monde a quelque chose à l’intérieur de soi mais personne ne le sait sauf quand tu t’ouvres et que tu donnes tout.
Quand tu la laisses s’échapper, personne ne rit. Certains rient au milieu de tout ça.
Peu de personnes ont le courage et peu de personnes attendent jusqu’à ce qu’il voit et font de l’argent. Car pour moi tout ceci n’avait pas d’importance et c’est pour cette raison que j’y suis arrivé.
Le résultat à été Michael Schenker, respecté pendant toutes ces années.
J’ai fait quelque chose dans la manière dont je le voyais.
C’est tout. Et à ce moment là tu deviens un guitariste unique.
Tu ne te retrouves plus dans la tendance ou noyer sous la masse.
Finalement tu m’as donné la définition d’un artiste pur qui veut vivre de sa musique.
Absolument c’est ce que je suis.
Il y aussi des exemples de groupes qui ne savaient pas jouer et qui ont fait des millions dans les années quatre vingt [Rires].

Tu as commencé à jouer de la guitare à l'âge de onze ans au sein de THE ENERVATES  avec lesquels tu reprenais notamment "Apache" des SHADOWS (Ndr: il existe même des photos promotionnelles de 1966 ), que dirais-tu à ce jeune garçon aujourd'hui si tu pouvais lui parler ?


Michael Schenker.
Je lui dirai que la meilleure façon de faire est de lui demander qui il est et ce qu’il veut réaliser. Ceci n’est que le début. Je n’ai rien contre la copie mais ceux qui disent qu’ils l’ont créé. Ce n’est pas bon. Copier si tu t’amuses et que tu veux apprendre. Mais à un moment donné tu dois te poser la question qui je suis, qu’est ce je veux accomplir avec ma guitare ? Est ce que je veux que toutes les filles m’aiment [Rires] ? Ou est ce que je veux avoir de l’amusement avec les notes et aimer la manière artistique de le faire. Choisi ta propre expression de le faire. Le garçon doit se demander s’il veut une part de gâteau tout de suite, de la monnaie facile et rapide, la célébrité ou si il veux prendre du plaisir et se développer pour devenir un grand artiste. Tous ces jeunes guitaristes doivent se poser eux-mêmes cette question.


Ecoutez la version Original en AUDIO ICI



Paris 20 Novembre 2020.
Pascal Beaumont
Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski

 

lundi 21 décembre 2020

KING KING (Alan Nimmo Chanteur Guitariste) // Interview // I will not Fall - Décembre 2020.

 
Aujourd'hui direction Glasgow c'est la bas que tout se passe actuellement, et c'est avec la nouvelle génération de Rock Blues que nous avons rendez vous. 

Alan, chanteur guitariste de King King, mélange de gentillesse et de simplicité a accepté pour cette dernière interview de l'année de venir nous raconter un peu de son histoire.


Avec la sortie de ce nouvel album "Maverick", c'est pour nous l'occasion d'en savoir un peu plus sur vous: où as-tu grandi et comment était ta jeunesse en Ecosse?

Alan Nimmo.
eh bien j'ai grandi autour de Glasgow et j'ai été initié à la musique à un jeune âge.
Ma mère était et est toujours une grande fan de musique et c'est son influence avec mon frère aîné (Stevie) qui m'a intéressé au blues et au rock et finalement à la guitare.

Quels souvenirs gardez-vous de vos premières années, de votre adolescence, de vos études secondaires, de vos amis, de votre famille? Quelques anecdotes?


Alan Nimmo.
en tant que jeune enfant, j'étais un garçon typique ... tout ce que je voulais faire était de jouer dehors sur mon vélo.
Le problème était que je continuais à casser mon vélo et que je devais implorer ma mère pour en obtenir un nouveau!
J'aimais faire des choses stupides et dangereuses sur mon vélo ... il n'y avait rien dont je n'essaierais pas de sauter!
Au début de mon adolescence et que j'avais développé un intérêt pour la guitare, j'ai décidé de former un groupe avec des amis de l'école.
C'était très amusant et certains de mes meilleurs souvenirs sont de cette époque.
Nous avons déjà écrit des chansons à l'époque, mais aussi couvert quelques chansons classiques de rock que nous aimions.
Les habituels comme «Born to wild», «All right now», etc.

Quelles ont été vos premières influences musicales et quelles ont été vos premières idoles?

Alan Nimmo.
ma plus grande influence quand j'étais jeune et même maintenant, c'est Paul Kossoff et Paul Rodgers de Free! Quelque chose dans leur musique semblait m'attirer. D'autres influences majeures viennent de groupes comme Whitesnake, Bad Company, Thunder, Peter Green, Eric Clapton, et bien d'autres. 

En 1995, avec votre frère, vous avez formé votre premier groupe appelé Nimmo Brothers, comment s'est passée la création du groupe?

Alan Nimmo. Ce n’est pas complètement exact : en 1995, j'ai invité mon frère Stevie à rejoindre le groupe que Zander (bassiste de King King) et moi avions formé quelques années auparavant appelé «The Blackwater blues band». Nous recherchions quelqu'un comme lui pour compléter la programmation et nous avons pensé. .. pourquoi trouver quelqu'un comme lui? Demandons-lui simplement de le faire! Heureusement, il a dit oui et nous avons rebaptisé le groupe «les Nimmo Brothers» un an plus tard.

Puis en 2011 tu as créé KING KING, quel était le lien entre ces deux groupes? Comment le groupe a-t-il commencé?

Alan Nimmo.
en 2008, Lindsay Coulson et moi avons créé King King .. oui au début c'était une création née des Nimmo Bros car Lindsay était le bassiste depuis de nombreuses années et nous avons décidé que nous voulions faire quelque chose de différent du son Nimmo . Nous avons sorti notre premier album «Take my hand» en 2011!

Entre Nimmo Brothers et King King, est-ce une manière différente de travailler pour vous?

Alan Nimmo.
Oui, les deux groupes ont leur propre façon de travailler et c’est comme ça que nous avons vu les choses. Nous avions un business model en tête avec King King et nous nous sommes tenus au plan.

D'où vient l'origine / la signification du nom du groupe? Que signifie KING KING?

Alan Nimmo.
King King vient du titre d'un album de l'un de nos groupes préférés appelé "The Red Devil’s"!
Ils ont enregistré un album live désormais célèbre dans un club de blues bien connu à Los Angeles appelé... «King King»!

Avec la sortie de ce nouveau disque "Maverick", autour de toi Alan (chant / guitare), on découvre le nouveau line up de KING KING, avec Zander Greenshields à la basse, John Dyke à l'orgue et aux claviers, il y a toujours Andrew Scott à la batterie et Stevie Nimmo, votre frère, à la guitare et au chant. Comment s'est passé l'enregistrement de cet album?

Alan Nimmo. Enregistrer cet album a été le moment le plus amusant et le plus relaxant que j'aie jamais passé en studio!
Je ne suis pas doué pour être coincé au même endroit pendant très longtemps, mais ce fut une période formidable et facile.
Tout le monde dans le groupe a fait un travail incroyable et je ne pourrais pas être plus fier du résultat final.

Tu as tourné un peu partout divers pays as-tu déjà constaté une différence dans les réactions ou au travers de tes rapport avant ou après concert entre le public Américain, Européen ... Français, Allemand ou autres ? Gardes-tu quelques anecdotes sur certains concerts  et notamment sur celui à Paris en septembre 2018 au Trianon?

Alan Nimmo. Oui je pense qu'avec le temps, vous remarquez la différence de public dans différents pays, mais pour être honnête, la seule chose que tout le monde a en commun est l'amour et le respect du groupe et de l'autre.
La musique rassemble les gens et où que vous soyez, c'est un langage universel.
Nous avons passé un très bon moment à Paris et j'ai senti que nous nous y faisions vraiment de très bons fans et amis.
C'était l'une de ces nuits euphoriques qui semblait bien se passer pour nous et nous nous sommes vraiment engagés avec le public et quand vous faites cela, cela vous lie pour la vie.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous aimeriez jouer?

Alan Nimmo. Il y a beaucoup de groupes / artistes avec lesquels je vivrais pour jouer sur scène ou en studio. Paul Rodgers, Eric Clapton, Chris Stapleton, Thunder… pour n'en nommer que quelques-uns.

Qu'aimez-vous faire lorsque vous ne jouez pas? Quels sont vos hobbies ?

Alan Nimmo. J'aime passer du temps avec ma famille et mes amis en privé.
Ma vie semble parfois si publique qu’il est agréable d’être avec des gens qui ne me considèrent pas comme le gars de King King.
J'adore conduire ma moto et marcher dans les collines avec mes chiens.

2020 a été une période très brutale, avec la fin de tous les concerts suite au coronavirus, puis en fin d'année on ne sait toujours pas où on va, comment vivez-vous tout ça?

Alan Nimmo. Les temps sont très difficiles pour tout le monde et c’est très intimidant de ne pas savoir s’il va y avoir de la lumière au bout du tunnel.
Nous avons juste besoin de rester occupés et de nous assurer que nos fans sachent que nous sommes toujours là en faisant des vidéos de performances acoustiques ou électriques ou même en discutant simplement en ligne.

Si vous deviez définir KING KING, quelle serait votre phrase ou votre devise?

Alan Nimmo. Nous essayons juste d'apporter de la joie à notre grande famille de roi roi.
Nous devons tous nous rassembler et nous occuper les uns des autres.

Aujourd'hui, quels sont vos groupes préférés? Sont-ils les mêmes qu'avant? Quel genre de musique préférez-vous écouter? Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours?

Alan Nimmo. J'adore la musique... J'ai un goût varié qui va du rock au blues en passant par la pop et tout le reste.
J'aime toujours tous les groupes de blues et de rock classique que j'ai mentionnés plus tôt, mais j'aime aussi la musique AOR des années 80 comme John Waite, Journey, Survivor et la pop moderne comme Wet Wet Wet, lady Gaga, et plus encore.
Il y a toujours de la bonne musique et toujours quelque chose à apprendre.
Une chanson qui restera pour toujours est probablement "Be my friend" de Free

Enfin, si vous deviez vous rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses avec vous: un disque, un film et un 3e choix? Quelle serait votre sélection et pourquoi?

Alan Nimmo. c’est difficile! Ok, mon disque serait, Keb Mo "Just like you" parce que je le possède depuis plus de 20 ans et je ne m'ennuie toujours pas.
Mon film, "Le secret de mon succès" avec Michael J Fox.
Un film génial dont je ne me lasse pas et ma dernière chose à garder sur une île déserte ...
Elle sait qui elle est!

Merci de ta gentillesse Alan et à très bientôt sur les routes.

RECEVEZ LE DERNIER ALBUM DE KING KING !!

Les cinq premiers qui nous diront quelle est la 5ème chanson du dernier album de KING KING recevront le dernier album de KING KING ! Envoyez votre réponse par mail à info@shootingidols.com avec vos nom et adresse.


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CHRONIQUE CD // KING KING "Maverick" Sortie le 27 Octobre 2020.

Th Cattier - Photo :  DR

vendredi 18 décembre 2020

CHRONIQUE CD // Keith Richards & The X-Pensive Winos "Live At The Hollywood Palladium" Sortie 13 Novembre 2020.

 
Artiste : Keith Richards & The X-Pensive Winos
Album : Live At The Hollywood Palladium
Date de Sortie : 13 Novembre 2020
Genre :
Rock
Label :
BMG / Warner Music

Evénement  en Octobre 1988, Keith Richards sort son 1er album solo "Talk Is Cheap" ; un événement pour tout bon fan des Rolling Stones qui se respecte...
Dans la foulée, le 24 novembre, Keith Richards & The X-Pensive Winos commencent leur tournée américaine, à Atlanta et qui durera 15 dates et se terminera à East Rutherford le 17 décembre 1988.

Et c'est en décembre 1991 que sortira pour la première fois un coffret avec un CD et une cassette VHS de ce concert.

Aujourd’hui, en rupture depuis de nombreuse années, BMG a eu l’excellente idée de nous ressortir ce fameux live à Hollywood Palladium, avant-dernier soir de la tournée.
Ce CD est vraiment un excellent document à redécouvrir ou découvrir, pour ceux qui ne l’ont pas déjà écouté.
Cette énergie, digne de notre riffeur préféré, le grand Keith, nous offre ici un pur concert de rock avec toute l’énergie et la puissance des X-Pensive Winos.

Une intro pour ce concert efficace, avec un Keith qui attaque "Take It So Hard", et la magie apparait soudain avec ces quelques riffs.

Puis, les titres claquent un par un, comme pour nous rappeler que ce n'est pas pour rien que les Stones restent le plus grand groupe de Rock.

"How I Wish", avec les riffs et la voix de Keith eraillée à souhait, qui se promène pour notre plus grand plaisir, et s'ensuivent entre autres un "I Could Have Stood You Up" très Chuck Berrien...

 Un reggae coloré a la Keith de 8 minutes : "Too Rude", excellente version on est en plein dedans ....

Et "Time Is on My Side", avec en lead vocals la voix de velours de la belle Sarah Dash, un vrai bonheur.

Puis "Struggle", guitares aussi jungle(issantes) que démoniaques, ce titre aurait du et devrait être un Tube ...

Une version dantesque de "Happy" de 7 minutes, puis un détour vers les années 60 avec "Connection" très fougueuse,

Vous l'aurez compris ce concert doit être absolument présent dans votre discothèque, à ranger entre Essentiel et Indispensable.

Petit cadeau pour les fans, dans la version du coffret ou en digital, vous pourrez découvrir les 3 titres bonus qui ne figuraient pas dans l'édition de 1991 : "Little T&A", "You don't Move Me" et "I Wanna Be Your Man".

 



Les Titres :
Take It So Hard
How I Wish
I Could Have Stood You Up
Too Rude
Make No Mistake
Time Is on My Side
Big Enough
Whip It Up
Locked Away
Struggle
Happy
Connection
Rockawhile

The X-Pensive Winos:
Keith Richards - Vocals, Guitar
Waddy Wachtel - Guitar, Background Vocals
Charley Drayton - Bass, Drums, Background Vocals
Steve Jordan - Bass, Drums, Keyboards, Background Vocals
Bobby Keys - Saxophone
Ivan Neville - Bass, Keyboards, Background Vocals
Sarah Dash - Vocals

Midnight Riffer


mardi 15 décembre 2020

ROBYN BENNETT // Interview // Robyn Eclat, incandescence, lumière... Décembre 2020.

 
Avec les tourments de cette année 2020 et à l'approche très bientôt des fêtes de Noël et de la nouvelle année; et pour nous donner un peu de baume au cœur, quoi de mieux que de prendre un peu de plaisir en partageant cette petite interview toute fraîche.

Robyn Bennett est un pur éclat de joie, avec une sensibilité bien à elle, toute à fleur de peau.
Une des plus grandes voix américaines !
Cette jolie rousse nous fait voyager avec sa discographie, par ses mélodies et sa poésie simple et touchante à la fois.
 
Retrouvons la belle et douce Robyn Bennett, une manière d'en savoir un peu plus sur elle et découvrir un peu plus de sa personnalité.
 
Voilà, tout est dit, on vous laisse avec la savoureuse Robyn Bennett
bonne lecture à vous.

  

Nous aimerions d’abord évoquer tes premières années. Fille de professeurs d'université, tu as grandi en Pennsylvanie, comment s'est passée ta jeunesse et quelles ont été tes premières influences ?

ROBYN. J’ai eu une enfance paisible à la campagne et on écoutait beaucoup de musique à la maison. Country, classique, jazz, rock, un peu de tout. 
Mais moi j’aimais bien écoutait Michael Jackson surtout ! ;)

Quels souvenirs gardes-tu de tes premières années, l’adolescence, le lycée, de tes amis et ta famille ? Quelques anecdotes à nous faire partager ?

ROBYN. Il y a beaucoup de souvenirs autour de la musique… Les productions de comédies musicals au lycée avec ma super prof de musique, Susan Lewis (avec qui j’ai gardé le contact et elle est même venue à Paris en 2019 pour me voir au Café de la Danse !) Sinon, mes parents m’ont souvent ramené voir des concerts en été et je garde un souvenir inoubliable de la fois où on a eu la chance de voir les balances de Ray Charles…

Quelles ont été tes premières influences musicales et quelles ont été tes premières idoles ?

ROBYN. Michael Jackson, Frank Sinatra, Willie Nelson, Vivaldi, Ella Fitzgerald, Billy Joel.  Je ne pense pas avoir eu des idoles, j’aimais toujours beaucoup d’artistes variés !

Au Lycée, tu joues entre autres dans "West Side Story", "Carousel" et "South Pacific". Puis tu apprends durant 2 ans la comédie musicale à la "New York University" puis tu enchaines avec le «Vassar College» où tu obtiens un "Bachelor of Arts" en 2001. Quel souvenirs gardes tu de tout cela ?.

ROBYN.
Des magnifiques souvenirs… J’ai appris plein de choses, mon amour pour la scène, de travailler en équipe, la joie et la magie de faire de la musique avec d’autres gens.

Quand et comment t'es venue l'envie et comment as tu ressenti le déclic "je veux devenir chanteuse" ?

ROBYN. J’ai récemment trouvé un livre chez mes parents que j’ai eu pour mes 5/6 ans, un livre où tu colles des photos, où il y a des questions sur toi et tu peux écrire les réponses, etc. 
Pour la question, « que veux tu être quand tu es grand ? » J’avais répondu « chanteuse », donc je crois que l’envie était toujours là ! ;)

Vers 2005, tu décides de venir t'installer à Paris et de passer une Maîtrise de littérature Française à la Sorbonne. Comment s'est passée ton arrivée en France, connaissais-tu déjà des personnes ici ou c'était l'inconnu ?

ROBYN.  Je connaissais personne quand je suis arrivée en France donc c’était bien l’inconnu !

En 2006 tu joues avec la troupe de la comédie musicale "Cabaret" où tu tiens le rôle principal de Sally Bowles, qui recoît un triomphe aux Folies Bergères et s'y installe durant 2 années. Comment s'est passé ton engagement pour cette comédie musicale ?

ROBYN. Ca m’a vraiment changé la vie.
De faire de la scène quasi tous les jours de la semaine c’était un vrai bonheur, ça m’a confirmé que c’était le bon chemin pour moi. 
Et j’ai fait des rencontres inoubliables, il y avait une équipe magnifique.

C'est au cours de ce spectacle "Cabaret" que tu rencontres le tromboniste de jazz Ben Van Hille, et la complicité entre vous est telle que vous montez votre propre groupe ensemble Robyn Bennett & Bang Bang, et c'est également un beau duo dans la vie ... Comment se passe le fait de travailler avec sa moitié ?

ROBYN. Ca se passe super bien, un vrai bonheur ! Heureusement on s’entend bien ! ;)

Te souviens-tu du tout premier concert que tu as donné ? De la ville et/ou de la salle ?

ROBYN. Je pense le premier concert c’était au Petit Journal Montparnasse à Paris.

Après deux albums de standards, en 2009 "Bang Bang" et 2011 "Live Until You Die", puis en 2013 un grand tournant "The Wait" ton premier album avec des compositions originales. Quel a été le déclic pour décider de sortir tes propres compositions, est-ce une façon différente de travailler ?

ROBYN. On a écrit une première chanson ensemble ("Down") pour le film "La Cerise sur le gâteau". Ca s’est très bien passé, donc on s’est dit que ce serait bien d’en écrire d’autres !

Tu enchaines les concerts à partir de 2014, en 2015 une tournée en France et à l'étranger (Norvège, Hollande, Grèce..), et depuis tu enchaines les dates tant en France qu'à l'international...  comment ressens-tu l’accueil selon les pays et les salles, et les réactions de tous ces publics différents  ?

ROBYN. C’est vrai que l’accueil du public varie selon la région ou le pays. 
Dans l’est de la France le public est super chaud par exemple, mais dans d’autres régions de la France les gens sont plus réservés…
Le public le plus "fou" dans le bon sens c’était peut-être en Tunisie !

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aimerais jouer ?

ROBYN.
J’aimerais bien faire un duo avec Jamie Cullum.

En 2016 "The Song is You" puis en 2019 le dernier album "GLOW" a un franc succès au niveau des médias et de la presse aujourd’hui as-tu déjà un prochain album en projet ?

ROBYN. Oui, on a un projet pour 2021 !

Suite au coronavirus, cette année a mal commencé, comment as-tu vécu cette période ?

ROBYN. C’était un petit peu difficile avec les concerts annulés, et de gérer l’incertitude de l’avenir mais ça nous a permis de travailler sur des nouvelles chansons et de se poser un peu donc il y avait du positif aussi !

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 ? Y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid dans ta façon de travailler ?

ROBYN. Je pense qu’il y aura bien un "après" dans le sens où on est obligé de travailler différemment.  Par exemple, le 17 Décembre, on va faire notre premier concert en livestream !

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou ta devise ?

ROBYN. Live the questions.

Qu’est-ce que tu fais lorsque tu ne travailles pas? Quels sont tes passe-temps et tes passions?

ROBYN. J’adore toujours danser, je prends régulièrement des cours de danse. Sinon, j’adore cuisiner, et partager ça avec ma famille et mes proches.

Aujourd'hui, quels sont tes groupes préférés ? Quel genre de musique préfères-tu écouter ? Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours? 

ROBYN. Aujourd’hui j’adore The Lumineers, Mumford and Sons, Jamie Cullum, entre plein d’autres.  Un album qui restera toujours c’est l’album « August and Everything After “ du Counting Crows, produit par T Bone Burnett.  Pure magic !

Pour finir, si tu devais partir sur une île déserte ne devait conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection, et pourquoi ?
 

ROBYN. Le disque "August and Everything After", le film "L'Empire du Soleil" et le livre "les Misérables". Tout les 3 des chefs d’œuvres qui parle de l’espoir, même dans les moments les plus difficiles…

Merci Robyn de ta gentillesse, et à très vite sur une scène près de chez nous ! Et rendez vous en streaming que vous soyez de
Bordeaux, Brest, Brioude, Brides-les-Bains ou Belley, réservez vos places pour son livestream concert jeudi 17 December ! 👉 https://www.crowdcast.io/e/glow

 


Th Cattier - Photo :  Kriss Logan - Thierry Cattier / Shooting Idols

 

samedi 12 décembre 2020

THE LAST INTERNATIONALE // Nouveau CD "Live At Arda Recorders" sortie le 18 décembre 2020.

 
2020 est une année chargée pour The Last Internationale en France !

Car, si la sortie dans notre pays de leur album "Soul On Fire" a malheureusement été retardée à cause du premier confinement et, que tous leurs concerts ont dû être reportés à "plus tard", le duo new-yorkais avait quand même commencé à faire parler de lui dans nos contrées en donnant, en début d'année, plusieurs shows, dont la plupart affichaient complet. 
Le groupe n'a pas non plus lésiné sur la promo. La presse (Rolling Stone, MyRock, Guitar Part, Rock & Folk…) ont largement salué les qualités du combo et l'on a pu entendre leurs chansons résonner sur les ondes de RTL (Les Nocturnes), Europe 1 (Musique !), RTL2 (Pop Rock Station, Le Drive), Oui FM et plusieurs stations de la Ferarock. 

De plus? Delila Paz (chant & basse) & Edgey Pires (guitare) ont même été invités à participer à Taratata à deux reprises (!!), une première fois au mois de mars, puis en octobre !

Revivez leur(s) passage(s) dans Taratata ici :
 
Bloqué "à la maison" à cause de l’arrêt des tournées, The Last Internationale ne pouvait pas rester silencieux plus longtemps.
Ils ont donc profité de ce "temps libre" pour travailler sur de nouvelles compos, donner quelques concerts  en ligne et, surtout, enregistrer ce "Live At Arda Recorders"



Pour ce, ils ont fait appel à leurs potes de Shaka Ponk - Ion Meunier (batterie) , Mandris Da Cruz (basse), Steve Desgarceaux (claviers)
Avec qui ils se sont enfermés dans ce p’tit studio au Portugal où ils ont capturé, dans les conditions du direct, toute l’énergie de huit chansons.

"Try Me" est les premiers extraits de ce "live". Le son et les images montrent comment TLI a réussi à retranscrire en studio l’énergie qu’ils dégagent habituellement sur scène. On y ressent leurs influences rock, blues, hip-hop et folk dans ces véritables assauts sonores. Pas questions de samples ou d'overdubs, ici les musiciens se sont branchés et ont juste joué. Tout est cru, imparfait, donc… parfait, pour un groupe de rock ! Ce "Live At Arda Recorders" est en quelque sorte un remède face à cette foutue pandémie qui nous empêche de voir les musiciens en chair et en os !

L’album sera disponible en digital le 18 décembre prochain.

Les versions CD & vinyle, ainsi qu’un documentaire filmé pendant l’enregistrement,  peuvent être précommandés ici

Dates de concerts à venir :

08/06/2021 - Paris / Accor Arena (1ère partie de Kiss)
06/07/2021 - Nîmes / Arènes (1ère partie de Kiss)
18/07/2021 - Paris / Festival Lollapalooza (avec Pearl Jam)

plus de dates seront bientôt confirmées, dont des concerts en club et d'autres festivals

A noter que depuis le début du mois de décembre, le groupe se produit régulièrement en ligne.
Sa dernière prestation de l'année se déroulera précisément le 18 décembre prochain



vendredi 11 décembre 2020

LIVE STREAMING // Boulevard du rock avec NORD en Live // 10 et 23 Décembre à 19h30.

 
Annonce Boulevard du rock en Live Streaming
“Boulevard du rock” est le rendez-vous Rock du Théâtre du Blanc-Mesnil (93),
avec le groupe Nórd, présenté par Dom Kiris.

Période de confinement oblige, le concert du 2 décembre était sans public dans la salle,
mais capté pour une diffusion en live streaming gratuit sur le site du théâtre de Blanc-Mesnil
et la page FB  pour voir le LIVE VIRTUEL Partie 1



Auréolé de prestigieuses premières parties (Bob Dylan, The Cranberries, Alice Cooper,
Depeche Mode, Lionel Richie...), Nórd et son leader Stéphane Grangier s’attaquent aujourd’hui
à un nouveau défi artistique: confronter leur répertoire et leur univers artistique aux grandes
chansons rock.

Ce «Boulevard du Rock» résonne comme un voyage initiatique où la musique vient servir l’esprit
de ce genre universel, en le revisitant sans tomber dans les clichés de la reprise traditionnelle.

Animé par Dom Kiris, animateur historique de OUIFM la radio du rock, le concept est de présenter
le concert, dans les conditions du direct, ponctuée d’interventions et d’interviews pour découvrir
le groupe Nord, et se plonger dans l’histoire du rock à travers les reprises de standards du rock.

Je suis très impatient de retrouver les sensations d’un concert en live, malheureusement sans la ferveur
du public. Mais le concept se prête parfaitement au live streaming devant un écran, grâce au dialogue
avec le chanteur Stephane Grangier qui a la parole facile pour aborder beaucoup de sujets.

Mais surtout je suis heureux de me retrouver sur scène avec cet excellent groupe formé d’une véritable “dream team” de musiciens que l’on a vu aux côtés de Alain Bashung, Rita Mitsouko, Matmatah,
Aston Villa ou les Negresses Vertes.

Il y a une vraie alchimie entre eux qui se ressent au fil des spectacles de Boulevard du rock.



jeudi 10 décembre 2020

TRUST // En concert "Trust Recidiv" @ Novembre 2021.

 

Nouvelles dates 2021 !

11 Novembre 2021, Saint-Cyr sur Loire @ L’Escale
13 Novembre 2021, Paris @ l'Olympia
21 Novembre 2021, Montpellier @ Rockstore
22 Novembre 2021, Toulouse @ Le Bikini
23 Novembre 2021, Bordeaux @ Krakatoa
25 Novembre 2021, Rennes @ Le MEM
26 Novembre 2021, Nantes @ La Carrière
27 Novembre 2021, Brest @ La Carène
03 Décembre 2021, Lille @ L’Aéronef
04 Décembre 2021, Rouen @ Le 106
07 Décembre 2021, Lyon @ Radiant-Bellevue
10 Décembre 2021, Strasbourg @ La Laiterie
 


 

lundi 7 décembre 2020

STEVEN WILSON // En concert @ Paris Zenith 30 septembre 2021 + 6 dates en province.

 


 

BETH HART // En concert @ UK Tour Oct / Nov 2021.

 


 

INTERVIEWS // COVID : LE VRAI QUOTIDIEN DES PROFESSIONNELS DU SPECTACLE

 

Essentiel, pas essentiel... Un grand et vaste sujet, alors que le monde de la musique est simplement en train de mourir. COVID 19... Un mot, un nom, un tabou un fléau ... Comment a-t-on pu vivre cette année 2020, si forte émotionnellement mais tellement vide de sens, et également emplie de nos doutes face à la cette nouvelle forme de violence que nous vivons chaque jour depuis ce mois de mars. Tournées stoppées en plein vol, budgets gelés, salles fermées… 

En mars dernier, la France sombrait dans une crise sanitaire sans précédent. D'abord incrédules, pendant que BFM compte les morts, c'est le cœur brisé que nous voyons tous nos projets se diluer au fil des semaines pour s'effacer complètement peu à peu… Nos festivals d'été, que nous pensions immortels, baissent pavillon. 

Pour tenter de comprendre ce qui a ravagé tous les métiers du spectacle, aujourd’hui nous avons eu envie de faire vous partager les ressentis de tous ceux qui font en sorte que la musique vive toujours aujourd'hui, et encore demain, pour vous, pour eux, pour nous tous.

Un énorme merci à eux, pour leur disponibilité, leur gentillesse, d'avoir eu l'envie et d'avoir pris le temps de nous parler de leur quotidien (par ordre alphabétique) :

FRED CHAPELLIER / NEAL BLACK / FRANCIS GERON / DOMINIQUE HAREL
STEPHANE JUMELLE / DOM KIRIS / LYNDA LEMAY / SOPHIE LOUVET
PAUL MOULENES / AURELIE ROQUET / PIERRE TERRASSON /
DIMITRI VASSILIU / PIERRE VEILLET / ROGER WESSIER

 


FRED CHAPELLIER





Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Comme tout le monde, j'ai été abasourdi par cette décision et il m'a fallu quelques jours pour encaisser le fait que nous allions être enfermés pour de nombreuses semaines.
Une fois le choc passé, j'ai volontairement fait une pause musicale pour prendre du recul et me reposer.
Je n'ai pas arrêté de courir pendant plus de 20 ans, j'ai donc pris cela comme un moyen de me ressourcer.





Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Quelques concerts ont été maintenus, mais les conditions sanitaires ont fait que ce n'était pas comme d'habitude. Malheureusement, 90% des autres concerts programmés dans mon agenda ont été annulés et, encore aujourd'hui, on est en attente de nouvelles du gouvernement par rapport à une éventuelle date de reprise sérieuse des concerts. Ces 9 derniers mois n'ont été qu'annulations, reports et un vrai casse-tête pour être clair. Du coup, depuis mars, je travaille d'arrache-pied sur mon prochain album studio. Pour une fois, j'ai le temps, pas de stress. Il faut voir le côté positif des choses.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

L'industrie musicale est à l'arrêt total en ce moment. Ils sont même allés jusqu'à interdire la vente de livres et disques... C'est proprement hallucinant. Nous sommes déjà privés de concerts et en plus, le peu d'argent qui pourrait rentrer sur la vente des cd était jusqu'à présent suspendue aussi... C'est à devenir dingue.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Et bien, en étant privé de concerts et du reste d'ailleurs, concrètement, nous, les artistes, perdons 60 et 70% de nos revenus habituels. C'est énorme.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Elles sont insuffisantes et le pire, c'est que la culture a l'air d'être la dernière de leurs préoccupations, c'est la double peine pour nous. On a l'impression de ne pas exister.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

La culture fait vivre toute une économie parallèle. Elle fait aussi fonctionner les commerces, hôtels, restaurants, bar, commerces etc... Il y a donc urgence à ce que cette activité reprenne pour le bien de tout le monde. Il faut d'après moi que les concerts puissent avoir lieu, même dans des conditions sanitaires strictes. On ne peut pas rester à l'arrêt indéfiniment.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Malheureusement, notre secteur mettra des années à s'en remettre. Je pense que 2021 sera une année de transition. Tout le monde fera son possible, artistes comme organisateurs de concerts ou festivals, mais tant que ce virus sera actif, ce sera compliqué.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui et non aha... Les conditions que nous connaissions avant le Covid reviendront, mais comme je l'ai dit, j'ai peur que ça prenne des années...

9 Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Oui en m'adressant au gouvernement, je leur dis laissez-nous travailler !! Un pays sans culture c'est inconcevable. Tout le monde en a besoin, les artistes comme le public.


NEAL BLACK



Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Je suis un musicien de Blues Rock originaire du Texas, je vis en France depuis 15 ans et je travaille avec Dixiefrog Records depuis presque 30 ans maintenant. Mon groupe et moi jouons dans toute l'Europe en faisant 80 concerts chaque année.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

C'était difficile pour moi et les musiciens de mon groupe, entre mars et juin, nous avons eu 60 concerts annulés, et plus de 20 concerts annulés plus tard cette année.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Nous reprogrammons autant de dates que possible avec notre Agent Tourneur dans chaque pays, mais c'est vraiment un gros bordel car personne ne sait exactement quand les choses reviendront à la normale.


Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

La SACEM a été très utile en donnant des fonds d'urgence aux artistes comme moi et le système des intermittents du spectacle a également continué à payer les musiciens, donc j'ai beaucoup de chance de vivre en France car je ne pense pas que d'autres pays soutiennent les artistes comme eux le font.


Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Je suis sûr que tous les artistes aimeraient travailler comme ils le faisaient avant la Covid, mais pour l'instant, c'est un jeu d'attente.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

En France, cela a été mieux que dans la plupart des autres pays pour les artistes, comme je l'ai déjà dit.
Je pense que la priorité devrait être de faire en sorte que les futurs concerts puissent avoir lieu dans un environnement sûr, car ce serait bien pire si ce problème de Covid revenait à être encore pire qu'avant.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

J'espère que le gouvernement commencera très bientôt à ouvrir les clubs et les salles de concert, mais avec des règles de protection. La musique live est non seulement une partie importante de la culture, mais aussi une partie économique importante de la société française.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Je pense que ça va être très déroutant et frustrant en 2021 parce que je ne pense pas que le problème sera terminé l'année prochaine... Mais je pense que les choses commenceront à s'améliorer d'ici la fin de l'année prochaine.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui, les choses seront différentes, je pense qu'il y aura une plus grande appréciation du côté des musiciens qui peuvent se remettre au travail et du côté du public qui pourra revenir aux spectacles.

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Mon seul message à tous les musiciens est d'être prêt, de préparer des chansons et des enregistrements, et de travailler à perfectionner votre musique car lorsque les choses reviendront à la normale, ce sera formidable pour le public de venir entendre de super nouvelles performances.



FRANCIS GERON

Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Je m’appelle Francis Geron, j’ai 73 ans et je gère le SPIRIT OF 66 (Verviers, Belgique) avec mon fils Ronald depuis 1995. 
Ronald s’occupe exclusivement du bar et moi je m’occupe de tout ce qui tourne autour des concerts : programmation, publicité, réservations, etc….


Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Très mal, bien entendu.  J’ai été musicien, j’ai commencé à jouer dans un groupe à 15 ans …. Mais j’ai arrêté complètement en 1979, pour reprendre l’entreprise familiale dans l’alimentaire, suite au décès de mon père…
Quand en 1995 mon fils Ronald a décidé d’ouvrir un bar musical à Verviers, je l’ai épaulé et je suis retombé dans la musique… ma vraie passion…. Depuis quelques années, j’ai passé le relais dans mes différentes sociétés commerciales et finalement depuis 4 ou 5 ans je m’occupe exclusivement du Spirit of 66... Cet arrêt forcé a été une catastrophe pour moi, pas spécialement financièrement mais surtout moralement… Je l’ai très, très mal vécu.  Je suis passé par des moments très dépressifs.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Il n’y a pas eu de dé confinement musical en Mai en Belgique…. Impossible d’organiser le moindre concert…. À partir de septembre on a pu envisager de recommencer des petits concerts avec accès limité (80 personnes pour nous) et un tas d’autres règles sanitaires à respecter (public assis, pas de service au bar, etc… )  … j’ai donc très vite mis sur pieds une série de 10 concerts avec un protocole "Covid 19"...  Nous avons investi plus de 3.000 euros pour divers aménagements mais finalement on a pu présenter un premier concert le 16 octobre…. Mais la situation sanitaire s’est à nouveau très vite dégradée…. Arrivée de la 2e vague et on n’a pas pu présenter le 2e concert prévu le 22 octobre… à nouveau fermé ! Pour le moment c’est prévu jusqu’au 15 janvier minimum… En résumé, depuis le 13 mars on a pu faire 1 seul concert… avec 73 personnes dans la salle….

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Tout est à l’arrêt… en dehors de quelques petits concerts qui ont pu se faire pendant une très courte période.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Plus personne ne travaille, plus personne ne gagne quoi que ce soit…. Suivant les statuts, certains ont droit à une indemnité de chômage, mais beaucoup aussi à rien du tout… Beaucoup changent de métier.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Ce sont, comme toujours, les endroits déjà subsidiés qui sont les plus aidés… Les autres, comme nous, on ne les connaît pas…
La Spirit fonctionne en deux entités : une SARL pour le bar (gérée par mon fils) et une ASBL (sans but lucratif) dont je suis le président pour les concerts.
Le bar fermé a reçu jusqu’à présent une indemnité de 5.000 euros et une autre de 3.000 que nous n’avons pas encore reçue… l’ASBL (organisatrice des concerts) n’a rien reçu du tout et ne recevra rien.
Les aides apportées à la culture sont-elles suffisantes ? Je suppose que c’est de l’humour….

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Nous avons été les premiers à fermer, nous serons les derniers à rouvrir…. Faut quand même dire aussi que 300 freaks qui pogottent dans la fosse devant la scène, c’est pas ce qu’il y a de mieux pour le virus.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Sans savoir lesquelles, je pense que ça laissera des traces…. Ne fut ce qu’avec tous les groupes, clubs et agents qui auront disparu du métier.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?
Bien entendu

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Une chose est certaine : le problème est bien réel et le danger existe…. Dans tous les pays…
La seule chose qui change dans chaque pays ce sont les politiciens…. Plus ou moins compétents, plus ou moins efficaces… et ça fait toute la différence.
Mais le virus est le même partout.
Seul un vaccin efficace et bien distribué nous sortira de l’ornière.

Pour rester positif : on commence à arriver à cette étape…. Encore quelque mois à trinquer…. Enfin, je l’espère !


DOMINIQUE HAREL


Tout d'abord, peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?
J'ai commencé dans ce métier fin 1995 avec la création des studios music live.
Mon travail est un mélange de commercial, de régie générale et de management.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?
Une angoisse les 15 premiers jours et un grand vide que j'ai toujours aujourd'hui avec des moments haut et très bas parfois !
Heureusement ils sont plus rares.


Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux : comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?
Pour nous pas grand-chose de nouveau... on espérait une reprise pour septembre 2020, on a réussi à travailler un minimum entre août et septembre avec le festival du parc floral de Vincennes , le jazz Paris la Défense ainsi que les Chorus des Hauts de Seine.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?
On est à -90% de notre chiffre.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?
Je pense qu’une société sur 2 dans le métier va fermer. Je pense qu’une énorme vague de chômage va arriver, après le chômage partiel mis en place. En ce qui nous concerne, on a la chance d’être en place depuis plus de 25 ans et d'avoir plusieurs cordes à notre arc avec music live, planet live, guest live, magic bus live , le restaurant le 36 et the Backstage. Ça va être compliqué mais on devrait s'en sortir si l'on reprend le travail au printemps.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Elles ont le mérite d’exister mais ne seront pas suffisantes. Le gouvernement privilégie la scène nationale en laissant le privé dans le fossé, surtout tous les métiers comme le nôtre où l'on nous a gentiment fait remarquer que l'on ne fait pas partie de la culture mais des pmi et pme.

Il faut davantage anticiper. On ne prend pas plus de risque dans un festival debout que sur la ligne 13, comme on ne prend pas plus de risque sur les remontées de ski que sur les escalators de Carrefour et Auchan. En attendant, il faut prendre en charge le loyer des structures encore vivantes, en attendant la reprise, avec un effet rétroactif à au moins septembre. Et ne pas oublier de rallonger l’année blanche des intermittents d’au minimum 6 mois.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?
Je suis écœuré de constater une telle méconnaissance du terrain par les politiques. Et je ne suis pas sûr qu’on va observer un gros changement à ce sujet-là.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?
Je pense et j‘espère que l'on pourra reprendre le travail à partir d’avril avec des festivals cet été et une reprise des grosses tournées zénith en septembre 2021 au plus tard, ainsi qu’une grosse année 2022 dans la foulée. Si le métier devait s’orienter vers le streaming ce sera sans moi.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Je ne sais pas, j’espère que l’on pourra revivre et partager comme dans la vie d’avant.

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?
Soyez prudents, prenez soin de vous et des vôtres pour être au top à la reprise😉🤘


STEPHANE JUMELLE


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?
J’ai commencé ma carrière pro dans la filière musicale chez Vogue en 1988, puis 5 autres maisons de disques comme représentant et à la promotion des ventes sur Paris, Ile de France, je jouais aussi dans un groupe rock en tant que guitariste avec des potes. Clap de fin en tant que salarié en 2009 chez "Nocturne" suite à une liquidation financière. En parallèle j’avais cofondé en 2005 le label "Why Note", « catalogue » d’une quinzaine d’artistes, blues, rock hard rock, un peu aussi de management, de direction artistique avec Mercy Blues Band. J’ai pris la route en 2010 comme disquaire itinérant indépendant pro dans les festivals rock, blues, hard rock / métal. 

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Comme beaucoup au départ, il y avait une sorte de sidération, on ne savait pas trop ou ça allait nous emmener, tout était à l’arrêt avec les incohérences gouvernementales qui perdurent toujours dans cette dite « gestion de crise ».
 
Puis est arrivée la période de déconditionnement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Il n’y avait pas de projets, aucune possibilité de se projeter, aucune visibilité, des annulations de toutes sortes de toutes parts s’enchaînaient les unes après les autres, nous en sommes toujours au même point.
 
Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Je me suis investi depuis 2016 dans une association pour la promotion, diffusion de concerts avec les « Cinquantièmes Rugissants », son activité comprend la saison annuelle d’une salle de concerts « Le Temps des Crises », environ 15 concerts/an, et l’organisation en octobre du B.A.R Festival.
 
Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Elles seront énormes pour ce secteur qui pèse tout de même près de 10 milliards d’euros, 43% de pertes de chiffre d’affaire estimée depuis mars. Au niveau personnel j’ai pu amortir le choc étant officiellement en retraite depuis 1 an, ce qui ne veut pas dire oisif et sans activités.
 
Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Elles sont ridicules ajouté à une paperasserie à la française récurrente qui n’aboutit pas, ou se font trop attendre dans la plupart des cas dans un secteur constitué pour une bonne part d’indépendants qui n’ont droit à rien, ou presque.
 
On ne nous parle en matière de culture que de théâtre, d’opéra, de cinéma à longueur de journée, rien, strictement rien sur la musique. Dans le domaine du spectacle vivant, il y aurait à rééquilibrer de manière sensible les "aides" et "subventions" accordées à ceux d’office subventionnés comparés à une grande majorité d’indépendants qui n’ont rien ou presque, et qui de fait ne peuvent compter dans la majorité des cas que sur le système d’appui et le soutien d’associations constituées de bénévoles.  
 
Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Si tu relis ce que propose Bachelot à l’heure actuelle, ce n’est plus ni moins qu’un cache misère au niveau de l’application des "règles sanitaires", quand ce n’est pas impossible et non rentable.  
 
Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

C’est un tout qui comprend essentiellement ce que j’énumère ci-dessus.
 
Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui forcément, lequel ? La question reste posée.
 
Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Solidarité, partage, ça peut sembler vague et n’être qu’une déclaration d’intention, mais ça va devenir une obligation vu les événements, reste à en définir les contours au cas par cas, suivant le secteur au sein même de l’ensemble de la communauté artistique.
 


DOM KIRIS

Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?
Animateur sur Ouifm, actuellement chroniqueur quotidien avec Les Bonnes Histoires du Rock (10h30) et Les Infos du Rock (13h30 et 15h30).

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Avec une mise au chômage technique à 100%, j’avais l’impression de tourner en rond, complètement déboussolé dans les premiers temps. Il m'a fallu un moment avant de reprendre mes marques. Mais comme je vis à la campagne, j’ai apprécié la vie au grand air... et je me demande si je n’en avais pas besoin après 30 ans d'activité non-stop toujours au taquet ! Personne n’a été malade autour de moi, c'est le principal !

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Pour la radio j’étais toujours au chômage partiel jusqu’à la rentrée de septembre. Mais côté projets personnels, j’ai pu bouger et reprendre mes activités musicales avec les Troubadours du désordre en tant que musicien, et le groupe Nord pour qui je présente les concerts -Talk show dans un spectacle intitulé Boulevard du rock.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Tout s'est arrêté pendant ces mois interminables : plus de concerts, sorties de disques déprogrammées, itw d’artistes annulées, donc difficile de traiter de l’actualité. Cependant, pour ma part je me suis concentré sur la chronique “Les Bonnes histoires du rock” en me plongeant dans ma discothèque et en lisant des biographies. Ça m’a permis de prendre un peu de recul, ceci dit je restais à l’affût des initiatives sur le net et les réseaux sociaux. Je trouve génial la façon dont le monde musical s’est réinventé avec les live en streaming pendant cette période, mais il ne faudrait pas que cela devienne la nouvelle norme.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Dans notre secteur radio, le chômage partiel a été choisi pour anticiper les baisses de revenus publicitaires car les annonceurs ont arrêté de communiquer. Mais déjà, avant la pandémie, les radios musicales étaient en perte de vitesse, avec l’arrivée des plateformes de streaming, des webradios, des podcasts. Comme dans beaucoup de secteurs, il faut se réinventer et la pandémie accélère le changement.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

On a toujours l’impression d’un moindre effort pour des professions toujours jugées non essentielles par les gouvernants.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Cette pandémie révèle encore une fois le pouvoir des lobbyings. Il y a des secteurs mieux organisés que d’autres. Les festivals montent au créneau, ce qui est légitime quant aux budgets énormes qu’ils génèrent. J’espère que ça entraînera un mouvement général de tous les organisateurs de concerts.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

On a tous des vies bouleversées par la pandémie. Cela change nos comportements vis-à-vis de la consommation, de l’alimentation, des transports et des relations aux autres. La culture n’y échappe pas, j’espère qu’on saura en tirer des leçons pour l’avenir. Une chose est sûre, on est vraiment rentré dans l’ère du numérique avec le télétravail, le streaming, les vidéos conférence, le E-commerce. Je pense que tout cela va perdurer sérieusement et se généraliser.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

La réponse rejoint la question précédente. Il y a déjà du changement dans nos attitudes.

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?


Le besoin de musique est vital, il faut savoir préserver ceux qui consacrent leur vie à cet art.


LYNDA LEMAY


Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Comme tout le monde, j’ai été tout d’abord surprise, dépassée par les événements. J’avais du mal à croire l’ampleur de ce qui arrivait !  J’ai cependant la chance de m’adapter assez bien aux changements et j’ai donc eu le réflexe d’aller voir ce que ce bouleversement pouvait m’apporter de positif.  Ce ralentissement obligé de mes activités avait quelque chose de bon, dans une période très occupée de ma vie où je n’aurais autrement pas eu le temps de prendre du recul face à mon gros projet d’albums au pluriel.  J’ai dû changer mes plans, et être patiente, comme tout le monde.  C’est dur pour tous les artistes de devoir reporter des tournées entières, c’est bien entendu inquiétant financièrement ; sauf que ça m’a permis de constater à quel point je vivais dans l’abondance et à quel point je n’avais pas besoin d’autant.  Ça m’a remis le nez sur l’essentiel.  Il y a des leçons à tirer de toute cette histoire.  Bien entendu, je suis privilégiée, ma famille et mes proches n’ont pas été touchés à ce jour par le virus.  Je compatis énormément avec les familles qui se battent contre lui, ainsi qu’avec toutes les familles endeuillées suite au passage de la covid...

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

J’ai refait tous mes plans autrement.  Pendant le confinement, j’ai décidé de mettre un terme à la tournée telle que je l’avais prévue depuis des années ; on a remisé les gros décors.  J’ai dû oublier la belle formation de 3 musiciens qui m’auraient accompagnée.  J’ai rebâti quelque chose de plus sobre, refait des versions à la guitare, en solo.  Aussitôt qu’on a pu se déconfiner, j’ai eu la chance de faire quelques représentations ici et là, au Québec, d'un spectacle ultra intimiste, comme à mes débuts.  Et j’ai poursuivi mes activités en studio pour peaufiner mes albums.  Tout est plus compliqué avec les masques et tout, mais on y arrive, en prenant bien toutes les précautions nécessaires.  Ma passion pour la musique est trop grande pour que les difficultés qu’on connaît ne m’arrêtent, on dirait bien. J’ai envie de trouver des façons nouvelles de faire les choses.  Et je n’ai pas changé la date de sortie de mon projet, qui comptait trop pour moi :  le onze du onze 2020, j’ai bel et bien sorti les deux premiers albums d’une série de onze. J’ai mis au monde mes chansons, tant pis si elles se mettent à voyager plus doucement… pourvu qu’elles voyagent longtemps ! :)))
 
Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars ?

Comme je l’expliquais précédemment, c’est plus compliqué, surtout quand on ne connaît rien à la technologie !  Je dois apprendre à rejoindre plus que jamais mon public par le biais des réseaux sociaux, apprendre à faire des entrevues par skype, zoom ou FaceTime, apprendre à regarder un écran d’ordinateur ou de téléphone au lieu de plein de regards émus, et m’habituer à performer devant des publics silencieux. Apprivoiser le virtuel, c’est tout un défi pour moi. Dur dur pour l’humour lol !
 
Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

C’est difficile pour tous les artistes d’être coupés de leurs revenus.  Plusieurs doivent trouver d’autres emplois pour survivre.  Ce n’est facile pour personne.  Personnellement, c’est évidemment insécurisant puisque j’avais beaucoup investi dans cet énorme projet (« Il était onze fois ») et je comptais bien entendu sur les revenus de la tournée pour la suite des choses. Je ne suis cependant pas à plaindre et plusieurs artistes se retrouvent dans des situations beaucoup plus précaires que la mienne.  Surtout que j’arrive à poursuivre mes activités et que mes albums sont bien accueillis par mon public fidèle.  
 
Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Elles sont nécessaires !  Heureusement qu’il y a cette aide.  Évidemment ce n’est jamais assez, mais je ne peux critiquer les décisions gouvernementales.  Je ne voudrais pas être dans les souliers de nos dirigeants.  Quel casse-tête !
Je ne suis pas politicienne, je souhaite le meilleur à tous et espère que les gouvernements seront sensibles aux besoins de tous.  Artistes, producteurs et diffuseurs de spectacles, restaurateurs…et tant d’autres...
 
Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Je m’arme de patience et d’espoir.  Pourvu que le vaccin qu’on nous promet soit efficace.  J’ose espérer que tout rentrera dans l’ordre le plus tôt possible.  En attendant, je continue de travailler pour faire en sorte que je puisse retrouver le public le plus tôt possible, comme c’est prévu à mon agenda !  Je ne me laisse pas arrêter par la peur du pire.  Je visualise du beau.  J’ai tellement hâte à ces retrouvailles !
 
Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

J’imagine qu’on en a encore pour un moment à devoir faire attention, ce qui changera évidemment un peu nos façons de faire, oui !  On prévoit plusieurs prochains spectacles avec distanciation et masques ; c’est un peu bizarre au début, mais c’est déjà mieux que de ne pas se voir du tout !  L’adrénaline et l’amour seront les mêmes !
 
Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui, j’espère qu’il en ressortira du bon, et qu’on retiendra les leçons apprises de force dans cette période sombre.  Espérons que ça aura servi à quelque chose de bien.
 
Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Quand on prend le temps de regarder très profondément à l’intérieur de soi, on trouve beaucoup plus de force que celle qu’on imaginait détenir.  La solitude imposée ne pourra jamais nous enlever ce cadeau qui dort à l’intérieur de nous tous, sans exception.  Il faut s’y accrocher !!!!  L’introspection est pleine de belles surprises ; on va rebondir bientôt, j’en suis persuadée !!  Et on va sans doute apprécier ce que la vie nous offre comme jamais !
 

SOPHIE LOUVET


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Bonjour ! Je suis attachée de presse freelance d’évènements & d’artistes depuis plus de 25 ans. En bref mon travail consiste à mettre en relation un artiste ou un évènement avec un média. Je suis particulièrement spécialisée dans la promotion d’artistes et festival de blues, mais ma compétence va au-delà depuis quelques années, et touche d'autres horizons tels que la world music et le jazz… Je vais de temps en temps sur le territoire de la chanson française, mais c’est assez rare .

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Alors comme tout le monde j’ai d'abord été assommée, n’y croyant pas... En fait je ne pensais pas cela possible... que tout d'un coup tout s’arrête. Je dois dire que le 14 Mars, j'étais au jazz club le Méridien pour un concert. Lorsque la directrice de l'hôtel Méridien est descendue nous voir en nous annonçant que l'hôtel fermait après le concert pour une durée indéterminée, je suis restée bouche bée.
Puis il a fallu réagir devant l'urgence des annulations ... Nous avons eu énormément de travail, de réunions "zoom" que nous avons tous découvert à ce moment-là... et je crois que ça nous a fait du bien de se dire que le monde continuait à tourner encore un peu... à échanger aussi.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

J'ai la très grande chance de collaborer avec de gros labels qui me fournissent du travail à l’année. Néanmoins, la grande majorité des événements pour lesquels je collabore l’été ont été annulés. Donc ce fut une période que je qualifierai de grandes vacances.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars ?

Je suis épatée par la création toujours aussi bouillonnante, même si l'on sent que les artistes commencent à s’épuiser de ne pas pouvoir s’exprimer sur scène. Je sens une très grande impatience, voire de temps en temps du découragement.
La période est extrêmement compliquée... et financièrement c'est une catastrophe pour une grande partie de cette profession.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Pour ma part, je me sens privilégiée, car j'ai du travail ; j'ai perdu en rémunération, mais je ne me sens pas malheureuse pour autant. Comme je le disais plus haut il y a tout de même une forte activité.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Je pense qu'on a beaucoup de chance, nous sommes très largement soutenus par l’état même si je crois que certaines mesures prises ont été excessives. Cependant, je suppose qu'elles étaient utiles... La première des actions serait de réouvrir les lieux !!!

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

C'est catastrophique pour les artistes musiciens dont la seule rémunération correcte provient des concerts…
 
Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Je pense que dès que tout cela va reprendre ça va exploser... il y avait déjà énormément d'évènements avant, mais alors après ça va être incroyable ! J'en suis sûre.
Moi j'ai déjà réservé des places pour un événement le 15 décembre et fêter dignement cette reprise !
Dans les règles strictes évidemment.
 
Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Évidemment... nos générations seront marquées par cet événement... comment ne pas l'être...
Même si le cerveau a la grande faculté d ‘effacer les vilaines choses.
 
Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

#FESTIVALS2021JYCROIS


PAUL MOULENES


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Je suis Directeur et programmateur de la salle de spectacle La Traverse (située à Cléon, à 20 km au Sud de Rouen) et de son festival « BLUES DE TRAVERSE » depuis janvier 2015. Le festival qui se déroule sur le mois de de novembre chaque année depuis 27 ans, a vu passer la quasi-totalité des grands artistes du Blues contemporain. Dans sa forme actuelle, en plus de la dizaine de concerts proposés dans la salle La Traverse, nous proposons des conférences, des expositions, des concerts en milieu scolaire, des concerts chez l’habitant et, en parallèle, une programmation de concerts OFF se développe dans les communes voisines, chez de partenaires culturels avec qui nous établissons une programmation de concerts au format plus réduit. 

Le reste de l’année, La Traverse accueille une programmation riche et diversifiée avec un accent mis sur ce que nous appelons les musiques de caractère : le Blues bien sûr, mais aussi toutes les musiques afro-américaines du début du 20ème siècle et celles qui en ont directement tiré leurs influences : soul, rock, hard-rock, etc. Le printemps est ainsi parsemé de notre programmation intitulée « Blues from Mars »
Nous accueillons aussi régulièrement des concerts de Rap et de Reggae, des spectacles de danse-hip-hop et toutes les expressions artistiques liées aux cultures urbaines, avec un souci d’ouverture sur les pratiques de la jeunesse de notre territoire.
Enfin, la Traverse est un lieu de transmission de culture au sens large, et du spectacle vivant en particulier, puisque nous avons une programmation pluridisciplinaire (théâtre, musique, danse, marionnettes, etc.) proposée aux élèves des établissements scolaires du territoire. Nous organisons aussi de nombreuses actions culturelles destinées à sensibiliser les publics à travers les pratiques artistiques et la découverte de spectacles et de concerts.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Le premier confinement nous est vraiment tombé dessus par surprise, sans que personne n’ait rien vu venir. La veille de sa mise en place, nous préparions le plateau pour accueillir une soirée avec 3 superbes guitaristes : Patrick Rondat, Pat O’May et Pat Mc Manus et tout d’un coup, tout s’est arrêté.
Alors pour rester actif et garder un lien avec notre public, nous avons puisé dans nos archives pour publier chaque jour deux vidéos tirées d’un concert qui avait eu lieu sur notre scène. Cela n’a pas remplacé le contact avec les artistes et le public, mais ça nous a permis de patienter et de préparer la suite.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Pendant le confinement, nous avons pris du temps pour réfléchir et penser à ce que cette crise sanitaire aller créer comme séisme sur nos professions. Nous avons surtout pensé comment nous allions pouvoir retrouver le plaisir d’entendre de la musique live. Aussi, dès le début du déconfinement, nous avons travaillé à un projet un peu fou de concert en plein air avec les spectateurs dans leur voiture : le Drive-In Rock’n’roll show.
Dans l’idée de revivre l’ambiance des soirées en Drive-In de l’Amérique des années 1950, celle qui a vu naître le rock’n’roll, nous avons proposé, sur le parking d’une zone commerciale, un concert de Manu Lanvin & the Devils Blues (avec Hot Slap en 1ère partie). Pour parfaire le décor, des food-truck proposaient burgers et boissons que des serveuses en roller allaient porter aux fenêtres des véhicules des spectateurs. Une scène des écrans géants et une fréquence radio réservée pour l’occasion permettait à chacun de voir le concert dans de très bonnes conditions.
 Pour vous faire une idée, n’hésitez pas à regarder cette courte vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=XeDrv7i1XcU
Pendant l’été, nous avons surtout mis l’accent sur les pratiques artistiques en lien avec la jeunesse qui avait beaucoup souffert de la situation.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

L’industrie musicale, prise au sens large, souffre terriblement depuis le début de cette crise. Les tournées, les sorties d’album, tout est bouleversé et on ne peut pas encore savoir comment nous ressortirons de cette période. Le public sera-t-il au rendez-vous ? N’y aura-t-il pas un embouteillage de sorties d’album et de nouveaux projets ? On voit déjà poindre les difficultés des tournées reportées qui se confrontent avec les nouvelles programmations, et on ne voit pas encore comment cette industrie se portera après tout cela…

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

On voit déjà des prestataires qui ont dû arrêter leurs activités et on sait que d’autres vont disparaître aussi. Pour les artistes, ceux qui ont le statut d’intermittents ont un sursis, pour les autres, c’est la panique…
Me concernant, j’ai la chance de diriger une structure dont le fonctionnement est en partie assuré par les subventions de la ville de Cléon, du Département de Seine-Maritime et de la Région Normandie. Entre le chômage partiel, les aides spécifiques sous forme d’exonération de l’URSSAF et ces subventions, nous avons pu maintenir la rémunération de l’équipe permanente (8 personnes) pendant toute cette année.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Elles étaient indispensables et ont permis de tenir pendant cette crise, mais c’est surtout pour les mois et années à venir que je suis inquiet. Il va y avoir besoin de financements massifs pour accompagner le redémarrage.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

La musique live avec du public debout a été une des premières à s’arrêter et fera partie des dernières activités à reprendre mais je fais partie de ceux qui croient qu’on peut vivre la musique et les concerts autrement, en attendant la fin de cette crise.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Nous apprenons à vivre avec l’incertitude, toute notre façon de travailler est impactée, du télétravail de l’équipe jusqu’à l’impossibilité des tournées internationales, en passant par le risque permanent de voir voler en éclat tout ce que nous mettons en œuvre. Nous inventons, au fur et à mesure que nous avançons, des nouveaux rapports entre artistes, organisateurs et spectateurs, avec forcément quelques tâtonnements et hésitations.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Nous connaîtrons forcément un "après" Covid 19 qui ne ressemblera pas à ce que nous avons connu avant, mais personne ne peut dire aujourd’hui à quoi le monde d’après ressemblera.

10 Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Restons optimistes et soyons toujours curieux et ouverts pour soutenir la création artistique et musicale !


AURELIE ROQUET


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Bien sûr ! A la fin de mes études, j’œuvrais activement pour une asso qui organisait des festivals dans les environs de Nantes, tout en gérant une petite boîte de formation et de conseil juridique aux administrations.
Je gagnais bien ma vie, mais je m’ennuyais ferme, je n’attendais que le moment de pouvoir repartir avec un groupe ou un autre en tournée.
J’ai donc arrêté mon boulot de juriste, et crée il y a 10 ans On the Road Again, une entreprise de tournées spécialisée dans les musiques afro-américaines : blues, soul, funk…


Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Sur un plan personnel, on n’est pas à plaindre, on vit à la campagne dans une maison assez grande pour ne pas se marcher dessus, et on a un chien qui était ravi de faire de grandes ballades. Il a fallu quelques jours pour prendre des repères, s’organiser avec l’école à la maison, mais ça a aussi permis de ralentir le rythme, de passer plus de temps en famille et moins d’heures dans le bureau.
Sachant qu’une petite journée calme, ça reste quand même 7/8 heures de travail pour un tourneur indépendant, au lieu de dix à douze...
Professionnellement parlant, par contre, ce n’était pas super, tu t’en doutes !
Évidemment, comme pour la plupart des pros, ça a été compliqué et angoissant de reporter et annuler les concerts, devoir relancer tantôt le comptable tantôt la banque pour avancer sur les questions de trésorerie, se débrouiller avec les infos et contre ordres sur les aides, etc.
Dans notre malheur, on a quand même eu globalement la chance que nos salles et festivals partenaires se soient montrés aussi fiables et solidaires que d’habitude, cela nous a permis de reporter la grande majorité de nos dates, au moins le travail de booking n’a pas été complètement perdu.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Comme on travaille majoritairement avec des festivals, dès le premier jour, on a repoussé presque tous les concerts d’un an.
J’avais établi à la fin du mois de mars un prévisionnel financier avec une reprise en été, et non mi-avril ou début mai comme beaucoup de « grosses prod » et même une partie de mon staff l’espéraient.
Le déconfinement en mai n’a pas permis la reprise des concerts, en revanche, on a pu poser quelques dates nouvelles pour l’automne et pour 2021, presque toutes pour remplacer les artistes américains toujours absents du paysage.
On a pu faire deux concerts en août, ce qui nous a réellement fait du bien au moral.
La rentrée de septembre a été par contre très dure à vivre.
On a remis tout le monde au travail : les musiciens en répétition, l’équipe de production et d’administration... Sans même savoir si les concerts pourraient avoir lieu ou non quelques semaines plus tard, puisqu’on parlait de 2e vague déjà début septembre.
Dans le même temps, il fallait quand même être présent sur le booking pour ne pas prendre de retard sur la saison culturelle suivante.
Au final, on s’est épuisé pendant deux mois à mettre en place des plans, et même des plans B ou C pour l’automne, et voir tout tomber à l’eau fin octobre avec l’annonce du reconfinement.
Même si on s’y attendait, ça a été un mélange de tristesse, d’épuisement, d’agacement, et aussi, il faut avouer, une pointe de soulagement de ne plus avoir à travailler dans le vide.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

On travaille avec des structures organisatrices très différentes, du centre culturel au grand festival, en passant par des associations locales gérées par des bénévoles et des services culturels de mairie.
Tout est donc en contraste, c’est le grand écart entre ceux qui sont aux abonnés absents, placés en chômage partiel pour beaucoup, et ceux qui essaient à tout prix de maintenir un lien avec les artistes et le public avec des actions atypiques.
En temps normal, on doit déjà s’adapter au fonctionnement de chacun, dans le cas présent, c’est encore plus vrai.
Ce virus aura aussi au moins eu le mérite de nous permettre de mieux communiquer avec certains responsables de salles ou de festivals, mais aussi avec des confrères producteurs, grands et petits. J’espère que ces échanges constructifs continueront.
La problématique de l’accès au crédit pour une entreprise de spectacle, par exemple, est une difficulté un peu taboue dont personne ne parlait avant mars 2020, et qui s’avère être un obstacle majeur récurrent au développement des entreprises culturelles. Quand tu apprends qu’une prod qui fait des dizaines de millions de chiffre d’affaires annuel n’a jamais pu obtenir le moindre prêt bancaire en 20 ou 25 ans, tu te sens moins seul !
Par contre, évidemment, tout n’est pas rose non plus. Certains producteurs qui monopolisent pas mal les médias pour se plaindre de la situation malgré toutes les aides financières reçues, envoient en parallèle leurs bookers vendre des tournées à moitié prix à des salles qu’ils jugent habituellement trop petites pour les intéresser…

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touchée ?

Oui, il va y avoir des dégâts, certaines prod ne survivront pas à une année blanche, surtout celles dont la trésorerie était déjà fragile avant le cataclysme. Certains dirigeants bénévoles, ou professionnels indépendants n’ont pas les outils ni le soutien pour demander les aides auxquelles ils ont droit, cela va donc aboutir à des radiations et des licenciements, fatalement, comme dans tous les secteurs économiques.
On travaille avec des intermittents, j’ai donc mis en place le chômage partiel dès que ça a été possible pour eux au printemps, afin de pouvoir garantir des heures à ceux qui le souhaitaient, pour les projets de tournée sur lesquelles ils auraient dû travailler.
Malheureusement, le système du Pôle Emploi est tel que les heures d’activité partielle seront comptabilisées avec un brut à zéro, autrement dit le renouvellement de l’intermittence se fera, mais sur une base minimum. Pour beaucoup, ça va donc être un cadeau empoisonné, et on regrette presque d’avoir voulu bien faire.
Et je ne parle même pas des indépendants, qui n’ont pas la protection du chômage partiel, ni du chômage tout court, et qui se retrouvent sans boulot depuis des mois, je pense aux attachés de presse, graphistes, et toutes ces professions qui œuvrent autour du spectacle.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Je travaille beaucoup avec des artistes américains et britanniques, je me rends donc bien compte à quel point on est aidé en France par rapport à certains pays.
La plupart des artistes américains ont reçu un chèque de 1200 dollars en tout et pour tout depuis le mois de mars, des appels aux dons ont été faits pour Lurrie Bell, Eric Gales, et tellement d’autres qui vivent quasi uniquement des concerts.
Des musiciens britanniques avec qui on travaille ont pris un boulot de livreur pour payer leurs factures.
Alors, on peut râler comme tout bon français, mais il faut quand même reconnaître que les aides aux entreprises ont été mises en place de façon très rapide et surtout efficace.
Pour les aides spécifiques à la culture, c’est autre chose, en effet. La procédure pour bénéficier des fonds du Centre National de la Musiques – les fameux 200 millions pour la musique – est tellement complexe et paperassière que même des grandes structures y ont renoncé...
Pour le moment, pour une structure « légère » comme la mienne, c’est-à-dire sans charges fixes lourdes en dehors des salaires, les aides reçues sont suffisantes. Je dis bien « pour le moment ».
Ma crainte principale, c’est surtout que les aides s’arrêtent aussitôt que la reprise aura été annoncée.
On ne pourra pas reprendre les tournées du jour au lendemain sur un coup de sifflet, ça je crois que toutes les boîtes de prod, grandes ou petites, s’accordent là-dessus. La reprise va nécessiter une trésorerie solide pour refaire des avances de frais de voyage et de cachets, sans pour autant pouvoir compter sur des acomptes, soit qu’ils auront déjà été versés l’an dernier pour les concerts reportés, soit que les structures organisatrices ne pourront ou ne voudront pas les verser, de peur que tout s’arrête à nouveau brutalement.
Il y aurait donc besoin a minima de prolonger le fonds de solidarité, et/ou de forcer les banques à accorder plus facilement des prêts garantis, au moins jusqu’à l’été prochain, si on ne subit pas une 3e vague au printemps...

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Il a été précisé que les concerts pourraient reprendre au 15 décembre 2020 si la situation sanitaire le permet.
Je crois que le souci des gouvernants était surtout de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, mais tout en sachant pertinemment que la plupart des spectacles ne pourrait pas réellement reprendre avant début 2021.
Qui dans le spectacle vivant privé va se risquer à financer des répétitions et ouvrir une billetterie pour remplir en moins d’un mois une jauge qui ne permet de toute façon pas de rentrer dans ses frais ?
Des services culturels de mairie ont déjà annoncé la fermeture de salles municipales et l’annulation de spectacles jusqu’en mars 2021, fin de la période d’état d’urgence sanitaire.
Il y aura toujours des acharnés pour proposer des concerts en jauge ultra réduite, ou bien filmés sans public et diffusés en ligne, et heureusement qu’il y a des pros qui trouvent encore l’énergie pour avancer, mais on a vécu une année épuisante et traumatisante, et la tendance générale semble plutôt de fermer boutique pour reprendre des forces et repartir en début d’année prochaine dans de meilleures conditions.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

L’année 2021 va être compliquée, c’est le moins qu’on puisse dire.
Si elles peuvent avoir lieu, on s’attend à des tournées « gruyère », c’est-à-dire avec beaucoup de jours off entre les concerts, donc des coûts logistiques augmentés, car tout le monde va vouloir maintenir ses dates coûte que coûte pour ne pas perdre de chiffre d’affaires. L’offre artistique risque donc d’exploser pour les programmateurs, en tout cas pour les rares qui auront encore des concerts à programmer.
Si on a reporté 75 % de nos concerts, ça veut aussi dire que la programmation des salles et des festivals est faite à 75 % au moins, ça laissera peu de place à de nouvelles tournées avant 2022.
On a un beau catalogue d’artistes français et européens de très haut niveau, mais beaucoup de programmateurs dans notre circuit attendent le retour des artistes américains.
C’est dommage, mais je ne pense pas que la remise en question sera possible ou suffisante, en tout cas pas dans notre marché de niche.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Je n’en suis pas certaine, en tout cas dans un avenir proche, peut-être verra-t-on un peu de changement à la marge, mais je crois que la plupart des pros attend juste le retour « à la normale », donc à l’avant covid.
Je sais que certains grands groupes s’orientent vers une normalisation du live stream payant pour leurs têtes d’affiche, si c’est ça la prochaine évolution du spectacle vivant, les boîtes de prod à taille humaine vont vite être dépassées, mais c’est aussi la mort assurée des festivals.
Si c’est l’après-covid qui nous attend, ça va être bien triste...

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

J’aimerais juste que les gens continuent à écouter de la musique, même en streaming, à offrir des billets de spectacle pour Noël, à partager leurs vidéos préférées sur les réseaux… tout ce qui peut permettre aux artistes indépendants d’exister et de gagner leur vie grâce à leur talent et à leur persévérance.
Il ne tient qu’à nous de les soutenir et faire en sorte que la culture survive à cette période.



PIERRE TERRASSON

Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?
Pierre Terrasson, 40 ans de bons et loyaux services : j'ai démarré en 1978 1980 en faisant des photos de Gainsbourg, Daniel Darc, Talking Head… J'ai travaillé dans la presse musicale, la presse rock, et la grande presse, puis je suis devenu le photographe attitré de Vanessa Paradis et de Bruel.
Puis j'ai fait un tas de trucs, des mises en scène pour des magazines comme QUO qui faisait des thématiques proches de la pub, de la mode masculine, des clips aussi. Et maintenant je suis plus axé vers des expos parce qu'il y a beaucoup moins de production et je me suis un peu lassé. Je ne fais quasiment plus que des expos et des bouquins. J'ai fait 14 bouquins jusqu'à maintenant plus d'autres en participation.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Plutôt mieux que celui-là en fait, tout était arrêté, il faisait beau, j'ai un petit atelier avec un petit jardinet je me suis mis à faire autre chose… J'ai fait les beaux-arts à l'origine, donc je me suis remis à faire des choses manuelles comme de la fresque, de la mosaïque, de la peinture… j'ai recyclé mon passé, j'ai fait pas mal de collages à partir de photos à moi : par exemple j'ai pris une bâche des Clash que j'ai tendu sur un châssis de peinture puis que j'ai taggé, et puis j'ai fait pareil avec Tom Waits, j'ai projeté des confettis sur une photo ou lui lançait des confettis, j'ai recyclé des trucs de Gainsbourg évidemment, j'ai fait des collages sur du papier peint que j'avais arraché dans les logements de la cité des 4000 à La Courneuve avant que cela soit détruit…J'étais plus actif pendant le 1er confinement que maintenant, là mon atelier à Aubervilliers est tellement plein que je peux plus bosser devant, c'est plus qu'un stock de photos, de tirage d'expo… Des trucs que j'exposerai un de ces jours.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Tu sais moi je suis déconnecté de ça, tout ce qui est grand concert, grandes salles j'y met plus les pieds. Ça m'emmerde c'est un peu le parcours du combattant, j'ai fait beaucoup de concerts en touriste ou en photographe et aujourd'hui je suis beaucoup plus proche de gens qui font des petites dates dans des bistrots ou l'accueil est plus sympa que des files d'attente à Bercy, moi ça m'intéresse pas.
A part l'exception, j'étais allé voir King Crimson à Pleyel et à l'Olympia car je suis très fan, et c'est énorme, 3 batteurs en devant de scène c'est une tuerie. J'ai toujours aimé la musique progressive, les premiers Pink Floyd, Soft Machine, tous ces trucs de vieux planant quoi ...

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Je crois qu'elle ne fonctionne pas du tout…. Quelle activité musicale ? Même le back catalogue est moins actif, je travaille uniquement avec les majors, et il n'y a aucune création depuis longtemps, plus de 20 ans déjà. Je me sens très déconnecté de tout ça, cette nouvelle génération, je ne vais pas tellement vers eux quoi. C'est pas sympa, je suis pas un mec sympa (rires)...
Non je fais beaucoup de petites prod pour des gens qui sont complètement inconnus. Le problème, c'est que le public ne voit pas les photos car les disques ne sortent pas, ça met des années pour sortir y a pas de promo derrière, personne n'en sait rien et c'est dommage. L'image, j'ai un peu levé le pied, c'est un peu éreintant.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Personnellement je ne suis pas touché car j'ai des archives qui sont incontournables, donc je ne suis pas pauvre quoi. Tant que l'édition fonctionne encore... Je touche les collectionneurs donc je peux me permettre de leur vendre des photos, sinon au niveau du papier pur c'est terrible, la presse est complétement inexistante, je reçois des relevés de piges d'agences qui tournent des fois à 50 centimes une utilisation Télé quoi... Les mecs ils ont le courage de t'envoyer ça, 8 parutions 8 utilisations d'images en un mois pour 50 euros... J'ai la chance avec ce que j'ai fait d'être un peu incontournable en ce qui concerne Gainsbourg, Jagger, Bowie par exemple, donc je ne suis pas malheureux par rapport au jeune qui commence la photo maintenant… J'ai cette chance d'avoir un passé important et a priori qui restera.
Maintenant les mecs qui font ce boulot aujourd'hui, ils n'ont pas la matière déjà, et ils n'ont pas les supports... On ne leur facilite pas la vie, si j'avais 20 ou 30 balais maintenant je ne démarrerais pas une carrière avec ça, et je croise les doigts pour eux. J'ai fait ce boulot par soif de liberté, dans les années 80. Ça a été un peu tendu après, mais à l'époque si tu produisais quelque chose tu le vendais, c'était énorme et c'était une chance inouïe.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Quel quoi ... aide ? Euh je ne suis pas au courant ... (rires). Le gouvernement c'est Bachelot je crois hein c'est ça (rires) ? Des gens que tu ne vois jamais nulle part quoi. Tu les vois dans leur cercle à eux et ça s'arrête là... Pour te donner un peu une idée du rapport à la culture et du rapport à la photo rock et musicale, c'est quelque chose que les gens ne connaissent pas. Je suis à Aubervilliers depuis 40 ans et je n'ai jamais fait une expo à Aubervilliers par exemple. C'est particulier ce style de photos, de façon générale ça a toujours été considéré comme un boulot pas sérieux. J'ai toujours senti que je ne faisais partie de rien, quelque part ça me va mais ça me fait des fois de la peine quoi. On ne t'intègre pas dans ce milieu de la photo, c'est pas assez intellectuel, t'es pas à Arles tous les ans. C'est vraiment pas un truc reconnu la photo de rock, c'est un petit milieu et puis c'est un peu considéré comme un boulot de groupie...

Dans les années 80, les gens ne comprenaient pas que je puisse passe de Julien Clerc à The Cure, j'ai fait 10 ans de Hard j'ai fait Motörhead à l'Hammersmith en 80, plein de trucs comme ça, je savais pas ce que je fabriquais mais j'y allais quoi...
A l'époque je passais mon temps chez les kiosquiers, j'adorais ça, j'allais prendre un café, j'achetais la presse et je regardais si j'avais des photos dedans, c'était bandant... Je me rappelle quand j'étais revenu de Londres 82 83 j'avais fait des photos des Cure en studio pour leur album "The top" j'avais déposé les tirages à Libé et le lendemain je vais chez les kiosquiers et je ne m'y attendais pas, j'ai fait la couv... Une photo rare de Cure et Bayon était complétement dingue des Cure. A l'époque on proposait ses photos au journaliste directement, ça lui plaisait ou pas.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Oui c'est terrible d'aller voir des concerts debout sur une croix par terre c'est pas très bandant. Je suis surtout triste pour les indépendants, tous ces gens qui sont en stand by.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

De mon côté je me suis déjà organisé dans ce sens-là. Je sais qu'il faut que je n'attende rien quasiment de personne. D'un autre côté, je ne suis pas à plaindre, je ne suis pas malheureux. Au niveau économique, il y a déjà pas mal de trucs qui s'organisent différemment. Les labos qui sont fermés actuellement essaient de trouver une autre économie en faisant de la vente en ligne de tas de photographes. Ils sont en train de monter un site qui va voir le jour en fin d'année. Le milieu de la photo est en train de s'organiser différemment, c'est plutôt bien. Tout le monde est dans la même galère. Avant ce qui était important pour moi c'était de faire de l'image, aujourd'hui je reviens un peu sur le passé, j'ai déterré des photos de la route 66 que J'ai traversé dans les années 90. J'ai fait un tas de photo panoramiques. A l'époque je survolais mes cliches sans vraiment les assimiler, aujourd'hui je me replonge dedans et je commence à les digérer (rires). La période COVID m'a donné l'envie de ressortir tout ça et de les retravailler différemment. J'ai toujours été assez autonome.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui c'est clair

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Ça risque d'être un peu banal ... Schématiser les choses ... Rester soudés, je pense que tout le monde l'a compris... Continuer de croire aux choses sans en attendre grand-chose.

 

DIMITRI VASSILIU


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Je suis concepteur lumière depuis 25 ans.
J’ai eu la chance de commencer avec des artistes en début de carrière Zazie, Obispo, Calogero,
ce qui m’a permis de travailler vite sur des spectacles différents, autant artistiquement que techniquement.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Je l’ai vécu très mal, j’étais sur la route. J’ai monté trois spectacles qui venaient de partir sur les routes et chacunes des tournées n’a fait que trois ou quatre shows, quelques mois pour les monter et donc une grande tristesse de devoir s’arrêter en plein élan.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?


Longue période d’hésitation pour les producteurs, les artistes et les techniciens, nous ne savions plus ce que nous devions faire, nous avons monté plein de projets et nous avons tous travaillé énormément pour essayer de créer des choses qui n’ont finalement pas eu lieu.

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Plus rien, tous s’annule ou se reporte au fur et à mesure. Plus personne ne veut perdre d’argent et d’énergie, toutes les tentatives ont échoué, toutes les salles ont travaillé à des solutions qui finalement n’ont servi à rien. Beaucoup de déception. Restent les concerts en streaming, une bonne solution à très court termes ...

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon dont tu as été touché ?

Pour moi 8 mois sans aucune aide. Toutes les économies y passent, on garde espoir. Beaucoup de dépression autour de moi, beaucoup de techniciens et techniciennes  seules avec leurs enfants qui n’ont plus ou très peu de ressources, et un autre problème qui est l’habitude de bouger, l’habitude d’être toujours sur la route, l’habitude pour nos femmes, nos enfants de nous voir que quelques jours par mois. C’est compliqué pour les couples, pour les enfants, pour nous.

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ?

J’ai peur que l’argent ne soit pas redistribué équitablement aux prestataires multiples, aux techniciens à tous métiers, aux non intermittents, certains vont souffrir, d’autres vont être sauvés. Mais là, je peux pas vraiment savoir, malheureusement, je ne suis pas assez renseigné et je suis pas assez dans le business pour savoir ce qu’il se passe vraiment.

Les aides apportées à la culture sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Je crois que beaucoup d’entre nous préféreraient travailler qu’être aidé. Si on pouvait choisir, beaucoup préféraient y passer à cause du Covid que de la dépression qui ronge la plupart d’entre nous.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Je suis désarmé, les théâtres et les cinémas sont près à ouvrir. On peut faire la queue devant des boutiques, dans la rue, mais pas devant un théâtre.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Pas de nouvelles façons de travailler, juste des budgets et des salaires à la baisse.
De véritables impasses artistiques à venir.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui, bien sûr.

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

J’aimerais que le gouvernement arrête de nous traiter de « non-essentiel », ce manque de respect nous énerve, c’est comme si moi, je me permettais de dire d’eux que ce sont des fils à papa incultes et déshumanisés.

 

PIERRE VEILLET


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Je suis éditeur de trois magazines depuis presque dix ans : MyRock, Plugged et Reggae Vibes Hi Hop.
Auparavant, j’étais rédacteur en chef ou éditeur délégué de magazines musicaux (Rock Sound, Groove, Trax, Ragga, Hard N4 Heavy, World, Celtic, Classica… puis Rock One, Rap Mag et World Sound) depuis 1992.
En outre, je fais de la photo portrait et live depuis 2003.

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?
Comme un choc émotionnel. L’impression d’affronter un mur économique, une étape sanitaire bien insaisissable. Plus de concerts, plus de festivals, moins de sorties de disques, des magazines amis qui s’arrêtent ou qui ralentissent leurs sorties : pas facile pour évoluer avec toutes ces incertitudes.

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

On a toujours continué de faire nos magazines, les phoners, boomers et autres supers (il faut bien les nommer !) ont remplacés petit à petit les interviews en face to face, et on a remisé à plus tard les nouvelles sessions photos pour nos propres archives et documents fournis par les labels. Pour résumer, en termes de production de reportage en présentiel, entre juin et septembre, on a pu faire l’équivalent de ce qu’on faisait en deux semaines avant la pandémie. Un séisme dans nos vies !

Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars?

Comme elle peut. Pas vraiment en fait. Les tourneurs et festivals sont à l’arrêt et encore en attente de bonnes nouvelles pour 2021 (et sans doute parfois 2022…). Les labels ont sérieusement diminué leurs sorties, surtout que dès octobre la plupart des disquaires ont été obligés de fermer. Du coup, notre CA pub musique a fondu comme neige au soleil.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

On n’a pas encore un bilan de tout ça, vu que la Covid est encore bien parmi nous. On compte les confinements comme autant de nuages sombres pour l’avenir de nos métiers visiblement non-essentiels…

Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes ? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

La plupart sont bienvenues et nécessaires, notamment pour les intermittents. Reste qu’il y aura toujours des trous dans la raquette et que certains d’entre nous demandent juste à travailler, sans forcément quémander de l’argent public, et peser un peu plus sur les générations futures.
La culture, c’est ce qu’on lègue. Inutile de tergiverser. Il faut l’aider. Notamment, ça commence par ouvrir vite les lieux de concerts et spectacles avec des conditions sanitaires strictes mais compatibles avec la gestion de ce genre d’événement. Pour les gros événements (genre festivals), sans doute les assurances et gros managements vont demander une attestation vaccinale récente (comme cela se fait dans certaines compagnies aériennes…). En dehors de la légalité de la démarche, le public sera-t-il prêt à cela ? Bref, 2021 ne va pas être simple.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Continuer d’acheter des disques et des magazines dans les petits commerces. Quant aux sorties, juste prendre son mal en patience et bien se préparer à aborder 2021 avec La Covid toujours là et espérer 2022 sans pandémie.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

On pressent pas mal de sorties de disques (vu que les artistes sont restés confinés…), en attendant le retour des tournées et festivals. Les choses vont sans doute s’améliorer, 2020 ayant été terrible, on peut imaginer une voie de sortie.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Oui un peu comme il y a eu un après les attentats 2015, même s’il convient de ne pas mélanger les deux chocs. C’est en tout cas la première crise dans l'ère du digital. Et, pour l’instant, le digital semble l’emporter sur l’ancienne économie. Ça donne à réfléchir sur la suite…

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Juste se dire qu’on va s’en sortir mais que ce sera sans doute plus compliqué que prévu. Et que l’imprévu reste une valeur très humaine !


ROGER WESSIER


Tout d'abord peux-tu nous présenter un peu ton travail et nous dire quelques mots sur toi ?

Bonjour, je me nomme Roger Wessier, 56 ans, attaché de presse au sein de Replica Promotion depuis 2004. Depuis les années 80, j'évolue dans le milieu musical et me suis essayé à quelques postes au sein de ce milieu musical (musicien, manager, organisateur de concerts, régisseur, tourmanager...)

Au mois de mars, un premier confinement endort la France et le milieu musical : comment as-tu vécu ce 1er confinement ?

Comme un immeuble qui me tombe sur la tête mais comme à tout le monde sur terre. Coup de massue passé, il a fallu s'adapter, dans le cadre de mon travail d'attaché de presse, des albums devaient sortir, on a repensé aux venues promo en les transformant en interviews phoners, skype, ceci pour ne pas perdre trop la dynamique. On a toujours continué à envoyer des news sur nos artistes même si des labels nous ont stoppé le boulot et que plein d'artistes ont décalé leur sortie d'albums

Puis est arrivée la période de déconfinement en mai, avec quand même un peu (mais quasiment rien pour certains) d'événements musicaux comment appréhendais-tu ces moments ? As-tu pu replanifier / retravailler sur tes projets ?

Notre partie de la comm sur les concerts, évènements, festivals a été tout simplement stoppée, dates repoussées, annulation pas le choix là-dessus, le seul concert où on a communiqué a été le concert de TOYBLOID en septembre au Trabendo (en extérieur) tout le reste a été annulé.
 
Comment fonctionne à ton niveau l’industrie musicale depuis l’arrivée de la Covid 19 mi-mars ?

Au ralenti forcé malheureusement… Les gros groupes tireront leur épingle du jeu, je pense au nouvel album de AC/DC qui a priori marche fort malgré le marasme ambiant et avec les magasins qui sont restés fermés plusieurs semaines, ça n'a pas aidé, peut être qu'avec la réouverture, les gens vont se rattraper en consommant plus de musique.

Depuis le début de cette épidémie, beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, quelles sont ou quelles seront les conséquences dans le milieu artistique ? Peux-tu nous dire de quelle façon tu as été touché ?

Au début du confinement, on a perdu un label et un autre qui nous a stoppé pendant 3 mois.  Beaucoup de groupes qui font appel à nous ont aussi décalé leur sortie (des groupes nous sollicitent sans passer par un label).
Je pense que malheureusement beaucoup de groupes vont stopper, certains n'ont que la scène pour rentrer de l'argent et si dans ces groupes, les musiciens n'ont pas le statut d'intermittents du spectacle (et il y en a beaucoup), ils ont dû retrouver un job et/ou vont changer de branche (enfin ils vont essayer car dans plein d'autres secteurs c'est terrible aussi : je pense aux loueurs de véhicules, tourbus, backline ( instruments, amplis etc ) , restos, bars, le secteur du tourisme, de l'hôtellerie  etc etc..
 
Que penses-tu des mesures gouvernementales mises en place pour aider le monde de la culture ? Les aides apportées sont-elles suffisantes? Quelles seraient selon toi les actions à développer en priorité ?

Je pense qu'il n'y a pas eu d'aides "spécifiques" pour le monde de la culture, à part les intermittents du spectacle qui ont tous droit à des allocations pôle emploi (prolongées jusqu'à août 2021) et que leurs dossiers "en cours pour renouveler leurs droits ont été gelés et prolongés ". Après les aides sont rentrées dans des cases, salarié = chômage partiel, télétravail…

Certaines aides dans des cadres précis ont été mises en place (chômage partiel, crédits PGE) mais beaucoup ont été oubliés en chemin, attachés de presse indépendants, gérants de structure qui eux n'ont rien eu ou pas grand-chose, pour les salles de concerts, il me semble aussi que l'aide n'a pas été au rendez-vous. Une aide pour garder les structures en place et n'importe quel lieu (appartements, salles, bars, restos etc... coutent cher jour par jour ), la crise économique qui est en train de s'abattre va être terrible. Beaucoup vont rester sur le carreau c'est sûr et certain.
Moi j'aurais fait (sur présentation des bilans bien sûr) :
Si on te force à fermer : 1, tu mets tes salariés en chômage partiel d'abord et ensuite 2, tous tes autres couts auraient dû être pris en charge, valables pour plein de boites : restos, bars, gites, commerces, salles, théâtre, salle sport etc... cela aurait contenté tout le monde mais non, chaque secteur différent, tout cela pour éviter de trop dépenser de l'argent du pays, ils vont voir combien ça va couter dans le futur avec l'arrêt, les dépôts de bilans à la pelle qui vont arriver.
 
Aujourd'hui, nous sommes à nouveau confinés, on commence à parler doucement de la réouverture des disquaires, des cinémas, des théâtres, mais toujours rien au niveau des concerts... Comment réagis-tu face à cela ?

Oui, réouverture mais avec des consignes sanitaires renforcées : il est impossible de rouvrir aux concerts, il faudrait diviser par 24 la capacité des salles, avant tu pouvais mettre 3 personnes au mètre carré, maintenant 1 personne pour 8 mètres carrés, IMPOSSIBLE, les coûts sont trop énormes pour les organisateurs, salles, discothèques malheureusement. Je pense que ça pourrait reprendre en milieu d'année 2021, mais à voir si le vaccin va être efficace.

Comment envisages-tu l’avenir artistique pour 2021 : penses-tu que nous aurons tous une nouvelle façon de travailler ?

Je pense que oui évidemment, cette crise sanitaire va engendrer des profonds changements sociaux, de relations entre les hommes et malheureusement on va donc ensuite devoir suivre des protocoles stricts, on est déjà sous l'eau entre les lois, la paperasse, ça va être encore plus contraignant je pense.

Selon toi, y aura-t-il un "avant" et un "après" Covid 19 ?

Sans aucun doute oui. Crise économique qui va perdurer et s'ajouter à cette crise sanitaire, et pour beaucoup de gens ça va être compliqué, pour les jeunes qui arrivent maintenant sur le marché de l'emploi, ça va être très chaud pour eux.

Si tu avais un mot, un message à faire passer ?

Faut garder la foi, cette vie vaut d'être vécue et après la tempête il y aura l'accalmie.


Thierry Cattier