jeudi 29 juin 2023

SWARM (Antoine Chapet - Guitare) // INTERVIEW // Mad In France - Mai 2023.





Vous venez d'Antibes Pouvez vous nous présenter le Groupe ?

Antoine Chapet. Je suis Antoine guitariste du groupe SWARM. J'ai monté le groupe il y a une quinzaine d'années. A chaque fois qu'on me le demande, je ne me souviens plus très bien mais je pense que c'était en 2010. On va dire que la version actuelle du groupe c'est 2015 date à laquelle on a commencé à faire des concerts. Remi est arrivé en 2017. C'est le dernier membre de l'époque. Matt, ça fait un bon moment qu'il est dans le groupe. C'est son deuxième enregistrement. Florent est arrivé pour l'enregistrement du nouvel album et notre batteur est celui qui était sur le EP mais il a eu un enfant. Du coup il a quitté le groupe et c'est un nouveau batteur qui l'a remplacé.

D'où vient l'idée du nom du Groupe"SWARM"?
Antoine. SWARM c'est un essaim en anglais. L'idée avait un côté un peu fédérateur Je trouvais que ça sonnait bien, déjà, et j'aimais l'idée de penser et de se dire qu'on est une équipe soudée. Donc, c'est venu un peu de là.

Comment définiriez vous votre music ?
Antoine. La base du groupe c'est du Groove Métal, du Groove Thrash, tout ce qui est Pantera, Machine Head, Lamb Of God. Ce sont vraiment mes influences principales de l'époque. Après, on a porté des trucs avec les années. Pas mal de Hardcore aussi. Les gens nous le font remarquer. Après chacun apporte ses influences . Donc on va dire que la base du groupe, c'est Groove Métal, Groove Thrash et après on brode autour pour essayer de varier un peu musicalement autant que faire se peut.

Comment créez-vous vos compositions ?

Antoine. La plupart des titres, c'est plutôt séparément. Matt ou moi, on va composer un truc. On va composer sur Mao, faire une batterie et après on va se retrouver en studio, en local de répétition. En général, pour les batteries on envoie deux versions. Une version avec batterie, une autre sans batterie comme ça le batteur écoute d'abord la version sans batterie et peut ainsi se faire son idée et après on compare avec nos idées de base. On essaie de laisser à chaque musicien sa patte et sa vision du truc. Pour certains morceaux il arrive que ça vienne naturellement lorsque l'on répète. On change des riffs ou ça part sur un Paterne de batterie. Ça arrive aussi. Les textes c'est Remi. Il les écrits d'abord en français, après il les pré-traduits et moi je corrige les traductions. Voilà, c'est vraiment comme ça. Il les ecrits chez lui. Des fois il les écrits même avant les morceaux en se disant sur quels titres ça pourrait aller. Ca se fait comme ça.

Comment s'est passé l'enregistrement de MAD in FRANCE votre nouvel Ep ?
Antoine. Ça s'est bien passé car ça s'est fait avec Sebastien Camhi C'est la troisième fois qu'on a travaillé avec lui car on avait déjà fait le mixage du premier album puis le mix et l'enregistrement du deuxième. Après ça été la période Covid donc ça été plus compliqué. côté compos. Mais en fait le EP a été enregistré en même temps que l'album qui sortira après. On est arrivés avec 15 titres et on les a tous enregistrés en studio. Donc ça été très sport. On a beaucoup travaillé. C'était un gros challenge pour tout le monde. Pour Sebastien aussi. C'est la première fois qu'il travaillait autant les titres d'un groupe mais ça l'a fait. Donc on était très contents. On a réussi à relever le défi et ça s'est bien passé. Ça s'est fait en discussion de groupe. On a essayé de garder ce côté démocratique, on va dire. Après c'est vrai que ce qui ressort c'est que sur le EP il y a des morceaux plus expérimentaux et un peu en dehors de ce que l'on fait d'habitude, notamment le dernier titre, un morceau punk. C'est vrai que c'est pas un truc qu'on fait d'habitude. Il y a notre premier morceau en 7 cordes aussi. Le tracklisting s'est fait un peu comme ça. Du coup, une fois l'enregistrement terminé, Seb nous a dit que ce serait quand même pas mal que l'on ait un mastering différent histoire de donner deux couleurs différentes. Donc le EP a été masterisé chez Art Music le partenaire historique de Seb et avec lequel on fait nos albums d'habitude. L'album, lui, c'est Jacob Hansen qui a travaillé avec une multitude de groupes.



Et la difference entre les deux masterings?
Antoine.
Je dirais que le travail de Jacob Hansen est un peu plus brillant. Au niveau des médiums surtout. Je trouve qu'il y a pas mal de différences. Moi j'aime bien les deux honnêtement. C'est vraiment une affaire de goût mais on sent qu'il y a une patte différente. Alors forcément c'est mixé sur la même par Seb . Donc il y a quand même une logique entre les deux au niveau du son mais ça apporte un petit truc différent.

Ressentez vous une façon différente de travailler depuis votre 1er Album studio ?
Antoine. Bien sûr. A l'époque j'arrivais avec mes morceaux. Je tapais sur Guitare Pro. La plupart du temps c'était comme ça. Sinon ça venait en repet'. Et depuis que Matt est arrivé on essaie de lui laisser plus de place au niveau compos pures et dures même si l'on réalise beaucoup de choses ensemble. Remi a pris de plus en plus de place notamment au niveau des arrangements. Donc on collabore un peu différemment. On laisse un peu plus de place à chacun pour son instrument pour qu'il puisse apporter sa vision des choses et pour que ce soit aussi son morceau et pas celui d'un autre gars qui joue car c'est son groupe aussi. Donc, forcément, je dirais qu'on a évolué en tant que musiciens. On a changé deux musiciens aussi parce qu'ils sont partis chacun de leur côté. Et à chaque fois qu'il y a un nouveau guitariste, un nouveau bassiste, tu changes de façon de jouer. Tu apprends de nouvelles choses et eux ils en apprennent aussi. Donc ça change pas mal de choses.

Vous reste-t-il quelques morceaux non retenus ?
Antoine. Il y en a quelques uns qui sont, ni sur l'album, ni sur le EP. Il y a une interlude au piano, batterie avec un solo de guitare que Matt avait fait mais malheureusement on a pas pu l'enregistrer car on a eu un problème technique. Il y a deux morceaux à moi et il doit y avoir quelques titres à lui aussi finalisés à 75% je dirais. Et là on se dit qu'il y a d'autres trucs à faire. C'est déjà le rush car 11 titres en studio c'est beaucoup. Donc on a sélectionné et on s'est dit que ces morceaux là on les garderait de côté.

Et combien de temps en Studio ?
Antoine. Le même temps que d'habitude. Environ un mois. Trois semaines d'enregistrement et une semaine de mixage. Seb n'a pas pris plus de temps que d'habitude. C'est pour ça que ça été un gros challenge aussi. Après, moi, je suis resté du début à la fin de l'enregistrement car il fallait qu'il y ait un gars en permanence. Sinon, oui, ça nous a pris 2 ou 3 semaines. Je ne me rappelle plus exactement. A chaque fois il se passe tellement de trucs que ça devient un gros paquet à absorber. Après ton cerveau ne se rappelle plus du tout de ce que tu as fait. Mais, en tout cas, pareil que d'habitude. C'était un mois en gros.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?
Antoine. Il y en a tellement. Beaucoup de trucs, personnellement, liés au Métal. J'aurais naturellement tendance à dire Lamb Of God parce que c'est vraiment ma plus grosse influence au niveau des guitares. Donc, oui, je dirais Lamb Of God.
 
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Antoine. Ça dépend de l'époque de ma vie. Mes parents écoutaient beaucoup de rock. Ma mère écoutait Rage Against The Machine . Quand j'étais gosse, c'est ce qu'ils aimaient particulièrement,Rage Against The Machine, The OffspringAC/DC. Après, quand j'étais ado, j'ai découvert Lamb Of God. C'est vraiment ça qui m'a mis le pied à l'étrier dans le Métal même si j'écoutais déjà Metallica. Puis je suis arrivé à Pantera, Machine Head...

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Antoine. On essaie de trouver des dates pour faire une petite tournée. C'est quand même le projet principal du groupe. On se prépare pour sortir l'album l'année prochaine aussi. En attendant on aimerait bien, quand même, défendre les titres du EP en live.
 
Pour finir, si vous ne deviez conserver 3 choses: un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?
Antoine. Je dirais ma guitare principale. Je pourrais garder ma moto mais ça sert à rien sur une île. Mais je le dis quand même car la regarder, c'est sympa...et de la bouffe lyophilisée parce que c'est sympa aussi de survivre.

Quelque chose à rajouter ?
Antoine. Merci déjà de t'être déplacé, merci de l'intérêt que tu nous portes. N'hésitez pas à aller écouter notre EP sur Spotify et toutes les plateformes qui le diffusent. Et si vous voulez ne serait-ce qu'aller acheter un tee-shirt, vous pouvez nous contacter sur Instagram. On est là pour ça.




Paris HardRock Café Mai 2023
Interview Thierry CATTIER 
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin


jeudi 22 juin 2023

CHARLIE WATTS // Chronique CD // "Anthology" - Sortie le 30 Juin 2023.


Artiste : Charlie Watts
Album :
Anthology
Date de Sortie : le 30 Juin 2023.
Label : BMG
Genre : Jazz 

Depuis la disparition de ce grand Monsieur qu'est Charlie Watts, et malgré la nostalgie de ses prestations à Paris au duc des Lombards notamment et ses performances au sein des Rolling Stones, voilà de quoi nous consoler avec une bien belle petite perle que ce double cd "Anthology". En prime de ces 23 titres, on nous en offre 3 autres totalement inédits d'un concert donné par Charlie Watts et son groupe au Swindon Arts Centre, comprenant des versions de "Rockhouse Boogie", "Ain't Nobody Minding Your Store" et "Swindon Swing".

Cette rétrospective commence en 1986, lorsque Watts a inscrit son propre nom sur un album pour la première fois, avec une modestie typique, quelque 25 ans après que son
jeu de batterie ait fait parler de lui sur l'album “Live At Fulham Town Hall”. Il comprend ensuite des sélections du mini-album “From One Charlie” (1991) du Charlie Watts Quintet, de ses albums “A Tribute to Charlie Parker with Strings” (1992), “Warm and Tender”(1993) et “Long Ago and Far Away” (1996), de la collaboration Charlie Watts - Jim Keltner Project (2000) et d'un autre set live, “Watts at Scott's” (2004), sous le nom de Charlie Watts Tentet.

La première grande anthologie tirée du catalogue de jazz de l'un des batteurs les plus appréciés et admirés au monde, le légendaire Charlie Watts, sera publiée par BMG le 30 juin 2023.

Disponible en double-vinyle et en double-CD, “Anthology” est un monument à l'autre identité musicale du géant qui a ‘backé’ les Rolling Stones pendant plus de 55 ans. Il s'appuie sur une période de près de 20 ans de son important catalogue d'enregistrements de jazz dans diverses configurations, dont le quartet, le quintet, le tentet et l'orchestre. Cette collection est à la fois la parfaite vitrine d'un artiste unique pour les fidèles de longue date et la parfaite introduction pour de nouveaux admirateurs.

L'anthologie comprend également des notes de pochette rédigées par le journaliste musical et animateur Paul Sexton, auteur de “Charlie's Good Tonight : The Authorised Biography of Charlie Watts”, publié par HarperCollins.

A acquérir très vite.




Les Titres

CD : 1
1     Stompin' at The Savoy (Live at Fulham Town Hall, London, 1986)
2     Flying Home (Live at Fulham Town Hall, London, 1986)
3     PRACTISING PRACTISING JUST GREAT
4     BLUEBIRD
5     RELAXING AT CAMARILLO
6     GOING GOING GOING GONE
7     BLACKBIRD - WHITE CHICKS
8     COOL BLUES LIVE AT RONNIE SCOTT'S BIRMINGHAM 1991
9     LOVER MAN LIVE AT RONNIE SCOTT'S BIRMINGHAM 1991
10   PERDIDO LIVE AT RONNIE SCOTT'S BIRMINGHAM 1991
11   YOU GO TO MY HEAD
12   IF I SHOULD LOSE YOU
13   MY SHIP
14   LONG AGO AND FAR AWAY
15   GOOD MORNING HEARTACHE
16   NEVER LET ME GO

CD : 2
1     ROY HAYNES
2     AIRTO
3     ELVIN SUITE
4     ROLL 'EM CHARLIE LIVE AT RONNIE SCOTT'S LONDON 2001
5     WHAT'S NEW LIVE AT RONNIE SCOTT'S LONDON 2001
6     TIN TIN DEO LIVE AT RONNIE SCOTT'S LONDON 2001
7     SUNSET AND THE MOCKINGBIRD LIVE AT RONNIE SCOTT'S LONDON 2001
8     TAKE THE A TRAIN LIVE AT RONNIE SCOTT'S LONDON 2001
9     Rockhouse Boogie (Live at Swindon Arts Centre, Swindon, 1978)
10   Ain't Nobody Minding Your Store (Live at Swindon Arts Centre, Swindon, 1978)
11   Swindon Swing (Live at Swindon Arts Centre, Swindon, Jan 1978)


Midnight Riffer

 

mardi 20 juin 2023

HAYLEN // INTERVIEW // Haylen La Pin-Up Incendiaire du Rock - 2 Mai 2023.


Tu es née en 1988, d’origine franco-iranienne, raconte nous ta jeunesse ?

Haylen. J'ai grandi et je suis née à Rueil Malmaison dans le 92, j’ai commencé le violon à l’âge de 7 ans, et puis j'ai été au conservatoire et c’était très compliqué, donc je n’ai pas fait plus que 3 ans de violon. C'était trop scolaire pour moi, pas la meilleure façon d’approcher un instrument. Du coup j'ai délaissé le violon et les instruments et j’ai fini par ne faire que chanter. Et à a un moment donné, comme je suis passionnée de musique, j’ai quand même voulu avoir un instrument pour m'accompagner. J’ai eu une guitare à 15 ans quand j'ai eu mon brevet des collèges, c'était mon cadeau. Je n'ai jamais quitté cette guitare depuis mes 15ans... Puis mes premiers concerts avec des petits groupes, on faisait des mariages, des choses comme ça, j’ai toujours écouté tout plein de musiques différentes, et là où je me suis le plus retrouvée c'est dans le rock évidemment.

Parle nous de tes origines ?

Haylen. Je suis d'origine franco iranienne, mon papa vient de Téhéran en Iran. Et je porte autour de mon cou ce pendentif qui est vraiment le symbole de l’Iran, la religion zoroastrienne qui était avant l’Islam et qui a été importée après. C'est quelque chose de très fort chez moi, cela fait partie de mon quotidien aussi. C'est quelque chose que je partage avec mon papa qui lui écrit des poésies et je pense que c'est lui qui m'a amenée à la musique, il rêvait d’avoir des enfants qui font de la musique et ma petite sœur Arianne aussi joue de la guitare et elle chante magnifiquement bien. Il ne pensait pas que j’allais en faire mon métier et ben si (rires), comme toi papa tout comme toi.

Tu as appris toute seule à jouer de la guitare ?

Haylen. J’ai appris seule en autodidacte, c’est vrai aujourd’hui avec des outils comme internet on peut vraiment apprendre seule et je me suis perfectionnée, j’ai été dans la rue aussi pour m’inspirer des gens qui jouaient de la guitare, qui m'ont appris des choses, avec des amis aussi, et du coup j’ai beaucoup joué dans la rue.

Quelles ont été tes premières découvertes musicales, tes premières influences et tes idoles ?

Haylen. Euhh il y a des choses un peu inavouables (rires), enfant j’aimais les grande chanteuses, Maria Carey, Whitney Houston, Céline Dion évidemment, c'était le côté français et c’était toute cette époque avec Goldman, et je pense qu'elle ma donné le goût, elle a fait quand même un peu de blues, mine de rien à cette époque ça m'a ouvert à tout ça, ce que je voulais c’était avoir une belle voix comme toutes ces chanteuses-là. Après je suis allée plus dans le côté rock bien dur métal et tout... J'ai commencé à écouter des trucs comme Nirvana, et après des trucs un peu plus sauvages comme System Of A Down ou Rage Against The machine, des choses comme ça, j’avais besoin de cette force pour me trouver en tant que femme et jeune fille à l'époque. Et en 2007 comme la terre entière j’ai découvert Amy Winehouse qui m'a énormément inspirée et je suis allée creuser dans des influences différentes, vers le jazz, la soul, j’essayais de savoir de qui elle s'était influencée. Je me suis ouverte à ce côté années 60 et j'ai remonté le temps, les années 50, j’ai découvert Elvis Presley, une chose en emmènent une autre... Mais c'est elle qui m'a fait me trouver en tant qu'artiste avec cette ligne directrice assez vintage finalement.

A quel âge as-tu commencé à écrire tes premières chansons ?

Haylen. Je pense que j’ai écrit mes premières chansons vers 16/ 17 ans pour essayer justement de faire comme mes idoles, en réécoutant je pense que ce n'était pas très convaincant, mais ça fait partie de mon parcours, puis j’ai vraiment commencé à chanter mes compositions vers 19 20 ans dans les concerts.

Tu as joué dans le métro, dans des bars et dans des clubs, raconte-nous ces différentes expériences ?

Haylen. Je jouais pas mal dans la rue et j’essayais de trouver des scènes, des cafés, je voyais tous ces trucs, des musiciens du métro et je me disais que je voudrais bien faire partie de cette famille-là. Pouvoir rencontrer des gens, je me disais que cela pouvait avoir une influence sur mes rencontre et ça a été le cas, donc j’ai appelé l'organisation et il m'ont dit il faut passer une audition et après vous avez la carte et pendant 6 mois vous pouvez jouer dans le métro. Et je trouvais ça super j’ai passé cette audition et j’ai été prise tout de suite, donc déjà pour moi c'était un premier tremplin, chanter devant des gens et me faire juger et savoir si j'étais au niveau ou pas pour pouvoir me produire. ça a bien fonctionné, j’ai joué dans le métro pendant presque 4 ans par intermittence, il y a des périodes où j’y allais moins mais ça a été mon école, de la guitare et des concerts qui m'ont apporté énormément de rencontres. Ça fait partie de mon histoire et je suis très fière de ce parcours. En tant que femme, on est un peu plus vulnérable aussi c'est sûr que le métro tout le monde y passe y a des gens bien il y a des gens moins bien et il y a forcément des histoires parfois qui sont moins heureuses aussi, parfois des petites embuches sur ce chemin mais franchement il m’est rien arrivé de grave j’ai plus eu des bonnes rencontres et des bons souvenirs, c'est ça surtout que je garde. Donc parfois je faisais les deux, ça m'arrivait après avoir joué dans le métro d’aller jouer dans le bar qui était juste après, c’était les mêmes périodes, j’écumais les bars, les salles et j’allais aussi dans les jams pour pouvoir rencontrer d’autres musiciens et pour pouvoir avoir d’autres personnes à côtoyer pour pouvoir monter un groupe, avoir des projets... J’ai joué un peu partout, au Réservoir à l’époque, puis j’ai commencé à faire des tremplins, ça m’a permis de rencontrer mon entourage professionnel.

Avant ta carrière solo parle nous de ton 1er Groupe ?

Haylen. Oui un premier groupe avec mon copain de l’époque, de mes 17 ans à mes 24 ans. Il était bassiste, on a commencé en duo. après on a rencontré un batteur et on a commencé a jouer ensemble. Puis un rappeur, j’ai toujours aimé cette espèce de Melting Pot dans la musique, et puis je trainais beaucoup sur les quais de Seine, j’ai rencontré pas mal de gens, pas forcément des musiciens, on a monté un collectif qui s’appelle rouge rouge numéro 3 qui est toujours actif aujourd’hui et qui fait encore des jams, on a beaucoup trainé dans les squats, on a monté des grosse jam session qui ont eu pas mal de succès a l’époque. C'est vrai qu’on a fait beaucoup beaucoup de choses et plein de rencontres qui m’ont un peu propulsée, c’est grâce à ces gens si j'en suis là aujourd’hui, cela a eu une influence majeure sur ma vie et ma carrière.


Te souviens-tu du tout premier concert que tu as donné ?

Haylen. C'était pour une fête de la musique à Courbevoie justement avec JC le bassiste, mon ex copain, on avait fait un petit concert en duo, c'est le premier vrai concert que j’ai fait. J'avais déjà fait des scènes en prenant des cours de chants, des spectacles de fin d'année, mais c'était mon premier vrai concert.

Tu te rappelles si tu avais le trac ?

Haylen. Oui j'avais le trac mais c'est des choses que tu oublies en grandissant, et finalement il a des choses qui sont beaucoup flou de cette période il y a des choses très forte dont je me souvient mais il me semble que j'étais plus traqueuse qu'aujourd’hui mais aujourd’hui c'est très rare que j'ai le trac j’arrive a maitriser et je suis très bien accompagner sur scène aujourd’hui et ca me donne beaucoup de force

Tu as été l'égérie live de "Jack Daniels", parle-nous en ?

Haylen. En jouant dans le métro j’ai rencontré tout un tas de personnes et j’ai été contactée par une agence qui organisait une tournée pour Jack Daniels. Il cherchait une égérie live, guitariste chanteuse, il ont fait des castings. J'y ai participé, il y avait pas mal d'autres nénettes qui étaient là aussi. C'est le premier truc où j'ai été choisie comme ça, ils m'ont offert ma première guitare électrique et on est partis sur les routes. On faisait 3 concerts par jour 3 fois par semaine... dans toutes les villes de France. Partir de chez moi pour aller faire des concerts et les week-ends partir en tournée c'était une vrai expérience. Jouer du rock n roll, aller animer des bars un peu partout, et t'avais pas forcément des potes qui étaient là, fallait y aller donc ça m’a beaucoup appris de parler aux gens et d'avoir une interaction avec eux.

Le répertoire c'était un peu de Amy Winehouse, un peu des Rolling Stones, du Otis Redding, on reprenait des grand standards comme "Tainted love" "I love rock n roll" des choses que tout le monde connait et qui peuvent un peu foutre la pèche. ça nous arrivait de jouer dans des boites de nuit, on arrivait au milieu de la soirée, ils coupaient le son de la boite et j‘arrivais avec ma guitare, et les gens me regardaient et disaient "ohh mais qu'est-ce qu'elle va faire celle la" et en fait ça se passait relativement bien, à chaque fois j’ai eu un assez bon accueil du public.

En 2016, tu participes à l'émission The Voice sur Tf1 : comment cela s'est-il passé, et quelle expérience as tu tiré de ça ?

Haylen. C'est quelque chose que je ne voulais pas faire The Voice à la base, pour moi c'est de très grosses machines, j’ai pas la télé depuis une vingtaine d'années, c'est pas quelque chose qui me parlait trop et je me disait on va essayer de me rentrer dans un moule... Alors moi, faut même pas essayer, je suis allergique aux moules ! Du coup c'était très compliqué pour moi mais on ma contactée plusieurs fois depuis la première saison de The Voice pour me faire rentrer dans l'émission et j'ai refusé à chaque fois. Et finalement dans le métro j’ai rencontré une autre personne qui a partagé ma vie et qui me manageait un petit peu, et en fait c'est lui qui m'a inscrit à The Voice. Je me suis laissée prendre au jeu, en me disant je fais une émission, un gros coup et après je me barre, et du coup voilà y a quand même cette espèce de truc ou t'as envie de te dire je vais essayer de voir jusqu’où je peux aller, de quoi je suis capable. J'ai accompli des choses que je pensais pas être capable de faire et je suis très contente de l'accueil que ça a eu au niveau du public, y a énormément de personnes qui regardent cette émission, évidemment ça a été un vrai tremplin pour moi et pour ma musique, et toute ma carrière qui a suivi.

Et tu vois les évolutions même en terme de followers, c'est le jour et la nuit quand tu passe sur tf1 t'as 8 million de personnes qui regardent, si tu touches même 1% il y a une différence énorme, on me le dit souvent "t'as combien de personnes qui te suivent..." c'est quelque chose qui est très important comme si ça avait une valeur musicale alors que... moi je suis assez anti ça. Après j’ai la chance d'être suivie par pas mal de personnes et ça me sert dans ma carrière, mais ça n'a jamais été un objectif en soi de gagner encore plus de followers...

En 2018, tu sors ton premier EP : comment s'est passé le choix des musiciens et l'enregistrement de ce disque ?

Haylen. Je jouais déjà depuis 2012 avec les mêmes musiciens, après The Voice j’avais vraiment envie de sortir quelque chose. Je n’avais rien de prêt mais j’avais pas mal de chansons, je me suis dit je vais faire un album mais finalement c'est quand même assez onéreux de faire un album donc j’ai choisi de faire plutôt 5 titres c'était une moins grosse prise de risque. Et je me suis dit on va demander à ce public qui me suit maintenant de me soutenir pour faire ce petit album, et ça a bien fonctionné, on a eu pas mal de personne qui nous on donné pas mal de sous pour financer ce 1er EP, et on a eu de la belle presse après derrière... C’était dans un style qui était assez diffèrent mais par lequel j’avais besoin de passer, un peu trip hop pas forcément dans ce qu'on m'attend du rock n roll ou de la soul proprement dite typique des années 60, j’avais envie de faire quelque chose en mêlant cette soul des années 60 et de la musique un peu électronique. Du coup on est partis vers ce choix de musique j'ai composé pas mal de titres et après on a co-composé d’autres titres avec mes musiciens pour avoir quelque chose qui nous ressemble. Ce 1er EP s’appelle "out of line" et est toujours disponible en écoute.


Que penses-tu du Crowdfunding ?

Haylen. C'est un outil indispensable aujourd’hui parce qu’il y a toujours des personnes que tu vas rencontrer dans des concerts et même ta famille. "Si tu fait un album moi je participe mais qu’est ce qu'il faut faire pour pouvoir t'aider" y a plein de gens qui demandent que ça de pouvoir aider. Et c'est vrai qu'en tant qu'artiste ça coute cher, parce que tu fais la musique après faut faire la promo, après les clips, les photos, la pochette, faut presser... Ca demande énormément d'argent en fait. Et même avec ce que l'on a récolté à l’époque, 15.000 euros c'était même assez court pour faire tout ce que l'on voulait faire dans un cadre assez professionnel . Mais bon on y est parvenus, et c'est pour ca que pour mon album aussi "Blue Wine" qui vient de sortir on a suivi ce même parcours. C'est vraiment une organisation le crowdfunding, il faut bousculer les gens pour qu'il puissent avoir envie et être touchés par le projet pour pouvoir mettre la main à la pâte et nous aider, les deux fois ca a bien fonctionné et sans eux cela aurait était vraiment compliqué de faire quelque chose, en tout cas de cette valeur-là.

Label, Auto-produit, Indépendance, ton choix ?

Haylen. Un label, mais tu sais aujourd’hui trouver un label c'est une chose pas évidente. Il y a des petits labels, il y a les grosses machines et les petites machines. Les grosses machines c'est quelque chose qui m'a toujours fait peur, Universal et tout ca, même si je pense que je ne suis pas la cible d'artiste qu'ils ont envie de produire parce que c'est une grosse prise de risque. Je suis pas quelqu'un qui va passer sur NRJ ou sur des grosses radios et qui va forcément leur faire récolter un paquet de pognon, donc du coup c'est très compliqué. Et puis surtout par rapport aux droits, j'ai toujours entendu des histoires "Oui moi j'ai été signé et on m'a mis dans un placard pendant 5 ans et derrière j’ai pas pu faire ce que je voulais", ou alors "c'était pas moi qui avait le dernier mot pour le choix des musiques ou le choix des musiciens" donc en fait moi je ne fais pas de la musique pour être esclave d'une grosse machine. Je préfère faire avec mes petits moyens des choses de qualité et qui me touchent. Parce que si tu veux toucher les gens je pense qu’il faut être vrai et moi si on me contraint à faire des choses je ne peux pas être vraie à 100 pour 100 et ça, ça ne me va pas. C'est sûr qu'en étant en auto production ça me prend un temps pharamineux, et pendant ce temps de promo de l'album j’ai plus le temps de me poser avec ma guitare et de jouer. Je fait pas mal de booking et j'ai une attachée de presse qui s’occupe de la promo et ça c'est super déjà. Mais ça prend un temps fou et c’est pas forcement mon métier, c'est a dire que je dois porter plusieurs casquettes qui ne sont pas évidentes à porter, mais j'apprends énormément mais c'est très très long et très fastidieux comme chemin. Mais pour la suite, peut-être que j’aimerais m’associer avec des personnes ou un label qui pourrait me présenter mais avec lequel j'arriverais à garder une certaine liberté aussi. Et je pense qu'avec ce que j'ai prouvé par le passé et avec cet album, j'ai un peu plus de pouvoir, un peu plus de bagout, en tout cas un peu plus de valeur aux yeux d'une production pour exiger des choses pour ma musique... On va voir, je touche du bois.

Tu obtiens un rôle dans l'opéra rock "le Rouge et le Noir" pendant 4 mois au Palace, puis tu pars en Chine pour une tournée de 52 représentations. Raconte nous cette expérience et ce dépaysement ?

Haylen. Suite à The Voice, j’ai quitté la compétition au bout de 3 émissions. Après, la production m’a dit "t'aurait pas dû sortir si vite" mais je ne sais pas si c'est vrai. Il m'ont dit "on va se revoir on va faire des choses ensemble", Bruno Berberes qui s'occupe de tous les castings, les émissions musicales et les comédies musicales, moi les comédies musicales ça n'a jamais été ma tasse de thé, j’ai fait la rue, les squats, le métro, je viens vraiment d'un milieu plus underground, déjà la télé c'était un grand pas mais alors les comédies musicales c’était No Way ! Et on m’appelle le lendemain matin après avoir quitté l’émission en me disant "écoute, y a des castings pour un opéra rock, une comédie musicale, c'est co écrit par Zazie et produit par Albert Cohen qui a fait Les Dix Commandements, 1789, Mozart l’Opéra rock et tout ça. Moi j’en ai vu aucun tellement c'est pas du tout mon monde. Et donc moi je dis non ce n’est pas possible même pas de discussion même pas on se rencontre RIEN. Il me dit "mais t'es sûre tu devrais au moins rencontrer l'équipe" et je réponds "non ça m’intéresse pas". J’en parle quand même à mon agent qui était mon copain de l’époque et lui me dit "mais si, passe au moins les castings et voit" et je continue je dis non c'est mort je reste sur ma position je ne veux pas. Déjà d’avoir fait une émission comme The Voice, j’avais l’impression d’avoir vendu mon âme alors qu’au final j'avais été assez libre de faire comme je voulais, je m’y retrouvais assez. Mais de me replonger dans quelque chose qui ne me ressemblait pas forcément, vraiment ça m’enquiquinait, et finalement je crois que Bruno m'a rappelée encore en me disant "mais quand même tu correspondrais parfaitement c'est exactement quelqu’un comme toi que l’on cherche avec cette espèce de fraicheur, pas toujours les mêmes castings"... Et puis je me dis bon allez ... Parce qu’il y avait du théâtre aussi c'était ça qui m’avait décidé, ce n’était pas que de la musique type radio mais derrière il y avait une vraie proposition artistique avec du théâtre et moi j’ai toujours aimé le cinéma et tout ça, je m'étais toujours dit que j’aimerais bien un jour faire un film ou même un spectacle ou du théâtre... et ils m'ont dit "on peut te former pour ça". Donc ils m'ont formée au théâtre, j’ai pris des cours pendant 3 mois de comédie pure, pour travailler ce rôle-là de Louise de Raynal et en fait j’ai commencé à me découvrir une passion et du coup je me suis dit "Banco on le fait". Et voilà ça a commencé comme ça, en plus on me proposait un premier rôle, et une chose en amenant une autre, et moi comme quand j’accepte une chose je ne reviens pas en arrière si j’accepte une chose je le fais à 100% je me mets corps et âme, et c'est ce qui s'est passé, il y avait une super troupe, un super spectacle, et on a eu des super retours, ça fait partie de mes expériences et je pense que je me suis découvert d’autres facettes de moi-même. Et je pense que la comédie, en tant que chanteuse, ça peut apporter beaucoup par rapport à la scène. Voilà j’en garde un super souvenir et puis on s’est envolés pour la Chine pour 52 shows, c'était fou, une super expérience. Exclusivement féminin comme public c'était assez drôle et on a été accueillis comme des stars là-bas. Sans jeter des fleurs, j’avais l’impression d'être Madonna, quand on débarquait dans un endroit on devait se cacher, on avait 500 personnes qui nous suivaient, ouais c'était quelque chose. Et après ce qui est bien aussi c'est la redescente, non on n'est rien ni personne dans ce bas monde, on est tous égaux, tous les mêmes et ce n’est pas parce que tu as eu un succès que ça y est... Faut rester à sa place, rien n'est gagné, on a tous un combat tous les jours, je le sais bien encore aujourd’hui. Et tout ça m'a nourrie et je suis très fière de mon parcours.



Tu deviens meneuse de revue pour Le "Crazy Horse", puis tu rejoins la troupe du Jean Paul Gautier "Fashion Freak Show" aux Folies Bergères, et une tournée mondiale, quel souvenir gardes-tu de tout ça ?

Haylen. Le Crazy Horse avait lancé un casting, et un ami qui y travaillait m'a dit tu devrais essayer. Donc j’ai passé les castings, et peu de temps après on m'a appelée aussi pour le Jean Paul Gaultier Fashion Freak Show aux Folies Bergères, qui était déjà bien abouti et qui tournait depuis bien 9 mois, pour être doublure de la chanteuse principale... Je me suis dit mais c’est fou on me propose des rôles qui sont complétement différents de tout ce que j’ai fait auparavant et je me suis dit allez go. J’ai eu les deux castings la même semaine et j’ai réussi à décrocher les deux rôles. C'était complétement fou pour moi, tout un nouvel univers de la scène burlesque qui s'ouvrait a moi. Et pareil, ça ma énormément appris le Crazy Horse, je continue, et Jean Paul Gautier s'est terminé il y a pas longtemps, ils continuent le show, ils partent au Japon mais sans moi, j’ai tellement de choses à faire avec mon projet, et c'était pas le moment, la vie fait les choses et je continue avec le Crazy Horse, j’y étais hier soir et c'est absolument fou cette expérience, je suis meneuse de revue la Jessica Rabbit pour de vrai, j'adore c'est un vrai jeu avec le public, ça demande d'aller chercher des choses que je n'étais jamais allée chercher, ça me nourrit énormément même pour mes concerts, après je suis beaucoup plus à l’aise avec le public aussi. C'est super, je suis très contente.

Depuis que tu es devenue maman en 2022, gères-tu différemment ta carrière, tes projets ?

Haylen. Tout est arrivé un peu vite, mais c'était très important pour moi d'avoir un bébé, j'ai 35 ans, après tu vas vite à te laisser embarquer par ta carrière. Des histoires que j'ai entendues, qui se sont concentrées sur leur carrière et après il était trop tard. ça m’a un peu traumatisée, je me suis dit il faut pas que ça m’arrive. C'est vrai qu’il y a eu le Covid et cela aurait été mieux que ça soit a cette période-là mais bon, encore une fois la vie fait bien les choses. Donc ça s'est passé après le Covid, au moment où j'étais en train d'enregistrer mon album, et c'est pour ca que j'ai retardé la sortie de l'album d'un an, parce que deux bébés d’un coup c'était trop compliqué... Donc je me suis vraiment mis dans ce nouveau rôle de maman et j'ai une petite fille incroyable, c'est super d’avoir le temps pour elle et quand elle a eu deux mois on m'a proposé de partir faire la tournée des Zenith avec Dire Straits Expérience dans toute la France. Donc du coup j'ai pris ma fille, mon chéri, ma guitare et mon ampli, et on est partis sur les routes tous ensemble, et c'était tellement fou de partager ça en famille, c'est une chance inouïe. C'est pas évident d’avoir ces deux casquettes, il faut réussir à jongler, et encore je pense que je le gère un peu mieux que mon chéri, parfois ça peut être un peu lourd pour lui, c'est vrai qu’il s’occupe beaucoup de notre petite parce que un coup j'ai des interviews, un coup j’ai un spectacle, et surtout c'est l'année de mon album et c'est très très prenant. Mais on arrive à s'organiser et à faire de belles choses, et je suis très chanceuse d'avoir et cette vie de famille et cette vie d'artiste qui arrivent à se mélanger, et moi je suis la plus heureuse.

Tu as évoqué la tournée avec le "Dire Straits Experience" dans de grandes salles françaises, avec une tournée de 16 Zénith. Quel effet cela fait de se produire sur des scènes aussi grandes ?

Haylen. C'est complètement fou, et mon album n'était pas encore sorti. Du coup, j'ai commencé à chanter des titres de mon album dans les Zénith, quelles merveilleuses scènes pour commencer à jouer mes titres, j’ai eu une chance inouïe. C'est l'équipe de Gerard Drouot Production qui m'ont contactée pour partir sur cette tournée, j'ai eu une chance incroyable quand tu vois mon parcours il n'y a jamais eu de temps mort mis à part ce Covid, mais finalement j'ai composé aussi, je suis quelqu'un qui ne s'ennuie jamais, j'ai toujours quelque chose dans la tête, toujours quelque chose à faire. Cette tournée des zéniths c’était absolument fabuleux les Dire Straits Experience sont absolument incroyables, très humains, très gentils, très généreux, j’ai passé des moments absolument fous sur les routes avec le bébé, aller de zénith en zénith, jamais dans la même ville avec ton lit de bébé, ta guitare, voilà j’aurais encore des choses à raconter quand je serai plus vieille, je suis super heureuse d’avoir pu faire ça et j’espère que ce ne sera pas la dernière tournée que l’on me proposera.

Comment s'est passée la création et la composition de ce nouvel album "BLUE WINE" ?

Haylen. Je suis partie avec un peu une nouvelle équipe, le batteur avec qui je tournais Simon Truxillo a arrêté la musique, c'était trop lourd, il a eu un bébé aussi, je pense que c'était un peu compliqué. Du coup on a dû trouver un nouveau batteur, Félix Bourgeois, que je connaissais déjà depuis un moment et qui est absolument incroyable autant humainement que musicalement. Donc on est partis sur cette idée-là. Andrew Mazingue avec qui je jouais depuis une dizaine d'année et Théo De Hond à la guitare avec qui je jouais depuis quelques temps déjà, on a composé beaucoup ensemble et c’est lui qui me pousse à chanter en français. Je n’avais pas du tout envie de me mettre au français et Theo m’a poussée, et finalement je suis plutôt ravie du résultat et je l’en remercie car je suis très contente de ce que l’on a pu faire. C'était juste après le COVID, j’ai composé pas mal de choses, puis après on s'est retrouvés tous les deux pour faire des sessions d'écriture, de composition et d’enregistrement. Et on est arrivés à 14 titres, et finalement on en a sorti 13 dans l’album. On a bossé tous les 4 et puis on a demandé à une section cuivre de venir nous prêter main forte. Et on a eu un quatuor de cordes aussi. On s'est entouré de beaucoup de belles personnes pour faire cet album. Et je pense que tout le monde est ravi du résultat. On y a mis tout notre cœur, on a fait ça avec beaucoup de dextérité, je lui souhaite une longue vie, je pense que c'est déjà bien parti en tout cas c'est super. 

Reste t-il quelques titres bonus ?

Haylen. Le 14ème titre je voulais le sortir, c’était une espèce de slow et il y en avait pas mal, et pourtant c'était une chanson très importante pour moi mais je n'étais pas toute seule non plus à décider, finalement on est tombés d’accord pour rester sur 13 titres pour l'album, mais c'est pas grave il existe pour le prochain album (rires) ou alors en bonus un jour, c'est possible aussi on verra...

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou devise ?

Haylen. Pas forcément des compliments (rires) je dirais que je suis... je vais prendre plusieurs mots. Une acharnée, voilà et mes proches disent de moi que je suis une force de la nature, je suis assez inépuisable. Dans le travail, je suis quelqu’un qui travaille énormément. Alors avec la petite je suis parfois obligée de me refréner un peu sinon je travaillerais tout le temps en fait. Et je suis aussi bien têtue... ça je pense qu’il y a des personnes qui pourront le confirmer... Je pense que ça me correspond bien, je suis une acharnée du travail.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêverais de jouer ?

Haylen. Oui il en a plein... Malheureusement il y en a plein qui sont morts, du coup je me garde une petite place au Paradis. Si j’ai été une bonne fille pour aller au Paradis, mais je pense que ça ira. Y a plein de personnes que j'adore en France, il y a Theo Laurence que je surkiffe et que j’ai déjà rencontré avec qui j’aimerais beaucoup collaborer. Theo si tu m'entends... Et puis il y a plein d’influences j’adore Marcus King, j'adore Larkin Poe, j'adore Gary Clark Junior enfin que des beaux artistes évidemment. J'adore les Teskey Brothers, j’adore les Cinelli Brothers aussi qui sont des potes et qui sont en train de bien cartonner en ce moment. Y en a plein, j’adore collaborer, je trouve que cela donne beaucoup de force aussi de pouvoir faire des choses avec d'autres artistes et y a aussi ma grande copine Audrey Lurie que j’adore, Little Odetta on en avait parlé, elle était venue me voir à Londres, j’aimerais bien que l’on fasse une petite chanson un petit truc voilà quoi. Je suis absolument fan de cette fille elle est incroyable.

Quels sont tes projets à venir pour 2023 ?

Haylen. Les mois à venir, il y a pas mal de choses qui bougent, on a pas mal de proposition de festivals, l’album est sorti en Février et je devais partir avec la Fashion Freaks Show, finalement ça ne s’est pas fait, donc il y a pas mal d’opportunités qui n’ont pas été au bout, ça va être plus sur 2024 qu’il va y avoir un plus gros coup, je l’espère en tout cas. On a pas mal de dates qui arrivent et je suis super contente on a été sélectionnés pour faire le Cahors Blues Festival le 12 juillet, donc on va croiser les doigts pour voir ou ça nous mène, c'est très important aussi pour une carrière de se faire un peu remarquer dans le milieu du blues. Et j’espère d’autres premières parties avec Gerard Drouot Production aussi. En tout cas j’y travaille, je suis un peu dans mes petits papiers, et j’espère qu’il y a des belles choses qui vont se profiler, j’ai une très belle Etoile et des anges gardiens incroyables et je sais qu’ils m’entendent, coucou... Je pense que la vie a de beaux plans pour moi.

Pour finir, si tu devais te rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un troisième choix, quelle serait ta sélection et pourquoi ?  

Haylen. Pour moi c'est difficile de partir avec un disque ou un film, j’imagine que sur une ile déserte tu y restes jusqu’à la fin de ta vie... Je préfèrerais prendre ma guitare ça c'est sûr... Prendre Spotify (rires) plutôt qu’un disque pour avoir le choix...  après la musique c'est des humeurs, écouter un disque jusqu’à la fin de sa vie NON. même mon disque préféré j’aurais trop peur d'en être dégoutée et mes disque préférés je les écoute pas souvent c'est pour dire. C'est pas facile ! Je serais toute seule sur cette ile ? C'est chiant (rires)... Je prendrais mon mec, ma fille et ma guitare. Et Spotify dans la guitare (rires).

 As-tu envie de rajouter quelque chose, faire passer un message ?

Haylen. En ce moment il y a un combat qui me tient vraiment à cœur, c'est tout ce qui se passe en Iran. Mon père il est artiste Iranien, il a fui son pays, et ce qui se passe en Iran me touche énormément, c’est là ou il y a mes racines et je n'ai pas pu y mettre un pied encore. J'ai espoir de pouvoir y aller bientôt et que les choses puissent un peu s’apaiser en tout cas y aller très fort pour renverser ce régime pour qu'il puisse s’apaiser j'y mets beaucoup d'espoir et je pense que ça arrivera, voilà ça doit arriver. J’aimerais pouvoir aller jouer là-bas, c'est un de mes plus grand rêve, pouvoir aller jouer ma musique en Iran, là où une femme qui chante ses propres chansons et faire du rock c'est carrément interdit. Et j’espère qu’un jour ça puisse être possible et surtout viable comme projet, mais j'y crois. Le mot de la fin c'est carrément Femme Vie Liberté.

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 Interview Thierry CATTIER 
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS

 

ICELAND (Phil Chant / Guitare)// INTERVIEW // Iceland 24 années plus tard... - Mai 2023.


L’histoire de Iceland groupe de Thrash parisien des années 90 n’est pas commune et plutôt originale ! Après avoir sorti en 1995 son seul et unique album et donner de nombreux concerts à travers tout l’hexagone le combo se sépare en 1998 sans crier gare et se volatilise totalement. Il disparaitra des radars pendant près de 24 années avant de décider de remettre le couvert en juin 2021 à la suite de la rencontre dans un bar de Bernard et Phil respectivement bassiste et chanteur/guitariste ! Une véritable renaissance qui se traduit par le réenregistrement de leur album éponyme Iceland paru en1995 en version 2023 ! Cette fois ci les lascars se sont donnés les moyens pour obtenir un son moderne puissant et on fait appel à HK du Vamacara studio et à une pléiade de batteur plus doué les uns que les autres à l’instar de Franky Costanza (Dagoba, Blazing War Machine, Backrain), Dirk Verbeuren (Scarve, Soilwork, Megadeth), et Aurelien Ouzoulias (Satan Jokers) venu leur prêter main forte ! Un défi réussi haut la main qui montre à tous que Iceland est de retour et en pleine forme malgré toutes ces années d’absence nos amis n’ont pas perdu la niaque et semble prêt à en découdre sur la scène hexagonale ! C’est avec le sympathique chanteur/ guitariste Phil que nous avons pu deviser afin d’en savoir un peu plus sur ce parcours atypique et cette disparition soudaine et inexpliqué en 1998 ! Un entretien découverte avec un combo pas tout à fait comme les autres ! Magnéto Phil c’est à toi !



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C’est votre grand retour après une absence de 25 ans, vous avez débuté dans les années 1990 sorti un album éponyme en 1995 et vous vous êtes séparé en 1998 comment as-tu vécu ce moment ?

Phil.
Ça a été beaucoup d’émotion parce que c’est vrai qu’à l’époque avec Iceland on avait pas mal tourné ensemble, on avait vraiment quelque chose, une espèce de magie entre nous sur scène qui était vraiment sympa et acquis avec les années. Quand on s’est séparé et au bout de vingt-cinq ans reformés, le premier concert on marchait un peu sur des œufs, et non la magie était là. Franchement même si parfois techniquement c’était un peu à droite à gauche, humainement c’était génial et la magie fonctionne toujours. C’était ça qui était intéressant parce que c’est vrai qu’on se disait qu’avec toutes ces années qui sont passées, est ce que la magie sur scène fonctionnerait encore et a priori elle a fonctionné. C’était vraiment un carton plein pour nous à ce moment-là.

Vous avez donné ensuite pas mal de concerts. Le dernier concert étant le 4 mars à Magny-en-Vexin. Est-ce que tu as senti une progression ?

Phil. Alors c’est un peu particulier le 4 mars parce que c’était une écoute de l’album en exclusivité. Ce sont des gens qui ont participé au financement de cet album. Ils sont venus l’écouter puis après au concert d’Iceland là aussi cela a super fonctionné. C’était plus intimiste, petite scène mais vraiment ça a été très très chouette.

Vous avez joué aussi le 24 septembre 2022 à Grenay où vous avez retrouvé Loudblast avec qui vous aviez tourné il y a 25 ans. Comment se sont passées les retrouvailles ?

Phil. Steph (Ndr : chanteur et guitariste Stéphane Buriez) est un ami. On a tourné beaucoup autrefois avec eux. On était un peu leur première partie entre guillemets favoris. On faisait le boulot pour chauffer la salle avant eux et quand on a vu Steph qui n’était pas tellement au courant parce qu’ils font tellement de date qu’ils ne regardent pas trop les premières parties et puis on était sur un festival où il y avait pas mal de groupes. Il s’est dit tiens ils ont sorti des momies (rires). C’était un grand plaisir de les retrouver et après on a pas mal discuté et bu quelques coups avec Steph. Je pense qu’on va en refaire d’autres et la collaboration Loudblast-Iceland est quelque chose d’un peu historique. Cela a été mis en pause mais je pense que ça va redémarrer dans les prochains mois voire les prochaines années.

Qu’est-ce qui vous a donné envie vingt-cinq ans après de reformer Iceland et de retourner sur scène ?

Phil. J’étais parti à l’étranger pendant cinq ans, je suis revenu en France à cause du Covid pour différentes raisons. Quand on rentre après une telle absence, un petit coup de fil à droite, un petit coup de fil à gauche aux vieux copains et à un moment donné Bernard qui est notre bassiste me dit tiens je fais un concert dans un bar pour la fête de la musique en 2021, viens me voir. Je suis venu et j’ai vu qu’il avait préparé quelques morceaux à jouer ensemble. Notre guitariste Ziac était présent donc on est monté sur scène. On a fait deux trois reprises et encore je parlais de magie et elle était là encore dans le groupe entre nous trois. Après quelques jours où on a fait un petit barbecue, on s’est dit si on remettait le couvert. Pourquoi pas les gars et c’est reparti. On est des passionnés donc la passion était là.

Que représente Iceland Club The Northmen ?

Phil. En fait on a deux formules parce qu’il y a pas mal de petites salles, des petites orga qui n’ont pas beaucoup de moyens. On s’est dit que ce serait pas mal quand même de pouvoir répondre à leur demande parce qu’on avait pas mal de demande. Iceland il y a une équipe, c’est quand même un petit peu lourd et c’est toujours onéreux pour des petites orga. Donc on a monté The Northmen sans batteur c’est-à-dire que ce sont des samples qui ont été enregistrés par des batteurs et des vrais batteurs, ceux qui ont joué sur l’album. Donc on a fait nos morceaux avec quelques reprises aussi ce qui permet de jouer dans des petites salles, dans des clubs, mais on reste quand même sur des morceaux d’Iceland.

L’unique album est sorti en 1995. L’histoire a duré à peu près trois ans et vous avez donné deux cents concerts. J’ai été surpris que finalement vous vous sépariez en 1998.

Phil. En fait il y a eu plusieurs soucis. La vie des groupes comme tu le sais ce n’est pas évident, on a eu beaucoup de changement de personnel et donc il y a eu à un moment donné où ce n’était plus possible parce qu’à chaque fois on avait des problèmes avec les batteurs. A chaque fois qu’il y en avait un bon, il jouait et à un moment donné tu sais l’herbe est plus verte ailleurs, alors il allait jouer ailleurs. Notre dernier en date est Steeve « Zuul » qui a fondé Zuul FX. Je vais allez chez No Return c’est mieux. A un moment donné on a fait le tour de la question, le business était très compliqué. Tout était un peu phagocyté par des combos plus important que nous. Donc on a arrêté. J’ai fait d’autres projets musicaux. Bernard le bassiste a fait de même, Ziac le guitariste pour le coup n’a plus rien fait et vingt-cinq ans près cela ne nous a pas empêché de nous retrouver.

Est-ce qu’il y a eu durant ces trois années des moments qui t’ont marqué ?

Phil. Oui j’ai plein d’anecdotes si tu veux notamment ce concert avec Loudblast qui est resté mythique dans la région du Val d’Oise à Cergy Pontoise où l’album « Time Keeper » qui est leur live de l’époque a été enregistrée La salle était blindée. Il y avait en tout neuf cents personnes quatre cents personnes dehors. C’était juste une dinguerie totale avec les Loudblast c’était formidable. J’ai d’autres anecdotes avec Cradle of Filth ou là c’était très particulier, c’était l’ambiance black métalleux etc... On pourrait en parler beaucoup, avec deux cents concerts on a vécu plein d’aventures, sur des toutes petites dates et sur des trucs beaucoup plus gros. Mais bon on s’est bien marré.

Comment expliques-tu que cet album soit devenu culte, très recherché par les fans. Il a marqué une génération.

Phil. Si tu veux on était un petit peu tout seul de jouer ce Thrash un peu à l’ancienne, un peu Heavy Thrash avec des influences très marquées comme Black Sabbath, Iron Maiden, Metallica ce genre de choses. L’album a été tiré à cinq cents exemplaires donc ce n’est pas grand-chose et c’est devenu culte parce que très rare en fait. Très, très rare. Il y a des collectionneurs qui se sont arrachés le peu qu’il y avait. J’ai vu des pris de ventes de cet album original a plus de mille euros. Il y a beaucoup de copies qui ont été faites notamment en Chine où ils sont coutumiers du fait et puis chez les Russes, beaucoup chez les Russes. Je pense que c’est le son d’une époque aussi. Début 1990 c’était l’avènement en 1996 1997 du néo métal. Toute l’époque d’avant était très marquée Thrash, Death, avec des fleurons français comme No Return, come Loudblast bien sûr comme Massacra ou beaucoup d’autres et ça couvre vraiment le son d’une époque. Je pense que notre opus quelque part en faisait un petit peu parti.

Mille euros. Vous avez battu le record de Kiss (rires). Même Kiss n’a pas fait mieux.


Phil.  En fait c’est vraiment le milieu des collectionneurs, l’album est introuvable. Moi j’en ai six chez moi (rires). J’ai des coups de fils, des messages réguliers partout dans le monde pour que je cède un exemplaire, mais forcément je ne le fais pas bien évidement.



C’est cela qui vous a donné envie de le réenregistrer ?

Phil. Pas vraiment parce qu’en fait cet opus-là est un album de copain qui a été enregistré par Didier Chesneau de Headline qui démarrait en tant que producteur. Nous c’était notre premier disque, nous étions de jeunes musiciens. La mise en place est un petit peu comme ça, le son est un petit peu comme si comme ça aussi. On a eu envie, parce qu’on a pris de l’expérience, de le réenregistrer en fait avec des moyens modernes. Donc on a fait appel à HK au Vamacara Studio (Vented, Loudblast, Drop Dead Chaos, Otargos...) avec qui travaille Loudblast notamment. On a fait appel à trois batteurs notamment Dirk Verbeuren de Megadeth, Aurélien Ouzoulias de Satan Jokers et Franky Constanza, des petits marseillais mais grand par le talent qui joue aujourd’hui avec les tambours du bronx. Donc on avait envie de faire quelque chose de moderne mais avec les compositions d’époques. L’album qui va sortir le 12 mai ne va comporter que huit titres parce que l’album d’origine en comportait dix. On a pris les meilleures. L’intérêt sur le vieil album restera toujours vif parce qu’il y aura toujours deux morceaux de plus que sur celui qu’on va sortir.

Je suppose que cela à du vous changer de revenir en studio 25 ans après vu l'évolution des méthodes d'enregistrement !

Phil. Oui complètement. En fait on a travaillé à la maison, un studio de répète qui est devenu après un petit studio d’enregistrement. On a fait des préprods tout bêtement avec Cubase et on a envoyé le tout aux batteurs. Ils ont fait les batteries sur ce que l’on a envoyé et après on a enregistré les guitares, la voix, la basse à la maison et ensuite on a tout envoyé au Vamacara Studio qui lui a mixé l’album et a donné le son d’aujourd’hui.

Est-ce qu’il y a eu des challenges sur des morceaux ou des défis personnels ?


Phil. Ah ben oui ! Tu sais quand tu joues avec le batteur de Megadeth tu as intérêt d’être un peu à la hauteur tu vois (rires). Je le dis aussi pour Franky et Aurel. Ce sont de très très bons batteurs. C’est la fine fleur des batteurs français tu as intérêt d’être au niveau. C’est difficile et il faut essayer de t’en approcher. Cela a été rude et un très très gros défi. Et aussi le challenge de se retrouver en studio, prendre nos instruments, rejouer ensemble sur un exercice qui n’est pas forcément super facile mais bon il a été relevé. Pour nous à l’écoute de l’album on est assez satisfaits.

Comment arrive-t-on à travailler avec ces trois monstres à la batterie ?

Phil. Dirk est un garçon qui a joué dans un groupe qui s’appelait Arsenic avec qui on tournait beaucoup à l’époque et donc c’est devenu un copain. On a suivi ses aventures par monts et par vaux et puis son ascension surtout qui a été fabuleuse. Et puis j’ai pris mon téléphone, je lui ai dit écoute je t’envoie le sample. Ça te dit de faire un ou deux morceaux. Il a dit bien sur ça va nous rappeler des souvenirs. Un petit peu la même chose avec Franky qui lui était fan d’Iceland à l’époque parce qu’il était jeune, il avait l’album et quand je lui ai demandé il m’a dit bien sûr pas de problème et Aurel on se connaissait bien parce que j’étais copain à l’époque de Zuul FX avec Steve. C’était le batteur de Zuul FX. On s’est rencontré à cette époque-là. On avait sympathisé et j’aimais beaucoup son jeu donc je l’ai contacté et puis voilà. Ils ont répondu présents à l’appel. Cela se fait en général très simplement. Il suffit de donner un petit coup de fil et demander. Après les gars s’ils ont envie ils adhèrent sinon ils te disent non je n’ai pas le temps. Mais eux ont vraiment répondu présents, on ne pouvait pas espérer mieux.

Le premier single est " Magic C’R’CL". Pourquoi avoir choisi ce morceaux sur les huit que vous avez enregistré ?

Phil. En fait c’est la synthèse du style Iceland. C’est vraiment le morceau carte de visite qui nous correspond le mieux puisque tout notre style se trouve dans ce titre-là, même si sur l’album il y a un morceau beaucoup plus long "Traces Of Dreams" ou un morceau un peu plus catchy qui s’appelle "My Last Words", "Magic C'R'Cl" sur scène fonctionne très bien et c’est un petit peu une demande de fan aussi. Les fans qui nous ont suivi et sont ravis de notre reformation qui aiment énormément cette chanson. On a voulu leur faire plaisir. Pour nous c’était le meilleur morceau à mettre en single en tous les cas.

Quels sont les thèmes que tu développais à travers tes textes à l'époque ?

Phil. En fait je les écrits on va dire en coécriture avec le batteur de l’époque qui s’appelle Sébastien Fédau qui avait un univers assez imaginaire, c’était quelqu’un qui lisait beaucoup. Il y a un morceau qui va tourner dans l’univers de Lovecraft par exemple. D’autres on va se mettre à la place de quelqu’un qui va vivre quelque chose de fort notamment "My Last Words" c’est quelqu’un qui fait un retour sur sa vie et qui va se dire est ce que j’ai fait des choses bien ou pas etc… "Magic C'R'Cl" des cercles dans lesquels un être humain et d’autres viennent dans leurs cercles, est ce que c’est bien est ce que c’est mal, tu vois un peu les questions métaphysiques aussi. Ça fait pas mal réfléchir en fait. Quand tu écoutes les paroles c’est toujours à double sens. Il y a un morceau qui s’appelle "The Eyes of the Blind Man" (les yeux de l’homme aveugle). Il y a tout ce thème qui est élaboré qui fait un peu réfléchir l’auditeur aussi.

Finalement ces thèmes sortis de l’imaginaire n’ont pas vieilli.

Phil.  Non parce que c’est intemporel, cela parle à tout le monde en fait.

Est-ce que vous avez envie de sortir un deuxième single par la suite ?

Phil. Alors non parce qu’on a prévu de sortir l’album le 12 mai, donc ça va venir vite maintenant mais on a sorti un petit cd live qui est disponible sur nos concerts et sur toutes les bonnes plateformes où là on va retrouver "Magic C'R'Cl" bien sûr mais des morceaux de l’album joués en 1995. C’est ce projet qui va être disponible comme matériel.

Quel souvenir gardes-tu de l’enregistrement de l’album original ?

Phil. Plein d’anecdotes. C’est vrai que pour nous on était un peu à tâtons sur les dix morceaux. Une anecdote comme ça. J’ai chanté toute une journée pour entrer les dix morceaux dans la journée car forcément il y avait quelques problèmes économiques donc il fallait aller vite. Il a fallu entrer dix morceaux au chant. L’ingé son a réécouté les bandes qui dit tient c’est bizarre il y a une soufflette c’est-à-dire que l’assistant avait complétement oublié de couper certains micros. Donc il y avait des larsens et j’ai été obligé de tout refaire le lendemain. Je peux te garantir que je n’étais pas frais mais voilà c’est un très très bon souvenir. Avec Didier Chesneau c’était un truc en or.

Je suppose quand on relance la machine on a envie de donner une suite discographique à cette aventure ?

Phil. Bien sûr il est en écriture. Puisque c’était dans le projet on va réenregistrer le premier album mais derrière on va travailler sur le deuxième qui n’a pas vu le jour en 1998. On a préféré tout reprendre à zéro. Il y aura un morceau de l’époque 1998 qui sera sur l’opus et le reste seront des compositions originales.

Est ce qu’il y aura une évolution musicale ?

Phil. Je pense que comme on a pris de l’expérience dans divers projets on va travailler sur des choses qu’on sait faire. On ne va pas réinventer la roue je pense que le style d’Iceland est basique, c’est ça qui fait notre force c’est-à-dire que ce sont des choses qu’aiment les gens en concert. C’est toujours avec beaucoup de punch et beaucoup d’énergie et donc ça on va la garder même si on a un peu vieilli soyons clair. Mais on va garder cette énergie pour justement remettre ça dans le deuxième album. Donc on va faire quelque chose de pas signé puisqu’on a évolué mais qui va se rapprocher rapidement du premier album.

Vous avez envie de garder cet esprit musical des années 1990 ?

Phil. Oui tout à fait. On a envie de mettre toujours en avant nos influences, rester dans ce style des années 1990. On est tellement classique qu’on en devient original. Peu de gens jouent ce que l’on joue. Maintenant on a des groupes qui sont ultra ultra techniques. Nous on n’est pas ultra technique on joue du rock. On ne va pas chercher la complication, on va chercher l’énergie en concert, l’énergie sur l’album.

Qui a trouvé le nom du groupe Iceland ?


Phil. Alors c’est Christophe qu’on surnomme black et moi. En écoutant un album d’Iron Maiden qui s’appelait Seventh Son of a Seventh Son et la pochette je ne sais pas si tu l’as en tête, c’était sur un fond montagneux de glace et on s’est dit qu’Iceland pouvait être pas mal. Cela correspondait bien au paysage et l’émotion qu’on ressentait à l’époque sur cet album

Que veux-tu dire à tous ceux qui vont découvrir votre retour ?

Phil. Nous évidement c’est la scène. On attend les gens qui nous ont suivi mais aussi les autres, ceux qui vont nous découvrir. Venez nous voir sur scène parce que le rock en général ça se fait devant les gens. C’est du spectacle vivant et nous on adore ce contact-là. On adore le public et les fans. On a envie de partager tout notre travail avec eux. On les attend de pied ferme.



Mai 2023.
Pascal Beaumont / Photo DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)

 

lundi 19 juin 2023

SCREAMACHINE ( Francesco Bucci - bassiste) // INTERVIEW // La paroisse du Metal - Juin 2023.


On résume souvent l’Italie aux spaghettis, la Dolce Vita, le chianti et la mafia heureusement c’est aussi un pays où l’on trouve d’excellent groupe Metal à l’instar de Screamachine un tout nouveau combo venant de Rome et qui pratique un Heavy Metal dont le son flamboyant s'inspire de titans tels que  Judas Priest, Metallica, Savatage et Accept. Si le gang n’existe que depuis 2017 et a sorti son premier méfait en 2021 chez Frontiers Records, les musiciens quant à eux sont des vétérans de la scène Italienne et ont sévis dans de nombreux combos respectés comme pour le bassiste Francesco Bucci avec Stormlord ou Kaledon pour Paolo Campiteli Mysterhydden, Agony and Ecstasy pour le chanteur Valerio « The Brave » Caricchio le batteur quant à lui n’étant pas en reste avec Jokers' Inc. Vous l’avez compris nos amis Italiens ne sont pas de novices loin de là ! Un expérience qui leur a permis de nous délivrer un très bon premier opus en 2021 sur lequel figurait de nombreux invités comme Steve Di Giorgio (Testament, Death, Iced Earth, Spirits Of Fire, etc.), Herbie Langhans (Firewind, Avantasia, Sonic Haven) ou encore Simone Mularoni (DGM) et un Ep Bordeline en 2022 pour nous présenter son tout nouveau guitariste le petit prodige de la six cordes : Edoardo Taddei. Deux ans plus tard les voilà de retour avec Church Of The Scream une galette qui montre toute l’étendue de leur talent et prouve qu’ils sont là pour durer notamment grâce à leur capacitée à évoluer, écouter le single « The Epic of Defeat » avec la participation de Davide ‘Damna’ Moras (Elvenking) au chant et vous comprendrez. ! Pour découvrir les Screamachine quoi de plus simple que de passer un coup de fil à son membre fondateur Francesco Bucci le bassiste de la formation ! Un entretien découverte avec un musicien sympathique et volubile prêt à nous faire découvrir tous les secrets de la machine hurlante. Magnéto Francesco c’est à toi !



Vous venez de donner un concert le 1 juin 2023 avec votre nouveau guitariste Edoardo Taddei dans le cadre du Pure Metal Fest à Rome quels souvenirs en gardes tu ?


Francesco Bucci
. Ça a été facile de revenir sur scène. Ce n’est pas le premier concert que nous donnons avec notre nouveau guitariste Edoardo Taddei. En 2022 on a eu la chance de donner des shows pour la sortie de l’Ep Borderline. Mais là c’était notre premier concert après l’enregistrement de l’opus donc on était très existé de jouer. C’était très beau et on a bien jouer !

Avez-vous eu l’opportunité de jouer aussi en France ?


Francesco Bucci. J’aimerai vraiment ! En ce moment même nous essayons de booker quelques dates en Italie pour cet été ! Mais notre intention principale est de jouer en Europe. On est très intéressé pour venir jouer en France mais on est un jeune groupe donc ce n’est pas facile de trouver un promoteur. Nous ne sommes pas riches, on veut juste jouer du Rock’n’roll mais on ne peut pas payer pour ça, il nous faut un promoteur pour nous trouver des dates. On a vraiment envie de jouer en Europe mais cela prend beaucoup de temps, on pourrait peut-être ouvrir pour une autre formation. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, on ne peut qu’attendre et espérer le meilleur.

Qu’essayez-vous de transmettre lorsque vous êtes sur scène ?

Francesco Bucci. A chaque fois qu’on me demande quel type de musique joue Screamachine, je réponds c’est facile nous jouons très fort du Metal ! C’est ce que l’on peut attendre de nous sur scène. On ne peut pas jouer ce type de musique en restant attaché à ces racines si on ne joue pas très fort. J’adore être en studio pour enregistrer, expérimenter, mixer. Mais bien sur la meilleure des choses pour nous, ce que nous attendons tous c’est de jouer live. On est un combo direct, il n’y a pas vraiment de travail sur le visuel, c’est la musique avant tout. On est très heureux actuellement parce qu’avec ce nouveau disque, on va changer notre set List et jouer de nouvelles chansons comme “The Crimson Legacy” et “Church Of The Scream” qui sont très efficace sur scène. En les écoutant le public devient fou. J’espère que vous pourrez bientôt nous voir en France.

Le combo est très récent mais vous avez tous en tant que musiciens une longue expérience derrière vous dans quel état d’esprit avez-vous composer ce nouvel opus ?

Francesco Bucci. Avec beaucoup de conviction. C’est très important de dire que nous sommes des musiciens expérimentés, on est des vétérans. Rires. Screamachine est désormais notre priorité, c’est très important que les gens comprennent que ce n’est pas un side project. C’est un vrai combo qui va donner des concerts et qui est notre priorités absolue. Il y a une grande différence concernant la composition entre notre premier opus et le nouveau, la manière dont nous avons travaillé est complètement différente. Il faut garder à l’esprit que notre premier opus était basé sur l’énergie, c’était l’association d’un groupe d’amis musiciens qui avaient envie de jouer ensemble. A l’origine c’était mon idée de jouer ce type de Heavy Metal. Cela vient de ma jeunesse lorsque j’étais enfant et c’est toujours resté ancré en moi, dans mon cœur, Iron Maiden, Metallica, Saxon, Motörhead, Savatage ….J’écoute ce style depuis très longtemps et j’avais envie de faire un mixe de cette musique avec des sonorités modernes mais de ne pas être un groupe qui copie et fait la même chose, je ne voulais pas que Screamachine soit un tribute au Heavy Metal. Je voulais garder ce son et l’adapter à notre époque pour en faire quelque chose de moderne que ce soit au niveau de la production, créer notre propre style tout en gardant nos racines. J’ai réuni quelques bons amis à moi, des musiciens pour créer Screamachine et enregistrer un album. On a pensé à rien d’autre que de jouer, on ne savait pas que l’on trouverait un label et que l’opus serait distribué partout, on voulait juste jouer la musique qu’on appréciait tout simplement sans penser à rien d’autre. C’est du Heavy Metal traditionnel, on ne savait pas qu’un label pourrait être intéressé et il y en a eu un c’est Frontiers Records. Ils ont été preneurs et on les remercie, ce premier cd a séduit le public, ils ont été satisfaits, il n’y a pas tant de combos qui joue ce Heavy Metal. Il a été fait avec nos tripes, il vient du cœur. On n’a pas réfléchi en se disant ce titre est bon mais on peut le rendre meilleur, c’était au feeling et on l’aime beaucoup. Mais bien sur Screamachine à commencer à devenir un vrai groupe. Après la pandémie, on a eu la chance de pour donner quelques concerts. On se connaissait mieux en tant qu’être humain et musiciens et on a pris notre temps à écouter les titres et se demander quels côtés de Screamachine on apprécie le plus et quel autre moins. Le deuxième a donc été travaillé d’une façon plus traditionnelle, on a pensé aux arrangements, à l’écriture des titres, aux mélodies vocales, on voulait que tout soit parfait. Et je peux dire qu’on voulait un niveau supérieur en termes d’écriture. Et puis sur le premier on avait beaucoup d’invités, de très bons musiciens Italiens et internationaux : Steve Di Giorgio (Testament, Death, Iced Earth, Spirits Of Fire), Herbie Langhans (Firewind, Avantasia, Sonic Haven), Simone Mularoni (DGM), Massimiliano Pagliuso (Novembre), Andrea Angelini (Stormlord), Francesco Mattei (Noveria) on voulait faire une fête du Heavy Metal, on voulait un maximum de musiciens. Mais sur Church Of The Scream, il y a un seul invité Davide ‘Damna’ Moras (Elvenking) sur “The Epic of Defeat” car c’était notre intention de montrer au monde 100 % de Screamachine, c’était très important pour nous. C’est une grosse différence entre les deux disques, on les aime tous les deux.

Je suppose que pour le second l’écriture a été nettement moins simple à l’instar de “The Epic of Defeat” qui est un morceau ambitieux musicalement !

Francesco Bucci. Tu dois garder en tête que c’est notre album de la pandémie. La plupart des morceaux pas tous ont été écrit en 2020 et 2021 avant même que notre premier cd soit sorti. Il a été enregistré avant la pandémie. La majorité des démos ont été composés pendant le confinement. La situation était étrange je m’en souviens très bien. Mais j’ai été boosté au niveau créatif, j’avais de nombreuses idées donc c’était positif. C’était facile pour moi d’enregistrer les première idées de chansons. Lorsque tu écris tu as une idée de base, tu réenregistres une démo très brute. Puis tu travailles avec le reste de la formation pour ajouter les voix, les arrangements et parfois modifier le titre. Lors de cette période j’ai été très créatif de même que Paolo et Valerio. On a échangé nos idées sur internet, on a enregistré des démos à la maison sur nos ordinateurs, on échangeait nos fichiers, j’écrivais un titre et je l’envoyai à Valerio notre chanteur puis il me le renvoyait après avoir posé ses parties vocales pour voir si c’était bien. C’était très étrange cette façon de travailler mais ça nous a motivé dans cette très mauvaise période de nos vies la pandémie. Ce n’était pas difficile, je suis heureux que tu es mentionné “The Epic of Defeat” car c’est un de mes titres préférés. Sur le reste de l’album il y a un feeling différent mais cette chanson j’en suis très fier. Elle a aussi été écrite pendant la pandémie.



Justement pourquoi avoir fait appel à Davide ‘Damna’ Moras (Elvenking) précisément pour ce titre ?

Francesco Bucci. Comme je te l’ai dit auparavant, il est important pour nous de ne pas avoir beaucoup d’invité sur cet opus parce qu’il y en avait beaucoup sur le premier. J’adore quand d’autres musiciens viennent jouer sur nos morceaux. Ce sont des musiciens que tu apprécies, ils viennent et travailles sur tes chansons et il y laisse une partie de leur âme. Il la transforme en quelque chose de meilleur ! On avait aussi une grande peur c’est que si nous avions beaucoup d’invités sur Church Of The Scream que Screamachine devienne une sorte d’Avantasia. Je ne voulais pas que dans le futur les gens attentent de nous que nous ayons systématiquement des invités sur nos disques. Je me suis dit que nous allions faire un opus avec nos tripes avec une exception Davide ‘Damna’ Moras parce qu’on est amis, on se connait très bien depuis de nombreuses années. Il y a une dizaine d’années j’ai d’ailleurs travaillé avec lui sur un side project qui n’est finalement jamais sorti. Cela fait 20 ans que l’on se connait et qu’on avait envie de faire quelque chose ensemble mais à chaque fois David était occupé ou moi, ce n’était jamais le bon moment. Et puis j’ai écrit ce morceau qui était différent du style classique de Screamachine, une chanson longue, épique, bombastique. Et au milieu du titre il y a cette atmosphère Pagan, Black Metal Heavy. Au début je travaillais avec Valerio au niveau vocal. Et là on s’est dit que ce serait parfait pour Davide. C’était le moment de faire quelque chose ensemble. Je l’ai contacté, il a été très cool car à cette période il enregistrait le dernier Elvenking. Il était très occupé mais il a dit oui c’est d’accord on va le faire. Pour moi c’était très spécial, ce n’est pas seulement un artiste mais un ami. Je suis heureux que finalement nous ayons pu travailler ensemble et j’adore cette chanson.

Edoardo Taddei est votre nouveau guitariste, il est jeune, talentueux que vous a-t-il apporté depuis son arrivée au sein du combo ?

Francesco Bucci. Pour le premier opus nous avions à nos coté Alex Mele qui est un ami très proche. Dans quelque jours je vais le voir sur scène avec son groupe de Power Metal Kaledon. Il souhaitait se focaliser sur Kaledon. Je comprends parfaitement son point de vue car c’est lui qui a créé ce combo il y a vingt-cinq ans. C’est très bien qu’il m’en prévenu en m’informant de son départ car on a pu s’organiser. Edoardo Taddei est un guitare Hero en puissance et pas seulement en Italie mais aussi en Europe. Tout le monde parle de lui, c’est un alien, il est incroyable ! C’est une sorte de Jason Becker de notre génération, moderne. Il est si jeune, il a 23 ans j’en ai le double ! Rires. Il est très sérieux, très impliqué et il vient de Rome comme moi. Donc lorsque tu as un aussi bon guitariste……Quand Alex est parti, Eduardo a été le premier à qui on ait pensé. On s’est dit prenons le numéro 1 pour ce type de musique et c’était lui. On l’a contacté et la rencontre à été très bonne parce qu’il aimait notre musique. Il est très occupé, il tourne en Europe avec Master Boot Record, il a sa carrière solo. Sur son dernier opus solo (Ndr : Timeglass) il y a Jeff Loomis (Ndr : Nevermore, Arch Enemy) qui joue sur le morceau "Faded". Il apprécie notre style de Heavy Metal. Lorsqu’il est arrivé les morceaux étaient prêt, il a juste du se chargé des parties lead tout était déjà composé par moi, Paolo et Valerio. Mais il a tout de même apporté sa contribution par ses solos et il a porté la musique de Screamachine à un autre niveau, il est phénoménal !

Vos deux premiers single “The Crimson Legacy” et “Church Of The Scream” ouvre le nouvel opus c’est important pour vous de les mettre en valeur ?


Francesco Bucci. Je pense que ces deux morceaux présentent deux cotés différent de Screamachine et montre bien ce que nous sommes musicalement ! C’est très important pour moi ! Souvent quand j’écoute d’autres albums les titres se ressemblent ! Bien sûr il y a des formations comme AC/DC ou l’on retrouve cela aussi mais c’est AC/DC. Lorsque j’écoute un disque ce qui me rend heureux c’est lorsque chaque titres sont différents les uns des autres. Je pense que “Church Of The Scream” apporte cela ! Bien sûr nous jouons du Heavy Metal mais on aime aussi explorer de nouveaux horizons. Certains morceaux sont plus dans un style épique, d’autres plus l’esprit Judas Priest, plus classique, d’autres plus Heavy dans l’esprit de Metallica, d’autres ont un feeling plus Hard Rock. “The Crimson Legacy” était fait pour devenir un single naturellement. Lorsque l’on a composé cette chanson Valerio est arrivé par la suite avec la mélodie vocale, on s’est dit que ce serait notre premier single. Le titre est rapide, facile, il y a un bon solo et un refrain incroyable qui reste en mémoire. J’apprécie que les gens découvrent Screamachine avec cette chanson très Heavy. Pour “Church Of The Scream” qui est le nom de l’album, c’est un titre plus complexe, avec tous ces riffs, ces solos très techniques, il y a beaucoup de changement de rythme à la batterie. C’est important car certains attendent ce nouvel opus et on veut leur montrer que l’on a développé de nombreux style musicaux, ce n’est pas la même chanson répété sur tout le disque. Mais on reconnait bien notre style bien sûr, c’est pourquoi on voulait présenter en avant premières ces deux morceaux.

Quel est l’idée développez-vous à travers “Church Of The Scream” qui a donné son nom à ce deuxième album ?

Francesco Bucci. C’est notre côté tribute au Heavy Metal, notre façon de nous exprimer. On a une approche un peu spécial du style, c’est notre côté démoniaque mais c’est surtout l’église de la musique ! On peut aussi le voir sur la pochette, il y a notre mascotte le Metal Monster, il prêche pour le diable, la foule et le Heavy Metal. On adore jouer avec les clichés du Heavy Metal, on aime cet approche sans être trop excessif et parodique. “Church Of The Scream” pour moi cela signifie le culte du Heavy Metal pour tous les gens qui apprécie cette musique.

A l’écoute de “Church Of The Scream” on ressent beaucoup cette influence des années 70/80 Judas Priest, Savatage, Metallica, Accept, comment as-tu découvert toutes ces formations ?

Francesco Bucci. C’était lorsque j’étais jeune, j’avais 10 je pense, j’écoutais Queen, les Beatles, un peu de tout, je n’avais pas de style de prédilection. Je suis bassiste mais je n’écoute pas uniquement du Heavy Metal, c’est la musique que j’aime le plus, c’est l’histoire de ma vie, j’étais à l’école et on m’a prêté une cassette de Metallica Kill Them All, c’était juste incroyable. Je n’avais jamais entendu quelque chose de pareil. Le premier morceau que j’ai écouté c’est “Hit The Light” qui ouvre l’opus. Ce titre avec toutes ces parties de guitares, de batterie ça a été un choc, je n’avais jamais entendu ça. Cela faisait aussi un peu peur, je m’en rappelle parfaitement, c’était vraiment incroyable, j’ai tout oublié mais je me souviens du feeling que j’ai ressenti quand j’ai écouté “Hit The Light” et je me suis dit voilà la musique qui me plait. Quelque mois après j’écoutais du Death Metal, Cannibal Corpse, Morbid Angel, j’étais fan de ce style. Puis j’ai réécouté des formations avec un rythme un peu plus Metal. Mais “Hit The Light” a été le déclencheur qui m’a fait me sentir vivant et découvrir un nouvel univers musical.

Comment en es-tu arrivé à devenir bassiste ?

Francesco Bucci. Tu dois savoir que je suis un des rares bassistes qui a débuté par la basse et pas la guitare parce que souvent les bassistes sont d’anciens guitaristes qui sont passé à la basse pour différentes raisons et plus particulièrement dans le Metal. Mais moi j’ai débuté à la basse, ça vient de Kill Them All de Metallica et du son de basse de Cliff Burton sur ce morceau “ (Anesthesia) Pulling Teeth”. J’ai entendu ces parties de basses tout bonnement incroyable, ce n’était pas une guitare mais on n’arrivait pas à déterminer de quel type d’instrument il s’agissait, on pouvait même penser que c’était faux en quelque sorte, un fake. Lorsque tu es jeune et que tu n’as pas d’expérience, tu n’es pas capable de bien reconnaitre chaque instrument maintenant je peux le faire, le batteur joue comme ça, le son de la basse…. Mais à cette époque c’était juste la musique, je n’étais pas sur du jeu de basse même si c’était de la basse, j’ai écouté ce nouveau son et je me suis dit c’est ce que j’aime. Bien sur la basse ce n’est pas que Cliff Burton mais ça été suffisant pour moi pour commencer à jouer de ce bel instrument. Ça a été le meilleur choix de ma vie parce qu’en tant que compositeur pour moi la basse doit avoir une place importante parce qu’elle te force à penser au morceau. Bien sûr je compose sur une guitare la plupart du temps mais dans mon esprit je suis un bassiste et je pense toujours au morceau pas seulement à développer une partie rapide, un riff de guitare pour montrer au monde comment je suis un bon musicien. Je pense toujours à la chanson parce que la basse surtout dans le Heavy Metal est toujours derrière mais c’est le cœur du morceau, c’est la basse comme Chronos de Venom, Lemmy tous ces grands bassistes. Ça m’a toujours fait réfléchir, ça m’a beaucoup influencé. Je pense toujours au morceau en terme général et pas seulement en me basant sur mon instrument. Beaucoup de guitariste sont focalisé sur la guitare, c’est cool parce que pour moi c’est très important d’avoir un très bon guitariste, j’adore Metallica, je suis un fils de James Hetfield mais c’est aussi important de penser à la chanson par elle-même.

“Deflagrator” s’ouvre d’ailleurs sur une belle partie de basse !


Francesco Bucci
. Oui bien sûr, j’adore mon instrument. Au départ ce titre a été écrit sans cette intro. J’essayais d’obtenir un son Metal, je voulais le faire évoluer car il ne se combinait pas à 100 % avec ce que j’avais à l’esprit. Pour moi le début n’était pas très bon et là je me suis dit mais pourquoi pas débuter cette chanson avec ce riff de basse très cool. J’avais cette partie avec ce groove, plus personne ne fait ça maintenant une intro à la basse. Débuter ce titre avec ce riff de basse, un bon groove de batterie, j’adore pour moi c’est un bon début. C’est ce que je te disais, j’aime quand chaque morceau soit dans un certain sens différent, il faut que ce soit unique, et la basse fait la différence.

L’opus a été produit par Paolo Campitelli votre guitariste je suppose que c’est un avantage de travailler ainsi sereinement !

Francesco Bucci
. J’ai une très bonne connexion avec Paolo. Ce qui est important de dire c’est que c’est un ingénieur du son, il a produit nos albums et assure aussi la partie mixage et mastering. C’est un gros travail, on est chanceux qu’il se charge de cela. On peut ainsi se produire nous-même ce qui fait que l’on dispose d’un contrôle total sur notre créativité, sur ce que nous avons envie de faire. On a aussi plus de temps pour expérimenter de nouvelles sonorités, idem pour les arrangements. Paolo et moi sommes les principaux compositeurs de Screamachine. On connait très bien la manière dont nous écrivons, on se soutient tous les deux. Si nous avons une idée, j’essaye de la développer avec lui pour qu’elle soit la meilleure possible. J’apprécie de travailler avec Paolo, on a fait des choix de production ensemble. Il attend toujours un retour car c’est difficile de produire un opus mais produire ta propre musique c’est un véritable cauchemar. Rires. Lorsque tu travailles avec une personne qui n’est pas du combo tu as un regards extérieur. Mais si ces sont tes propres morceaux tu es a la recherche d’un échange. Un producteur peut te prodiguer des conseils et te disant ça c’est pas mal on pourrait faire ça. Moi et Paolo travaillions ensemble pour produire et mixer nos titres. Mais c’est bien lui qui dirige, c’est u ingénieur du son, il nous donne ce son.

Est-ce qu’il y a des morceaux dont tu te sens plus proche que ce soit au niveau des textes ou bien musicalement ?

Francesco Bucci. Les textes sont écrits par Valerio, il est excellent et j’apprécie la plupart de ces écrits. Je préfère me focaliser sur la musique. Il y en a deux qui sont très importants pour moi peut être trois ! Rires. Le premier c’est “The Epic of Defeat” et je t’ai dit pourquoi c’est une chanson spéciale. C’est un défi pour moi et il y a aussi un coté sentimental. Un autre très important c’est “Night Asylum” sur nos albums il y a un titre qui se rapproche plus du son Hard Rock. C’est le cas de “Night Asylum”, elle sonne très bien. C’est un peu à part du Heavy Metal, c’est plus dans l’esprit de Dokken, Mötley Crüe leur coté Heavy, j’adore cette chanson. Il y a aussi “Church Of The Scream” parce que les prémices de ce titre ont été écrit en 2002 c’est-à-dire il y a plus de 20 ans, c’était pour un autre projet qui n’est jamais sorti. Mais on sentait que ce morceau était vraiment bon. Lorsque on s’est attaqué au second opus, on a repris ce titre, on a changé quelques riffs mais on a gardé la partie principale. Il a été composé il y a 20 ans et je suis vraiment heureux que les fans puissent enfin l’entendre parce que j’ai toujours pensé qu’il était bon et j’ai souffert du fait qu’il ne sorte pas maintenant je suis épanoui.

Tu es très polyvalent, tu as joué dans de nombreuses formations comme Stormlord et tu as aussi été journaliste et collaboré avec des magazines Italiens comme Metal Shock ou Rock Hard quels ont été tes plus belles rencontres lors de tes interviews ?

Francesco Bucci. Oui j’ai pendant 25 ans au sein de Stormlord, j’ai composé la plupart des titres et écrits des textes, j’ai eu une contribution importante au sein de la formation. Le Heavy Metal est ma grande histoire d’amour, j’ai toujours essayé de vivre Metal et ce quel que soit les façon dont on peut l’appréhender. J’aime écrire. J’ai eu l’opportunité d’écrire pour Metal Schock, c’était le magazine numéro 1en Italie maintenant c’est terminé. J’ai travaillé aussi pour la version Italienne de Rock Hard. A cette époque le business était très différent, il y avait beaucoup d’argent comparé à aujourd’hui. J’ai donc eu la chance de faire de nombreux studio report, de prendre l’avion pour d’autres pays pour interviewer des artistes. J’ai eu la chance de rencontré une bonne partie d mes idoles. J’ai vécu des moments exceptionnelle comme lorsque j’ai interviewé James Hetfield pendant 45 minutes avant qu’il ne monte sur scène, je pense que c’était en 2003. J’ai aussi interviewé Steve Harris, c’était incroyable. J’ai aussi eu la chance de jouer avec Lemmy, on jouait avec Stormlord dans le festival The Gods O Metal, on a partagé le même backstage. Tu sais lorsque tu rencontres tes idoles, c’est toujours risqué. Tu peux aimer leur musique et tomber sur quelque qu’un de pas très sympathique. Mais j’ai toujours eu de la chance de rencontrer des musiciens merveilleux. J’en suis très heureux. Un autre qui était vraiment très sympathique, très agréable, c’est King Diamond. J’ai fait une très belle interview avec lui, on a échangé pendant plus d’une heure, il m’a expliqué toute l’histoire de ce concept The Puppet Master, j’ai été très chanceux. Tous ces musiciens étaient très gentils, les personnes dont je me souviens le plus ont donné de très bonne interview, c’était de très belle rencontre.

Rhapsody a fait découvrir grâce à son succès le Metal Italien à travers le monde, est ce que quelque part c’est un modèle pour toi ?

Francesco BucciRhapsody pour moi c’est quelque chose de très spécial. L’Italie a une grande histoire avec le Heavy Metal, il y a eu des formations comme Vanadium ou Necrowretch qui était très underground pour le reste du monde qui pensait qu’en Italie on jouait de la mandoline ! Rires. On ne prenait pas le Metal Italien au sérieux. Et ensuite il y a eu l’arrivée de deux formations qui ont cassé la barraque et fait connaitre le Metal Italien : Lacuna Coil et Rhapsody. Je m’en souviens très bien. Lorsque leur premier opus est sorti c’était l’époque de l’explosion du Power Metal. J’en écoutais énormément, Gamma Ray, Hammerfall. Et j’ai commencé à écouter la scène Italienne et on parlait beaucoup de Rhapsody qui jouait un Power Metal épique et symphonique dans l’esprit de Blind Guardian. Donc lorsqu’ils sont arrivés, j’ai écouté ce qu’il faisait et j’ai été ébloui, j’ai découvert qu’ils étaient Italiens. Pour moi c’était impossible. C’est très difficile d’expliquer cela de nos jours parce que la scène Italienne est incroyablement riche, on a beaucoup de très bons groupes comme Fleshgod Apocalypse ou Elvenking qui sont très respecté et qui joue partout en Europe, aux Usa et donnent de très bon concerts. Mais à cet époque, c’était quelque chose d’incroyable. Les Allemands ou la scène Metal est très importantes se sont intéressé à Rhapsody, ils ont adoré. Leurs premiers albums étaient fantastiques jusqu’à Power of the Dragonflame. Chaque disque était en amélioration constante pour ce type de son et les gens étaient totalement ébahi. Aujourd’hui je ne les écoute plus beaucoup peut être parce que je les ai beaucoup écouté lorsque j’étais jeune. Je préfère quelque chose de plus brute, direct mais je ne peux pas nier qu’ils ont joué un rôle très important pour la scène Italienne, on leur doit beaucoup à eux et Lacuna Coil. C’est grâce à eux que la Scène Metal s’est développée en Italie. C’est très marrant parce que beaucoup de personnes écoutent du Death ou du Black Metal, ce que j’apprécie, ils ne sont pas proche de Rhapsody. Mais ils reconnaissent que si la scène Italienne existe c’est en grande partie grâce à Rhapsody.

Au niveau Rock il y a aussi Måneskin qui a gagné le Concours Eurovision de la chanson en 2021 !


Francesco Bucci. Leur salle de répétition est située juste à côté d’où je vis. Je ne les connaissais pas avant qu’ils deviennent célèbre. Je les apprécie, ils font du Rock, il y a un guitariste …. Je préfère écouter Måneskin qu’un combo de Pop mainstream, ils jouent du Rock. Leur musique est pleine d’énergie, de bonne mélodies, il y a une excellente voix, c’st un bon groupe. Avec l’expérience on peut dire qu’ils sont influencés par tout un tas de style comme les Beatles ou Led Zeppelin, c’est un sorte de puzzle avec des arrangements à la Beatles ou Led Zeppelin. Mais pour un jeune qui n’a peut-être jamais écouté Led Zeppelin c’est quelque chose de cool. Il peut commencer avec Måneskin et puis s’intéresse à d’autres formations. Beaucoup de personnes ne les apprécient pas parce que ce sont des poseurs, on s’en fou, ils sont marrants, ils font du Rock pour moi c’est parfait.

Pour conclure un mot à ajouter ?

Francesco Bucci. Je suis venu en France l’été dernier, j’ai visité Paris puis je suis allé en Normandie. On essaye de faire un Heavy Metal moderne, on joue ce qui vient du cœur mais ce n’est pas daté c’est moderne. La chose la plus importante c’est de venir nous découvrir sur scène, c’est pourquoi les promoteurs Français doivent nous faire venir jouer en France.



Juin 2023
Pascal Beaumont   /  Photo DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)