lundi 8 avril 2024

MYRATH Kevin Codfert (Claviers) Morgan Berthet (Batteur)// INTERVIEW // Un karma pas comme les autres - 5 Mars 2024.

 
Depuis la sortie de Shehili en mai 2019 MYRATH s'est envolé vers de nouveaux sommets bien décidé à s'élancer à la conquête du monde afin d’imposer son "blazing desert metal". Le gang a eu l'intelligence de ne pas s'enfermer dans la niche Prog Métal et d'amener des sonorités Pop Rock, tout en gardant cette ambiance oriental, ce qui leur à permis de séduire un nouveau public. S'en est suivit en tournée Européenne en ouverture de Beast in Black fin 2019 pour assurer la promotion de leur nouveau méfait sur scène. Mais les bougres étaient bien décidés à battre le fer tant qu'il était encore chaud et se sont embarqué ensuite pour le The Magical Tour 2020 qui a débuté le 27 février 2020 à Sofia et qui a été stoppé net par le confinement de mars 2020. Un véritable coup dur pour MYRATH qui était en passe de s'imposer au niveau Européen et de porter haut en couleur le Metal Tunisien, le combo étant devenu au fil du temps un ambassadeur de grande classe de son pays. Heureusement pour nous faire patienter il nous reste le Live in Carthage enregistré dans leur fief en Tunisie en juillet 2018 qui confirme tout le bien que l'on pense d'eux et apporte un côté festif et joyeux en ces temps difficiles. Un opus d'excellente facture qui nous plonge au fin fond de leur univers ou les magiciens et les danseuses orientales ont leur mot à dire, un vrai spectacle pour les yeux et les cages à miel ! Il était grand temps pour eux de revenir avec un opus studio c’est chose faite avec Karma qui consolide sa place dans les hautes sphères de la scène Metal avec un mélange puissant et captivant de mélodies orientales et de Heavy Metal occidental. Karma qui vous entraine dans un voyage théâtral à travers un monde de mythes et de légendes. Pas de doute MYRATH est au sommet de son art grâce à ses envolées vocales, ses riffs de guitares sophistiqués et sa batterie complexe nous démontre toute sa virtuosité et sa créativité et son inspiration. Inutile de vous dire qu'il n'en fallait pas plus pour qu'un rendez-vous soit pris afin d'éclaircir un peu plus les mystères de cette formation hors norme doté d'une volonté impressionnante qui lui a permis de surmonter de nombreux obstacles ! C'est avec Kevin Codfert qui vient depuis 2022 d’intégrer définitivement la formation aux claviers et qui se charge aussi de la production de la formation depuis leur premier opus Hope et Morgan Berthet batteur au sein de MYRATH depuis 2011 que votre serviteur a pu s'entretenir. Un entretien placé sous le signe de la décontraction pour comprendre un peu mieux d'où vient le combo qui ne doit sa réussite qu'à lui-même, à son talent et au Karma bienveillant qui veille sur eux ! Vous avez dit miracle ou est-ce encore un tour de magie à la MYRATH ? Magnéto Kevin et Morgan c’est à vous !



Vous avez beaucoup tourné en 2023 que ce soit en Europe ou en Amérique Du Sud. Il y a eu un évènement important pour vous c’est votre show à Clisson le 15 juin 2023 au Hellfest. Comment avez-vous vécu ce concert ?

Kevin Codfert. Cela a été une grande surprise le Hellfest. La tente à une capacité de 8000. On était vraiment surpris de voir le public dépasser, ce qui a été une preuve d’une attente qu’il y avait de voir le groupe. Ça fait plaisir, ça fait des années que tu travailles les territoires, la France est un territoire qui n’est pas toujours simple. Tu vois un tel engouement avec un public qui te suit, qui accroche sur les nouveaux morceaux puisque l’on a fait le pari de jouer en avant-première certains morceaux avant la sortie de l’album. Ce n’est pas toujours évident de faire découvrir des morceaux que les gens ne connaissent pas dans des conditions acoustiques qui ne sont pas forcément optimales, ça peut être un risque, risque que l’on a décidé de prendre. C’est important aussi de tester les choses sur scène et voir le ressenti en live des gens. Une grande expérience et beaucoup d’émotions pour nous. Le sentiment que j’avais était un sentiment de réussite.

Le 13 septembre, vous avez donné un concert à Carthage en Tunisie qui a été capté en vidéo et utilisé pour le clip de votre nouveau single “Child Of Prophecy“ Comment avez-vous vécu ce moment toujours un peu spécial ?

Morgan Berthet.
C’est toujours un peu spécial. La Tunisie on sait qu’on va être accueilli comme des rois parce qu’on est tunisien. C’est toujours ultra agréable de jouer en Tunisie et je pense si je ne dis pas de conneries qu’on a autant eu de moyens dans un concert au niveau scénique. J’ai personnellement découvert ce qui allait se passer le jour J. Je n’avais pas pris la peine de regarder ce qui allait être fait. Visuellement Kev s’est chargé de tout ça et c’était impressionnant pour nous de nous retrouver sur une scène pareil. On avait déjà fait Carthage, on avait mis des gros moyens mais là on s’est vraiment surpassé cette fois ci. Super concert, toujours super, concert de mieux en mieux.

Quelque chose qui a dû aussi vous marquer c’est la tournée en Amérique du Sud l’année qui a eu lieu du 22 avril au premier mai 2023. C’était la première fois que vous vous produisiez là-bas ?

Kevin Codfert. Ça nous a doublement marqué pour deux trucs. C’est la tournée la plus compliquée qu’on est eu à gérer avec des problèmes absolument tous les jours dès le départ. Des problèmes de visa, de passeport, des problèmes de tout, de logistique énorme en revanche toutes les dates avec le public d’Amérique latine nous ont fait oublier ces soucis tous les soirs parce que c’est vraiment une ambiance. On m’avait prévenu que c’était quelque chose à part l’Amérique latine mais je n’étais pas préparé à ça. Ce sont vraiment des gens qui dix minutes avant de monter sur scène et dix minutes après avoir terminé le dernier morceau ne sont jamais dans le silence. Ce sont des gens qui n’arrêtent pas de chanter, de danser, de pleurer. C’est assez riche en émotion. Toutes les dates peu importe qu’ils soient trois cents ou dix mille parce que c’est le max qu’on a pu faire là-bas. C’est pareil on a l’impression de jouer devant deux à trois mille personnes tous les soirs. Très compliqué comme tournée mais vraiment enrichissante et on avait vraiment besoin de cela. C’est tombé nickel.

Vous avez un show très visuel avec une belle mise en scène. Comptez-vous le développer d’une autre façon pour les prochaines tournées ?

Morgan Berthet. Il faut toujours aller plus loin et composer avec la logistique et les budgets. Je vais prendre l’exemple d’un groupe comme Sabaton qui comme tout le monde le sait amène un tank sur scène. Ce qui s’est passé au départ pour Sabaton pour des raisons logistiques ils amenaient le tank un concert tous les dix concerts et ils faisaient beaucoup de communication où ils amenaient le tank pour essayer de créer en tous cas une image où les gens pouvaient reconnaitre et identifier facilement le groupe. Pourquoi finalement ? Parce que pour un combo il y a quinze ans qui était moyennement connu comme Sabaton ça aurait été impossible d’amener ce tank tous les jours. Pourquoi je fais cette analogie avec MYRATH, c’est la même chose, c’est-à-dire quand tu as des budgets pour la logistique tu as forcément des contraintes. Donc en fonction de la configuration on réfléchit à une mise en scène qui rentre dans les clous de la configuration en essayant d’être le plus créatif possible. Qu’est-ce que ça veut dire ? A Carthage où le groupe est très connu on peut consommer une partie du budget en réfléchissant à une certaine mise en scène ou dans d’autres cas de figure, on va réfléchir à une autre mise en scène en fonction du budget. On va avoir une démarche très élastique au niveau du jeu et de l’implantation scénique de tous les éléments.

Comment avez-vous vécu la composition, le processus et la création de ce nouvel opus ?

Kevin Codfert. La composition de l’album s’est faite pendant le Covid. On a été en tournée en Europe quand il y a eu la fermeture des frontières. Nous étions à Leipzig qui est un petit village en Allemagne. Nous en tant que ressortissant français on a pu rapidement rentrer chez nous mais cela n’a malheureusement pas été possible pour les trois tunisiens de la formation. Le gouvernement n’a pas affrété d’avion. En fait les mecs m’ont dit Kev qu’est-ce qu’on fait ? J’ai dit « Venez à la maison je vous héberge, on va essayer de trouver une solution » et en fait ce qui s’est passé c’est que l’on n’a pas réussi à trouver de solutions pendant six mois. Six mois pour Anis et six mois pour Malek et Zaher. Situation compliquée car tu te retrouves à la maison avec six gars, ma femme et mon chien. Faut cohabiter et capitaliser là-dessus et c’est dans ce contexte là qu’on a composé la majorité de titres. C’est ce qui fait la grande différence d’ailleurs entre ces albums là et les précédents. La composition s’est faite avec des musiciens qui était en face d’autres musiciens et qui pouvait composer en temps réel comme n’importe quel groupe normal pourrait faire. Ça peut sembler banal ce que je te raconte mais cela n’a jamais été le cas pour MYRATH car pour des raisons géographiques on a toujours beaucoup utilisé internet, les mails pour s’échanger des idées avec une démarche très digitale. On était en face les uns des autres et ça a modifié aussi notre façon de composer je pense. C’est album est spécial pour ça parce que finalement tous les processus qui ont été mis en place ont été un petit peu chamboulé. C’est ce qui nous a permis de proposer quelque chose d’un petit peu différent.

Comme tout le monde le sait c’est toi qui t’occupes de l’enregistrement et de la production des albums de MYRATH depuis Hope. Est-ce cette fois çi que vous vous êtes fixé dans un seul studio contrairement à la dernière fois où vous avez travaillé en France, en Allemagne et en Tunisie ?

Kevin Codfert. La majorité des enregistrements ont été réalisés chez moi à l’exception des batteries. On s’est focalisé sur un studio car cela faisait longtemps qu’on voulait travailler avec Jacob Hansen. C’est un super pro qui a une approche métal mais à la fois organique surtout dans le traitement des batteries qui a une vision et une intelligence du son. Cela fait très longtemps qu’on voulait bosser avec lui et lui aussi et ça tombait bien. C’était le moyen le plus facile de travailler avec une seule personne, une cohérence de son le plus rapidement possible, forcément quand tu multiplies les studios tu multiplies derrière le travail de postproduction, de rendre compatibles toutes les sources sonores. Cela n’a pas été le cas sur cet opus. On est super content du résultat parce que Jacob a une vision du son qui lui est propre et qui est reconnaissable.

Vous avez confié le mastering à Jacob Hansen aviez-vous un son particulier en tête pour Karma ?

Kevin Codfert. Non on a le même état d’esprit. Je n’en ai pas fait ma carrière de producteur exécutif et d’ingénieur du son mais les outils que j’ai en ma possession et que je maitrise m’ont permis de pouvoir parler le même langage et quand tu parles le même langage que quelqu’un d’aussi chevronné que Jacob les choses sont très fluides et la répartition des taches aussi. Il n’y a pas eu de questions à se poser sur qui faisait quoi. On utilise le même wording et les mêmes mots pour dire la même chose et on allait dans la même direction. Morgan pourra te raconter comment ça s’est passé pour les batteries.

Morgan Berthet. C’est allé très vite mais presque grâce à lui entre le montage et l’accordage et disons le moment où j’ai commencé à enregistrer il s’est écoulé littéralement une heure. Il connait sa pièce parfaitement, les micros parfaitement, j’utilisai sa batterie et son matériel. Tout marche immédiatement c’est très bien et c’est un plaisir de bosser dans ces conditions. Il y a tout qui sonne directement. Tout est allé très vite. J’avais cinq jours pour enregistrer et je n’en ai utilisé que deux grâce à lui aussi. Ce qui nous a permis d’avoir plus de temps pour la production du chant parce qu’on a vraiment soigné cela plus que sur les autres albums. Un vrai plaisir de bosser avec lui et surtout quelqu’un d’ultra efficace.

Beaucoup de singles ont étté mis en ligne bien avant la sortie de Karma “Candles Cry“, “Into The Light“, “Child Of Prophecy“, “Let It Go“, “Heroes“, le clip de “Candle Cry“ est magnifique et nous plonge dans un univers de guerre. Qu’est-ce que vous vouliez transmettre à travers cette mise en scène et ces images particulièrement dures tourné à Belgrade en mai dernier ?

Kevin Codfert. On voulait transmettre des idées très larges qui n’étaient pas corrélées aux guerres qu’on a pu vivre ces dernières années puisqu’on a shooté le clip avant le conflit israélo palestinien, et pendant le conflit ukrainien. Le sujet n’était pas là. Le sujet était de parler de la perte de libre arbitre que peuvent avoir certaines personnes et ces personnes-là étaient des soldats où finalement le soldat ne sais plus vraiment si la mission qu’on lui a donnée est une mission qu’il supporte, qu’il comprend et que n’importe quel soldat peut se retrouver dans n’importe quel musicien et vice versa. C’est une façon forte et minimaliste simple d’exprimer une lecture de perte de libre arbitre. Et pour mettre ça en lumière on a fait appel au producteur du clip « Papaoutai » de Stromae (Ndr : Raf Reyntjens) qui est brillant pour mettre en lumière ce genre d’idées et mettre des images sur des idées. Le travail s’est fait de manière très fluide. On a eu un mois de préparation pour écrire le scénario donc le prod qui s’appelle Raf a fait un aller-retour en Serbie pour aller faire un repérage, voir les équipes techniques, l’éclairage les bâtiments etc. Une fois que tout était calé on est tous arrivé là-bas tout était prêt, on a pu shooter en deux jours.

C’est aussi la première fois que tu poses ta voix sur un morceau. Cela a dû être une expérience intéressante pour toi ?

Kevin Codfert. Tout à fait d’ailleurs ça s’est fait sur une erreur. J’ai tendance si tu veux quand on fait les démos et les maquettes du groupe à chanter pour expliquer les idées à Zaher. Ce qui s’est passé sur “Candles Cry“ il m’a dit : « Ecoute tu n’es pas un chanteur mais j’aime bien l’émotion quand tu le fais et je pense que ce serait bien que tu le chantes car si je chantais je le ferai de manière différente et les émotions seraient peut-être différentes ». Il m’a demandé si je voulais garder mes lignes de chant sur l’album définitif.

Ça t’intéresserait de recommencer sur d’autres morceaux ?
Kevin Codfert. Je n’en sais rien du tout. Pas spécialement, on va dire que ma voix sur ce morceaux-là est un outil et comme n’importe quel outil il faut savoir l’utiliser à bon escient. Donc si l’outil vocal est utile pour les prochains morceaux oui sinon non.

Comment fait-on pour choisir les morceaux qui vont devenir des singles ça ne doit pas être évident ?


Morgan Berthet. Déjà ce n’est pas facile et suivant ce qui se passe en l’occurrence, nous, cela a été chamboulé par plein de trucs vu que l’album était prévu pour septembre et sorte six mois après. Finalement ça change un peu les trucs. Cette guerre israélo palestinienne a aussi changer l’ordre des singles, il y a plein de trucs qui rentrent en jeu comme ça, l’ordre a changé entre juillet l’année dernière et septembre. 

Kevin Codfert. Pour apporter une précision quand on dit que la guerre a changé l’ordre c’est qu’on a dû repousser “Candles Cry“ car on ne voulait pas de récupération politique parce que la vidéo n’avait pas été faite pour des velléités politiques.


Est-ce que vous avez d’autres clips en préparation ou maintenant vous vous focalisé sur la sortie de Karma ?

Kevin Codfert. D’abord la sortie de l’album qui est dans trois jours, donc faire un clip avant la sortie ça va faire un peu juste.

Morgan Berthet. Pour nous c’est la première fois qu’on en sort autant avant la sortie de l’album. Presque la moitié du disque.

Kevin Codfert. Je pense que ce n’est pas un mal parce qu’aujourd’hui les promotions doivent s’inscrire de plus en plus dans la durée quand tu es dans le marché du métal, le marché est très compétitif. Tu as des sorties tout le temps c’est plus stratégique et cette vision vient des maisons de disques. Je pense qu’elles ont raison et c’est plus stratégique de faire durer pour commencer à intéresser les médias parce qu’il y a un nombre de sorties incalculables et c’est certainement après deux mois ou trois mois après la première sortie de clip qu’il y a un média qui va être intéresser et va nous aider à faire la promotion par une interview ou par ce genre de choses de ce que je vois les promotions ont tendance à s’étendre en durée de plus en plus.

La pochette est superbe avec ce visage de femme envoutant est ce que derrière l’esthétique il y a un symbole ?

Kevin Codfert. Etrangement on me pose beaucoup la question comme symbole autour de la femme bien que la pochette soit extrêmement bien réalisée, cette femme berbère qui est habillée en amazigh n’est pas le sujet principal de la pochette. Le sujet principal en est la pomme puisque la pomme est nuisant à l’extérieur et pourrie à l’intérieur est une représentation d’un asset minimaliste une représentation minimaliste du nom karma qui lui-même est une représentation en un seul mot des thèmes de l’album. J’aurai tendance à dire que l’élément principal est la pomme qui représente le karma.

Karma est le nom que vous avez choisi justement est-ce par croyance envers le Karma ? Est-ce que c’est quelque chose que vous avez vécu par rapport à certains fait ?

Kevin Codfert.
Alors moi malheureusement pas du tout car j’ai une approche trop scientifique des choses et étant donné mon éducation je n’arrive pas à y croire. Je ne suis pas le mieux placé dans le groupe pour en parler sachant que des gens comme Zaher y croit énormément qu’il a construit sa vie et son cheminement de pensée autour de ça et c’est loin d’être une mauvaise chose puisque quand on a cette sensibilité là on greffe sa vie autour de sentiments. Peut-être que sa sensibilité lui permet de voir des choses. Par exemple moi en tant que mec matheux pragmatique je ne vais pas voire donc pour répondre à ta question cela aurait été une très bonne question à poser à Zaher. Je suis trop cartésien pour te dire que je crois au karma.

Morgan Berthet. Exactement pareil, non. On est la partie un peu plus logique de Myrath (rires). Ils ont plus tendance à orienter leur vie autour de ça que nous.

Est ce qu’il y a un texte dont vous vous sentez plus proches et qui est important à vos yeux ?

Kevin Codfert. Tous. Si tu regardes les thèmes de l’album on parle de discrimination, de racisme, de changement climatique. On parle des échecs de la vie, de dépression. Chacun de ses thèmes a ou a été vécu par un ou plusieurs membres du groupe. Nous en tant que travailleur français travaillant avec trois tunisiens depuis quinze ans on sait ce que c’est racisme, les discriminations. On en a encore fait les frais en Amérique du Sud. Les problématiques de visa qu’on a eu ont rendu extrêmement compliqué les routines et c’est quelque chose qu’on vit au jour le jour avec les mecs et on parle presque d’histoire personnelle. Je pense que c’est un moyen aussi en exprimant ces textes de nous guérir de problèmes et de guérir aussi d’autres personnes qui écoute l’album et qui se reconnaissent, qui ont vécu un moment dans leur vie des discriminations, des échecs et ces paroles sont faites pour ces gens-là et pour aider tout le monde à se relever. Pour répondre à ta question tous les textes sont importants pour nous en tous cas.

Ce que tu m’as décrit concernant Zaher Zorgatti (chant), Malek Ben Arbia (guitare) et Anis Jouini (basse) est très violent est à dire que régulièrement vous êtes confronté au racisme et à l’intolérance ?

Kevin Codfert.
Tout le temps.

Morgan Berthet. Juste un exemple sur la dernière tournée au moment avant de partir de Serbie. Eux ont été interdit de monter dans l’avion pour zéro raison ; ça a duré une heure et quand les agents de l’aéroport ont compris qu’on était tous ensemble et qu’avec Kevin on a présenté nos passeports français, d’un coup parce que les Tunisiens étaient accompagnés de français cela ne posait plus de soucis. C’est la première fois que je mesure l’injustice que cela doit être pour eux, le stress à chaque voyage, à chaque fois qu’il passe des frontières nous on ne s’en rend pas compte avec un passeport français non seulement on peut passer quasi toutes les frontières et en cas de problème on peut gueuler y a pas de soucis. Eux ils ont tout intérêt à fermer leur gueule quand cela se passe mal et cela se passe tout le temps mal le fait de voir parce qu’ils sont accompagnés de français d’un coup tout se déverrouille. C’était quand même un peu choquant.

Ce groupe existe depuis 23 ans maintenant. Comment mesurez-vous le parcours exceptionnel de la formation ?

Kevin Codfert. C’est un travail de tous les jours. On mesure par les difficultés. Faire évoluer un groupe ce n’est que des difficultés. Travailler avec des Tunisiens c’est une difficulté pour les raisons qu’à exprimer Morgan. Quand j’ai commencé à produire le groupe il y a quelques années pour le premier album Hope je sous estimai les problèmes qu’on aurait de logistique rien que de faire venir les mecs en Europe c’est galère que leur monnaie ne soit pas convertible qu’ils soient interdits de carte de crédit. La logistique a rendu notre journée, la vie du groupe infiniment plus compliqué que d’autres groupes qui sont 100 % français ou suédois ou ce que tu veux. Un travail de tous les jours, de l’acharnement de la dédication en permanence sans regarder ni devant ni derrière mais au jour le jour en essayant de faire le mieux possible. Personnellement je pense que l’on manque de recul pour te dire comment ça été. Souvent les gens de l’extérieur me dise la montée est fulgurante. Pour nous c’est une pièce de Lego, une petite pièce que l’on met l’une devant l’autre depuis des années.

Comment évaluerais-tu la progression musicale de MYRATH au fil des années ?

Kevin Codfert. L’émulsion elle se nourrit d’abord par le public. Au départ c’est de la musique parce que c’est cool parce que tu es fan de Dream Theater par exemple et puis après tu fais ta propre musique et après les gens découvrent ta musique. Tu t’aperçois en fonction de ce que tu joues, tu as un feedback différent des gens et après tu décides de faire de la musique pour les autres pour toi car finalement la musique c’est un moyen de communication et inconsciemment tu adaptes ta musique et elle évolue en fonction des expériences et des concerts que tu as pu faire le long de ta carrière. Ta musique évolue en fonction des gens, des femmes.

Est-ce que tu te fixes des challenges en tant que batteur en studio ou tout coule de source ?

Morgan Berthet. C’est un peu le labo de recherche quand je rentre en studio, les parties ne sont pas callées à 100%. Je découvre un peu ce que je vais faire sur place parce que j’aime bien travailler comme ça parce que je n’aime pas travailler avant peut être (rires). C’est toujours intéressant, je ne peux pas savoir à l’avance si tout ce que je vais proposer va passer. En l’occurrence là 99% est passé. J’ai eu très peu de choses à refaire après. C’était l’album le plus simple à enregistrer depuis que j’ai rejoint MYRATH. C’était le plus fluide.

Pour conclure que diriez-vous aux gens qui vont découvrir Karma ?

Morgan Berthet. Je pense que c’est le plus large en termes de sous genre de Metal, c’est le plus large qu’on est fait. Il y a des morceaux qui peuvent sonner hard rock à l’ancienne comme des morceaux beaucoup plus moderne que ce que l’on pouvait faire avant mais le panel est extrêmement large. J’ai envie de leur dire si tu n’aimes rien dans cet album c’est que tu n’aimes pas le Metal (rires). Il y en a pour tout le monde ça reste du MYRATH ça reste sonorité orientale. Forcément si tu n’aimes pas ça on ne peut rien pour toi mais il a été fait inconsciemment pour séduire le plus grand nombre je pense.



HardRock Café 5 Mars 2024.
Pascal Beaumont / Photos DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)


dimanche 7 avril 2024

LEANWOLF // INTERVIEW // Déjà 3 ans ... - 5 Avril 2024.

Une interview au cœur du Blues français, directement venu de la belle ville de Montpellier avec son album "LeanWolf" répond a nos questions et nous fait quelques confidences afin de le connaitre un peu mieux et rentrer dans son Univers.
Place à ce petit entretien a toi LeanWolf ...


 
Pouvez vous vous présenter ?

LeanWolf, Je m'appelle Quentin, j'ai 30 ans et je vis aux alentours de Montpellier depuis ma naissance.
J'ai commencé la guitare à 13 ans et aujourd'hui je vis de la musique depuis 3 ans en tant que guitariste/chanteur.

D'où vient l'idée et la signification du nom "LeanWolf »?

LeanWolf, Il y a quelques années, avec des amis nous sommes allés à une séance de chamanisme.  On nous a ancrés dans la terre avec les sons des tambours chamaniques puis on nous a fait allonger sur des tapis avec des encens qui parfument la pièce, pour nous aider à nous détendre et entrer dans ce voyage spirituel. C'est là que j'ai eu la vision d'un loup. Mon groupe a changé plusieurs fois de nom puis un jour je me suis dit qu'il me fallait un nom de scène. Je me suis rappelé de ma vision et me suis dit que Wolf devait faire partie du nom, puis Jalley, un ami à moi, m'a proposé LeanWolf, car j'étais très mince à l'époque, je dis bien à l'époque hahaha.
Du coup cette idée du loup maigre, affamé, qui en veut me correspond bien.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?

LeanWolf, Mon premier professeur de guitare, Stéphane, m'a initié directement à des guitar-héros comme Joe Satriani, Gary Moore, Jeff Beck, c'est donc un peu toutes ces figures là qui m'ont toujours impressionné par leur virtuosité qui m'ont donné envie de faire de la musique.

Vous souvenez vous de votre premier concert ?

LeanWolf, Oui c'était à la fin de ma première année de guitare, avec d'autres élèves de l'école, il y avait donc un batteur, un bassiste, une chanteuse et mon prof qui nous accompagnait.
On s'est attaqué à Joe Satriani et ACDC donc pas évident haha, mais c'était pas mal ! J'étais vraiment impressionné d'être sur scène mais mon prof a toujours su me rendre à l'aise et me donner confiance en moi, je lui dois beaucoup.

Une tournée de 10 dates en Espagne comment a tu vécu cette expérience ?


LeanWolf, Alors déjà le jour du départ ça a très mal commencé puisqu'après 2h de route l'embrayage a lâché, on a donc dû faire demi-tour (Sachant qu'il y avait 13h de route jusqu'à Baeza, la première ville au sud de l'Espagne à laquelle on jouait) car aucun garage pouvait nous réparer ça en claquant des doigts.
Bref on est rentrés sur Montpellier vers 18h et on s'est dit qu'on pouvait pas repartir donc on est partis le lendemain à 6h du mat, arrivés à 19h et à 21h on était sur scène. Épuisant hahaha.
Mais après ça, cette tournée a été vraiment exceptionnelle et m'a fait vraiment kiffer mon métier, je veux vivre ça tout le temps, rencontrer des nouvelles personnes, de nouveaux paysages et faire de la musique.

Comment s'est passé l'enregistrement de ce 2eme EP ?

LeanWolf, Super bien, on a pris 4 jours pour enregistrer, tout ça dans un cadre exceptionnel au studio Mirador à Corconne, le tout en live.

Comment procédez-vous pour la création des titres ?

LeanWolf, C'est moi qui compose et écrit mes textes. En général j'enregistre une maquette sur un logiciel de mao, avec batterie en midi et je fais tous les autres instruments moi -même, puis j'envoie ça aux gars et les laisse tester des idées car je veux leur patte artistique. Donc après ensemble nous ré-arrangeons les titres.

Sur ton nouvel EP la guitare est mise en avant, quelles sont les guitare sur lesquelles tu joues ?

LeanWolf, J'ai deux guitares principales sur lesquelles je joue en live, une "partcaster" (stratocaster assemblée) assemblée par JHSelf Custom et une Samick typée ES 335.
Cependant au studio j'avais accès à une Epiphone casino typée es335 de 1967, prêtée par mon ami Olivier, et une Fender Jaguar de 1963, j'ai bien sûr enregistré quelques titres avec car elles avaient un son vraiment exceptionnel.

Peux-tu nous dire quelques mots sur la pochette ?

LeanWolf, Alors déjà elle a été réalisée par "La Discorde", un super illustrateur basé sur Montpellier.
C'est moi qui lui ai donné l'idée de la pochette, il n'avait plus qu'à la retranscrire grâce à son talent.
Je voulais un paysage onirique et dichotomique, complètement à l'image de mon EP qui reflète le spectre de toutes les émotions qu'on peut ressentir.

As tu un message a faire passer avec ce nouveau EP ?

LeanWolf, Pas de message à faire passer, seulement des émotions et j'espère qu'il vous fera du bien comme ça m'a fait du bien de l'écrire.

Cet été on te retrouve sur le Tremplin Guitare en Scène avec une très belle affiche, comment le ressent tu ?

LeanWolf, Je suis hyper excité, c'est une opportunité incroyable donc je vais me donner à fond pour gagner le public.

Comment décrirais tu ta musique ?

LeanWolf, Ma musique c'est du Rock, teinté de beaucoup de choses comme la soul, le jazz, la funk mais surtout de blues et aussi beaucoup d'émotions, sincérité et surtout d'authenticité.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

LeanWolf, Sans hésiter Marcus King. C'est vraiment un modèle pour moi.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

LeanWolf, J'ai une tournée prévue cet été, je vais bientôt annoncer les dates, et puis on est pas à l'abri d'un nouveau single au cours de cette année.

Merci a toi et a très vite sur les routes.



Interview Thierry CATTIER 

Photos Arbre E Saldana


mardi 2 avril 2024

MARK KNOPFLER’s Guitar Heroes // son hymne "Going Home (Theme From Local Hero)" // Au profit de "Teenage Cancer Trust" et "Teen Cancer America".

 
Le nouvel enregistrement spécial de Mark Knopfler de son hymne « Going Home (Theme From Local Hero) », produit par son collaborateur de longue date Guy Fletcher (qui a édité les contributions dans un morceau de 9 minutes), présente une programmation sans précédent de certains des plus grands guitaristes de l'histoire. "Legendary" ne commence pas à en parler - David Gilmour à Ronnie Wood, Slash à Eric Clapton, Sting à Joan Armatrading, Bruce Springsteen à Pete Townshend, Nile Rodgers à Joan Jett, Brian May à Tony Iommi, Joe Walsh, Sam Fender et bien d’autres noms à couper le souffle.

LE CLIP ICI


Les musiciens:
Joan Armatrading, Jeff Beck, Richard Bennett, Joe Bonamassa, Joe Brown, James Burton, Jonathan Cain, Paul Carrack, Eric Clapton, Ry Cooder, Jim Cox, Steve Cropper, Sheryl Crow, Danny Cummings, Roger Daltrey, Duane Eddy, Sam Fender, Guy Fletcher, Peter Frampton, Audley Freed, Vince Gill, David Gilmour, Buddy Guy, Keiji Haino, Tony Iommi, Joan Jett, John Jorgenson, Mark Knopfler, Sonny Landreth, Albert Lee, Greg Leisz, Alex Lifeson, Steve Lukather, Phil Manzanera, Dave Mason, Hank Marvin, Brian May, Robbie McIntosh, John McLaughlin, Tom Morello, Rick Nielsen, Orianthi, Brad Paisley, Nile Rodgers, Mike Rutherford, Joe Satriani, John Sebastian, Connor Selby, Slash, Bruce Springsteen, Ringo Starr and Zak Starkey, Sting, Andy Taylor, Susan Tedeschi and Derek Trucks, Ian Thomas, Pete Townshend, Keith Urban, Steve Vai, Waddy Wachtel, Joe Louis Walker, Joe Walsh, Ronnie Wood, Glenn Worf, Zucchero.

Au Royaume-Uni, le cancer tue plus d'adolescents et de jeunes adultes que toute autre maladie.
Pour ceux qui survivent, traverser cette épreuve sans le soutien adéquat peut être dévastateur – physiquement et émotionnellement.
Le cancer est différent quand on est plus jeune : il peut être plus difficile d’obtenir un diagnostic, les traitements contre le cancer peuvent être moins efficaces pour les jeunes et l’accès aux essais cliniques peut être plus difficile.
Teenage Cancer Trust finance des infirmières spécialisées et des éducateurs pour qu'ils soient là pour accompagner les jeunes lorsque le cancer bouleverse leur monde et pour garantir que le cancer ne prive pas les jeunes des meilleures années de leur vie.

Un minimum de 50 % des recettes nettes reçues par BMG Rights Management (UK) Limited de la vente de cet enregistrement (avec un minimum de 1 £ par CD single reprenant uniquement l'enregistrement vendu au Royaume-Uni et un minimum de 25 pence par téléchargement du enregistrement vendu au Royaume-Uni) sera remis à Teenage Cancer Trust (association caritative enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles sous le numéro 1062559) qui sera partagé à parts égales avec Teen Cancer America (501(c)(3), organisation exonérée d'impôt, numéro d'identification fiscale 46). -0825676)


mercredi 27 mars 2024

ROOTS & ROSES Festival // Programmation Complète // Lessines Belgique 1 Mai 2024.

 



Le Roots & Roses festival, rendez-vous incontournable des amoureux des formes modernes de folk, blues, rock’n’roll et garage, se tiendra 1er mai 2024 à Lessines (BE), dans la province du Hainaut, à 60 km de Lille, sous un chapiteau dans un cadre verdoyant. Grâce à ses 2 scènes, la programmation explore les tendances rock actuelles et innovantes (scène “Roses”) ainsi que les formes plus traditionnelles comme le blues, le folk, l’americana ou la soul (scène “Roots”).
 
Pour sa 13ème édition, le Roots & Roses reste fidèle à ses valeurs même si il s'agit d'une année de transition. Située à la lisière de la Flandre, la ville de Lessinnes met un point d’honneur à réunir dans son festival des artistes des deux côtés de la frontière linguistique et à participer au développement de la scène belge aussi bien qu’à programmer des artistes reconnus sur un plan international.


Mention spéciale pour la restauration belge et internationale, avec une carte unique, ainsi qu’un bel éventail de bières et une priorité pour les produits locaux et l’écoresponsabilité. A noter la présence également de disquaires sans oublier les séances de dédicaces au stand merchandising ou les festivaliers peuvent rencontrer les artistes. Organisé par le Centre culturel René Magritte, le Roots & Roses retentit comme un moment de fête et de rencontre authentiques entre publics, bénévoles, organisateurs, partenaires et artistes !




La présentation en vidéo ICI

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samedi 16 mars 2024

BLACKBOMB A (Poun et Snake) // INTERVIEW // La révolution tranquille - 16 Février 2024.

 

BLACK BOMB A est de retour avec son huitième album Unbuild The World et s’apprête à célébrer ses trente ans d’existence rien que ça ! Le moins que l’on puisse dire c’est que nos vétérans ont toujours la foi et n’ont rien perdu de leur puissance de feu bien au contraire. Le gang Parisien s’avère être un vrai char d’assaut prêt à tout éradiquer sur son passage. Enregistré entre les mythiques studios ICP à Bruxelles et le studio Sainte-Marthe à Paris, réalisé par Francis Caste, Unbuild The World est un véritable cri de révolte, une déclaration de guerre contre l'oppression et l'injustice. Les membres du groupe expriment leur colère et leur frustration à travers des compositions puissantes et des performances vocales incendiaires par l’intermédiaire du duo Poun et Arno qui brille de mille feux. La révolte et la hargne coule toujours dans leurs veines et n’est pas près de s’arrêter tant les injustices sont légion dans notre société contemporaine. C’est avec les sympathiques Poun et Snake respectivement chanteur et guitariste de la formation que nous avons pu nous entretenir afin de faire le point sur ce parcours incroyable et découvrir ce nouveau méfait fait pour vous scratcher les neurones qui prouve qu’ils sont bel et bien là et en pleine forme. Magnéto les gars c’est à vous.


Vous allez fêter vos trente ans de carrière cette année, quel regard portez-vous sur ce parcours incroyable et la sortie de ce huitième opus ?

Poun. Je pense qu’on a eu du courage de tenir jusque-là (rires). Généralement quand tu crées un groupe tu as toujours la tête dans le guidon en ne regardant jamais trop derrière toi. Au bout de trente ans on arrive à regarder un petit peu derrière nous. On a abattu pas mal de travail, on en est quand même à notre huitième album. Il y a des choses qui se sont faites avec plein de souvenir et plein de belles choses.

Qu’est ce qui fait que vous êtres toujours là trente ans après. Est-ce que le parcours a été facile, difficile, avec un peu de chance aussi ?

Snake. C’est un peu un mix de tout ce que tu viens de dire et également beaucoup d’envie. Une envie de dire des choses à travers notre musique surtout.

Poun.
Ça fait trente ans. On est arrivé en 1994. C’était une période qui était un peu sur la fin du metal punk hardcore, les années 90s où c’était une superbe belle époque. Ça fait un peu vieux con de dire ça mais c’est vrai que c’était assez riche en musique et le néo métal est arrivé aussi. Période de signature où il y avait pas mal de groupe qui émergeait. On est arrivé à ce moment-là. Après c’est du travail, on sait croire en son projet et le vivre aussi.

Comment analyser vous cette époque par rapport à maintenant ?  

Poun.  C’est complètement différent j’ai l’impression.

Snake. Là on est plus dans l’air d’internet. Tout ça n’existait pas à cette époque. Ça ne fonctionnait pas du tout de la même manière. Pour les concerts j’ai le sentiment que c’était aussi différent. Il y avait vraiment un engouement autour de cette nouvelle vague qui arrivait justement. Maintenant il y a beaucoup de groupes qui tournent ce qui est hyper bien aussi. Le ressenti pour ma part est qu’il faut vivre avec son temps, les années passent mais il faut évoluer dans la manière dont ça se passe.

Comment avez-vous travaillé sur cet opus, est-ce que c’était une volonté de prendre votre temps pour préparer cet album ?

Poun. Non tu peux dire qu’on est des sacrés branleurs (rires). Je pense que l’on a profité des choses, de faire des dates et on n’a pas tant profité que ça car il y a eu la période du Covid où on était en confinement par la force des choses et on ne voyait pas l’utilité de sortir un album pour se retrouver confiner sans pouvoir le défendre sur la route comme c’est arrivé à pas mal d’autres groupes. C’est vrai qu’on a pris pas mal de temps. Avec BBA on a toujours été dans l’urgence dans notre façon d’écrire. Après on tend à travailler autrement et on va y arriver je pense. Notre façon de travailler sur l’album a été différente au niveau de la composition. Sam pourra plus tant parler.

Snake. Cela a pris du temps pour annoncer l’album mais cela s’est fait relativement assez vite en fait. On va dire qu’au mois de mai on était en tournée et puis on s’y est mis derrière. Ça s’est fait dans l’urgence comme à notre habitude mais au niveau de la composition ça s’est fait différemment. C’était vraiment intense la manière de fonctionner très vite, intense d’un coup.

Poun. Déjà notre travail a été différent dans le sens où on ne s’est pas enfermé dans un studio tous les cinq a brainstormer. Tu avais déjà de la matière et tu as travaillé avec Jordan, et Etienne un des nouveaux membres du groupe aussi.

Snake. Tout à fait et c’était surtout très efficace. Etienne et Jordan qui sont arrivés depuis un an avec beaucoup d’envie, de motivation et beaucoup d’idée. Ça été vraiment super.

Comment s’est passé l’intégration de Jordan Kiefer votre nouveau batteur et Etienne qui avait joué à vos côtés de 2004 à 2011 et effectue son grand retour ?


Poun. C’est sur ça apporte quelque chose de plus frais parce que tu retravailles autrement ne serait-ce que pour la batterie, avec Hervé il avait bien son jeu à lui, et Jordan a son jeu à lui aussi, plus actuel.

Snake. Ce n’est pas du tout la même époque ni les mêmes personnages. C’est sûr dès qu’un musicien amène sa patte le son est différent. Jordan est d’une école un peu new metal qui est complètement différente de celle d’Hervé. Je pense que ça va se ressentir dans les nouveaux morceaux.

Hervé est resté 22 ans dans le groupe, qu’est ce qui a fait qu’il a décidé d’arrêter ?


Poun. Ce serait un peu à lui de te répondre mais je pense qu’il était fatigué, qu’il en avait assez de la route aussi. Il n’a pas que nous, il a Loudblast et d’autres projets. Il a commencé bien avant nous d’ailleurs, donc ça se comprend qu’un peu de fatigue se fasse. Rien à voir avec l’entente on reste amis et on restera toujours amis.

Il y a eu beaucoup de changement au sein de Black Bomb A au fils des années mais finalement vous rester toujours proche les uns des autres.

Poun. 
On le voit un petit peu comme ça, je ne sais pas si ça se passe comme ça comme on parlait de la nouvelle génération et des groupes qui prennent des musiciens, qui voient si ça marche ou pas et basta. Nous quand on a monté le groupe c’était une histoire d’amitié. Aussi on trainait déjà ensemble avant. On est de l’ancienne école, on a besoin de sentir quelque chose ensemble, d’être amis. On ne peut pas faire de la musique parce que c’est le meilleur batteur ou le meilleur chanteur. il faut qu’il y est une alchimie parce que l’on part sur la route, ensemble dans les studios. On vit plein de choses parfois on s’engueule, parfois on s’embrasse c’est la vie en fait. C’est ce qui fait que c’est BBA aussi.

Il y a huit morceaux dont deux préludes. Est-ce que vous composez beaucoup pour ensuite ne sélectionner que les meilleurs ou simplement vous écrivez ce qu’il faut pour l’album ?


Poun. Il y a toujours un projet d’écrire plein de titres. Sam te répondra plus mais je pense qu’il compose beaucoup de riffs, de structures pas forcément abouties donc il y a beaucoup de matière. Mais la finalité c’est eux qui ont cherché au niveau de la musique tous les trois.

Snake. Après on compose toujours plus de ce qu’il y a sur l’album forcément. On fait une espèce de sélection. Ça va assez vite après de toute manière, on essaie de ne pas trop s’écarter de notre chemin parfois on peut faire des propositions qui peut paraitre…C’est intéressant aussi parce que ça permet de sortir des sentiers battus. Pour répondre à ta question on compose beaucoup plus de titres en général, en tous cas plus d’idées que ce qui figure sur l’album ça c’est sûr et certain. Je pense que tout un tas de groupe fonctionne comme ça aussi, c’est normal tu essaies d’en tirer le meilleur.

Francis Caste a entièrement mixé et enregistré l'album à l’ICP à Bruxelles et au Studio Sainte Marthe son fief. Comment vous avez vécu l’expérience ? Francis a la réputation d’être exigeant en règle générale.

Snake. Ça c’est plutôt super bien passé je dirai à l’ICP on a enregistré que les batteries. Je suis parti avec Francis et Jordan là-bas. On n’avait pas eu d’expérience d’enregistrement à l’ICP qui est vraiment un super beau studio. C’est vraiment énorme cela est allé assez vite car le temps était malheureusement compté, tu n’as pas besoin non plus de semaines et semaines.

Poun. Ça coute de l’argent aussi.

Snake. Ça s’est vraiment bien passé avec Francis. On s’entend super bien. Il a de bonnes idées c’est vraiment quelqu’un qui sait te mettre à l’aise. Effectivement il est très exigeant et il a quand même les bons mots pour que ça avance d’une manière efficace.

Pourquoi avoir fait appel à lui ?


Poun. C’est un essai manqué comment dire on avait fait la moitié de l’album comme tu disais avant l’album éponyme BBA on avait fait juste le mix basse batterie et mix.

Snake. Il avait fait basse batterie et mix.

Poun. On n’avait pas fait les guitares et le chant. A la fin de la session de cet album là il nous avait dit je suis quand même déçu, j’aurais bien aimé faire la totalité. Il aurait voulu faire la totalité, avoir la main mise sur le tout et pouvoir y réfléchir par rapport à la suite. Nous ça nous était resté dans le crâne et on s’était dit que l’expérience avait été plutôt positive avec lui et on est parti pour le faire avec lui.


Est-ce que l’on a un son particulier en tête lorsque l’on travaille avec Francis ?

Poun. Toujours quand tu arrives, chez Francis ou n’importe qui quand tu es un groupe on reste toujours des fans et on écoute tout un tas de groupes. On lui a dit qu’on aimerait bien sonner comme BBA mais avec ce côté comme ci comme ça.

Snake. Après il fait toujours aussi sa pâte pour faire en sorte aussi que le son de l’album en lui-même est sa propre personnalité même si ce n’est pas non plus pour être une pâle copie d’untel ou d’untel. Au niveau du son pour la guitare il a vraiment apporté de nouvelles idées que j’ai trouvé vraiment bien cool même si ça été beaucoup de travail finalement mais s’est avéré très utile. J’en suis vraiment très content.

Il y a aussi une très belle pochette.

Poun. Notre graphiste ami Fred. Fred qui a travaillé sur plusieurs albums.

Snake. Il a déjà fait Speech of Freedom, From Chaos, One Sound Bite to React.

Quelle est l’idée derrière ?

Poun. L’idée elle n’est pas forcément conceptuelle, elle est déjà esthétique parce que nous on la trouve magnifique mais l’idée c’est ce personnage qui est face à un monde à reconstruire à déconstruire, déconstruire pour pouvoir reconstruire peut-être.

Le single “Crashboys“ est-ce c’était une évidence que ce titre sorte en avant première avant la sortie de l'opus le 29 mars ?

Poun. 
C’est vrai que ça été un peu une évidence même si sans vouloir dévoiler les choses je pense que nos fans risquent d’être dérouté en écoutant le reste de l’album qui n’est pas forcément à l’image de Crashboys mais pour nous c’était une évidence de le mettre en avant sur le premier titre parce que c’était un morceau à part et c’était intéressant de le mettre devant.

Snake. Le contenu du reste de l’album est bien différent sur certains points mais ça n’est pas plus mal dans un sens la surprise est là.

Vous aviez envie de quoi sur ce huitième album, une volonté de vous démarquer ?

Snake. Musicalement en tout cas avec Jordan et Etienne qu’ont une approche différente que Hervé et Jacou anciennement. Un renouveau, quelque chose de plus actuel certes avec musicalement plus d’effet plus de sonorité différente de ce que l’on pouvait faire avant. Je trouve que l’on a bien réussi notre truc vraiment ; on en est super content. Pour les textes je laisserai Poun te répondre.

“Crashboys“ c'est un message de colère, de frustration vos thèmes de prédilections ?

Poun.  En fait je me baladais sur le net et je suis tombé sur Crashboy au Etats Unis. Ce sont des mecs qui font du vélo de streets et j’ai fait un parallèle avec ce côté rentre dedans, les mecs qui « fuck the life » et puis on avance et rien ne t’arrêtes. J’ai fait ce parallèle mais rien de plus.

Est-ce qu’il y a des textes qui sont importants pour vous sur cet opus ?


Poun. Les textes restent toujours importants après c’est mon opinion, on ne fait toujours que de la musique chacun a une interprétation de nos textes d’ailleurs, qui n’est pas forcément celle donnée à la base mais qui est intéressante aussi. Il y a des textes qui me touchent vraiment comme des textes sur le harcèlement ou sur la mort. Tout un tas de choses comme ça qui sont un peu plus profondes qu’on n’a pas forcément écrit jusqu’à présent dans BBA mais on a voulu l’écrire non pas parce qu’il fallait l’écrire mais parce qu’on était touché à un moment dans notre vie pour pouvoir parler de ce sujet-là.

Unbuild The World quel est l’idée l’idée développé à travers ce titre ?


Poun. C’est facile de dire détruisons le monde mais là c’est plutôt le déconstruire et le reconstruire autrement avec de nouvelles idées peut être mais pas forcément tout détruire. Ce serait pourquoi faire ensuite.BBA le A à l’époque c’était pour anarchie.
 

Quel est votre rapport à l’anarchie par rapport à tous ce qui est arrivé dernièrement. Quelle est votre philosophie par rapport à ce mouvement ?

Poun. Forcément elle n’est plus la même que quand on avait seize ans. On a été touché par d’autres réalités qui font qu’anarchie ce n’est plus mettre un T-shirt A et puis gueuler anarchie dans la rue. Je ne me proclamerai pas anarchiste d’ailleurs ou d’un autre parti ou quoi que ce soit. Est-ce que ce n’est pas être ça anarchiste ne faire partie d’aucun drapeau.

Snake. “Raise no Flag“
Finalement le rôle d’un combo quelque part c’est aussi de contester de dénoncer certaines idées et fait de société.

Poun. Je ne sais pas si tu n’en as pas vraiment envie, il ne faut pas le faire parce que tu fais du metal ou que tu fais du rock je pense que c’est plus original si tu parlais de fleurs si tu fais du rock ou du death metal (rires). Il ne faut pas se sentir obligé, faut écrire ce que tu as sur le cœur avant tout.

Vous êtes deux chanteurs toi Paun et Arno. Comment ça se passe finalement, est-ce que vous travaillez ensemble ou chacun écrit ses textes de son côté ?


Poun. Chacun écrit ses textes. Avant on travaillait ensemble mais c’est toujours assez compliqué d’écrire pour l’autre je trouve même au niveau des pieds de ce que l’on veut dire. On part sur un sujet s’il y en a un qui a une inspiration sur un texte il dit à l’autre j’ai envie de parler de ça et l’un des deux commencent à écrire le texte et envoie à l’autre chanteur et ensuite il y a une réponse qui se fait par rapport aux premiers écrits.

Quelles sont les périodes qui ont été fondamentales pour BBA, les albums ou les moments qui vous ont permis d’avancer ?

Poun. La première époque bien sur le Human Bomb.

Snake.Oui pour l’histoire d’un groupe bien souvent ce sont les premiers albums qui sont fondateurs.

Snake. Tout a été un peu étape, Black Bomb aussi.

Poun.  On a rencontré les Watcha, les Lofos on est parti en tournée et  nous ont amené avec eux. Sans eux il y aurait plein de choses qui ne se seraient pas passés aussi.

Snake.Effectivement quand on a sorti Human Bomb on était déjà sur la route avec Lofos. Cela nous a apporté énormément de choses comme Speech of Freedom que beaucoup de monde ont apprécié ce qui nous a fait franchir un pallier différent. On va faire en sorte que ça continue.

Si vous deviez présenter « Unbuild The World » que diriez-vous ?


Poun. C’est l’album de ta vie (rires)



 HardRock Café 16 Février 2024.
Pascal Beaumont / Photos DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)

lundi 11 mars 2024

RAMON PIPIN BAND // En Concert // Dijon @ 18 Mars Le Bistrot de La Scène.

 



Ramon Pipin Band

Lundi 18 Mars 2024, à Dijon au Bistrot de La Scène Dijon

Au Bonheur des Dames, Odeurs, une vingtaine d’albums au compteur en tant qu’auteur, musicien, arrangeur ou réalisateur, (pour Renaud entre autres), des collaborations illustres, des amitiés de même (Coluche, Desproges, Balavoine…) des centaines de concerts, des dizaines de B.O. de films avec Leconte, Dupontel, Baffie, de Caunes entre autres, de séries animées, de musiques pour la scène, ou plus récemment les reprises concises et virales des grands standards du rock parodiés en français avec les Excellents qui cumulent plus de 4 millions de vues sur la toile. Ramon Pipin, artiste singulier et protéiforme, a toujours su concilier exigence musicale, (im)pertinence des textes et pratique à haute dose du politiquement déviant. Le « Best œuf », c’est un condensé de 50 ans de musique, augmenté d’inédits studio et live, disponible en coffret CD ou clé USB.

Le Bistrot de la scène
203 Rue d'Auxonne
21000 Dijon

03 80 67 87 39

Tarif réduit (Etudiants, moins de 25 ans, demandeurs d’emploi, RSA)
15,00 €
Tarif enfant (moins de 12 ans)
8,50€
Tarif carte culture
5,50€

Concert - Rock'n'drôle


jeudi 29 février 2024

KONTRUST (Julia Ivanova et Manuel Haglmuller)// INTERVIEW // Madworld - 3 novembre 2023


KONTRUST ne sont pas des novices puisque le combo Autrichien de crossover a débuté en 2001 et s’est fait remarquer en portant le Lederhosen sur scène, le costume traditionnel bavarois. De véritables vétérans qui au fil des albums n’ont jamais cessé d’explorer tous les univers musicaux possible et inimaginable. Un véritable patchwork musical allant de Indus au Nu Metal en passant par le Prog, l’Electro, la Dance. Fort de l’arrivée de Julia Ivanova leur toute nouvelle chanteuse et du batteur Joey Sebald, Madworld le tout nouvel album ne déroge pas à la règle. Entretien avec Julia Ivanova la charmante chanteuse tout fraichement arrivé et Manuel Haglmüller le percussionniste. Magnéto les amis c’est à vous !


En 2022 vous participé au Hellfest. Peux-tu nous décrire cette expérience ?

Manuel. Le Hellfest a été le spectacle le plus important que nous ayons donné car c’est le festival de metal le plus important d’Europe, nous avons apprécié le temps que nous avons passé là-bas. En fait c’était le second show qu’on a joué avec Julia notre toute nouvelle chanteuse. Le jour d’avant c’était le pop festival meeting en Allemagne et le Hellfest le jour d’après. C’était une expérience totale, nous ne l’oublierons pas. C’était un remarquable weekend.

Julia comment as-tu vécu ces deux premiers shows au sein de Kontrust ?

Julia. Oui, c’était incroyable. Magnifique. Quelque chose qu’on n’oubliera jamais. C’était mon plus gros show jusqu’à présent. Se jeter dans le bain tout de suite mais pour moi qui est une bonne chanteuse avec de l’expérience, sur scène aussi ce n’était pas trop dure de performer sur ce gros show. Premièrement parce que les gars sont des professionnels de haut niveau, de belles personnalités. Je me sens à l’aise sur scène, il n’y a personne qui est derrière mon dos. Des professionnels qui perdurent. Nous avons tous bien profité ensemble et partageons la musique de Kontrust avec le public avec la foule et dans le monde. Bien sûr il y avait beaucoup de choses passionnantes, j’étais un peu nerveuse mais c’était si bien.

Comment es-tu devenue la nouvelle chanteuse de ce groupe ?  Tu les connaissais avant ?

Julia.
Ça s’est passé par le biais d’amis. J’ai juste décidé d’être impliquée et de poser ma candidature pour ce poste de nouvelle chanteuse dans le combo. Je savais qu’il y avait aussi d’autres chanteuses candidates et j’ai enregistré des courtes parties de leurs chansons. Je les ai adressées aux gars. Nous ne nous sommes jamais rencontrés dans la vie. Honnêtement ils ont aimé les enregistrements et nous avons pu nous rencontrer lors des vidéos. C’est maintenant que nous parlons des plans futurs et de la direction où nous devrions aller. C’était la bonne connexion depuis le début et les parties du puzzle se sont complétés. Je suis à ma place avec les bonnes personnes. C’est vraiment bien depuis le début.

Qu’est-ce que vous souhaitez transmettre sur scène au public ?  

Manuel. L’énergie positive. Ce n’est pas seulement de l’énergie positive mais aussi de recevoir le retour du public. Ils célèbrent la musique avec nous car ils apprécient la variété et la diversité que nous fournissons. Pour changer ce n’est pas toujours du métal brut mais quelque chose que l’on fournit comme de l’énergie positive. Le public nous le rend bien. Nous recevons beaucoup de leur part.

Il a fallu attendre neuf ans pour ce nouvel opus. Est-ce que vous avez beaucoup composé pendant ces neuf années ?

Manuel. J’ai commencé à écrire il y a deux ans pendant la période Covid. Il y avait assez de temps pour écrire. Avant nous avons fait beaucoup de tournées et joué nos plus grands shows ce dont on a déjà parlé, après avoir écrit avec le nouveau matériel qu’on fait les gars et il fallait que nous sortions l’album qui est enfin là.

Julia quel a été ton implication dans l’écriture des morceaux ?


Julia. Disons que j’ai pris pars en me mettant un minuteur. J’ai enregistré la chanson dans le studio car pour moi c’est plus facile d’enregistrer pour avoir des idées que celle des autres. Avoir des scènes, des croquis sur les chansons. J’ai fait des vocales sur certaines paroles et des changements. Alors mon cerveau commence à travailler (rires). J’ai commencé à faire des voix honnêtes comme les chœurs sur le titre "The End". J’ai commencé là-dessus principalement car Stefan est le chanteur et écrit les paroles. Ma voix est plus adaptée aux paroles, parfois elle change. A la fin c’est toute la création que tu entends sur l’album et on l’a bien fait.

Est-ce que tu écris beaucoup de chansons et ensuite tu fais une sélection ou écris-tu juste les chansons de l’album ?

Manuel. Il y a plein de titres qui ont été composés mais qui ne sont pas sur l’album. En fait c’est toujours le même process peut être dans le futur on utilisera ce matériel. Probablement on recommencera du début parce que c’est ce que l’on préfère parce que tu as toujours différents types d’influence quad tu commences à écrire. Le matériel a quatre ans. Cela ne convient plus.

Est-ce que cela a changé la manière d’écrire lorsque l’on a une nouvelle chanteuse ?

Manuel. Désolé de t’interrompre Julia. Pour nous ce fut une grande expérience d’avoir Julia dans le studio pour chanter les titres. Elle a une énorme tessiture et une voix incroyable dans la manière d’écrire cela nous a donné une opportunité de matcher avec sa voix. Alors on a su prendre une nouvelle dimension et une nouvelle dynamique. C’était une expérience géniale.

Comment vous travaillez en studio ?  Est-ce que ce fut un défi neuf ans après d’enregistrer ?

Manuel.
Durant l’écriture il n’y avait pas de pression du tout. Tu es dans le flux de travail, quand une idée te viens à l’esprit tu l’écris donc pas de pression mais j’étais anxieux du retour du public de savoir comment ils allaient réagir car il y a eu quelques changements ainsi que notre style de musique et bien sûr dans le line up. J’étais curieux à l’idée de connaitre leurs réactions et comme nous le savons maintenant c’est complètement comblé. Nous avons atteint la quatrième place dans les charts en Autriche pour notre album qui est plus qu’une performance. Nous célébrons ce moment.



Vous avez choisi plein de single « I Physically Like You » et « Lederhosen Overkill » avec une vidéo dignes des films de Clint Eastwood et aussi drôle. Est-ce que c’est amusant d’endosser le costume d’acteurs dans un clip ?


Julia. C’était fou et des jours complètement dingue, on a adoré tous ces moments-là. On s’est bien amusé évidement à devenir dingue (rires). Pour moi ça n’a pas été dur du tout de jouer le rôle car je peux être une dure à cuire, parfois je me disais que je jouai moi-même en réalité.

La prochaine étape c’est Hollywood (rires).

Julia. Oui bien sûr. Presque, on ne sait jamais (rires).

Pourquoi avoir choisi spécialement ces trois titres « I Physically Like You », « Lederhosen Overkill » et « The End » pour présenter ce nouvel opus. Est-ce que c’est compliqué de choisir les titres qui seront les singles ?

Manuel.
C’est très difficile. J’ai eu un dur moment à l’idée de choisir et de discuter quelles chansons seraient des singles. Nous avons bien sur discuté avec notre label. A l’époque j’avais sept chansons favorites sur onze. Et je voulais faire un single de cet état de fait. Cela fut très dur de limiter à trois titres avant la sortie de l’album. Finalement ça représente très bien ce disque, l’ancienne et la nouvelle version avec plus de sons électroniques et de programmations. A mon avis on a fait le bon choix.

Est-ce que c’est important de mettre du son électronique ?

Manuel. Ça se développe naturellement, à l’époque quand j’ai commencé à écrire j’ai juste écouté de la musique électronique et aussi tout ce qui concerne les trucs de hip hop cela nous a influencé et tu peux l’entendre. J’ai toujours commencé à écrire comme ça sur les bases, j’ai écrit mes idées et toutes les influences sont toujours là, peaufiné et le rendu est un nouveau contraste maintenant.

Est-ce qu’il y a des paroles dont tu te sens proche ?

Manuel. Pour moi c’est "The End"où je me sens proche du sujet. Cette chanson couvre toutes les questions et problèmes du moment et de pouvoir s’entendre avec ces problèmes sur certains points. J’aime beaucoup, nous avons mis la main à la patte. Je pense que c’est important. Je choisirais donc celle-là.

Cette chanson est très pessimiste.

Manuel.
Je ne dirai pas pessimiste mais plutôt essentielle.

Et toi Julia ?

Julia. Je ne sais pas pour moi c’est difficile de choisir une seule chanson car je m’adapte à toutes les morceaux sur lesquels je chante. Je vis pour chaque chanson je ne sais pas elles sont différentes. D’un point de vue vocal "I Can ’t Control It". Ce sont des grandes envolées vocales et je recommande.




Écoutez la vidéo de l'interview c'est ICI


Interview 3 Novembre 2023
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)

 

mercredi 28 février 2024

KID COLLING // INTERVIEW // Vivre du Côté Sauvage - 25 Février 2024.



Pouvez vous vous présenter ?

KID COLLING. Je me présente, je m'appelle Stéphane Colling ou plus connus sous le nom de Kid Colling. Je suis musicien, auteur compositeur de Blues Rock Alternative.

Pourquoi le nom du Groupe "Cartel » ?

KID COLLING.
Tout d'abord j'ai hérité du nom Kid par un harmoniciste américain nommé "Dave White" avec qui je jouais à l'époque. Après mon premier concert avec lui, il se tourna vers les autres membres du groupe en disant qu'il fallait me trouver un nom: Guys, we need a name for the Kid...oh wait, Kid Colling. The new Kid on the block. Quand j'ai ensuite fondé mon propre groupe 2 ans plus tard, j'ai gardé ce nom en rajoutant "cartel" pour faire référence à mes origines colombiennes. Cela dit, nous sommes producteur et dealer de bonne musique :)

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?

KID COLLING.  Tout à commencé à l'âge de 16ans, quand j'ai mis les pieds dans ce bar local qu'on appelait la "cave". C'était un lieu ou l'on passait du blues et ce fut ma première rencontre avec cette musique. J'étais envouté immédiatement par le son de guitare et les premières influences étaient Luther Allison, BB King et surtout Stevie Ray Vaughan. Par la suite j'ai écouté beaucoup d'autres légendes, mais ces 3 la m'ont donné envie de jouer comme eux.

Comment procédez-vous pour la création des titres ?

KID COLLING.  Tout commence soit par un riff de guitare, une mélodie ou une suite d'accords. Ensuite cela m'inspire une ligne mélodique qui guidera le chant et les paroles. Composer un morceau c'est comme résoudre un puzzle qu'on a dans la tête. J'assemble les pièces au fur et à mesure et je complète dans le désordre les trous restant. Cela me prends beaucoup de temps car il m'est important de donner une cohérence au paroles que j'écris. J'enregistre toujours une version dans mon petit studio pour pouvoir l'envoyer à mes musiciens et une fois qu'on a plusieurs titres, on les joues pour voir ce qui marche et ce qu'il faut changer. La suite c'est le studio.

En 2014 1er EP "Tomorrow's Far Away" puis en 2017 un album "In The Devil's Court"
et aujourd'hui l'album "Living On The Wild Side" que s'est il passé durant ces 7 ans ?


KID COLLING. J'ai pas mal joué en 2017 et en 2018 malheureusement cette année la fut marqué par la maladie grave de mon père qui m'a obligé de ralentir pour pouvoir l'accompagner dans son dernier chapitre. La maladie fut longue, saleté de cancer, et en mars 2019 il nous a quitté. Cela a été la plus grande douleur que j'ai connus à ce jour. Je suis adopté et j'ai du mal à m'attaché dans la vie, mais mon père adoptif était ce que j'avais de plus cher. Du coup j'étais perdu dans un gouffre et pour en sortir j'ai du changé d'air. J'ai donc décidé de prendre ma gratte et de partir. Direction la Nouvelle Orléans. C'est la où j'ai réussi à me ressourcer pendant 3 mois. J'ai eu la chance de jouer avec les musiciens de Tab Benoît et de pleinement profiter de cette expérience. Je jouais 5 fois la semaine sur Bourbon Street avec Danny Alexander et je profitais de cette aventure pour commencer à écrire mon nouvel album. Malheureusement en rentrant le 10 mars 2020 je n'étais pas prêt pour la deuxième claque...le confinement. Cela a stoppé mon élan et ce n'est qu'en automne 2022 que je suis allé en studio pour terminer l'album.

Ressent tu un changement ou une évolution dans ta façon de travailler ?

KID COLLING.  Disons que le processus est toujours le même, cela-dit j'ai beaucoup gagné en expérience. J'ai participé à d'autres enregistrement durant ces 7 dernières années et du coup j'ai pris de la bouteille. Je pense que mon travail a muri et continuera à le faire à l'avenir.



Comment s'est passé l'enregistrement de cet album "Living On The Wild Side »?

KID COLLING. Quand j'y repense c'était assez chaotique. Premièrement le studio où l'on devait enregistrer a du faire des rénovations et les travaux ont pris plus de temps que prévu. Du coup il a fallut en trouver un autre au dernier moment. Ensuite le premier jour la voiture de Charles l'ingé son a lâché ce qui compliquait ses déplacement. Ensuite le 2ème jour ce fut le tour de la voiture de Markus (l'organiste). Pour lui c'était encore moins marrant car il venait de loin en Allemagne. Ce genre d'incident ça peut plomber l'ambiance mais tous sont excellents dans ce qu'ils font et on a quand même réussi à enregistrer comme il fallait.

Avec 2 clips "Living on The Wildside" et "Ain't Nobody" tu imposes une image tres
Blues/Rock comment a tu choisi ces 2 titres et comment s'est passé la réalisation des clips ?


KID COLLING. Mon Blues Rock est très alternatif car même si mon âme a été touché par le blues, j'écoute beaucoup de musique différente. J'aime "Living on the Wild Side" pour son côté lourd et moderne. On est pas sur une grille standard de 12 mesure mais les instruments et le riff rappellent d'où ça vient. "Ain't nobody" quand à lui a un côté plus soul et sensuel que j'aime beaucoup. Cela fait partie de ma personnalité. Le tournage de ce clip était plutôt détendu dans un cadre assez intime alors que "Living on the Wild Side", c’était carrément l'opposé. Grosse journée de tournage assez fatigante, une grande équipe de tournage, des clubs de motards, un décor fabuleux et original et le tout pendant le mois de janvier :) Faut être fou pour vouloir tourner un clip de motard en janvier :)

Une touche différente au sein de cet album avec "El Gato" avec Daniel Restrepo parle nous en ?

KID COLLING. Oui El Gato, c'est un surnom que j'ai reçu à travers la musique et mes cascades en Inline Skates car un chat retombe toujours sur ses pattes. C'est très personnel comme morceau, Tout a commencé pendant le confinement avec un Ukulélé que j'avais acheté pour jouer un thème de jeux vidéo que j'aime beaucoup (The Last of Us). En m'amusant avec cet instrument je trouve cette progression d'accords et immédiatement j'ai su que c'était El Gato. Cette ambiance latine m'a fait penser au morceau Up the line the Robben Ford et je m'en suis inspiré pour mélanger une sonorité latino avec une sonorité blues représenté par le piano. El Gato c'est mon histoire, celle de l'orphelin qui a été adopté en Colombie pour atterrir en Europe et trouver son chemin avec sa guitare sur son dos.

As tu un message a faire passer avec ce dernier album ?

KID COLLING. La vie est pleine de surprise, de haut, de bas. On ne vit qu'une fois et chaque moment est unique. Profitons-en.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

KID COLLING. J'adore surtout rencontrer mes idoles mais de la à jouer avec eux... je n'y ai jamais songé. Cela dit, aux States ce serait vraiment fou si je pouvais jouer un jour avec Gary Clark Jr ou Joe Bonamassa. En Allemagne ce serait Henrik Freischlader et en France ce serait Manu Lanvin. J'adore l’énergie et la musicalité de ces artistes.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

KID COLLING. J'essayes de diffuser ma musique le plus possible. Je prépare les concerts d'été, mais j'aimerais bien trouver un partenaire pour jouer plus France et présenter ce nouvel album en live à un max de gens. Je songe également au prochain album et j'ai comme l'impression que ça va me mener de nouveaux aux Etats-Unis, mais ça, c'est affaire à suivre.

Quelque chose à rajouter ?

KID COLLING.  Personne ne piégera mon esprit dans une cage, parce que je vis du côté sauvage


 

Interview Thierry CATTIER 
Photos DR