mercredi 8 mai 2024

JEWLY // INTERVIEW // Un rendez-vous trés Rock ... - Paris Hôtel Félicien le 18 avril 2024 .

Encore une fois, toujours un plaisir de retrouver JEWLY afin de parler et échanger ensemble. Avec son nouvel album et cette interview, on la retrouve en plein cœur de Paris pour ce beau moment. Toujours aussi touchante, belle et adorable, comme à chaque fois un vrai plaisir que cette rencontre. On vous laisse avec la belle JEWLY.



Depuis notre dernière rencontre, tu es devenue Maman. Parle nous de cette nouvelle façon de vivre et comment concilies-tu tout cela ?

Jewly : Oui effectivement je suis devenue Maman, depuis 3 ans. On a fêté les 3 ans de mon petit Jim il y a quelques jours .
Comment je concilie ça ? C'est intense. En fait c'est intense parce que les journées sont beaucoup plus courtes, les semaines sont beaucoup plus courtes, on a beaucoup moins de temps. Alors en temps normal quand c'est des années de tournée, ça va. Mais là comme c'est une année avec un album, c'est sportif. C'est sportif, je suis fatiguée, j'ai des cernes mais voilà. Mais heureusement j'ai un petit bout qui est super cool, qui est super rock'n'roll donc ça va j'essaie de gérer au mieux en lui donnant un maximum de temps parce que c'est beaucoup de bonheur mais c'est effectivement beaucoup d'énergie. Et je crois que pour l'instant ça va, lui il a l'air de bien s'en tirer j'ai envie de dire. Alors ça a changé ma façon de travailler ? Ouais déjà je travaille beaucoup moins le soir parce qu'après, moi, faut savoir aussi que j'ai un côté artiste auto-entrepreneuse. A savoir que oui j'ai mon côté concerts, etc... donc ça c'est la cerise sur le gâteau, c'est le bonheur voilà mais il y a un côté aussi où je passe beaucoup de temps à faire, ben, de la compta, de la régie, de la recherche de dates, de l'administratif, beaucoup, beaucoup de choses et c'est vrai que maintenant quand je cherche mon petit bout, il est 18h et je passe du temps avec lui. En plus je sors pas mal, on ne le couche pas forcément à 20h voilà et bah c'est sûr qu'une fois qu'il est couché je ne fais plus comme avant, je faisais mes contrats etc …. Donc oui ça a changé ma manière de bosser. J'essaie d'être beaucoup plus concise quoi.  

Quelle a été ta source d'inspiration principale pour ton nouvel album REBELLION ?

Jewly : Ma source d'inspiration principale ? Je dirais beaucoup Archive. Archive c'est un groupe que j'ai redécouvert il y a 2/3 ans. Je dis redécouvert parce que dans Archive il y a tellement de choses que c'est un grand écart quoi, surtout dans les ambiances, dans les voix et dans les harmonies. C'est vrai que c'est un groupe que j'ai beaucoup réécouté et qui m'a inspiré. Alors je ne sais pas si Rebellion reflète forcément mon écoute d'Archive, en tout cas c'est quelque chose que ouais j'ai beaucoup réécouté. Depeche Mode aussi je dirais. Depeche Mode avec aussi plein de décennies parce que eux aussi c'est quelque chose qui est très riche, très différent aussi selon les albums. Donc oui je dirais ces deux groupes.

Ton passé de docteur en pharmacie t'influence-t-il pour l'écriture de tes textes ?

Jewly : Alors clairement...clairement je pense que dans tous mes albums il y a beaucoup de textes qui sont dirigés vers la santé mentale, vers le bien-être, vers la libération, vers la prise de conscience. Et je pense qu'il y a aussi les rencontres que j'ai faites durant mon passé de pharmacien où moi c'est quelque chose qui m'a toujours beaucoup touchée...c'est l'humain, c'est l'écoute. Et ce coté de pharmacien, moi j'aimais bien ce métier là aussi parce qu'il y a un coté psychologue aussi qu'on a dans ce métier là. Les patients, au médecin ils n'ont pas forcément le temps de parler, par contre au pharmacien ils vont peut-être s'épancher un peu plus si le pharmacien prend le temps de laisser le patient s'épancher. C'est vrai que moi j'ai fait beaucoup de rencontres. Ça m'a beaucoup nourri, ça m'a beaucoup inspirée et aujourd'hui  Rebellion clairement c'est un album qui est autour de la santé mentale et oui il aborde des thématiques qui ont fait écho quand j'étais pharmacien aussi entre autre.

As-tu procédé différemment pour l'enregistrement de ce nouvel album Rebellion ?

Jewly : Alors pour l'enregistrement de cet album, grosso modo ça a été assez similaire par rapport à Toxic. Par contre ce qui a été très différent … Toxic donc l'album précédent....ce qui a été différent en revanche c'est plus dans la composition. Alors pourquoi ? C'est parce que dans cet album il y a beaucoup de français, chose un petit peu inédite. J’espère que je n'empiète pas sur une question qui va suivre mais il y a beaucoup de français. Il y a 50/50, 50% de français 50% d'anglais et donc dans la composition, ça a été un petit peu différent de composer en français. Il y avait toujours un titre ou deux que j'écrivais en français avant, mais un titre ou deux et souvent c'était des titres assez calmes, pas forcément rock, voilà. Et donc là ma manière de composer et d'écrire a été un petit peu différente. Moi j'écris d'abord toujours les textes et ensuite je fais les compositions. Et là en l’occurrence, quand j'écrivais les textes en français j’avançais déjà beaucoup dans l'arrangement, parce que les arrangements sinon c'est plus...je les travaille vraiment avec l'arrangeur mais là j'avais déjà...je mettais déjà un peu les mains dans le cambouis dans l'arrangement pour faire la composition, pour m'inspirer la composition.

Comment se sont passées les sessions studio ?

Jewly :  Alors les sessions studio ? Génial ! Génial parce qu'on a été, on a enregistré  à nouveau dans le studio Black Box qui est du côté d'Angers avec Peter Deimel qui est incroyable, qui est un gars  incroyable humainement et artistiquement et techniquement. On a enregistré dans ce studio, c'est tout à l'ancienne voilà. En analogique sur bandes avec une équipe géniale. Donc il y avait Moon Pilot qui était à la réal et aux arrangements. On a enregistré les batteries avec Vincent Lechevallier qui est un batteur juste incroyable, avec qui j'avais déjà collaboré sur mon album précédent et qui là nous a fait des batteries...mais autant il était déjà là, mais là je n'ai même plus la main assez haute pour dire là où il était. Pareil humainement quelqu'un d'incroyable. Et j'ai fait la connaissance d'Alexandre Maillard qui a fait les guitares, quasiment toutes les guitares parce qu'il y a un guest aussi guitares mais ça on les a faites plus tard. Et Alexandre Maillard qui est un guitariste qui allait vraiment chercher les harmonies de mes compositions parce que moi je triture toujours un petit peu. Je vais toujours un peu à la limite dans les harmonies avec des choses un tout petit peu dissonant. Mais lui il est allé justement chercher tout ce que j'avais, toutes ces disharmonies que j'avais cherché à mettre dans mes compos avec les sons qui me font kiffer, qu'il a écouté. Je lui ai envoyé au préalable, je lui ai envoyé et donc c'était le bonheur quoi !

Dans ton nouvel album, 50% des titres sont en anglais et 50% sont en français. Comment as-tu fait ce choix ?


Jewly :  Le choix du français / anglais en fait, ça s'est fait un petit peu comme un gros flash puisque sur cet album il y a vraiment cinq thématiques principales qui sont abordées sous deux angles de vue. Un angle de vue de la jeunesse, l'autre l'angle de vue de l'adulte. Je me suis un petit peu posée et je me suis dit : ben tiens en fait ça fait écho aussi par rapport à mon parcours. Moi quand j'ai commencé à écrire, j'écrivais en français et ensuite quand je suis devenue adulte, je ne sais pas si on devient vraiment adulte un jour, mais en tout cas voilà, j'ai commencé à écrire en anglais. Et donc cela m'a semblé assez évident en fait d'écrire tout ce qui était du point de vue de l'enfance en français et tout ce qui était du point de vue de l'adulte en anglais. Et voilà et puis après j'ai déroulé un peu la pelote comme ça avec ce flash et ça me semblait évident de faire comme ça, des binômes de chansons français / anglais et avec toujours ce côté du point de vue de l'adulte qui est un petit peu là pour montrer la voie de la résilience quoi.

«Alter Ego» sorti le 15 mars est le 1er single extrait de ton nouvel album. Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Jewly : Alors à la base en fait, ce n'était pas ce titre qui devait sortir en premier. Ha non mais ça c'est pour la petite...c'est marrant... c'est pour la petite histoire, c'est le deuxième single qui sortira un petit peu plus tard : c'est Résistance. En fait, avec mon attaché de presse que je salue au passage, qui est super (coucou), on s'est dit : bah tiens on va prendre plutôt Alter ego. Alter ego en fait c'est une boule d'énergie. C'est un titre on s'est dit : mais en fait il fait du bien, c'est une boule d'énergie. Dans la thématique aussi, c'était quelque chose que j'avais vraiment envie de mettre en avant et on s'est dit : si c'est le premier titre qui sort, ben vraiment ça va. Ça faisait un petit moment qu'on avait pas sorti de titre, et donc du coup on s'est dit : c'est le titre qui va sortir, c'est ce qui va interpeller. Aujourd'hui on a besoin d'énergie positive et puis voilà. Ça semblait évident. En plus il était en français alors que Résistance en anglais. On s'est dit peut-être que c'est bien aussi de commencer par un titre en français puisque des titres énergique comme ça, en français il n'y en a pas forcément beaucoup qui sont sortis dans mon répertoire. Donc au final ça a été assez évident quoi.

Écriture en Français ou en Anglais, même difficulté ?

Jewly : Alors l'écriture, si tu parles vraiment des paroles, du texte quoi... le texte pour moi il est beaucoup plus facile en français. Il est beaucoup plus facile en français, j'explique pourquoi. Parce que moi je mets beaucoup de second degré. Le second degré en anglais...en anglais c'est pas ma langue maternelle, j'essaie de faire ça aussi bien que je peux mais le second degré c'est pas forcément toujours évident quand c'est pas ta langue maternelle. Et le français, ben voilà il y a les mots alors c'est plus simple dans l'écriture. Je dis dans l'écriture du texte parce que dans la composition après, quand tu vas l'utiliser, le français est beaucoup plus dur à faire sonner dans le rock. Le français est plus dur, les mots...l'anglais il sautille. Déjà tu as des mots, rien qu'avec les toniques de l'anglais, quand tu vas dire un mot par exemple "happy" quand tu vas dire "happy",  direct tu as un truc qui sautille, voilà. Et donc pour la composition en anglais, elle est beaucoup plus facile pour moi.


Raconte-nous ta rencontre et ta collaboration avec Yarol Poupaud

Jewly : Yarol ! Yarol c'est une très belle histoire parce qu'on s'est rencontré...on avait eu la chance de faire sa première partie dans une salle à Cléon, où on a hyper sympathisé direct. On a fait la première partie, ça s'est super bien passé, on a sympathisé, on a fait après... voilà on a fait l'after et tout, avec toute son équipe de zicos. C'était super. Un gars adorable et on était plus ou moins resté en lien. Et quand j'ai composé deux titres de l'album, enfin deux des dix titres, je me suis dit : wow mais là j'entends tellement Yarol jouer sur ces titres là. Donc j'ai envoyé un petit message. Je lui ai dit : "Écoute Yarol est-ce que ça te dit de participer à mon prochain album ? "Il m'a répondu direct mais hyper gentiment :"Avec grand plaisir " Je lui dit : "Il y a un titre ou deux" . Je me suis dit qu'avec un peu de chance, il va accepter de faire les deux. Effectivement il a accepté de faire les deux. On s'est retrouvé dans son studio à Paris. Il devait venir au studio Black Box, ça n'a pas pu se faire parce qu'ils étaient en pleine promo de FFF, puisque FFF allait sortir l'album. Et cela n'a pas pu se faire au Black Box du coup moi je l'ai rejoint à Paris et on a enregistré dans son studio et puis voilà. Il a compris tout de suite l'idée. Il a fait des choses incroyables. Et puis hé bien pour la petite symbolique, le premier show de Rebellion, on a pu le faire avec FFF à la Laiterie parce qu'ils jouaient deux semaines ou trois semaines avant la sortie de cet album Rebellion. Et donc on a pu tourner avec eux et faire ce premier show de Rebellion avec FFF, donc indirectement avec Yarol quoi.

Il y en aura un autre ou pas ?


Jewly : Peut-être...je sais pas...j'espère...on a failli faire le lendemain du coup parce que pareil, toute l'équipe et tout... adorables. Ils jouaient à Metz le lendemain. Il me dit : "En fait on n'a pas de première partie à Metz demain". Et en fait le tourneur était déjà parti et donc on n'a pas pu...enfin voilà c'était trop chaud de l'organiser le lendemain, d'appeler etc...Si le tourneur avait été là on aurait pu lui demander direct mais il était déjà parti et puis on a réalisé ça à la fin de leur concert, quand on était au merch tous ensemble et puis ...donc on n'a pas pu faire Metz mais peut-être y en aura-t-il un autre ?

Parle-nous de la pochette de l'album REBELLION  ?

Jewly : La pochette ! La pochette, je voulais quelque chose qui corresponde à Rebellion mais en même temps je voulais ce clin d’œil, avec ces binômes de chansons, donc avec ce côté à la fois enfant et adulte, enfance et adulte. Et on avait fait une première séance photo avec un photographe qui s'appelle Julien Ayrault qui a fait les photos de l'album, des photos magnifiques. Pas moi hein ? Les photos je précise. Et du coup je dis : Ha oui ok les photos sont supers. Mais il n'y avait que ce côté rébellion et du coup il n'y avait pas forcément le côté enfance. Et rapidement en fait j'ai été mise en relation avec une graphiste qui s'appelle Pauline Soler, qui a direct capté un peu ce dont j'avais envie et qui a fait ce boulot incroyable, en mêlant la photo enfin les photos et des illustrations graphiques, des mots écrits à la main, des ratures...tout ce qui montrait aussi ce que l'on peut avoir dans la tête avec cet album qui est quand même assez fort, assez profond. Et en fait ça collait tellement, avec un visuel qui est flashy. On aime ou on aime pas mais voilà ça cogne quoi ! Et donc oui je les remercie du fond du cœur parce que je trouve qu'ils ont fait un travail qui est incroyable et qui est aussi vraiment en accord avec ce que je voulais, en accord avec la musique, en accord avec les textes, vraiment en symbiose avec tout.

Quelles directives leur as-tu données ?

Jewly :  Ils ont vachement bien bossé parce qu'en plus moi je leur avais dit : je veux sortir de ma zone de confort. Après c'était même pas forcément moi sur l’album aussi. D'ailleurs la pochette ça me ressemble sans me ressembler. Je veux dire c'est moi mais c'est moi en mode … Ceux qui me connaissent en live ils m'ont dit direct : c'est toi ! Ceux qui ne me connaissent pas en live ...voilà, pas tout de suite de prime abord mais quand ils me voient après en live ils me disent : oui c'est clairement toi ! Toi tu me connais en live. C'est assez évident !

D'où vient le choix de travailler avec des musiciens différents pour la partie studio ou la partie scénique ?

Jewly : Alors en fait moi à la base, mon choix il se pose plutôt sur ce qu'on appelle le réalisateur donc le directeur artistique de l'album. En général je fais un casting. Moi je compose les chansons, les textes, je commence déjà à avoir des idées d'arrangements et ensuite je soumets à plusieurs arrangeurs et en gros je leur demande de travailler. Je leur donne le choix de bosser...je leur envoie trois titres et ils ont le choix de bosser sur le titre qu'ils veulent. Et après je choisi le directeur artistique, le réal. En général, c'est réalisateur et arrangeur c'est pour ça que je résume en directeur artistique. Et ensuite, ces directeurs artistiques, avec moi évidemment, on va choisir l'équipe qui va enregistrer en studio. Souvent lui il connaît des personnes, il pense à des personnes et je trouve que c'est toujours intéressant de bosser avec différents musiciens parce que du coup ça ouvre d'autres portes. Si tu restes toujours à bosser avec les mêmes personnes, tu restes toujours un peu dans le même tunnel. Moi je veux dire mes albums de l'un à l'autre, alors je ne dis pas qu'ils sont radicalement différents mais en tout cas il y a une vraie évolution et moi c'est ce que je veux. Même d'une chanson à l'autre d'ailleurs. Moi je n'ai pas envie que les gens ils se fassent chier à écouter toujours un peu la même chose. Il y a des artistes qui font ça, c'est un choix.  En tout cas moi je préfère évoluer et puis je pense que même on évolue. On évolue dans ce qu'on écoute, on évolue dans ce qu'on est et donc forcément pour moi un album il ne peut pas être le même l'un après l'autre quoi. Et donc assez naturellement j'ai bossé avec des équipes que m'a proposé l'arrangeur. Même là en fait l'arrangeur est le même parce que cela n'a jamais été le même arrangeur d'un album à l'autre sauf là, en l’occurrence sur ces deux derniers albums. Cela a été Moon Pilot qui a été le même arrangeur parce que j'avais encore quelque chose à faire avec lui et puis il m'a bien montré qu'on avait encore des choses à faire ensemble. Et puis voilà du coup il m'a proposé une équipe. Alors le batteur on a gardé le même en l’occurrence mais le guitariste c'était pas du tout le même, le bassiste malheureusement ça n'a pas pu être le même parce que Phil Spalding qui a enregistré sur tous mes albums hé bien lui malheureusement n'est plus là. Hé puis voilà une autre équipe qui évolue. Et puis même les musiciens live, eux pour le coup ne changent pas parce qu'ils sont fixes depuis un petit moment. Bah eux, même, je pense que pour eux c'est challengeant aussi, ça les fait évoluer aussi donc moi je pense que c'est bien pour tout le monde. Moi je leur laisse toujours le choix déjà. Je leur dis, je leur fais écouter l'album, je leur dis : les gars vous pouvez ne pas aimer quoi ! Ils peuvent ne pas accrocher sur le nouvel album puisqu'il aura évoluer forcément et je leur laisse toujours le choix. Là c'est vrai qu'il s'est trouvé qu'à chaque fois ils ont dit oui. Puis après il y a le boulot On fait des résidences, on bosse parce que l'idée ce n'est pas de faire du copier/coller de l'album, l'idée c'est que chacun se l'approprie. Alors évidemment, il faut respecter l'esprit général de l'album mais ils peuvent se donner des libertés justement. Et puis là sur cet album ça s'est vraiment hyper bien passé parce que ils ont sur-kiffé l'album vraiment. Ils m'ont vraiment... ils m'ont partagé j'en avais les larmes aux yeux de voir à quel point ils aimaient l'album. Ça me fait chaud au cœur. Et puis après, hé bien là il vit en live d'une autre manière et moi ce que j'aime bien c'est que souvent les gens, le public qui connaît l'album, qui connaît le live, bah ils me disent : en fait ce sont deux choses qui sont différentes entre guillemets, qui se recoupent mais qui sont hyper intéressantes les deux. Pour moi voilà on a gagné en ayant ces commentaires là.



Bientôt tu joueras à la Dame de Canton. Que nous prépares-tu ?

Jewly : C'est une excellente question. Non pour l'instant, je n'ai pas encore d'idée. Évidemment ce sera un show particulier parce que ce sera LE concert de sortie de l'album. Alors il y en a eu un « petit » on va dire avec FFF à la Laiterie, mais à la Laiterie c'était 30 minutes puisque forcément on était avec FFF. Là oui émotionnellement ce sera chargé. Je ne sais pas et même si je le sais je ne vais pas le dire (rire).

As-tu en ce moment un rêve ou une envie artistique ?

Jewly :
J'aimerais bien faire un duo avec Nick Cave. Voilà ! Je crois que je n'ai pas besoin de développer plus. Ça ce serait le surkiff quoi ! Ou alors que Jack White vienne faire des guitares avec nous à la Dame de Canton ? Ce serait pas mal ça ? J'allais dire que ce n'est pas du tout quelque chose que je prépare hein ? Ce n'est pas du tout dans les ...j'aimerais bien hein ! Jack White si tu m'entends !

Qu'écoutes-tu actuellement sur ta platine ?

Jewly : En fait j'écoute tellement de choses que non je ne peux pas te dire. Alors évidemment Archive, je te parlais d'Archive tout à l'heure donc ouais il y a beaucoup d'Archive. Après en ce moment j'écoute plutôt du blues. Du blues mais alors ça peut aller à du Sea Sick Steve mais aussi à des gros standards de blues quoi. Et puis évidemment j'écoute le dernier album de FFF. Je fais un peu de pub aux copains. Il est vachement bien d'ailleurs. Franchement...

Que penses-tu de cette nouvelle façon de vendre la musique ? Kiss Kiss Bank Bank Ululle ?

Jewly : Je trouve ça très très dur parce que moi dans ma démarche artistique, encore une fois, mes chansons sur un album elles sont très différentes de l'une à l'autre. Ça veut dire que quelqu'un qui va écouter mon album …je pense que je vais demander à dix personnes quel est ton titre préféré sur l'album, j'aurais dix réponses différentes. Donc c'est ça qui est difficile sur la musique aujourd'hui que tu écoutes en mode bah...une chanson, un titre par titre qui est comme ça parmi d'autres. Là où j'ai un petit peu d'espoir, c'est par rapport au vinyle, qui revient. Alors j'espère que cette vague va persister parce que dans le vinyle tu écoutes au moins l'album par face. Donc tu écoutes au moins la moitié ou le quart d'un album. Selon si c'est c'est un ou deux vinyles par vinyle. Sinon oui ça fait un petit peu peur cette musique à la consommation où finalement tu écoutes sur Spotify, et puis tu ne sais même pas ce que tu écoutes. D'un autre côté c'est bien parce que ça te permet de découvrir mais d'un autre côté tu vas moins dans la profondeur de ce que l'artiste veut défendre quoi. Donc il y a du pour et il y a du contre.

Donc tu es pour le vinyle ?

Jewly : Ha oui je suis pour le vinyle, je suis pour. Je suis à 200% pour. Alors évidemment un vinyle qui est travaillé pour être un vinyle... à savoir que tu fais un mastering spécial, tu fais les laques comme il se doit évidemment pour qu'il y ai le son qu'il y ai la chaleur?. Moi je vois mon album aujourd'hui je l'écoute en cd ou je l'écoute en vinyle, ben c'est comme si c'était, pas deux albums différents évidemment mais tu as des choses que tu redécouvres quand tu écoutes le vinyle. Des choses que j'avais oublié, qu'on avait fait en studio et quand j'écoute le vinyle j ai dit : Ha oui j'avais oublié ce truc là ! Parce qu 'il y a d'autres choses, c'est hyper intéressant. C'est une chaleur  qui n'a rien à voir. De la même manière que nous on a enregistré sur bandes. Quand tu couches un mix sur bandes bah c'est pas le même son que quelque chose qui fait...voilà. Après on peut pas toujours se permettre de faire ça comme ça. Mais en tout cas moi oui je suis pour cette culture du son, après c'est pas toujours évident. Évidemment on ne peut pas mettre le vinyle dans sa voiture. Mais bon c'est un moment, tu bois un bon verre de vin avec un vinyle. On prend le temps d'écouter...ben c'est un plaisir quoi.

Quels sont tes projets ?
Jewly : Mes projets ? Ben tourner, tourner quoi, voilà... et aller présenter cet album à un maximum de personnes un peu partout. De toute façon ce métier là je le fais pour le live donc oui j'ai vraiment hâte d'aller... bah là ça y est c'est parti ...d'aller sur les routes, de présenter ce projet aux personnes, de sensibiliser aussi parce que cet album c'est vraiment... Rebellion c'est pas descendre dans la rue avec les pancartes... Rebellion c'est une rébellion intérieure en fait. C'est prendre conscience de qui on est, de ce que l'on ne veut plus subir, c'est de s'écouter, de réagir, de réfléchir et c'est vraiment une ode à la différence, à la singularité et à la libération. Et donc ça c'est un message que j'ai vraiment envie de transmettre aux personnes. C'est de dire, ben lâchez-vous quoi ! Lâchez-vous, écoutez-vous. Aujourd'hui quand je vois les générations actuelles, elles vont en chier plus tard ! Donc je pense que c'est primordial de prendre soin de soi, en terme de mental, de psychique etc...

Souvenirs des concerts qui t'ont fait frémir ?

Jewly : Je suis désolée mais je vais les re-citer !!C'est Archive. Je les ai vu il n'y a pas longtemps en plus. Je te l'ai cité aussi, c'était Nick Cave. Ça c'est un concert qui m'a bouleversé parce que je me suis dit : wow, c'est le maître ! Pour moi c'est le maître sur scène. Il y a un espèce de truc qui se dégage donc voilà. Mais j'ai vu Archive il n'y a pas longtemps sur scène. Bah j'ai surkiffé. Light show en plus, c'est monstrueux ! Un groupe aussi que j'ai vu il n'y a pas longtemps et que j'ai vraiment adoré c'est Hyphen Hyphen. Vraiment super groupe, grosse énergie et tout. J'ai beaucoup aimé aussi ce concert là. Donc voilà si je devais te les citer, je te citerais ces concerts là que j'ai vu on va dire il n'y a pas longtemps ou d'autres que j'ai vu il y a un peu plus longtemps mais qui m'ont marqué quoi.

Quelque chose à rajouter

Jewly : Moi j'ai envie de dire merci à des journalistes comme vous, qui soutenez les artistes indépendants parce que tout n'est pas toujours rose hein ? Je veux dire, on galère etc...Alors oui on a la cerise sur le gâteau, la récompense c'est le live mais par contre derrière faut ramer, faut ramer. Et des médias qui nous soutiennent hé bien voilà j'ai envie de vous dire merci.  

Merci à toi et à très bientôt à la Dame de Canton

Voir l'interview en VIDEO ICI




Thierry CATTIER 

Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS


jeudi 2 mai 2024

SIDILARSEN - Marvyn Palmeri (batterie) Sylvain Sarrobert (bassiste) // INTERVIEW // Sidilarsen : la lumière du sud !


En 1997 Sidilarsen déboule de Toulouse et met le feu aux poudres en proposant un style mêlant le metal fortement inspiré par Nine Inch Nails et Rammstein à la Techno/Electro prodigué par The Prodigy, Ez3kiel ou Micropoint, une petite révolution qui va très vite les propulsé sur le devant de la scène. S’en suivront sept albums (Biotop (2003), Eau (2005), Une nuit pour sept jours (2008), Machine rouge (2011), Chatterbox (2014), Dancefloor Bastards (2016), On va tous Crever (2019) et de nombreux concerts à travers l’hexagone et toute l’Europe. 27 ans après le gang de Haute-Garonne est toujours là bien vivant et en pleine forme malgré de nombreux changements de line up le dernier en date étant celui de leur batteur emblématique Samuel Cancel un petit séisme après 25 ans de bon et loyaux service. Une véritable machine de guerre que rien n’arrête et qui s’apprête à fêter ses trente ans d’existence, rien que ça. Après l’excellent On va tous Crever qui avait marqué les esprits en 2019 ils nous proposent quatre ans après Que La Lumière Soit un titre qui semble nettement plus optimiste alors qu’ils abordent en quelque sorte un nouveau départ et de nouvelles ambitions ! Pourtant les thèmes sont là bien puissants et jaillissent à travers des riffs de guitares acérées baignant dans des mélodies accrocheuses.



Sidilarsen
n’a pas perdu de sa hargne bien au contraire il affirme ses convictions, son envie, ses valeurs humanistes pour l'égalité́ et la justice sociale, sa conscience de l'urgence climatique. Dénonce les vents complotistes, les fausses informations, la division et la polarisation, il hurle sa haine de l’injustice et de la souffrance à travers des textes ciselés pour. Impossible de rester insensible à ce qu’exprime Sidilarsen pour mieux comprendre nous nous sommes entretenus avec Marvyn Palmeri le tout nouveau batteur qui nous donne la vision d’un tout nouvel arrivant et Sylvain Sarrobert le bassiste depuis 2018, la section rythmique au grand complet pour notre plus grand bonheur ! Magnéto les gars c’est à vous !


Vous avez débuté à Toulouse en 1997 et vous nous présenté votre huitième opus Que La Lumière Soit cinq ans après On Va Tous Crever comment avez-vous abordé le processus d’écriture cette fois ci ?

Sylvain. C’est vrai qu’il s’est passé quand même cinq ans avant que l’on crée quelque chose de nouveau parce qu’en fait au milieu il y a eu le Covid. Pendant le Covid on n’a pas senti l’inspiration d’écrire, on voulait surtout prendre du recul sur la situation. «» était sorti il y a à peine un an, on a fait une dizaine de concerts et ensuite on est parti en confinement. On ne voulait pas partir sur quelque chose de nouveau. On avait quand même envie de défendre cet album. On était content, on a fait la tournée entière d’On Va Tous Crever et avec l’arrivée de Marvyn et la fin de la tournée c’est là qu’on s’est senti à l’unanimité l’envie de composer des choses nouvelles. L’inspiration a commencé à naitre fin 2022. Après on s’est activé en 2023. Pour ce qui est de la méthodologie on a fait à peu près comme pour On Va Tous Crever. Avec Benben (Ndr : Benjamin « Benben » Lartigue guitare depuis 2005) , Marvin et moi on s’est fait des ateliers instrumentaux et après on faisait les ateliers chants. On leur envoyait les instrus, ils nous renvoyaient les chants puis après on bossait ensemble sur la globalité.

Avez-vous composé énormément de morceaux cette fois ci et fait une sélection ?

Marvyn.
Je ne suis pas du genre personnellement à en faire beaucoup et je ne pense pas qu’on en a eu beaucoup qui ont été mis de côté. Il y en a eu ou alors cela a amené des brides pour aller sur autre chose.

Sylvain. La première bride ça a été au tout début, on avait un morceau qui n’a pas été gardé mais les paroles ont été transférées sur un autre projet. Après sur les douze morceaux sélectionnés on a dû en faire quinze ou seize. Ce qui fait la sélection du morceau c’est de savoir si cela inspire les chanteurs. Nous on va proposer la musique et si les chanteurs sont inspirés ils le prennent et on en fait quelque chose. Et c’est vrai qu’à partir du moment où on voit que les chants n’arrivent pas à poser quelque chose dessus, ils ne sont pas forcément à l’aise. En fait ce n’est pas grave.

Que la Lumière Soit est un album plus optimiste mais toujours aussi revendicateur ?

Sylvain.
C’est ça. Après au niveau des paroles pour citer ce que disent les chanteurs c’est quand même un peu plus métaphorique par rapport à ce qui a été fait avant. C’était un peu plus rentre dedans avant et là c’est plus métaphorique et vaste.

Marvyn. Une volonté d’être un peu moins frontal, moins dans la temporalité aussi pour parler au plus grand nombre et que le message se porte mieux comme ça parce qu’il est plus lisible. C’est une nuance effectivement car le titre est beaucoup plus optimiste et sujet aux interprétations. Il y a un peu de second degré derrière. C’est vaste et on voulait que chacun puisse voir ce qu’il veut voir.

Vous avez travaillé en studio avec Plume et Drew Lavyne (Foo Fighters s’est chargé du mastering. Est-ce que vous répétez beaucoup avant de faire vos sessions d’enregistrements ?

Sylvain.
C’est vrai que l’on s’est retrouvé tous les trois pour la compo souvent dans le local de répétition, on s’amusait parfois pour jouer les riffs pour savoir comment ça va rendre. Ensuite en studio au niveau de la méthodologie, on s’est plutôt senti à l’aise. C’est qu’on n’a pas fonctionné par session. On s’est dit ça va être deux semaines de batterie, deux semaines de basse. En fait on a installé tous les instruments et en fonction de l’inspiration et de l’envie de chacun. Parfois le batteur Marvyn pouvait faire quatre morceaux et moi je faisais un morceau ou deux à la basse. Après on passait à la guitare et ça permettait d’avoir le luxe de revenir sur certaines étapes ou quand on enregistre le chant définitif il va peut-être y avoir des syllabes et des mots placés qui vont être différents et Marvyn peut reprendre la batterie pour essayer de claquer. Il y a avait cet avantage-là de pouvoir repartir sur des parties.

Marvyn. Tout n’est pas écrit à cent pour cent mais on a avancé nos préprod le mieux possible pour qu’on est un peu le luxe de revenir sur certaines choses et qu’on ne soit pas encore avec du manque. On a essayé de couvrir un peu tous les morceaux, tous les textes c’était quatre-vingt-dix-neuf pourcent bouclé je pense.

Sylvain. On a bossé quand même un peu (rires), on est arrivé avec quelque chose et un peu de fantaisie.

Marvyn. On a pu se laisser aller car on avait une base qui était fixe, on a enregistré cette base là à peu près comme elle était sur la préprod et le fait d’avoir du temps et de tout monter en même temps pour finir même plus rapide que de se dire on fait toutes les batteries, toutes les basses comme font pas mal de groupe depuis longtemps.

Sylvain.
C’est sympa aussi de voir comment ça sonne un son de studio même quand c’est mis à plat parce que la mise à disposition des logiciels programmés, une vraie batterie d’un batteur peut changer la perception du morceau. C’est quelque chose qui nous parait évident sur le moment.

Vous avez enregistré un peu live en fait.


Marvyn. Presque. Tous pour notre instrument, mais on n’a pas joué tous en même temps en revanche. On aurait pu. Il y avait tout qui était monté pour. Par confort et pour aller un peu dans le détail. Il ne me semble pas que Sidilarsen est déjà joué live comme nous n’étions pas là tous les deux au début.

Pour le mastering le fait de le confier à Drew Lavyne (Foo Fighters, Terror…) relève d’une volonté de travailler avec lui ou est-ce une opportunité qui s’est présenté ?


Sylvain.
L’enregistrement avec Plume et le mastering avec Drew Lavyne c’est une formule que l’on avait utilisée pour On Va Tous Crever. Plume avait enregistré et mixé, et Drew Lavyne l’a masterisé. On a voulu garder cette formule-là. On a changé plein de choses qu’on s’est dit pour la nouvelle tournée en termes de décors. On a voulu plutôt approfondir avec eux. Son truc c’est quelque chose qui fonctionnait bien, on a eu de très bon retour par Drew qui disait que le mix de Plume, il le trouvait très cool, très bien masterisé et donc c’est une formule qu’il fallait garder. On a préféré approfondir ce point une seconde fois.

Marvyn. On a eu une approche différente avec Plume en tous cas dans nos influences qu’on voulait, tout en gardant la même équipe, on a eu des résultats différents et c’est cool.

Marvyn tu viens d’arriver. Ça fait deux ans que tu joues au sein de Sidilarsen. Comment s’est passé ton intégration et comment tu t’es retrouvé derrière les futs ?

Marvyn. Au tout début vous avez posté des candidatures en ligne tout bêtement. J’ai postulé et je me suis dit pourquoi pas mais pour moi il y allait avoir beaucoup de candidatures de batteurs et je ne pensais pas que cela allait être possible sincèrement. J’ai postulé et essayé de le faire le mieux possible. Ça a plu. On s’est rencontré et maintenant cela a très bien matché. Je pense que ça va continuer puisqu’effectivement l’aspect musique est très important mais l’aspect humain l’était tout autant. Il fallait que ça matche dans les deux sens, il n’y a pas que la musique, il y a les heures de camions, les répétitions. Il y a quand même une vie commune à avoir tous les cinq même maintenant avec l’équipe en général ça s’est fait comme ça. J’ai passé un été avec eux pour qu’on fasse des dates ensemble et courant de l’été ils m’ont demandé si je voulais rester.

Sylvain tu es arrivé en 2018. Vous êtes les petits jeunes de la formation. Comment s’est passé ton intégration ? Sidilarsen est un groupe que tu appréciais.

Sylvain.
Carrément. Déjà l’arrivée et le choix de Marvyn s’est décidé à l’unanimité et c’est cool car ce qu’il traverse je l’ai vécu en fait, le bord du fauteuil est aussi intéressant.

Qu’est ce qui a motivé le choix de “On Revient Sur Terre“ comme single ?

Sylvain.
Cela nous a semblé évident au fil des compos avant même qu’on rentre en studio je crois qu’on avait déjà choisi ce morceau-là.

Marvyn. Pour nous c’était un morceau phare.

Sylvain.
Moi je m’en rappelle en tous cas c’était l’argument premier que dans ce morceau il y a tous les éléments que l’on va retrouver dans l’album musicalement parlant. Il y a ce refrain épique épuré, le couplet posé mais il y a aussi un bon métal qui glace pas mal. Il y a tous les ingrédients qui représentent l’album car c’est difficile de choisir un morceau que l’on va représenter. Là on a eu cette chance qui nous a semblé évident. C’est pour cette raison qu’on l’a choisi. C’est vraiment un condensé de "Que La Lumière Soit".

Comment avez-vous vécu le tournage du clip qui accompagne le titre ?

Marvyn. Très très froid (rires). En fait on a tourné en décembre, il y a des parties en studio évidemment tout allait bien mais effectivement dans la partie chapelle on est tombé sur la journée la plus froide du mois. Je plaisante sur ça le reste s’est très bien passé. On a travaillé avec Fléovisual qui est un vidéaste et c’est la première fois que l’on travaille avec lui. Il y a eu un feeling très rapidement. On était très content du résultat qui s’est déroulé très rapidement. A part le froid tout le reste était très agréable. Il y a eu aussi des gens qu’on connait, des amis, la famille les proches. C’était chouette de partager cela aussi.

Qui a eu l’idée de choisir cet endroit ?

Marvyn. La chapelle c’est un peu secret comme endroit.

Sylvain. Rien à dire (rires).

Marvyn. 
C’est une secte à nous après si vous voulez rentrer dans la secte on peut vous envoyer un message.

Sylvain.
On a enregistré tout l’album à cet endroit, à chaque fois on détruit tout. On ne peut pas trop dévoiler l’endroit.



C’est comme une secte un peu le culte de Sidilarsen.

Marvyn. De toute façon il y a un parallèle là-dessus qui est assumé sur le côté masqué. C’est un parallèle à ce qui est dit dans le morceau par rapport aux réseaux sociaux, les fanatiques, l’anonymat mais la chapelle on a eu la chance d’avoir ce lieu là et pour le respect de la vie privée on ne peut pas dire où c’est mais ce n’est pas très loin de chez nous. Entre Toulouse et Montpellier.

“Intox“ l’autre clip est déjà sorti ?

Marvyn.  Oui il sort le 29 mars.

Sylvain. C’est un single qui sera mis en ligne sur les plateformes de streaming.

Marvyn. Il n’y aura pas de clip à proprement parler, il sera sur YouTube. Il y a quand même un effort de fait mais on prévoit des clips pour la suite puisque là on attaque les dates dès dimanche. Donc en fait on va se concentrer là-dessus et après la sortie de l’album qui arrive dans une vingtaine de jours finalement le 19 avril c’est un choix de le sortir comme ça.

Ces deux morceaux seront découverts sur vos prochaines dates de concerts. Vous avez envie de proposer quelque chose d’inédit sur scène ?

Sylvain.
On part de quelque chose de totalement nouveau, ce qu’il y avait en déco sur scène je pense qu’il n’en restera plus rien. On repart sur quelque chose de tout nouveau un show dynamique et lumineux. On a fait des promesses sur beaucoup de choses et on revient plus fort sur les dates.
Il y a un truc important c’est que vous chantez en français et que votre français est compréhensible. C’est important que les gens captent bien les paroles.

Est-ce que quelque part ce n’est pas une trademark, une marque de fabrique ?

Marvyn. 
Je pense que c’est un souhait de notre part mais je crois que c’est un souhait de Sidi depuis toujours peu importe les styles qu’il y a pu avoir, c’est une constante. Il y a toujours eu du chant en français qui voulait porter un message. Cela a toujours été comme ça je pense que ce le sera toujours. Donc il y avait une volonté comme “On Revient Sur Terre“ qu’on avait parlé tout à l’heure il y a un refrain assez ouvert, compréhensible, accessible. Il y aura de tout dans l’album mais il y a cette volonté d’un texte qui peut se comprendre par le plus grand nombre et ça se veut dans le mix dans la façon d’interpréter que ce soit pour les live pour les concerts.

Sylvain. 
Oui complètement, puis la façon dont on a approché les chansons peut être les compositions on n’imaginait pas la compo qui va être comme ça, il y a un gros risque que ça tartine, c’est trop bien (rires). C’est vrai qu’à chaque fois on se disait comment on va poser le chant à cet endroit-là, est ce que cela ne pollue pas trop, est ce que le chant doit avoir cette place à cet endroit-là quitte à retravailler le morceau une fois que le chant est arrivé on le récupère. Voilà le chant apporte ce que l’on avait envie de remplir dans un morceau parfois il y avait des passages de guitares libres qu’on enlevait etc, pour apporter un maximum de lisibilité à la compo et c’est pour ça que le chant ressort bien parce que musicalement on a essayé en tous cas de le mettre en valeur.

Marvyn.
C’est vrai que vous n’êtes pas beaucoup à l’avoir entendu mais c’est intéressant d’avoir ce genre de retour. Nous c’est ce que l’on voulait en tout cas. Et si tu l’as ressenti comme ça c’est très cool.

Je suppose que vous vous sentez proches de tous ces textes qui traitent de différents sujets sociétaux. Est ce qu’il y a en a qui vous interpellent plus que d’autres ?

Marvyn.
Je pense que tout le monde a des affinités plus que d’autres.

Sylvain. D’abord tous les textes ont été validés. On a tous des sujets qui pour chacun des textes et des phrases qui peuvent impactés certains.

Marvyn. C’est vrai que ce sont des sujets qu’on aborde tous les cinq et des phrases qui peuvent plus impactés certains.
Sylvain. C’est vrai que ce sont des sujets qu’on aborde tous les cinq. Ce sont des sujets où l’on débat beaucoup, on échange beaucoup donc effectivement eux sont bons là-dedans et les mettent en forme. Oui ce sont des sujets que l’on partage tous les cinq.

En 2022 vous avez fêté les 25 ans de Sidilarsen le samedi 22 octobre 2022 au Bikini de Toulouse avec Black Bomb A et Shaarghot, comment vous avez vécu ce moment un peu exceptionnel ?

Sylvain. C’est clair. C’était immense et le point culminant de la tournée. En plus Marvyn est arrivé c’étaient les dernières dates. C’était excellent et on a fini complet en plus. La soirée était magique, vraiment.

Marvyn. C’était génial.

Vous avez joué aussi le 4 juin 2022 avec le Gros 4 qui regroupait Massive Attack, Mass Hysteria, Ultra Vomit, Tagada Jones au Zénith de Toulouse. Cela a dû être un beau moment ?

Sylvain. Carrément. C’est vrai qu’on a eu la chance de jouer au Zénith de Toulouse quelque chose qu’on a appris un mois avant d’y jouer. Cela a été intense même en termes de préparation parce qu’avant on fonctionnait avec des vidéos sur scène, on a deux écrans qui mettait les vidéos et le Zénith ce n’était qu’un seul grand écran et il fallait en un mois le travail qu’il fallait adapter à la vidéo. Finalement ça n’a pas marché les problèmes techniques c’est comme ça. Tout était bon mais la technique fait que voilà les branchements techniques ce n’est pas grave ça ne nous a pas empêché de passer une excellente soirée quand même dans ce Zénith toulousain. Vraiment c’était très très bien.

Est-ce que ce n’est pas finalement une forme de reconnaissance ?


Sylvain. Je pense que c’est ça, c’est comme la reconnaissance, le City Fest au début ça a été pour les vingt ans, puis pour les 25 ans. On voit que le City Fest est approprié pour un festival, ce n’est plus l’anniversaire de City ou quoi c’est vraiment une marque en quelque sorte et on le refait cette année. Les gens sont très contents. Aussi le 19 octobre il n’y a pas d’anniversaire.
Dans trois ans il y a les trente ans. Rires.

Sylvain. On y travaille.

Marvyn. Ce sont des avancés qui font plaisir à atteindre comme des beaux évènements qui vont encore arriver.

Sylvain. Par exemple on a annoncé hier le l’on va jouer à l’Olympia de Paris le 11 octobre 2025.

Marvyn.  Ce sera le premier pour le groupe et pour nous tous et c’est une première. C’est une satisfaction de pouvoir faire ça un samedi en plus. C’est notre soirée et la reconnaissance est là. Ça fait rêver et on est en stress déjà (rires) un an et demi en avance. On est très reconnaissant et on espère vraiment qu’il y aura encore de beaux évènements.

Qu’est-ce que vous essayez de transmettre sur scène ? Qu’est ce qui fait que vous vous dites c’est un bon concert ?

Marvyn.  Je pense que c’est un peu subjectif et que ça dépend de l’état de chacun. Effectivement de se conditionner nous déjà, pour placer le meilleur concert à chaque fois. C’est important de trouver notre petite routine pour ça. J’y suis quand nous sommes bien, enfin la réception du public en général, c’est ce qui compte si on voit que les gens sont réceptifs, dansent, chantent ça nous porte aussi et c’est donnant donnant. Pour moi un concert s’est bien passé quand les gens ont vu un bon concert.

Sylvain. C’est ça ! Maintenant il peut y avoir des problèmes des jours d’avant même dans la journée ou on n’est pas forcément dans un bon mood et dès qu’on commence les premières notes et la clameur et l’énergie que donne le public ça annule tout et on est reparti après avec plein d’énergie jusqu’aux prochains concerts.

Marvyn. Il ne faut jamais se dire que c’est fait avant que ce soit fait.

Le 31 mars vous joué à Fontenay le Comte dans le 85 il y a pas mal de date en perspectives. Est-ce qu’il y a une préparation en amont pour toutes ces dates ?


Sylvain. On n’a pas joué depuis août 2023, d’ici le 19 avril on a environ cinq ou six concerts, on va jouer les deux morceaux qui sont sortis “Intox“ et “On Revient Sur Terre“ qui sont sur la setlist et après l’ordre des morceaux qui changent, la setlist qui change, notre intro change et les décors sont différents ce qui fait qu’une fois que le set est calé et après tout tourne entre guillemets c’est vrai qu’on répète un petit peu moins mais c’est vrai qu’en ce moment on y va quand même pas mal.

Marvyn. On y va mais ça nous rassure aussi.

Sylvain. En fait c’est pour retrouver nos automatismes. Il n’y a pas que le morceau qu’il faut jouer par cœur mais il faut aussi l’intégrer et le vivre pour ne pas le jouer de manière robotique. Ça va aussi pour les chanteurs et les transitions aussi.

Marvyn.
Vraiment monter le show de A à Z sur l’aisance, sur la façon dont on devait fonctionner. Je n’étais pas au début de la tournée OVTC mais une fois qu’on était lancé avec les dates régulières on n’avait plus forcément besoin de répéter même si on changeait de morceau on était pris sur ça et on verra comment cela évolue. Parce qu’effectivement c’est un début de tournée comme l’album va sortir on va rajouter des nouveaux morceaux et ce sera sans fin. Le but est de ne pas faire le même set dans trois ans (rires). En revanche après quand on joue tous les weekends, des semaines condensées on n’a plus besoin effectivement de répéter. Ça va rouler comme ça.

Vous allez jouer des nouveaux morceaux lors de chaque show ?

Marvyn. 
A la sortie on devrait quand même un peu.

Sylvain.
Ce côté que j’ai eu sur OVTC c’est quand fait on a envie de tout jouer. Le soir j’ai vraiment envie de tout jouer. Mais il faut aussi jouer les anciens car c’est trop bien de jouer les anciens morceaux. En fait on a envie de jouer deux heures et demie à chaque fois.
Marvyn. C’est compliqué d’allier les deux.

Sylvain.  Il y a un moment où il faut choisir ce que l’on va jouer sur la scène. C’est toujours un peu déchirant.

Marvyn.
Parfois on a des sets un peu court et des festivals ou on sait que c’est compliqué. C’est huit albums il y a des morceaux qu’on ne peut plus enlever des morceaux d’avant et cela réduit le choix des possibles. Sur les sets courts on sait ce que l’on joue et quand ce sera plus long et que l’album sera sorti on se permettra des variations et de jouer un peu plus de nouveaux morceaux en gardant les anciens. C’est un peu de manip.

Qu’est-ce qu’un bon bassiste et un bon batteur selon vous ?

Marvyn. On peut raccrocher tout de suite (rires). Non je ne pense pas. On parle chacun de nos instruments. Je me jette dans le vide car je ne sais pas où je vais. Évidement pour un bon batteur il y a la technique qui compte un peu, faut que ça joue en place. Personnellement ce qui me parle ce n’est pas quelqu’un qui va être démonstratif, cependant ça va être du feeling ce que la personne dégage derrière son instrument humainement ce qu’elle va échanger avec les autres personnes de son groupe ou même avec le public. J’ai grandi avec des batteurs qui m’ont influencé et qui étaient plus comme ça, plutôt des techniciens purs. Très sensible à l’approche des concerts et à l’approche de live. Un exemple. Un des batteurs que j’ai toujours aimé Mario de Gojira qui a évidemment une technique monstrueuse mais qui a un jeu de scène qui l’est tout autant. C’est vraiment ce qui me parle. C’est quelqu’un qui a la technique pour en mettre plein la tronche et qui va dès fois faire quelque chose de très simple pour servir le groupe. C’est un bon musicien avec une approche scénique importante et en même temps quelqu’un qui sert son groupe et la musique. C’est là-dessus que je prends mes claques en général.

Sylvain.
Je pense que ce sont les mêmes raisons que toi par rapport à la basse. Le maitre mot c’est être à l’écoute des musiciens et être au service de la musique. Parce que de penser qu’à soi et être démonstratif ça ne sert pas vraiment un groupe, ça ne sert pas non plus le morceau ou alors c’est un projet qui a le nom et le prénom de la personne. Le maitre mot tout instrument confondu faisant aussi de la guitare c’est vraiment pouvoir être à l’écoute de chacun et de savoir ce que va jouer l’autre. Ne pas essayer de polluer, savoir où est sa place. Être à l’écoute.



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Interview Paris 26 Mars 2024
Pascal Beaumont / Photos DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)