vendredi 3 novembre 2023

HEAVENLY CREAM // Chronique CD // An Acoustic Tribute To Cream - Sortie le 3 Novembre 2023.

 
Artiste : Heavenly Cream
Album :
An Acoustic Tribute To Cream
Date de Sortie : le 3 Novembre 2023.
Label : Quarto Valley Records / Bertus France
Genre : Rock / Blues

Avec ce projet on ne survole l'héritage de CREAM avec un album en hommage à ce groupe légendaire avec pas moi que 15 titres et une liste de noms venue ici pour rendre ce vibrant hommage... Pete Brown, Ginger Baker, Joe Bonamassa, Deborah Bonham, Malcolm Bruce, Bull Bullick, Nathan James, Bernie Marsden, Maggie Bell.
Une belle réunion au sommet tous ceux qui ont connu ou été inspirés par le groupe Cream. Également quelques participation de Cheryl Alleyne, Winston Blissett, Pee Wee Ellis, Mo Foster, Moreno Buttinar, Abass Dodoo, John Donaldson, Neil Murray, Mo Nazam, Tony Remy et Frank Tontoh.

Pete Brown disait : « Il m'a fallu beaucoup de temps avant que je ne tenterais ces chansons. J'ai grandi dans l'ombre de Jack, comme Malcolm l'a fait aussi, vous savez. Je n'essaie pas d'être Jack. Personne ne sera jamais Jack. Finalement, j'ai ressenti, eh bien, ce sont aussi mes chansons et j'ai grandi en ces chansons que Jack et moi avons écrites ».

Avec un single extrait de l'album, "Sunshine Of Your Love", ou l’on retrouve Ginger Baker à la batterie, Joe Bonamassa chant et guitare, Malcom Bruce piano et Bernie Marsden chant et guitare, Neil Murray à la basse et Abass Dodoo en percussions. Ce titre, coécrite par Jack Bruce et Pete Brown, sorti dans le second album "Samsel Eleli Gears"en novembre 1967 et est devenue un des titres les plus mythique du rock Psychedelique.

Heavenly Cream: An Acoustic Tribute to Cream (Heavenly Cream: An Acoustic Trim)  enregistré à l'abbaye Road Studios de Londres.

Malcom Bruce disait : «Je ressens beaucoup de ce que, d'une manière, je suis en grande partie pour mener une tradition qui est incroyablement unique dans le canon musical en quelque sorte.»

Ce disque et un disque indispensable et un vibrant hommage à l’un des plus grands groupes de l’histoire du rock».
À l'écoute de cet album, on touche du doigt la passion et le plaisir que tous ces grands ont ressenti dans ce projet et du coup cela en fait une vraie pépite qui marque les souvenirs de ces années CREAM qui nous manque tant.
Que l'on soit un passionné de musique ou non, il est primordial d'avoir ce disque dans sa discothèque.


Les Titres :

1. I Feel Free (Feat: Deborah Bonham, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
2. White Room (Feat: Pete Brown, Malcolm Bruce and Clem Clempson)
3. Theme For An Imaginary Western (Feat: Pete Brown, Malcolm Bruce and Clem Clempson)
4. We’re Going Wrong (Feat Malcolm Bruce and Clem Clempson)
5. Sunshine Of Your Love (Feat: Ginger Baker, Joe Bonamassa, Malcolm Bruce and Bernie Marsden)
6. Deserted Cities Of The Heart (Feat: Joe Bonamassa, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
7. Sweet Wine (Feat: Ginger Baker,Nathan James,Pee Wee Ellis,Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
8. Tales Of Brave Ulysses (Feat:Ginger Baker, Nathan James, Pee Wee Ellis Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
9. Crossroads (Feat: Ginger Baker, Bernie Marsden, Joe Bonamassa and Malcolm Bruce)
10. Take It Back (Feat: Maggie Bell, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
11. Spoonful (Feat: Bobby Rush, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
12. Sitting On Top Of The World (Feat: Bobby Rush, Maggie Bell, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
13. Badge (Feat: Deborah Bonham, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
14. Politician (Feat: Pete Brown, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)
15. Born Under A Bad Sign (Feat: Paul Rodgers, Bernie Marsden and Malcolm Bruce)

Midnight Riffer

mercredi 1 novembre 2023

WINERY DOGS // LIVE REPORT // Paris @ Le Bataclan 10 Octobre 2023

 
The Winery Dogs, ce nom ne vous est peut-être pas familier mais quand je vais vous parler du power trio, vous allez tout de suite comprendre de qui il s’agit. D’ailleurs le public parisien avait répondu présent ne s’est pas trompé. Ce power trio est composé des plus grosses pointures de la scène hard rock internationale. Les Winery Dogs sont en quelque sorte un supergroupe composé de Ritchie Kotzen (au chant et à la guitare), Billy Sheehan à la basse et Mike Portnoy à la batterie. Ces trois acolytes se sont illustrés dans différentes formations et ont composé leur premier album en 2012.

Ce sont tous des monstres sacrés. A savoir Ritchie Kotzen une quinzaine d’albums solos à son actif  (Mr. Big, Poison) et un projet réussi Smith/Kotzen, Billy Sheehan (David Lee Roth, Steve Vai, Mr. Big, Sons Of Apollo) et Mike Portnoy (Dream Theater, Adrenaline Mob, Neal Morse Band, Sons of Appolo).
A leur actif trois albums, le deuxième « Hot Streak » plus commercial et le troisième intitulé III paru en février de cette année. Le groupe délivre un hard rock technique de très haute qualité inspiré par son talentueux aux influences et facettes multiples de son guitariste émérite Ritchie Kotzen.
Il était impensable de ne pas revenir sur Paris venir jouer les morceaux de cet excellent album pour chauffer la scène du Bataclan.

Dès le début du concert cela commence très fort avec « Gaslight » hard rock et heavy, puissance mélodique et rapidité d’exécution, la machine Winery Dogs est en marche pour finir avec un final de fumigène déclenché par Mike Portnoy, en continuant avec « Xanadu » le groupe tient le public en haleine et c’est sûr il est déjà conquis car c’est véritablement impressionnant. Puissance, maitrise et rapidité sont les maitres mots de la soirée. Le patron c’est Ritchie Kotzen et il a bien compris que la soirée est gagnée pour enchainer avec les tubes incontournables qui ont été « Captain Love » et « Hot Streak » de leur second album et peu enfin calmer le jeu avec « Desire » titre un peu soul du premier album pour revenir à l’essentiel d’un morceau plus intime comme la ballade de «  I’m No Angel » ou encore « Damaged». Les titres s’enchainent pour arriver au point culminant « Stars « du dernier album ou Ritchie Kotzen fait un solo magistral avec sa guitare. Il aurait pu continuer des heures avec un son d’une pureté  et d’un feeling majestueux au niveau de l’improvisation. Autre point à son apogée avec « Regret » une belle introduction au piano joué par Ritchie Kotzen et cette voix qui touche droit au cœur.

Même si la technique instrumentale est de haut vol il n’empêche que l’on prend du plaisir à jouer, notamment avec ce solo de basse destructeur de Billy Sheehan (avis aux amateurs) sur « The Other Side »  et du solo de batterie toujours aussi parfait et déconcertant de Mike Portnoy. Kotzen adore le jam, la liberté et la recherche du meilleur son pour nous emmener toujours plus loin avec une voix exceptionnelle.
Pour terminer le show final avec « Elevator » dans la puissance heavy et rock comme au début du concert pour bien marquer les esprits une fois de plus.
Concert spectaculaire et une belle performance qui fait du bien ! On apprécie toujours la virtuosité et ce soir il y avait une âme rock & soul en plus.


Laurent Machabanski


Setlist :

Gaslight
Xanadu
Captain Love
Hot Streak
Desire
Breakthrough
Time Machine
Stars
Damaged
Mad World
The Other Side
I’m No Angel
The Red Wine
Oblivion
Regret
Elevate

samedi 28 octobre 2023

BONEY FIELDS // Chronique CD // Just Give Me Some Mo' - Sortie le 13 Octobre 2023.

 
Artiste : Boney Fields
Album :
Just Give Me Some Mo'
Date de Sortie : le 13 Octobre 2023.
Label : DixieFrog
Genre : Blues 

Tandis que la crise sanitaire internationale imposait au monde de s’interroger sur le sens des priorités dans le silence pesant d’un confinement généralisé, Boney Fields réfléchissait déjà à l’étape suivante. Que vaut un artiste s’il ne monte pas sur scène ? Plutôt que se contenter d’apparitions furtives sur les réseaux sociaux, il préféra composer intensément dans la quiétude de cette parenthèse planétaire historique. « Just Give Me Some Mo’ » est le vœu sincère d’un artiste impatient de ressentir à nouveau la texture musicale de ce nouveau disque qui ressuscite le scintillement des grandes formations d’antan quand les cuivres soutenaient majestueusement les solos de guitare et les prouesses vocales des artisans du blues.

« Cross My Heart », en hommage à l’harmoniciste et chanteur James Cotton, l’un des héros et compagnon de route de Boney Fields, est certainement le titre le plus représentatif de cette humeur groove trépidante que les musiciens de blues authentiques savent instiller. Boney Fields a en lui cette tonalité presque funk suffisamment mûrie pour titiller nos oreilles et nous faire taper du pied. En revitalisant, par exemple, «The Thrill Is Gone», dans l’esprit de son auteur originel (Roy Hawkins), Boney Fields perpétue la tradition des orchestres fougueux d’autrefois sans altérer la modernité de son irrésistible tempo. Beaucoup plus personnel que tous ses précédents albums, « Just Give Me Some Mo’ » est aussi l’expression d’une introspection, celle d’un homme qui se souvient sans se noyer dans une sombre nostalgie.

En faisant appel à Sebastian Danchin pour la réalisation de cet album, Boney Fields s’adresse à un historien de la culture afro-américaine dont l’oreille affûtée a déjà conquis Little Milton, Mighty Mo Rodgers, Toni Green ou Jean-Jacques Milteau, entre autres. S’entourer des bonnes personnes est un sacré challenge. Boney était convaincu que le guitariste sénégalais Hervé Samb serait, lui aussi, un bon directeur musical. Ils auront donné du corps et du tanin à ce disque trépidant qui, gageons-le, fera date. « Just Give Me Some Mo’ » sera désormais un leitmotiv partagé, celui d’un insatiable chef d’orchestre et celui d’admirateurs éclairés.


Les Titres :

Just Give Me Some Mo'
Back In The Day
Crazy 'Bout You
The Change Has Yet To Come
What Is Wrong With You
Still Together
Something's Holding Me
Cross My Heart
Control Of You
The Thrill Is Gone
I Know Yes I Know

En Concert

24 Janvier 2024 @ Le New Morning (Paris)

Midnight Riffer


JAZZ CLUB ETOILE // CONCERTS // En Mode Funk avec Ida Nielsen, Fred Wesley et Moovie Funk Band - Novembre 2023.

 

Ida Nielsen & The Funkbots
 
Mercredi 8 novembre - 20h30
(Entrée : 33 euros inclus une consommation)

 Ida Nielsen a bouleversé sa vie lorsque la légende de la musique Prince l'a découverte en août 2010. Peu de temps après, elle a rejoint son groupe et a commencé à tourner avec lui et "The New Power Generation" ainsi que le groupe de rock de 4 musiciens " 3rdeyegirl ». Après les années passées avec Prince, Ida a commencé à se concentrer sur sa carrière solo. Ida et son groupe «the Funkbots» offrent un spectacle funk plein d'énergie, rempli de bonnes vibrations, de grooves serrés et de références subtiles à son ancien employeur. Ida a été élue parmi les 10 meilleurs bassistes du monde (avec ses collègues bassistes Stanley Clarke et Victor Wooten) lors du sondage annuel Music Radar 2019.


(credit photo : NPG records)



FRED WESLEY GENERATIONS TRIO

Jeudi 9 Novembre - 20h30
(Entrée : 33 euros inclus une consommation)

Des décennies après que son travail avec James Brown et George Clinton l'ai établi comme l'un des pionniers du funk, Fred Wesley a un nouveau projet qui le relie à ses racines jazz et à l'avenir : Generations. Leur spectacle combine les talents de Wesley et son expérience (auprès d'artistes tels que Count Basie, Ray Charles et Lenny Kravitz) à la réflexion énergique de Corradi sur Smith et d'autres géants historiques du jazz auquel le jeu de batterie jazz de Match coloré par des rythmes africains et des sons électroniques insuffle une pulsion unique et magique.



(credit photo : Marco Hermes)


MOOVIE FUNK BAND

Samedi 18 Novembre - 20h30
(entrée libre)

Moovie Funk Band reprend les plus grandes musiques de films et séries des années 60 à nos jours (Ghostbusters, Shaft, Dirty Harry, Retour vers le futur, James Bond...) en mode soul-funk. Deux voix, une section de cuivres et une section rythmique énergique ayant accompagné des grands artistes de la scène internationale pour vous replonger dans l'ambiance des plus célèbres bandes originales !


(credit photo : Vincent Le Gallic)

 
 


jeudi 26 octobre 2023

RAMON PIPIN // LIVE REPORT // Concert Zakoustik @ Paris Théâtre du Ranelagh 16 Octobre 2023.

 

Nous voici présents dans ce superbe lieu qu'est le Théâtre du Ranelagh, pour la grand messe que nous prépare Ramon Pipin, son ZAKOUSTIK à lui.




En ouverture, c'est Jérôme Setian (un Excellent membre des Excellents.. ) accompagné par Rachelle Plas à l’harmonica et Philippe Hervouët à la guitare, qui vient au travers de son humour enrobé de sa délicatesse faire mouche à chaque fois. C'est une digne et classieuse première partie que ce set de Jérôme Setian un grand bonhomme plein de talent à l’état brut, une belle découverte.




C'est au tour tant attendu de Ramon Pipin, devant un Ranelagh quasi complet de prendre la scène d’assaut, avec un concert où les titres sont millimétrés et façonnés, ici parfaitement bien placés dans leur écrin qui nous permet d'entendre des versions de son œuvre  revisitées et sublimées, dans un lieu parfaitement adapté.

 
  
 
 
 Entouré de main de maitre par la douce voix et la guitare de Inès-Damaris Vieillard, de Vincent "Turquoiz" Chavagnac au saxophone, Michel Amsellem au piano, Quatuor : Anne Gravoin - David Braccini - Vincent Debruyne - Cyrille Lacrouts (violoncelle) les titres s'enchainent, emprunts d'un humour toujours juste, ciselé, droit au but et parfois si corrosif, c'est un réel plaisir que ce Zakoustik, une belle expérience à revivre rapidement.

En backstage, un parterre de stars qui ne s'y sont pas trompées : cette soirée était résolument "the place to be" : Renaud, CharlElie Couture, Pierre Santini, Jean-Patrick Capdevielle, Isabelle de Botton, Jacky, Blandine Métayer, Tonino Benacquista, Francoise Deldick, pour ne citer qu'eux, étaient présents pour soutenir comme il se doit le talent brut de notre Ramon.
 

 


En attendant, il nous reste la chance de pouvoir assister à l'acte 2, en version Zelektrik cette fois, lundi 13 novembre 2023 au café de la danse.











SetList :

1- Pour faire une chanson émouvante
2- Qu’est ce que c’est beau
3- Mon avocat est dans la salle
4- Ta robe en taffetas
5- Polpote Park
6- Youpi la France
7- Je m’aime
8- La petite mort
9- Dans le tiroir du bas
10- Quand je rêve
11- Uranus, Neptune ou Pluton
12- Histoire d’O
13- C’était chouette
14- Une chanson ennuyeuse
15- Les Fadaises d’Etretat
16- Le Club
17- Le quatuor silencieux
18- Stairway to Eleven
19- Ça m’a fait plaisir
20- Que c’est bon
21- Nous sommes tous frères
22- Le cri du kangourou
23- Le vilain petit zoziau


Thierry CATTIER 
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS


dimanche 22 octobre 2023

JULIEN DELEGLISE // INTERVIEW // Un Esprit Rock Pour Une Vie Rock - Octobre 2023.

 


Animateur radio locale du Tarn entre 2000 et 2002, tu crées un blog "Electric Buffalo" du Rock, du Jazz au Black-Metal en 2007, Un premier livre : Chocs Electriques Et Sensations Soniques.le second à un de ses héros : Fast Eddie Clarke. auteur de la biographie officielle des Variations. tu écrit dans Jukebox Magazine, Gonzaï, Vinyle&Audio et Crossroads. Raconte- nous tes débuts de radio jusqu'à ton dernier livre…

Julien Deléglise : Sacrée question en ouverture ! J’ai commencé la radio sur Albiges, une station locale albigeoise, plutôt portée sur la musique folklorique occitane, mais aussi avec quelques émissions plus « jeunes ». J’ai simplement contacté la station, et avec un copain, Jean-Philippe, on a fait un bout d’essai. Ils ont aimé, on a fait l’émission L’Ame Rock pendant deux ans, ainsi que des nocturnes avec des collègues de station, l’un était porté sur le blues, l’autre sur la soul et le funk. Le blog Electric Buffalo a vu le jour un peu avant 2007, chez un autre hébergeur de site. Il a coïncidé avec mes débuts dans la presse musicale chez Blues Again en 2004, qui était alors un magazine papier en kiosque, d’abord trimestriel puis bi-mensuel. J’y suis rentré en répondant à une annonce, et en envoyant un de mes premiers écrits. J’y ai publié mes premières chroniques et articles de fond. Cependant, la sélection des disques était déjà faite par la rédaction en chef parisienne, et je devais me contenter de ce qui restait. J’étais donc un peu frustré, car je ne pouvais pas parler de mes groupes préférés. Cela s’est arrangé par la suite, surtout quand je montais à la réunion de rédaction à la capitale avec mon vin bourguignon (j’habitais vers Dijon à l’époque). Alors j’ai fondé Electric Buffalo, qui me permettait de parler de ce que je voulais, sur la longueur que je voulais. Le premier livre est arrivé en 2015, lorsque j’ai constaté que j’avais accumulé des centaines d’articles sur mon blog. J’ai contacté des éditeurs dont Camion Blanc, simplement en donnant le lien de quelques articles pour leur demander si ça les intéressait. Dans l’heure, j’ai eu une réponse positive de Camion Blanc. Le premier livre, « Chocs Electriques Et Sensations Soniques » est une première sélection de mes articles du blog, ceux que je trouvais suffisamment bons pour être publiés. Et puis, ce fut l’enchaînement : il y eut celui sur Fast Eddie Clarke, qui fut d’ailleurs promu sur la page officielle de Clarke, avec un gentil mot de remerciement de ce dernier, qui était alors encore vivant en 2016. La biographie officielle des Variations fut une belle aventure, en collaboration étroite avec le guitariste fondateur Marc Tobaly. Parallèlement, j’ai continué à écrire pour la presse musicale, dans les magazines que tu as cité. J’ai changé de maison d’édition avec « Au Coeur Du Punk US » aux Presses du Midi car ce livre avec Gilles Scheps nécessitait un encart central photos de qualité. C’est Gilles qui m’a contacté pour me proposer ce projet de livre, c’est moi qui ait toujours dégotté les éditeurs. On a ensuite conçu ensemble l’ouvrage sur Iggy Pop et les Stooges qui est sorti aux Editions du Layeur, et qui était le résultat de négociations antérieures. Depuis, j’y suis et j’y reste ! Il y eut par la suite le « Jazz-Rock en 150 Figures » et ce « Téléphone ». Cet éditeur me permet de faire de très beaux ouvrages illustrés, c’est une grande satisfaction à chaque sortie. J’ai entre-temps repris la radio à Besançon où je réside, et j’ai présenté l’émission Captain Rock’N’Roll sur Radio BIP, ainsi que Allo La Terre et Allo La Zik sur Radio Boomerang, qui étaient réalisées en visio, car la station est basée à Roubaix ! Depuis, j’ai tout arrêté, je n’avais plus le temps de tout faire. Par contre, je participe à des podcasts quand on m’y invite, comme ceux de la chaîne Children Of The Sabbath qui consacrent une émission par album de Black Sabbath. J’en suis à mon troisième épisode avec eux, et c’est toujours un grand plaisir.

Comment as-tu découvert la musique ? Quelles ont été tes premières découvertes musicales ?

Julien Deléglise : Mon premier choc musical, eh bien c’est Téléphone. Comme je l’explique en introduction du livre, j’ai découvert le groupe avec la chanson « Un Autre Monde » sur l’album du même titre en 1985 à l’âge de six ans. Elle était le générique d’une émission présentée par Patrice Drevet que ma sœur regardait. J’étais fasciné par cette introduction un peu mélancolique, puis ce décollage électrique, d’ailleurs symbolisé à l’image par celui d’une fusée. Ma sœur avait en fait la cassette, elle me l’a passé avec son baladeur, et j’ai adoré immédiatement. Je ne suis plus jamais revenu aux chansons d’enfant, Dorothée, Chantal Goya. Je suis passé directement à Téléphone, puis Dire Straits et Police.

Te souviens-tu de ton tout premier concert ?

Julien Deléglise : Oui, et il n’a rien de très rock. Il s’agissait de Claude Nougaro à Juraparc à Lons-Le-Saunier, quelque chose comme 1988. J’ai fait mes premiers concerts avec mes parents, qui étaient plutôt jazz et chanson française. Mon premier vrai concert de rock date de 1998, lorsque j’ai vu Eric Clapton à Toulouse sur la tournée « Pilgrim », j’avais dix-neuf ans. Je ne suis pas spécialement un coureur de concerts. Le son est souvent beaucoup trop fort, les nuances musicales difficiles à distinguer. Je vais en concert en fonction des opportunités, de mes moyens financiers, et de l’artiste. J’ai quand même vu pas mal de groupes que j’ai toujours aimé comme Status Quo, Deep Purple, ZZ Top, Magma, Motörhead, AC/DC, Neil Young And Crazy Horse, Black Sabbath… Je continue encore à aller voir des concerts sur Paris où dans ma région. Mais ce sont de plus en plus souvent de petits groupes, car j’essaie de rester curieux, et les groupes que j’aime, quand ils sont encore en vie, ne sont plus assez bons pour le prix demandé.

Comment a commencé ta passion pour Téléphone ?

Julien Deléglise : Eh bien, comme je l’expliquais plus haut, à six ans avec « Un Autre Monde ». J’ai immédiatement adoré ce disque, toutes ses chansons. A alors commencé une sorte de manie complétiste dès que j’ai reçu en cadeau mon premier radio-cassette. J’ai dès le début voulu tout savoir sur mes groupes préférés : j’achetais minutieusement tous leurs albums pour comprendre leur évolution musicale. Il y avait aussi des émissions comme Culture Rock avec Philippe Gardinier qui faisait des émissions d’une heure consacrée à un groupe. Le magnétoscope familial me permettait d’enregistrer ces programmes tardifs, et de les revoir le lendemain matin. J’ai très vite dévoré ces émissions. Celle sur le rock français m’a notamment connecté très tôt avec les Dogs, Bijou, Ganafoul et Little Bob Story alors que je l’avais enregistré pour Téléphone. J’ai notamment pu voir la prestation de « Métro C’est Trop » au festival de Fourvière en 1978. Les trois premiers albums m’ont permis de découvrir un rock plus rugueux et agressif qui me combla de bonheur pendant de longs mois.

Aujourd'hui tu sors une bible pour tout fan de Téléphone, parle nous de la création de ce livre ?


Julien Deléglise : L’idée de ce livre est partie d’une promesse que je me suis faite : lorsque j’ai commencé à publier des bouquins, je me suis promis d’en publier un sur Téléphone. Une fois signé au Layeur, je me suis dit que c’était le bon moment pour évoquer l’idée d’un tel livre. Mon éditeur a été emballé, avec toujours en ligne de mire de consacrer également l’ouvrage aux carrières solo. Cela n’était pas un problème, car je les avais suivis d’un œil et d’une oreille plus ou moins lointaines. Les quatre musiciens sont un peu comme des proches pour moi. Même si je ne les connais pas, j’ai une grande affection pour eux. Ils se dégagent d’eux une grande sympathie pour moi, et j’avais déjà pas mal de leurs albums solos. J’ai commencé l’ouvrage exactement comme il est publié : par l’introduction expliquant ma découverte du groupe et ma promesse. Puis j’ai avancé album par album. Il y a quelques disques un peu faibles, mais la qualité musicale habite l’ensemble de leur carrière commune, et une bonne partie de celles individuelles. Je trouve d’ailleurs l’unique album de Corine Marienneau très plaisant !
Pour les informations qui alimentent mon récit, je me suis basé sur les biographies, auto-biographies, et ouvrages collectés au cours de ma vie. Je les ai cité en bibliographie. L’idée n’est pas d’être totalement exhaustif sur tout, mais de créer un récit intéressant mettant en avant l’aventure humaine que fut Téléphone puis les aventures solos. Il ne s’agit que de quatre êtres humains vivant leur rêve, et confrontés à de multiples pérégrinations dont ils n’avaient absolument pas imaginé ni l’ampleur ni l’existence. A l’époque, les groupes de rock n’avaient aucun business plan, à part faire quelques bons concerts et enregistrer un jour un album. Ils ont dû trouver des solutions à tout : l’organisation des premières tournées, la répartition de l’argent, la pression de plus en plus importante sur leurs épaules au fur et à mesure que le succès augmentait.

Combien de fois as-tu vu Téléphone ou chacun des membres de leur côté sur scène ?

Julien Deléglise : Aucune ! Pour Téléphone, étant né en 1979, je n’ai eu le temps que de vivre la sortie du simple « Le Jour S’est Levé », et leur séparation surprise en 1986. Je n’ai jamais vu aucun d’entre eux sur scène depuis, une question d’occasion manquée. Ils ne jouaient jamais à côté de chez moi, où je n’en avais techniquement pas la possibilité. Ma vie personnelle a été un peu mouvementée, et il y a certaines priorités plus importantes que d’aller en concert voir Jean-Louis Aubert, comme manger ou avoir de l’électricité. Je n’ai même pas vu les Insus ! Je vais voir pour la première fois Louis Bertignac sur scène en novembre prochain. Je suis content de cela, quelque part, une boucle est en train de se boucler.

L'évènement le plus marquant que tu ais vécu avec Téléphone ?

Julien Deléglise : Indiscutablement, c’est le choc initial de la découverte de la chanson « Un Autre Monde », qui a littéralement bouleversé mon monde d’enfant et ma vie entière. Si nous sommes là ensemble à discuter de ce livre et des précédents, c’est grâce à eux et leur musique. Cependant, plusieurs chansons ont été importantes dans mon panthéon personnel : « 66 Heures » et « Le Garçon D’Ascenseur » sur « Un Autre Monde », qui m’ont ouvert la porte du son blues-rock auquel je suis très attaché. On peut y ajouter « Métro C’est Trop » et sa slide sur le premier album, ainsi que ce thème obsédant et malsain. Il y a aussi le fantastique final de l’album « Crache Ton Venin » avec le doublé « Un Peu De Ton Amour » et « Tu Vas Me Manquer ». Le disque « Au Coeur De La Nuit » est pour moi leur chef d’œuvre absolu, et m’a beaucoup marqué par son atmosphère noire. Plus généralement, Téléphone est le choc initial, et je continue à l’écouter avec plaisir presque quarante ans plus tard sans aucun préjugé ni réserve, même après autant d’années de découvertes musicales extrêmement diverses.

Quels sont les groupes qui sont dans ton Top Ten ?

Julien Deléglise : C’est compliqué, car j’écoute beaucoup de choses et cela peut changer d’une heure à l’autre, comme passer de AC/DC à Genesis juste sur le feeling du moment. Le Top Ten que je t’indique est donc totalement subjectif, mais disons que je me base sur ce que j’écoute régulièrement depuis dix ans, et les choses sur lesquelles je reviens assez systématiquement :
1/ Black Sabbath
2/ Motörhead
3/ AC/DC
4/ Thin Lizzy
5/ The Groundhogs
6/ UFO
7/ Hawkwind
8/ Neil Young
9/ Man
10/ Fleetwood Mac (périodes Peter Green et Bob Welch)

 J’ajouterais des groupes récents fascinants comme Slift, Barabbas, King Buffalo, Samsara Blues Experiment et Kanaan. Il faut également ajouter les Who, Led Zeppelin et Budgie qui sont trois grands chocs musicaux primordiaux que j’ai plus ou moins délaissé à force de les écouter, mais que je continue à aimer profondément.

Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours ?

Julien Deléglise : Je ne suis pas très doué pour cet exercice, car je trouve tellement de groupes et d’albums formidables pour de multiples raisons très différentes que c’est bien compliqué. Je ne suis pas non plus devin. Vue la tournure des choses, il semble que l’histoire retiendra surtout des choses admises par le plus grand nombre : Beatles, Rolling Stones, David Bowie, Pink Floyd
Personnellement, je pense que la chanson « Killer Without A Cause » de Thin Lizzy sur l’album « Bad Reputation » est absolument parfaite. Elle provoque toujours en moi une incroyable montée d’adrénaline et un vertige qui ne s’atténuent pas avec le temps et les écoutes.
Pour un album, je pense que si l’on veut une définition du rock’n’roll le plus pur, il faut avoir écouté une fois l’album « Let There Be Rock » d’AC/DC. On y entend littéralement crépiter les amplificateurs, le son est absolument diabolique, d’une pureté live en studio magistrale.

Quels sont tes prochains projets ?

Julien Deléglise : Le prochain livre sera sur Motörhead, carrières solo comprises. On a décidé avec mon éditeur de reporter cela au printemps 2024, car on veut faire un vrai bel objet. J’ai un ami collectionneur de Motörhead que je vais mettre à contribution pour les images, on va prendre un photographe professionnel. On veut que les fans de Motörhead comme les néophytes se régalent, dans la continuité du Téléphone.
La suite pour la fin 2024 est déjà plus ou moins calée, mais je tiendrai ma langue car rien n’est sûr pour le moment.

Pour conclure veux-tu rajouter quelque chose ?

Julien Deléglise : Rajouter quelque chose ? Il me semble avoir été déjà bien bavard ! Peut-être qu’il me semble intéressant de rappeler que le rock n’appartient pas à une génération, mais que chaque génération a ses groupes. Aussi, il faut que chaque génération puisse exister. Que les Rolling Stones publient un nouvel album ne me dérange pas, cependant, le buzz autour fait que le rock est devenu une musique de vieux, avec ces conflits débiles entre vieux boomers et quarantenaires qui commencent à trouver ce genre de sortie gériatrique pénible. Il y a plein de super bons groupes dans le monde, en France notamment, et il serait souhaitable qu’ils puissent enfin exister médiatiquement parlant.
De manière générale, il serait bon que les programmateurs de tous bords, radios, télévision, salles de concerts, arrêtent de se focaliser sur ce qui fait du buzz pour prendre quelques risques et laisser de la place à la musique qui vit et qui a quelque chose à dire. Des groupes comme Slift, Decasia, Barabbas, Fuzzy Grass ou The Marshals n’attendent que cela en France.



Thierry CATTIER 
Photos DR

vendredi 20 octobre 2023

FRANCK & DAMIEN //Chronique CD // "Juniper Road" - Sortie le 27 Octobre 2023.

Artiste : Franck & Damien
Album :
Juniper Road
Date de Sortie : le 27 Octobre 2023.
Label : Soulbeats Music
Genre : Songwriters / Americana 

C’est important, la famille. Se sentir bien, relax, aimé, écouté, au sein d’une communauté de proches qui épouse le même feeling, les mêmes attractions, les mêmes sensations. Celle de Franck & Damien aime et partage le son ambré de la lapsteel, celui, enivrant de la slide, la rondeur de la 6 cordes et la fraîcheur du banjo. Le blues, la country music roots et le folk-rock qui naquit dans les granges de Laurel Canyon… Les harmonies, les voix chaudes, les rencontres, la simplicité, l’humilité, le partage… Le surf, les plages désertes, la Californie, l’Australie sauvage. Les membres de cette bande, vous les connaissez certainement : Xavier Rudd, Ben Harper, Jack Johnson, Donavon Frankenreiter, John Butler Trio. Oui : la famille, c’est essentiel. Entre cousins ou enfants adoptés, on se comprend tellement bien ! De plus, on parle la même langue : ici l’anglais, porté par des voix mélodieuses, laid back et jamais pressées sur des chansons souvent douces, souvent punchy, toujours puissantes, toujours percutantes. Leur tribu, Franck et Damien ne la voit pas si souvent : eux à Bordeaux et surtout dans leur Médoc adoré, terre de vignes, de rubans de sable, de vagues vierges et de bonnes vibes, les autres à Hawaii, Los Angeles ou dans le bush australien.
 
Pour leur second album après le chaleureux You Can Find Your Way, c’est Donovan Fankenreiter, le surfeur d’argent, qui est venu passer le bout du nez et enchanter le nerveux et captivant California, dont il est lui-même l’incarnation. Car Juniper Road, produit par Matt Grundyn, c'est l’album de la maturité et aussi celui de la plénitude et de la sérénité. La voix de Franck est pleine et vibrante, les harmonies ciselées, l’ambiance chaleureuse à souhait. Quand ils entendent cette histoire du premier pris en auto-stop par le second (où l’inverse), une rencontre tellement fortuite qu’elle en devint évidente, leurs potes en rigolent encore. Ok, cela ne s’est pas passé sur le Pacific Coast Highway à bord d’une Cadillac mais plus certainement dans une Clio sur la route de Lacanau.


Les Titres :

Home
Another Way
Spread Love
Broken Man
Stay
Shelter Acoustic
California
Better For You
Fire & Soul
Raise Your Voice
Blind
Shelter Acoustic
 

Alain Gardinier


samedi 14 octobre 2023

RAMON PIPIN // INTERVIEW // Quelques petites confidences - Octobre 2023.


C'est toujours un réel plaisir de retrouver notre ami Ramon Pipin pour échanger quelques mots et quelques confidences sur son coffret Best-Oeuf et ses deux concerts Parisiens à venir.

On vous embarque dans 26 minutes de pure rigolade, de fraîcheur et de grande franchise.

Qu'on se le dise, Ramon Pipin n'a vraiment pas la langue de bois et c'est comme ça qu'on l'aime !

Il reste quelques places, précipitez-vous...

A toi Ramon.

Voir la video ICI



 

 Interview Thierry CATTIER 
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS

mardi 3 octobre 2023

NERVOSA (Héléna KOTINA Guitariste) // INTERVIEW // Une evasion avec Héléna KOTINA - Juillet 2023.

 
Nervosa a débuté en 2010 et à déjà derrière lui une carrière bien rempli. Originaire de São Paulo au Brésil mais navigant entre le Brésil, l’Italie, la Grèce et l’Espagne par les origines de ses différentes recrues, le combo ne pratique pas la salsa mais un Thrash Metal à tendance Death et a déjà enregistré quatre albums Victim of Yourself (2014), Agony (2016), Downfall of Mankind (2018) et Perpetual Chaos (2021). Dirigé d’une main de fer dans un gant de velours par la charmante Prika Amaral guitariste et chanteuse depuis peu, le gang Brésilien a subi un turn over incessant proprement hallucinant et a vu défilé au sein du combo pas moins de 10 musiciennes depuis sa formation, un véritable handicap pour leur carrière. Les derniers départs étant ceux de Diva Satánica en 2002 la chanteuse attitré, Nanu Villalba qui tenait les baguettes la même année et la bassiste Mia Wallace en 2023. Un véritable cataclysme qui aurait pu sonner le glas de Nervosa sans la volonté irréprochable de Prika Amaral qui a décidé de passer au chant et de s’imposer comme la frontwoman de la formation ! L’arrivée de Héléna Kotina à la guitare et de Hel Pyre (Basse) accompagné de Michaela Naydenova (Batterie) est venu compléter le line up pour nous offrir cette nouvelle galette Jailbreak, leur cinquième méfait ! Le moins que l’on puisse dire c’est que les changements ont été efficaces et oh combien bénéfiques permettant à Nervosa d’évoluer et de proposer un opus de grande classe gorgé de parties de guitares impressionnantes, une véritable déflagration de puissance brutale et sans concessions qui n’est pas sans rappeler Arch Enemy ou Witches ! Gary Holt (Exodus, Slayer) ne s’y est pas trompé et est venu leur porter main forte sur le morceau « When The Truth Is A Lie » tout comme Lena Scissorhands sur « Superstition Failed ». Adoubé par un tel seigneur du Metal Nervosa devrait rencontrer le succès qu’elle mérite avec cette pépite qui confirme tous les espoirs qu’on avait placé en eux ! Pour en savoir un peu plus sur cette métamorphose nous avons demandé à Héléna Kotina la charmante guitariste de nous éclairer sur la conception de ce Jailbreak empreint de sauvagerie métallique de haut vol. Magnéto Héléna Kotina c’est à toi !



Vous venez de donner deux concerts en Grèce un le 2/9 au Metal Union Festival et l’autre le 3/9 au Technopoli à Athènes comment avez-vous abordé ces deux shows ?

Héléna Kotina. C’était super et c’est quelque chose que nous attendions avec Helena, notre bassiste. C’est la première fois que l’on jouait en Grèce. C’est la première fois que nous avons éprouvé beaucoup d’émotions. Nous avons vu des visages familiers dans la foule, et nous avons rencontré des gens que l’on connaissait déjà au fil des années. C’était très émouvant et très spécial pour nous.

Tu es la nouvelle guitariste de NERVOSA mais tu as commencé à jouer de la basse au sein de la formation. Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?

Héléna Kotina. La première fois que j’ai été contacté par Nervosa, c’était pour être guitariste. On a commencé ensemble à composer et préparer le nouvel album mais à la dernière minute, Mia n’a pas pu faire la tournée américaine l’année dernière. J’étais la personne la plus proche qui connaissait les chansons et la setlist. J’avais juste à reprendre le jeu de basse et ma première expérience dans le groupe c’est moi à la basse. C’était super. Ça le reste toujours. C’était une tournée assez longue et l’expérience a été incroyable. Nous étions en Amérique du Sud, les gens sont formidables et fous. Ce sont des fans loyaux. Être sur scène est une grande expérience. Et ça continue même encore de l’être avec ma position naturelle de guitariste, c’est encore mieux.

Est-ce que tu connaissais NERVOSA avant de les rejoindre ?

Héléna Kotina.  J’ai juste rencontré Prika (Ndr : Prika Amaral / chant et guitare) puisqu’elle a créé le combo. Elle est partie de rien. Je ne les connaissais pas personnellement. Je connaissais la formation par quelques chansons. Nous n’avons jamais été en contact auparavant. Pour être en contact il a fallu que je devienne membre du groupe.

Vous revenez avec ce nouvel album le cinquième « Jailbreak », le premier album sur lequel tu as travaillé.  Comment s’est déroulé la composition des morceaux cette fois ci ?

Héléna Kotina. Prika m’a contacté en me disant que je faisais officiellement parti du groupe. Elle m’a expliqué que pour les opus précédents la partie musicale était faite par elle et elle voulait avoir une seconde personne pour travailler sur les compositions. Elle m’a demandé si je voulais participer à l’écriture de l’album et c’était très important pour moi car toutes les choses que je fais au niveau de mes projets, je veux être là au début afin de commencer de zéro et faire tout. Au départ on a commencé à échanger des idées, des releases, toutes les choses qui sortaient était à cinquante/cinquante. Des idées étaient les miennes, d’autres celles de Prika mais nous étions toujours en train d’écrire les chansons ensembles.

J’ai lu que tu travaillais en secret pendant les périodes d’enregistrement.  Qu’est-ce qui vous a poussé à tout dissimuler ?

Héléna Kotina. Quand j’ai rencontré Prika pour la première fois c’était après la sortie de « Perpetual Chaos » et elle m’a expliqué la situation, ce qu’elle voulait faire pour promouvoir le disque avec le line up de l’époque.  Mais elle m’a expliqué entre temps que nous pouvions travailler sur le nouvel album mais nous ne voulions pas nous mettre dans l’embarras avec le second guitariste lui indiquant que nous allions travailler sur le prochain album. Nous avions gardé cela comme un petit peu secret. Nous travaillons secrètement sans annoncer quoi que ce soit. Officiellement nous avons annoncé qui serait le nouveau guitariste il y a quelques mois. C’était en janvier.

Finalement vous avez décidé de travailler avec deux guitares toi et Prika. Qu’est-ce que à changé au niveau de la composition et du son ?

Héléna Kotina. Une seconde guitare rend les choses plus flexible parce que nous pouvons mettre plus de mélodies de ci de là, des solos, des solos jumelés, deux guitares jouant les mêmes partitions. Nous étions capables d’ajouter des détails. Quand il y a un seul guitariste dans le groupe, c’est impossible pour eux de le faire. Aussi le son quand il s’agit de jouer en live est beaucoup plus lourd et plus complet.

Prika est devenue la nouvelle chanteuse du groupe, tu es devenue la nouvelle guitariste. Dans quel sens est-ce que cela a affecté l’écriture de l’album ?

Héléna Kotina. Après que Diva (Ndr : Diva Satanica/ Chant) nous a annoncé qu’elle voulait partir, Prika a dit qu’elle ne voulait pas changer la chanteuse, ni la voix du groupe. Elle voulait avoir un line up stable alors elle a dit qu’elle prenait la voix principale. Elle faisait toujours les chœurs même sur la tournée américaine. Elle a d’ailleurs chanté une seule chanson toute seule chaque soir sur la tournée. Alors elle s’est dit c’est bon, j’ai besoin de pratiquer plus, prendre des cours de chants et analyser un peu plus tout ça. Elle s’est sentie en phase avec cette idée. J’ai eu la chance d’écouter la voix de Prika en tant que choriste et j’ai su qu’elle avait cette voix profonde et brutale. Je ne savais pas qu’elle avait cette voix flexible, cette façon de pouvoir changer de tonalité. Une fois qu’elle a enregistrée la première chanson à l’intérieur du studio nous l’avons écouté et nous savions que nous avions la sonorité pour ce nouvel opus.

Vous avez choisi d’enregistrer votre album à Malaga en Espagne avec Martin Furia (Destruction). Que retires tu de cette expérience ?

Héléna Kotina. La session en studio à Malaga était une de mes meilleures expériences et musicalement de loin jusqu’à maintenant. J’ai travaillé avec Martin. Je l’ai rencontré quand on a fait deux festivals avec Destruction sur la tournée américaine et je le connaissais en tant que producteur. Être en studio ensemble c’était très créatif et je me sentais soulagé car je savais qu’on avait des connexions naturelles, la même base, on voit les choses de la même manière. Lui expliquer des choses qu’il comprenait totalement, ce que je voulais jouer et comment faire pour les solos ou quelques détails que je voulais amener vers cette sonorité. C’était très facile de travailler avec lui.

Quel a été ton plus gros challenge personnel en tant que guitariste en studio ?

Héléna Kotina. Il y avait un défi parce qu’avant d’aller en studio je me souviens de toutes les guitares présentes dans le studio et que je pouvais enregistrer les parties dans mon home studio. Je suis allé en studio avec Mila pour terminer les chansons. J’ai seulement su comment les parties de solo allaient être à ce moment-là. Je devais créer des solos à partir de rien pendant que Mila enregistrait les siens. Ça a commencé à devenir un solo mais c’était très long. Il y avait un défi car nous avons eu un certain nombre de jours et il fallait être créative et je me suis donné à cent pour cent dans cette durée limité. Le studio était situé dans un superbe endroit et isolé, on a eu le temps de se focaliser sur ce dont nous avions besoin.

Est-ce qu’il y a un morceau qui t’a demandé un investissement important en studio ?

Héléna Kotina. Oui je crois que le premier morceau comprenait des parties spécifiques sur « Endless Ambition » le premier titre que nous avons enregistré et sur d’autres titres faire du picking qui devait être tapé pour être bien joué.



NERVOSA existe depuis 20 ans. Comment décrirais tu ta relation avec Prika ?

Héléna Kotina. J’étais très enthousiaste quand nous avons parlé la première fois avec Prika à propos de l’opus, du combo et sur les plans futur que nous envisagions et je fus agréablement surpris que nous partagions les mêmes points de vue. Nous voulions la même chose. C’est très facile de travailler avec Prika, elle est très ouverte aux choses nouvelles, ce n’est pas un esprit fermé. Elle est très ouverte aux nouvelles idées, pour les chansons, pour la promotion et quoi faire pour développer la formation. C’est pour cette raison que je peux me donner à cent pour cent parce que tout le travail que tu fournis est beaucoup apprécié.

Vous avez déclaré que le process de cet opus a été très complexe mais aussi constructif. Comment décrirais tu l’évolution musicale comparé aux autres disques de NERVOSA ?

Héléna Kotina. Sur cet album il est bien mixé et produit Thrash Metal, Death Metal mais aussi Heavy Metal. Comme cela toutes les idées arrivent assez naturellement. Nous n’avons rien forcé. Tout ce que tu écoutes ce sont des idées et inspirations qui coulent de sources. Comme je l’ai dit nous avons plus d’éléments à l’intérieur du studio, deux guitares qui jouent des mélodies ensemble, nous avons des extensions de solos et plein d’autres choses. Musicalement c’est une avancée.

Pourquoi avoir intitulé l’album « Jailbreak » ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Héléna Kotina. En utilisant le mot « Jailbreak », nous ne faisons pas vraiment référence à la prison avec des murs mais à la prison que nous construisons nous-mêmes ou que quelqu’un construit pour nous. Nous nous sentons piégés. Nous devons nous libérer et casser les codes. Allez totalement vers quoi nous voulons allez et suivre nos rêves peu importe si les gens aiment ou non.

Prika écrit les paroles. Est ce qu’il y a un texte qui te touche plus qu’un autre sur cet opus ?

Héléna Kotina. « Behind The Wall » a une signification particulière, une double signification. Le mur que nous construisons pour les médias sociaux, ce sont des profils et souvent ce sont des faux profils où nous nous cachons derrière ce mur. Nous croyons être sauvé mais ce n’est juste qu’une illusion. Tu peux le voir aussi du côté politique toutes les décisions qui sont prises pour nous tous, prises par une petite partie, on peut le voir à l’intérieur des murs pour savoir sur ce qui va réellement se passer.

Vous avez sorti trois singles sortis « Seed Of Death », « Endless Ambition » et « Jailbreak ». Est-ce que c’est difficile de choisir un titre vidéo pour présenter le nouvel album ?

Héléna Kotina. Toutes les chansons sont difficiles à choisir mais une doit être sélectionné pour différentes raisons. J’ai vraiment aimé les titres où il y avait les doubles guitares solos parce que c’est quelque chose que j’ai envie de jouer sur scène. C’est quelque chose de spéciale que nous présentons pour la toute première fois. Je ressens que c’est différent pour moi. « Seed Of Death » je dirais serait proche de cela. Ce titre représente bien l’album.

Pour le morceau « When The Truth Is A Lie » vous avez comme invité Gary Holt (Exodus, Slayer). Quel a été ton sentiment de travailler avec une légende comme lui ?

Héléna Kotina. Quand nous avons commencé à construire l’album nous avions cette idée de prendre un autre guitariste pour jouer en tant qu’inviter. Il était toujours au top de notre esprit, nous admirons son style de guitares. Tout son travail avec Exodus et Slayer pendant des années. Nous savions que son planning était chargé mais nous l’avons contacté et il a répondu très vite. Il est totalement ouvert et il a dit qu’il le ferait pendant ou après la tournée. Il a délivré un solo qui porte vraiment sa signature très solo de Gary Holt. Pour nous cela a été un rêve qui est devenu réalité.

Est-ce que tu as d’autres rêves ? Je suppose que tu en as plein.

Héléna Kotina. Oui les rêves ne s’arrêtent jamais (rires). C’est une bonne chose. Nous aimerions tourner avec les plus gros icones comme Judas Priest qui est une grande inspiration pour moi et Prika, Ce sont nos groupes favoris.

Justement tu as eu l’opportunité de rencontrer KK Downing lorsque tu as joué en Angleterre le 25 mai au KKs Steel Mill / Wolverhampton, comment s’est passé la rencontre ?

Héléna Kotina. C’était totalement inattendu, nous savions que l’on jouait chez lui mais nous ne savions pas s’il allait être là ou débordé par les tournées. Nous sommes arrivés tôt et nous avons eu le temps d’explorer le lieu. Nous avons commencé à parler avec des techniciens et quand il est arrivé nous nous sommes mis à pleurer car c’était une véritable icone pour nous. Il était cool, totalement dispo et il nous a parlé en nous racontant et apprenant des plans techniques, des histoires, beaucoup de choses, pas mal d’histoires, l’expérience qu’il a eu tout au long de ces années, nous expliquant quel était son matériel. Il a été très sympa.

Tu m’as parlé de Scorpions. C’est un de tes groupes favoris. Est-ce que tu aimerais faire des reprises de Scorpions avec NERVOSA ?

Héléna Kotina. Oui ça se pourrait. Scorpions a toujours été une grande inspiration pour moi et je serai toujours ouvert pour ça.

Il y a eu beaucoup de changement de musiciennes ces derniers temps, un nouveau batteur Michaela Naydenova, une nouvelle bassiste Hel Pyre sont arrivé, toi tu es passé à la guitare après la basse. Est-ce que tu crois que ces changements permanent ont eu un impact sur le combo ?

Héléna Kotina. Les musiciennes précédentes ont dû faire d’autres choix, la vie selon différents critères. C’était ok du côté du groupe et les acteurs qui partageaient leurs rôles. Avec les années c’est super d’avoir une connexion naturelle et c’est aussi important au moment où nous nous sommes rencontrées, quelques semaines après que nous ayons commencé à travailler, Michaela est allée au studio enregistrer. Avec Hel ça a été la même chose, nous avons tout de suite fait le clip. Après ça on a eu deux mini tournée et des festivals. Tout commence nous sommes proche et connecté, plus que nous étions au départ. C’est une grande étape pour la stabilité pour le groupe ;

Tu as aussi joué aussi avec Paul Dianno (Ex Iron Maiden) et Gus G (Ex Ozzy Osbourne/ Firewind), comment as-tu vécu ces deux expériences ?


Héléna Kotina. C’était quelque chose d’inattendu. Une opportunité totale, un grand honneur d’être sur scène avec Paul. La proposition est venue quand je tournais en Amérique latine l’année dernière, j’ai eu un appel comme proposition de guitariste et j’ai dit oui pour jouer les classiques d’Iron Maiden et après il a su que le guitariste allait être Gus G. Toutes les nuits c’étaient incroyable et j’ai réalisé combien c’était énorme.

Comment tout a commencé pour toi ?

Héléna Kotina. Tout est venu de mon frère qui était dans le classic rock, hard rock. Il ne jouait d’aucun instrument mais j’ai eu ce guide et il me donnait des disques que j’ai pu écouter encore et encore. Mes parents étaient ouverts et ont accepté que je puisse jouer de la musique et pas seulement l’écouter. J’ai commencé des cours de guitares et j’ai toujours ce soutien de ma famille qui est très important.

Qu’est ce qui est important à tes yeux que ce soit au niveau du groupe, de l’album, de la famille ?

Héléna Kotina.  Nous voulons que cet album soit une claque en pleine face et inclure tout dans ce thrash metal et combiner avec les mélodies et les guitares solos. Nous avons aussi des chansons douces pour accompagner les gens qui vont vraiment adorer quand nous les jouerons sur scène.




Interview 11 Juillet 2023
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)


mardi 26 septembre 2023

DOM MARTIN // Chronique CD // Buried In The Hail - Sortie le 22 Septembre 2023.

Artiste : Dom Martin
Album :
Buried In The Hail
Date de Sortie : le 22 Septembre 2023.
Label : Forty Below Records
Genre : Blues

Dom Martin, originaire de Belfast, a pris d'assaut la scène blues britannique en 2019. Sa sonorité étonnante et naturelle et son talent à la guitare acoustique, associés à sa voix authentique de "Belfast Blues", ont conduit à des comparaisons avec John Martyn et Rory Gallagher, ainsi qu'avec Van Morrison et Foy Vance. Dom n'est pas seulement une star de la guitare acoustique, c'est aussi un expert de la guitare électrique et il prouve son talent avec son power trio.

Son dernier album, "Buried in the Hail", a été coproduit par Chris O'Brien et Graham Murphy, deux producteurs nommés aux Grammy Awards, et mixé aux Golden Egg Studios de Dublin, en Irlande. Le bassiste Ben Graham et le batteur Jonny McIlroy l'ont rejoint en studio. L'album emmène l'auditeur dans un voyage très personnel.

"Unhinged" est plein de rage et de fureur, d'étincelles, de fumée et de flammes provenant d'amplificateurs hurlants. La chanson "Daylight I Will Find" prend une tournure positive et parle des défis de la vie et de la façon dont on peut trouver des réponses grâce à l'amour de soi. La seule reprise de l'album est une version brisée, au cœur brisé, du classique de Willie Nelson "Crazy", rendu célèbre par Patsy Cline. C'est à cette version alternative que Dom s'identifie le plus. Enfin, "Howlin" est un hommage à Howlin' Wolf.



Les Titres :

Hello In There        
Daylight I Will Find
Government         
Belfast Blues         
Crazy         
Unhinged        
The Fall        
Howlin'
Buried In The Hail
Lefty 2 Guns         
Laid To Rest 

Midnight Riffer