mercredi 31 août 2022

JACK ART // Interview // "Different Roads for Jack Art" Décembre 2021.

 
C'est une belle rencontre que nous vous proposons aujourd'hui, avec un de nos meilleur songwriter français, digne des plus grands.

Un habitué des scènes, dont l'univers très personnel et la sincérité sait nous transporter au cœur de l'Amérique telle qu'on l'aime, lors de concerts tantôt intimistes, tantôt fougueux, offerts aux 4 coins de notre beau pays pour prêcher la bonne parole, celle qui va droit au cœur.

Un échange riche et authentique avec un homme, un vrai, qui sait ouvrir la porte à ses émotions grâce à sa guitare, son piano et son micro.



Pour commencer cette interview, parle-nous un peu de ta jeunesse, ton adolescence, l'école, tes amis et ta famille.

Jack Art : Je viens de la région Champagne qu’on appelle désormais le Grand Est. Je suis né précisément dans une commune qui a changé de nom, qui s'appelait Châlons-sur-Marne et qui maintenant s'appelle Châlons-en-Champagne. J'ai baigné très tôt dans un milieu musical car mes parents étaient férus de musique classique. Ma maman dirigeait une chorale dont j'ai fait partie. Donc avant de chanter du rock’n’roll, j’ai chanté du Mozart, du Bach… en tant que soprane et ensuite en tant que basse. J’ai aussi pris des cours de piano dès l'âge de cinq ans. Donc milieu français moyens des années 70. Ensuite, je suis parti à Reims, qui est la grande ville de Champagne pour faire mes études. J’ai fait une école de commerce, et là j'ai vraiment commencé la musique, beaucoup moins classique avec un premier groupe dont on parlera par la suite. Donc un milieu très musical. Pas du tout rock n roll, mais très musical. On peut le résumer comme ça.

Quelles ont été tes premières découvertes musicales, tes premières influences et tes idoles ?


Jack Art : Il y a eu deux grands chocs. Le premier à l’adolescence avec AC/DC, avec je crois l’album For Those About To Rock. J’ai ensuite remonté toute leur discographie. J'ai découvert le vrai chanteur (Bon Scott) – je vais me faire plein d'ennemis – qui était décédé quelques années avant. Donc j'étais un fou fêlé d’AC/DC. Et moi, je suis d'une génération qui a connu l'indépendance de l'écoute musicale par rapport aux parents avec une invention extraordinaire le Walkman ! Chez moi, c'était la libération parce qu'il était hors de question d'écouter du rock chez mes parents, où il n’y avait que du classique. Donc mes premières émotions musicales ont été en cassette avec des choses très diverses et variées. Il y a donc eu AC/DC, mais aussi Mike Oldfield (Tubular Bells), Supertramp et évidemment les Beatles, les Stones... Ça a été vraiment avec les cassettes que j'ai fait mon éducation musicale.

Et le deuxième choc, c'était en 1985. Je faisais ce qu'on appelle une prépa école de commerce à Reims et j'avais un pote à l'époque qui me bassinait avec le Boss. Mais je connaissais Bruce Springsteen, j’avais entendu Hungry Heart trois ou quatre ans auparavant, le matin en train de tremper mon casse-croûte dans mon chocolat, sur RTL. Et puis on était dans la déferlante Born in the USA, Dancing In The Dark... je trouvais ça sympathique. Et un jour, il me fait écouter dans sa chambre d'étudiant à Reims deux titres de l'album The River, dont une chanson qui s'appelle Out In The Streets et là, il y a une espèce de révélation. Je commence à écouter sérieusement, à acheter les vinyles, enregistrer ça sur cassette pour pouvoir l'écouter sur mon fameux Walkman. Les CD commençaient à arriver mais je crois que je n'avais pas encore de platine. Et en deux ou trois mois, je me plonge dans le New Jersey. En plus, j'avais la chance de déjà parler anglais et de comprendre les paroles. Et je prends une baffe monumentale. Le romantisme désespéré de ce mec me touche.

Le piano, moi qui joue alors du piano classique, me touche, jusqu'au plus profond de mon âme. Je dis souvent que ce qui m’a fait venir à Springsteen, ce n'est pas Springsteen lui-même, ce n'est pas Clarence Clemons, le sax, que l’on considère toujours comme la cerise sur le gâteau. Non, c'est le piano de Roy Bittan. Et arrive le 29 juin 85, le fameux des deux premiers concerts parisiens de cette tournée Born in the Usa qui devait avoir lieu au stade de Colombes et qui a été déplacé à La Courneuve. Je vais voir ce concert. Je ne retrouve pas du tout mon copain de Reims, parce qu'à l'époque il n’y avait pas de portable. Donc je passe le concert tout seul. Mais c'est pas grave et je ressors K.O. debout ! Et je ressors en me disant : je veux faire ça. Ça, ça veut dire n'importe quoi pour avoir ne serait-ce que 1 % du plaisir que ces gars-là ont l'air d’avoir sur scène. Je ne voulais pas plus que ça être chanteur. Et dix jours après je me suis acheté une guitare, au départ pour faire partie d'un groupe. Et donc ça a été vraiment mon Big Bang personnel et tout à découlé de là, alors que j'avais quand même vu des groupes en concert, AC/DC, Téléphone, Higelin… J'avais vu pas mal de choses, mais jamais je n'avais reçu un choc comme ça.

A quel âge as-tu commencé à jouer de la guitare et du piano ?
Jack Art : J’ai commencé le piano à cinq ans ou cinq ans et demi je crois, avant mon entrée au CP. Et la guitare, je considérais à l'époque que c’était trop tardivement. Je me suis dit c'est foutu, ça ne marchera jamais. Je commence trop tard. J'ai commencé la guitare à 18 ans.
 
A quel âge as-tu écrit ta première chanson ?

Jack Art :
Alors je crois que la première chanson que j'ai écrite, c’est quand j'habitais à Londres. C'était en 89. Je crois que c'est une chanson qui s'appelait No Way Out. À l'époque, j'avais un groupe qui s'appelait One Step Up avec des Anglais.
 
Comment procèdes-tu pour écrire tes chansons, entre le moment où vient l'idée d'un texte, d'une mélodie, et celui de l’écrire ?

Jack Art :
Ça a changé avec les années. À une époque, j'avais toujours des idées que je notais. Je me souviens d'une chanson qui m'était venue sur un télésiège au ski. J'avais le riff de guitare et d’ailleurs elle est sur l'album que tu connais. C'est une chanson qui s'appelle Losing You sur l'album de Dust de 99. De plus en plus, j'ai besoin de me mettre dans une bulle créative. C'est à dire que je vais penser, je vais vivre songwriting non-stop. Je peux faire beaucoup de choses en même temps, mais je referme la bulle et je suis dedans. C'est ce que j'ai fait pour l'album The Outsider que j'ai écrit quand j'étais à New York, il y a deux ans. J'avais passé quelques semaines à Brooklyn et là, je savais que j'écrivais un album.
L'album précédent, ça a été très différent parce que ça a été de bric et de broc, mais en général et de plus en plus maintenant, il faut que je me mette dans une bulle, dans un espace créatif. J'ai beaucoup d'admiration pour les gens qui écrivent tout le temps, tout le temps, tout le temps. Je ne crois pas que je sois capable de ça. Le caractère prolixe d'un Prince, d’un Springsteen, d’un Neil Young me laisse toujours très admiratif.



Ta première expérience musicale, c'est avec le groupe DUST. Comment s'est passée la formation du groupe ?

Jack Art : Alors il y a eu plusieurs expériences. La première expérience musicale de groupe, ça a été quand j'étais en Reims. J'étais à l'époque en école de commerce et j'avais rejoint un groupe. Il y avait des soirées d'étudiants qui étaient organisées, donc il y avait un public captif et le premier groupe que j'ai rejoint s'appelait Le Chant Des Baleines et on avait joué plusieurs titres lors d’une soirée cabaret. J'avais réussi à leur refourguer un Springsteen, et donc c'est la première fois que je chantais sur scène autre chose que du chant classique, devant des gens. Il y avait aussi une chanson de Téléphone et une chanson du groupe Marc Seberg qui s'appelait je crois, le Chant Des Terres. Et aussi Echo Beach (Martha And The Muffins). On était en 86. J'avais à peine un an de guitare. Ensuite, quand je suis parti à Londres, alors non à Reims, j'ai fini par faire une espèce de putsch et prendre le contrôle du groupe qui est devenu Hearts of Stone. D'ailleurs, j'aurais pu en parler au concert que j’ai fait avant-hier quand j'ai repris la chanson Hearts of Stone en hommage au groupe Southside Johnny And The Asbury Jukes. C'est là que j'ai rencontré mon plus vieil ami, qui est musicien aussi. Ça fait trois décennies qu’on se connait, plus de 35 ans. Et donc ce groupe est devenu Hearts of Stone. On ne faisait que des reprises. On est allé jouer en Allemagne, c'était très sympa. Dans ce cocon que l'école de commerce.
Ensuite je suis parti à Londres, j'y ai vécu trois ans. Là, j'ai monté un groupe qui s'appelait One Step Up. J'ai commencé à écrire quelques chansons. On a fait des reprises : Carole King, Gary Moore…, j'étais avec des musiciens chevronnés. Ensuite retour en France en 92. Premier essai de groupe qui s'appelait Total Addiction, qui petit à petit est devenu Dust, que tu connais. Et puis après, il y a eu un gros creux entre le début des années 2000 et 2011, où j’ai décidé de me remettre sérieusement à la musique.

Quel souvenir gardes-tu de ces années DUST ?

Jack Art :
Je suis toujours en contact avec celui qui est devenu un ami très cher, le bassiste du groupe, mon ami Eric, qui en était la cheville ouvrière parce que c'est lui qui s'est tapé tout le sale boulot d'aller trouver les dates. On a fait avec Dust à peu près 300 concerts. On a écumé tous les pubs de Paris, région parisienne, à l’époque on pouvait encore faire des concerts facilement. Je garde des souvenirs magnifiques, des moments de rigolades extraordinaires.
Des tas d'anecdotes. On pourrait écrire un bouquin, mais comme tous les groupes qui ont tourné dans ce genre de petits endroits. C'est là que j'ai appris mon métier et c'est là que j'ai appris à jouer dans n'importe quelles circonstances. Je me souviens, on avait entre autre une résidence à Melun dans un pub. Un peu sur le système de la Guiness Tavern à Paris, on jouait de 22 h à 4 h, grosso modo en quatre sets. Et là, on a tout eu. On jouait dans une espèce de caveau, personne ou une ou deux personnes. Là, tu joues quand même. Et là il y a deux cas de figure : Soit des gens qui n'en ont rien à faire, là, c'est très très compliqué, soit deux personnes, mais absolument passionnées. Et tu joues pour elles et tu leur balances trois fois plus. L'autre extrême, c'est le truc rempli, gens enthousiastes, ça c'est le meilleur des deux mondes. Et le pire, le truc rempli et des gens qui n’en ont strictement rien à foutre.
Des erreurs de casting aussi. Je me souviens d'un concert dans un bowling. Je crois que c'était à Etampes ou à Dourdan. Et le gars, clairement, n'avait pas du tout écouté ce qu'on faisait. On sent bien que ça ne va pas passer, mais on fait le job quand même. Donc, quelles que soient les conditions, t’es là pour faire ton job d’artiste. Enfin quand je dis job, c'est pas du tout péjoratif, t’es là pour faire ta passion. Et on n'est jamais à l'abri que quelqu'un qui n'était absolument pas venu pour ça adhère et reste. Le souvenir que je garde de Dust, c’est jouer dans n'importe quelles conditions, partout où on voulait de nous, des moments de franche camaraderie avec Éric et puis avec un nombre de batteurs incalculable. Mais franchement, on s'est bien marré. Et c'est là que j'ai commencé à écrire des chansons, à les interpréter, à faire pas mal de covers, donc vraiment de très bons souvenirs.



Puis en 2015 tu formes The Jack Art Band, une aventure différente commence, raconte-nous tout ça.

Jack Art :
La genèse de The Jack Art Band remonte à 2011, sous l’influence de quatre personnes : mes fils qui sont maintenant musiciens professionnels, le premier batteur de Dust qui m'avait retrouvé sur Facebook, et ma compagne de l’époque. Je ne faisais plus de musique. J’avais une activité professionnelle « classique ». Ces gens-là me disent « refais de la musique ! » Donc j'ai voulu refaire un groupe pour jouer des reprises. J'ai eu du mal à trouver des musiciens. Ça ne s’est pas super bien passé. Et trois ans plus tard, mi 2014, je recommence à écrire des chansons. Je retrouve un batteur, mon fils Pablo se propose d’être aux claviers et on complète le line up précisément le 5 mars 2015 avec l’ajout d’un bassiste très créatif et d’un guitariste fabuleux qui vient compléter mon jeu (de guitare) qui est plutôt brut de fonderie, un guitariste très élégant qui s'appelle Pierre. Et là, The Jack Art Band était fondé. Donc une envie au départ de refaire de la musique, mais qui a mis du temps à se concrétiser de manière plus sérieuse, le plus important étant surtout de trouver les bons partenaires. Plus j'avançais, plus je me disais que j'avais encore des choses à écrire, à dire. Et le postulat de base, c'est un groupe. Essayer d'avoir le meilleur des deux mondes : un groupe autour d'un projet individuel, c’est à dire mes chansons, ma manière de chanter, ma manière de jouer, avec des musiciens  qui ne sont pas au service, mais qui viennent enrichir une vision individuelle. J'ai eu beaucoup de chance dans The Jack Art Band d’avoir à la fois de très bons musiciens et de très belles personnalités.

Puis vient la création de l'album concept THE LIFE AND TIMES OF CANDY ROSE. Raconte-nous l'histoire de cet album

Jack Art :
C'est un album qui est né de manière un peu bizarre, alors que l'album de Dust et The Outsider étaient le fruit d’une décision de faire un album. En 2016, mon fils Pablo, claviériste du groupe, m'annonce son intention de quitter The Jack Art Band pour se concentrer sur le projet qu'il a avec son frère, mon deuxième fils, qui est batteur. Je lui ai dit « écoute, ça serait bien qu’avant ton départ on fixe sur bande (virtuelle) tes parties de clavier, qu'on fasse des maquettes des quelques titres qu'on a. » On avait un studio de répétition à Pantin à l'époque, qu’on louait au mois. On a donc apporté une station de travail, on s’est fait prêter un parc de micros. C’était au mois de novembre 2016. On avait prévu deux jours pour faire les pistes rythmiques, basse, batterie en live avec ce qu'on appelle une voix et une guitare témoins. On commence à enregistrer deux ou trois titres. J'écoute au casque. Je me suis dit ça sonne et donc je leur dis à la fin de la première journée qu’à mon avis on avait de quoi faire un EP.
-  Eux : « t’es complètement taré, un EP, pour qui, pourquoi ? »
-  Moi : « écoutez, faîtes-moi confiance, et demain on réenregistre des choses. ».
On avait sept ou huit titres. J’en propose quelques autres.
-  Eux : « mais on ne les a pas assez répétés !»
-  Moi : « On y va quand même. Et puis on va faire un album ! »
-  Eux : « T’es un grand malade ! Avec quoi ? Comment ? »
En fait, après, il y a eu un enchaînement d'événements, des rencontres de personnes. Mais l'album est né un peu par hasard. Le concept de Candy Rose ? Je m'étais aperçu que j'écrivais beaucoup sur des personnages féminins ou en me mettant moi-même dans la peau de personnages féminins. Et je me suis dit que ce serait pas mal, en adaptant un petit peu les paroles, de dresser un peu la vie d'un personnage fictif, que j'ai appelé Candy Rose depuis son plus jeune âge jusqu'à sa mort et avec une chanson épilogue. Et c'est devenu un album concept : The Life And Times Of Candy Rose.

Pourquoi le choix de travailler avec ton fils ?

Jack Art : J'ai la chance d'avoir des fils qui sont à la fois des êtres humains extraordinaires et qui se révèlent être de très, très talentueux musiciens. Mes parents, quand ils étaient encore de ce monde, avaient un piano à queue, et Pablo, mon fils aîné, à l'âge de deux ans jouait des choses qui avaient déjà une cohérence rythmique et même harmonique. Pendant quelques années, j'ai habité une grande maison à l'extérieur de Paris, où il y avait la fameuse pièce à musique. Pablo jouait beaucoup de piano à l'oreille. Il a commencé à prendre des cours de guitare et s'est révélé être un merveilleux guitariste et à l'époque, Lucas (mon deuxième fils) a commencé la batterie. Et je les voyais progresser à vitesse grand V. Et quand il s'est agi de trouver un clavier pour The Jack Art Band - ce qui pour moi était quelque chose non négociable, toutes mes références et influences américaine ont des claviers (Springsteen, Tom Petty, Jackson Browne, Mink de Ville…), et quand je parle de claviers, ce n'est pas que de l'orgue, c'est surtout du piano – Pablo me dit Papa, moi je veux faire partie du groupe. Et il a en été la signature. Quand on écoute l'album The Life And Times Of Candy Rose, ce qui frappe en premier, c'est le piano. Donc il a été une grande partie de la signature sonore et musicale de The Jack Art Band.
Ça n’a pas été toujours facile pour être très honnête, parce que ce n'est pas facile de laisser les liens familiaux à la porte du studio de répétition ou de la salle de concert. Mais ça nous arrive de rejouer ensemble. Par exemple il y a deux mois, il est venu avec son frère me rejoindre sur scène à la fin d’un de mes concerts en solo à Paris. C'était vraiment formidable, c'est quelque chose d’énorme de jouer avec ses enfants. On se rend compte qu'on a transmis quelque chose qui m'a moi-même été transmis par ma mère et mon père. Donc, c'est une expérience énorme.



Tu décides d’entamer une carrière solo avec la sortie en 2020 de l'album THE OUTSIDER, plus intimiste. Ta façon de travailler a-t-elle changé ?

Jack Art : Oui, bien sûr. J'écris toujours à l'ancienne, c'est à dire soit avec un piano, soit avec une guitare acoustique, et la voix. Je suis très old school et si une chanson « sonne » avec uniquement un instrument et une voix on peut ensuite mettre plein de choses autour. L'inverse n'est pas toujours vrai. Donc à la différence, c'est que là, quand j'ai commencé à écrire ces chansons, je savais que j’approchais de leur version finale. Je me souviens de la manière dont j'ai écrit l’album. J'avais quelques textes déjà, mais pour la plupart des chansons, je faisais des allers retours entre le cahier, le piano ou la guitare, avec des bribes de paroles, au moins pour construire une mélodie.
Et j'avais une obsession que j'ai toujours et que j'ai sur scène aussi. Je venais d'un groupe très chargé. Pour ceux qui veulent regarder ça sur YouTube, il y a la vidéo du concert complet de la release party de The Life and Times of Candy Rose, à la fin on était sept sur scène !. Donc je passais d'un groupe où on pouvait être sept sur scène, à un truc tout seul, avec quelques ajouts pour l'enregistrement, mais vraiment minimes. Et mon obsession c'était « pourvu que les gens ne s'emmerdent pas, pourvu que ça ne soit pas ennuyeux à écouter, trop aride ». Donc voilà, ça a été la manière de composer cet album et elle a été vraiment différente. Et je pense que ça sera unique parce que je vais me rediriger vers des choses plus électriques. Mais là, j'écrivais des chansons qui allaient rester dans leur forme primaire, ce qui n'est pas le cas normalement. Quand on écrit une chanson on fait une maquette, après on construit une partie de batterie, on va fait intervenir des guitares électriques ici…Là, ça n’a pas du tout été le cas.

Tes clips sont très classieux avec une identité visuelle qui colle parfaitement à ta personnalité forte et sensible à la fois. Si tu devais faire un top ten de ces clips ?

Jack Art : Je travaille avec un garçon extrêmement talentueux qui s'appelle Alexis Da Costa, qui est un jeune réalisateur, illustrateur, acteur. Il a beaucoup de talent. On a commencé à travailler ensemble pour The Life And Times Of Candy Rose. On a sorti un single qui était la première chanson de l’album, When The Sun Goes Down. J’ai fait travailler toute une partie de ma famille, les parents et les enfants dans ce clip. Dont la petite Eva qui a interprété Candy. Nous n’avions quasiment pas de budget, ce qui a forcé Alexis à être très inventif en terme d'effets spéciaux, de scénario...
Quand j'ai lancé le projet The Outsider, je lui ai naturellement demandé s'il accepterait de gérer toute la partie image, y compris le crowdfunding, le teaser, l’artwork... On a travaillé avec un photographe alsacien, Jean-Pierre Schmid. J’ai juste donné quelques pistes à Alexis pour l’atmosphère de la pochette. Je voulais quelque chose de sobre et élégant. Et ensuite bien évidemment, il s’est occupé du clip du 1er single de l’album, Chin up Sally, que nous avons tourné en noir et blanc dans un minuscule théâtre dans le quartier des Batignolles à Paris (Théâtre Truffaut), où je me produis maintenant régulièrement. C’est un très beau clip.
Le deuxième clip, Sunday Morning, NJ, une chanson que j'ai écrite dans le New Jersey sur une nappe de restaurant, est à la fois un hommage en filigrane à Springsteen et au New Jersey profond. Nous avions prévu d’aller tourner là-bas, mais le COVID est arrivé. On a donc dû se débrouiller avec des images d'archives et des plans tournés au Théâtre Truffaut. C'est quelque chose de très élégant.
Mais le clip dont je suis le plus fier, c'est le dernier. C'est la chanson titre de l'album The Outsider, qu'on a tourné dans une belle et grande maison bourgeoise du côté d'Épernay, en Champagne. Alexis a réalisé un travail absolument magnifique sur l'image et le noir et blanc, avec quelques touches de couleur à la fin. J'ai eu beaucoup de chance de le rencontrer. C’est lui qui m'a aidé à façonner l'image que je veux transmettre dans mon travail.
Quant au Top 4, il est très simple : ordre chronologique inversé, le dernier en date est le meilleur.

Avec le confinement tu nous as offert beaucoup de livestreams. Que penses-tu de cette nouvelle approche musicale ?

Jack Art : C'est un pis-aller. Je ne voulais pas en faire au départ. Puis j'ai fini par me rendre à l'évidence car tout le monde s’y mettait. Et c'est devenu un exercice rituel. J'en ai fait beaucoup, quotidiennement sur Instagram et un par semaine sur Facebook qui était devenu le rendez-vous du dimanche soir. Je passais du piano à la guitare avec mes propres chansons et des reprises que je variais à chaque fois. Ça a petit à petit fidélisé un public et c'est comme ça que je me suis fait pas mal connaître de gens qui n'avaient jamais entendu parler de moi auparavant. Et ça m'a permis aussi de façonner le spectacle que je fais sur scène maintenant qui s’intitule Stories of America. Je revisite mes propres titres (issus aussi du répertoire de Dust et de The Jack Art Band) en solo et en acoustique. Et puis je picore dans le vaste choix des chansons de mes influences, au niveau des songwriters américains : Dylan, Springsteen, Young, Petty
Donc ça, ça a quand même préfiguré ce que je fais maintenant. Mais il y a une énorme frustration quand on fait des livestreams. Il y en a deux en fait. Le décalage entre les commentaires des gens et l'image qu'ils voient, est d’environ 30 secondes, ce qui rend l’interaction impossible. Je crois que c'est une mesure de sécurité mise en place par Facebook. Et l’autre frustration, énorme, c'est quand vous jouez le dernier raccord d'une chanson. Il y a un grand silence, il n’y a aucune réaction. Donc ça, c'est pas facile de s'y habituer, mais ça m'a vraiment éclaté et beaucoup aidé à façonner ce que je fais maintenant sur scène.



Avec les contraintes liées à l'arrivée du COVID, n'est-ce pas trop difficile de promouvoir la musique tant pour les albums que pour les concerts ?


Jack Art : C'est vrai, c'est devenu effectivement très compliqué. J'ai eu un très bon attaché de presse, Pat Kebra, pour la promotion de The Outsider. L’album a bénéficié de beaucoup de passages radios, de très beaux articles dans Rolling Stone, Rock and Folk, de très belles chroniques par d’éminents rock critiques comme Gérard Bar-David par exemple.
Pour les concerts, ça a été compliqué, beaucoup de dates ont été annulées. Les premiers concerts que j’ai organisés au Théâtre Truffaut ont été reportés 4 fois ! Mais j'ai quand même joué. J'ai fait quelques dates en province. La chance que j'ai, c'est que je suis tout seul, donc c'est plus facile à décaler. Mais c'est compliqué. Je m'estime chanceux néanmoins d'avoir pu jouer autant par rapport à beaucoup d'autres musiciens.


Aujourd'hui, quels sont tes groupes ou artistes préférés ? Sont-ils les mêmes qu'avant ? Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours ?

Jack Art : Malheureusement, je n'ai pas trop de temps pour découvrir des nouveaux groupes, donc je me fie aux recommandations de mes amis.
Quand j'ai pris la décision d'enregistrer The Outsider, avant de me mettre à l’écriture, je n'ai écouté que des singers-songwriters. J'ai beaucoup écouté Carole King, Jackson Browne, James Taylor… ; ce sont des artistes qui me marquent profondément. Tapestry, le premier album de Carole King, est un chef d’œuvre. Il n’y a rien à jeter. Tout est bon.
Donc mes goûts vont plutôt vers ces grands artistes, qui ne sont pas nouveaux.
Dans les groupes plus récents, mes fils m'ont fait découvrir le groupe anglais Arctic Monkeys. J'ai mis du temps à m'habituer à la voix d’Alex Turner et au son des guitares. Je suis plutôt de l’école overdrive concernant les guitares ! Ce qui n’est pas du tout le cas chez Arctic Monkeys. Mais niveau songwriting, c'est fabuleux. Je dois écouter un album qu'on a recommandé qui a été enregistré par Bruno Mars avec un autre artiste américain. Il paraît que c'est magnifique. On m'a fait découvrir aussi très récemment un artiste anglais qui est basé à New York, qui s'appelle Adam Masterson et qui vient de sortir un album, que je n’ai pas encore écouté. Le single qui est sorti Bring Back The Freaks est absolument magnifique. Il y a aussi Jesse Malin, Elliott Murphy
Si je dois garder une chanson, ça ne va pas être original. Born To Run. C'est une déflagration sonore à chaque fois que j'écoute ce titre de Springsteen. C'est la seule chanson de son catalogue dont j'estime que la version studio n'a jamais été égalée par les versions live. Il faut dire qu'il avait passé, je crois, un an à mixer le titre. Il avait même été voir Phil Spector parce qu'il voulait recréer le Wall of Sound (technique d'enregistrement de Phil Spector). Et c'est juste extraordinaire. Donc, si j'ai une chanson à garder c’est Born To Run,
Quant à l’album… le requiem de Mozart ! La version de Karl Böhm.


Tu as entamé une série de concerts intimistes au Théâtre Truffaut ou tu joues des setlists très différentes à chaque rendez-vous, parle-nous de ce beau projet.

Jack Art : J'ai réalisé qu’il allait être assez compliqué de tourner avec COVID. J'avais eu un coup de cœur pour ce théâtre de poche, qui peut accueillir environ une vingtaine de spectateurs, situé dans le 17ᵉ arrondissement à Paris, dans le quartier des Batignolles.
Je m'étais dit que ça pouvait vraiment être sympa de faire quelque chose là-bas. Le public est très confortablement installé dans des fauteuils type salle de cinéma et il y a une vraie scène avec des éclairages. Un endroit idéal pour des concerts en solo. Il y aussi un beau piano droit Yamaha. Et j'ai toujours rêvé d'avoir une résidence mensuelle quelque part. On s'approprie le lieu, on se sent à la maison et on peut essayer des choses. Les deux concerts qui devaient avoir lieu en septembre et en octobre 2020 ont été décalés quatre fois. Le premier concert a finalement eu lieu le 24 septembre dernier et ça a été une expérience forte, intéressante, et aussi émotionnelle. Beaucoup de gens qui étaient venus à ce premier concert sont revenus au deuxième ce qui m’a donné l’idée de faire varier la setlist à chaque concert, en puisant dans mon propre catalogue, en réadaptant des titres électriques en acoustique... Le but est surtout de faire plaisir au public tout en me faisant plaisir. Je varie aussi les reprises. J'essaye de changer au moins 20% de la setlist à chaque fois. Il y a une gageure, un challenge et ça me maintient en alerte, ça me fait travailler.
C'est un laboratoire pour moi. C'est mon rendez-vous parisien maintenant acté. De plus l'hôte des lieux, Pascal,  est artiste lui-même.



Parle-nous de tes influences cinématographiques qui sont liées à ta musique ?

Jack Art : J'ai réalisé que la plupart de mes influences au niveau du songwriting, ne sont pas tant musicales que ça, mais beaucoup cinématographiques. Sur l'album The Outsider, il y a au moins trois chansons qui sont directement inspirées de films. La même chose sur Candy Rose. J'ai écrit une chanson qui, The Craftsman (l’artisan), qui est une sorte de manifeste sur ce que j'estime être mon métier. Mon métier, c'est de raconter des histoires, d'en faire des chansons et que ça fasse plaisir aux gens qui les écoutent. Je parle beaucoup sur scène, j'essaye toujours de donner le contexte des chansons que j'interprète, que ce soit les miennes ou celles des autres. Je me suis vite aperçu que j'avais beaucoup de références cinématographiques. Mes neurones sont imbriqués de telle manière que quand on me parle de quoi que ce soit, de choses insignifiantes ou non, j'ai tout de suite des images en tête. Et c'est vrai que je m'efforce toujours de raconter des histoires, des chansons, des petits scénarios et donc le cinéma, avec une énorme influence sur moi.
Quand je parle de cinéma, je parle de films vus dans des salles de cinéma. J'adore les séances du matin. J'ai la chance d'habiter Paris. On peut aller au cinéma, par exemple aux Halles, à partir de 9 h le matin. Et comme je suis un peu maniaque, j'aime bien être dans le silence complet sans les bruit du popcorn (désolé pour ceux qui en consomment !). L'avantage des séances du matin, c'est qu'il n’y a que des cinéphiles. J'adore les salles du Quartier Latin pour les vieux films. Parmi les réalisateurs qui m'influencent, il y a pêle-mêle, Wim Wenders, Sergio Leone, Martin Scorcese, Brian de Palma, Coppola, Jean-Pierre Melleville... Ce sont des gens qui racontent des histoires. J'aime beaucoup le cinéma de François Ozon aussi et je suis un grand défenseur de Claude Lelouch qui est en général conspué par la bien-pensance artistico-bobo-parisienne. C'est un formidable raconteur d'histoires. J'aime aussi les cinéastes italiens :
Rossellini, Visconti, évidemment. Je me nourris des images de tous ces gens. Almodovar côté espagnol, Bergman dans les pays scandinaves.
Si je dois garder un film, Il Était une Fois en Amérique de Sergio Leone. J’ai des frissons rien qu’n en parlant. Donc oui, vraiment, le cinoche c'est quelque chose qui me marque beaucoup. Je suis ébahi par la qualité des films que j'ai vus récemment au cinéma. Par exemple la version de Spielberg de West Side Story. Je ne suis pas très comédie musicale mais j'ai pris une énorme claque. Et sur le fond et sur la forme. Il en a fait une version plus sociale, raciale. Tous les problèmes de l'Amérique (passés et actuels) sont mis en exergue. Oui, vive le cinéma !
Il y a un film qui m'a énormément marqué, La Nuit Du Chasseur. Il y a une chanson sur l’album The Outsider qui est directement inspirée du personnage de Robert Mitchum, The Man On The Train. C’est un personnage ambivalent.

Pour 2022 raconte-nous un peu tes projets à venir ?

Jack Art : Continuer et amplifier les concerts en province et si possible les festivals l'année prochaine avec Stories of America. Des concerts solo où les gens ne s'ennuient pas ! J’ai aussi un projet d'album très ambitieux, un retour à des choses plus électriques avec d'autres musiciens. Je ne pense pas que je remonterai un groupe comme The Jack Art Band, avec une identité de groupe, mais j’aimerais enregistrer un album, si possible des deux côtés de l'Atlantique, en France avec des musiciens français et aux États-Unis avec des musiciens américains. Parce que mes racines, mon ADN musical sont de l'autre côté de l'Atlantique. Il s’agira d’un album concept. J'ai commencé à écrire. Donc 2022, est une année de live et une année d'enregistrement. Et si tout se passe bien, la de l'album sera début 2023.

Pour finir, si tu devais te rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un troisième choix, quelle serait cette sélection et pourquoi ?

Jack Art : Un disque : le requiem de Mozart. Un livre : Le Nom De La Rose, d'Umberto Eco. Je ne suis pas un lecteur de grande littérature, mais ce livre est d'une beauté exceptionnelle. J'ai vu évidemment le film avec Sean Connery et avec je crois Christian Bale dans le rôle du jeune novice (NDLR : Christian Slater). Le bouquin est juste magnifique. Un objet : je pourrais évidemment dire une guitare, mais je vais aussi essayer de trouver autre chose. J'ai une très belle sculpture. C'est une sculpture qui vient de Côte d'Ivoire qui m'a été offerte il y a quelques années : une femme en train de jouer d'un instrument. Et puis j'ai une tasse fétiche, un mug que je possède depuis 35 ans, qui m'a suivi partout et qui n'a jamais cassé ! J’y prends mon café tous les matins.

Si tu devais te définir en un mot, en une phrase ?
Jack Art : C'est une phrase de Léonard de Vinci : La simplicité est la sophistication suprême.

Merci à toi.

Jack Art :
Merci à toi et à bientôt sur une scène.

Avec plaisir.

Le Clip ici "The Outsider"



Interview Paris Decembre 2021
Thierry CATTIER
Photos : Shooting Idols / Th Cattier et DR

 

vendredi 26 août 2022

DAVID BOWIE // News // "Moonage Daydream" sortie de la BOF du film... Sortie le 21 Septembre 2022.

 
DAVID BOWIE

'MOONAGE DAYDREAM'
BOF  du film



La bande originale du film de Brett Morgen salué par la critique
et en salle le 21 Septembre prochain.  

Inclus : versions inédites , titres live et mixes crées pour le film.

•Version digitale dispo le 16.09.22 (warner)
•Edition 2 CD dispo le 18.11.22 (warner)
•Edition 3 LP disponible en 2023 (warner)



mercredi 24 août 2022

JAZZ CLUB ETOILE // Paris @ programmation complète du mois de Septembre 2022.



JEUDI 08 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
TANYA MICHELLE - SOUL / GROOVE




©Photographie : Barbara Nicoli Dahan
Elle est de cette lignée de diva soul qui nous conquit toutes et tous sans exception. Cette voix magnifique, son sens du rythme implacable et cette virtuosité harmonique caractérisent Tanya Michelle et la placent au sommet des chanteuses de soul actuelles. Elle sera accompagnée par des musiciens d'exception.




SAMEDI 10 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
ELLEN BIRATH + PARIS JAZZ SESSIONS - JAZZ, SOUL, BLUES




©Photography : Margot Rigaud
Avec sa voix teintée de soul et sa présence scénique unique, la chanteuse et auteur suédoise Ellen Birath continue avec joie son chemin sur la scène de jazz française. Le 10 septembre prochain elle sera entourée du collectif PARIS jazz SESSIONS, réunissant les meilleurs musiciens de la nouvelle scène jazz parisienne.



JEUDI 15 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
JIL CAPLAN ET ROMANE

©Photographie : Mathieu Chatelain
Dans le cadre des soirées de Jazz manouche parrainées par Thomas Dutronc
Que de chemin parcouru depuis l'apparition, au milieu des années 80, avec neuf albums studio, une Victoire de la musique, 500 000 disques vendus, l'interprète de "Tout ce qui nous sépare" ou de "Nathalie Wood". Avec "Imparfaite", Jil Caplan nous a présenté un album au croisement de la chanson et du jazz swing et manouche. Le résultat d'une rencontre avec le guitariste virtuose Romane, héritier de Django Reinhardt et compositeur éclectique, qui a su sculpter ses notes acrobatiques sur les mots de Jil.




SAMEDI 17 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
LET'S GROOVE - FUNK, SOUL

   ©Photographie : Olivier Girard
Les 12 artistes qui composent LET's GROOVE font tous partis de la grande famille des musiciens professionnels qui ont collaboré et accompagnent toujours les plus grandes stars françaises et internationales. Ils vous proposent un voyage explosif autour d'un répertoire "inédit" Soul/Funk/RnB.




JEUDI 22 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
JESPER LINDELL - AMERICANA, BLUES, ROOTS

 

 ©Photographie : Bjorn Pettersson
Jesper Lindell a été l'étoile montante de 2017 sur la scène musicale suédoise, lorsqu'il a sorti son premier EP. Jesper Lindell est un auteur-compositeur de classe mondiale et un chanteur puissant, avec une vision claire et sans compromis. Se remettant d'une récente transplantation rénale, Jesper et son fabuleux groupe de six musiciens sont prêts à présenter leur nouvelle musique au monde !




SAMEDI 24 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
SUPERDOWNHOME - BLUES ROOTS



©Photographie : Daniele di Chiara
Superdownhome est définitivement le duo le plus classe de la roots music actuelle. Loin du cliché habituel du genre musical, « tracteur et chapeau de paille », les Italiens Enrico Sauda et Beppe Facchetti mettent au contraire un soin particulier à porter le costume trois-pièces et des chaussures en cuir élégantes, en contraste avec leur musique rurale, et un certain esprit punk qui se dégage de leurs prestations scéniques.



JEUDI 29 SEPTEMBRE, 20h30 (ouverture des portes à 20h)
MATHIS HAUG & BENOIT NOGARET WITH THE LITTLE SADIE BAND FEATURING AURORE VOILQUÉ - FOLK, BLUES, BLUEGRASS


© Photographie : Pierre-Emmanuel Coste
Avec ce nouveau projet, Mathis Haug & Benoit Nogaret revisitent en studio l'univers de Doc Watson, musicien légendaire à la production foisonnante originaire de Caroline du Nord, et décédé en 2012. Un E.P hommage à ce musicien trop peu connu de ce côté de l'Atlantique… Beau voyage en perspective !



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Prévisions 

 

OCTOBRE 2022

Jeudi 6 octobre : Michelle Willis chanteur New-yorkaise (Soul-Pop)
Jeudi 13 octobre : Jean-Philippe Fanfant (Jazz)
Samedi 15 octobre : Natalia M King (Blues soul)
Jeudi 20 octobre : Cyrille Aimée (jazz)et Jazz manouche Parrainé par Thomas Dutronc
Samedi 22 octobre : Big Dez Featuring Lena Woods (Blues)

 
NOVEMBRE 2022

Jeudi 10 novembre : soirée Jazz manouche Parrainé par Thomas Dutronc
 Jeudi 17 et vendredi 18 novembre : Greg Zlap Blues (Blues)
Jeudi 24 Novembre : Yvan Cujious et Louis Winsberg (Hommage à Nougaro)
Samedi 26 Novembre : 2Funky (Funk)

 
DÉCEMBRE 2022

Samedi 3 décembre : Stochelo Rosenberg, Thomas Dutronc, Rocky Gresset
Jeudi 8 décembre : Nouvelle Vague
Jeudi 15 décembre : Mike Andersen (Blues Soul)


 
 

L'équipe du Jazz Club Etoile est ravie de partager avec vous la programmation de Septembre 2022  
 
Concerts à 20h30 (ouverture des portes à partir de 20h) Possibilité de diner pendant le concert

Droit d'entrée offert
 
81 Bd Gouvion St Cyr - Paris 17 - Métro/RER C Porte Maillot

jazzclub-paris.com

jazzclub.etoile@lemeridien.com

01 40 68 30 42


mardi 16 août 2022

LITTLE BOB // Chronique 33t // One Story (Volume 1) - Sortie le 15 Aout 2022.

 

Groupe : Little Bob
Titre : One Story (Édition Vinyle 2022) Unreleased Songs & New Versions from 1976 to 1998
Date de Sortie : 15 Aout 2022
Genre Musical : Rock.
Label : Cat Records

La voilà enfin! La réédition en 33 tours du premier volume de One Story sortie en 1998.
Nous allons nous plonger dans les pépites qui jalonnent les 25 premières années de cette monstrueuse carrière.
Des démos à foison. Le début des années 80 est un vrai vivier. Une époque électronique bien commode pour travailler, mais très pauvre musicalement. Aussi le travail de l'artiste ne laisse aucun doute sur sa direction musicale. Il veut du rock, joué par des musiciens, et de vrais instruments.
Et la, on est servi! "Too young to love me", "Then Remember" en version acoustique, des "Shooga-Shooga" en plein développement, accompagnent des covers impeccables, telles que "You've lost that loving feeling, ou "Turn the page" de Bob Seger.  
En live, nous trouvons des versions survitaminées inédites de "You'll be mine" et "Oh Suzy". Les versions studios figuraient sur l'album "High time".  Même Bruce Springsteen est gratifié d'une cover de "The Fever" toute en blues et rock! Une peu plus tard, "Switchblade Julie" a aussi droit à son petit lifting. une version punchy teinté d'harmonica nous fait continuer notre voyage vers les US. "Run You Off The Hill" de  Aynsley Dunbar Retaliation mérite les guitares électriques qu'on lui a offertes. "Jimmy Tramp", belle ballade s'il en est, nous fait la surprise de l'apparition de Beverly Jo Scott, pour un duo inattendu.

La preuve en est que notre Little Bob
depuis tant d’années n'a pas fini de nous surprendre.


Les Titres:

Turn the page (Demo 95)
How can we stand the look (Demo 95)
This must be the time (Rough Mix 97)
Jimmy Tramp (Live 95) special guest Beverly Jo Scott
Mary she's gone (Demo 92)
Run you off the hill (Live 98)
Switchblade Julie (Live 94)
The Fever (Live 87)
Too hot to handle (Demo 84)
The brokenhearted boy (Demo 84)
Hurt so badly (Demo 83)
Shooga-Shooga (Demo 83)
She's a heartbreaker (RoughMix 81) special guests : Sean Tyla (Vocals) & Jimmy Buffet (Guitar)
You've lost that loving feeling (Demo 83)
Too young to love me (Demo 83)
Then Remember (Acoustic 84)
Oh Suzy (Live 79)
You'll be mine (Live 76)


Ricken

samedi 13 août 2022

RöYKSOPP// Chronique CD // Profound Mysteries - Sortie le 15 Aout 2022.


Groupe : Royksopp.
Titre : Profound Mysteries.
Date de Sortie : 15 Aout 2022
Genre Musical : Musiques électroniques, House , trip Hop
Label :  Dog Triumph

Avec "Profound Mysteries" on retrouve notre duo norvégien. L'annonce de leur retrait nous avait un peu déçu, mais là, nous voila rassurés. Ils en ont encore sous le pied! Un peu de frais dans l'électro ne peut que nous faire du bien.
Après avoir oeuvré pour la NRK Nyheter, en composant des génériques, Röyksopp nous présente un disque vivifiant, comportant de bons morceaux instrumentaux, certains plus expérimentaux, et bien sûr certains qui bénéficient de la voix d'invitées prestigieuses. On citera Alison Goldfrapp pour "Impossible", Beki Mari pour "This Time, This Place", Susanne Sundfør sur "The Mourning Sun", Pixx (Hannah Rodgers) sur "How the Flowers Grow", ou Astrid S. sur "Breathe". Dès l'ouverture, avec "(Nothing But) Ashes…"les nappes de synthé affirment leur présence, accentuées par un piano qui dirige l'affaire.
Quelques notes de guitare pointent aussi leur nez sur "Ladder". Le plat de résistance se présente sous la forme de "Impossible" et "This Time, This Place...", deux petites merveilles techno dance. Puis alternat disco, chant, pop, electro, la palette est complète.
Ce projet nous révèle la profondeur de la composition, et l'interprétation aérienne nécessaire à l'épanouissement de la musique. L'atmosphère est à la dance, et parions que cette fois, ce ne sera pas le dernier.


Les Titres :

Denimclad Baboons
Let's Get It Right
Unity
Oh, Lover
Sorry
Control
It Was A Good Thing
Remembering The Departed
Tell Him
Some Resolve

Ricken

mercredi 10 août 2022

CHRONIQUE CD // THE INMATES // On The Road With The Inmates - Sortie le 11 Juillet 2022.

 

Groupe : The Inmates
Titre : On The Road With The Inmates
Date de Sortie : 11 Juillet 2022
Genre Musical : Rock, Pub Rock.
Label : Cat records

Ca y est. Les Inmates sont libérés!
Ils sont sur la route, et l'escale au Plan de Ris Orangis est mémorable. Il est un des rares témoignages live de cette époque, et la qualité du son est exceptionnelle. La rage du groupe transpire littéralement du disque. Bien évidemment, ce concert fait la part belle à l'album du moment, "Inside Out". "Making time", des Créations,  ouvre le bal, intro planante à souhait. Les guitares attaquent et lancent l'histoire. Puis trois compos de Peter Gunn "Busted", "Precious Blue" et "Rescue Me (SOS)", sont présentées au public, en français, dans un style très bluesy, et surtout, très punchy. La présentation du batteur, Eddie Edwards sert d'intro à "Unchain My Heart" de Ray Charles, sublimée par la voix de Bill Hurley. Nick Lowe voit "You Got The Look I Like" musclée par le groupe, en plaçant les guitares largement devant la batterie, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Jerry Lee Lewis plane aussi sur ce concert, en prêtant "Loving Up a Storm". Une version endiablée, où il a bien fallu remplacer le piano... par des guitares! Profitons de "If Time Could Turn Backwards" pour souffler un peu. Retour à l'album du moment, avec un autre titre composée par Peter Gunn "Come Back Baby", qui introduit magnifiquement le "Nervous Breakdown" de Eddie Cochran, avec un retour aux classiques du rock'n'roll. Et "Dirty Water" pointe son nez. le riff d'intro ne laisse pas la place au doute. on va se la prendre en plein visage cette reprise des Standells. Encore écrites par Peter Gunn "My Dark Side" et "Hey Landlord" tiennent toutes leurs promesses sur scène, percutantes et "guitaristiquement" impeccables. "I Think I'd Better Move On" nous permet de souffler un peu, avant de reconvoquer Eddie Cochran pour une version déjantée de "Jeanie Jeanie Jeanie", et d'enchaîner sur le Peter Gunnesque "Tell Me What's Wrong". "Baby Please Don't Go" a tellement fait les beaux jours des bluesmen, qu'elle l'a fait aussi des rockers. Et l'on comprend pourquoi ici. La présentation de Tony Oliver ne pouvait pas se faire ailleurs que sur ce morceau de bravoure, en terminant le morceau par la fin de "Tell Me What's Wrong". "Back In The USSR" vient clôturer ce concert. Une version toute électrique que ne renieraient pas les Beatles du rooftop!
En bonus, on nous offre une démo studio de "Tainted Love". Bien sûr, c'est une version électrique du titre de Gloria Jones dont il s'agit!
Avec ce disque, vous l'aurez compris, on déniche des enregistrements historiques, qui continuent à faire vivre le rock sous toutes ses formes. Sans compromissions, on retrouve toute la rage qui se révèle sur scène. Alors, fonçons sur ce petit bijou.



Les Titres :

Making Time
Busted
Precious Blue
Rescue Me SOS
Unchain my heart
You got the look I like
Loving up a storm
If time could turn backwards
Come back babe
Nervous breakdown
Dirty water
My Dark Side
Hey Landlord
I think I'd better move on
Jeanie Jeanie Jeanie
Tell me what wrong
Baby please don't go
Back in the USSR
Tainted Love


Ricken

dimanche 7 août 2022

THE TAWS (Elodie Chanteuse et Benjamin Guitariste) // Interview // MindGame 20 Juilet 2022.

 

Si The T.A.W.S semble sortir de nulle part, le gang de l’ouest Français a déjà derrière un parcours de onze ans premier Ep Dreamsland Will Never Fall étant sorti en 2012. Se sont enchainé les concerts aux quatre coins de l’hexagone qui leur a permis de se forger une identité grâce à des prestations live puissantes et énergiques. En 2017 déboule dans les bacs leur premier album Beyond The Path qui leur permettra notamment de partir en tournée en Russie en 2018 pendant 10 jours un événement fondateur qui sera révélateur pour la suite de la carrière de la formation de Niort.
Cinq ans après les voilà de retour avec From The Ashes , leur second méfait qui marque un tournant tant la formation a su évoluer et se diversifier . From The Ashes est une petite merveille de Punk Rock mélodique alternatif qui vous envoute littéralement les neurones et ne vous lâche pas avant de vous avoir totalement vampirisé. Il suffit d’écouter « No Matter » ou encore « The Roller-Coaster » et le très envoutant et sombre « Mindgame » pour se rendre compte du chemin parcouru. Avec From The Ashes The T.A.W.S vient fleureter dans la cour des grands c’est une évidence, le cap est passé de bien belle manière. L’arrivée de trois nouveaux membres Victor Poilane (guitare), Charley Stone (basse) et Romain Vergnaud (batterie) au sein du combo semble avoir été plus que bénéfique même si l’essentiel de la musique a été composé le guitariste Benjamin Pubert. Mention spéciale à Elodie Jouault qui apporte une nouvelle dimension aux morceaux grâce à sa voix puissante et mélodique.
Impossible pour Shooting Idols de passer à côté de cette nouvelle pépite du Rock ! C’est avec la charmante Elodie et le sympathique et très volubile Benjamin les deux membres fondateurs que nous avons pu nous entretenir afin d’en savoir un peu plus sur ce nouvel ovni du Rock qui devrait faire de nombreux émules à travers tout l’hexagone et bien au-delà. Une interview à cœur ouvert où vous découvrirez les secrets de fabrication de cette galette pas tout à fait comme les autres de cette formation Nancéenne hors du commun. Vous avez dit nouveau départ ?! Magnétos les amis c’est à vous !



Vous venez de donner un concert à Niort le 9 juillet à l’Ox Taven qu’avez-vous ressenti lors de ce retour sur scène après une si longue absence ?

Benjamin Pubert. C’était notre premier concert depuis presque deux ans jour pour jour, le dernier show qu’on a donné a eu lieu à Rochefort le 4 juillet 2020.Il y a eu un petit relâche après le premier confinement mais il y avait quand même des mesures strictes, c’était un peu particulier. Un des derniers a eu lieu à Niort, c’est là que la formation est née et qu’on répète d’ailleurs, là ou dans le secteur. La dernière fois que l’on a joué dans cette ville c’était en novembre 2019 donc il y a plus de trois ans. Ça fait plaisirs de retrouver la scène et de pouvoir jouer dans notre ville face aux gens qui nous suivent depuis très longtemps. Et puis on a eu énormément de changement de line up avant la sortie de l’album et c’était notre premier show avec le nouveau line up.

C’est vrai que le line up a énormément évolué avec l’arrivée de Victor Poilane à la guitare soliste, Charley Stone à la basse et Romain Vergnaud à la batterie ?

Benjamin Pubert. Charley nous a rejoint que très récemment en mars 2022, il a dû manger en long en large et en travers le répertoire. Il y avait énormément de travail de mise en place surtout qu’on a essayé des nouveaux systèmes live qu’on n’utilisait pas avant en essayant vraiment de se professionnaliser dans l’enregistrement, la composition, la façon d’enregistrer, le mixage. On s’est dit tant qu’à le faire sur l’enregistrement autant le faire aussi sur le live surtout qu’on a toujours été fait pour le live, les titres sont écrits dans cet esprit-là, c’est notre carburant. On voulait que toute cette professionnalisation se ressente sur scène. On s’est attaché les services d’un ingé son qui nous suivait sur les répétitions et les concerts. A partir de la dernière semaine de mai, c’était en moyenne 2 à 3 répétitions par semaine au casque, clic dans les oreilles avec les samples qui était envoyé. C’était pour nous un nouveau système de procéder, ça demande du travail et on a fini la préparation par une résidence de deux jours à Parthenay à la salle Diff’Art ou on nous a offert un accueil incroyable et des conditions de travail malgré la chaleur…. Dans la salle cela allait mais si on sortait on cuisait. On a reçu un bon accueil des gens de la salle et des bénévoles avec qui on a pu échanger. On a passé un très bon moment et puis ça nous a permis de relâcher la pression. L’album est sorti le deuxième jour de la résidence donc fatalement il y avait toujours un peu d’appréhension. Mais des chroniques étaient déjà sorti et nous avait rassuré par rapport à la réception de la chose. En tant que compositeur principale entre guillemet, les chro et les critiques c’est toujours quelque chose de stressant pour tout le monde, celui qui qui montre son âme au public. Le retour n’est toujours pas évident à appréhender, cela avait été la même chose sur le premier opus. Je dois avouer que lorsque la première chronique qui était très bonne est sorti ça a permis de décompresser mais il y a quand même toujours un peu d’appréhension. Fatalement sur le deuxième jour de résidence, il y avait cela en parallèle donc forcément on n’était pas très bien. En plus l’après-midi l’organisateur du concert du lendemain nous appelle pour nous prévenir que le combo de première partie ne pouvait pas venir à cause du Covid. Du coup on a tout relâché sur scène le samedi, on était en transe et même les personnes qui nous suive que ce soit notre ingé son ou Mathieu qui gère les lumières étaient aussi dans le même état. On a vécu un moment hors du temps, c’était aussi à la fois frustrant car j’étais tellement en transe que je n’ai aucun souvenir ou très peu de ce qui s’est passé sur scène. Ça a été filmé, je vais regarder cela par la suite. C’est à la fois incroyable au ressenti lorsque nous sommes sortis de scène tous ensemble et puis il y a la communion avec le public. On a été voir les gens, on a eu des retours et même si c’est négatif c’est toujours bien quand c’est fait par des personnes qui ont apprécié et qu’on connait depuis très longtemps. Ce sont des moments très privilégiés.

Quels sont les souvenirs que vous gardez de votre tournée en Russie qui a débuté le 16 aout 2018 à Moscou et s'est terminé le 26 aout ?


Benjamin Pubert. On voulait réitérer la chose pour la promo de cet opus mais ça va être difficile Rires. Ce qui est choquant par rapport à la France, on était loin de chez nous et les gens nous connaissait sur pas mal de dates, ils nous attendaient. Il y avait un mec qui avait fait un montage sur une chaine pour « The Best Is Coming » un titre qu’on on ne joue pas en live, ils n’ont pas You Tube en Russie, ce sont des plateformes annexes, il était super content de nous montrer ça. Ils avaient pris la peine de savoir qui on était avant de venir nous voir en concert ce sont des choses qui moi personnellement…. Je donne des concerts depuis l’âge de 14 ans et je n’avais jamais vu ça vraiment. Ça m’est arrivé quelques fois et en règle générale avec des gens qui étaient très impliqué sur la scène musicale. Là c’était vraiment très récurant, il y avaient des personnes qui connaissaient nos chansons, pas au-delà de les chanter non plus, c’est quelque chose qui est entre guillemet très perturbant parce qu’on a fait des milliers de km dans des conditions infernales, on faisait 8 à 10 heures de bus tous les jours pour aller de ville en ville, la Russie c’est grand. On a traversé huit ou neuf fois la France au niveau de la taille lors de ce périple. Faire ce voyage c’était très dépaysant ça n’a rien à voir avec chez nous et arriver et voir des gens qui nous attendent, qui nous connaissaient c’est grisant, ce ne sont pas les même mentalités.

Elodie Jouault. C’est la première fois que nous nous sommes déplacé hors de France pour jouer aussi loin. On a eu un très bon accueil des Russes, ils sont très curieux. Ils venaient vers nous même s’il y avait la barrière de la langue, on essayait de parler avec eux en Anglais pour les comprendre et qu’ils nos comprennent, c’est un très bon souvenir. Je pense qu’on n’a jamais pris autant de photos à la fin du concert sur scène et avec le public, signer autant d’autographes, vendu de Cd, c’était vraiment gigantesque.

Je suppose qu’il y a dû y avoir des moments épiques lors de ce périple de dix jours !?

Elodie Jouault. Oui le deuxième jour ! Rires. On est arrivé dans le lieu où on devait jouer et il n’y avait aucun matériel, pas de batterie, d’amplis, rien du tout.

Benjamin Pubert. On n’était forcément pas prêt à ça. Fatalement on a eu plus le temps de parler avec les gens, on a fait que ça lors de la soirée et on a rencontré des gens incroyables qui avaient déjà visité la France. C’est le premier soir ou on a pu vraiment être en contact avec la vraie population russes, pas les oligarques. Cela a été surtout la découverte de leur culture et de leur côté très accueillant à offrir des cadeaux, des échanges. Il y a notre guitariste de l’époque qui a échangé son tee shirt avec un mec qui était deux fois plus grand que lui et plus maigre, du coup il s’est retrouvé avec une brassière ! Rires. Il y a avait aussi un des Serguei parce qu’il y en avait plusieurs saoul comme un russe qui nous disait qu’il fallait qu’il ralentisse un peu parce qu’il embauchait le lendemain matin. Quand on lui a demandé quel travail il faisait il nous a répondu ingénieur dans la centrale nucléaire d’à côté ! On s’est regardé, on comprend ce qui s’est passé à Tchernobyl ! Rires. On s’est pris un mur culturel dans la tête à ce moment-là et c’était très agréable. Un évènement marquant a été la première date à Moscou, réaliser que tu vas jouer ta musique devant un public dans un pays autre que la France…. Je n’avais jamais joué à l’étranger. C’était le point de départ d’une tournée, un rêve qui se réalisait, c’était très chargé en émotion et à contrario la même chose pour la dernière date il y avait quand même un soulagement parce que comme tu l’a dit il y avait onze jours, onze dates, c’était très physique, très intensif, il y a le petit côté ouf c’est fini. Je kifferai vraiment lorsque je serai à la maison ; C’est peut-être une des meilleurs dates de la tournée. Un autre moment fort en émotion ! Après il y a plein de choses comme des mecs qui sortent des armes en plein milieu de la rue pendant qu’on fume une cigarette, d’autres qui voulaient montrer leur appareil génital dans la rue, on a vécu des choses hors du temps.

Vous sentiez vous totalement libre, la Russie ayant un système de surveillance extrême !

Benjamin Pubert.
On faisait attention parce que notre visa n’était normalement que pour Moscou un point c’est tout, on ne devait pas sortir de la capitale. C’est notre tourneur Dimitri qui organisait la tournée et qui a pu nous avoir de visas mais normalement on était censé rester à Moscou. Concrètement tout ce qu’on a vu en dehors de Moscou on n’était pas sensé le voir. On a pris une autre claque culturelle sur notre premier trajet, à Moscou le centre-ville est magnifique, tu fais 45 minutes de routes et pendant 5 h tu ne croise que des bidonvilles ! O sait que la Russie est un des pays sinon le pays où il y a le plus d’inégalité au point de vue financier. Il y a un écart entre les moins riches et les plus riches le plus conséquent, c a peut-être changé depuis mais à l’époque c’était le cas. On l’a vu et ça nous a mis une grande claque en tant que petit Français qui se plaint souvent, eux leur smic concrètement c’est 200 Euros. Avec des membres du public on parlait du Hellfest, on leur disait que 200 Euros c’était le prix du billet au Hellfest et on leur convertissait en rouble. Ils avaient entendu parler du festival et ils rêvaient d’y aller quand ils ont su le prix du billet ils étaient blêmes chez eux c’est un mois de salaire. Le prix de la vie n’est pas le même chez eux non plus. Je n’ai jamais payé des cigarettes aussi peu chères de ma vie, on mangeait pour moins de deux euros. Il y a eu un choc culturel qui était violent. On faisait quand même attention à nous par rapport aux contrôles mais il n’y en avait pas tant que ça. Le fameux soir à Balaklava on est rentré à pied de la salle de concert à l’appartement, on est passé devant le commissariat, il y avait des mecs dehors on n’était vraiment pas bien d’un point de vue éthylique. On se tenait un peu à carreaux en passant devant et les policiers se sont marrés avec nous. Quand ils nous entendaient parler, ils disaient attention Français… Concrètement ils contrôlaient notre passeport, on était tricart, c’était foutu. Pas du tout au contraire ils nous disaient : « Français bon voyage ». Le seul coup de flip que j’ai eu c’est au retour à la frontière. Je pensais que nos sacs allaient être fouillé de fond en comble…. C’est une époque où j’avais énormément d’ennuis de santé et j’avais une boite de médicaments avec mes prescriptions médicales dedans. Je savais que mon médecin m’avait dit qu’il fallait faire ça dans les règles car elle avait eu le cas justement d’une de ses patientes qui avait des problème cardiaques qui est allé en Russie et ils lui ont confisqué ses médicaments qui lui étaient vitales parce que c’était interdit d’entrer sur le territoire. A l’allée naturellement j’ai posé mon sac aux douanes et on m’a dit d’y aller mais par contre au retour les autres sont passé sans problèmes et moi on m’a gardé 20 grosses minutes à me regarder, à vérifier ma photo, là je dois avouer par contre que lorsqu’on connait un peu le contexte Russe, je n’étais pas serein et au moment où il m’a rendu mon passeport et m’a dit vous pouvez y aller ça allait mieux. Sinon dans les villes je n’ai pas du tout ressenti ça je dirais même que l’on voit plus de camionnette de gendarmerie dans nos campagne que ce qu’on a pu voir sur le 15 000 km que l’on a fait en Russie.

Comment avez-vous travaillé sur ce deuxième opus comparé au premier Beyond The Path !

Benjamin Pubert. Je vais parler du côté musical et je laisserai Elo répondre en ce qui concerne les paroles. On voulait vraiment rentrer dans une professionnalisation et faire les choses bien, essayer d’être le moins amateur possible. Il est vrai que sur le premier Ep « Dreamsland Will Never Fall » et le l’album aussi, je trouvais une idée, je gratouillais ma guitare chez moi, je cherchais un ou deux riffs qui s’enchainent, qui sonnait bien et je présentais ça en répétition, on faisait sonner des trucs, on jamais dessus, on essayait de rebondir au niveau des idées les uns et les autres et en fait on a perdu un temps monstrueux, c’est chronophage de composer comme ça. On s’est dit qu’on allait faire autrement, on ne s’était pas donné de date concrètement mais le but c’était de composer des titres entiers pas forcément arrangé dans un premier temps mais avoir le titre entier composé de la première note de l’intro à la dernière note c’était l’objectif. J’en avait écrit quelques une ainsi que Simon qui était guitariste à l’époque et qui a été remplacé par Victor, on a mis tout ça en commun puis on a travaillé avec Simon et Victor sur les arrangements avec nos instruments au niveau des accords et ça nous a donné un premier jet qui a été prêt en Juillet 2019, on avait fini l’enregistrement de la maquette et Elo avait commencé à écrire. Moi j’avais pu tout enregistrer avec le matériel que j’avais chez moi, on a transmis le tout à tout le monde pour qu’ils écoutent et qu’on puisse travailler. Elo avait les paroles à écrire, ensuite on était prêt à enregistré. Puis le covid est arrivé, l’enregistrement a été annulé trois fois . On a deux dates d’enregistrement qui sont tombé pendant les confinements et puis pour la troisième notre ancien batteur ne pouvait plus tenir sa place d’un point de vue temps et investissement, il y avait ce côté professionnel et lui n’aurait pas eu le temps de suivre le rythme donc il a préféré dire stop ; Je vais vous plomber plus qu’autre chose ce pourquoi Romain est arrivé à ce moment-là mais on ne pouvait pas enregistrer. Plutôt que de ne rien faire et de se tourner les pouces en se disant ça va arriver, a force d’écouter les trucs, de les jouer pour les apprendrez, de faire des répétitions, il y a eu d’autres arrangements qui sont arrivés, des petites modifications de structure puis à la fin on s’est dit mais pourquoi pas ne pas mettre des samples pour que ça ferme le titre. On a eu en travail en mao avec Victor pour poser les samples et que ça serve le morceaux. On ne voulait pas que ce soit comme certain groupes que j’apprécie énormément ou sans les samples tu ne peux pas jouer comme Acrid le groupe Poitevin qui ne tourne plus beaucoup. Si il n’y avait pas les samples il n’y avait pas de concert. Nous si on a pas les samples c’est handicapants mais le concert peut totalement se faire. L’objectif c’est vraiment des appuis, des moments auquel on pensait du fait de ce qu’on avait composé au niveau du jeu de guitare et de la basse. Il peut y avoir un petit vide sur les fréquences basses pourquoi ne pas mettre une petite nappe par exemple ce que l’on retrouve dans « Mingame » qui est le titre qu’on a sorti en clip et qui commence par un sample qui monte parce que l’on s’est rendu compte que ce qu’on avait composé pour l’intro ça laissait des vides et à l’oreille il manquait quelque chose, une fondation bien stable dans les basses pour que ça puisse bien sonner. Plutôt que de modifier la ligne de basse on est allé chercher des petits samples très léger de gauche à droite. On a fait ce travail-là et ça nous a pris une grosse année à tout retravailler les chansons bien comme il faut et ça a donné la mouture finale qui n’a rien à voir avec la maquette même si ce sont les mêmes morceaux. C’est le jour et la nuit ?. C’est Fabien Guillauteau qui nous a enregistré au Nomad’s Audio à côté de la Roche Sur Yon en Vendée qui avait écouté la maquette en 2019. Je suis allée le voir en 2021 avec la nouvelle maquette avec les samples, il a écouté et pensait que l’on avait composé de nouveaux titres et pourtant c’était les mêmes. Il nous a dit qu’on était bien les seuls pour qui le covid à été bénéfique ! Rires. On a perdu beaucoup de temps. On devait enregistrer en Mars 2020 et on a enregistré en février 2022 mais musicalement cela a été bénéfique de même pour les paroles et les lignes de chants.

Elodie Joault. Moi ça m’a permis d’avoir plus de temps pour trouver les idées, les sujets. J’avais trouvé un travail à ce moment-là qui me prenait pas mal de temps aussi personnellement. A un moment donné je pense que j’arrivais à saturation de tout et le fait de me retrouver en faisant un break en fin d’année 2021, j’ai pu en profiter pour finir d’écrire mes chansons. Il y en a certaines ou j’avais le début mais je n’arrivais pas à trouver comment véhiculer le reste de mon message. J’ai toujours travaillé pendant le covid, je n’ai pas eu de break comme une bonne partie des personnes, ce break en fin d’année 2021 m’a permis de me retrouver et de finir d’écrire les chansons. Le titre « Mindgame » qu’on a écrit avec Ben, ben a la base voulait l’écrire et finalement il m’a demandé de l’aidera le terminer. Ça m’a permis de bien finir l’écriture de mes textes, mes lignes de chants. Je peux enregistrer des maquettes, penser aux chœurs pour que le jour du studio je sois prête à tout faire et en deux jours et demi j’ai réussi à enregistrer toutes les voix.

« Mindgame » clôture l’opus considérez-vous que c’est un de morceaux les plus important de  From The Ashes?

Benjamin Pubert. Oui, si on regroupe tout en notre changement de style, le message qu’il porte, la façon de procéder, le fait qu’on est pu faire un clip avec Lea Blanche Bernard qu’on remercie encore mille fois de sa participation qui a été incroyable. C’est un clip fait maison, Elodie et Victor se sont chargé de la réalisation et moi du montage et des effets spéciaux, la participation de Léa à simplifier les choses lorsque l’on a une actrice comme elle.

Allez-vous sortir un troisième single ?

Benjamin Pubert. Pour le moment on est plus préoccupé par le fait de trouver des dates pour donner des concerts. Mais oui je pense que cela viendra assez rapidement, il y aura un troisième single, on ne peut pas te dire en avant-première quel titre parce qu’on n’en sait strictement rien. On a une petite idée sur le morceau mais on n’est pas encore tous tout à fait d’accord mais ça devrait se régler vite. En fonction du titre ca pourra être un live, un clip, un dessin d’animation concrètement on ne ferme la porte à rien pour le moment mais il n’y a rien d’acté et validée.

Après deux années de Covid il semble que ce soit compliqué pour trouver des dates en France !?


Benjamin Pubert. Paradoxalement on a eu beaucoup moins de problème à trouver des dates en 2020 qu’en 2022. Le problème vient de toutes les annulations qu’il y a eu et qui ont été reprogrammé, il y a eu beaucoup de concerts qui ont été reporté, on ne pouvait rien prévoir à l’avance au vu de la pandémie. Tous nos contacts nous ont dit qu’ils étaient bookés jusqu’en Février/Mars 2023.Heureusement les festivals ont pu reprendre, les personnes dont c’est leur profession peuvent enfin revivre, c’est très bien. Maintenant les formations émergentes comme nous, il ne faut pas se voiler la face la programmation a toujours été notre talon d’Achille, on est très occupé, musicien ce n’est pas notre métier, on espère tous que ça le deviendra un jour, on a 33 ans et on a encore des rêves c’est beau. On garde cet espoir-là. Mais on travaille tous alors après il y en a qui sont musiciens intermittents, ça simplifie les choses. Mais Elodie et moi on est à notre compte, on a un travail de fou furieux, notre batteur est salarié dans le bâtiment, avec des journées entières ce n’est pas facile non plus. C’est comme tout être ingé son c’est un métier, être journaliste faire des interviews idem, musicien, programmateur de concerts on n’a pas les bases, on n’a pas forcément les contacts ni le temps nécessaire. On essaye de faire le maximum et de trouver des gens qui pourraient nous aider dans cette démarche de recherche de dates mais ce n’est pas simple.

Elodie Jouault. Oui avoir un appui de quelqu’un qui nous aide à trouver des dates.

Benjamin Pubert. C’est une autre étape dans la professionnalisation, on en a fait beaucoup depuis un an avec l’enregistrement, on a fait un pas de géant par rapport à hier. Il y a cette marche pour beaucoup de combo qui n’est pas si haute, il y en a qui trouve des dates. Nous on n’a pas tout ça et du coup il y a cette frustration car on fait ça pour le live. La musique c’est un partage, on le fait via les magasins, les plateformes d’écoute mais ce que l’on veut aussi c’est le partage en direct, rencontré les gens. Elo a des textes qui sont très porté sur l’humain, je pense qu’en fait on l’est tous sur le relationnel et quoi de mieux que de de donner des concerts et aller à la rencontre des gens. Moi ce que je trouve génial c’est de donner un show à l’autre bout de la France, d’avoir quelqu’un qui ne nous connait strictement pas et qu’il vienne nous dire après le concert que c’est génial, là c’est mission accomplie.



Comment avez-vous travaillé cette fois ci avec Fabien Guilloteau et que vous a-t-il apporté ? Est-ce que c’est quelqu’un que vous connaissiez et dont vous aviez envie de travailler avec lui ?

Benjamin Pubert. Depuis très longtemps c’est un garçon qui est très réputé mais c’est comme dans tous les milieux, et aussi dans le milieu Metal, on connaissait son travail parce qu’il y avait des potes qui avaient déjà enregistré avec lui. On connaissait aussi sa réputation tout simplement. On devait déjà travailler avec lui pour le premier album sur les prises de batterie mais on s’est trompé de Fabien. Rires. Quand on l’a contacté on a hérité d’un batteur qui nous a effectué aussi un travail incroyable. Ce qui est déjà très bien. La grosse différence c’est que toutes les prises des guitares, basse et voix sur le premier album avaient été prise à domicile. Fais maison donc. On n’avait pas la pression d’un studio si on reste plus longtemps, on paie plus. Rires. Bien que Manu, qui nous a fait les prises de son sur le mastering du premier album, qui était un ami tout simplement était très exigeant avec nous. Avec Fabien on a vu le « gap ». Fabien c’est un pro. C’est son métier. Il est bon et on s’est tous préparé parce qu’on savait que derrière il y allait y avoir une exigence. On l’avait aussi appelé pour cette raison. On avait énormément échangé avec lui pour lui expliquer notre choix. Il y a aussi beaucoup de groupes qui n’acceptent pas de faire des modifications des morceaux pendant l’enregistrement. Si nous voulions passer par une oreille extérieure, car depuis 2018 on trempait dedans complétement. Les morceaux depuis 2018 on les connait et c’est compliqué sans une oreille externe de pouvoir potentiellement améliorer la chose. On lui avait donc dit en préparation si jamais tu entends des choses qui peuvent être intéressantes n’hésites pas. Il nous avait dit que c’était bien qu’on lui dise car il y a des groupes qui refusent et le prennent mal. Ce que je peux comprendre aussi, c’est une façon de voir les choses. Mais nous essayons d’améliorer toujours ce qu’il est possible de faire pour fournir à notre public le meilleur. Cet album rentre encore dans une démarche de professionnalisation. C’était important de rentrer dans un vrai studio. Cela a été épique car non seulement les deux enregistrements avaient été annulés pour cause de Covid mais le vrai enregistrement a été coupé au milieu et la fin de l’enregistrement a été reportée à cause du Covid que Fabien a contracté lors de l’enregistrement. Il nous aura vraiment emmerdé jusqu’au bout ce Covid et ça continue encore aujourd’hui avec les programmations de concerts et la reprogrammation des concerts annulés. C’est très compliqué de trouver des dates aujourd’hui. C’est notre plus gros problème. On a du mal à en trouver sauf celle annoncé à Amiens. C’est bien c’est qu’on ne trouve pas de date, mais quand on en trouve elles valent le coup. Rires.

Elodie Jouault. Date annoncée ce jour période d’un mois du 21 octobre au 20 novembre. Tous les soirs il se passe quelque chose. Cela peut être aussi des expos pour la musique. Il y a un peu de tout. C’est top.

Est-ce qu’avant d’entrer en studio vous aviez un son en tête ?

Benjamin Pubert. En amont il nous avait demandé trois albums sur lesquels le son nous plairait et qu’on lui a fournis. Après pour le mix on souhaite avoir un son dans cet esprit-là, on ne veut pas du copier-coller, c’est toujours dans les ambiances dans l’esprit de. Trouver des idées de structures pour les influences, c’est l’idée que tu te fais de ce son-là. Essayer de le retranscrire vu que ce sont des albums de Metal voire Metal Core car il y a des passages qui le sont sur l’album. On veut que cela se rapproche mais on n’y est pas du tout. On veut que cela s’en rapproche. Il nous a fait un premier mix et on lui a fait un retour en lui disant ce qui ne lui plaisait pas. On a ouvert une discussion sur messenger en nous envoyant les morceaux pour répondre du tac au tac sur ce que l’on en pensait. On écoutait et on répondait du tac au tac. Le mix s’est déroulé de cette manière avec des sons qui nous sont chers, et je peux citer les groupes. Mais je suis nul sur le nom des albums. C’est un album d’Architects l’avant dernier album et un album d’August Burns Red, qui s’appelle… voilà. Rires. Je regarde sur mon ordi il s’agit d’« Holy Hell » et August Burns Red de « Found In Far Away Places », qui est le genre d’album que j’amènerai sur une ile déserte si on me posait la question.

Ce sont deux albums culte qui t’ont sérieusement influencé.

Benjamin Pubert. Sur cet album-là clairement. Comme je le disais ce sont des groupes de Metal Core mélodique et ce sont des albums de Metal. Nous ce n’est pas un album de Metal. C’est dans l’esprit de… que je me suis inspiré. Il y a une chanson dont je me suis inspiré d’August Burns Red sur l’album Found in Far Away Places : « Martyr ». S’il y a une chanson que je devrais écouter en boucle toute ma vie ce serait celle-là. Je trouve que le concept qu’ils ont fait avec ce pont ou ça monte progressivement jusqu’à la fin où ça pète de A à Z, avec ses mélodies qui sont magnifiques. J’aimerai vraiment faire ça sur un morceau. Il s’appelle « The Roller-Coaster » dans l’album. Il vient de là et pourtant au niveau des riffs cela n’a rien à voir. Ce n’est pas du tout la même chose. Ce sont plus des influences sur la façon de faire comme la chanson « Mindgame ». C’est parti d’une chanson d’In Flames qui s’appelle je m’en souviens « Stay With Me ». J’étais en voyage, je n’avais pas beaucoup d’album sur moi parce que dans l’avion on ne peut pas avoir internet et comme on ne travaille qu’avec Spotify, je n’avais pas grand-chose dans ma liste. J’ai trouvé ce titre comme j’avais neuf heures d’avions pour écouter un peu de son. Au bout de quatre notes j’ai trouvé ce titre incroyable et tout au long de mes vacances dans mon cerveau je me suis demandé comment utiliser ce morceau que je viens d’entendre. Comment je vais pouvoir le ressortir et du coup c’est devenu « Mindgame ».

Par rapport à ces deux singles ces morceaux-là étaient une évidence pour vous à sortir en avant-première de l’opus ?

Benjamin Pubert. Pour « Mindgame » il y a un grand changement par rapport au premier album au niveau du style, la volonté sur ce titre était de montrer le changement. The T.A.W.S vous connaissez, ils sont un peu sautillants, on fait la fête, c’est la joie. Là on voulait marquer le coup sur un sujet grave sur les gens qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société. Le tout tourné sur des paroles autour d’une lettre au suicide. On passe de la musique un peu gentillette à ça. Ce morceau de A à Z me tenait à cœur, c’est pour ça que j’avais dit que si vous voulez je veux bien l’écrire jusqu’au moment où je n’arrivais plus à le faire et demandé à Elodie de venir m’aider. Rires. Pour le groupe c’était une évidence de montrer ça. C’est quelque chose que j’avais envie de traiter depuis très longtemps et que l’on a réussi à faire et ce n’est pas trop mal fait. « The Roller-Coaster » c’est une chanson préférée de tous les membres du groupe et aussi parce que le morceau est un condensé de ce qu’est l’album. Cela signifie que l’on va retrouver plein de chose : un refrain plus rapide, des riffs plus synthétiques, un pont qui est plus tournant avec des cassures de rythme qui revient énormément dans l’album. Le fait que tout le monde aime vraiment le morceau et c’est un peu un pot-pourri de ce tout ce qu’on retrouve sur l’album. C’était une évidence de mettre ces deux titres. C’est un pari risqué car on nous avait dit « Mindgame », six minutes c’est long, ce n’est pas dans les normes. Alors c’est très rigolo de se prendre ça dans les dents. On sait de quoi parle la chanson : les gens qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société parce qu’ils n’entrent pas dans les normes. On sort une chanson qui parle de ça et en plus on n’est pas dans les normes. C’était très rigolo et cela m’a fait beaucoup rire quand Elodie m’a dit que la chanson ne rentrait pas dans les normes. Ça nous a fait sourire. Je ne pense pas qu’il faut qu’on fasse de la musique avec un cahier des charges. Je n’ai jamais voulu faire ça. Comme pour la scène on essaie de transmettre quelque chose, c’est valable aussi pour l’écriture que ce soit pour les paroles d’Elo ou nous pour la musique. Si on ne croit pas en quelque chose on ne le fait pas. Ce qu’on veut c’est transmettre des choses et on ne peut pas tricher. Nous sommes des personnes très entières. Si ça ne va pas on ne le fait pas. Beaucoup de morceaux qu’on a composés ont été abandonnés au fur et à mesure parce que ça ne nous parlait pas trop. C’est pour ça qu’on laisse Elo écrire les paroles parce que c’est elle qui chante. C’est elle qui doit défendre ses paroles et elle doit être convaincue de ce qu’elle dit. Quoi de mieux que d’être convaincue quand c’est toi qui l’écris.

L’album s’intitule « From Ashes » il est bien différent du premier beaucoup plus sombre notamment au niveau des textes. Est-ce un nouveau départ, une nouvelle orientation pour vous ?

Elodie Jouault. A la base on n’est plus que deux avec Ben du line up d’origine. Et du coup c’est un nouveau départ. Depuis 2017 on n’avait rien sorti ; on a traversé la crise etc… C’était une évidence de l’appeler comme ça. Et puis en rajoutant des samples peut être on se redirige vers un style qui nous parle un peu plus.

Est-ce que l’arrivée des trois nouveaux membres a eu un impact sur l’album, sur l’ambiance, sur l’esprit du groupe ?

Benjamin Pubert. Je garde toujours la même expression. On est des personnes entières, on ne triche pas. Du coup il faut que ce soit avec des personnes avec lesquelles on s’entend bien. C’est obligatoire si on doit refaire des tournées qu’on a faites en Russie à faire les douze heures de bus enfermés dans un trafic les uns sur les autres. Si on ne peut pas se blairer c’est l’enfer.

Elodie Jouault. On forme un groupe de musique et avoir une bonne entente c’est pour devenir des amis. On partage cela ensemble et il fallait qu’on trouve des personnes qui soient comme nous.

Vous êtes à l’origine du groupe. Etiez-vous amis avant ? Est-ce une rencontre ?

Benjamin Pubert. C’est une rencontre. En fait j’avais créé le groupe avec Alex l’ancien batteur et un autre pote. J’étais à la Rochelle pour mes études et la volonté c’était de faire un groupe avec une voix féminine parce que notre grosse influence de l’époque c’était Paramore. L’eau a coulé sous les ponts entre Paramore et August Burns Red. Il y a un petit chemin. Rires. A l’époque on partait dans cet esprit-là et c’est très dur de trouver une chanteuse qui tient la route et qui soit dans le délire, un peu particulière. La folie nous guette de très proche et il faut trouver quelqu’un qui soit dans le délire. On a essayé pas mal de personne, ça ne le faisait pas pour des raisons x ou y et c’est une copine de fac qui m’a dit que son copain est guitariste dans un groupe et ils arrêtent. Je pense que la chanteuse va vouloir trouver quelque chose. Elle m’a donné son contact et j’ai appelé Elo en 2011.

Elodie Jouault. Oui c’est ça.

Benjamin Pubert. Et c’est comme ça qu’une amitié de onze ans qui j’ose espérer ne s’arrêtera pas aujourd’hui. Je vais être papa dans pas longtemps et Elo va être la marraine de l’enfant. Ce n’est pas rien, ce n’est pas anodin.

Félicitations !

Benjamin Pubert. On a traversé des bons moments, des moments moins rigolos ensemble. C’est une deuxième famille le groupe. On dit souvent que les amis c’est la famille qu’on choisit et je suis tout à fait d’accord. On revient à comment choisir les gens dans le groupe et il faut que ce soit avec des gens avec qui on peut s’entendre très bien. On a eu la chance de les trouver. Charley et Elo jouait dans un autre groupe avant on a bien accroché ; les gens ont vu notre interaction sur scène et avait du mal à croire qu’on ne se connaissait que depuis trois mois. On était complémentaire, blagueur. De base on est très blagueur tous ensemble et Charley n’est pas en reste non plus. On se fait du ping pong verbal et Victor est rarement loin derrière aussi on va dire. C’est important. On essaie de passer du temps ensemble hors de la musique. On se fait souvent des bouffes, l’hiver dernier on avait fait une raclette, on essaie de passer du temps tous ensemble pour créer du lien et fatalement tu as envie de passer du temps avec les personnes. On s’est fait la réflexion pendant le premier confinement quand le confinement a été levé trois ou quatre jours après on se revoyait avec Elo et on s’est fait la réflexion que c’était la première fois en dix ans qu’on avait passé deux mois sans se voir et après on se faisait une bouffe tous les deux parce que c’était une évidence. On peut ressortir : allo, tu fais quoi ? Rires. Ce qui nous permet de rester debout depuis si longtemps. Il  y avait Betraying the Martyrs qui disait ça : « T.A.W.S le groupe qui nous enterrera tous ». C’est rare un groupe qui a une longévité comme ça. Je pense que c’est parce qu’on s’entend bien au dehors plus que des amis donc d’avoir des relations saines à l’intérieur du groupe et d’avoir des scènes démocratiques avec des débats et des votes. Quand on a une décision à prendre chacun vote à sa voix et ça passe à la majorité sinon c’est niet. Cela fait onze ans qu’on fait ça. On ne dit pas qu’on n’est pas un peu chafouin quand une idée n’est pas prise mais le lendemain on a déjà oublié, ça fonctionne comme ça et ça fonctionne très bien. Onze ans après le premier enregistrement de l’EP on est toujours là, on essaie de proposer toujours du contenu qualitatif.

Quels sont les thèmes que tu as eu envie d’aborder à travers les textes de ce second opus ?

Elodie Jouault. Je suis quelqu’un qui est remplie d’espoir et dans le premier album pas mal de chansons étaient basées sur l’espoir. Pour le deuxième album je grandi aussi et forcément dans ma vie ce n’est pas droit du tout. Dans «The Roller-Coaster » c’est les montagnes russes, ce qui m’inspire c’est tout simplement ce que je vie, ce que je peux voir autour de moi et « Maze » je mets un peu plus de moi dedans plus personnel de ce que j’ai vécu quand j’étais plus jeune. Dans « The Roller-Coaster » c’est un peu plus en général et peut être que je le retranscris un peu plus en live. Rires. Je m’inspire un peu en général de l’humain et j’ai envie que les gens se retrouvent aussi dedans qui voit qu’ils ne sont pas seuls qu’on est là d’où ce côté d’espoir. Aussi ça ne va peut-être pas bien aujourd’hui mais demain ça ira, il faut continuer et avancer. Notre vie elle est comme ça si c’était facile je ne sais pas si on en prendrait gout.

Et toi Benjamin, est ce qu’il y a un texte qui te touche plus ?

Benjamin Pubert. Fatalement je vais te dire « Mindgame » car on l’a co-écrit avec Elodie. C’est un sujet que j’avais envie de traiter depuis très longtemps. L’occasion fait le larron comme on dit, il y avait vraiment la route pour pouvoir faire ça et aussi au niveau des textes un titre ou je me retrouve beaucoup est « Struggle ». « Struggle » parle d’un autre fait de société par rapport aux violences, que ce soit la violence entre les humains, la violence envers les animaux les maltraitances d’une manière globale. C’est quelque chose que j’ai vraiment du mal à accepter et à tolérer. Quand Elo avait commencé à aiguiller la conversation là-dessus j’ai dit let ’s go : il faut faire ça. Ce serait super et en plus le morceau en général est le deuxième morceau que les gens préfèrent dans l’album. Rires. C’est deux thèmes qui sont importants et on n’avait jamais fait des textes engagés.

Elodie Jouault. C’est un peu des thèmes par rapport à la société ; on est tous des pantins et on doit suivre la même voie et compagnie. On n’est pas obligé de suivre tous ce chemin-là. C’est le seul morceau dont j’avais envie de parler comme ça. Je ne suis pas quelqu’un qui a envie non plus d’écrire des chansons et faire des débats et compagnie. Ce n’est pas mon but à moi.

Benjamin Pubert. Ce n’est pas ton style, mais c’est important de pouvoir mettre des messages même si ce n’est pas un engagement à la Tagada Jones ou autres. C’est important de dire ce que vont écouter les gens et de dire les choses et les ressentis que nous avons eu. On ne va pas écrire une chanson sur le Covid sur comment ça été géré et tout ça. On reste sur des thèmes généraux. Au sujet de « Mindgame » je trouve qu’il y a une réelle urgence de prise de conscience. C’est beaucoup trop grave et il y a trop de personnes qui nous quittent tous les jours à cause de ça et je trouve cela juste scandaleux. C’est important de le montrer. Plus que de dénoncer quelque chose un constat. Aujourd’hui n’oubliez pas que ça arrive.

Elodie Jouault. Et puis il y a la chanson « No Matter » qui dit peu importe qui tu es, ce que tu fais etc. Tu es heureux en fait. Eh bien vis, vis. Il y a aussi cette chanson qui se rejoint en fait.
« No matter » est une chanson mélodique loin du hardcore, rock aussi.

Elodie Jouault. Dans le premier album nous avions plein de chansons punk rock c’est pour ça et c’est un peu notre univers le côté sombre un peu plus métal et le côté un peu joyeux avec un lien avec le punk rock et ce morceau il fait l’entre deux entre l’album d’avant et un peu aujourd’hui aussi.

Benjamin Pubert.
C’est une phrase que j’aime bien : « Il n’y a pas de bruit sans silence, il n’y a pas de lumière sans obscurité et il n’y a pas de violence sans douceur ». Sinon il n’y a pas de point de comparaison donc du coup on trouvait cela intéressant au niveau de la composition de dire, certes aujourd’hui on est ça mais on est aussi ça. On essaie de contrebalancer les choses. Si on m’avait dit lorsque notre premier album sortait qu’on allait faire des titres dans cet esprit-là je n’y aurai jamais cru. On n’ose pas espérer dans cinq ans le prochain album.

Elodie Jouault. Avant.

Benjamin Pubert. Je ne promets rien, je ne sais pas ce qui va se passer. On essaie de se mettre des objectifs pour que ça sorte dans un peu moins longtemps. On commence à avoir des petites idées car toute composition commence par l’écoute d’albums qui nous intéresseraient pour l’inspiration globale comme ont pu être les deux albums précédemment cités. On sera plus du côté de « The Roller Coaster » que du côté un peu plus joyeux. Mais c’est très marrant car moi personnellement je l’aime bien mais je ne la considère pas plus que ça. Il y a énormément de retour de gens qui me disent que la meilleure chanson est « No Matter ». Encore aujourd’hui un pote à écouter l’album et m’a dit qu’il « surkiffe » « No Matter ». C’est souvent « No Matter » qui revient.

On pourrait dire que la philosophie de The T.A.W.S c’est le partage avec les autres !?

Benjamin Pubert. Le partage et l’humain sont de très grosses valeurs pour nous et du coup on a tout ça en commun naturellement ce n’est pas du fait du combo qu’on a voulu travailler ça. Ce sont vraiment des valeurs qu’on a tous en commun et ça dès le début lorsque l’on a commencé à donner des concerts avec la sortie de l’Ep. On a beaucoup discuté avec les gens, on échange, on a pu rencontrer des personnes incroyables avec qui on garde des contacts et on aime ça. Moi c’est mon moteur je ne peux pas rester chez moi sans contact, je cherche à rencontrer des gens dans d’autres passions que je pense avoir parce que je n’ai pas que la musique mais je n’ai que 24 h par jour ! Rires. J’ai des amis partout en France même en Belgique. Une des autres grandes passions ce sont les jeux vidéo et on fait ça on aime bien rencontrer du monde. J’ai rencontré des gens dans le Béarn, la Belgique grâce à ça. Quand je reste tout seul chez moi il faut que je rencontre d'autres personnes, j’ai besoin de ça, d’avoir du relationnel c’est vraiment un moteur quand je suis tout seul je pête un câble.

Elodie Jouault.
Moi aussi avec mon métier je suis attaché de presse tous les jours je suis en relation avec les journalistes. J’avais fait un break et ça m’a manqué é. C’est aussi en moi lorsque je m’investis dans les morceaux, en live aussi, c’est un tout.

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Interview 20 Juillet 2022.
Retranscription Pascal Beaumont / Laurent Machabanski
Photos : DR