vendredi 5 décembre 2025

FREAKY BUDS (Maxime Genouel chanteur/guitariste) // INTERVIEW // The French Freaky - 3 Décembre 2025.


 

Pouvez vous nous parler de vos parcours respectifs ?

Maxime Genouel: Nous venons tous les quatre de la musique Afro Américaine, on est autodidactes dans l’apprentissage de cette musique, Thomas est originaire de Caen, Lonj de Bordeaux et Hugo de Gourdon dans le Lot, je suis originaire de Rennes, c’est grace au réseau Blues qu’on s’est retrouvés, et on reste passionnés et habités par cette musique.

Comment vous vous êtes vous rencontrés ?

Maxime Genouel: Pour Thomas, Hugo et moi (Max), nous nous sommes rencontrés à Nantes. Nantes étant une des villes françaises avec une scène blues très vivante, une connexion avec beaucoup d’artistes américains, nous avions tous les 3 décidé de s’y installer. Thomas jouait déjà avec Lon.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?


Maxime Genouel: Je vais plutôt répondre avec les groupes ou artistes qui sont liés au groupe car nous avons chacun des parcours différents avant d’arriver au Blues, mais en tout cas les artistes qui nous ont motivés à créer The Freaky Buds sont pour les plus anciens Howlin’ Wolf, Little Walter, R.L. Burnside, Junior Kimbrough (en gros déjà le label Fat Possum, mais aussi les plus anciens comme Chess, Vanguard..). Et pour les artistes plus modernes il y a bien sûr les Black Keys, The Red Devils ou des gars comme Robert Finley..
 
Quelle est la signification du nom du groupe The Freaky Buds ?

Maxime Genouel: Ca veut dire plusieurs choses mais pour nous Buds c’est pour le fait qu’on soit hyper potes, et Freaky c’est notre côté plus excentrique qu’on retrouve surtout en live !!

Te souviens-tu de votre premier concert ?

Maxime Genouel: Oui c’était à Nantes, au Café Rouge mécanique en Janvier 2018, nous étions en trio à ce moment-là et c’était le feu, on était assez stressé de présenter ce nouveau projet à jouer sans basse mais ça a été une soirée mythique, le bar était en feu !!

Aujourd'hui avec ce deuxième album peut on parler d'évolution ?


Maxime Genouel: Je parlerai plutôt d’un retour aux sources, notre premier album « Hard Days, Fuzzy Nights » était produit de manière plus moderne, mais ce qu’on a voulu faire la c’est retranscrire au mieux ce qui se passe sur scène, la ou le groupe à le plus de cohésion c’est pour cela qu’on a écrit des chansons plus roots tout en gardant une touche de modernité dans l’écriture.

Parlez-nous de votre façon de travailler. Comment procédez-vous pour la création des titres ?
 
Maxime Genouel: Alors il n’y a pas véritablement de recette, souvent on a des moments d’improvisation en live et de la en sort des riffs ou rythmiques, de la on écrit des textes, on jam lors de répétitions, on enregistre tout, il y a un côté très fluide dans cette manière de faire, mais parfois ca peut aussi partir d’un texte qui est écrit et en fonction du sens on recherche une ambiance pour mettre les mots en valeur.

Comment s’est passé l’enregistrement de cet album "Western Smoke" ?

Maxime Genouel: C’est pour nous tous un des meilleurs voire le meilleur ! Les conditions étaient idéales, Kid Andersen est un vrai moteur !! Il nous a beaucoup guidés, les morceaux n’étaient pas totalement figés ce qui lui a permis de mettre sa patte dans les arrangements mais il a une telle conscience du son et une telle culture que pour jouer ce style c’est très évident, je suis très heureux d’avoir emmené le groupe la bas.

Est ce que le processus créatif a évolue entre le 1er et 2 eme album ?

Maxime Genouel: Oui complètement, le premier album était très écrit, c’est une superbe manière de fonctionner mais finalement quand on se dit qu’on est un groupe de blues, que le style soit ancien ou plus actuel, l’important c’est de jouer ensemble et de trouver le bon feeling, donc l’évolution a été par le fait de plus se voir, discuter des chansons, jouer ensemble, écouter beaucoup de musique pour trouver les directions et ca a été très efficace.
 
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?


Maxime Genouel: Nous avons fait travailler une amie illustratrice qui connaît bien la Californie, j’aimais bien l’idée du dessin, l’illustration parait simple mais elle résume parfaitement notre road trip, de par la sobriété et la simplicité des choses. Et je pense qu’on identifie tout de suite que la musique va être américaine, une musique de route, inspirée des grands espaces de la Californie, le voyage précédent notre album à beaucoup nourri notre musique lors de l’enregistrement.

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

Maxime Genouel: On écoute toujours pleins de choses, on ne pourra jamais quitter nos albums à l’ancienne de Blues, c’est toujours bon d’écouter Muddy, John Lee Hooker et bien d’autres, mais j’aime beaucoup écouter les productions du label Easy Eye Sound, ou des artistes aussi plus de la scène actuelles genre McKinley James, on adore nos potes Cinelli Brothers..

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?


Maxime Genouel: Les projets pour les mois à venir, c’est d'abord une belle tournée pour défendre « Western Smoke » en live avec pour le moment une trentaine de dates et d’autres en plus à venir puis on va continuer à écrire et peut-être autoproduire quelques enregistrements..

Quelque chose à rajouter ?


Maxime Genouel: On espère bien retrouver pleins de monde à nos concerts, nous faisons une double release party avec le groupe Charb-On, une à Bordeaux le 13/01 (Sortie 13 à Pessac) et une à Nantes le 24/01 (Black Shelter à Carquefou), et autrement j’ai envie de dire longue vie au blues et à la musique roots !! 


3 Decembre 205 
Interview Thierry Cattier 
Photos jean Marie JAGU


samedi 22 novembre 2025

ALICIA F // INTERVIEW // Sans Détour - Octobre 2025.

Toujours très rock'n'roll, une rencontre avec Alicia F

Aujourd'hui, afin d'en savoir plus sur Alicia F., nous l'avons rencontrée et elle nous retrace sa carrière, son parcours, sa vie et son nouvel album "Sans détour". 

Venez rentrer dans son univers très très rock n'roll.




Peux tu te présenter ?

ALICIA F: Je suis née le 2 novembre 1988 à Mont-Saint-Martin en Lorraine. Le virus du rock m'a happée à l'âge de 12 ans, en 2001, quand j'ai vu Aerosmith sur MTV, c'était le clip "Jaded". Si mes souvenirs sont exacts, c'était lors de la promotion de l'album "Just Push Play". Cet événement a vraiment été un déclencheur intersidéral en moi. Quand j'ai vu Steven Tyler, cette grande bouche et ce son qui en émanait, ça a été un cataclysme pour moi. 
De là, j'ai commencé à m'intéresser au rock. Un ami à mon père, Sam, que je remercie vivement, m'a conseillé d'écouter la radio Classique 21 (qui s'appelait Radio 21 à l'époque). Il m'a dit d'écouter les classiques du dimanche matin qui étaient présentés par Marc Ysaye. Là, j'allais découvrir plein d'autres groupes tels que Led Zeppelin, Motörhead, The Rolling Stones, et Jethro Tull. Les Beatles, je connaissais déjà. Avec cette émission, j'ai vraiment découvert un grand panel du classic rock international.
J'ai quand même fait un petit cursus musical : j'ai fait du violon entre 7 et 10 ans. Comme ce n'était pas très rock and roll, je n'ai pas poursuivi cette activité très longtemps. Quand j'ai eu 14 ans, je me suis mise à la guitare électrique pendant quelques années.
J'ai aussi fait pas mal de radio dans ma vingtaine, car je voulais partager avec le plus grand nombre ma passion pour le rock and roll, tout en sachant que je ne viens pas d'une famille de musiciens ou du milieu culturel.
J'étais un peu spéciale au collège et au lycée parce que, quand j'écoute Aerosmith à 12 ans et que les autres écoutent les groupes contemporains de leur époque, je suis considérée comme la bizarre. Mais ça ne m'a pas empêché de poursuivre cette destinée du rock. J'ai fait quelques chœurs pour un groupe local de reprises, les Kingstones. J'ai également pris des cours de chant de blues à la Blue School de Differdange, au Luxembourg (ville limitrophe de Mont-Saint-Martin). C'est grâce à cette école que j'ai pu faire mes premières armes sur scène en tant que chanteuse principale (lead vocal) lors du festival Blues Express de Differdange. J'ai chanté "Before You Accuse Me," "Im Tore Down," et "RoadHouse Blues".


Comment tes venu l'envie de faire partie de ce monde musical ?

ALICIA F:
J'ai voulu entrer dans le milieu musical parce que je voyais bien que le schéma classique ne me correspondrait pas. Le côté "métro, boulot, dodo," je crois que ce n'était pas trop mon truc. J'ai voulu vraiment me dépatouiller de ce carcan qu'on impose de manière sociétale, pour faire quelque chose qui me plaisait : une vie menée par le rock and roll, même si elle n'est pas spécialement très cadrée.


Te souviens-tu du premier concert que tu a vu ?


ALICIA F: Le premier grand concert que j'ai vu a été David Bowie durant sa tournée Reality, à Amnéville. Je remercie vivement mon oncle, qui n'est plus là, qui m'avait offert cette place. J'ai pleuré sept jours avant le concert parce que j'étais tellement émue. J'ai pleuré à la fin du concert et cinq jours après, car je savais que je ne le reverrais plus. 


À 17 ans, est-ce que tu prévois de partir à Metz pour étudier l'anglais à la fac?

ALICIA F: 
L'anglais m'a tout de suite attirée. Je suis quelqu'un qui va un peu plus loin que la mélodie, cherchant à comprendre le sens des paroles. J'ai toujours aimé cette langue, j'adore l'Angleterre, et tout ce qui est anglo-saxon me parle beaucoup. J'ai donc fait une faculté d'anglais à Metz.


De 20 à 27 ans, tu fais partie de l'équipe d'animatrices de la radio Aria à Longwy.


ALICIA F: J'ai commencé la radio sur Radio Aria avec l'émission Rock Story. Je disséquais l'histoire d'un album de rock. L'émission durait une demi-heure, avec dix minutes de parlotte intense et vingt minutes d'extraits musicaux. Cette parlotte devait être très cadrée et structurée pour captiver l'auditeur. Ce fut très formateur pour moi et enrichissant. Ensuite, je suis partie sur la radio en ligne Radio XMOVE (à Mont-Saint-Martin) pour l'émission Damnation Rock. C'était une émission généraliste d'une heure que j'avais morcelée : "le rock d'hier aujourd'hui", "les filles dans le rock", "la scène française" (que je voulais mettre en avant), et le "live report" (où j'interviewais un groupe en promotion).


Peux-tu nous raconter comment tu as rencontré Marc Zermati?

ALICIA F: C'est la radio qui m'a permis de rencontrer Marc Zermati. J'ai pris mon courage à deux mains pour le contacter et lui demander une interview. À ma grande surprise, il a accepté. J'ai pris le train et je suis montée chez lui. C'est grâce à lui que j'ai rencontré Tony Marlow (guitariste et compositeur). Nous nous sommes rencontrés chez Marc Zermati.


Peux-tu nous raconter comment tu as rencontré Tony Marlow en 2017  ?

ALICIA F: Peu après, j'ai interviewé Tony pour l'émission Damnation Rock. Nous nous sommes mis ensemble et nous avions décidé de créer un concept basé sur mes influences : Ramones, Joan Jett, Aerosmith, Sex Pistols, The Godfathers, Outcast, en plus de pionniers comme Cochran et Johnny Cash. Mes chevaux de bataille incluent Guns N' Roses, Motörhead, The Who, et The Kinks. C'est ainsi qu'est né Alicia F. 


Comment procédez vous pour l’écriture des morceaux ?

ALICIA F: J'écris d'abord le texte, et celui-ci donne des indications d'ambiance à Tony Marlow, qui compose ensuite la musique. Nous trouvons que ça fonctionne plutôt bien.


Comment s'est déroulé l'enregistrement de ce deuxième album?

ALICIA F: Sur le deuxième album, Sans Détour (sorti en avril 2025), nous avons recentré le travail sur ma tessiture vocale. La moitié de l'album est en français. Je me suis rendu compte que la plupart des gens en France ne comprenaient pas toujours très bien l'anglais, et j'avais envie d'être un peu plus et mieux comprise par le public. J'ai écrit cinq chansons en français, y compris la reprise d'Édith Piaf, "Non, je ne regrette rien," que j'ai voulu reprendre parce qu'elle était en français.



Est-ce qu'il y a une distinction entre écrire en anglais et en français?

ALICIA F: Entre l'écriture en anglais et en français, je reste dans la même ligne directrice : un discours très direct. L'album s'appelle Sans Détour et ce n'est pas pour rien. Je dis ce que j'ai envie, que ça plaise ou non, car nous avons besoin de discours direct dans ce monde aseptisé.
Je dirais même qu'en anglais, c'est beaucoup plus wild, incisif et vulgérose qu'en français. L'anglais permet une attitude et une expression plus larges. Par exemple, dire "Life's a bitch" en anglais "passe crème", alors que l'expression "la vie est une pute" (que j'ai utilisée dans une chanson pour décrire mon ressenti sociétal) passe moins bien.


D'où est venu le choix de la reprise? "Non, je ne regrette rien."


ALICIA F: J'ai choisi "Non, je ne regrette rien" parce que j'adore le parcours d'Édith Piaf. J'ai un point similaire avec elle : j'ai eu un de mes compagnons qui est aussi décédé. C'est ainsi que, sur l'album Sans Détour, j'ai écrit la chanson "Teenager in Grief" sur ce drame que j'ai vécu à 17 ans.


Est-ce qu'il y a eu une différence de méthode de travail entre ton premier album et le deuxième?

ALICIA F:  J'ai senti une évolution de ma tessiture vocale et de mes capacités entre le premier album (2021) et le second (2025). J'ai pris plus confiance en moi et en ma voix. Les pistes "Votre calvaire" et "Non, je ne regrette rien" ont d'ailleurs été faites en une seule prise.


Parle-nous de l'équipe "Alicia F".

ALICIA F: Le line-up actuel est composé de Tony Marlow (guitare/composition), Amine Leroy (basse) et Gérald Coulondre (batterie).


Etes-vous une passionnée de cinéma?

ALICIA F: Je suis très cinéphile. Le logo Alicia F, pour la police d'écriture, s'inspire du film Dracula de Francis Ford Coppola. J'ai écrit la chanson "Votre calvaire" en quelques heures après avoir vu le film Magdalen Sisters (sur les couvents irlandais), qui m'a profondément bouleversée.


Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais aimé jouer ?


ALICIA F: Sans hésitation IGGY POP... J'aimerais bien faire une version de I Wanna Be Your Dog de manière très érotique avec lui...


Peux-tu nous parler un peu de la tournée anglaise que tu viens de faire?


ALICIA F: J'ai effectué une tournée de quatre dates en Angleterre en février dernier (Preston, York, Stockport, Londres), ou on a partager la scene avec le groupe The Healthy Junkies ... C'etait vraiment une belle experience...
Tout cela grâce à Steve Iles qui nous a monté cette tournée. Nous y retournons en octobre 2026.
Le public français et le public anglo-saxon sont assez différents en matière de rock. J'ai ressenti beaucoup plus d'unité, d'intergénérationnalité et de solidarité entre les groupes en Angleterre. Le public anglais, patrie du rock, est beaucoup plus demandeur de sons électriques qu'en France. J'ai ressenti de super vibrations, et le retour en France a été assez dur émotionnellement parlant.


Si tu devais garder une seule chanson ou un seul album, quelle serait ton choix?

ALICIA F:  Je pense que si je devais en choisir une, ce serait "Jaded" d'Aerosmith, car c'est par elle que tout a commencé et elle me restera toute ma vie collée à la peau.


Quels sont tes projets à venir ?

ALICIA F: Les projets à venir sont de défendre Sans Détour sur scène et hors scène. Je veux défendre l'album bec et ongles, car nous avons besoin de rock en français. 
J'ai commencé à écrire d'autres chansons pour un troisième album, qui paraîtra dans un ou deux ans. Il y a déjà quatre chansons en français écrites. Nous allons continuer sur cette lancée du discours direct. J'invite tout le monde à découvrir mon univers, ne vous inquiétez pas je ne mords pas, je peux juste griffer.



Voir La Vidéo De L'interview dans son INTEGRALITE...  ICI 



Octobre 2025.
Interview Thierry Cattier 
Photos Th Cattier / Shooting idols 


vendredi 21 novembre 2025

The D.A.M TRILOGY // LIVE REPORT // Paris @ Casino de Paris le 19 Novembre 2025.



Le 19 novembre 2025, le Casino de Paris accueillait le groupe " The D.A.M. Trilogy ". Un groupe formé par Carlos Alomar ( co-écriteur du titre " Fame " avec John Lennon ) et George Murray qui furent les musiciens de David Bowie à qui ils rendent hommage, ainsi qu'au batteur Dennis Davis, lui aussi compagnon de route de Bowie.

Les initiales du groupe sont composée par le nom des musiciens : Dennis Davis, Carlos Alomar et George Murray. The D.A.M présente, pour une tournée européenne, des titres extraits de la Trilogie Berlinoise : Low, Heroes et Lodger sortis entre 1977 et 1979. Mais malgré le talent des musiciens - ( mention spéciale pour le fulgurant batteur Tal Bergman ) - et la prestation haute en couleurs du chanteur Michael Cunio, le concert n'a jamais vraiment décollé.



L'ensemble est resté assez froid, sans compter que le groupe a joué le minimum syndical...un set de 45 minutes, une pause de 20 minutes et un second set d'une heure, sans rappel... Les deux musiciens emblématiques des albums de David Bowie, n'ont jamais réussi à provoquer ( cet avis n'engage que moi ) une véritable émotion...

En bref une soirée où la virtuosité a pris le pas sur le feeling.......... Carlos Alomar, ( co-écriteur du titre " Fame " avec John Lennon ) et Georges Murray ont décidé de présenter des titres extraits de la Trilogie Berlinoise: Low, Heroes et Lodger sortis entre 1977 et 1979. Michael Cunio (chant), Carlos Alomar (guitare), Georges Murray (basse), Tal Bergman (batterie), Kevin Armstrong (guitare), Axel Tosca (claviers), Léa Lorien (chœurs)



20 Novembre 2025
Victor Sevilla
Photos : Victor Sevilla