PATRICK RONDAT est certainement le premier guitare héro français à être rentré dans la légende. Sa carrière ayant débuté en 1983 avec The Elements un combo qui regroupait en son sein Rapha ex chanteur de Warning et un certain Fred Guillemet qui par la suite deviendra le bassiste de Trust. Le bougre s'inscrit dans la lignée de monument tel que Joe Satriani avec qui il tournera au sein du G3, Yngwie Malmsteen, Paul Gilbert et tant d’autres issus des années 80. Mais c'est à partir de 1989 qu'il se fera vraiment remarquer avec la sortie de son premier album solo Just For Fun qui sera suivi d’un second opus Rape of the Earth en 1991ces deux premiers méfaits lui permettront de participer aux Monster of Rock français aux cotés d'AC/DC, METALLICA, QUEENSRŸCHE entre autres. En 1992 lors d'un concert d'EXTREME il rencontre Jean Michel Jarre avec il collaborera pendant de nombreuses années tout en continuant à nous offrir des albums solos tel Amphibia en 1996, On The Edge 1999, An Ephemeral World 2004 puis en 2008 en collaboration avec Hervé N'Kaoua. C’est à partir de ce moment que Patrick se fera plus discret sans pour autant arrêter. Il lui faudra ainsi 17 ans pour revenir sur le devant de la scène avec Escape From Shadows un nouvel opus instrumental de haute volée qui marque un retour à ses racines Hard Rock progressives ! Un titre profondément évocateur qui reflète une période particulièrement difficile de sa vie, expliquant en partie l'attente avant la sortie de ce projet ambitieux. Entouré de ses fidèles musiciens Patrice Guers (basse), Dirk Bruinenberg (batterie) et Manu Martin (claviers) il nous propose ici un disque riche en orchestrations et en atmosphères planantes doté d’une production organique et naturelle, signée Markus Teske (Vanden Plas), qui s'inscrit dans la continuité d'Amphibia et An Ephemeral World, avec une approche encore plus orchestrale et immersive. Une belle réussite qui prouve que notre ami à toujours autant de talent. Il est d'ailleurs depuis 2024 en pleine tournée avec le guitare night projet au côté de ses amis Fred Chapellier et Pat O'May. Pour en savoir un peu plus sur ce nouvel opus et ses différents projets nous nous sommes entretenus avec le maitre lui-même. Un échanges sympathique avec un artiste détendu, humble et profondément humain ! Magnéto Patrick c'est à toi !

Tu as été l’un des premiers guitaristes à jouer en instrumentale et tu nous 17 ans après ton dernier opus avec Escape From Shadows , qu’est ce qui t’as motivé pour enfin réaliser un nouvel opus solo ?
Patrick Rondat. Pour reprendre la situation telle qu’elle est, j’ai commencé à composer l’album il y a longtemps, les premiers jets des premiers titres remontent à 2010, donc si tu veux ce n’est pas hier. J’avais fait un album avant avec un pianiste classique en duo avec Hervé n’Kaoua en 2008. J’étais parti dans l’idée de refaire un album en duo, voire d’intégrer un violoncelle. On va dire la vérité cela n’a pas été un succès débordant. Donc à un moment donné je me suis dit que j’allais repartir dans une carrière solo instrumentale. J’ai commencé à composer. Comme c’est évoqué dans le titre j’ai eu des problèmes personnels et j’ai perdu ma femme. Il a fallu gérer une longue maladie, c’était compliqué de penser à cela. Je me suis retrouvé avec mes enfants et l’idée a été de penser à jouer live, c’est con ce que je vais dire, mais je suis resté intermittent afin de pouvoir m’occuper de mes gosses. On sait très bien qu’un album quand tu composes le temps que ça sorte, le temps que ça se vende, si ça se vend, ce n’est pas une forme de revenus sur lequel tu peux compter. Dans les premières années de cette période cela a été mon objectif. Ensuite il y a eu l’envie de continuer. J’ai continué à composer des morceaux et puis à un moment donné, le temps passe et tu te dis, ce que je compose est-il à la hauteur de l’attente des gens. Tu composes et tu commences à douter. Je ne suis pas d’une génération où l’on fait tout soit même. Ce n’est pas ma culture, m’enregistrer, me filmer parler de moi en permanence. Tout faire moi-même, je n’ai pas été élevé comme cela. Ça a été compliqué. Il se trouve qu’à un moment donné je suis arrivé au bout de cet opus, et je suis rentré en contact avec Verycords. Je pense qu’un label qui a envie de le faire, m’a poussé à terminer l’histoire. Il y a eu Pascal Vigné mon pote qui m’a aussi boosté à un moment donné. Tous ces éléments m’ont permis d’aller au bout du disque. Il y a eu plein de périodes difficiles, plein de doutes mais finalement des choses positives qui m’ont permis d’aller au bout.
Est-ce que la pochette de l’album à un rapport avec la disparition de ta femme ?
Patrick Rondat. La pochette a un rapport qui n’est pas forcément direct parce qu’il y a des choses qui sont du domaine du personnel et de l’intime. Mais c’est évident qu’avec Stan quand on a pensé à cela, évidement le côté : sortir de l’ombre, c’était ça. Ce sont toutes ces périodes et à un moment donné tu as la lumière qui arrive et tu pars sur autre chose. C’est évoqué de manière vaporeuse mais il y a un peu de ça. Je ne voulais pas que cela soit trop plombant non plus. Je ne voulais pas non plus sortir des ombres, c’est un peu poétique. Évidemment ce que j’ai vécu est beaucoup plus grave que cela mais je ne voulais pas plomber l’ambiance. L’ombre ou les ombres ce sont les doutes, les périodes difficiles. C’est plein de choses sur lesquelles tu dois te battre au quotidien et d’ailleurs il y a un titre qui s’appelle « “Invisible Wars“ qui aborde les guerres quotidiennes, celles qui sont invisibles mais qui sont dans ta vie des vraies guerres sur lesquelles il faut avancer et te battre. Il y a plein de titres qui évoquent ce genre-là. Peur des culpabilités “Fear And Guilt“ c’est ça aussi, la peur des sentiments que tu ressens, alors il y a plein de clin d’œil à tout ça.
C’est un album important car non seulement c’est ton retour mais aussi une histoire que tu transmets à travers ta musique.
Patrick Rondat. En vingt ans tu te doutes bien que j’ai vécu des choses et pas que du négatif. J’ai rencontré une personne avec qui je suis bien, mes enfants ça va. On est passé à travers cet espèce d’ouragan qui a été difficile parce que j’ai vécu trente et un an avec ma compagne.
Tu parlais de tes enfants et j’ai vu qu’ils étaient comme toi des artistes !
Patrick Rondat. C’est marrant parce qu’il y en a un qui est musicien et ma fille elle écrit pour l’instant. Tous les deux ne sont pas professionnels, ils ne vivent pas de cela mais j’espère que ça se fera ou pas d’ailleurs. Je leur souhaite d’avoir une passion et de s’exprimer à travers cela. Pour l’instant ils ont des moyens de vivre autrement professionnellement mais cela fait partie de leurs vies. Ils sont artistes. Ma fille a besoin d’écrire, un besoin viscéral et mon fils c’est pareil. Il a besoin de dessiner ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit. Il a juste besoin de le faire donc je pense que c’est même la définition d’un artiste. C’est quand tu ne te laisses pas dépasser par le travail et le savoir-faire. Même s’il y a du travail et du savoir-faire, il ne faut pas se laisser bouffer et perdre l’idée principale qui est de sortir des choses que tu as en toi.
Pour revenir à l’album, comment as-tu travaillé au niveau de l’écriture ? Est-ce que tu es du genre à écrire énormément de morceaux et finalement faire une sélection ou combiner plusieurs morceaux ensemble ?
Patrick Rondat. C’est un processus assez long parce que comme tu as pu le remarquer la musique n’est pas forcément très technique mais complexe quand même. J’écris toutes les parties de basse, de batteries et les claviers même si Manu réarrange certains trucs au clavier. Globalement j’arrive avec un morceau écrit de A à Z. C’est énormément de boulot. Pour répondre à ta question je ne produis pas vingt-cinq titres et j’en garde neuf. En fait ce qui ne me plait pas je le vire. Généralement quand je fais un truc je ne le garde pas ou si je le garde c’est que je considère comme intéressant et je prends le temps qu’il faut pour aller au bout. C’est la première des choses. Après je ne colle pas des morceaux ensemble j’avance petit à petit, ce n’est pas clair dans le sens où je peux partir d’une ouverture orchestrale, ça peut être un rythme de batterie qui me permet d’avancer, ça peut être une suite d’accord, ça peut être du piano, ça peut être de la guitare, ça avance de manière un peu comme ça et certains morceaux quand je les démarre, il ne va pas être court et c’est malheureusement ce qui arrive souvent. J’ai des morceaux assez longs. Je suis assez hors format mais je ne me force pas, c’est comme ça. Je n’ai jamais vraiment adhéré à la musique instrumentale qui consiste à faire des morceaux qui pourrait être chanté et enlever les chants. Ce n’est pas une critique mais la musique instrumentale doit être comme une musique classique avec des mouvements, des atmosphères. Je pars vers ça, je mets énormément de temps, je suis quelqu’un qui doute énormément. Les morceaux j’ai besoin aussi de temps. Je ne suis pas capable de faire un album très vite en me disant ouais c’est super, c’est génial. L’enthousiasme ne fait pas partie de mes qualités. Donc j’ai besoin de temps et de recul, de me dire si au bout de six mois ce morceau est toujours pas mal, c’est que c’est pas mal. J’ai besoin d’être convaincu avec le temps et je ne peux pas faire un truc, le sortir et me dire c’est super.
Tu parlais des influences classiques qui ont été présentes tout au long de ta carrière c’est encore le cas aujourd’hui avec "Prélude" et "Allegro" de Kreislerque tu reprends sur cette nouvelle galette !
Patrick Rondat. Quand je disais ça, oui il y a le “Prelude And Allegro“, classique et clair à la fin que j’avais déjà joué mais je voulais faire une version qui me parle plus, plus personnelle on va dire. Mais la musique en elle-même n’est pas vraiment néoclassique. Elle touche au classique par endroit, quand je dis cela c’est plus la conception, une ouverture, un premier thème, une fois le thème revient un peu décliné, d’autres mouvements un peu différent, un peu plus planant, des thèmes reviennent de manière orchestrale, il y a des choses comme cela. C’est plus dans la structure que dans le coté néoclassique réellement.

Depuis tes débuts le monde a totalement changé es-tu attiré par les nouvelles techniques pour enregistrer ou préfères-tu la façon plus traditionnel vintage ?
Patrick Rondat. Non si tu veux c’est un mélange, je ne m’impose rien donc je ne suis pas dans un trip ou tout vintage ou tout moderne. Cela reste assez « roots » dans le sens où les batteries ont été enregistrées dans un studio avec un ingé son en Allemagne avec Marcus (Ndr : Markus Teske/Vanden Plas), le gars qui a mixé. On a fait les batteries là-bas sur mes maquettes en fait. Je fais des maquettes de A à Z après on enlève la batterie, le batteur a la maquette. Avec un clic il fait ses batteries définitives et on refait les parties dessus après. Patrice a fait les basses chez lui, Manu a fait les claviers chez lui et moi j’ai fait mes guitares chez moi. Je l’ai fait de manière rustique c’est-à-dire j’enregistre le signal de dial de la guitare et un ampli qui est un petit ampli Blackstar 5 watt avec un Captor Torpedo en fait. Je fais toutes mes guitares comme cela. Après à la fin on fait ce qu’on appelle du réamper, c’est une concession moderniste c’est-à-dire que la dial que tu enregistres en sortie de guitare tu peux la réinjecter dans un ampli et faire une prise guitare sans avoir à te préoccuper du jeu. Ce que j’envoie ce sont mes prises définitives qui me permettent de me concentrer uniquement sur le son. Après il y a un coté à la fois roots dans le sens où les guitares sont uniquement la guitare que j’ai enregistré avec une tête d’ampli, il y a zéro pédales, il y a des effets au mixage, un peu de délai de réverb , un peu d’équalisation mais cela reste du mix. Dans ma prise de guitare il n’y a qu’un ampli et un baffle. Blackstar series one MK II pour ceux que ça intéresse, un quatre douze de deux M16 57 devant le baffle et c’est tout. C’est simple, c’est un mélange, c’est une petite conception moderne. J’essaie que cela soit assez Roots .
Tu as enregistré ton premier disque avec The Element en 1985 selon toi est plus facile de débuter quand on est un musicien de nos jours comparé aux eigthies ?
Est-ce que c’est plus simple de travailler maintenant ou avant en tant que guitariste ?
Patrick Rondat. C’est dur de répondre à cela, j’ai envie de te dire que de se faire connaitre c’est beaucoup plus facile maintenant par les médias qu’on a, tu joues bien, tu te filmes, tu habites n’importe où sur la planète. Tu peux faires des vues, tu peux te faire reconnaitre et être connu. Est-ce qu’avec cela tu peux faire une carrière et vivre longtemps, faire de la musique pendant trente ou quarante ans, faire des albums, c’est un autre problème. Est-ce que tu peux tourner, c’est un autre souci aussi. Je pense que le flash sur ta tête c’est plus facile de l’obtenir, structurer une vie musicale et en vivre hors vidéo, hors pédago, hors montrer tes plans je parle de musique réellement, composer faire des morceaux, chanter ou instru, tourner, défendre tes trucs, faire des disques, exister à travers cela à mon avis ce n’est pas évident parce qu’on a beau me raconter plein de choses je pense que malgré tout un label, une maison
de disque qui pousse à ce niveau-là te permet d’exister plus facilement avec ce genre de schéma. Difficile, il y en a qui y arrivent mais c’est très difficile d’exister hors maisons de disques pour moi.
De nos jours il y a beaucoup de groupes français qui gèrent entièrement.
Patrick Rondat. Bien sûr après c’est une histoire de vie de carrière, de personnalités, moi je n’ai pas envie de forcément m’occuper de tout. Je n’ai pas envie de ça, ça ne m’intéresse pas tant que ça. Je ne suis pas du genre à passer mon temps à me filmer. Je joue de la guitare cinq à six heures par jour, je ne vais pas poster le matin au réveil ma gamme, mon impro le matin. Pour moi cela n’a aucun intérêt. Il y a des gens qui ont besoin de ça et je n’émets de critiques. Chacun fait comme il le sent mais pour moi aucun intérêt.
On retrouve sur Escape From Shadows un titre chanté “Now We’re Home“ avec Gaëlle Buswel, une belle collaboration avec une chanteuse que tu connait bien. C’était important de la faire participer à un titre ?
Patrick Rondat. Non c’est une amie, c’est quelqu’un que j’adore, humainement c’est une belle personne. Elle chante super, elle a du talent. On se connait depuis les années 2010 c’est quelqu’un de bien. J’adore sa voix et sa générosité. Elle est solaire et passionnée et quand j’ai composé ce titre j’ai tout de suite pensé à elle. Je ne le verrai pas en instru, ce morceau même si j’ai fait volontairement fait un passage solo assez long qui pourrait faire penser à Amphibia. Ce climat je voulais resserrer un peu sur ces deux univers à un moment donné dans le morceau. J’ai tout de suite pensé que c’était bien et c’est vrai que les gens m’attendaient plus sur un chanteur métal et ce n’est pas une question que je me pose. Est-ce que c’est métal ou pas, est ce que c’est shred ou pas, est ce que c’est pour la prod ou pas ? Ce sont des questions qui ne m’intéressent pas. Je me suis aperçu que plus les années passent, quand on a commencé à écouter c’était du hard rock et maintenant tu as des sous-groupes et il y en a des centaines. Chaque groupe va mettre un style avec des influences et des sous-groupes. Je ne suis pas capable de te dire, il y a tellement de truc. Je m’en fous complètement. Moi les gens, ils mettent les étiquettes et le nom qu’ils veulent prod néoclassique instrumentale à tendance planante s’ils veulent moi ce que je sais c’est que ce soit moi à un moment donné. Moi c’est du hard rock avec des influences. C’est du Patrick Rondat c’est ça qui m’intéresse.
Oui c’est du hard rock finalement !
Patrick Rondat. Oui tu vas dire cela ça ressemble à tel truc, je n’ai pas inventé grand-chose mais l’album tel qu’il est tu ne peux pas me dire que j’en ai quatre comme ça dans ma discographie. Tu vas retrouver des passages mais l’opus instru je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup.
Après tant d’années est ce qu’il y a encore des morceaux qui sont des défis à jouer pour toi ou à enregistrer ?
Patrick Rondat. Oui sans doute je ne me pose pas cela, des challenges à la guitare il y en aurait tellement que je pourrais encore passer trois vies à me poser ces défis. Finalement c’est un non-sens. L’exploit pour moi, c’est de faire de la musique et bien la jouer, bien l’interpréter et quand elle est très technique de les faire de manière musicale. C’est ça le défi pour moi. Après des trucs que je ne sais pas faire à la guitare il y en a des centaines et je m’en fous à un point que tu n’imagines même pas. Ce n’est pas mon problème. Quand tu es plus jeune tu penses à cela, tu as envie de relever des challenges. J’ai envie de faire ces plans et à un moment donné tu te dis tout ça pourquoi. Est-ce que tu as envie de vivre et de faire cela ? J’arrive à un âge un peu avancé maintenant, les années qui me restent dix, vingt, trente je n’en sais rien. Cela peut être deux ans. Qu’est-ce que j’ai envie de faire des années qu’il me reste, c’est ça ma question. Ce n’est pas de savoir si j’arrive à faire un plan de tapping avec un doigt en plus, c’est qu’est-ce que je laisse de ce que j’ai fait. Cet album c’est moi. C’est de la musique où il y a des parties touchantes et aussi un peu de parties démonstratives mais c’est moi. J’ai envie de laisser des parts de ce que je suis. Je n’ai pas envie de me torturer avec des performances ça ne m’intéresse pas.
J’ai l’impression que tu as créé une sorte de G3 français avec Fred Chapelier et Pat O'May.
Patrick Rondat. Ce n’est pas le G3, j’ai participé au G3 en 1998, j’ai la chance d’être assez pote avec Satriani. On se voit régulièrement quand il est seul en France. On a joué et jammé ensemble, il y a très peu de temps. C’est assez différent puisque tu es dans le G3 à l’origine, c’était trois sets avec une jam session à la fin. Là on joue chacun sur les morceaux des autres, il n’y a pas trois parties, les concerts s’enchainent et on joue chacun ensemble. On fait des morceaux à deux, à trois, seul après il y en a un autre qui revient etc… C’est un peu une différence. Le seul point commun c’est que la guitare est un peu au centre du débat et qu’on unie nos forces pour faire des dates ensemble. C’est l’idée de défendre notre instrument et le live.
Depuis 2024 tu as enchainé les dates avec tes comparses tu apprécies d’être sur la routes.
Patrick Rondat. Alors j’apprécie cela et j’aime bien les compromis. Comme tu as pu le sentir dans mes propos ma femme, ma vie de famille c’est important. Tu me dirais demain tu as un groupe international énorme qui veut que je parte deux ans en tournée, je dirais non ça ne m’intéresse pas. Je veux faire de la musique, je veux faire ce qui me plait mais je veux aussi profiter de mes proches. Je n’ai pas deux cent mille ans devant moi, je ne veux pas faire…..Je veux faire ce dont j’ai envie avec les gens avec qui j’ai envie de le faire. Je ne veux pas tout sacrifier.
Finalement la définition de l’artiste ce n’est pas d’être libre et agir en fonction d’un point de vue artistique.
Patrick Rondat. C’est vrai en même temps il y a des contraintes il y a des gens qui signe avec une maison de disque et qui ont une responsabilité aussi. Tu ne peux pas être hors sol dans tout. Mais j’essaie de faire au mieux les compromis entre mes envies personnelles, le coté professionnel et de faire un truc ou je suis en accord avec sans faire n’importe quoi. J’essaie de structurer le mieux possible.
J’ai vu sur Facebook que tu as revu Jean Michel Jarre récemment !
Patrick Rondat. C’était un moment amical. Il y avait plein de plan derrière, c’est quelqu’un qui a apporté énormément dans ma carrière et ma musique aussi. Si je me permets aujourd’hui de faire un morceau de guitare par une intro de guitare de deux minutes c’est grâce à lui parce que quand on a fait Amphibia (Ndr : sorti en 1996) c’est le premier truc qu’il m’a dit. C’est chouette mais c’est trop court, la guitare arrive trop vite. Finalement je pense qu’il avait raison, j’étais encore dans l’idée qu’il fallait prouver quelque chose. Tant que tu es dans l’idée de prouver quelque chose tu n’es pas dans la musique, il m’a apporté énormément, produit deux albums et une tournée. J’ai joué à Wembley (Ndr : le 28 Aout 1993) avec lui je ne veux pas dire que c’était un rêve de gosse mais quand tu es musicien en étant français et que tu joues à Wembley Arena ce n’est quand même pas rien. Je le savais que je ne le ferai sans doute qu’une fois dans ma vie mais je lui dois et puis plein d’autres choses. C’était un mec sympa qui a de l’humour, du second degré. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup et j’étais content de l’avoir fait
Pascal Beaumont / Photo DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski