lundi 15 décembre 2025

FALLEN LILLIES ( Marine Grandjon - Batterie) // INTERVIEW // Rock au Féminin Bien De Chez Nous - Décembre 2025.

 
Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir les quatre membres du groupe originaire de Montbéliard Fallen Lillies. À la croisée de l’émotion et de l’énergie, elles construisent un univers musical singulier, porté par des voix complémentaires et une identité forte. Dans cette interview, elles reviennent sur leur parcours, leurs inspirations et ce qui fait l’âme de Fallen Lillies.



Pouvez vous nous parler de du parcours de chacune d’entre vous ?


Marine Grandjon, On a toutes commencé la musique assez jeune, et pas forcément par l'instrument que l'on joue actuellement dans le groupe. Hélène a débuté avec le piano, elle a ensuite appris la guitare à l'adolescence et elle a monté un premier groupe de rock au collège. De mon côté j'ai commencé les percussions via une école de musique classique, et je me suis ensuite spécialisée avec la batterie quand j'ai croisé la route d'Hélène au Lycée. Laura quant à elle a débuté avec la guitare, et elle a eu quelques groupes plus métal par le passé avant de nous rencontrer, elle a également fait une licence en musicologie. Pour finir, Laëtitia (bassiste) a commencé avec la guitare acoustique à l'âge de 8/9 ans avec son papa. Pour la petite histoire, il y avait sous leur sapin quand ils étaient enfants une petite guitare et un mini djembé emballés sans prénom. Elle a choisi la guitare, son frère le djembé, elle a fini bassiste, il a fini batteur. Laëtitia s'est en effet mise à la basse à 13 ans et elle a également eu quelques formations avant de nous rejoindre (et joue toujours dans le groupe Phonolithics).
  
Racontez nous votre rencontre ?

Marine Grandjon, Comme expliqué précédemment, Hélène et moi nous sommes rencontrées au lycée, et on a joué ensemble dans une formation pop rock qui était déjà à l'époque exclusivement féminine. Vers l'âge de 20 ans, avec Ludivine (notre ancienne bassiste), on souhaitait monter un projet rock un peu plus "énervé", et c'est là qu'on a croisé la route de Laura lors d'un concert à l'Atelier des Môles, notre QG depuis toujours! C'était il y a 12 ans. Le groupe a bien grandi depuis. 
Plus récemment, Laëtitia a remplacé Ludivine à la basse sur deux concerts fin 2024. Après le départ de Lulu, c'était tout naturel pour nous de nous tourner vers Laëtitia à qui on a proposé d'intégrer officiellement les Fallen Lillies, et à notre grand bonheur, elle a dit oui!

Te souviens-tu de votre premier concert ?


Marine Grandjon, Oui, c'était à l'Atelier des Môles à Montbéliard en avril 2014, on devait faire la première partie d'un autre groupe exclusivement féminin, les Tiger Bell. C'était un gros challenge pour nous, car Fallen Lillies est né en novembre 2013, donc nous avons eu à peine 6 mois pour monter un set de compositions et assurer cette première partie. Même si on avait déjà un peu d'expérience scénique via nos précédents projets, je me souviens encore de tout le travail qu'on a accompli durant cette période. On était très jeunes... et inconscientes 😅
 
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?


Marine Grandjon, Notre référence commune reste les Crucified Barbara, qui nous ont notamment permis la première approche avec Laura. Pour la petite histoire, lors de cette fameuse soirée à l'Atelier des Môles où nous l'avons rencontré, nous l'avons toutes les 3 abordée en lui demandant si elle connaissait les Crucified Barbara. Elle nous a répondu un grand oui avec le sourire, et c'est là qu'est né Fallen Lillies. Les 4 suédoises ont toujours été une grande source d'inspiration pour nous. Pour le reste ça dépend de chacune, Laura vous répondra sûrement qu'elle a été biberonnée à Metallica!
 
Quelle est la signification du nom du groupe FALLEN LILLIES ?

Marine Grandjon, Une Lilly dans la littérature anglaise signifie "l'ange de la maison", une femme qui attend sagement que son mari rentre du travail, qui s'occupe parfaitement de son petit foyer. "Fallen" pour déchu, donc nous sommes aux antipodes de tout ça :)
 
Apres deux EP avec «  Within Wolves’Den » (2014) et «  Out There » (2018) et un 1er album No Master For Lilly (2021), aujourd'hui avec ce deuxième album peut on parler d'évolution ?

Marine Grandjon, En effet, c'était le but et c'est toujours le challenge avec un nouvel album : faire mieux, tout en gardant notre identité, mais sans faire exactement la même chose non plus. Une grosse équation pas toujours facile à résoudre. Mais l'évolution la plus notable pour nous, c'est le changement de langue, car nous avions toujours chanté en anglais jusqu'à présent. Mais nous avons décidé de défendre ce deuxième album en français. Un choix difficile à faire, mais on ne le regrette absolument pas quand on est sur scène en communion avec le public et quand on entend les retours des gens par la suite.
 
Parlez-nous de votre façon de travailler. Comment procédez-vous pour la création des titres ?

Marine Grandjon, On compose toujours toutes ensemble, ça part d'une mélodie dans la tête d'Hélène, ou d'un rythme de batterie ou encore d'un riff de Laura à la guitare. Ce qu'on recherche c'est l'effet "waouh" que ça nous fait en l'écoutant, et tant qu'on a pas cette effervescence de début de morceau, on continue de chercher. Pour cet album, on s'est fait accompagner sur les arrangements par le très bon Pierre-Emmanuel Fischer (qui avait déjà mis sa patte dans l'album précédent). Il est venu "sublimer" et rendre plus efficaces certaines transitions ou parties.  
 
Comment s’est passé l’enregistrement de cet album "Cran" ?

Marine Grandjon, Nous avons décidé de travailler avec Fred Duquesne, et nous sommes très heureuses qu'il ait accepté de collaborer avec nous. C'est un artiste qu'on aime beaucoup, et dont on reconnaît la qualité indéniable du travail de production qu'il a fait avec d'autres groupes. Nous étions curieuses d'avoir ses conseils et son expertise sur ce nouvel album. Pour des raisons de planning, nous sommes passées chacune notre tour en studio environ 1 semaine chacune. Marine a commencé la batterie, ensuite les guitares, puis la basse et pour finir le chant. Mais l'album avec lequel nous sommes arrivées en studio n'est pas tout à fait celui qui en est ressorti, car il avait été écrit en anglais... Nous avons décidé, en studio, de le basculer en français. Nous nous sommes lancées le défi de réadapter toutes les paroles en français, en un temps record, motivées par les premiers tests qui sont sortis à la voix et qui ont pour nous changé la donne. On a donc un peu adapté le planning en fonction et tout mis dans la boîte en l'espace de 2 semaines si je ne me trompe pas.
 
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?

Marine Grandjon, C'est une poule posée sur un crâne qui porte un bonnet en forme de crête, et c'est une vraie poule (Raymonde pour les intimes!). On souhaitait représenter ce changement de cap littéraire, et le coq était la figure française qui nous parlait le plus. Mais nous sommes un groupe exclusivement féminin, et la figure masculine sur notre album... ça nous embêtait car ne nous représentait pas! Donc on a gardé ce symbole de la crête du coq qu'on a collé sur notre Raymonde! Le résultat est au delà de nos espérances car, quand vous contactez un photographe (qui a peur des volatiles) en lui disant : "Ok, alors on veut faire poser sur un crâne une (vraie) poule qui porte un bonnet tricoté en forme de crête", ça partait de loin! Mais on est bien contentes d'être allées au bout de l'idée!
 
Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

Marine Grandjon, Nous avons toutes des goûts assez variés, mais Laëtitia dirait Leprous, Novelists...,  Hélène plutôt The Ghost Inside, Scowl..., Laura tourne sur le dernier album de Jack White et moi, le dernier album d'Alea Jacta Est depuis que je les ai vu récemment à l'Atelier des Môles (toujours cette fameuse salle!).  
 
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Marine Grandjon, Partir en tournée et promouvoir ce nouvel album pour lequel on a travaillé tellement dur durant ces deux dernières années. 
On a pas mal de concerts prévus en 2026 au quatre coins de la France, et on a vraiment hâte de reprendre la route pour aller au contact du public.  
 
Quelque chose à rajouter ?

Marine Grandjon, Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'écouter notre nouvel album CRAN, allez-y ou venez nous voir en concert, on est plutôt sympa ahah



13 Décembre 2025 
Interview Thierry Cattier 
Photos Vincent FACCHINI


vendredi 5 décembre 2025

FREAKY BUDS (Maxime Genouel chanteur/guitariste) // INTERVIEW // The French Freaky - 3 Décembre 2025.


Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Freaky BUDS, un groupe de blues français qui fait vibrer la scène avec une énergie brute et une passion sincère pour les racines du genre.

Entre grooves envoûtants, riffs habités et influences venues du blues traditionnel comme des sonorités plus modernes, Freaky BUDS impose une identité authentique et sans détour. 

Dans cette interview, le groupe revient sur son parcours, ses inspirations afin d'en savoir plus sur eux bonne lecture a vous.

 

Pouvez vous nous parler de vos parcours respectifs ?

Maxime Genouel: Nous venons tous les quatre de la musique Afro Américaine, on est autodidactes dans l’apprentissage de cette musique, Thomas est originaire de Caen, Lonj de Bordeaux et Hugo de Gourdon dans le Lot, je suis originaire de Rennes, c’est grace au réseau Blues qu’on s’est retrouvés, et on reste passionnés et habités par cette musique.

Comment vous vous êtes vous rencontrés ?

Maxime Genouel: Pour Thomas, Hugo et moi (Max), nous nous sommes rencontrés à Nantes. Nantes étant une des villes françaises avec une scène blues très vivante, une connexion avec beaucoup d’artistes américains, nous avions tous les 3 décidé de s’y installer. Thomas jouait déjà avec Lon.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?


Maxime Genouel: Je vais plutôt répondre avec les groupes ou artistes qui sont liés au groupe car nous avons chacun des parcours différents avant d’arriver au Blues, mais en tout cas les artistes qui nous ont motivés à créer The Freaky Buds sont pour les plus anciens Howlin’ Wolf, Little Walter, R.L. Burnside, Junior Kimbrough (en gros déjà le label Fat Possum, mais aussi les plus anciens comme Chess, Vanguard..). Et pour les artistes plus modernes il y a bien sûr les Black Keys, The Red Devils ou des gars comme Robert Finley..
 
Quelle est la signification du nom du groupe The Freaky Buds ?

Maxime Genouel: Ca veut dire plusieurs choses mais pour nous Buds c’est pour le fait qu’on soit hyper potes, et Freaky c’est notre côté plus excentrique qu’on retrouve surtout en live !!

Te souviens-tu de votre premier concert ?

Maxime Genouel: Oui c’était à Nantes, au Café Rouge mécanique en Janvier 2018, nous étions en trio à ce moment-là et c’était le feu, on était assez stressé de présenter ce nouveau projet à jouer sans basse mais ça a été une soirée mythique, le bar était en feu !!

Aujourd'hui avec ce deuxième album peut on parler d'évolution ?


Maxime Genouel: Je parlerai plutôt d’un retour aux sources, notre premier album « Hard Days, Fuzzy Nights » était produit de manière plus moderne, mais ce qu’on a voulu faire la c’est retranscrire au mieux ce qui se passe sur scène, la ou le groupe à le plus de cohésion c’est pour cela qu’on a écrit des chansons plus roots tout en gardant une touche de modernité dans l’écriture.

Parlez-nous de votre façon de travailler. Comment procédez-vous pour la création des titres ?
 
Maxime Genouel: Alors il n’y a pas véritablement de recette, souvent on a des moments d’improvisation en live et de la en sort des riffs ou rythmiques, de la on écrit des textes, on jam lors de répétitions, on enregistre tout, il y a un côté très fluide dans cette manière de faire, mais parfois ca peut aussi partir d’un texte qui est écrit et en fonction du sens on recherche une ambiance pour mettre les mots en valeur.

Comment s’est passé l’enregistrement de cet album "Western Smoke" ?

Maxime Genouel: C’est pour nous tous un des meilleurs voire le meilleur ! Les conditions étaient idéales, Kid Andersen est un vrai moteur !! Il nous a beaucoup guidés, les morceaux n’étaient pas totalement figés ce qui lui a permis de mettre sa patte dans les arrangements mais il a une telle conscience du son et une telle culture que pour jouer ce style c’est très évident, je suis très heureux d’avoir emmené le groupe la bas.

Est ce que le processus créatif a évolue entre le 1er et 2 eme album ?

Maxime Genouel: Oui complètement, le premier album était très écrit, c’est une superbe manière de fonctionner mais finalement quand on se dit qu’on est un groupe de blues, que le style soit ancien ou plus actuel, l’important c’est de jouer ensemble et de trouver le bon feeling, donc l’évolution a été par le fait de plus se voir, discuter des chansons, jouer ensemble, écouter beaucoup de musique pour trouver les directions et ca a été très efficace.
 
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?


Maxime Genouel: Nous avons fait travailler une amie illustratrice qui connaît bien la Californie, j’aimais bien l’idée du dessin, l’illustration parait simple mais elle résume parfaitement notre road trip, de par la sobriété et la simplicité des choses. Et je pense qu’on identifie tout de suite que la musique va être américaine, une musique de route, inspirée des grands espaces de la Californie, le voyage précédent notre album à beaucoup nourri notre musique lors de l’enregistrement.

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

Maxime Genouel: On écoute toujours pleins de choses, on ne pourra jamais quitter nos albums à l’ancienne de Blues, c’est toujours bon d’écouter Muddy, John Lee Hooker et bien d’autres, mais j’aime beaucoup écouter les productions du label Easy Eye Sound, ou des artistes aussi plus de la scène actuelles genre McKinley James, on adore nos potes Cinelli Brothers..

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?


Maxime Genouel: Les projets pour les mois à venir, c’est d'abord une belle tournée pour défendre « Western Smoke » en live avec pour le moment une trentaine de dates et d’autres en plus à venir puis on va continuer à écrire et peut-être autoproduire quelques enregistrements..

Quelque chose à rajouter ?


Maxime Genouel: On espère bien retrouver pleins de monde à nos concerts, nous faisons une double release party avec le groupe Charb-On, une à Bordeaux le 13/01 (Sortie 13 à Pessac) et une à Nantes le 24/01 (Black Shelter à Carquefou), et autrement j’ai envie de dire longue vie au blues et à la musique roots !! 


3 Decembre 2025 
Interview Thierry Cattier 
Photos jean Marie JAGU