DEWOLFF est un trio qui nous viens de Hollande plus précisément de Gellen un petit village situé dans la région de Limbourg. Fondé en 2007 par les frères Van de Poel accompagné du fidèle Robin Piso aux orgues Hammond.
DEWOLFF s'est immédiatement distingué par un son tout droit issus de la fin des années 60, un plongée dans un monde analogique que l'on croyait révolu à jamais.
En treize années d'existence la formation a publié pas moins de huit albums studio et deux live, une hyperactivité qui leur à permis de s'imposer sur la scène européenne à travers des tournées incessantes.
Son dernier méfait en date à d'ailleurs été enregistré lors de leur dernier périple grâce à un Tascam enregistreur multipiste tout droit issus des années 70, un véritable exploit quand on sait que l'album a été enregistré dans des lieux plus qu'improbable (Voitures, chambre d'hôtel ou loges).
Tout juste an après cet exploit les voilà de retour avec une nouvelle galette cette fois ci enregistré en studio lors de la pandémie. Wolffpack s'avère être une réussite un opus dont les morceaux ont été en partie choisi par les fans et qui s'il n'innove rien nous emporte dans une vraie cure de jouvence à travers un son vintage de haute volée peaufinée au cours de longues années de tournée.
Le tout accompagné par une pléiade d'invités comme Ian Peres (ex-Wolfmother), Luther Dickinson, Judy Blank, Theo Lawrence, et bien sur les DAWN BROTHERS amis de longues dates.
Une véritable tradition chez DEWOLFF qui perdure depuis leur tout début.
Pour en savoir plus sur leur dernières aventures c'est avec le trio infernal que Shooting Idols à pu s'entretenir histoire de revenir sur cette année 2020 chaotique qui n'a pas empêcher le combo de sévir sur la scène Hollandaise et de nous concocter une toute nouvelle pépite.
Une interview placé sous le signe de l'humour et de la décontraction ! Magnéto les gars c'est à vous.
Vous avez eu la chance de pouvoir donner un concert le 17 février 2020 au Petit Bain à Paris. Quel souvenir en gardes-tu ?
Pablo Van de Poel. C’était très amusant. C’était notre dernier show avec les DAWN BROTHERS. Je crois que c’est le premier concert de la tournée et ce qui devait être le point de départ de la tournée 2020.
C’était un spectacle agréable et je suis impatient de rejouer une dizaine de shows comme celui-là. Nous avons seulement joué plus ou moins dix concerts.
Dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque la tournée s’est arrêté suite à la situation sanitaire mondiale ?
Pablo Van de Poel. Au départ c’était surréaliste.
C’est comme un cauchemar : «C’est quoi ce bordel qui arrive ». Il ne nous est jamais arrivé d’annuler des spectacles.
Toute la tournée fut annulée. C’était vraiment bizarre. On ne pouvait rien y faire.
Aussi vite que possible on a essayé de replanifier nos spectacles.
Mais au fur et à mesure que les dates se rapprochaient ces shows étaient aussi annulés.
Durant l’année on s’est demandé quand nous aurions encore la possibilité de jouer.
Au départ nous sommes allés dans ces villes où tous nos concerts étaient annulés.
Nous étions sur la route avec des amis à nous supporter avec The Grand East. Nous prenions du bon temps ensemble. Nous sommes allés à Vienne et avons appris que le concert était annulé.
C’est pénible. Alors nous avons opté pour faire la fête et découvrir les lieux.
Au bout de trois ou quatre jours cela devient inutile de voyager à travers l’Europe sans donner de concerts et sans pouvoir jouer.
Vous avez eu la chance de jouer dans d’autres endroits.
Pablo Van de Poel. Oui en juillet, septembre et en octobre au Pays Bas avec un orchestre.
Pour la première fois vous avez collaboré avec un véritable orchestre lors quatre concerts les 23 et 24 septembre 2020 à Koninklijkn (Ndr: au Royal Théâtre Carré d'Amsterdam accompagné par le Metropole Orkest d'Amsterdam) quel souvenirs gardez vous de ces concerts uniques ?
Pablo Van de Poel. C’était cool de voir notre musique jouée par un orchestre de cinquante personnes. Je ne l’oublierai jamais. Inoubliable ! C’était juste avant les nouvelles mesures sanitaires.
Nous avons joué devant cinq cents personnes, quatre fois. Au total deux milles personnes. Après les mesures le maximum était de trente personnes. Si nous étions arrivés après nous n’aurions jamais pu jouer ces shows.
Nous sommes heureux de l’avoir fait. (Ndr: Un live collector est sorti tiré à 500 exemplaires)
Est-ce que cela à nécessité une grande préparation ?
Pablo Van de Poel. C’est différent mais en fait cela ne nécessite pas une grande préparation.
Nous avons présenté les chansons pour que l’orchestre puisse faire des arrangements sur les instruments et nous avons fait deux répétitions.
Fondamentalement ce que nous avons fait est de jouer aux répétitions. En fait cela nous a pris en tout et pour tout quatre jours. Parce que ces musiciens classiques sont super professionnels.
Ils voient une partition sur le papier et ils la jouent. Ils peuvent lire la musique. Pas nous [Rires].
C’est la première fois que l’on voit notre musique sur papier. Très intéressant à voir.
Est-ce à partir de cette période que vous avez décidé de composer de nouveaux morceaux ?
Pablo Van de Poel. En fait c’était une bonne distraction vis-à-vis de la réalité.
Nous pouvions aller en studio, enregistrer et écrire des chansons.
En réalité c’était l’horaire parfait pour écrire un album.
Nous avions tout notre temps et c’était un bon moyen de se distraire en voyant toutes les tournées annulées.
Est-ce que vous avez écrit beaucoup de chansons ou seulement les dix morceaux qui figurent sur l’album ?
Pablo Van de Poel. Au départ nous avons écrit beaucoup plus de chansons.
Nous en avons écrit et enregistré dix-sept au total mais nous avons laissé à nos fans le choix de choisir les dix.
Celles qu’ils estimaient le mieux correspondre à l’album.
Nous avons encore sept chansons bonus qui sortiront sur une édition spéciale.
Quel fut le défi sur ce nouvel opus ?
Robin Piso. Le défi est une façon différente de travailler.
Au départ c’était très strict. Je travaillais la plupart du temps à la maison.
Enregistrer à la maison est ce que nous avons fait au début. Pablo avait beaucoup d’idées sur les chansons qu’il a partagées avec nous sur WhatsApp, on faisait des réunions avec Zoom, des appels vidéo et des démos que Pablo nous adressait en nous présentant la structure des chansons.
J’avais mon orgue avec moi pour jouer sur Zoom.
C’est de cette manière que nous avons écrites les chansons. Quand l’été est arrivé le gouvernement n’était plus aussi strict sur les règles du corona virus. Nous avions pu nous retrouver ensemble au studio.
Nous écrivions des chansons à l’ancienne. Ce nouvel album fut plus facile à enregistrer que le précédent « Tascam Tapes ».
Comment avez vous travaillé pour l'enregistrement des morceaux ?
Pablo Van de Poel. Tout dépend des chansons. En résumé j’écrivais des chansons à la maison et ensuite nous avions des réunions sur Zoom pour définir comment devait être le son.
Je suis allé au studio avec Lucas. Nous avons enregistré ensemble les morceaux sur bande, ensuite on les donnait à Robin.
Robin faisait sa partie et nous la renvoyait afin de les finir en studio. Certaines chansons ont été enregistrés ensemble et Robin restait assis en nous écoutant.
D’autres fois nous adressions nos titres à quelqu’un d’autre.
Des musiciens se sont chargés des parties de basse sur certains morceaux. Nous avons un chanteur français Theo Lawrence qui nous a rejoint pour assurer certaines parties de chant. Nous avons eu l’opportunité de collaborer avec d’autres personnes.
Ce n’est pas la première que vous avez des invités sur des albums c'est quelque chose qui vous tient à cœur ?
Pablo Van de Poel. En réalité cela n’a jamais été important ou nécessaire pour nous.
Habituellement c’est plutôt une idée du genre ce serait amusant d’avoir des invités.
Tout le monde est confiné chez lui en ce moment.
C’était le moment de travailler avec d’autres artistes car en général nous n’avons pas le temps de faire cela.
Au début c’était important lorsque les premières chansons furent écrites.
Nous avions eu l’idée de faire un EP avec seulement des invités.
Par la suite nous avions beaucoup de chansons et nous pouvions faire un album complet avec des invités.
Est-ce que vous avez hésité à sortir cet album au vu de la situation mondiale?
Pablo Van de Poel. Nous avons hésité à sortir l’album.
Est-ce que ce serait en février ou plus tard ?
C’est tellement instable que nous ne souhaitions pas attendre encore sept mois pour le sortir.
Nous voulions le faire. Le public peut ainsi l’écouter et s’habituer aux chansons.
En espérant qu’au printemps ou en été nous serions dans la possibilité de donner des concerts.
Ce sont des temps difficiles. Nous sommes un groupe fait pour jouer en public.
L'opus s’intitule Wollfpack, les fans ont participé aux choix des dix morceaux c'est une nouvelle expérience !
Pablo Van de Poel. Le titre est venu à la base de nos fans. Ce sont nos abonnés et c’est comme une famille.
C’est la définition de Wollfpack: une famille. C’est pour cela que l’on a nommé ainsi.
C’est le nom de l’album et celui de notre groupe de fans.
Comment s’est déroulé le processus d'écriture des textes, la situation sanitaire à t'elle eu un impact sur les thèmes abordés dans cet opus ?
Pablo Van de Poel. Oui. Les paroles traitent de sujets différents.
Il y a de simples chansons d’amour, d'autres social et abordant la justice.
En fait il y a tout. Si je regarde un film ou une série, cela m’inspire pour écrire des paroles ou même si je lis un livre. Tout est source d’inspiration pour écrire les paroles.
Il y a des chansons sur le confinement, la pandémie et le virus, sur l’impact qu’il a sur nous.
Est ce qu’il y a une chanson importante à tes yeux au travers des paroles ?
Pablo Van de Poel. Oui il y a une chanson qui est sur le racisme et le système de justice aux USA et l’inspiration vient des documentaires que j’ai regardés de la série 13.
C’est sur NETFLIX. C’est très impressionnant et très lourd.
Quand j’ai regardé cette série je suis devenu enragé et en colère.
Tout ce qui se passe là-bas est foutu. Ce n’était pas mon cerveau.
Le jour d'après nous avons écrit le titre ans cet état d'esprit et nous avons convenu que ce serait parfait de chanter ce que j'avais vu à la télévision.
Cette chanson m'est chère. Il y a aussi des chansons avec des histoires normales purement fictives qui me sont aussi précieuses. Il y a des morceaux qui t'affectes plus car la mélodie et les paroles te vont droit au cœur.
Pourquoi avoir choisi « Yes You Do » comme single ?
Pablo Van de Poel. Quand nous l'avons terminé nous avions le sentiment que c'est la meilleure chanson que nous ayons faite.
Et que cela capture tout ce qui est bon à propos de DEWOLFF en un seul titre. Nous savions que c'est la chanson ultime.
Cela allait être le single qui est un peu long (Ndr:6 mn 50 sec).
C’est l’histoire d'une femme possédée par le diable. L’inspiration est née quand je lisais la Bible.
J'ai commencé à lire la Bible au début du confinement. Je n'ai pas encore fini de la lire mais je me suis inspiré du livre.
« Live Like You » a été choisi pour un spot publicitaire de Skoda (Ndr : le modèle Octavia) qui a été diffusé à la télévision à la radio et sur les réseaux sociaux, est ce que l'on vous a offert une voiture aussi ?Rires!
Pablo Van de Poel. Non [Rires]. Nous avons obtenu une récompense pour la chanson. C’était plutôt chouette.
Comment avez vous été impliqué dans ce clip publicitaire ?
Pablo Van de Poel. Quelqu’un qui travaille dans cette boite a été mon camarade de classe.
Quand j'ai étudié au conservatoire à Amsterdam, j'étais dans la même classe avec lui et quelquefois il parfois il me demandait faire quelque chose pour les la bande son d'annonces publicitaires.
Ils m'ont présenté cinq options alors j'ai fait la chanson avec Lucas « Live Like You ».
Ils ont bien aimé et on rapidement acquiescé le fait de l'utiliser comme annonce publicitaire.
Si nous la sortions avec un album de DEWOLFF ce serait magnifique car on pourrait mettre le paquet. On a réalisé que ce n'était pas une chanson pour DEWOLFF.
Nous l'avions écrite le matin et enregistrée dans l'après-midi.
Nous l'avons fait très rapidement. Puis nous nous sommes demandés si Robin pouvait jouer de l'orgue et peut être que cela ressemblera plus à du DEWOLFF avec un solo d'orgue. Lorsque la nouvelle version fut enregistrée nous avons trouvé que c'était très bien. Finalement c'est sorti sur cet album et sur les CDs commerciaux.
La radio a beaucoup joué ce titre en Hollande. Je ne m'attendais pas du tout à cela.
Qu'est-ce que cela change de passer à la radio ?
Pablo Van de Poel. Je crois que les temps changent et surtout pour notre carrière.
Il y a un changement qui arrive, je le sens. Avec le titre « Live Like You » et aussi d’avoir joué avec un orchestre.
Quel groupe auriez vous été dans les années 60/70 ?
Pablo Van de Poel. J’aurais aimé le savoir [Rires].
C’était plus dur à cette époque de devenir célèbre. Seulement les meilleurs de tous les musiciens pouvaient faire assez d'argent pour vivre de leur musique.
C'était dur de vivre uniquement de la musique.
Aujourd'hui tu as la possibilité de capter l'attention de ton public à travers les réseaux sociaux comme You Tube et autres.
Je suis content de vivre à notre époque et jouer de la musique que l'on souhaite.
Je ne suis pas si sûr de vouloir vivre dans les années soixante car cela doit être difficile de devenir un grand groupe.
Et aussi pour le studio d'enregistrement qui est maintenant à la pointe de la technologie.
Dans les années soixante cela coutait beaucoup d’argent. Tu pouvais acheter une maison un studio ou un enregistreur de cassette. Les gens ne pouvaient pas acheter les deux et maintenant parce que c'est devenu un standard ce n'est plus aussi cher.
Maintenant on peut enregistrer partout où l'on veut. Nous avons une liberté artistique totale.
Quels seraient les artistes que vous auriez aimé rencontrés ?
Pablo Van de Poel. Robert Plant, Jimmy Hendrix, John Bonham, John lord et Jimmy Hendrix aussi [Rires].
Essayé vous de reproduire l'ambiance des années soixante lorsque vous êtes en studio?
Pablo Van de Poel. Oui nous aimons le son des années soixante.
Tout le monde collectionne des CDs de cette période. Mais aucun ne sonne comme dans les années soixante.
Cela devrait sonner intemporel mais ce que nous enregistrons est assez similaire à cette époque.
En 1969, si tu voulais enregistrer du rock le mieux c'était d'être un musicien aussi bon que possible. Tout dépend aussi du studio.
Est-ce que vous pensez être un leader en Hollande ?
Pablo Van de Poel. Je crois que nous allons dans la bonne direction.
Cinq ans auparavant nos chansons ne passaient pas à la radio et maintenant c’est le cas. Plus de gens sont ouverts au rock 'n'roll et à coté il y a pas mal de groupes hollandais intéressants sur la scène.
Ce n'est pas encore la multitude mais cela progresse comme DAWN BROTHERS.
Ils font de la musique incroyable mais ils ne passent pas en radio. C’est dommage.
Qui sait peut-être que dans quelques années ils deviendront célèbres.
J'espère que ça ira dans la bonne direction. J’espère que des jeunes nous verront en concert et qu'ils seront attirés par la guitare, la batterie, l'orgue et auront envie de créer un combo, que les gens réalisent que c'est une chose magnifique de faire de la musique. C'est quelque chose que nous devons chérir. Nous espérons inspirer les jeunes musiciens.
Vous pensez avoir donner l'envie à d'autres combo de jouer ce style de musique ?
Pablo Van de Poel. Oui je l'espère. On ne sait jamais mais nous jouerons notre rôle afin que la musique rock obtienne une meilleure audience.
Je crois qu'on l'a fait car lorsqu'on a eu un peu de succès nous avons engagé d'autres groupes pour jouer à nos coté Nous avons démarré avec notre studio (Ndr : le groupe a créer le Electrosaurus Southern Sound Studio pour produire d'autres artiste) et nous pouvons aider ces groupes à obtenir de bons enregistrements.
Si nous aimons une formation nous l'emmenons avec nous en tournée afin que plus de gens puissent les voir sur scène.
Nous aimons aussi partager la possibilité qui nous est offerte de promouvoir d'autres groupes.
10 Décembre 2020.
Pascal Beaumont
Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski