lundi 1 juin 2020

INTERVIEW // Hell Of A Ride // Sortie CD "Nine Of Cups".



Avec la sortie de ce nouvel album "Nine Of Cups", pouvez-vous nous raconter votre parcours , votre rencontre et comment s'est passée la formation du groupe ?
Low : Noré, Djej et moi nous connaissions déjà depuis quelques années car nos groupes partageaient un local, mais ces formations étaient sur leur fin. L’idée de travailler ensemble nous plaisait mais on avait du mal à trouver l’élan.

Et un soir dans un bar, quelque part en 2010, on a croisé le chemin d’un mec atypique. En écoutant cette tête brûlée raconter sa vie et sa vision du monde, ça nous a redonné une raison de nous battre pour nos envies.

C’est là qu’est né Hell Of A Ride. Cette rencontre nous a inspiré le personnage de John “Mad Dog” Ringsdale dont l’histoire doit beaucoup à celle de cet homme.

La vie n’est qu’une virée d’enfer, tu peux rester sur le bas-côté mais rien ne vaut la sensation grisante de se lancer dans l’inconnu.


Depuis on a sorti un EP (“Fast As Lightning” en 2013), deux albums (“Bête Noire” en 2015 et le récent “Nine Of Cups” fin 2019), fait beaucoup de scènes et de très beaux festivals (Download Festival, Montereau Confluences, La Guerre du Son, Mennecy Metal Fest…)

Comment percevez-vous votre évolution depuis le 1er EP sorti en 2013 "Fast as lightning" puis le 1er album album sorti en 2015 "Bête noire"  et ce nouvel Album "Nine Of Cups", tant au niveau travail en studio que compos ?
Low : Hell Of A Ride c’est comme une série, “Fast As Lightning” c’est l’épisode pilote, le lancement de l’aventure. C’est venu très spontanément!

On voulait raconter l’histoire de Mad Dog sur un gros son vrombissant, Noré avait les riffs, on a travaillé les structures et c’était la première fois qu’on bossait en studio avec Charles “Kallaghan” Massabo.

Un enregistrement classique mais qui posait les rails de notre aventure, un mélange entre la course poursuite et la balade pour ce qui est des tempi, entre la rage de l’instant présent et la nostalgie du passé pour les émotions et des breaks jumpy pour les riffs et l’ambiance.

Pour “Bête Noire” on voulait continuer sur cette dynamique qu’on avait créé avec Kallaghan, donc on a composé au fil du temps, entrecoupé de pas mal de concerts, avec l’envie de poursuivre le récit de John Ringsdale.

L’album reflète ce qu’on a traversé individuellement ou en tant que groupe pendant cette période et colle exactement à l’esprit Mad Dog.
Pour “Nine Of Cups”, on avait déjà beaucoup évolué scéniquement, fait énormément de rencontres et on voulait refléter ça sur l’album, que ça soit côté musical ou des textes.

La scène et la rencontre avec le public aide à ça, à dépasser le stade introspectif et voir que ça se partage avec lui. A aller à l’essentiel tout en gardant notre cap.
On a composé différemment dans une période plus restreinte, en cadrant ce qu’on voulait exprimer: quelles sonorités, quelles énergies, quelles émotions, quels messages.


Produit par Charles “Kallaghan” Massabo et enregistré entre Paris et Los Angeles, comment s'est passé cet enregistrement ?
Low :C’est le troisième disque que l’on fait avec Kallaghan, il y a une symbiose et une synergie qui opéraient déjà à partir de la production de l’album précédent.
Il y a un vrai échange, même pendant la phase d’enregistrement, où les morceaux évoluent souvent dans des directions qu’on n’avaient pas forcément envisagées au départ.

Ça créé une fraîcheur, une surprise et de l’excitation, alors on a bossé avec lui sur une vingtaine d’idées de titres, on enregistrait chez Djej les instruments au fur et à mesure quitte à refaire des prises différentes car le morceau se modelait dans une forme neuve.
Une fois que les structures et les idées rythmiques étaient figées, Thibs a fait les prises batteries chez lui dans son studio.
Ensuite il a fallu se rendre à Los Angeles chez Kallaghan pour travailler les voix et les textes avec les artistes qui ont collaboré à cet album.


L'album "Nine Of Cups" a été composé en collaboration avec Mathieu “BOOTS” DiPilla (Ze Gran Zeft), Robby Creasy (Farewell, my love) et Jared Farrell. Comment avez-vous décidé de cette collaboration, et comment s'est-elle passée ?
Low : La ligne directrice de “Nine Of Cups” est axée sur le choc des rencontres et les interactions que ça provoque, rapport à nos vies individuelles ou celle du groupe mais aussi à celle de Mad Dog comme on peut le découvrir dans l’album “Bête Noire”.

On avait donc l’idée de travailler avec d’autres artistes qui sortaient de notre “milieu” musical pour voir l’impact que ça pourrait avoir sur notre son et Kallaghan nous a proposé quelques noms d’artistes.

Ze Gran Zeft est venu très rapidement, car on les connaissait depuis des années et on est vraiment fan de leur mélange Metal / Pop / Ragga / Rap.
BOOTS, leur chanteur, a beaucoup apporté, que ça soit dans la couleur du chant comme dans l’écriture ou le phrasé.
Il a participé de près ou de loin à l’intégralité de l’album car il était sur place à Los Angeles, mais la démonstration la plus flagrante de sa contribution est le morceau “Forgive You” qui confronte nos deux styles.

Jared Farrell est un artiste plus orienté Pop / Rock / New Wave / Electro.
Il a une sensibilité très différente de BOOTS qui lui va être plutôt dans l’énergie et la chaleur, Jared est plutôt dans l’amplitude, dans l’éthéré et l'atmosphérique.
Cette faculté de pouvoir exprimer quelque chose de riche et profond tout en mettant de la mélodie nous a tout de suite convaincu qu’il allait apporter sa touche à nos idées.

Quand à Robby Creasy, c’est un excellent guitariste et musicien très orienté Rock US pur et dur qui a une culture 90’s qui ressort sur les titres auxquels il a participé.


Votre album s'appelle “NINE OF CUPS” pouvez vous nous en dire plus sur ce titre ?
Low : Il fait référence au Tarot, au Neuf de Coupes qui est la carte la plus forte du jeu car elle représente l’épanouissement personnel sous toutes ses formes mais aussi l’échec et la frustration.
On voulait résumer tous les thèmes abordés dans l’album qui font référence au libre arbitre, au destin, à la détermination et aux rapports humains tout en respectant la trame de l’histoire de Mad Dog.


Au fil des albums, on peut suivre ce personnage John "Mad Dog" Ringsdale comme un film digne d'un Robert Rodriguez. Est-il un peu votre côté Dr Jeckyll Mister Hyde ? Quelle est l'histoire de ce personnage ?  
Low : John Ringsdale c’est inspiré la personne qui nous a insufflé l’élan pour lancer cette aventure qu’est Hell Of A Ride mais aussi de beaucoup d’histoires qu’on retrouve au cinéma, dans les comics, la littérature et la mythologie.

Le personnage que l’on dépeint est une tête brûlée assoiffée de vengeance, il y a un côté très Sin City, Death Proof…

C’est un homme marqué au fer rouge par son passé qui a décidé de s’en absoudre.
Un côté Ghost Rider / Punisher, un type dont l’essence a été altérée malgré lui et qui décide de ne pas se laisser définir par ce que les autres ont fait de lui.    

C’est la quête de l’homme cherchant à dépasser sa condition.   
 

L'image et les éléments graphiques ont une place importante, on y décèle un peu votre univers et vos goûts, comment gérez-vous l'image que vous souhaitez transmettre ?
Low : Tout simplement avec nos codes et nos moyens, Djej est illustrateur BD / Animation, Noré et moi sommes graphiste / motion designer, et on aime tous l’univers fantastique / thriller. Donc on prend tous nos points communs, on réfléchit à comment retranscrire ce fantasme que ça soit par les clips, les artworks des albums ou tout autre support.
 

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos influences musicales à chacun ?
Low : Ça part des années 80, de la Motown, du Rock et du Metal des années 90 à aujourd’hui, en passant par la fusion, le Hip Hop, le Neo Metal, le punk rock, l'électro.... Essentiellement notre énergie, ce qui émane physiquement de nous reste Rock, mais émotionnellement on puise dans beaucoup de choses différentes.

Si vous deviez définir vous même "Hell Of A Ride" quelle serait votre phrase ou votre devise ?
Low : Je pense que “Never Give Up Never Surrender” ça résume le fait que quel que soit l’objectif qu’on vise, il faut tout donner pour l’atteindre.

Comment définiriez vous le style de votre musique ?
Low :Du Rock moderne sous testostérone lancé dans des montagnes russes.

Comment avez-vous vécu cette période de confinement, comment abordez-vous le déconfinement?
Low : On a pu travailler sur le lancement de notre nouveau clip “N.G.U.N.S. (Never Give Up Never Surrender)”, écrire de nouvelles compos, travailler sur du visuel.
On ne s’arrête jamais tu sais !
Le déconfinement permet de travailler plus en détail certaines choses que la distance ne permet pas, donc on va avancer surtout sur de la production et aussi sur un travail scénographique.


Le 19 septembre, vous serez au Fertois Rock In Fest Vol.2 avec quelques copains à vous, Dead Bones Bunny, BlackRain entre autres, comment se prépare la prochaine reprise des concerts ?
Low :On a une méthodologie pour répéter individuellement sur des pistes enregistrée chez Alidia, la société de notre ingé son Alexandre Bardé, donc c’est du travail continu. Ensuite comme je disais, on prépare la scéno en échangeant sur des mises en lumière puisque Thibs, en plus d’être batteur est réalisateur lumière de spectacles !

On travaille aussi à de nouvelles dates pour 2021, suivez-nous sur Facebook pour être tenus au courant ;)

Mais en dehors de ça, on commence à avoir un set avec le nouvel album bien rôdé et qui a beaucoup plus lors des dates pré-confinement.
Donc on est plus qu’impatient de défendre “Nine of Cups” sur scène !



Pour finir, si vous ne deviez conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Votre sélection et pourquoi ?
Low : Un disque : “The Fragile” de Nine Inch Nails parce que premièrement c’est un double album! Et parce qu’il est tellement riche et varié que je ne pourrais pas m’en lasser.

Un film : “Fight Club” de David Fincher, mais je ne pourrais pas t’en parler, parce que la première règle du Fight Club…

Le 3ème choix ; ma compagne, parce que si je ne devais que conserver ces 3 choix et par exemple partir dans la navette SpaceX pour Mars, je serais bien content qu’elle soit du voyage pour qu’on écoute cet album et regarder ce film.


Un grand Merci à Hell of a Ride et tout particulièrement à Low pour avoir pris le temps de répondre à nos questions ! A bientôt sur les routes...




Hell Of A Ride
Album : "Nine Of Cups"

Date de Sortie : 23 Septembre 2019
Genre : French Metal
https://www.facebook.com/HOAR.official/


Th Cattier