BLIND CHANNEL le groupe Finlandais originaire de Oulu vit un rêve éveillé. Si le combo était très connu dans son pays et y rencontrait un succès mérité, il demeurait relativement discret dans le reste de l'Europe et notamment en France. Tout a basculé le soir du 22 mai 2021 à Rotterdam aux Pays Bas ou le gang à participé à la finale de l'Eurovision pour arriver en 6 eme position le gros lot étant remporté par les Italiens de MANESKIN. Il semblerait que les Finlandais soit doué dans cet exercice ,LORDI ayant remporté la finale en 2006 ce qui à l'époque avait surpris et quelque part décontenancé de nombreux téléspectateurs et provoqué des réactions dithyrambiques de la part de certains médias mainstream. Heureusement de l'eau à coulé sous les ponts et BLIND CHANNEL grâce à son morceau Dark Side a prouvé qu'il fallait compter aussi sur le Métal Finlandais dans ce type de compétition une aubaine pour faire découvrir au monde un genre boycotté par les grands médias. Se définissant comme une formation de Violent Pop titre de son dernier opus, BLIND CHANNEL à vu son morceau passé de 550 000 écoute à 20 Millions sur Spotify se classant même n°5 des écoutes dans le monde et numéro 1 en Finlande, le nombre de vue sur You Tube explosant littéralement. Un véritable exploit qui leur à permis de signer dans la foulée avec Century Media / Sony Music et de passer du statut underground à celui de tête d'affiche. Pour découvrir cet ovni qui semble débarquer de nulle part votre serviteur à soumis à la question le sympathique chanteur Niko Moilanen encore ébloui par tout ce qui leur arrive malgré une longue expérience le gang ayant fait ses premières armes en 2014. Un entretien qui nous permet de découvrir un peu plus BLIND CHANNEL et son parcours hors norme. Magnéto Niko c'est à toi.
Quel souvenirs gardes tu de votre concert au Dark River Festival le 13 Aout 2020 ?
Niko. C’était un show spécial car Alex venait de rejoindre le groupe. En fait après ce show il a rejoint le groupe. Avant ce show Alex était dans sa période d’essai en chantant avec nous pendant deux semaines. Nous étions chez nous dans notre ville natale qui s’appelle Oulu. C’était vraiment un concert particulier car nous étions tous les cinq ensembles. Nous avons travaillé collectivement depuis sept ans et Alex est venu renforcer le groupe. A la fin du spectacle il était heureux de faire partie de l’aventure et nous lui avons souhaité la bienvenue. Nous avons vu notre agent du concert, nous ne savions pas que cela allait être notre dernier concert avant longtemps. C’est ce qui l’a rendu si différent. C’était un show superbe et nous avons apprécié.
Le 30 mai 2020 vous avez donné un show acoustique virtuel le Staying Alive 45 Special Show comment as-tu vécu ce concert sans public ?
Niko. A première vue cela parait bizarre mais nous avons toujours aimé expérimenter des choses, faire des nouvelles versions de nos titres. Quand nous avons eu la chance de le faire, nous nous sommes rendu compte qu’on pouvait le rendre amusant, en faisant ce show acoustique. Nous avons rajouté des sons électroniques pour imaginer les chansons pour le set. C’était amusant de le faire. Bien évidement il manquait la partie interactive c’est à dire notre public, nos fans. Ce n’est pas la même chose de les voir via la caméra. En tout cas j’ai aimé les versions que nous avons faites.
Est-ce que c'est un challenge d'adapter des versions électriques en chansons acoustiques ?
Niko. Je ne pense pas que de jouer des chansons acoustiques fut un problème. La plupart de nos démos sont jouées au piano et au chant. Et les guitares se mettent en action pour trouver la meilleure mélodie. C’est comme cela que les chansons naissent. Avec l’acoustique cela ne pose pas de problèmes pour les guitaristes, mais nous ne voulions pas seulement jouer un show acoustique, nous voulions apporter quelque chose de nouveau à ces titres. Faire quelque chose de sympa et d’unique comme ajouter des sons électroniques. Auparavant nous ne l’aurions pas écouté. C’était un peu un challenge. Nous aimons aussi les défis, et surtout les défis musicaux. C’est ce qui fait la force de la créativité.
Est ce que tu as eu l’occasion de jouer à Paris ?
Niko. Non. Nous n’avons jamais joué en France. Nous avons fait beaucoup de tournées européennes mais nous n’avons jamais été en France. J’espère que nous aurons l’occasion de visiter la France. Nous viendrons dès que possible et c’est une promesse.
Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?
Niko. Sur scène c’est là que le groupe se sent vivre. Etre sur scène c’est la raison pour laquelle nous faisons ce métier. Nous souhaitons remplir les grands stades. C’est le défi pour nous tous. En écrivant et réalisant de meilleures chansons. La composition des chansons et faire les shows sont les choses les plus importantes. Cela a toujours été le cas et c’est ce que nous aimons faire. Sur scène, on est super énergique voir explosif. Nous aimons le sentiment de danger. C’est ce que nous aimons dans la musique et les spectacles rock. Et aussi dans le domaine artistique. C’est comme le public il ne sait jamais à quoi s’attendre. Nous voulons surprendre tout le monde et pas uniquement les groupes qui jouent sur scène. Nous sommes un groupe qui tient à son public et à ses fans. Nous voulons que le public ait une réaction hors norme sur ce qu’il vient de voir. Regarder quelque chose d’inattendu. Parfois on se surprend soi même car il y a eu des périodes ou le guitariste Jonas avait les cheveux en feu et hurlait, jouait et faisait des trucs fous. C’est ce qui fait un show spécial. Nous voulons toujours nous mettre en danger pour surprendre l’audience et nous-mêmes.
En Janvier et Février 2020 vous avez ouvert pour AMARANTHE quels souvenirs gardes tu de cette tournée ?
Niko. Nous avons fait beaucoup de shows avec eux. Ce sont de très bons amis. C’est toujours un plaisir de jouer avec eux pour l’ouverture et leurs fans sont impressionnants. C’était vraiment super. Ils ont fait la tournée en janvier et celle-ci s’est terminée en février. Pendant cette tournée et durant cette période nous avons donné des concerts en têtes d’affiche en Allemagne. Nous étions sceptiques si le public allait nous suivre. Lors de la première tournée il y avait des milliers de personnes. Cela nous a complètement rassurés. C’était amusant car il y avait des spectacles où nous supportions AMARANTHE, et d’autres c’était nos shows avec nos propres fans.
Après votre prestation de l’Eurovision, est ce que vous pensez pouvoir désormais tourner en tête d’affiche ?
Niko. Oui. C’est devenu la folie en Finlande. Nous sommes des têtes d’affiche partout. Rires. C’est super cool. Ce n’est pas pour me vanter, mais je crois que nous sommes le plus gros groupe de tête d’affiche en Finlande. Dans ce milieu il y a toujours des hauts et des bas mais cet été nous sommes les premiers et les plus demandés. Il y a des festivals qui arrivent et nous commençons dans deux semaines. Je croise les doigts et j’espère que le corona virus ne va pas finir par tout gâcher. Rires. Mais comme nous sommes impatients d’interagir avec nos fans, nous attendons vraiment ce moment.Ca va être formidable.
Comment êtes vous arrivé à participer à l’eurovision ? Etait ce quelque chose que vous vouliez faire ?
Niko. Non. Nous n’avons jamais été des fans de l’Eurovision. On savait que cela allait se passer. Nous connaissions des chansons des années précédentes. La dernière fois qu’on a regardé c’était il y a dix ans quand Lordi a remporté la compétition pour la Finlande. Nous ne faisions pas trop attention à ce genre d’événement. Cela n’a jamais été notre rêve d’être à l’Eurovision. Nous avons travaillé très dur pendant sept ans et nous avons préparé ce moment. Nous avons sorti notre troisième album qui a nécessité deux ans de travail et nous avons de grandes choses qui arrivent comme des tournées européennes et des festivals. Tout a été annulé et tout a été volé devant nos yeux. Nous étions écœurés et on savait qu’on ne pouvait rester là sans rien faire et attendre. Si tu attends rien ne va se passer. Tu dois penser en dehors du cadre pour continuer à exister et faire prospérer ta carrière dans des situations impossibles. C’est ce que pense notre guitariste Jonas qui a dit que nous devions faire l’Eurovision. La plupart d’entre nous étaient réfractaires à cette idée. Non on ne va pas le faire. Rires. Jamais de la vie. Après on s’est mis à réfléchir sur cette idée, et on voulait faire quelque chose que les artistes n’avaient jamais fait. C’est comme cela qu’est venue l’idée de la vidéo.
As-tu une explication sur le succès des groupes de Metal finlandais à l’Eurovision ?
Niko. J’ai fais des recherches sur le net et en Finlande c’est le pays où il y a le plus de groupe de hard mélodique. Le rock est dans notre ADN parce qu’en Finlande il fait froid et c’est très sombre. Pas toujours car en ce moment il fait très chaud et j’ai de la sueur sur tout le visage. C’est l’ADN des finlandais le rock c’est pour cette raison que nous avons des grands groupes mélodiques. C’était super d’aller à l’Eurovision en tant que groupe de rock/metal avec le drapeau Finlandais. Pendant des années on demandait à la Finlande d’envoyer des groupes de metal.
L’Eurovision a eu lieu le 22 mai 2020 à Rotterdam, le show a été retransmis dans le monde entier , Comment as-tu vécu cette expérience ?
Niko. Oui c’était une grande expérience. C’est la plus grande chose que nous ayons faites jusqu’à
maintenant. Nous avons tellement appris de choses qui n’ont pas de prix et que tu ne peux apprendre à l’école. Nous avons grandi en tant que groupe la sélection et la finale de l’Eurovision. Tu apprends beaucoup et tu es sous pression tout le temps. Tu ne dors pas beaucoup, tu ne manges pas beaucoup, c’était assez inattendu. Tu dors quelques heures quand tu as le temps et tu manges une fois par jour. C’est assez stressant et tu es toujours sous pression et tu dois te focaliser sur ton seul show. Le show c’est tout ce qui compte. C’est fantastique. Je recommande les shows comme l’Eurovision pour les groupes qui ont fait beaucoup de tournées, et qui font cela depuis longtemps et veulent encore faire un tour d’honneur. C’est une solide expérience. Tout le process me revient en mémoire, mais c’est grandiose. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, comme je l’ai dit nous n’étions pas fans. Maintenant que tout est fini je peux dire que c’est un sacré show plutôt cool ! Rires. Nous nous sommes réellement amusés.
Pourquoi avoir choisi le titre « Dark Side » pour participer à ce concours ?
Niko. « Dark Side » a été écrit bien avant l’Eurovision. Nous avons crée ce titre en 2020 ou tout était annulé pour les concerts. Nous étions dégoutés, nous voulions jouer et chanter et nous comprenions que tout le monde devait être dans le même cas que nous. C’est par ce constat que la chanson est partie, quand la vie devient merdique. Les choses ne vont pas comme elles le devraient. Tu ne veux pas entendre des chansons sur l’amour et le bonheur. Tu veux une chanson qui te permet d’hurler et de mettre tes doigts levés avec tous les gens qui ressentent la même chose. Nous avions besoin d’une chanson comme celle-ci pour nous retrouver. C’est pour cette raison qu’on la choisie. Quand Jonas a proposé l’Eurovision nous savions que nous irions avec la chanson « Dark Side ». Et c’est comme ça que nous sommes connectés avec le public. Il y a une connexion avec la musique à l’Eurovision, qui habilité et donne un sens d’unicité quand tu es entouré de millions de gens. Tout le monde lève les mains en l’air et crie. Je sais que le titre est plutôt sombre ainsi que les paroles. Le message est l’unité, faisons le ensemble. Ce n’est pas spécifique à un problème. Tout ce que tu peux ressentir à un moment donné qui te rend faible et vulnérable. Crie, rejoins BLIND CHANNEL et lèves les mains en l’air. Faisons la fête ! C’est le sujet de « Dark Side ».
19 Juin 2021.
Pascal Beaumont
Pascal Beaumont / Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)