dimanche 13 février 2022

EXISTANCE (Julian Izard Chanteur) // Interview // Vous avez dit Rock’n Roll... Octobre 2021.

 

EXISTANCE est un combo qui nous vient tout droit de l'Oise et qui a fait ses premières armes sur la scène Française en 2008. Formé par Julian Izard (chant/guitare), le fils du regretté Didier Izard chanteur du mythique combo H BOMB, le gang pratique un pur Heavy Metal de tradition fortement influencé par les années 80. En 2012 parait un premier album sur le label Allemand High Roller Records pour donner suite à leur démo parue en 2010. Il faudra attendre 2014 pour que nos amis sortent leur véritable tout premier méfait Steel Alive qui sera masterisé à Los Angeles par Maor Appelbaum (Halford, Dokken, Yngwie Malmsteen). Une pépite qui leur permettra de se faire remarquer et d'ouvrir pour Adrian Vandenberg ou encore Joe Lynn Turner pour n’en citer que quelques-uns. Ils enchainent deux ans plus tard avec Breaking The Rock qui leur permettra en 2018 de partir en tournée Européenne au côté de PRIMAL FEAR et RIOT et de se faire connaitre sur la scène Européenne.2021 marque leur retour sur le devant de la scène avec leur troisième album l'excellent Wolf Attack qui devrait faire des émules à travers tout l'hexagone au regard de la qualité de cette nouvelle galette impressionnante. Wolf Attack s'avère être la révélation Heavy de cette fin d'année une vraie bonne surprise qui impose le gang des loups comme une des valeurs sur de l’hexagone. Enregistré de main de maître par François Merle ( le guitariste de Manigance) au Rock Stone Studio et masterisé par Jacob Hansen (Amaranthe, Volbeat, Pretty Maids, Epica, Delain, Evergrey) le combo nous délivre un Heavy Metal racé et de grande classe de par la qualité et la puissance de ses morceaux. Il suffit d'écouter "Highgate Vampire" ou encore "Power Of The Gods" pour s'en convaincre. Julian Izard s'avère être une des grandes révélations vocales de la scène française soutenu par Antoine Poiret (Guitares) qui fait des prouesses tout au long de ces 11 titres. Mention particulière à la reprise de "Gwendoline" paru sur l'unique album et phénoménal Attaque de H BOMB en 1984 et à la magnifique Power Ballade "Tears Of Fire" hommage à Didier Izard ou Julian délivre une prestation très émouvante tout en finesse : frissons garantis. Si vous aimez le Heavy Metal pur et sincère doté de superbes mélodies Wolf Attack est pour vous. Pour en savoir un peu plus sur le parcours d'EXISTANCE et la conception de cette troisième galette nous avons soumis au grill Julian Izard pour une longue interview découverte, un voyage au cœur du Heavy Metal ! Un entretien sympathique, passionné, marqué par l'émotion et la sincérité. Vous avez dit Rock’n Roll ! Magnéto Julian c'est à toi !



Vous venez de donner deux concerts un le 18 Septembre à Bouliac et l’autre le 28 Aout dernier au Festival Rock Plein Air à Béthancourt en Vaux quels souvenirs gardes-tu de ces deux dates après de long mois d’absence ?

Julian Izard. Déjà on avait tellement envie de revenir sur scène, cela faisait 1 an et demi que l’on n’avait pas joué. Notre dernier concert remontait à Février 2020 à Hambourg, on était vraiment motivé. On avait aussi un peu d’appréhension. On se demandait si on allait retrouver tout a été balayé en 1h30, ver nos sensations sur scène, vas-t-on être vraiment être dedans, est ce que cela va nous plaire comme avant, est ce que les gens ne vont pas être déçu, est ce qu’on n’a pas perdu ? On se posait pas mal de questions. Tout a été oublié en 1h30, les gens étaient là, on a eu un super accueil que ce soit à Bordeaux ou à Béthancourt. Tout était reparti comme avant et on était encore plus motivé, c’était bien.

Comment avez-vous élaboré la set list pour ces concerts avez-vous interpréter des nouveaux morceaux ?

Julian Izard. On a essayé de jour des titres que l’on n’avait pas souvent voir jamais proposé en live. On a fait « All is On Fire » qui est issus de notre opus Breaking The Rock, on ne l’avais jamais joué, on a aussi essayé de faire des arrangements sur d’autres chansons qu’on jouait déjà avant pour proposer des choses différentes aux gens. On a aussi joué « Power Of The Gods » qui figure sur Wolf Attack, le nouvel album qui sortira le 30 10 2021.

Le 25 Juin2022 vous allez jouer pour la première fois au Hellfest à Clisson quel est ton état d’esprit par rapport à cette date importante ?

Julian Izard. Oui c’est un évènement très important pour la formation, c’est un rêve de gosse qui se réalise pour tous les musiciens. Ce sont des années de travail qui aboutissent et qui sont enfin récompensé. Pour nous c’est un honneur de pouvoir se produire sur la main stage du Hellfest, c’est une récompense. On est hyper motivé. On n’y va pas avec de l’appréhension, on y va vraiment pour se faire plaisir et aussi faire plaisir aux gens et réaliser notre rêve.

Avez-vous envie de proposer quelque chose de spécial pour ce show exceptionnel ?


Julian Izard.  La set list devrait être différente. On veut aussi essayer de marquer un peu les esprits, on est en train de réfléchir sur des idées pour le faire. Je veux dire scéniquement, en dehors de la musique, on préfère ne rien dire pour l’instant, on veut voir si on arrive à les mettre en œuvre. On joue à 10h30 le matin. Je ne suis pas certain de l’avoir déjà fait. Il y a des potes qui m’ont dit de faire une nuit blanche et d’enchainer après ! Rires. On va faire en sorte que ça envoie.

Qu’essayez-vous de transmettre lorsque vous êtes sur scène ?

Julian Izard. Le bonheur que nous on prend sur scène tout simplement. O veut que les gens prennent du plaisir à travers nous. Ils voient quatre mecs sur scène qui sont là et qui se déchaine, qui prennent du plaisir, en nous voyant le public va aussi le ressentir. On veut vivre nos morceaux, on est là et on se fait plaisir, tu ne nous verras jamais ne pas bouger sur scène, c’est une musique énergique.

Comment avez-vous abordé cette fois ci le processus de composition de ce nouvel opus ?

Julian Izard. Pour tout te dire l’album était déjà terminé fin 2019. Mais la pandémie est arrivée et pour nous il n’était pas faisable de sortir un album en étant confiné sans pouvoir le défendre et jouer. On est un petit groupe on ne peut pas se permettre cela, on est obligé de le défendre derrière. On a dû attendre, c’était frustrant, on a dû décaler une première fois, attendre puis redécaler c’était dur. C’est pour ça que l’on a fait aussi en parallèle une série de reprises qu’on a intitulé Legends Never Die. On rendait hommage à nos idoles, ceux avec qui on a grandi, les formations que l’on a écoutées. Cela nous a permis de nous remotiver, de rester tous soudés, d’être en contact avec les gens, notre public via les réseaux sociaux, c’était important. Ça bien plus et du coup cela nous a permis de patienter et de pouvoir sortir cet opus le 29 Octobre 2021 au moins on pourra donner des concerts et on espère que la pandémie est derrière nous.

Quel est ton état d’esprit juste avant la sortie de Wolf Attack ?

Julian Izard. On ne réalise pas vraiment. Lorsque nous nous sommes réuni notre guitariste nous a dit que le cd sortait demain. (Ndr : nous sommes le 28 Octobre) … On s’en rend compte mais cela fait bizarre depuis le temps qu’on attend. On est motivé, pressé, on a pas mal de retour de ceux qui ont fait des précommandes et qui ont déjà pu l’écouter, il y a de bons retours au niveau de chroniques, ce n’est que du bonheur et ça fait vraiment plaisir.

Vous avez décidé de faire appel à François Merle pour le produire (Ndr : guitariste de Manigance) qu’est ce qui a motivé ce choix ?

Julian Izard. A la base c’est né d’une rencontre, c’est lui qui est venu à nous. Lorsque la démarche est dans ce sens c’est encore mieux, ça ne peut être que positif pour la formation. On avait joué dans un Festival au Fertois Rock In Fest le 16 Septembre 2017 et Manigance était sur l’affiche. Moi en tant que fan de Manigance, je suis allé voir François et Didier à l’époque. Je me suis présenté en tant que Julian d’Existance, je leur ai dit que j’étais fan de ce qu’il faisait et que je les écoutais depuis que j’étais petit. Et ça s’est arrêté là. François le soir même nous a vu sur scène et par la suite nous a recontacté alors que nous étions en tournée avec Primal Fear et Riot. On a fait une date à Bilbao et il nous demandé s’il pouvait venir nous voir pour nous parler. C’est là qu’il a proposé de nous produire et d’aller enregistrer chez lui dans son studio qui est basé dans le sud de la France à coté de Pau. On n’a pas tout de suite répondu positivement, c’est ce que j’ai aimé. Pour nous c’était vraiment important d’avoir un bon son. Du coup je lui ai demandé si on pouvait venir le voir pour faire un essai, une démo sur 2 ou 3 morceaux. Il était d’accord, on a fait ça début 2019. On a enregistré deux titres, on a été agréablement surpris par le son et aussi de la démarche qu’il avait, des idées d’arrangements qu’il nous a proposé. On a donc enregistré chez lui l’opus au printemps et en début d’été. J’ai un peu de mal avec les dates. Rires.

Justement avant de rentrer en studio aviez-vous envie d’un son bien précis ?


Julian Izard.  Il nous demandé qu’on lui ramène des idées de son que l’on appréciait, soit un son d’album en général ou celui d’un instrument en particulier. On a fait cette recherche en amont lors de la première démarche, on a pris le temps de trouver le son que l’on voulait. On pouvait passer une journée ou plus pour trouver le bon son de guitare en l’essayant sur plusieurs amplis, il est très équipé, idem pour la batterie et la basse. On a enregistré vite fait ensemble et écouter pour voir comment ça rendait au niveau du son. Cette démarche a été top, ça nous a permis de partir sur des bonnes bases.

En tant que chanteur as-tu été confronté à certains défis lors de l’enregistrement de cet opus ?

Julian Izard. Sur Wolf Attack j’ai essayé de montrer le panel vocal dont je dispose. Pour « Highgate Vampire » ou je fais tout un couplet en voix aigu je ne l’avais jamais fait avant ; C’est en travaillant sur des chansons différentes que je me suis dit que ce serais bien de composer un titre comme ça qui pourrait bien claquer. Au niveau de l’idée c’est venu comme ça. Ce qui a été aussi pas compliqué mais plutôt une épreuve pour moi c’est de chanter sur la reprise de « Gwendoline » le fait de chanter en Français. Ce n'est pas une mission facile en Français au niveau des syllabes, bien placer tes mots pour que l’on comprenne correctement ce que tu dis, je n’ai pas été habitué à ça. Finalement c’était un bon exercice.

Chanter en Anglais c’était une évidence pour vous !

Julian Izard. Oui on ne s’est même pas posé la question du chant en Français, c’est venu naturellement. La plupart des formations que j’écoutais sont Anglophones, j’apprenais la guitare avec un chant en Anglais.

Vous avez confié le mastering à Jacob Hansen qui réside au Danemark est une opportunité ou une envie de collaborer précisément avec lui ?

Julian Izard. Pour le mastering on voulait que ce soit fait par quelqu’un d’extérieur et c’est avec lui qu’on voulait travailler. On ne savait pas s’il allait être disponible mais ça s’est fait très simplement, on l’a contacté par e-mail et il nous a répondu. Il a été très pro, il nous a proposé plusieurs styles de mastering pour que l’on choisisse celui que l’on voulait. Il a été vraiment top. Je comprends pourquoi c’est un mec si important. On a pris une claque quand on a enregistré, idem pour le mixe et une fois encore au mastering. C’est François qui a fait le mixe, il est patient, on est des sacrés moustachus c’est-à-dire des mecs un peu casse couille sur les bords et il a été vraiment patient avec nous. On voulait un son plus moderne avec un kick, des guitares qui bastonnent, une bonne basse qui ressorte qui ne soit pas noyé dans le mixe, c’est important pour nous que l’on entende bien Julien aussi.Ca sonne bien d’avoir des morceaux Heavy avec un son moderne, c’est ce que l’on voulait.

Vous avez choisi comme premier single « Power Of The Gods » c’était une évidence pour vous ou le choix a été plus compliqué ?

Julian Izard.  Au départ nous on penchait plus pour « Highgate Vampire » comme premier extrait de l’opus, faire une vidéo et taper fort direct ; Ensuite avec les conseils que l’on a eu à côté que ce soit notre attaché de presse ou François on s’est dit qu’on allait mettre en place une lyric vidéo avant l’été pour commencer et taper fort en Septembre en sortant« Highgate Vampire ». « Power Of The Gods »se prêtait bien à la lyric vidéo par rapport au thème qu’elle aborde, on l’a illustré avec des images sur la nature, la terre et son état, ça passe bien. On a aussi été surpris par le son rendu au niveau de ce titre, le riff de guitare quand il rentre, le break de batterie à chaque fois on prenait une claque.

Vous aborder à travers cette chanson le thème de l’environnement, c’est quelque chose qui vous tient à cœur ?

Julian Izard. Oui même si c’est à notre échelle, on ne va pas changer les choses malheureusement mais on aurait aimé pouvoir le faire. C’est un coup de gueule, on a une planète avec cette nature qui est magnifique, la flore et one ne la respecte pas. C’est une colère que l’on exprime. On est heureux de vivre sur cette terre, il faut aussi la respecter.

Tus écris tous les textes ?


Julian Izard. Pratiquement mais pour certains ce n’est pas moi. C’est surtout au niveau des thèmes, c’est plus simple que ça soit moi. En général je trouve le sujet à travers ce que dégage le titre. Lorsque je chante c’est important que l’effet que me procure la musique corresponde au thème que je suis en train de chanter. Je ne vais pas chanter des paroles gaies sur une musique hyper triste. Sinon cette fois ci Gery a écrit les paroles de « Preacher Of Insanity » et Antoine celle de « Deathbringer ».

Comment choisi tu les thèmes des morceaux, fais-tu un travail de recherche en amont ?

Julian Izard. En fait les idées au niveau des textes sont en rapport avec ma vie au quotidien. Je trouve un thème sans vraiment y penser, ça a été le cas pour « Highgate Vampire », je suis tombé sur cette idée le vampire qui hantait les quartiers de Londres dans les années 60. Pour une fois l’idée est arrivée avant la musique. D’habitude on a la ligne de chant qui est en yahourt et ensuite je trouve le thème qui correspond. Souvent je suis plus orienté sur des faits divers ou des sujets historiques, des réflexions sur la vie en général comme pour Rock’N Roll.

C’est un texte important pour toi !

Julian Izard. L’idée et on pense tous cela dans le combo, c’est qu’on a besoin de la musique dans notre vie, le Rock’n’Roll c’est un état d’esprit. C’est se lever le matin en pensant musique idem le soir lorsque l’on se couche. Lorsque l’on n’est pas bien, la musique est là pour nous épauler. Les meilleurs moments c’est dans la musique qu’on les obtient. C’est Rock’n’Roll de partir en tournée, de faire 28 dates sur un mois et de n’être jamais dans le même pays. Tu changes de pays, de villes, c’est Rock’n’Roll de ne plus savoir quel jour tu es dans la semaine, tu joues que ce soit un lundi, mercredi ou dimanche. C’est tout ça, c’est une réflexion que l’on a eue, on a besoin de faire de la musique pour être bien dans notre peau, dans notre vie.

Du 28 Septembre au 27 Octobre 2018 vous avez ouvert pour Primal Fear Riot sur Leur tournée Européenne j’imagine que cela a été un grand moment pour vous ! ?

Julian Izard. C’est un rêve qui devenait réalité notre objectif était de ne pas passer à un autre album sans avoir fait une tournée. On a réussi à le faire. Pour l’anecdote lors de la première date lorsqu’on est arrivé à la salle à Manheim, on est tombé sur Matt Sinner, on a fait connaissance, il voyait qu’on allait dormir pendant 30 jours dans un petit camion, il nous a dit : c’est simple vous débuter aujourd’hui si dans trente jours vous êtes encore ensemble, c’est que vous allez pouvoir aller loin, ça va être du sport ! On s’est regardé et on s’est dit on verra en espérant que ça allait le faire. Finalement ça s’est super bien passé, il n’y a jamais eu de tension entre nous, il y a eu des moments de fatigue des uns et des autres mais ça c’est complètement normal. Ça nous a unis encore plus et après avec les autres formations c’est pareil, plus les dates avançaient plus on commençait à être proche avec les autres.

En 2014 vous avez ouvert pour Vandenberg’s Moonkings à Bilzen en Belgique j’imagine que pour un fan de Whitesnake cela représentait beaucoup ?

Julian Izard. C’est un super bon souvenir. Déjà la salle était magnifique, un superbe lieu et la rencontre magique. Je suis grand mais lui l’es encore plus, je le regardais du bas vers le haut ! Rires. L’agent qu’on a là-bas lui a dit il est allé le voir direct et lui a expliqué que j’avais une guitare signature Vandenberg signature et qu’on ouvrait pour lui. Du coup il a trouvé ça cool et il est venu nous voir, on a parlé de la guitare. Ensuite lors du concert j’ai eu un cadeau ce n’est pas lui qui me l’a fait directement mais un agent qui le connait bien, il a dû la prendre chez lui, c’est une guitare la même que l’autre mais en rose. C’est un très bon souvenir.

Vous venez de sortir un nouveau single « Tears Of Fire » accompagné d’un clip magnifique tourné dans une église comment est née ce morceau ?

Julian Izard. Ça s’est fait après le décès de mon père. C’est ça aussi que je voulais dire sur la musique. Ça a été vraiment thérapeutique pour moi dans le sens ou ce titre je l’ai écrit chez moi quand je n’allais pas bien, j’étais tout seul, pas bien ; Et j’ai composé cette chanson et c’est ce qui m’a permis de dégager toute la colère, la tristesse que je pouvais ressentir. C’est grâce à ce morceau que j’ai pu dégager ça et ensuite je me suis senti mieux. C’est le titre dont je suis le plus fier, c’est une chanson personnelle, j’y ai vraiment mis une partie de moi.

On le ressent très fortement émotionnellement notamment au niveau de ton interprétation vocale !

Julian Izard. La vie n’est pas simple pour tout le monde., il y a plein d’autres gens qui ont vécu des choses dures dans leur vie sans doute plus dure que moi. Mais si tu veux mon père partageait tout avec nous. En dehors de la relation père fils, au niveau du groupe c’était notre manager, notre cuisinier, tout ce que tu veux. La vie est dure, le jour où on a appris que nous allions partir en tournée avec Primal Fear et Riot, c’était en février je pense et mon père était en phase terminale du cancer qu’il avait et malgré tout il continuait à y croire et à me dire : « Ne t’inquiète pas juju, je serais la pour la tournée ». Tu voyais qu’il se donnait à fond, qu’il ne lâchait rien pour être là jusqu’au bout. Et en parallèle de ça tu avais les docteurs qui nous disais, non Monsieur n’y croyez pas votre père ne sera pas là pour votre tournée, il va partir bientôt. D’entendre ça ….. C’est dur de prendre ça en pleine gueule, tu ne veux pas le montrer, tu veux rester fort pour lui et continuer à y croire. Comme lui. Jusqu’à la fin il donnait encore des idées de morceaux, de ligne de chant sur des titres que j’avais composé, des trucs comme ça. Tout ça pour dire que des fois la vie n’est pas juste, il est parti jeune. Je ne me sentais pas bien et il fallait que j’exprime ce que je ressentais « Tears Of Fire » c’est ça.

Wolf Attack se termine par une reprise de « Gwendoline » de H Bomb en hommage à ton père, est ce que c’était évident pour toi de reprendre ce classique du Metal Français ?

Julian Izard. Il y a plusieurs morceaux que j’apprécie de H Bomb même sur le premier maxi 45, j’adore « Dans Les Griffes d’Attila » (Ndr : Coup De Metal 1983). « Gwendoline » (Ndr : Extrait de l’unique album de H Bomb Attaque sortie en 1984) c’est celui qu’on devait faire parce que c’était le morceau dont mon père était le plus fier, il l’avait écrit en grande partie, il avait donné la ligne de chant, tout, c’était normal que l’on reprenne ce titre-là. En plus avant de l’enregistrer sur album, on l’avait joué deux fois en concert. Une fois au petit Bain à Paris (Ndr : le 10/10/2018) lors de la tournée et une fois à Vouziers (Ndr : le 26/10/2019 Festival Vouziers) et puis aussi parce que les gens voulaient qu’on rende cet hommage et qu’on joue ce morceau là et puis pour nous aussi c’était important. On les a joués en concert mais maintenant je pense qu’on ne le fera plus parce qu’émotionnellement c’est dur pour moi et parce qu’on veut avancer avec Existance sans forcément toujours rapporter H Bomb à ça.



Tu as l’impression d’avoir vécu une forme de libération par rapport à tout ce que tu as vécu en quelque sorte avec cette reprise de H Bomb !


Julian Izard. La boucle est bouclée comme on dit ! Et on peut passer à autre chose forcément on ne l’oubliera jamais, il sera toujours là au-dessus de ma tête. A chaque concert il était dans le public. Quand on jouait je le cherchais du regard et il n’était jamais au même endroit dans la fosse. Quand je voyais ses yeux qui pétillait, je savais que l’on faisait du bon travail. Maintenant je le verrais plus devant moi mais je sais qu’il sera au-dessus, qu’il nous surveillera. Il pourra me mettre des claques dans la gueule.

Il y a aussi ce superbe clip tourné dans une église très symbolique et très puissant émotionnellement !

Julian Izard. C’était lié au morceau, c’est ce que je voulais à la base. Normalement il sortira en Novembre. Oui pour moi c’était important que les images illustrent bien mon ressenti et ce que je voulais que ça dégage. Du coup je voulais que ce soit dans une église, je voulais qu’il y ait un piano. On me disait Julian tu es gentil mais tu as d’autres idées comme ça ! Rires. Je me suis dit que c’était faisable. On a réussi à avoir un piano grâce à Olivier un ami très proche de mon père et de moi, il a réussi à trouver ça. L’église on a réussi grâce au Père Bertrand Monnier qui est un curé exceptionnel qui est malheureusement en avance sur son temps, je dis malheureusement parce que je pense que c’est plus les autres qui sont en retard sur leur temps. Lui il vit plus dans son temps. Il n’y a pas eu de problème avec lui. Au départ on en a cherché des églises, c’est très compliqué de trouver une église vers chez moi. Je suis tombé sur un prêtre qui était réfractaire pour tout. Dès que je proposais quelque chose il disait oui puis il revenait me voir en me disant que ce n’était pas possible ; Du coup avec Bertrand ça s’est vraiment bien passé, il a compris le message que je voulais donner, il a compris tout ça et je tiens à le remercier vraiment. C’est un fan de Metal, de Iron Maiden, Powerwolf, c’est un passionné.

Wolf Attack je suppose aussi que c’est un symbole.

Julian Izard. Oui il y a une idée derrière. Le premier titre démo qui figure sur la première démo du groupe c’est Son Of The Wolf et en fait c’est pareil c’est un parallèle avec mon père. Au début lorsque je commençais la musique les fans de mon père et de H Bomb de l’époque voulait savoir ce que donnait la musique de son fils. Même si c’étaient les débuts il y avait déjà qui attendaient de voir ce que ça donnait. Du coup l’histoire parle de ça, du fils du loup, mon père son surnom c’était le loup hargneux dans H Bomb, donc c’était le fils du loup. Wolf Attack c’est montrer aujourd’hui que le loup il a grandi, il a pris de l’expérience de la maturité et aujourd’hui il est là, il doit se démerder tout seul, il a une griffe, le griffe de Still Alive c’est pour montrer qu’il a quand même pris quelques coups dans la gueule, dans la vie mais il est là et il veut faire son chemin.

Quand tu as débuté as-tu ressenti de la pression en sachant que tu allais aussi attirer les fans de H Bomb et de ton père ? !

Julian Izard. Oui au départ j’avais une pression. Mais d’u certain coté je suis content de l’avoir eu cette pression, c’est ce qui m’a fait travailler plus. J’ai pris des cours de chant car au départ on cherchait un chanteur, je ne faisais que de la guitare. Avec mon père on ne trouvait pas, je chantais comme ça tranquille et il m’a dit : « vas y chante, donne-toi les moyens ». Et du coup avec lui j’ai pris des cours, on a bossé dur ensemble, je bosse encore ce n'est pas encore gagné mais pour que ça marche lorsque je fais un truc je veux que ça sorte bien ; Oui peut être que j’avais un peu de pression au départ. Mais dès le début les gens ont été quand même très enthousiastes et surtout super sympa avec moi. On a vraiment eu des bons retours dès le début c’est ce qui m’a permis c’est ce qui m’a donné la force et l’envie de continuer.

Quel regard portes tu sur les 15 années passé au sein d’Existance ?

Julian Izard. C’est un long parcours, on a eu pas mal de souci de line up. C’est compliqué de trouver les bonnes personnes qui vont dans la bonne direction que tu as choisie. Au départ tout le monde va dans le même sens, tu es jeune, tu as vingt ans. Et puis les gens changent, ça se comprend, je n’en veux à personne, il n’y a pas de souci avec ça. Trouver les quatre irréductibles, ça a mis du temps. Maintenant les trois autres qui sont à mes côtés sont ceux qu’il fallait. On a gagné en expérience, on comprend mieux comment fonctionne tout ce qui gravite autour de la musique, tu vois tout ça différemment. Au départ quand tu débutes, tu as des étoiles dans les yeux, tu veux être musicien et en vivre, tu penses que tu vas faire Bercy dans cinq ans. Mais ça ne se passe pas comme ça et tu redescends sur terre ! Rires. Ensuite tu sais que c’est ta passion, tu joues ta musique sincèrement, tu es là pour prendre du plaisir, c’est le plus important. Si en y prenant du plaisir du réussi à gravir les échelons au fur et à mesure, c’est encore mieux. Encore maintenant on réalise des rêves de gosses, c’est ce qui fait que la formation est encore là aujourd’hui. Malgré ces 13 années passées, le combo ne cesse d’évoluer et de réussir à accomplir des rêves au fur et à mesure du temps. C’est tout bénef, tant qu’on aura des rêves on sera là.

Vulcain a joué à Bercy le 29 Novembre 1986 en première partie de Iron Maiden et Wasp !


Julian Izard. Oui mais on n’est pas Vulcain. Pour moi ce sont des légendes.

Quel est ton regard sur ce que l’on a appelé la New Wave Of French Heavy Metal en 1980 avec H Bomb, Sortilège, Ocean, Trust, Warning, Vulcain, Satan Jokers …….?

Julian Izard. Ce sont des groupes avec lesquels j’ai grandi, mon père me faisait écouter ça, Vulcain, Satan Jokers, Sortilège. J’adore Ocean, Warning toutes ces formations de l’époque, il y en a beaucoup, Blaspheme, Attentat Rock… Ça fait partie de mes influences, j’ai toujours adoré et j’adore encore. Lorsque l’on a pu jouer avec Vulcain, on a fait une mini tournée de trois jours avec eux (Ndr : 26,27 et 28 Septembre 2014), c’était un plaisir. Pour moi c’était impressionnant de jouer avec eux, avec Daniel Puzio que j’écoutais sur Cd. Je joue avec lui, c’est tellement bien. C’est une influence pour moi.

Vous avez la chance d’être distribué au Japon par Spiritual Beast, quels sont les retours Japonais ?

Julian Izard. Ça rend le groupe encore plus solide. Même dans les démarches, c’est bien aussi de montrer que tu as un label là-bas, tu as une image d’un combo plus solide, plus sérieux. Ça nous apporte une reconnaissance des fans Japonais, on a pu avoir notre tronche et faire une interview dans Burrn, le magazine Japonais mythique On a un deal avec Spritual Beast depuis 2016 et l’album Breaking The Rock. On vient de résigner avec eux pour Wolf Attack. La prochaine étape serait d’aller jouer au Japon, on espère que ça pourra se faire.

C’est compliqué pour une formation française de pouvoir donner des concerts ?

Julian Izard. Si tu veux pour tout ce qui est dates, on fait tout par nous-même, on n’a pas de booker pour le moment. C’est beaucoup de travail, cela fait pas mal de temps que l’on se gère par nous-même. Plus les années passent et plus nous arrivons ç grandir et moins c’est compliqué. C’est de plus en plus les organisateurs qui nous contactent pour donner des concerts par rapport à avant, on envoyait 50 mails, on avait deux réponses, il y en avait un qui disait je ne peux pas et l’autre oui pourquoi ? Rires. Lorsque tu avais une réponse positive ce qui n’était pas souvent le cas. Maintenant on nous contacte, on continue à démarcher aussi mais c’est déjà plus facile.

Tu as l’impression d’avoir passé un cap ?

Julian Izard. Oui après pour être objectif c’est compliqué. Mais je pense qu’on arrive à passer un cap et ce qui nous arrive c’est bien. Après si on peut réussir à trouver un booker qui puise nous caler des dates en France et en Europe ça serait plus simple pour nous. On fait encore actuellement beaucoup de choses par nous même, la recherches de dates, les distributions d’albums, tout passe par nous. Nous envoyons tous les Cd aux fans, aux magasins qui les mette en rayon, ça demande pas mal de travail. Parfois tu passes plus de temps à faire cela que de jouer de la guitare ou chanter. Rires

Est-ce que c’est toi qui as eu l’idée de ce nom ?

Julian Izard. Oui c’était tout au début, j’étais encore au lycée, je n’avais pas de groupe, je me suis dit que si je montais un combo de Heavy, je voudrais qu’il s’appelle Existance. Si j’ai choisi ce nom c’est parce qu’a cet époque-là de ma vie je me sentais un peu à l’écart parmi les jeunes de mon âge. Ils écoutaient tous du Rap, des musiques qui passaient à la radio et moi j’étais avec mes musiques des années 80, j’écoutais déjà Deep Purple Made In Japan. Sois-je n’étais pas de mon époque soit il y avait un problème, c’est ce que je pensais. Je voulais créer un groupe et montrer que cette musique existait encore et nous on était là pour contribuer à ça pour que le Hard, le Heavy ne s’éteigne pas et perdure. Le A c’est parce que ça faisait styler. Rires. Je suis mauvais en orthographe. Rires. Ma mère me tirait les oreilles. Rires.

Legend Never Die votre série sur Facebook vous a permis de reprendre de nombreux morceaux de légendes comme Van Halen, Thin Lizzy, Iron Maiden et bien d’autres est ce que certains titres ont été un challenge à jouer ?

Julian Izard. On ne voulait pas décevoir et c’est aussi un défi interne entre nous quatre. Certains voulaient par exemple reprendre « Kill The King » de Rainbow mais c’est Dio qui chante, c’est compliqué au niveau vocal et en même temps tu ne veux pas décevoir tes potes. Chacun avait son petit défi. Pour julien à la basse, la reprise d’Iron Maiden, il fallait reprendre les lignes de basse de Steve Harris. On essaye aussi d’adapter le morceau à notre sauce. Mais on voulait rester respectueux de la chanson. C’était une bonne expérience, ça nous a permis de travailler sur des trucs différents que ce soit à la guitare, au chant, à la basse ou à la batterie.

Qui sont tes héros musicaux ?

Julian Izard. En termes de guitariste j’ai grandi avec Van Halen, John Sykes. J’ai toujours adoré Nuno bettencourt son feeling. Il est technique mais pas uniquement, ses solos tu peux les chanter, c’est ça que j’adore. Gary Moore. Il y a aussi Mathias Dieth Ex Udo, Steve Harris le guitariste de Shy. Steve Vai, Joe Satriani. Au niveau chant j’ai toujours été un grand fan de David Coverdale que ce soit par son timbre de voix, son charisme sur scène. C’est le seul groupe qui a réussi à me faire chialer, c’est balèze. Je ne savais pas que c’était possible, en le voyant arriver sur scène cela m’a fait quelque chose. J’adore aussi Glenn Hughes, Rob Halford, Ronnie James Dio, Ronnie Atkins son style de voix, il peut être hyper mélodique et après arraché tout. Ce sont vraiment mes influences.

Peux-tu me présenter vos quatre albums ?

Julian Izard. 2011 Existance : ce n’est pas un album c’est plus pour nous une démo, un Ep pour démarcher, ensuite il a été réédité par High Roller Records, ce sont vraiment nos débuts, nos premières compositions avec un son de studio. Ensuite il y a eu Steel Alive, Antoine nous a rejoint à la guitare, c’est un opus qui est particulièrement apprécié par les fans d’Existance, moi aussi je l’adore. On avait bien bossé dessus que ce soient les chorus, les riffs. On sent qu’Antoine et moi on s’entend bien. Puis il il a Breaking The Rock, ces trois-là ont été enregistré au Boss Hog Studio en Artois dans le Nord de la France chez un mec super sympa Clément Decrock qui nous a appris beaucoup de chose. C’était vraiment une très bonne expérience de travailler avec lui. C’est l’opus ou on a grandi, on avait des morceaux plus mélodiques, plus rentre dedans pour certains, on a pu le défendre avec la tournée. Et pour finir Wolf Attack.

Comment est née ta passion pour le Metal des années 80 ?

Julian Izard. C’est par la musique que me faisait écouter mon père, j’allais aussi le voir répéter avec ses groupes de l’époque. C’est être dans ce monde qui a bercé toute ma jeunesse, j’allais le voir en répétition, en concert, je passais mes weekends avec eux, j’étais petit je n’avais même pas 10 ans. C’était certain que ça allait finir comme ça, que j’allais reprendre le flambeau entre guillemet. Ça s’est fait naturellement.

Pour conclure souhaites tu rajouter quelque chose qui te parait important ?

Julian Izard. On s’appelle Existance, on est un groupe de Heavy, on fait la musique que l’on aime, on essaye de la faire la plus sincèrement possible en se donnant du plaisir. C’est peut-être égoïste mais c’est déjà en se donnant du plaisir et voir les gens qui eux aussi en prenne lorsque l’on est sur scène. Ce n'est que du bonheur ! Je voulais aussi dire à tous ceux qui ont déjà précommandé l’opus et qui nous soutiennent depuis des années ou depuis quelques jours qu’on ne s’attendait pas à avoir autant de pré commande, c’est vraiment un soutient incroyable qu’ils nous donnent. Tout ça nous donne envie de continuer et d’aller encore plus loin. Et puis merci à toi de passer ta soirée avec moi à me poser des questions, ça montre l’intérêt que tu as pour la formation et ça nous fait vraiment plaisir. Merci à tous, j’espère vous voir bientôt en concert peut être à Vouziers (Ndr : 30/10/2021 Festival de     Vouziers) dans les Ardennes. Il y aura Grave Digger, Victory, Sortilège, Herzel, Ambush et Spooky avec le chanteur de Killer qui est un combo Heavy belge au top. Merci au plaisir.


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29 Octobre 2021
Pascal Beaumont
Photos DR