vendredi 2 décembre 2022

BARTON HARTSHORN // INTERVIEW // From Paris to Oxford 30 Novembre 2022.


 
Pour commencer cette interview avec toi Barton, depuis notre dernier entretien il y a deux ans pour la sortie de "Listen For A Change" que s'est il passé depuis ?

Barton Hartshorn: Bonjour Thierry,  Alors qu'est-ce qui a changé depuis la dernière sortie .

Premièrement, je suis actuellement en Angleterre, J'habite désormais ici après 25 ans à Paris, c'est un grand changement dans ma vie. Donc aujourd'hui, je ne me trouve pas dans mon studio parisien, je suis dans une pièce qui sert de studio  provisoire pour les projets à venir dont je te parlerai plus tard je pense. Voilà donc le principal changement depuis "Not What I expected To Hope For" mon dernier album.

Tu sors aujourd'hui ton nouvel opus "Manchester Sun" comment s'est passée la création de l'album ?

Barton Hartshorn: Alors la création de l'album s'est passée un peu comme si je ne me rendais pas compte que j'étais en train de préparer un album. Au départ, j'étais sur un projet beaucoup plus complexe et pour bien le faire, je me suis rendu compte que ça prendrait plus de tant que prévu, et que cela allait engendrer trop de temps entre albums, et comme j'avais déjà un stock important de chansons plus simples, Plus sonorité folk, je me suis dit que ce serait Plus facile d'entamer, de terminer un album guitare voix de 10/12 titres, donc je suis parti là-dessus.

Je pensais déjà avoir la totalité de l'album, mais heureusement une fois que je me suis lancé dans le projet, il y a eu d'autres chansons qui sont arrivées, dont 2 qui sont les plus importantes dans l'album, je veux parler de "Starter Kiss" qui commence l'album et "In A House OverLooking The Sea" la première chanson de la face 2 pour ceux qui ont le vinyle. Heureusement que ces 2 titres sont arrivés en cours de route car sinon je pense que l'album ne serait pas abouti. Et donc à la fin, ce n'est pas totalement un album guitare voix car j'ai été tenté pendant la phase arrangement et même quand les parties guitare voix étaient enregistrées de rajouter quelques instruments pour enrichir par ci par là. Ça reste quand même assez minimaliste par rapport à mes albums précédents, il y a juste 2 morceaux qui sont restés guitare voix et la création s'est faite très naturellement pour répondre à la question de départ.

L'album comprend 10 titres : comment as-tu choisi les compositions, est-ce que tu as dû supprimer certains morceaux au moment du choix final ?

Barton Hartshorn: Alors oui en général entre 15 et 20 chansons sont prêtes au moment où j'entame le processus de production de l'album et bien sûr en cours de route je dirais qu'il y en a peut-être quatre ou cinq que je n'arrive pas à terminer tout à fait, alors celles-ci c'est bon, je les éjecte.

Il y en a à peu près deux qui sont peut-être enregistrées mais au bout du compte je trouve qu'elles ne sont pas à la hauteur, de par la façon dont elles sont arrangées ou de par l'enregistrement et donc celles-ci sont aussi mises de côté une fois que tout est enregistré et même mixé. Sur chacun de mes albums, je pense qu'il y a un ou deux morceaux qui sont complètement terminés et au moment où je fais l'ordre de l'album alors que j'envisage de tout mettre ensemble, finalement je les mets de côté, c'est surtout une question de forme, je visualise les chansons qui restent et il faut qu'elles fassent partie du tout et parfois c'est assez nuancé comme décision. Il y a par exemple une chanson comme "Commonology" sur l'album "Manchester Sun" qui ´aurait pas sa place partout, mais là elle a bien sa place, c'était une chanson qu'on trouvait trop folk, qui avait plus une sonorité pop et elle a donc été mise de côté mais elle retrouve sa place sur cet album là. Donc il y a des chansons qui me suivent depuis plusieurs années et qui finissent normalement par apparaître quelque part, mais ça peut prendre plus de tant que prévu.

Comment s'est passé l'enregistrement studio de "Manchester Sun" ?

Barton Hartshorn: L'enregistrement s'est passé, le mot qui convient le mieux, c'est paisiblement, car ça s'est passé à la campagne en Angleterre, très très loin de là où je suis actuellement à Oxford. C'était au Eagle studio qui est paumé au milieu de nulle part, il n'y a que des vaches autour et le propriétaire et ingénieur du son Jimmy Master qui a tout enregistré, donc j'ai fait chez lui les guitares voix, quelques batteries, je pense que la plupart des batteries je les ai faites sur des morceaux qui ont fini par ne plus apparaître sur l'album puisque je voulais que ça prenne une tournure plutôt folk, donc les morceaux avec les batteries ont été écartés et puis une fois cette phase d'enregistrement terminée, j'ai tout ramené dans mon studio à Paris et ça a été terminé là-bas avec les guests qui ont figuré dessus et d'ailleurs ça sera le dernier album fait dans mon studio parisien. Fin d'un cycle.

Tu as joué sur quasiment l'integralité des instruments (Guitare, Basse, Batterie, Percussion, Orgue Hammond ...) Comment gères-tu tout ça ?

Barton Hartshorn: Oui les instruments, on me pose souvent cette question, c'est peut-être plus courant en Angleterre d'être Multi instrumentiste qu'en France, c'est juste que les gens en parlent plus ici, je sais pas. En tout cas, moi à la base j'étais guitariste et batteur et les amis que je me suis fait à l'adolescence, il y a beaucoup de musiciens dans mon entourage, et pendant quatre à cinq ans on a tellement traîné ensemble qu'on a tous fini par apprendre ensemble les instruments des uns et des autres, sans vraiment nous en rendre compte, donc c'était très passif comme processus mais très utile et donc aujourd'hui quand les gens me posent la question "which instrument do you Play ?", j'ai un petit peu de mal à le dire car je compose aussi bien au piano et à la guitare, je compose même assez souvent à la basse, donc plutôt que de choisir un instrument je réponds "je suis songwriter", c'est une une réponse qui reste assez perplexe.

Quelques invités comme Melissa Cox / Vincent Guibert parle nous de votre collaboration ?

Barton Hartshorn: Alors parmi les gens qui ont collaboré sur cet album, il y a Vincent Guibert qui est un grand ami avec qui j'enregistre, je compose et co-réalise depuis assez longtemps maintenant et de temps en temps j'ai pas vraiment une envie mais je finis par faire un album sans lui, c'est peut-être quelque part dans ma tête, je dois trouver une preuve quelque part que je suis capable de le faire tout seul, mais c'est aussi une forme de liberté de pouvoir le faire tout seul avant de me retrouver en équipe. Alors Vincent est un musicien absolument extraordinaire, aussi Multi instrumentiste, un grand talent et il a même contribué sur "Manchester Sun" il a joué de la basse sur "Started Kiss" et du piano sur "Semaphore Signal". Alors même quand je fais un album quasiment tout seul, je trouve impossible de ne pas à faire appel à Vincent pour faire quelque chose.

Et Mélissa Cox , j'ai travaillé avec elle sur deux projets que j'avais réalisés pour le groupe qui s'appelle The Downtown Merry Legs. Et elle a aussi contribué par une très belle partie de violon et d'alto sur mon album "TwelveMonth" et donc là j'ai refait appel à Mélissa parce que le style de "Manchester Sun" s'apprêtait parfaitement à son style et son don absolument exceptionnel de pouvoir accompagner le chant, elle le fait tellement naturellement que c'est très très beau, ça finit par être un duo. Signal for Signal est une sorte de duo entre ma voix et le violon de Mélissa, voilà...

A l'écoute de "Manchester Sun", on ressent quelques influences très Bowie première époque, un peu ambiance "Hunky Dory" ? Tu assumes ces points communs dans l'écriture et au niveau vocal ?

Barton Hartshorn: Bowie, Bowie, alors c'est très intéressant, parce que c'était pas quelque chose de conscient et bien sûr je suis grand fan de Bowie, d'ailleurs qui ne l'est pas ? Mais c'est pas quelque chose que j'ai fait consciemment. Mais comme Thierry tu n'es pas le seul à avoir soulevé cette question là, ça doit être vrai quelque part, donc oui Hunky Dory étant L'album le plus acoustique, et en plus j'ai travaillé à peu près 10 ans et même un peu plus avec Ken Scott qui a réalisé Hunky Dory pour Bowie, donc il y a un fil conducteur qui nous lie et je suis très content de pouvoir le dire.

Je pense que mon album est un peu plus travaillé que Hunky Dory,  je dis ça parce que je me souviens d'une anecdote que m'a raconté Ken sur le fait qu'il avait traité Bowie de fainéant plusieurs fois, car il refusait de faire plus de deux prises voix. Il chantait, il chantait une deuxième fois parce qu'il le fallait et après il partait, il en avait marre.... Voilà une petite anecdote Bowie.

Quels sont tes projets à venir ?

Barton Hartshorn: A venir, c'est d'autres albums bien sûr, car comme j'ai raconté dans les questions précédentes, je suis toujours sur un album un peu plus compliqué, c'est un album concept, une histoire autour d'une station de radio, donc je suis en plein dedans. Et parallèlement à cela, je travaille sur un projet peut-être un peu trop ambitieux, c'est une musique de film qui n'existe pas, le film n'existe pas, la musique si, et donc j'espère que les choses vont se passer à l'envers et que quelqu'un va faire le film à partir de la musique, ça sera assez original, je ne sais pas si quelqu'un a déjà fait ça, voila et donc mes journées sont bien remplies, plein de projets à venir. Et mon temps est aussi pris par des interviews, heureusement, la promo et la préparation pour des live pour Manchester Sun car heureusement ça a l'air de plaire à pas mal de personnes et merci à tous ceux qui ont acheté et qui écoutent sur les plateformes de streaming c'est super, merci !




Retrouver l'interview integrale en vidéo

Voici l'interview de Barton HARTSHORN
qui vient nous parler de son nouvel album

"MANCHESTER SUN"





Avec en Bonus un Titre acoustique en exclusivité pour Shooting Idols le Blog :)

Merci pour ce joli moment


Interview en Vidéo ICI



 Titre Bonus George Town ICI



Oxford 30 Novembre 2022.
Thierry Cattier