Phil Manca est ici pour nous présenter son nouvel album "Layers Of Pain" qui lui ouvrira les portes pour se laisser aller sur ce canapé devant la guitare du grand Jimi Hendrix.
Et comme le dirait Phil Manca il ne s'est que très rarement ouvert au public.
Voila profitez aujourd’hui de ce beau moment d’échange rempli de sincérité avec ce grand Monsieur.
Voila Phil c'est a toi....
Peux tu nous raconter ton parcours jusqu'à tes 3 albums Solo ?
Phil MANCA : Mon parcours ce sont les groupes de lycée. A l'époque il y avait des endroits où l'on pouvait jouer de la musique live dans les lycées. Ce sont les groupes de hard rock dans les années 80. TNT, un peu Sortilège sur la fin avec un chanteur suisse et Barbara Schenker qui nous a quitté, malheureusement, il y a peu de temps. Après j'ai rencontré Eric Levi avec lequel j'ai fait des musiques de films et un album, ERA qui a bien marché. Ça m'a donné l'idée de créer un concept de comédie musicale, de composer des morceaux. J'ai d'abord fait un premier opéra-rock qui était produit par des repris de justice (rires). On a fait deux fois le Trianon mais ça n'a pas donné suite car ça n'était pas au point. Il y avait des morceaux très bien. Ça m'a incité à faire un autre spectacle après mais cette fois-ci pour les enfants car je me suis aperçu qu'ils ne jouaient plus d'instruments et n'écoutaient plus de rock et jouaient encore moins entre-eux. Il y a encore des enfants qui jouent du classique mais très peu de rock. Donc j'ai fait cet opéra-rock inspiré de l'histoire de Jacques et le Haricot magique. On a fait l'Olympia quatre fois avec orchestre pour montrer qu'on savait jouer. Malheureusement ça coûte cher. Donc, après, le spectacle est parti en tournée avec une bande mais pendant 10 ans tout de même. Et ce qui s'est passé ensuite c'est que le fait de faire du spectacle et du théâtre, j'ai un peu oublié de jouer de la guitare. Une de mes idoles est Gary Moore qui colle parfaitement à mon univers musical. Donc j'ai voulu monter un tribute car c'était à la mode. J'aime pas trop les tribute band mais comme ma technique de guitare se rapproche de la sienne, je me suis dit je vais faire ça. Peut-être que ça intéressera les gens. Moi, en tout cas, ça me fera plaisir. Donc j'ai monté cet hommage à Gary Moore pendant 2 ans. Le show était partagé entre la période blues et la période hard-rock. J'ai eu beaucoup de plaisir à faire ça. Et puis les gens m'ont dit "Pourquoi tu ne fais pas un album à toi ?". J'y ai pensé et j'ai fait ce premier album en 3 jours qui s'appelle "Signs" à la fin 2018. J'en ai fait un deuxième en pleine période de pandémie qu'on a pas pu vraiment exploiter et puis on en arrive au troisième et, je ne sais pas si tu as remarqué mais l'énergie va crescendo. Le premier c'était plus du blues-rock voire carrément du blues, le deuxième un peu plus rock et le troisième est carrément Heavy Métal car j'aime toutes ces musiques.
Quelles sont tes influences musicales et tes idoles ?
Phil MANCA : J'ai commencé par écouter les Beatles. Il y a deux groupes qui m'ont marqués quand j'étais jeune, c'est Creedence Clearwater Revival et les Beatles et les Who juste après. Je crois que le premier morceau que j'ai joué à la guitare c'était "Pinball Wizard". Lorsque j'ai été capable de faire ça j'ai eu une petite érection (rires). Après j'ai bien aimé tout ce qui était Glam anglais. Les Sweet, Slade, je crois qu'il y avait aussi Suzy Quatro. Ensuite il y a eu Led Zeppelin et Deep Purple puis j'ai découvert Michael Schenker avec UFO. Là ça m'a ouvert d'autres horizons du fait que l'on pouvait faire des trucs mélodiques tout en gardant l'énergie car c'est ça le principe de mon jeu de guitare. C'est l'énergie et la mélodie. Je trouve pas que ce soit dissociable. Il faut qu'il y ait les deux. C'est pour ça que j'aime Michael Schenker ou Beethoven par exemple. Car Beethoven c'est la puissance et en même temps c'est beau. Après j'ai eu une période Queen que j'ai beaucoup aimé. Quand je faisais du club je faisais beaucoup de morceaux de Queen avant que Freddy ne disparaisse. Donc on était quatre. D'ailleurs le batteur qui joue en ce moment avec moi était déjà dans le groupe à ce moment là. On chantait tous les quatre car il fallait faire les chœurs en live. Ça nous a beaucoup appris. Dans mes influences, il y a un mec beaucoup moins connu qui s'appelle Todd Rundgren. J'ai appris l'harmonie et la musique tout seul. Je n'ai pas de repères, je ne connais pas le solfège donc je me suis créé mes règles. En cela Todd Rundgren et Queen m'ont beaucoup aidés. J'ai oublié aussi, dans ma période hard-rock, il y avait Ted Nugent et puis Judas Priest. Alors Judas Priest c'est bizarre parce qu'on me dit souvent pourquoi tu aimes ce groupe là car ça ne te ressemble pas. C'est vrai qu'au niveau des lead de guitares j'aime pas trop le touché de Glenn Tipton. C'est pas Jeff Beck ou Michael Schenker mais les riffs, les mélodies et même les solos de Tipton ça sort de l'ordinaire. Il y a un truc original et ça m'a beaucoup marqué parce que ça matche tout de suite. Un morceau de Judas Priest qui part c'est comme Black Sabbath. Tu te le prend dans la gueule.
A quel âge as-tu commencé à apprendre la guitare ?
Phil MANCA : J'ai commencé à 15 ans. C'est très tard. D'ailleurs, si tu fais le test autour de toi, tu verras que les mecs démarrent beaucoup plus tôt. Moi, je voulais arriver à jouer très bien en ayant commencé très tard. Mon frère, lui, avait commencé avant moi mais à abandonné très vite donc j'ai récupéré sa guitare, une guitare classique avec laquelle j'ai appris à faire "Satisfaction" et "Smoke on the water" sur une corde. J'ai quand même pris deux cours à la maison des jeunes du quartier. Le prof trouvait qu'il y avait un truc qui se passait alors que je ne savais pas jouer. J'étais une trompette (rires). Après il y a eu le lycée et j'ai intégré un groupe avec des gens qui jouaient beaucoup mieux que moi. Donc j'ai appris en écoutant les autres et en regardant ce qu'ils faisaient. Et si tu te rappelles bien, à cette époque là, il n'y avait rien à la télévision. Il n'y avait pas YouTube. Donc on ne savait pas comment jouer. Pour disséquer les morceaux, j'avais un tourne-disque que je mettais en 16 tours car il y avait plusieurs vitesses. J'écoutais donc les solos de guitare à la moitié de leur vitesse, un octave en dessous. Après, j'ai eu un magnéto à bandes à deux vitesses. Et c'est comme ça que j'y arrivais. Après, j'entendais tout. C'était une question d'habitude. J'ai appris comme ça et après avec d'autres musiciens qui étaient beaucoup plus forts que moi. Puis avec un peu d'abnégation on y arrive.
Quelles sont tes guitares préférées ?
Phil MANCA : J'ai commencé sur des Gibson Flying V. J'ai eu une Les Paul Une SG. Et lorsque j'ai arrêté mes premiers groupes de rock je suis passé au Super strat J'ai eu une Charvel, début 80, avec un micro SG ensuite. En fait, toute ma technique s'est bâtie avec des effets de vibrato. Des vibratos pas en équilibre. Des vibratos comme Eddie Van Halen en équilibre. En fait tu peux qu'appuyer dessus. Ça évitait d'ailleurs, quand tu cassais une corde, de te désaccorder comme ça m'arrivait souvent. Donc je suis resté sur cette Charvel et j'ai enregistré les albums d'Era et des musiques de films avec ce matériel. Lorsque je suis revenu sur le marché du rock'n'roll j'ai repris la Les Paul. C'était compliqué car ça faisait longtemps que je n'avais pas joué dessus. Donc plus de vibrato, plus d'aide, plus d'effets à la con. C'était tout avec les mains. J'ai trouvé de nouveaux effets que je n'avais jamais entendu avant et que j'ai exploité sur une guitare sans vibrato. Depuis je suis toujours sur cette Les Paul Goldtop et j'ai aussi une lespaul junior avec dp 90 .
En 2000 tu montes un opéra rock "YPSE" raconte-nous cette aventure ?
Phil MANCA : Je t'en parlais tout à l'heure. C'est l'opéra-rock qu'avait produit Frank Henri Un ancien gangster qui est devenu réalisateur. Il a fait des films et est désormais rangé des voitures. C'est donc lui qui avait produit cet opéra-rock au Trianon avec des comédiens, enfin c'était n'importe quoi ! Il y avait des comédiens, un orchestre à cordes,un groupe de rock et on a fait deux soirées dans cette salle.C'était amusant.
Tu as tourné 2 ans en hommage à Gary Moore, parle nous de ta passion ?
Phil MANCA : C'était différent chaque soir car le public de Gary Moore est très spécial. Tu vas voir un hommage au Beatles ou à Queen, c'est pas le même public. C'est plus des gens qui aiment la guitare donc forcément moins nombreux. C'est pour ça que ça a duré deux ans. Et c'est tant mieux. De toutes façons j'allais pas faire ça toute ma vie. Les gens attendaient toujours "Parisienne Walkways". C'est pas que je n'aime pas ce morceau mais il n'y a pas que ça. Donc, voilà, les gens étaient contents, j'étais content et j'ai rencontré des fans, des étrangers, qui sont venus me voir après le spectacle et qui l'avaient vu à l'époque. Il y a d'ailleurs ce concert qu'il avait fait durant sa période hard-rock à Stockholm et un gars qui avait vu ce concert était sur le cul. Ça t'apporte des émotions ce genre de réactions. Ça fait toujours plaisir. Même quand j'étais co-metteur en scène sur les comédies musicales et que je voyais les gens qui applaudissaient, qui venaient me voir après, ça fait toujours plaisir. Il y a toujours ce petit côté cabotin qui ressort. C'est bien de se faire flatter de temps en temps (rires). C'était sympa cette période. Ça m'a permis d'attaquer la suite.
Ton premier clip "The Race Is On" extrait de l'album "Layers Of Pain" parle du combat contre les addictions ? En as-tu fait l'expérience ?
Phil MANCA : Oui, j'en ai fait l'expérience. Je ne vais pas parler de ça car je sais que c'est très dur de s'en sortir. J'ai des amis qui n'en sont pas sortis et qui ne sont plus là. L'inspiration pour le texte ça m'est venu ... en fait c'est ma femme qui écrit tous les textes. Elle est moitié americaine et sait faire sonner les mots. C'est un ami de mon fils qui est mort et qui était addict à l'alcool. Ça m'a rappelé tout ce que j'ai connu, moi, avant. Et je pense que si les gens comprennent un petit peu l'anglais il vont vite réaliser ce que veut dire cette chanson. C'est comme une épée que tu as au-dessus de la tête, comme arrêter de fumer à un degré moindre. C'est à peu près la même chose car lorsque tu as arrêté de fumer pendant plusieurs années, ça te revient tout le temps. Tu as ce besoin qui est toujours là. Que ce soit l'alcool, la cocaïne, tout ça ... c'est compliqué. Donc c'était être solidaire de tous ces gens-là qui essaient de s'en sortir.
Parle-nous de l'idée et du sens de la pochette ?
Phil MANCA : Ca, c'est un curieux hasard. Sur le tournage du premier clip qui n'est pas "The Race is on" mais "Night Stalker", il y avait une photographe qui était là et qui à shooté toute la journée sur le tournage. Je ne savais pas, d'ailleurs, qu'elle prenait des photos. C'est en repartant vers les instruments qu'elle nous a pris de dos et on s'est dit avec Frederique ma compagne cette photo est énigmatique et reflète bien le côté noir de l'album qui met en lumière, si j'ose dire car ce n'est que du noir, tous les côtés de plus en plus sombres de l'humanité en ce moment.
Comment procédes-tu pour l'écriture, la composition des titres ?
Phil MANCA : Depuis ces trois albums et tout particulièrement pour le dernier, ça part d'un riff de guitare. Et comme c'est principalement de la musique à base de guitares, il faut que le riff soit flashy. Il faut immédiatement que je le prenne dans la tronche et qu'il m'obsède. Donc ça part de là. Après je trouve la mélodie, très important. Une fois que j'ai un couplet/refrain, j'ai bouclé la chanson. Je trouve ma ligne de basse jusqu'au jeu de batterie, je chante tout le morceau, j'écris n'importe quoi et ensuite j'écoute tout ça. Parfois il y a des trucs bien qu'on a gardé et ça lui donne une idée de gimmick. Et puis c'est parti.
Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?
Phil MANCA : La première chanson, je crois que c'était "Night Stalker". On regardait des séries à la con, on s'enmerdait un petit peu. On regardait des documentaires sur Netflix et on est tombé sur ce truc là, de ce tueur en série "Night Stalker" qui se passe dans les années 80 à Los Angeles. Le gars qui commettait ses crimes avait une casquette AC/DC retrouvée sur une scène de crime tachée de sang. D'ailleurs AC/DC qui était en tournée à cette époque là, en 1984, avait été sujet à des interdictions car ils pensaient que le tueur était inspiré par les chansons du groupe. Bien qu'il y ait une chanson qui s'appelle "Night Prowler" sur l'album "Highway to Hell". J'ai vu des interviews d'Angus Young qui racontait ça et qui était obligé d'annuler des concerts. Ça va loin parfois ! Aux États-Unis ils sont géniaux par plein d'aspects mais par d'autres, ils sont un peu réacs et donc on a écrit cette chanson sur un mec qui s'appelle Richard Ramirez qui est complètement cinglé. Bien sûr on ne cautionne pas du tout ce mec là mais c'était histoire d'avoir un er à la fin, un Stalker sur l'album. Le deuxième c'était l'histoire de ces pauvres fans de métal. Ça aussi c'est une affaire des années 80. L'affaire s'appelle West Memphis 3 se passe dans un quartier au fin fond des États-Unis. Les mecs ont été accusés d'avoir tué trois gamins. Ils se sont retrouvés, à 15 ans, condamnés à mort alors que ce n'était pas eux. C'était assez horrible. Donc c'était une chanson pour eux. La chanson s'appelle "Angels Don’t Cry" . Elle est à la fois pour les gamins qui ont été tués mais également pour ces pauvres types qui ont été accusés à tort. Donc cette affaire était l'objet du deuxième titre. Et, sans passer tout en revue, il y a un troisième titre, un morceau très lourd qui s'appelle "Flat Brains". Ça parle des gens qui pensent que la terre est plate. C'est moi qui ai trouvé le titre par contre. C'est un truc que j'ai découvert. Je ne savais pas que ça existait. Et bien il y en a de plus en plus mon ami ! Donc, voilà, c'est sur eux. Ah et puis la seule reprise qui figure dans l'album c'est une reprise de moi (rires) qui était sur le premier album. Un morceau qui s'appelle "S.M.I.L.E" qui parle de la dépression en général. Il faut toujours rigoler malgré que tu sois très mal dans ta tête. Je n'aimais pas trop l'arrangement qui figurait dans l'album. C'est Renaud Hantson qui chantait. Je ne dis pas qu'il avait mal chanté mais, là, c'est beaucoup mieux, c'est plus musclé. L'arrangement est vachement bien. Et puis, il y a un thème qui me tenait à cœur. De plus en plus de gens sont dans la rue. Avant c'était des clochards. C'était un choix de vie. Mais maintenant ce sont des gamins. Ils ont 18/20 ans et n'ont pas de maison. Il y en a même qui bossent et qui sont dans la rue. Et ça c'était pas possible. Enfin, pas possible, je vais rien changer avec ma chanson. Je ne suis pas le premier à avoir écrit là-dessus et donc ça va pas changer grand-chose mais c'est ma petite petite pierre à l'édifice. La chanson s'appelle "Layers of Pain". Du coup je l'ai mis dedans et ça a donné le nom à l'album. "Layers of Pain" ça, c'est une chanson que j'aime beaucoup. "High and Short" Ça n'a rien à voir avec l'actualité. C'est une chanson sur le dernier bourreau anglais qui s'appelait Albert Pierrepoint. j'avais vu un petit documentaire sur lui. Ça avait inspiré Frederique pour faire la chanson. "High and Short" Ce sont les gens qui gueulaient " Il faut le pendre haut et court". Et lui c'était un type qui aimait bien faire son travail. Il l'avait hérité de son père qui, lui-même, était bourreau. Il faisait une étude sur le mec ou la femme qui allait être condamné à mort. Son poids, la taille de la corde. Il était très rigoureux. A la fin de sa carrière, il a quand même dit "Je ne sais pas si ça sert à grand grand-chose la peine de mort". il en à quand même exécuté près de 200. C'est amusant. Enfin non, c'est pas amusant. C'est de l'humour noir.
Comment s'est passé l'enregistrement de l'Album ?
Phil MANCA : Après avoir fait les démos, j'ai envoyé un exemplaire à chaque musicien. J'ai un ami qui est parti au Canada depuis 30 ans et qui a monté un studio là-bas. Il m'a dit "viens, on fait l'album ici, on sera mieux qu'à Paris et tu pourras prendre le temps que tu veux". Ça m'a interpellé car, en plus je sais qu'il travaille très bien. Son fils a un groupe de rock qui s'appelle "Noise" et qui tourne beaucoup au Québec. C'est lui qui produit ses albums. j'ai pris le temps. 15 jours c'est pas beaucoup mais c'est tout de même mieux que 3 jours. On a donc enregistré là-bas pendant 15 jours et, par contre, on a fait les voix en France. C'est lui qui a mixé, c'est lui qui a masterisé. Il s'appelle Christophe et il demande qu'à être connu.
Te reste-t-il quelques morceaux non retenus ?
Phil MANCA : Si je ne les ai pas retenus c'est qu'ils ne sont pas bien. Je ne suis pas du genre à remplir avec 15 titres. En plus je voulais faire un vinyle. J'ai calculé pour que ça fasse 40 minutes. Il y a 9 titres et ça tient juste sur le vinyle.
Comment décrirais-tu ton évolution musicale ?
Phil MANCA : Je n'avais pas l'habitude de faire de la guitare non-stop pendant 2h30. D'ailleurs je me suis fait une tendinite au bout d'un an et demie et j'ai dû arrêter de jouer pendant 1 an. Parce qu'il faut bien l'admettre. Dans un groupe de rock il n'y a pas de solos non-stop. Pour le premier album j'ai fais la même chose car il y a de la guitare tout le temps. Mais maintenant je suis blindé, c'est bon. J'ai eu une petite attaque au coude droit lors du dernier enregistrement mais, là, ça va mieux. Donc la différence avec le début c'est que la guitare est nettement plus présente. Sur le dernier album il y a un petit peu de clavier. Du coup j'ai pas pris de claviériste. Jusqu'à présent, et notamment pour les morceaux blues/rock c'est moi qui m'en charge. C'est moi qui écrit les arrangements pour clavier. Donc, sur scène, c'est le batteur qui va les déclencher car on ne va pas prendre quelqu'un pour trois notes de clavier. Et l'évolution, c'est ça aussi. C'est que l'on se retrouve à trois. On était quatre avec David Jacob l'ex-bassiste de Trust qui est un ami de longue date. Mais j'ai préféré que l'on réduise l'équipe à trois. Donc c'est le chanteur qui, avant, était à la guitare et aux claviers qui passe désormais à la basse. C'est un gros travail car à trois c'est plus la même chose. Pas le droit à l'erreur surtout que je ne veux plus utiliser de backing tracks. Donc c'est un gros boulot car il faut que je remplisse plus qu'avant. Plus j'ai avancé dans le temps plus je suis devenu adulte mais sans tomber non plus dans la musique trop "intelligente". Il faut que ce soit spontané. Il y a rien de plus difficile que d'écrire un morceau simple. C'est beaucoup plus facile un morceau... je ne vais pas critiquer Rush ou Frank Zappa, que j'adore au passage, mais c'est pas plus simple au contraire. Moi c'est par par-là que je me dirige. Faire des chansons faciles d'approche. Être le Belmondo du Rock'n'Roll en quelque sorte (rires). Être facile d'approche et en même temps, derrière, on se rend compte que c'est pas idiot ce qu'il y a quand même. Tu plais à la masse en premier et après, quand tu analyses, tu te rend compte qu'il y a autre chose derrière. Comme les morceaux de Queen, ça paraît facile ou comme Mozart, ça paraît facile aussi mais c'est loin de l'être.
Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêves de jouer ?
Phil MANCA : Mais ils sont morts ! Phil Lynott j'aurais bien aimé. C'est quelqu'un que j'adore et qui a un phrasé unique. Par contre il ne s'est jamais sorti de ses addictions. Ça c'est terrible. Malheureusement pour lui et tant pis pour nous, il n'est plus là. Après il y a des gens que j'admire comme Todd Rundgren mais je ne vois pas ce que je pourrais faire avec eux. Ça va beaucoup trop loin. Et puis John Bonham. Si j'avais pu jouer avec lui j'aurais été aux anges. Voilà.
Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Phil MANCA : Pour le moment, je fais la promo de cet album. Il faut vraiment que ça fonctionne, qu'on fasse exploser les compteurs sur les réseaux sociaux car, ensuite, il faut vraiment que je parte en tournée avec ce matériel original. Il faut que je fasse des festivals, que j'élargisse. Je parle des festivals parce que les gens ne viennent pas spécialement pour moi et donc je peux récupérer le public des autres. Et ce qu'il faut voir aujourd'hui, pour intéresser les organisateurs et les programmateurs de festivals, il faut avoir ton Spotify, ton Instagram. Il faut grossir la masse de followers.Donc suivez-moi les enfants !
Quelque chose à rajouter ?
Phil MANCA : Rien de spécial. Je pense que j'ai jamais autant parlé de ma vie !
BONUS : La VIDEO de l'Interview ICI
Paris HardRock Café Juin 2023
Interview Thierry CATTIER
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin