Pouvez vous vous présenter ainsi que le Groupe ?
STEPHANE.
je suis Stéphane, le chanteur de Darken groupe que j'ai fondé en 1987
avec l'ancien batteur et avec (?) qui a remonté le projet récemment.
Heureux de rejouer ensemble aujourd'hui.
LORENZO. Je suis Lorenzo, guitariste et relanceur du projet. Une aventure qui
prend un autre chemin. Pour l'instant on est très contents.
LIAM. Et moi c'est Liam le batteur. Du coup je suis nouveau dans le projet. Nouveau line-up. Je viens d'arriver
Comment vous est venue l'envie de relancer le groupe ,
LORENZO En fait cette histoire de Covid a fait qu'on ne pouvait plus répéter ou
jouer avec les groupes et il y avait cette petite envie de reprendre un
projet inachevé de Darken. C'est parti comme ça. J'ai relancé les gars,
on est allé chercher tous le monde et ça s'est fait tout naturellement et assez
rapidement quand même.darken
Vous avez joué de 1987 à 1991 pourquoi un aussi long silence jusqu'à aujourd'hui ?
STEPHANE. Alors ça c'était lié à un problème relationnel, pour ma part, avec le
batteur de l'époque alors qu'on avait fait d'autres groupes ensemble.
On avait joué dans d'autres projets avant Darken. Mais, bon, ça ne
matchait plus. Je n'ai aucun mal à dire de qui que ce soit. C'est juste
qu'à un moment j'ai pris la décision de quitter le groupe car je ne
supportais plus l'ambiance qu'il y avait à ce moment là. C'est ce qui
fait qu'après mon départ a essayé de poursuivre le groupe. Moi je
suis parti en 1990.
LORENZO. En fait on a retrouvé un batteur mais on a jamais trouvé de chanteur.
On a fait des auditions mais rien ne collait avec ce que l'on faisait à
l'époque. Du coup on a jeté l'éponge. Chacun est parti dans d'autres
projets et ce fût l'arrêt total de Darken.
Quels étaient vos autres projets parallèlement ?
LORENZO. pour ma part je suis parti dans un groupe qui s'appelait OXDOX.
Michael est reparti dans sa Bretagne et préférait rester sur Laval pour
Darken qui était plutôt de Brest, Morlaix. C'était CANNIBAL STRYKER à l'époque. Phylos a
intégré SCOOLER étaient partis, à ce moment là, aux
États-Unis.
STEPHANE Moi je suis allé à Paris. et j'ai intégré un groupe de la région
parisienne.
LORENZO.Et Jean Phi, quant à lui, à arrêté la musique. Il a rejoué dans un groupe
avec COLLERA.
STEPHANE Ils ont refait un groupe qui s'appelait Collera et ils ont, quand même,
sorti un album. Du coup Lorenzo m'a dit "On remet ça!". Il nous a persuadés
et bien convaincus. Il est vrai que j'avais toujours au fond de moi
l'envie de refaire de la musique mais ça ne pouvait pas être avec
quelqu'un d'autre qu'avec Lorenzo. Et forcément, lorsqu'il nous a parlé de ça,
on s'est dit qu'on allait partir sur une autre base. On s'est laissés
porter et guider. Et tout se passe à merveille.
D'où vient l'idée ou la signification du nom "Darken"?
STEPHANE En fait il n'y en a pas forcément. Il se trouve qu'à l'époque où l'on
a remonté ce groupe là, on avait pas de nom de groupe. Du coup, un
soir, on s'est organisé une AG et chacun est arrivé avec un nom, enfin
avec une liste de noms de groupes et parmi tous ceux-là c'est Darken qui
est ressorti. C'était vraiment la façon dont il sonnait et c'était un
nom facile à retenir. Et le choix s'est plus porté sur ce critère que
sur sa signification.
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
LORENZO. pour moi, c'est simple. C'est ACDC. Mes parents écoutaient un peu de
rock'n'roll et de blues. Elvis Presley et tout ça. Un jour je sors de
classe et un pote qui avait trois vinyles m'en prête un. C'était le If you want blood
d'ACDC. Je l'ai mis sur le tourne-disque de mes parents et ça a changé
ma vie. C'est un son, un style qui a fait que je me suis dit "c'est ça
que je veux faire". Ça n'a pas été bon pour le cursus scolaire. Et c'est
parti de là.
STEPHANE En ce qui me concerne c'est Kiss. J'ai découvert le groupe avec "I
Was Made for Lovin' You" à la fin des années 70. A cette époque je
cherchais mon style de musique et le jour où je les ai vu à la
télévision avec leurs tenues, leurs concerts, j'ai vraiment halluciné.
C'est vraiment quelque chose qui m'a fait rêver à l'époque. Je suis allé
les voir au Hellfest, cette année et j'y suis retourné, depuis, car je
savais que c'était la dernière fois. Et puis, bien sûr, une multitude de
groupes au début des années 80 mais, à la base, c'est Kiss qui m'a plu
LIAM. moi, du coup, c'est pas forcément un groupe ou un artiste. C'est mon
papa qui m'a légué ce goût, cette passion, cet engouement. Et de fil en
aiguille j'ai découvert la batterie. J'ai voulu absolument faire de la
batterie. Et le fait d'être dans une famille rock'n'roll et de
musiciens, ça aide. Ils m'ont ouvert les portes et je me suis nourri, au
fur et à mesure, de nombreuses influences qui partaient dans des choses
complètement différentes. Je suis un très gros fan de ce qu'on appelle
le punk à roulettes c'est à dire le pop punk américain, californien. Et
puis j'ai évolué vers d'autres influences. Mais à la base, tout est
parti de papa.
Quel effet cela fait de travailler en famille ?
LORENZO. jamais je n'aurais imaginé ça. Je ne me suis jamais dis un jour je vais
fabriquer mon batteur mais c'est un ressenti inimaginable. Je fais
parfois des arrêts sur images et je me dis que je joue avec mon fils.
C'est un truc énorme.
LIAM. du coup, pour moi, c'est pareil. Vous jouez avec papa ? Ça vous est
déjà arrivé ? Et bien oui, c'est grâce à lui que j'ai fait mes premières
scènes quand il jouait avec ses autres groupes. Des fois ça m'arrivait
de monter avec eux, de partager un petit peu. J'avais déjà dans l'idée
de rejouer avec lui de temps en temps mais de là à monter un projet
aussi ambitieux que Darken, je ne m'y attendais pas. C'est un bonheur
absolu de pouvoir partager ça en famille et d'en être là aujourd'hui.
D'où l'idée de réunir la famille?
LORENZO. Je pensais forcément à Liam puisqu'on avait pas de batteur mais sachant
qu'il était aussi très pris avec son projet à côté, j'étais pas certain
qu'il accepte et quand il a dit oui c'était trop génial.
Comment s'est passé l'enregistrement de cet album Welcome to the light?
STEPHANE c'est une super aventure musicale mais aussi humaine et j'en garde un super souvenir car, pour les mêmes raisons que Lorenzo j'appréhendais parce que, effectivement, le studio ça faisait bien des années que je n'en avais pas fait. Mais, aujourd'hui, on est dans d'autres conditions au niveau de la technologie et lorsque tu tombes sur quelqu'un comme lui qui a quand même une grosse expérience en tant que musicien et, évidemment aussi, en tant qu' ingénieur du son, ça n'a été que du bonheur. Il a su nous emmener là où il fallait aller. Tout simplement.
LORENZO. il a su garder ce côté tout en apportant la modernité actuelle que ramène Yan et HP. De toutes façons, même moi, je ne voulais pas qu'on fasse du Darken première époque dans le son comme dans le style et il l'a très bien senti. Il nous a emmené là où je n'aurais même pas imaginé. Il a réussi à donner la vraie valeur aux morceaux. Il a adhéré tout de suite au projet lorsqu'on lui a envoyé les demos. Il était sûr de lui par rapport à ce projet. C'est inimaginable. On ne pouvait pas rêver mieux.
Comment avec procéder-vous pour la création des titres ?
LORENZO. en ce qui concerne la composition des morceaux, comment ça vient ?
J'en sais rien. Je suis dans mon local, je fais tourner des Patern de
batterie et j'ai des idées qui partent. J'imbrique mes trucs, je compose
mes morceaux et quand j'ai une base qui commence à me plaire, je
l'envoie à Stephane et il se débrouille à me faire une ligne de chant qui
colle. Alors il y a des fois où je lui dit "Non, pas ça !" et des fois
je fais "Ah, c'est super"! On lâche pas. On bidouille au départ, plus
tous les deux, on vire les parties de batterie et on envoie ça à Liam qui
fait ses compos batterie et nous ramène sa touche ce qui fait que ça
relève le morceau. HP nous ramène la puissance de sa basse, ses idées
aussi. Des fois il nous dit "Les gars, ce morceau est trop long. Il faut
couper là. Et finalement c'est super.
STEPHANE Chacun a son mot à dire, apporte son écoute et chacun accepte.
LIAM Ce qui est bien c'est qu'avec la technologie, on peut tous
enregistrer chez nous. Ça permet de gagner un temps fou et, en fait, on
compose tout comme ça, à distance. Ensuite on fait le point et après on
vient aux répets avec les morceaux quand les arrangements sont finis et
on les peaufine. Mais on ne compose pas directement aux répétitions. Ça
permet de gagner du temps pour tout le monde. C'est très efficace et ça
marche très bien avec nous.
STEPHANE Quand on arrive aux répétitions on sait quand le morceau est terminé.
On se prépare comme ça, aussi, pour les concerts du coup.
LORENZO. Quand on a la base du morceau, on fait écouter à nos proches. Pour
nous c'est important car si l'environnement proche accroche sur les
morceaux, on sait que ça va fonctionner. La première personne c'est ma
femme. Parfois elle me dit "C'est pas terrible votre truc", c'est déjà
arrivé. Donc c'est pour ça qu'on a quelques morceaux dans les placards
aussi. Et ça fonctionne. Cette manière de faire fonctionne bien.
Est-ce qu'il reste quelques morceaux non retenus?
STEPHANE On avait une liste de 12 morceaux mais il en fallait 11. On en a donc supprimé 1 mais il est là. Il existe.
LORENZO. il y en a 2 ou 3 autres mais je pense qu'on va laisser tomber car ils sont plus dans le début du processus. Ils manquent de quelque chose. Par contre, on en a deux nouveaux qui sont déjà bien avancés. Il n'y a pas encore les parties de Liam mais c'est encore mieux. Déjà ils accrochent l'environnement. Donc ceux-là on va les garder.
STEPHANE Et puis dans notre entourage, il nous parle de sa femme pour laquelle, effectivement, on aime bien avoir son avis car elle est très objective mais on a aussi d'autres copains qui connaissent bien la musique et nous disent ce qu'ils pensent. Et nous ce qu'on voit c'est ça sinon ça n'a aucun intérêt. Et nous ça nous aide, bien évidemment, à avancer et à structurer nos morceaux.
LORENZO. ah, ça par contre, il y en a quelques uns. Déjà ce qui serait bien
c'est de jouer au Hellfest une bonne scène du festival. Ce serait un bon
départ. Maintenant des artistes, il y en a tellement. De Pearl Jam à
Slayer en passant par Alice in Chains. Tellement de gens différents
qu'on est preneur de tout.
STEPHANE preneur de tous les groupes qu'on aime. Et moi j'en ai un (il montre
son tee tee-shirt), c'est Dream Theater depuis toujours. Et si tu me
demandes de choisir parmi tous ces groupes, je vais te dire Dream
Theater. Ça pourrait paraître prétentieux mais comme la question est
volage, oui Dream Theater. C'est pour moi la référence absolue. Mon pur
bonheur ce serait ça. S'il devait exister ce serait celui-là.
LIAM. Partager la scène avec Travis Barker le batteur de Blink 182 qui est absolument
incroyable. C'est l'une de mes plus grosses influences aujourd'hui. Ce
serait plus qu'un rêve de partager ça.
LORENZO. J'ai pas forcément de groupe préféré. Si on trouve un groupe qui nous
emmène sur 15 dates en France, je veux bien cautionner ce groupe là
quel qu'il soit.
Parlez nous du design de la pochette ?
LORENZO. Je suis graphiste à la base. C'est plus pour le côté graphique de
l'image. Je suis tombé sur
cette photo, sur ce visage et j'ai commencé à
travailler sur le projet. On a le bassiste qui, lui aussi, est
graphiste et est venu mettre sa touche dessus. C'est un travail à deux.
Et puis il a fallu l'avis des gars. Ça l'a fait et c'est parti comme ça.
Comment d'ecrivez-vous votre musique ?
LIAM. Déjà l'adjectif qu'on peut mettre dessus c'est metal alternatif parce
que ça regroupe pas mal d'influences diverses et variées. On veut faire
comme tel ou tel groupe mais il y a un conflit de générations dans le
projet avec papa et Stephane qui sont les plus anciens du groupe, moi qui a
contrario suis le plus jeune à tout juste 25 ans et puis HP qui est
entre les deux. Ça permet de mélanger tout ça et d'avoir les influences
de tout le monde et de toutes les époques aussi. Et, aujourd'hui, on
voulait partir sur une base avec ce qui venait des uns et des autres,
surtout quelque chose de plus moderne. Nous voulions
absolument faire quelque chose de moderne, Stéphane et papa souhaitaient
également faire du moderne. Et comme nous l'étions déjà avec nos
projets dans ces styles musicaux, on s'est dit qu'on allait y apporter
notre touche. Donc voilà, un metal alternatif moderne qui est très
mélodique et plein de couleurs. C'est ce qui pourrait le plus définir ce
qu'on fait aujourd'hui.
LORENZO. Tout en étant puissant.
LIAM. Bien sûr! Après c'est du métal. Donc ça reste puissant.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
LORENZO. Des dates, ce serait bien. J'espère qu'avec ce qu'on fait
aujourd'hui, l'album à la fin du mois, ça va se décanter.
STEPHANE Oui, un concert à l'occasion. C'est ça maintenant. Avec toutes ces
répétitions on est archi-prêts. De pouvoir les exprimer et de partager
ça avec un maximum de gens. Ce serait le bonheur suprême de pouvoir être
sur scène et de concrétiser tout ce qu'on a réalisé, car il y a
énormément de travail derrière tout ça, évidemment. Voilà, c'est ça. Ce
sont des dates et continuer à écrire et composer.
Pour finir, si vous ne deviez conserver 3 choses: un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?
LORENZO. Pour moi ce serait ma famille. Un film ? Peut-être "Alien". Et un
disque ? Je pense, car ça été le déclencheur, que ce serait le If you want blood
d'ACDC.
STEPHANE Un film ? "Jean de Florette", "Manon des Sources". Mon inspiration en
littérature c'est Marcel Pagnol. Ce sont des films qui me parlent. La
Provence aussi. Je suis dans un rêve quand je regarde ça. Mais plus
d'ailleurs, je pense au "Château de ma mère" et "La gloire de mon père".
Ça c'est vraiment l'histoire de Marcel Pagnol. Plutôt ces deux-là. Ce
sont vraiment des films qui m'ont touchés et aussi des livres que j'ai
lu depuis très jeune qui ont déclenchés, chez moi, cet amour pour cet
écrivain. Après, un disque il y en a plein mais si je ne devais en
retenir qu'un ce serait forcément Imagination World de Dream Theater que j'ai
découvert lorsque j'ai eu la chance d'être en vacances aux États-Unis.
Je l'ai découvert là-bas et c'est vraiment, par définition, le groupe
que j'aime le plus. Il y en a plein d'autres mais celui-ci c'est
vraiment le number one. Et c'est précisément cet album qui a déclenché
mon amour pour ce groupe. Et la troisième chose, avoir mes enfants.
LIAM. Pour un disque ce serait forcément Chuck de Sum 41 de Mars Attack qui est absolument
incroyable. Depuis que je l'ai découvert je pourrais l'écouter en boucle
toute ma vie. Ce serait la même chose. Je le trouve tellement
incroyable que je m'en suis inspiré par rapport à mon jeu de batterie.
J'ai vécu tellement de choses avec cet album que ça restera gravé en moi
pour toujours. Un film ? Je suis un très gros fan de "Mars Attacks!",
ce côté complètement délire extra-terrestre, j'adore ! Je partirais sur
ça. Et la troisième chose, ce serait ma batterie, clairement. Ça, je ne
pourrais pas vivre sans.
Quelque chose à rajouter ?
LORENZO. Prenez-nous sur vos scènes, venez vous éclater. C'est le but de tout
ça. C'est de faire des concerts. Si j'ai un message à faire passer c'est
qu'on espère vous voir bientôt en concert. Ce sera un plaisir de
partager ça avec vous.
BONUS : La VIDEO de l'Interview ICI
Paris HardRock Café 14 Septembre 2023
Interview Thierry CATTIER
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin