En 1997 Sidilarsen déboule de Toulouse et met le feu aux poudres en proposant un style mêlant le metal fortement inspiré par Nine Inch Nails et Rammstein à la Techno/Electro prodigué par The Prodigy, Ez3kiel ou Micropoint, une petite révolution qui va très vite les propulsé sur le devant de la scène. S’en suivront sept albums (Biotop (2003), Eau (2005), Une nuit pour sept jours (2008), Machine rouge (2011), Chatterbox (2014), Dancefloor Bastards (2016), On va tous Crever (2019) et de nombreux concerts à travers l’hexagone et toute l’Europe. 27 ans après le gang de Haute-Garonne est toujours là bien vivant et en pleine forme malgré de nombreux changements de line up le dernier en date étant celui de leur batteur emblématique Samuel Cancel un petit séisme après 25 ans de bon et loyaux service. Une véritable machine de guerre que rien n’arrête et qui s’apprête à fêter ses trente ans d’existence, rien que ça. Après l’excellent On va tous Crever qui avait marqué les esprits en 2019 ils nous proposent quatre ans après Que La Lumière Soit un titre qui semble nettement plus optimiste alors qu’ils abordent en quelque sorte un nouveau départ et de nouvelles ambitions ! Pourtant les thèmes sont là bien puissants et jaillissent à travers des riffs de guitares acérées baignant dans des mélodies accrocheuses.
Sidilarsen n’a pas perdu de sa hargne bien au contraire il affirme ses convictions, son envie, ses valeurs humanistes pour l'égalité́ et la justice sociale, sa conscience de l'urgence climatique. Dénonce les vents complotistes, les fausses informations, la division et la polarisation, il hurle sa haine de l’injustice et de la souffrance à travers des textes ciselés pour. Impossible de rester insensible à ce qu’exprime Sidilarsen pour mieux comprendre nous nous sommes entretenus avec Marvyn Palmeri le tout nouveau batteur qui nous donne la vision d’un tout nouvel arrivant et Sylvain Sarrobert le bassiste depuis 2018, la section rythmique au grand complet pour notre plus grand bonheur ! Magnéto les gars c’est à vous !
Vous avez débuté à Toulouse en 1997 et vous nous présenté votre huitième opus Que La Lumière Soit cinq ans après On Va Tous Crever comment avez-vous abordé le processus d’écriture cette fois ci ?
Sylvain. C’est vrai qu’il s’est passé quand même cinq ans avant que l’on crée quelque chose de nouveau parce qu’en fait au milieu il y a eu le Covid. Pendant le Covid on n’a pas senti l’inspiration d’écrire, on voulait surtout prendre du recul sur la situation. «» était sorti il y a à peine un an, on a fait une dizaine de concerts et ensuite on est parti en confinement. On ne voulait pas partir sur quelque chose de nouveau. On avait quand même envie de défendre cet album. On était content, on a fait la tournée entière d’On Va Tous Crever et avec l’arrivée de Marvyn et la fin de la tournée c’est là qu’on s’est senti à l’unanimité l’envie de composer des choses nouvelles. L’inspiration a commencé à naitre fin 2022. Après on s’est activé en 2023. Pour ce qui est de la méthodologie on a fait à peu près comme pour On Va Tous Crever. Avec Benben (Ndr : Benjamin « Benben » Lartigue guitare depuis 2005) , Marvin et moi on s’est fait des ateliers instrumentaux et après on faisait les ateliers chants. On leur envoyait les instrus, ils nous renvoyaient les chants puis après on bossait ensemble sur la globalité.
Avez-vous composé énormément de morceaux cette fois ci et fait une sélection ?
Marvyn. Je ne suis pas du genre personnellement à en faire beaucoup et je ne pense pas qu’on en a eu beaucoup qui ont été mis de côté. Il y en a eu ou alors cela a amené des brides pour aller sur autre chose.
Sylvain. La première bride ça a été au tout début, on avait un morceau qui n’a pas été gardé mais les paroles ont été transférées sur un autre projet. Après sur les douze morceaux sélectionnés on a dû en faire quinze ou seize. Ce qui fait la sélection du morceau c’est de savoir si cela inspire les chanteurs. Nous on va proposer la musique et si les chanteurs sont inspirés ils le prennent et on en fait quelque chose. Et c’est vrai qu’à partir du moment où on voit que les chants n’arrivent pas à poser quelque chose dessus, ils ne sont pas forcément à l’aise. En fait ce n’est pas grave.
Que la Lumière Soit est un album plus optimiste mais toujours aussi revendicateur ?
Sylvain. C’est ça. Après au niveau des paroles pour citer ce que disent les chanteurs c’est quand même un peu plus métaphorique par rapport à ce qui a été fait avant. C’était un peu plus rentre dedans avant et là c’est plus métaphorique et vaste.
Marvyn. Une volonté d’être un peu moins frontal, moins dans la temporalité aussi pour parler au plus grand nombre et que le message se porte mieux comme ça parce qu’il est plus lisible. C’est une nuance effectivement car le titre est beaucoup plus optimiste et sujet aux interprétations. Il y a un peu de second degré derrière. C’est vaste et on voulait que chacun puisse voir ce qu’il veut voir.
Vous avez travaillé en studio avec Plume et Drew Lavyne (Foo Fighters s’est chargé du mastering. Est-ce que vous répétez beaucoup avant de faire vos sessions d’enregistrements ?
Sylvain. C’est vrai que l’on s’est retrouvé tous les trois pour la compo souvent dans le local de répétition, on s’amusait parfois pour jouer les riffs pour savoir comment ça va rendre. Ensuite en studio au niveau de la méthodologie, on s’est plutôt senti à l’aise. C’est qu’on n’a pas fonctionné par session. On s’est dit ça va être deux semaines de batterie, deux semaines de basse. En fait on a installé tous les instruments et en fonction de l’inspiration et de l’envie de chacun. Parfois le batteur Marvyn pouvait faire quatre morceaux et moi je faisais un morceau ou deux à la basse. Après on passait à la guitare et ça permettait d’avoir le luxe de revenir sur certaines étapes ou quand on enregistre le chant définitif il va peut-être y avoir des syllabes et des mots placés qui vont être différents et Marvyn peut reprendre la batterie pour essayer de claquer. Il y a avait cet avantage-là de pouvoir repartir sur des parties.
Marvyn. Tout n’est pas écrit à cent pour cent mais on a avancé nos préprod le mieux possible pour qu’on est un peu le luxe de revenir sur certaines choses et qu’on ne soit pas encore avec du manque. On a essayé de couvrir un peu tous les morceaux, tous les textes c’était quatre-vingt-dix-neuf pourcent bouclé je pense.
Sylvain. On a bossé quand même un peu (rires), on est arrivé avec quelque chose et un peu de fantaisie.
Marvyn. On a pu se laisser aller car on avait une base qui était fixe, on a enregistré cette base là à peu près comme elle était sur la préprod et le fait d’avoir du temps et de tout monter en même temps pour finir même plus rapide que de se dire on fait toutes les batteries, toutes les basses comme font pas mal de groupe depuis longtemps.
Sylvain. C’est sympa aussi de voir comment ça sonne un son de studio même quand c’est mis à plat parce que la mise à disposition des logiciels programmés, une vraie batterie d’un batteur peut changer la perception du morceau. C’est quelque chose qui nous parait évident sur le moment.
Vous avez enregistré un peu live en fait.
Marvyn. Presque. Tous pour notre instrument, mais on n’a pas joué tous en même temps en revanche. On aurait pu. Il y avait tout qui était monté pour. Par confort et pour aller un peu dans le détail. Il ne me semble pas que Sidilarsen est déjà joué live comme nous n’étions pas là tous les deux au début.
Pour le mastering le fait de le confier à Drew Lavyne (Foo Fighters, Terror…) relève d’une volonté de travailler avec lui ou est-ce une opportunité qui s’est présenté ?
Sylvain. L’enregistrement avec Plume et le mastering avec Drew Lavyne c’est une formule que l’on avait utilisée pour On Va Tous Crever. Plume avait enregistré et mixé, et Drew Lavyne l’a masterisé. On a voulu garder cette formule-là. On a changé plein de choses qu’on s’est dit pour la nouvelle tournée en termes de décors. On a voulu plutôt approfondir avec eux. Son truc c’est quelque chose qui fonctionnait bien, on a eu de très bon retour par Drew qui disait que le mix de Plume, il le trouvait très cool, très bien masterisé et donc c’est une formule qu’il fallait garder. On a préféré approfondir ce point une seconde fois.
Marvyn. On a eu une approche différente avec Plume en tous cas dans nos influences qu’on voulait, tout en gardant la même équipe, on a eu des résultats différents et c’est cool.
Marvyn tu viens d’arriver. Ça fait deux ans que tu joues au sein de Sidilarsen. Comment s’est passé ton intégration et comment tu t’es retrouvé derrière les futs ?
Marvyn. Au tout début vous avez posté des candidatures en ligne tout bêtement. J’ai postulé et je me suis dit pourquoi pas mais pour moi il y allait avoir beaucoup de candidatures de batteurs et je ne pensais pas que cela allait être possible sincèrement. J’ai postulé et essayé de le faire le mieux possible. Ça a plu. On s’est rencontré et maintenant cela a très bien matché. Je pense que ça va continuer puisqu’effectivement l’aspect musique est très important mais l’aspect humain l’était tout autant. Il fallait que ça matche dans les deux sens, il n’y a pas que la musique, il y a les heures de camions, les répétitions. Il y a quand même une vie commune à avoir tous les cinq même maintenant avec l’équipe en général ça s’est fait comme ça. J’ai passé un été avec eux pour qu’on fasse des dates ensemble et courant de l’été ils m’ont demandé si je voulais rester.
Sylvain tu es arrivé en 2018. Vous êtes les petits jeunes de la formation. Comment s’est passé ton intégration ? Sidilarsen est un groupe que tu appréciais.
Sylvain. Carrément. Déjà l’arrivée et le choix de Marvyn s’est décidé à l’unanimité et c’est cool car ce qu’il traverse je l’ai vécu en fait, le bord du fauteuil est aussi intéressant.
Qu’est ce qui a motivé le choix de “On Revient Sur Terre“ comme single ?
Sylvain. Cela nous a semblé évident au fil des compos avant même qu’on rentre en studio je crois qu’on avait déjà choisi ce morceau-là.
Marvyn. Pour nous c’était un morceau phare.
Sylvain. Moi je m’en rappelle en tous cas c’était l’argument premier que dans ce morceau il y a tous les éléments que l’on va retrouver dans l’album musicalement parlant. Il y a ce refrain épique épuré, le couplet posé mais il y a aussi un bon métal qui glace pas mal. Il y a tous les ingrédients qui représentent l’album car c’est difficile de choisir un morceau que l’on va représenter. Là on a eu cette chance qui nous a semblé évident. C’est pour cette raison qu’on l’a choisi. C’est vraiment un condensé de "Que La Lumière Soit".
Comment avez-vous vécu le tournage du clip qui accompagne le titre ?
Marvyn. Très très froid (rires). En fait on a tourné en décembre, il y a des parties en studio évidemment tout allait bien mais effectivement dans la partie chapelle on est tombé sur la journée la plus froide du mois. Je plaisante sur ça le reste s’est très bien passé. On a travaillé avec Fléovisual qui est un vidéaste et c’est la première fois que l’on travaille avec lui. Il y a eu un feeling très rapidement. On était très content du résultat qui s’est déroulé très rapidement. A part le froid tout le reste était très agréable. Il y a eu aussi des gens qu’on connait, des amis, la famille les proches. C’était chouette de partager cela aussi.
Qui a eu l’idée de choisir cet endroit ?
Marvyn. La chapelle c’est un peu secret comme endroit.
Sylvain. Rien à dire (rires).
Marvyn. C’est une secte à nous après si vous voulez rentrer dans la secte on peut vous envoyer un message.
Sylvain. On a enregistré tout l’album à cet endroit, à chaque fois on détruit tout. On ne peut pas trop dévoiler l’endroit.
C’est comme une secte un peu le culte de Sidilarsen.
Marvyn. De toute façon il y a un parallèle là-dessus qui est assumé sur le côté masqué. C’est un parallèle à ce qui est dit dans le morceau par rapport aux réseaux sociaux, les fanatiques, l’anonymat mais la chapelle on a eu la chance d’avoir ce lieu là et pour le respect de la vie privée on ne peut pas dire où c’est mais ce n’est pas très loin de chez nous. Entre Toulouse et Montpellier.
“Intox“ l’autre clip est déjà sorti ?
Marvyn. Oui il sort le 29 mars.
Sylvain. C’est un single qui sera mis en ligne sur les plateformes de streaming.
Marvyn. Il n’y aura pas de clip à proprement parler, il sera sur YouTube. Il y a quand même un effort de fait mais on prévoit des clips pour la suite puisque là on attaque les dates dès dimanche. Donc en fait on va se concentrer là-dessus et après la sortie de l’album qui arrive dans une vingtaine de jours finalement le 19 avril c’est un choix de le sortir comme ça.
Ces deux morceaux seront découverts sur vos prochaines dates de concerts. Vous avez envie de proposer quelque chose d’inédit sur scène ?
Sylvain. On part de quelque chose de totalement nouveau, ce qu’il y avait en déco sur scène je pense qu’il n’en restera plus rien. On repart sur quelque chose de tout nouveau un show dynamique et lumineux. On a fait des promesses sur beaucoup de choses et on revient plus fort sur les dates.
Il y a un truc important c’est que vous chantez en français et que votre français est compréhensible. C’est important que les gens captent bien les paroles.
Est-ce que quelque part ce n’est pas une trademark, une marque de fabrique ?
Marvyn. Je pense que c’est un souhait de notre part mais je crois que c’est un souhait de Sidi depuis toujours peu importe les styles qu’il y a pu avoir, c’est une constante. Il y a toujours eu du chant en français qui voulait porter un message. Cela a toujours été comme ça je pense que ce le sera toujours. Donc il y avait une volonté comme “On Revient Sur Terre“ qu’on avait parlé tout à l’heure il y a un refrain assez ouvert, compréhensible, accessible. Il y aura de tout dans l’album mais il y a cette volonté d’un texte qui peut se comprendre par le plus grand nombre et ça se veut dans le mix dans la façon d’interpréter que ce soit pour les live pour les concerts.
Sylvain. Oui complètement, puis la façon dont on a approché les chansons peut être les compositions on n’imaginait pas la compo qui va être comme ça, il y a un gros risque que ça tartine, c’est trop bien (rires). C’est vrai qu’à chaque fois on se disait comment on va poser le chant à cet endroit-là, est ce que cela ne pollue pas trop, est ce que le chant doit avoir cette place à cet endroit-là quitte à retravailler le morceau une fois que le chant est arrivé on le récupère. Voilà le chant apporte ce que l’on avait envie de remplir dans un morceau parfois il y avait des passages de guitares libres qu’on enlevait etc, pour apporter un maximum de lisibilité à la compo et c’est pour ça que le chant ressort bien parce que musicalement on a essayé en tous cas de le mettre en valeur.
Marvyn. C’est vrai que vous n’êtes pas beaucoup à l’avoir entendu mais c’est intéressant d’avoir ce genre de retour. Nous c’est ce que l’on voulait en tout cas. Et si tu l’as ressenti comme ça c’est très cool.
Je suppose que vous vous sentez proches de tous ces textes qui traitent de différents sujets sociétaux. Est ce qu’il y a en a qui vous interpellent plus que d’autres ?
Marvyn. Je pense que tout le monde a des affinités plus que d’autres.
Sylvain. D’abord tous les textes ont été validés. On a tous des sujets qui pour chacun des textes et des phrases qui peuvent impactés certains.
Marvyn. C’est vrai que ce sont des sujets qu’on aborde tous les cinq et des phrases qui peuvent plus impactés certains.
Sylvain. C’est vrai que ce sont des sujets qu’on aborde tous les cinq. Ce sont des sujets où l’on débat beaucoup, on échange beaucoup donc effectivement eux sont bons là-dedans et les mettent en forme. Oui ce sont des sujets que l’on partage tous les cinq.
En 2022 vous avez fêté les 25 ans de Sidilarsen le samedi 22 octobre 2022 au Bikini de Toulouse avec Black Bomb A et Shaarghot, comment vous avez vécu ce moment un peu exceptionnel ?
Sylvain. C’est clair. C’était immense et le point culminant de la tournée. En plus Marvyn est arrivé c’étaient les dernières dates. C’était excellent et on a fini complet en plus. La soirée était magique, vraiment.
Marvyn. C’était génial.
Vous avez joué aussi le 4 juin 2022 avec le Gros 4 qui regroupait Massive Attack, Mass Hysteria, Ultra Vomit, Tagada Jones au Zénith de Toulouse. Cela a dû être un beau moment ?
Sylvain. Carrément. C’est vrai qu’on a eu la chance de jouer au Zénith de Toulouse quelque chose qu’on a appris un mois avant d’y jouer. Cela a été intense même en termes de préparation parce qu’avant on fonctionnait avec des vidéos sur scène, on a deux écrans qui mettait les vidéos et le Zénith ce n’était qu’un seul grand écran et il fallait en un mois le travail qu’il fallait adapter à la vidéo. Finalement ça n’a pas marché les problèmes techniques c’est comme ça. Tout était bon mais la technique fait que voilà les branchements techniques ce n’est pas grave ça ne nous a pas empêché de passer une excellente soirée quand même dans ce Zénith toulousain. Vraiment c’était très très bien.
Est-ce que ce n’est pas finalement une forme de reconnaissance ?
Sylvain. Je pense que c’est ça, c’est comme la reconnaissance, le City Fest au début ça a été pour les vingt ans, puis pour les 25 ans. On voit que le City Fest est approprié pour un festival, ce n’est plus l’anniversaire de City ou quoi c’est vraiment une marque en quelque sorte et on le refait cette année. Les gens sont très contents. Aussi le 19 octobre il n’y a pas d’anniversaire.
Dans trois ans il y a les trente ans. Rires.
Sylvain. On y travaille.
Marvyn. Ce sont des avancés qui font plaisir à atteindre comme des beaux évènements qui vont encore arriver.
Sylvain. Par exemple on a annoncé hier le l’on va jouer à l’Olympia de Paris le 11 octobre 2025.
Marvyn. Ce sera le premier pour le groupe et pour nous tous et c’est une première. C’est une satisfaction de pouvoir faire ça un samedi en plus. C’est notre soirée et la reconnaissance est là. Ça fait rêver et on est en stress déjà (rires) un an et demi en avance. On est très reconnaissant et on espère vraiment qu’il y aura encore de beaux évènements.
Qu’est-ce que vous essayez de transmettre sur scène ? Qu’est ce qui fait que vous vous dites c’est un bon concert ?
Marvyn. Je pense que c’est un peu subjectif et que ça dépend de l’état de chacun. Effectivement de se conditionner nous déjà, pour placer le meilleur concert à chaque fois. C’est important de trouver notre petite routine pour ça. J’y suis quand nous sommes bien, enfin la réception du public en général, c’est ce qui compte si on voit que les gens sont réceptifs, dansent, chantent ça nous porte aussi et c’est donnant donnant. Pour moi un concert s’est bien passé quand les gens ont vu un bon concert.
Sylvain. C’est ça ! Maintenant il peut y avoir des problèmes des jours d’avant même dans la journée ou on n’est pas forcément dans un bon mood et dès qu’on commence les premières notes et la clameur et l’énergie que donne le public ça annule tout et on est reparti après avec plein d’énergie jusqu’aux prochains concerts.
Marvyn. Il ne faut jamais se dire que c’est fait avant que ce soit fait.
Le 31 mars vous joué à Fontenay le Comte dans le 85 il y a pas mal de date en perspectives. Est-ce qu’il y a une préparation en amont pour toutes ces dates ?
Sylvain. On n’a pas joué depuis août 2023, d’ici le 19 avril on a environ cinq ou six concerts, on va jouer les deux morceaux qui sont sortis “Intox“ et “On Revient Sur Terre“ qui sont sur la setlist et après l’ordre des morceaux qui changent, la setlist qui change, notre intro change et les décors sont différents ce qui fait qu’une fois que le set est calé et après tout tourne entre guillemets c’est vrai qu’on répète un petit peu moins mais c’est vrai qu’en ce moment on y va quand même pas mal.
Marvyn. On y va mais ça nous rassure aussi.
Sylvain. En fait c’est pour retrouver nos automatismes. Il n’y a pas que le morceau qu’il faut jouer par cœur mais il faut aussi l’intégrer et le vivre pour ne pas le jouer de manière robotique. Ça va aussi pour les chanteurs et les transitions aussi.
Marvyn. Vraiment monter le show de A à Z sur l’aisance, sur la façon dont on devait fonctionner. Je n’étais pas au début de la tournée OVTC mais une fois qu’on était lancé avec les dates régulières on n’avait plus forcément besoin de répéter même si on changeait de morceau on était pris sur ça et on verra comment cela évolue. Parce qu’effectivement c’est un début de tournée comme l’album va sortir on va rajouter des nouveaux morceaux et ce sera sans fin. Le but est de ne pas faire le même set dans trois ans (rires). En revanche après quand on joue tous les weekends, des semaines condensées on n’a plus besoin effectivement de répéter. Ça va rouler comme ça.
Vous allez jouer des nouveaux morceaux lors de chaque show ?
Marvyn. A la sortie on devrait quand même un peu.
Sylvain. Ce côté que j’ai eu sur OVTC c’est quand fait on a envie de tout jouer. Le soir j’ai vraiment envie de tout jouer. Mais il faut aussi jouer les anciens car c’est trop bien de jouer les anciens morceaux. En fait on a envie de jouer deux heures et demie à chaque fois.
Marvyn. C’est compliqué d’allier les deux.
Sylvain. Il y a un moment où il faut choisir ce que l’on va jouer sur la scène. C’est toujours un peu déchirant.
Marvyn. Parfois on a des sets un peu court et des festivals ou on sait que c’est compliqué. C’est huit albums il y a des morceaux qu’on ne peut plus enlever des morceaux d’avant et cela réduit le choix des possibles. Sur les sets courts on sait ce que l’on joue et quand ce sera plus long et que l’album sera sorti on se permettra des variations et de jouer un peu plus de nouveaux morceaux en gardant les anciens. C’est un peu de manip.
Qu’est-ce qu’un bon bassiste et un bon batteur selon vous ?
Marvyn. On peut raccrocher tout de suite (rires). Non je ne pense pas. On parle chacun de nos instruments. Je me jette dans le vide car je ne sais pas où je vais. Évidement pour un bon batteur il y a la technique qui compte un peu, faut que ça joue en place. Personnellement ce qui me parle ce n’est pas quelqu’un qui va être démonstratif, cependant ça va être du feeling ce que la personne dégage derrière son instrument humainement ce qu’elle va échanger avec les autres personnes de son groupe ou même avec le public. J’ai grandi avec des batteurs qui m’ont influencé et qui étaient plus comme ça, plutôt des techniciens purs. Très sensible à l’approche des concerts et à l’approche de live. Un exemple. Un des batteurs que j’ai toujours aimé Mario de Gojira qui a évidemment une technique monstrueuse mais qui a un jeu de scène qui l’est tout autant. C’est vraiment ce qui me parle. C’est quelqu’un qui a la technique pour en mettre plein la tronche et qui va dès fois faire quelque chose de très simple pour servir le groupe. C’est un bon musicien avec une approche scénique importante et en même temps quelqu’un qui sert son groupe et la musique. C’est là-dessus que je prends mes claques en général.
Sylvain. Je pense que ce sont les mêmes raisons que toi par rapport à la basse. Le maitre mot c’est être à l’écoute des musiciens et être au service de la musique. Parce que de penser qu’à soi et être démonstratif ça ne sert pas vraiment un groupe, ça ne sert pas non plus le morceau ou alors c’est un projet qui a le nom et le prénom de la personne. Le maitre mot tout instrument confondu faisant aussi de la guitare c’est vraiment pouvoir être à l’écoute de chacun et de savoir ce que va jouer l’autre. Ne pas essayer de polluer, savoir où est sa place. Être à l’écoute.
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Pascal Beaumont / Photos DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)