mercredi 8 mai 2024

JEWLY // INTERVIEW // Un rendez-vous trés Rock ... - Paris Hôtel Félicien le 18 avril 2024 .

Encore une fois, toujours un plaisir de retrouver JEWLY afin de parler et échanger ensemble. Avec son nouvel album et cette interview, on la retrouve en plein cœur de Paris pour ce beau moment. Toujours aussi touchante, belle et adorable, comme à chaque fois un vrai plaisir que cette rencontre. On vous laisse avec la belle JEWLY.



Depuis notre dernière rencontre, tu es devenue Maman. Parle nous de cette nouvelle façon de vivre et comment concilies-tu tout cela ?

Jewly : Oui effectivement je suis devenue Maman, depuis 3 ans. On a fêté les 3 ans de mon petit Jim il y a quelques jours .
Comment je concilie ça ? C'est intense. En fait c'est intense parce que les journées sont beaucoup plus courtes, les semaines sont beaucoup plus courtes, on a beaucoup moins de temps. Alors en temps normal quand c'est des années de tournée, ça va. Mais là comme c'est une année avec un album, c'est sportif. C'est sportif, je suis fatiguée, j'ai des cernes mais voilà. Mais heureusement j'ai un petit bout qui est super cool, qui est super rock'n'roll donc ça va j'essaie de gérer au mieux en lui donnant un maximum de temps parce que c'est beaucoup de bonheur mais c'est effectivement beaucoup d'énergie. Et je crois que pour l'instant ça va, lui il a l'air de bien s'en tirer j'ai envie de dire. Alors ça a changé ma façon de travailler ? Ouais déjà je travaille beaucoup moins le soir parce qu'après, moi, faut savoir aussi que j'ai un côté artiste auto-entrepreneuse. A savoir que oui j'ai mon côté concerts, etc... donc ça c'est la cerise sur le gâteau, c'est le bonheur voilà mais il y a un côté aussi où je passe beaucoup de temps à faire, ben, de la compta, de la régie, de la recherche de dates, de l'administratif, beaucoup, beaucoup de choses et c'est vrai que maintenant quand je cherche mon petit bout, il est 18h et je passe du temps avec lui. En plus je sors pas mal, on ne le couche pas forcément à 20h voilà et bah c'est sûr qu'une fois qu'il est couché je ne fais plus comme avant, je faisais mes contrats etc …. Donc oui ça a changé ma manière de bosser. J'essaie d'être beaucoup plus concise quoi.  

Quelle a été ta source d'inspiration principale pour ton nouvel album REBELLION ?

Jewly : Ma source d'inspiration principale ? Je dirais beaucoup Archive. Archive c'est un groupe que j'ai redécouvert il y a 2/3 ans. Je dis redécouvert parce que dans Archive il y a tellement de choses que c'est un grand écart quoi, surtout dans les ambiances, dans les voix et dans les harmonies. C'est vrai que c'est un groupe que j'ai beaucoup réécouté et qui m'a inspiré. Alors je ne sais pas si Rebellion reflète forcément mon écoute d'Archive, en tout cas c'est quelque chose que ouais j'ai beaucoup réécouté. Depeche Mode aussi je dirais. Depeche Mode avec aussi plein de décennies parce que eux aussi c'est quelque chose qui est très riche, très différent aussi selon les albums. Donc oui je dirais ces deux groupes.

Ton passé de docteur en pharmacie t'influence-t-il pour l'écriture de tes textes ?

Jewly : Alors clairement...clairement je pense que dans tous mes albums il y a beaucoup de textes qui sont dirigés vers la santé mentale, vers le bien-être, vers la libération, vers la prise de conscience. Et je pense qu'il y a aussi les rencontres que j'ai faites durant mon passé de pharmacien où moi c'est quelque chose qui m'a toujours beaucoup touchée...c'est l'humain, c'est l'écoute. Et ce coté de pharmacien, moi j'aimais bien ce métier là aussi parce qu'il y a un coté psychologue aussi qu'on a dans ce métier là. Les patients, au médecin ils n'ont pas forcément le temps de parler, par contre au pharmacien ils vont peut-être s'épancher un peu plus si le pharmacien prend le temps de laisser le patient s'épancher. C'est vrai que moi j'ai fait beaucoup de rencontres. Ça m'a beaucoup nourri, ça m'a beaucoup inspirée et aujourd'hui  Rebellion clairement c'est un album qui est autour de la santé mentale et oui il aborde des thématiques qui ont fait écho quand j'étais pharmacien aussi entre autre.

As-tu procédé différemment pour l'enregistrement de ce nouvel album Rebellion ?

Jewly : Alors pour l'enregistrement de cet album, grosso modo ça a été assez similaire par rapport à Toxic. Par contre ce qui a été très différent … Toxic donc l'album précédent....ce qui a été différent en revanche c'est plus dans la composition. Alors pourquoi ? C'est parce que dans cet album il y a beaucoup de français, chose un petit peu inédite. J’espère que je n'empiète pas sur une question qui va suivre mais il y a beaucoup de français. Il y a 50/50, 50% de français 50% d'anglais et donc dans la composition, ça a été un petit peu différent de composer en français. Il y avait toujours un titre ou deux que j'écrivais en français avant, mais un titre ou deux et souvent c'était des titres assez calmes, pas forcément rock, voilà. Et donc là ma manière de composer et d'écrire a été un petit peu différente. Moi j'écris d'abord toujours les textes et ensuite je fais les compositions. Et là en l’occurrence, quand j'écrivais les textes en français j’avançais déjà beaucoup dans l'arrangement, parce que les arrangements sinon c'est plus...je les travaille vraiment avec l'arrangeur mais là j'avais déjà...je mettais déjà un peu les mains dans le cambouis dans l'arrangement pour faire la composition, pour m'inspirer la composition.

Comment se sont passées les sessions studio ?

Jewly :  Alors les sessions studio ? Génial ! Génial parce qu'on a été, on a enregistré  à nouveau dans le studio Black Box qui est du côté d'Angers avec Peter Deimel qui est incroyable, qui est un gars  incroyable humainement et artistiquement et techniquement. On a enregistré dans ce studio, c'est tout à l'ancienne voilà. En analogique sur bandes avec une équipe géniale. Donc il y avait Moon Pilot qui était à la réal et aux arrangements. On a enregistré les batteries avec Vincent Lechevallier qui est un batteur juste incroyable, avec qui j'avais déjà collaboré sur mon album précédent et qui là nous a fait des batteries...mais autant il était déjà là, mais là je n'ai même plus la main assez haute pour dire là où il était. Pareil humainement quelqu'un d'incroyable. Et j'ai fait la connaissance d'Alexandre Maillard qui a fait les guitares, quasiment toutes les guitares parce qu'il y a un guest aussi guitares mais ça on les a faites plus tard. Et Alexandre Maillard qui est un guitariste qui allait vraiment chercher les harmonies de mes compositions parce que moi je triture toujours un petit peu. Je vais toujours un peu à la limite dans les harmonies avec des choses un tout petit peu dissonant. Mais lui il est allé justement chercher tout ce que j'avais, toutes ces disharmonies que j'avais cherché à mettre dans mes compos avec les sons qui me font kiffer, qu'il a écouté. Je lui ai envoyé au préalable, je lui ai envoyé et donc c'était le bonheur quoi !

Dans ton nouvel album, 50% des titres sont en anglais et 50% sont en français. Comment as-tu fait ce choix ?


Jewly :  Le choix du français / anglais en fait, ça s'est fait un petit peu comme un gros flash puisque sur cet album il y a vraiment cinq thématiques principales qui sont abordées sous deux angles de vue. Un angle de vue de la jeunesse, l'autre l'angle de vue de l'adulte. Je me suis un petit peu posée et je me suis dit : ben tiens en fait ça fait écho aussi par rapport à mon parcours. Moi quand j'ai commencé à écrire, j'écrivais en français et ensuite quand je suis devenue adulte, je ne sais pas si on devient vraiment adulte un jour, mais en tout cas voilà, j'ai commencé à écrire en anglais. Et donc cela m'a semblé assez évident en fait d'écrire tout ce qui était du point de vue de l'enfance en français et tout ce qui était du point de vue de l'adulte en anglais. Et voilà et puis après j'ai déroulé un peu la pelote comme ça avec ce flash et ça me semblait évident de faire comme ça, des binômes de chansons français / anglais et avec toujours ce côté du point de vue de l'adulte qui est un petit peu là pour montrer la voie de la résilience quoi.

«Alter Ego» sorti le 15 mars est le 1er single extrait de ton nouvel album. Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Jewly : Alors à la base en fait, ce n'était pas ce titre qui devait sortir en premier. Ha non mais ça c'est pour la petite...c'est marrant... c'est pour la petite histoire, c'est le deuxième single qui sortira un petit peu plus tard : c'est Résistance. En fait, avec mon attaché de presse que je salue au passage, qui est super (coucou), on s'est dit : bah tiens on va prendre plutôt Alter ego. Alter ego en fait c'est une boule d'énergie. C'est un titre on s'est dit : mais en fait il fait du bien, c'est une boule d'énergie. Dans la thématique aussi, c'était quelque chose que j'avais vraiment envie de mettre en avant et on s'est dit : si c'est le premier titre qui sort, ben vraiment ça va. Ça faisait un petit moment qu'on avait pas sorti de titre, et donc du coup on s'est dit : c'est le titre qui va sortir, c'est ce qui va interpeller. Aujourd'hui on a besoin d'énergie positive et puis voilà. Ça semblait évident. En plus il était en français alors que Résistance en anglais. On s'est dit peut-être que c'est bien aussi de commencer par un titre en français puisque des titres énergique comme ça, en français il n'y en a pas forcément beaucoup qui sont sortis dans mon répertoire. Donc au final ça a été assez évident quoi.

Écriture en Français ou en Anglais, même difficulté ?

Jewly : Alors l'écriture, si tu parles vraiment des paroles, du texte quoi... le texte pour moi il est beaucoup plus facile en français. Il est beaucoup plus facile en français, j'explique pourquoi. Parce que moi je mets beaucoup de second degré. Le second degré en anglais...en anglais c'est pas ma langue maternelle, j'essaie de faire ça aussi bien que je peux mais le second degré c'est pas forcément toujours évident quand c'est pas ta langue maternelle. Et le français, ben voilà il y a les mots alors c'est plus simple dans l'écriture. Je dis dans l'écriture du texte parce que dans la composition après, quand tu vas l'utiliser, le français est beaucoup plus dur à faire sonner dans le rock. Le français est plus dur, les mots...l'anglais il sautille. Déjà tu as des mots, rien qu'avec les toniques de l'anglais, quand tu vas dire un mot par exemple "happy" quand tu vas dire "happy",  direct tu as un truc qui sautille, voilà. Et donc pour la composition en anglais, elle est beaucoup plus facile pour moi.


Raconte-nous ta rencontre et ta collaboration avec Yarol Poupaud

Jewly : Yarol ! Yarol c'est une très belle histoire parce qu'on s'est rencontré...on avait eu la chance de faire sa première partie dans une salle à Cléon, où on a hyper sympathisé direct. On a fait la première partie, ça s'est super bien passé, on a sympathisé, on a fait après... voilà on a fait l'after et tout, avec toute son équipe de zicos. C'était super. Un gars adorable et on était plus ou moins resté en lien. Et quand j'ai composé deux titres de l'album, enfin deux des dix titres, je me suis dit : wow mais là j'entends tellement Yarol jouer sur ces titres là. Donc j'ai envoyé un petit message. Je lui ai dit : "Écoute Yarol est-ce que ça te dit de participer à mon prochain album ? "Il m'a répondu direct mais hyper gentiment :"Avec grand plaisir " Je lui dit : "Il y a un titre ou deux" . Je me suis dit qu'avec un peu de chance, il va accepter de faire les deux. Effectivement il a accepté de faire les deux. On s'est retrouvé dans son studio à Paris. Il devait venir au studio Black Box, ça n'a pas pu se faire parce qu'ils étaient en pleine promo de FFF, puisque FFF allait sortir l'album. Et cela n'a pas pu se faire au Black Box du coup moi je l'ai rejoint à Paris et on a enregistré dans son studio et puis voilà. Il a compris tout de suite l'idée. Il a fait des choses incroyables. Et puis hé bien pour la petite symbolique, le premier show de Rebellion, on a pu le faire avec FFF à la Laiterie parce qu'ils jouaient deux semaines ou trois semaines avant la sortie de cet album Rebellion. Et donc on a pu tourner avec eux et faire ce premier show de Rebellion avec FFF, donc indirectement avec Yarol quoi.

Il y en aura un autre ou pas ?


Jewly : Peut-être...je sais pas...j'espère...on a failli faire le lendemain du coup parce que pareil, toute l'équipe et tout... adorables. Ils jouaient à Metz le lendemain. Il me dit : "En fait on n'a pas de première partie à Metz demain". Et en fait le tourneur était déjà parti et donc on n'a pas pu...enfin voilà c'était trop chaud de l'organiser le lendemain, d'appeler etc...Si le tourneur avait été là on aurait pu lui demander direct mais il était déjà parti et puis on a réalisé ça à la fin de leur concert, quand on était au merch tous ensemble et puis ...donc on n'a pas pu faire Metz mais peut-être y en aura-t-il un autre ?

Parle-nous de la pochette de l'album REBELLION  ?

Jewly : La pochette ! La pochette, je voulais quelque chose qui corresponde à Rebellion mais en même temps je voulais ce clin d’œil, avec ces binômes de chansons, donc avec ce côté à la fois enfant et adulte, enfance et adulte. Et on avait fait une première séance photo avec un photographe qui s'appelle Julien Ayrault qui a fait les photos de l'album, des photos magnifiques. Pas moi hein ? Les photos je précise. Et du coup je dis : Ha oui ok les photos sont supers. Mais il n'y avait que ce côté rébellion et du coup il n'y avait pas forcément le côté enfance. Et rapidement en fait j'ai été mise en relation avec une graphiste qui s'appelle Pauline Soler, qui a direct capté un peu ce dont j'avais envie et qui a fait ce boulot incroyable, en mêlant la photo enfin les photos et des illustrations graphiques, des mots écrits à la main, des ratures...tout ce qui montrait aussi ce que l'on peut avoir dans la tête avec cet album qui est quand même assez fort, assez profond. Et en fait ça collait tellement, avec un visuel qui est flashy. On aime ou on aime pas mais voilà ça cogne quoi ! Et donc oui je les remercie du fond du cœur parce que je trouve qu'ils ont fait un travail qui est incroyable et qui est aussi vraiment en accord avec ce que je voulais, en accord avec la musique, en accord avec les textes, vraiment en symbiose avec tout.

Quelles directives leur as-tu données ?

Jewly :  Ils ont vachement bien bossé parce qu'en plus moi je leur avais dit : je veux sortir de ma zone de confort. Après c'était même pas forcément moi sur l’album aussi. D'ailleurs la pochette ça me ressemble sans me ressembler. Je veux dire c'est moi mais c'est moi en mode … Ceux qui me connaissent en live ils m'ont dit direct : c'est toi ! Ceux qui ne me connaissent pas en live ...voilà, pas tout de suite de prime abord mais quand ils me voient après en live ils me disent : oui c'est clairement toi ! Toi tu me connais en live. C'est assez évident !

D'où vient le choix de travailler avec des musiciens différents pour la partie studio ou la partie scénique ?

Jewly : Alors en fait moi à la base, mon choix il se pose plutôt sur ce qu'on appelle le réalisateur donc le directeur artistique de l'album. En général je fais un casting. Moi je compose les chansons, les textes, je commence déjà à avoir des idées d'arrangements et ensuite je soumets à plusieurs arrangeurs et en gros je leur demande de travailler. Je leur donne le choix de bosser...je leur envoie trois titres et ils ont le choix de bosser sur le titre qu'ils veulent. Et après je choisi le directeur artistique, le réal. En général, c'est réalisateur et arrangeur c'est pour ça que je résume en directeur artistique. Et ensuite, ces directeurs artistiques, avec moi évidemment, on va choisir l'équipe qui va enregistrer en studio. Souvent lui il connaît des personnes, il pense à des personnes et je trouve que c'est toujours intéressant de bosser avec différents musiciens parce que du coup ça ouvre d'autres portes. Si tu restes toujours à bosser avec les mêmes personnes, tu restes toujours un peu dans le même tunnel. Moi je veux dire mes albums de l'un à l'autre, alors je ne dis pas qu'ils sont radicalement différents mais en tout cas il y a une vraie évolution et moi c'est ce que je veux. Même d'une chanson à l'autre d'ailleurs. Moi je n'ai pas envie que les gens ils se fassent chier à écouter toujours un peu la même chose. Il y a des artistes qui font ça, c'est un choix.  En tout cas moi je préfère évoluer et puis je pense que même on évolue. On évolue dans ce qu'on écoute, on évolue dans ce qu'on est et donc forcément pour moi un album il ne peut pas être le même l'un après l'autre quoi. Et donc assez naturellement j'ai bossé avec des équipes que m'a proposé l'arrangeur. Même là en fait l'arrangeur est le même parce que cela n'a jamais été le même arrangeur d'un album à l'autre sauf là, en l’occurrence sur ces deux derniers albums. Cela a été Moon Pilot qui a été le même arrangeur parce que j'avais encore quelque chose à faire avec lui et puis il m'a bien montré qu'on avait encore des choses à faire ensemble. Et puis voilà du coup il m'a proposé une équipe. Alors le batteur on a gardé le même en l’occurrence mais le guitariste c'était pas du tout le même, le bassiste malheureusement ça n'a pas pu être le même parce que Phil Spalding qui a enregistré sur tous mes albums hé bien lui malheureusement n'est plus là. Hé puis voilà une autre équipe qui évolue. Et puis même les musiciens live, eux pour le coup ne changent pas parce qu'ils sont fixes depuis un petit moment. Bah eux, même, je pense que pour eux c'est challengeant aussi, ça les fait évoluer aussi donc moi je pense que c'est bien pour tout le monde. Moi je leur laisse toujours le choix déjà. Je leur dis, je leur fais écouter l'album, je leur dis : les gars vous pouvez ne pas aimer quoi ! Ils peuvent ne pas accrocher sur le nouvel album puisqu'il aura évoluer forcément et je leur laisse toujours le choix. Là c'est vrai qu'il s'est trouvé qu'à chaque fois ils ont dit oui. Puis après il y a le boulot On fait des résidences, on bosse parce que l'idée ce n'est pas de faire du copier/coller de l'album, l'idée c'est que chacun se l'approprie. Alors évidemment, il faut respecter l'esprit général de l'album mais ils peuvent se donner des libertés justement. Et puis là sur cet album ça s'est vraiment hyper bien passé parce que ils ont sur-kiffé l'album vraiment. Ils m'ont vraiment... ils m'ont partagé j'en avais les larmes aux yeux de voir à quel point ils aimaient l'album. Ça me fait chaud au cœur. Et puis après, hé bien là il vit en live d'une autre manière et moi ce que j'aime bien c'est que souvent les gens, le public qui connaît l'album, qui connaît le live, bah ils me disent : en fait ce sont deux choses qui sont différentes entre guillemets, qui se recoupent mais qui sont hyper intéressantes les deux. Pour moi voilà on a gagné en ayant ces commentaires là.



Bientôt tu joueras à la Dame de Canton. Que nous prépares-tu ?

Jewly : C'est une excellente question. Non pour l'instant, je n'ai pas encore d'idée. Évidemment ce sera un show particulier parce que ce sera LE concert de sortie de l'album. Alors il y en a eu un « petit » on va dire avec FFF à la Laiterie, mais à la Laiterie c'était 30 minutes puisque forcément on était avec FFF. Là oui émotionnellement ce sera chargé. Je ne sais pas et même si je le sais je ne vais pas le dire (rire).

As-tu en ce moment un rêve ou une envie artistique ?

Jewly :
J'aimerais bien faire un duo avec Nick Cave. Voilà ! Je crois que je n'ai pas besoin de développer plus. Ça ce serait le surkiff quoi ! Ou alors que Jack White vienne faire des guitares avec nous à la Dame de Canton ? Ce serait pas mal ça ? J'allais dire que ce n'est pas du tout quelque chose que je prépare hein ? Ce n'est pas du tout dans les ...j'aimerais bien hein ! Jack White si tu m'entends !

Qu'écoutes-tu actuellement sur ta platine ?

Jewly : En fait j'écoute tellement de choses que non je ne peux pas te dire. Alors évidemment Archive, je te parlais d'Archive tout à l'heure donc ouais il y a beaucoup d'Archive. Après en ce moment j'écoute plutôt du blues. Du blues mais alors ça peut aller à du Sea Sick Steve mais aussi à des gros standards de blues quoi. Et puis évidemment j'écoute le dernier album de FFF. Je fais un peu de pub aux copains. Il est vachement bien d'ailleurs. Franchement...

Que penses-tu de cette nouvelle façon de vendre la musique ? Kiss Kiss Bank Bank Ululle ?

Jewly : Je trouve ça très très dur parce que moi dans ma démarche artistique, encore une fois, mes chansons sur un album elles sont très différentes de l'une à l'autre. Ça veut dire que quelqu'un qui va écouter mon album …je pense que je vais demander à dix personnes quel est ton titre préféré sur l'album, j'aurais dix réponses différentes. Donc c'est ça qui est difficile sur la musique aujourd'hui que tu écoutes en mode bah...une chanson, un titre par titre qui est comme ça parmi d'autres. Là où j'ai un petit peu d'espoir, c'est par rapport au vinyle, qui revient. Alors j'espère que cette vague va persister parce que dans le vinyle tu écoutes au moins l'album par face. Donc tu écoutes au moins la moitié ou le quart d'un album. Selon si c'est c'est un ou deux vinyles par vinyle. Sinon oui ça fait un petit peu peur cette musique à la consommation où finalement tu écoutes sur Spotify, et puis tu ne sais même pas ce que tu écoutes. D'un autre côté c'est bien parce que ça te permet de découvrir mais d'un autre côté tu vas moins dans la profondeur de ce que l'artiste veut défendre quoi. Donc il y a du pour et il y a du contre.

Donc tu es pour le vinyle ?

Jewly : Ha oui je suis pour le vinyle, je suis pour. Je suis à 200% pour. Alors évidemment un vinyle qui est travaillé pour être un vinyle... à savoir que tu fais un mastering spécial, tu fais les laques comme il se doit évidemment pour qu'il y ai le son qu'il y ai la chaleur?. Moi je vois mon album aujourd'hui je l'écoute en cd ou je l'écoute en vinyle, ben c'est comme si c'était, pas deux albums différents évidemment mais tu as des choses que tu redécouvres quand tu écoutes le vinyle. Des choses que j'avais oublié, qu'on avait fait en studio et quand j'écoute le vinyle j ai dit : Ha oui j'avais oublié ce truc là ! Parce qu 'il y a d'autres choses, c'est hyper intéressant. C'est une chaleur  qui n'a rien à voir. De la même manière que nous on a enregistré sur bandes. Quand tu couches un mix sur bandes bah c'est pas le même son que quelque chose qui fait...voilà. Après on peut pas toujours se permettre de faire ça comme ça. Mais en tout cas moi oui je suis pour cette culture du son, après c'est pas toujours évident. Évidemment on ne peut pas mettre le vinyle dans sa voiture. Mais bon c'est un moment, tu bois un bon verre de vin avec un vinyle. On prend le temps d'écouter...ben c'est un plaisir quoi.

Quels sont tes projets ?
Jewly : Mes projets ? Ben tourner, tourner quoi, voilà... et aller présenter cet album à un maximum de personnes un peu partout. De toute façon ce métier là je le fais pour le live donc oui j'ai vraiment hâte d'aller... bah là ça y est c'est parti ...d'aller sur les routes, de présenter ce projet aux personnes, de sensibiliser aussi parce que cet album c'est vraiment... Rebellion c'est pas descendre dans la rue avec les pancartes... Rebellion c'est une rébellion intérieure en fait. C'est prendre conscience de qui on est, de ce que l'on ne veut plus subir, c'est de s'écouter, de réagir, de réfléchir et c'est vraiment une ode à la différence, à la singularité et à la libération. Et donc ça c'est un message que j'ai vraiment envie de transmettre aux personnes. C'est de dire, ben lâchez-vous quoi ! Lâchez-vous, écoutez-vous. Aujourd'hui quand je vois les générations actuelles, elles vont en chier plus tard ! Donc je pense que c'est primordial de prendre soin de soi, en terme de mental, de psychique etc...

Souvenirs des concerts qui t'ont fait frémir ?

Jewly : Je suis désolée mais je vais les re-citer !!C'est Archive. Je les ai vu il n'y a pas longtemps en plus. Je te l'ai cité aussi, c'était Nick Cave. Ça c'est un concert qui m'a bouleversé parce que je me suis dit : wow, c'est le maître ! Pour moi c'est le maître sur scène. Il y a un espèce de truc qui se dégage donc voilà. Mais j'ai vu Archive il n'y a pas longtemps sur scène. Bah j'ai surkiffé. Light show en plus, c'est monstrueux ! Un groupe aussi que j'ai vu il n'y a pas longtemps et que j'ai vraiment adoré c'est Hyphen Hyphen. Vraiment super groupe, grosse énergie et tout. J'ai beaucoup aimé aussi ce concert là. Donc voilà si je devais te les citer, je te citerais ces concerts là que j'ai vu on va dire il n'y a pas longtemps ou d'autres que j'ai vu il y a un peu plus longtemps mais qui m'ont marqué quoi.

Quelque chose à rajouter

Jewly : Moi j'ai envie de dire merci à des journalistes comme vous, qui soutenez les artistes indépendants parce que tout n'est pas toujours rose hein ? Je veux dire, on galère etc...Alors oui on a la cerise sur le gâteau, la récompense c'est le live mais par contre derrière faut ramer, faut ramer. Et des médias qui nous soutiennent hé bien voilà j'ai envie de vous dire merci.  

Merci à toi et à très bientôt à la Dame de Canton

Voir l'interview en VIDEO ICI




Thierry CATTIER 

Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS