Ce concert de Seattle fut vraiment fantastique, j'ai pris une grande claque même si tout ne fut pas parfait.
Pour acheter le billet, les choses furent un peu compliquées. Voulant aller au concert le plus léger possible, j'avais laissé à l'hôtel la pochette dans laquelle il y avait mon passeport, considérant que je n'en aurais pas l'utilité, pochette dans laquelle il y avait également ma carte bleue car je m'apprêtais à payer le billet du concert en liquide. Mais voilà, la possibilité de payer en cash n'était pas possible, soi-disant pour le Covid (la manipulation des billets étant considérée à risque). Quand la fille au guichet m'a annoncé cela, j'ai réussi à garder mon calme, tout en lui demandant d'émettre mon billet pour le sécuriser, le temps que j'aille chercher ma carte bleue à l'hôtel, et en lui proposant de lui laisser une somme supérieure à la valeur du billet en cash. J'ai essuyé un refus poli mais assez ferme pour comprendre que toute discussion était vaine. Il a donc fallu que je retourne à l'hôtel, sans garantie de retrouver la place à mon retour. Heureusement au bout des 35 minutes, le temps de faire l'aller retour, le billet était toujours disponible.
L'entrée dans le stade fut également un peu compliquée. Le monsieur qui gérait ma file était handicapé, et probablement pas uniquement physique : il voulait absolument que je passe l'arceau de détection du métal avec mon porte-monnaie, j'avais beau lui dire "but Sir, with my coins I will ring", il ne voulait pas m'écouter et comme je faisais sonner l'alarme, il m'a demandé à 3 reprises de repasser.... Ubuesque !!!
Mais c'est surtout après, que les choses auraient pu tourner au désastre me concernant. Comme mon petit sac 20 cm sur 15 dépassait la taille autorisée, il fallut que je le planque dans une de mes poches et que j'éclate dans d'autres poches les documents qu'il contenait, tout en gardant en main la pochette transparente qui contenait 1150 $ en cash, ma carte bleue et mon billet de concert. En parcourant les coursives du concert du stade à la recherche du stand AARR que je n'ai jamais trouvé, j'aperçois alors un train qui passait juste derrière le stade. Je décide de faire un arrêt pour le prendre en vidéo. Je pose la pochette en question sur le rebord, je prends la vidéo et je repars les mains vides. Je réalise mon oubli trois minutes plus tard, panique générale à bord, doublement immédiat du rythme cardiaque, d'autant que je ne savais plus exactement à quel endroit j'avais pris cette vidéo. Finalement par chance, je la retrouve, personne ne s'en était saisi.... Ouf, 1000 fois ouf, tout en me traitant de tous les noms d'oiseaux...
La seule grosse déception, c'est que je me retrouve dans un environnement de beaufs à l'américaine, une horreur absolue, des gens à la vulgarité incarnée, des filles d'une laideur repoussante.... Merde alors, suis-je vraiment à un concert des Stones ou à un concours de beaufitude ? Après avoir quitté leur place à plusieurs reprises durant le concert pour aller au pipi Room ou s'acheter bières et hamburgers, les deux couples qui étaient devant moi quittèrent le concert avant la fin de Jumpin, sans même attendre Sweet Sounds of Heaven et Satisfaction...
Mon voisin était venu avec son pantalon de pyjama estampillé de langues des Stones, oui j'ai bien dit "pantalon de pyjama", il ne lui manquait plus que les charentaises pour jouer au papy Mougeot de Coluche... il n'y avait pratiquement pas de jeunes en dessous de 40 ans à ce concert, c'est un point qui m'a beaucoup marqué. Sur ce sujet, il y a une grosse différence entre l'Europe et les États-Unis.
Sur Joe Bonamassa qui assurait la première partie, seul son dernier titre fut vraiment intéressant, le reste fut assez barbant malgré sa prouesse incontestable du maniement de la guitare.
Les Stones se firent attendre car ils n'atteignirent la scène qu'à 21h26. Le public commençait à manifester son impatience.
Dès les premières notes, j'ai pris une très grosse claque : le son est vraiment énorme, fabuleux, fantastique, jouissif. J'ai pris plusieurs vidéos. Je regrette de n'avoir pas filmé Get Off Of My Cloud qui fut somptueux. Tout le monde chantait, y compris une grande partie de mon entourage beauf. Steve Jordan fait un travail magnifique, c'est lui qui commence le morceau, seul avec ses roulements de batterie, Mick doit d'ailleurs s'en rendre compte car Jordan est souvent mis en avant sur le grand écran (à la superbe définition). Il faut bien comprendre que l'énergie de Steve remplace la finesse de Charlie, c'est exactement cela.
Angry est très bon en concert, vraiment très bon alors que j'ai eu du mal à me faire à ce morceau quand il est sorti.
Wild Horses fut très agréable. Et je me suis même aperçu que je dansais - je vous promets que c'est vrai - sur Tumbling Dice... Foule également très présente sur Always Get. Idem pour Miss You.
À un moment, je ne me souviens plus si c'était juste avant les présentations ou après, mais en tout état de cause au milieu du concert, Jagger qui parle beaucoup à son public (il n'est pas Bob Dylan), fait référence au premier concert donné à Seattle en ne précisant pas l'année (je n'ai pas encore vérifié, mais on doit être en 64 ou en 65). Malheureusement je n'ai pas filmé cette partie, c'était vraiment marrant parce qu'il a indiqué le nom de la salle en précisant qu'elle existe toujours, et en ajoutant qu'à l'époque ils avaient joué uniquement 25 minutes et que le prix des billets était de 4 dollars. Il a ensuite précisé que ça faisait alors 50 minutes qu'ils étaient sur scène, soit le double par rapport à ce premier concert et que le groupe allait donc bientôt quitter la place. La foule a beaucoup apprécié. Et enfin, toujours en faisant référence à ce premier concert sur Seattle, là je n'ai pas complètement compris mais j'ai cru saisir ce qu'il a annoncé être comme étant le meilleur souvenir qu'il avait de ce concert : une fille, voulant manifestement jeter son soutien-gorge sur la scène s'y est mal pris et celui-ci lui est revenu en lui cinglant le visage....
Ce que j'ai observé, et ce qui est assez malin de la part de Jagger, c'est que sur Honky Tonk Woman et Sympathy, de nouveaux décors vidéo viennent s'incruster sur les pourtours de la scène et donnent la sensation de la nouveauté....alors que ces morceaux sont joués à l'identique depuis 35 ans.
Autre chose que j'ai observé : À certains moments et sur de brefs instants, l'ingénieur du son augmente sensiblement le son de certains instruments pour les mettre en avant, je l'ai observé pour Jordan, Chanel, l'orgue et les 2 guitaristes. Exemple concret : lors des reprises de riff de Keith sur Jumping Jack Flash, le son de sa guitare est particulièrement intense : dans un premier temps je me suis dit "my God, mais il va arracher ses cordes", en fait il n'en est rien il ne les gratte pas plus fortement, c'est tout simplement un travail subtil de l'ingénieur du son.
Chanel Haynes : cette fille est vraiment formidable et pas uniquement pour sa voix, je la trouve extrêmement mignonne et donc désirable...
Alors quand je disais au début que tout ne fut pas parfait, je voulais notamment parler de la voix de Jagger qui commença à donner quelques signes de faiblesse sur Paint in Black. Ensuite, tout se passa bien notamment sur Sweet Sounds of Heaven pour connaître à nouveau quelques ratés sur Satisfaction dernier titre du concert, joué directement après Sweet Sounds of Heaven sans interruption aucune.
Je me souviens qu'il y a quelques années en arrière je m'étais demandé si un jour je verrai Jagger et Richard sur scène à 80 ans et bien la réponse est oui, I did it last night.
160 ans à eux deux, c'est juste sidérant et c'est vraiment à voir, même si Jagger, au niveau de son visage, est de plus en plus marqué, tandis que Keith semble lui ne plus vieillir...
Je souhaite à tous ceux qui liront ce report, de voir au moins 1 concert de cette tournée Hackney Diamonds, probablement en Europe en 2025... car je n'imagine pas un instant qu'ils ne fassent pas l'Europe après les États-Unis, quand bien même ce serait alors vraiment pour la dernière fois, ce qui est maintenant plus que probable, car nos 2 Glimmers, maintenant très engagés dans la voie de ce que l'on nomme le troisième âge, arrivent dorénavant à une période où les années comptent double au niveau du vieillissement…
May God Bless The Rolling Stones !