mercredi 23 juin 2021

NINA ATTAL // Interview // It's a long way to the top if you wanna rock 'n' roll... Juin 2021.


Aujourd’hui pour la sortie de son 4ème album "Pieces of Soul", c'est l'occasion de prendre un petit rendez-vous avec la jolie Nina ATTAL pour échanger librement, prendre de belles photos et vous faire partager ces bons moments de vie avec une jeune artiste sincère et directe.



Quels souvenirs gardes-tu de tes premières années ?

NINA ATTAL J'ai grandi à Paris... Des années hyper heureuses, déjà je me rappelle quand j'étais enfant le week-end end à la maison où on écoutait de la musique, mes parents mettaient les Rolling Stones, Lou Reed, David Bowie à fond à la maison, on dansait, pour moi la musique c'était déjà une notion très festive et de partage...
Ensuite au collège j’ai nourri cette différence, j’étais un petit peu à part mais en même temps c’était aussi ma force, je me rappelle beaucoup de ça quand j’étais adolescente, et puis surtout l'apprentissage de la guitare, et la passion de la musique qui s’est renforcée, et les années de boulot, 8 heures par jour à jouer de la guitare à m'entrainer je me rappelle que de tout ça surtout…

A quel âge as-tu commencé à jouer de la guitare et à quel âge as-tu fait ta première composition ?
NINA ATTAL  j'avais 11/ 12 ans, en fait j’ai commencé par le piano vers 8 ans, mes parents m’avaient dit « ça serait cool que t'apprenne un peu de solfège », puis après je me suis dit ce n’est pas mon instrument, moi j’ai envie de faire du rock, je veux une guitare et du coup j’ai eu ma première guitare vers 11 ans, et dès que je l'ai eue je me suis jetée corps et âme là-dedans directement !
Pour les compos, ça c'est venu un peu plus tard, vers 15 ans je suis partie faire les jam de blues à Paris, pour ceux qui ne savent pas, ce sont des scènes ouvertes, on vient avec son instrument et on joue avec d'autres musiciens, et ça, ça a été la meilleure école, du coup ça a été mes premiers pas sur scène et le moment où je me suis rendue compte que la scène, ça allait être mon métier, le nerf de la guerre on va dire.
J'aimais bien faire des reprises sur scène mais je me suis très vite limitée pour pouvoir m’exprimer, et c'est là qu’est venue l’écriture…
A l'époque, je devais avoir 16 ans, je ne dis pas que c'était des bonnes chansons, mais en tout cas j’ai senti que si c’était ce que je voulais vraiment faire, il allait falloir que je puisse m’exprimer personnellement.

Quelles ont été tes premières découvertes musicales, tes premières idoles ?

NINA ATTAL 
Alors d’abord PRINCE, qui a été la clé de tout, parce que j’étais fascinée par tous les aspects de cet artiste, c'était un chanteur de dingue, un guitariste de dingue, un compositeur de dingue, un show man, et vraiment je m’identifiais beaucoup à lui, je savais déjà que je voulais avoir un projet à mon nom, donc PRINCE a vraiment été une vraie idole, et après il y a eu STEVIE RAY VAUGHAN, guitaristiquement c'est mon dieu. Et aussi JOHN MAYER, aujourd’hui je m’identifie beaucoup à lui. Parce que sa manière de composer est assez pop, et il a toujours réussi à avoir son jeu de guitare très blues, et aujourd’hui c'est un vrai exemple pour moi.

Au début de ta carrière, tu participes au Festival Blues sur Seine où tu rafles cinq prix. Grâce à ce coup d'accélérateur, comment as-tu vécu ce moment et quel souvenir en gardes-tu ?

NINA ATTAL
Pour le coup ça porte bien son nom, ça a été un vrai tremplin pour moi, c'était en 2009 j'étais hyper jeune je n’avais pas encore passé mon bac. J'étais encore à l’école et tout. Effectivement j’avais monté mon projet, concrètement je voulais faire de la musique mon métier, mais en quoi ça consistait, c'était très flou pour moi.
Donc je suis allée au tremplin et je me rappelle on a fait des reprise et des compos déjà... Juste de gagner tous les prix, je me suis dit « ah, ça veut dire que ça plait, ça veut dire que j’ai peut-être une chance dans ce métier et qu’il faut que je continue sur cette voie », et ça m’a boostée, ça m’a donné confiance en moi, forcement une gamine de 16 ans, on sait tous que quand on est ado on a besoin de punch pour se donner de la motivation, donc ça a vraiment été le début de ma carrière.

Avec déjà 4 Albums, 2 EP et des centaines de concert à ton actif, est-ce que tu ressens une évolution dans ta façon de travailler en studio et sur scène?

NINA ATTAL
Complètement : pour la partie studio album et tout ça, j’ai toujours travaillé avec mes compagnons de vie et de route. Ya eu Philippe Devin entre autres.
Et j’ai toujours eu habitude d’écrire à 4 mains. Et pour le dernier album, pas du tout, j’ai tout fait toute seule, donc c’était vraiment important pour moi de m’émanciper de tout ça déjà à ce niveau-là, il y a donc eu effectivement une évolution.
Et puis la scène, finalement aujourd’hui, je retrouve presque l'émotion et la manière de travailler que j'avais au tout début. C’est-à-dire quelque chose de vraiment très organique, assez brut.
J’ai toujours essayé de défendre cette musique blues, même si les puristes diront que c’est peut-être pas du blues, pour moi c'est important de faire vivre cette musique et de la faire évoluer, ça c'est mon discours. Pareil sur scène, j’ai eu des formations différente, des cuivres, des choristes, et aujourd’hui je sens que je reviens à quelque chose de plus essentiel, un peu un retour aux sources avec une formation plus légère, donc oui c'est rigolo de voir évoluer les choses de cette manière-là.

Raconte-nous l'enregistrement de "Pieces of soul" ?

NINA ATTAL j’ai eu pas mal de chamboulement dans ma vie, j’ai eu besoin de me ressourcer, de me poser les bonnes questions et de me recentrer un peu.
Je suis partie faire un road trip dans l’Ouest américain, c'était pas mon premier mais à ce moment-là j’avais besoin des grands espaces, c'est un peu cliché mais franchement c'était un beau voyage, j’ai pas toujours eu des moments très joyeux mais en tout cas je suis revenue de ce road trip pleine d'inspiration et d'apaisement, du coup j’ai commencé à écrire l’album "Pieces of soul" vraiment toute seule, et plus le Covid a fait que j’ai été enfermée quasiment toute seule à la maison, pour écrire les compos c'était un mal pour un bien, j’en avais besoin.
Donc l’album a été écrit avec toutes ces images de road trip et mes questionnements, c'est un peu un album introspectif dans les textes, ça parle du passé, de moi aujourd’hui, la femme que je suis, l’artiste que je suis…
Puis quand on est sortis du 1er confinement, j’ai rencontré le réalisateur de l’album qui s’appelle Maxime Lebidois, que je ne connaissais pas spécialement avant et la 1ère fois qu’on s’est rencontrés je suis arrivée chez lui, il s’est avéré que son studio était sur la plage... en Normandie.
Je me suis retrouvée à enregistrer et à peaufiner cet album avec lui dans cet endroit qui finalement faisait le lien avec mon road trip et d’où venaient mes inspirations, et le puzzle s'est emboité, ça a pris forme comme ça.
Et cela c'est fait très naturellement, surtout j’étais heureuse de renouer avec mes racines et mes amours d’adolescente, cette musique américaine que j'écoutais, surtout avec ma guitare.
Donc cet album est très important pour moi, il est hyper personnel. Je t’avais dit c'était un peu long (rires).

Pour ce nouvel album tu as composé entre Zurich et Paris sur ton iPhone ; comment ça se passait ?


NINA ATTAL  Alors moi je te le dis, je ne suis pas du tout une geek ! Je mets 3 heures à comprendre un truc sur l'ordinateur. Je suis à l'ancienne, genre brancher un jack dans mon ampli ou dans ma guitare, donc effectivement j’ai été confinée à Zurich, je faisais des allers-retours Zurich Paris, parce que maintenant j’habite entre les deux.
Ma manière à moi de composer, c'était de prendre ma guitare et d’enregistrer sur mon IPhone les idées que j'avais et de les réécouter, et les chansons ont pris forme comme ça, ensuite je suis allée en studio avec les musiciens pour donner vraiment vie aux titres avec leurs idées d'arrangement aussi.
Mais les chansons il fallait qu’elles marchent avec uniquement guitare et voix, tant que ça ne marchait pas comme ça, ça n’allait pas plus loin.

Comment procèdes-tu pour écrire tes chansons, entre le moment où vient l'idée d'un texte, d'une mélodie, et celui de l’écrire ?

NINA ATTAL  Passer du temps à chercher des choses, beaucoup des thèmes de guitare, des accords ou des riffs. Par lequel je commence vraiment, et là-dessus je venais poser mes mélodies, et ensuite j’ai été aidée pour les textes par Gunnar Erlanger, le chanteur guitariste leader de Gunwood, que mon label m’a présenté, on a eu un gros coup de cœur humain et tout de suite il a su.
J'avais les thèmes, j’avais les mélodies, j’avais quelques phrases clef, et lui a su assembler tout ça très poétiquement, il a su vraiment comprendre ce que je voulais exprimer pour m’aider à écrire les textes de l’album.
Ensuite on s'envoyait quelques trucs avec les musiciens pendant le confinement, une ligne de basse par-ci, des accords de claviers par-là…
J’avais vraiment envie que les morceaux prennent forme en jouant ensemble, je ne voulais pas trop enregistrer de mon côté et arriver, dire voilà le morceau est fait.
Je voulais vraiment que ça reste vivant dans le processus et que ça ne soit surtout pas fermé, Maxime Lebidois le real m’a beaucoup aidée à finir ces morceaux, et on a passé des semaines au studio, on avait le temps pour une fois...
Donc on a fait les savants fous avec les pédales, trouver des sons de dingue, essayer des parties de guitare, ça c'est bien, ça c'est pas bien.
Dans le processus c'est resté très vivant jusqu’à la fin, jusqu’à que l’album soit terminé.

Comment c'est passé le changement de groupe ?

NINA ATTAL Avant cet album j'étais en autoproduction pendant 10 ans, et avec "Pieces of Soul" un label a cru en moi et m’a proposé de faire partie de cette aventure au sein de ce label, il y a Christophe qui est chargé de la direction artistique des projets.
C’est lui qui m’a vraiment poussée, déjà à prendre le temps de faire les choses seule, et qui m’a aidée aussi justement à revenir à l'essentiel, et peut-être arrêter de me cacher derrière trop d'artifice. Donc je l’ai écouté et je me suis (désolée c'est un peu vulgaire...) un peu sorti les doigts (rires).
C'est lui qui m’a poussée à revenir à une formation batterie basse, un autre guitariste, claviers et moi. Tout à l'heure on parlait de John MAYER et là pour le coup c'est vraiment moi qui tient la baraque, à la fois guitaristiquement et au chant. Donc je suis très heureuse qu’il me pousse dans mes retranchements, je pense que les gens ont senti mon retour à l'essentiel, c'est important.

Du coup cela te met-il une nouvelle pression d'être sur un label ?

NINA ATTAL  Zamora, c'est vraiment un label très familial, et ce sont des gens qui suivent le projet artistiquement, qui amènent des super idées et qui me laissent une liberté totale de m’exprimer, donc on ne parle pas de grosses maisons de disques genre Universal.
Je me sens bien parce que j’avais peur de la transition de toujours avoir bossé seule ou en famille, ma maman est ma manageuse depuis un long moment, et donc j’avais très peur de me lancer là-dedans, et eux ont vraiment su me rassurer et faire une transition toujours dans un esprit bienveillant et familial, et aujourd’hui je suis hyper contente de vivre cette aventure avec eux.




Comment as-tu fait le choix de la reprise "You're No Good" ?

NINA ATTAL  En fait on avait envie de faire une cover revisitée sur l'album. Ensuite on voulait une cover du style les morceaux que tu connais mais tu sais plus d'où ils viennent. Et Linda Rondstadt, tout le monde connait ce titre mais on se dit « ah mais c'est qui déjà »... On avait envie de cette sensation. Je ne voulais surtout pas faire un super classique ou alors même une chanson pas du tout connue. Donc ça c'était l’envie de base. Je me rappelle avoir découvert ce morceau et Linda Rondstadt quand j’étais ado, j’étais une grande fan de Johnny Cash et je le suis toujours d’ailleurs, tu sais il y a ce live en prison où il invite des gens je sais plus exactement le nom du live, donc il invite Linda Rondstadt à jouer son morceau et déjà à l’époque je comprenais pas tout mais je me rappelle m’être dit cette nana elle est couillue de chanter cette chanson "You're No Good" à des prisonniers, la nana elle arrive en minijupe je captais déjà que pour l’époque c'était déjà couillu et ça m’avait marquée, en plus le morceau parle d'une femme maltraitée qui n’est pas heureuse dans son couple, et ça parle de la force qu’il faut pour s’enfuir de ce genre de situation et forcement c'est hélas d'actualité en ce moment même si ça a toujours existé et très humblement je me suis dit ça peut être ma petite pierre à l’édifice pour me rallier à ce combat.
 
Tu as fait beaucoup de tatouages, ont-ils chacun un sens précis est-ce qu'ils représentent un souvenir en particulier ?

NINA ATTAL  Oui tout à fait, je peux t’expliquer tout cela mais ce serait vraiment trop trop long... Oui, ils ont tous une signification très précise. Même si ça ne se voit pas sur le motif, un moment de ma vie important. J’ai beaucoup de choses en rapport avec ma famille, la musique évidemment, avec aussi mes influences, ça peut être cinématographique enfin d’autres choses artistiques que j’aime et qui sont importantes pour moi. Et là, j’en ai un petit nouveau fait hier donc tout frais qui est en rapport avec mon petit chien Framboise qui vient juste de rejoindre la famille. Mais oui les tatouages c’est important pour moi, c’est une manière de m'exprimer, c'est aussi une forme d’art et je me sens bien dans mon corps avec, donc c'est très important pour moi.

Et le premier que tu as fait ?


NINA ATTAL Le premier que j’ai fait est à mon poignet droit, c'est GROOVE, à l’époque je ne savais pas que j’allais en avoir autant. Donc si tu veux j’ai mis un moment à me dire qu’est-ce que je peux faire, je savais qu’il fallait un rapport avec la musique mais je ne voulais pas me faire tatouer un nom d'artiste ni un style musical, donc finalement je me suis dit c'est quoi que tu aimes dans la musique ben je me suis dit c'est quand ça groove... Donc j’ai fait ça et j’avais 18 ans. Ça c'est le premier et après on en parle pas... ma grand-mère va me tuer... (rires).

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou ta devise ?

NINA ATTAL  Me définir je ne sais pas, il y a une devise que j’aime beaucoup, ce n’est pas en rapport avec moi parce que ça serait un peu trop prétentieux...
Mais c'est une phrase d’Audiard qui dit "Sous-estimer son talent, c'est faciliter le succès des médiocres" c'est pas du tout en rapport avec moi mais je trouve ça tellement énorme comme phrase… J’aime aussi beaucoup une phrase dans une chanson de AC/DC "It's a long way to the top if you wanna rock 'n' roll"... Prochain tatouage peut-être (rires).

Ces dernières années, la musique a énormément évolué, quels sont les groupes que tu écoutes en ce moment et quels sont tes goûts musicaux ?

NINA ATTAL  Moi je suis un peu la ronchon de la musique, c'est-à-dire qu’il y a pas grand-chose de moderne que j’aime... Je suis très très Old School dans ma tête (rires).
Non mais y a des choses comme JOHN MAYER dont je parlais tout à l’heure, j’ai eu un gros coup de cœur pour ANDERSON PAAK dans la nouvelle génération, MICHAEL KIWANUKA
Ya plein de choses bien depuis plusieurs années, la musique grâce au hip hop ou au RnB a beaucoup évolué en bien. Même si moi, mon cœur reste toujours dans les années 70.

Tu as ouvert pour des artistes et des groupes prestigieux, notamment en 2013, tu assures la première partie du groupe Chic. Le bassiste Jerry Barnes t'invite à New York enregistrer au studio Avatar, et collabore sur deux morceaux. Raconte-nous cette expérience.

NINA ATTAL On a fait tout un album ensemble qui a été complétement produit par lui, et il a écrit 2 titres pour moi. Ça reste une aventure énorme qui restera gravée à jamais dans ma tête, et grâce à lui on a eu l'opportunité de jouer avec des musiciens qu'on admire.
Notamment STEVE JORDAN à la batterie, COREY HENLEY à l'orgue, CHERYL JOHNSON aux percussions c’est une expérience qui m’a fait grandir et on a aimé surtout voir à quel point ils étaient respectueux, parce que tu peux aussi te dire ça va être une mauvaise expérience parce que les mecs s’en foutent, et en fait pas du tout. C’était vraiment un rêve éveillé.

As-tu gardé des contacts avec lui ?

NINA ATTAL Oui, on s’envoie quelques messages de temps en temps quand y a un passage de Chic à Paris on s’envoie un petit message. On essaye de garder le contact, ce n’est pas facile avec la distance mais bon on y arrive.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêverais de jouer ?

NINA ATTAL Malheureusement, il y en a beaucoup qui sont morts... C'est ça d'avoir des influences trop datées ! Evidemment je cite toujours les mêmes noms, mais bon, JOHN MAYER, ANDERSON PAAK, j’aime bien aussi BRUNO MARS, des trucs pas forcément dans mon style, également LENNY KRAVITZ je suis une très très grosse fan, JAMIROQUAI...

Comment as-tu vécu cette année de confinement ?

NINA ATTAL Comme je te disais précédemment, pour moi ça été un mal pour un bien. Parce que j'étais beaucoup sur la route et finalement si on ne te force pas à t’arrêter ben t'arrives pas à dire stop.
Le COVID a forcé les choses, donc évidemment il y a toujours des moments up and down...
On n’est pas toujours content d’être enfermé chez soi...
Les concerts nous manquent... Les musiciens, la vie sociale, tout ça. Mais j’ai eu le temps de faire l'album et pour le coup je crois qu’aujourd’hui le temps c’est devenu quelque chose de très très précieux.
Donc j’ai été heureuse d’avoir le temps de faire les choses et de ne pas être poussée au cul.
Aujourd’hui je suis très heureuse que cela reprenne, en plus l'album est sorti le 21 mai donc forcément on s’était dit oh là là on ne va pas pouvoir les jouer sur scène et puis là ça reprend donc on est hyper heureux.
Les réseaux sociaux ont été hyper importants, c’était le seul lien que j’avais avec les gens, j’ai essayé de les chouchouter et finalement ça a permis de livrer des choses plus personnelles parce que c’était notre seul moyen de communiquer.
Là je suis vraiment heureuse de retrouver mon public en vrai... Enfin !

Comment vis-tu ces années troubles de crises sanitaires et de mouvements sociaux ?


NINA ATTAL Ecoute, c’était quand même hyper dur pour tout le monde, j’ai beaucoup de compassion pour tous les secteurs, il y a eu plusieurs phases comme "ah c’est cool on a le temps on passe du temps avec notre famille finalement y a pas que le boulot dans la vie, ça fait du bien" et puis y a eu aussi la phase "on en a ras le cul on veut notre vie sociale" donc ça a été hyper dur moi, par exemple j’étais loin de ma famille pendant plusieurs mois et comme on est hyper fusionnels tout ça, ça pèse.
Il y a eu des phases de colère, d’énervement, c’est pas évident de passer autant de temps avec les gens, c’est pas évident non plus dans la vie, ce qui fait le bonheur c'est un équilibre entre la famille, l'amour, le partenaire, le boulot, moi la musique avec d’autres gens, bref trouver son propre équilibre, le COVID a tout chamboulé, et j’ai eu peur pour la culture parce qu’on voyait que ça ne revenait pas, j’étais pas du tout pour les live streaming, j’en ai regardé, je trouvais ça très cool que les gens le fassent mais moi ce n’est pas du tout ma manière de voir les choses.
Pour moi le live c'est un truc où on se partage, j’ai beaucoup de mal avec cette vie virtuelle, pour moi le vrai c’est aller acheter sa place pour venir te voir en concert, ce n’est pas un live sur Instagram, j’ai eu très peur que tout ça s’ancre trop et qu’on n’arrive plus à ressortir de ce truc-là.
Et Là je vois les gens tellement heureux de pouvoir retourner voir des concerts, aller à des festivals, je me dis ah ouf c'est bien on n’a pas oublié...
Il faut continuer à aller au concert et faire vivre la culture pour de vrai dans la vraie vie, c'est très important.

Qu’est-ce que tu fais lorsque tu ne travailles pas? Quels sont tes passions et tes passe-temps?

NINA ATTAL Quand je travaille pas j’aime passer du temps avec mes proches comme tout le monde, j’aime me balader avec eux et avec mon chéri, aller au restaurant, boire des coups, j’aime beaucoup l'art, aller au musée, la mode aussi, toutes ces choses qui me passionnent et me nourrissent, j’ai commencé à peindre et faire un peu de sculpture pendant le confinement, faire mon petit jardin, je suis quelqu’un de très manuelle, je suis un peu hyper active donc je peux faire plein de trucs à la fois.
Et comme je te disais je m’occupe de mon petit chien qui est arrivé récemment.
Voilà, les choses simples de la vie et qui finalement t’apportent beaucoup de bonheur.

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Ta sélection et pourquoi ?

NINA ATTAL Oh c'est dur ça ! Ma guitare, ça c'est sûr, ça me parait très logique... Ces dernières années il y a un auteur que j’aime beaucoup qui s’appelle Jonathan Franzen qui a écrit un bouquin qui s’appelle "Freedom" qui m’a pas mal aidée, je suis une très grande fan. J’adore lire.
Et en 3ème je prendrais une machine à tatouer (rires),  je me tatouerais toute seule sur mon ile déserte et pourquoi pas une plante, un cactus pour ramener un peu de vie, de bonne énergie, et mon petit chien...

Merci à toi et rendez-vous à Paris au New Morning le 1 Juillet 2021... 

 

L'interview en video ICI






Th Cattier - Photos : Th. Cattier /
Shooting Idols