samedi 23 juillet 2022

NEAL BLACK // Interview // Wherever The Road Takes Me - 30 Years Best Of - Mai 2022.

 
Il y a des gens avec qui les rencontres sont toujours très belle et très chaleureuse.
Aujourdhui encore une fois voici l'interview d'un grand Monsieur qui es et reste d'une gentillesse et d'une disponibilité sans faille un grand parmi les grands ... Neal Black .
Place a cette interview et on en profite pour vous signaler ce Best of Sorti chez DixieFrog
un bon moyen de faire un arrêt au travers ce disque et remonté le fil de ces années.


Après 13 album sortis chez DixieFrog parle nous de ta rencontre avec DixieFrog ?

Neal Black: A cette époque, j'habitais à New-York et je travaillais sur un album. La femme de mon batteur était française et travaillait avec moi sur mon label Warner Brothers mais elle souhaitait créer sa propre entreprise. Du coup, elle m'a demandé de lui remettre mon album pensant trouver quelque chose en France. Elle est entrée en contact avec le label Dixiefrog et m'a rappelé quelques temps après de Paris où elle était avec Philippe Langlois Elle m'a dit qu'ils étaient intéressés par mon album et m'a demandé si je voulais signer un contrat. J'ai répondu oui, on signe ce contrat tous les deux. Elle m'a répondu qu'ils voulaient que tu prennes l'avion et que tu signes avec eux, ici à Paris. J'ai bien évidemment dis oui car c'était un rêve pour moi. Et donc, j'ai démarré avec l'équipe de Dixiefrog en 1993. Cette année marquera le 30e anniversaire de cette collaboration...

Tu sors aujourd'hui ta première compilation qui célèbre 30 ans de carrière, comment s'est fait le choix des titres de ce Best of ?

Neal Black:  C'était difficile de faire un choix mais j'ai été aidé par l'équipe de Dixiefrog  Philippe André François. Ils m'ont envoyé une liste de titres  parmi ceux qu'ils souhaitaient et de mon côté, je leur ai envoyé ma liste. En les comparant, on s'est rendu compte que nous avions sélectionné pratiquement les mêmes. Ce ne fût donc pas une difficulté. Le problème, c'est qu'après 12 ou 13 albums, il fallait sélectionner les bonnes chansons. On à donc tenu compte des favorites du public et des miennes.

Tu as réécouté l'intégrale de tes titres, comment as tu réagi par rapport à ça ?

Neal Black: J'ai été surpris par quelques titres car nous avons dans la compilation plusieurs chansons qui figuraient dans mes deux premiers albums qui sont, malheureusement, épuisés depuis plus de quinze ans. Et pour tout dire, je ne les avaient pas écoutées depuis longtemps. Cela à été malgré tout une bonne chose car en redécouvrant certaines d'entre elles je me suis dis que je pourrais les retravailler et leur apporter une autre influence. Par ailleurs, dans la sélection des chansons de la compilation, j'ai souhaité y mettre quelques une de mes préférées comme des titres du "BTC blues revue" connue du public dans sa version live et qui apparaît ici dans sa version studio.

Lesquelles ont été les plus surprenantes ?

Neal Black: Peut-être les deux chansons du premier album. C'était comme un flashback près de 32 ans après. Je me suis rappelé de l'ambiance de cette époque où l'on avait cette énergie ....

Pour le 2ème cd 'Live in Europe", un live inédit de 9 titres, comment le choix s'est il fait ?

Neal Black:  Le choix à été difficile car, comme tu le sais, lorsque l'on enregistre un live il y a toujours  des imperfections. Parfois la chanson est excellente mais il y a un petit souci avec la batterie ou avec le vocal. En concert ça passe et le public ne s'en rend pas compte. Mais lorsque nous avons réécouté les bandes, nous avons noté ces imperfections. Comme nous avions plusieurs versions de la même chanson nous les avons comparées afin de choisir celle qui nous paraissait la meilleure et c'est ce qui était le plus difficile.

Dans quelques jours tu participes au Tribute à Calvin Russel à Cléon, comment s'est passé ce projet ?

Neal Black: C'est Manu Lanvin qui a été à l'origine de ce projet. Il avait déjà collaboré et produit plusieurs albums de Calvin Russell. Durant le confinement,  le beau-frère de Calvin m'a contacté afin que j'enregistre un titre chez moi en vue d'un hommage en Live streaming. D'autres artistes comme Manu Lanvin et Elliot Murphy ont participé à ce projet. Plus tard, le beau frère de Calvin et Manu m'ont recontacté et m'ont proposé de refaire l'expérience  mais cette fois en Live. C'est comme ça que tout à commencé.

Quelles relations avais-tu avec Calvin ?

Neal Black: Je n'ai jamais rencontré Calvin mais je peux dire qu'il avait vraiment ces racines texanes. Son style était différent du mien mais nous avions en commun d'être accessibles. Lorsque tu voyais Calvin, il était le même sur scène qu'en privé. C'est une caractéristique au Texas. Si tu te trouves dans un bar ou un petit club, pour venir écouter du blues, du Rockabilly ou de la country il n'était pas impossible de voir débarquer Billy Gibbons ou Willie Nelson. Il ne venaient pas comme des stars, ils étaient là juste pour boire un coup et écouter de la musique.  Après les années de succès et la notoriété, ils restaient humbles et accessibles. C'est pareil avec Stevie Ray Vaughan. Lorsque j'ai démarré ma carrière, j'ai fais sa première partie sur plusieurs concerts et durant notre set plutôt que de rester backstage comme une star, il s'asseyait au bar et nous écoutait comme le public. Et ça, tu vois,  c'est vraiment une caractéristique texane.

Tu as écris pour divers artistes, est-ce une facon differente de travailler pour toi ?

Neal Black: Oui c'est différent et j'aime beaucoup ça. Sortir de mon univers et m'adapter à la personnalité de l'autre est comme une bouffée d'air pur. Que ce soit pour Gaëlle Buswel  ou Fred Chapelier, j'aime cette façon de travailler et parfois je trouve des idées pour ma musique en travaillant avec les autres artistes.

Parle nous un peu du matériel et des guitares que tu utilises ?

Neal Black: En ce moment j'utilise des Gibson et des Fender mais je continue à jouer beaucoup avec les guitares françaises LÂG. Cette société a d'ailleurs créé six modèles pour moi. Lorsque je me suis rendu à l'usine de fabrication ils m'ont demandé quel type de bois, quelle peinture, quels micros je souhaitais. Chaque guitare fabriquée était vraiment réalisée à 100% pour moi et ça c'est vraiment important pour un guitariste. Donc j'ai continué avec LÂG. Mais j'ai besoin de changer. Tu sais, c'est comme les vêtements que tu portes en fonction des saisons. Si j'ai une chemise noire je préfère une guitare orange ... (rires).

Avec la reprise des concerts depuis le COVID, les ressens-tu différemment ?

Neal Black: Oui, je ressens une différence avec le public. En juillet dernier j'ai joué au festival "Jazz à Vienne" avec Fred Chapelier. Le public était assis et portait le masque. Il y avait toutes ces procédures liées aux tests et cela à terni l'ambiance et la convivialité du concert. Mais cette année, j'ai constaté que le public était plus cool du fait de la levée progressive des contrôles et de tout le protocole. Cela a permis de penser que l'on pouvait revenir,  petit à petit à la normalité. Le public a besoin de ça au même titre que nous les musiciens. Une fois en Allemagne, en novembre dernier, il y avait l'obligation pour les musiciens de faire un test PCR. Nous avions tous le pass sanitaire et étions vaccinés. Les 200 personnes présentes ont dû, elles aussi, présenter un test sous peine que le concert soit annulé. Toutes ces personnes ont fait le sacrifice et le protocole pour soutenir la musique. Et du côté des musiciens comme du public, chacun a joué le jeu.

Les réactions avec le public ?

Neal Black: Oui, chacun gardait ses distances. Certains continuaient à porter le masque ce que je comprend parfaitement. C'est juste une question de respect du protocole, des distances et de la sécurité

Quels sont tes projets à venir ?

Neal Black: J'ai déjà commencé un nouvel album depuis 2021 mais avec le confinement et la reprise des tournées ce n'était pas possible de continuer. J'ai donc repris l'enregistrement cette année. L'album devrait voir le jour fin 2023

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou devise ?

Neal Black: Neal Black est musicien à 100%. Pour moi ce n'est pas une passion, c'est tout simplement ma vie et j'aime ça. Comme il faut que je mange ou que boive pour ne pas me déshydrater, je n'ai pas le choix. Et ça c'est Neal Black.

Question bonus : as-tu envie de nous dire quelque chose ou faire passer un message ?

Neal Black: Merci pour le soutien durant toutes ces années. Continuez à soutenir les arts. Pas seulement la musique live mais tous les arts car avec le covid, les guerres, les politiques, il reste juste toutes ces choses qui sont un échappatoire pour les gens. La musique, le théâtre, le sport et peut-être le restaurant. Quand tu te rend dans un bon restaurant, le chef te propose un excellent repas. Et bien, ça aussi, c'est leur art et une culture. Si le public continue à soutenir ça, c'est un bénéfice pour eux autant que pour les artistes.

Merci à toi


Voir l'interview en vidéo ICI


Paris Bureau DixieFrog Mai 2022.
Thierry Cattier
Photos : Th. Cattier /
Shooting Idols