Si Spheres est encore relativement méconnus dans nos contrées cela ne devrait pas durer au vu de la qualité du combo. Fondé en décembre 2017 par le chanteur, guitariste et compositeur Jonathan Lino, le gang possède à son actif un seul album Iono sortie en mars 2019 une première carte de visite qui lui a permis de tourner à travers l'hexagone et une partie de l'Europe. De retour avec un second méfaits Helios très réussi la formation nous invite à un voyage spirituel à travers des riffs acérés aux mélodies planantes, du chant clair au growl en passant par le scream le tout baignant dans une ambiance Prog, s'avère être une suite logique à Iono. Il suffit d'écouter leur premier single "Spiritual Journey" pour être embarqué dans un monde utopique, sombre et désespérant qui fleurte avec le desespoir. Car ici les thématiques développé vous emporte dans un univers glacial et noir ancré dans un monde futuriste très pessimiste qui est rejoint parfois par la réalité à l'instar de "Pandemia" titre fleuve particulièrement réussi. C'est avec la sympathique Clémence Santé bassiste du combo que nous avons pu nous entretenir afin d'en savoir un peu plus sur cette Sphère mystérieuse. Entretien découverte. Magnéto Clémence c'est à toi !
Qu’est-ce qui vous a donné envie de mettre ce morceau « Spiritual Journey » en avant ?
Clémence Santé. Dans ce morceau-là, il explore pas mal de facettes qu’on essaie de faire sur l’album. Il y a du riff un peu mélodique, des passages qui bourrinent, des passages très ambiants et à côté de ça le morceau est assez catchy sans être trop long. Je pense que « Pandemia » est un peu plus représentatif de l’album par sa conception mais ce n’était pas possible de kiffer un morceau aussi long.
Tu as participé à la création du clip comment as-tu vécu cette expérience ?
Clémence. Pour le coup pour moi c’est la première fois que je jouais dans un clip et c’était bizarre. C’était assez particulier mais je ne savais pas trop comment ça se passait et c’est très fatigant je trouve, mais c’est super comme expérience. J’ai vraiment adoré faire ça, mais c’est très fatigant. Il faut faire plusieurs prises et donc rejouer les morceaux, faire aussi à peu près les mêmes mouvements pour qu’il y ait un raccord car si tu bouges sur les prises, celle d’après tu es fatigué et tu ne bouges plus. Rires. Il va y avoir un problème de raccord. D’ailleurs pour la petite anecdote à la fin de ce clip j’avais tellement mal à la nuque qu’on devait me tenir la tête car j’avais du mal à regarder droit. C’était éprouvant mais c’était avec un énorme plaisir que je referai ça.
Est-ce qu’il va y avoir un deuxième single ?
Clémence. Oui il va y avoir un deuxième single qui va être clippé aussi qui sortira après l’album qui sortira en octobre.
L’album sort le 23 septembre chez M&0 music. Avez-vous déjà choisi le morceau ?
Clémence. Oui on a déjà tourné le clip « Algorithmic Sentience », tout est prêt.
Qu’avez-vous voulu transmettre à travers l’artwork ?
Clémence. C’est assez sujet à interprétation. Je peux te donner ma vision du truc mais ce n’est pas forcément cela. Mon but ce n’est pas que cette vision-là qui soit retenue. C’est aussi que chacun puisse se faire sa propre vision. A la base cette pochette est venue du fait de l’artiste qui l’a dessiné. Donc Julien Grelet qui est le graphiste qui avait fait la première pochette de surf de Ionos et on lui a fait écouter l’album pendant la production et il est assez rapidement venu avec un design très similaire à celui qui est sur la pochette de l’album. Ça nous a convaincu relativement vite et des petites modifications ont été faites. Pour moi ce que je vois sur cette pochette, il y a quatre fœtus qui sont dans des petites bulles donc un par membre du groupe qui sont perdus dans l’espace et sont observés par le monde sous forme de gros œil qui te regardes, qui te fixes, qui te juges indépendamment de ce que tu fais et tu n’es même pas encore formé à affronter la vie qu’on attend déjà de toi des codes. Tu te fais déjà juger. Je le vois comme ça en fait.
Pourquoi avoir choisi « Helios » comme titre de l’album ?
Clémence. En fait c’est parti du premier album « Iono » avec le nom et le nom du groupe ça fait un jeu de mot ionosphère qui est donc la couche qui comporte l’atmosphère de la terre. Ensuite il y a eu un deuxième jeu de mot qui est l’héliosphère qui est les limites du système solaire. Et petit à petit on s’éloigne de là où l’on vient pour aller de plus en plus loin. Et il y aurait potentiellement un troisième opus de prévu donc on aurait peut-être le nom et ça je ne peux pas te le dire. A la base Jonathan avait prévu ça comme une trilogie d’album donc ça coulait assez de source la façon dont ça a été fait.
En tant que bassiste quel regard portes-tu cinq ans après l’album « Iono » ?
Clémence. Je le ressens plus comme auditrice car je n’ai pas participé à l’enregistrement de l’album « Iono » album comme musicienne. Je trouve qu’il y a plus de soin qui a été apporté dans la basse mais aussi dans toutes les facettes de l’album que ce soit la guitare le chant et même la production, le mix. Je trouve que tout est de meilleure qualité, indépendamment du fait que je joue uniquement sur le deuxième album.
Quand est tu arrivé dans le groupe ?
Clémence. Je suis arrivé en 2021, c’est très récent.Les concerts en 2021 étaient les premiers avec le groupe.
Comment te sens tu à l’intérieur du groupe ?
Clémence. Il n’y a aucun souci, j’ai rencontré que des gens hyper sympas et puis on s’entendait bien, on ne s’est jamais engueulé. On a à peu près le même humour, les mêmes gouts musicaux. On se retrouve dans pas mal de sons musicaux après on a chacun nos influences autres que le métal notamment. J’adore la techno et il n’y a pas ça au sein des autres membres du groupe. L’idée n’était pas forcément de trouver des copies de moi-même. L’intégration s’est très bien passée.
Qu’est ce qui a poussé le groupe à s’appeler Spheres ?
Clémence. En fait je ne sais pas vraiment, il y a un côté très science-fiction qui se dégage et très imaginatif qui est venu de Jonathan. Je pense que c’est un nom de groupe qui écoute qui marche bien. Je le vois comme ça.
Quel a été ton défi personnel au niveau de la conception de Helios ?
Clémence. Je ne sais pas, je ne me suis jamais posé la question en fait. L’idée était de faire de la musique qui nous plait par rapport à ce que l’on avait envie de faire à ce moment-là. Les morceaux sont venus assez naturellement. Le but quand on fait un album est de faire mieux que celui d’avant sinon c’est dommage. A chaque fois tu progresses petit à petit, tu as envie d’apporter plus de truc. En fait c’est de faire un bon album.
Le mastering qu’apporte Brett Caldas est important au niveau du son.
Clémence. On connaissait quelque truc qu’il avait mixé, mais encore une fois je vais avoir du mal à tant parler et pour le coup je n’ai pas du tout géré cette partie-là. On connaissait sa façon de masteriser et le son qui en rendait. On trouvait que ça sonnait bien et passer par quelqu’un de compétent ça aide aussi à avoir un très bon rendu derrière.
Est-ce qu’il y a un morceau dont tu te sens plus proche au niveau la représentation ?
Clémence. Au niveau de la représentation pas trop, pas plus que d’autres en particulier. Un morceau dont je me sens proche est SCS (Social Credit System) au milieu de l’album. J’adore toutes les mélodies, la façon de jouer et surtout les chœurs qui me rentrent dans la tête que j’adore. Il m’arrive même parfois après avoir écouté le morceau de couper le son dans ma voiture et de chanter ces mêmes quatre phrases en boucles et du coup pendant dix minutes juste parce que j’adore ça et je pense c’est le morceau qui m’a le plus marqué sur l’album.
Dans quel état d’esprit es-tu avant la sortie de l’album ?
Clémence. Que ça sorte, que je ne chante plus et trop pressé. C’est le premier album avec une vrai production professionnelle que je fais et cela signifie beaucoup pour moi pour un musicien qui peut voler enfin de ses propres ailes et à fond dans la musique. Parfois je suis extrêmement pressé qu’il sorte cet album. Un peu stressé aussi parce que c’est là qu’il va y avoir les retours mais je n’appréhende pas plus que ça les mauvais retours. Au pire je le dis ce n ‘est pas grave. Je pense que les gens qui vont écouter cet album vont l’apprécier.
Vu la qualité de l’album à mon avis oui. Rires.
Clémence. Tous les gens à qui l’on a fait écouter et jouer parce qu’on a joué la plupart des morceaux de l’album qu’on a fait en concert en 2021, j’ai eu zéro mauvais retour. Peut-être que les gens ne vont pas te le dire en face : « ah, au fait je n’ai pas aimé l’album ».
Est-ce que vous avez pu joué en live tous les titres de l’album ?
Clémence. Un seul titre qu’on n’a jamais joué « Running Man » , il n’y a pas vraiment de raison qu’on ne le joue pas. C’est parce qu’en concert on a un temps limité et on ne peut pas tout mettre. Il y a quelques morceaux du premier album donc de Iono qu’on inclut quand même dans le set. Ceux qui sont le plus raccord aussi thématiquement et sonorement et ceux qu’on a envie de jouer parce qu’ils sont très bien. Mais effectivement à part un on a joué tous les autres.
Quel est l’objectif après la sortie de l’album ?Je suppose que vous voulez défendre cet album sur scène!
Clémence. Oui on a quelques concerts fantastiques qui arrive notamment le jour de la sortie de l’album. On va faire un showcase au Dr Feelgood à Paris, le 23 septembre et on va faire une vrai release party le 29 octobre à l’International à Paris avec deux autres groupes, Synapse et Alfheim. J’attends avec impatience cette date-là pour vraiment défendre l’album sur scène. Dans un futur plus lointain, défendre l’album, monter sur scène, lors des concerts idéalement faire des scènes de plus en plus grandes. Un de mes rêves ultimes serait d’aller jouer à Bercy. Depuis que je suis gamine j’ai envie de jouer à Bercy. Et je ne sais pas si cela arrivera un jour mais c’est le dernier but. Je ferai le maximum pour rendre cela possible.
As-tu quelque chose à ajouter par rapport au groupe ou l’album ?
Clémence. Le mot de la fin serait de jeter une oreille à cet album ne serait-ce que trois quart d’heure et de venir se perdre un peu avec nous et de monter dans le train et de s’installer et de profiter du voyage.
13 Septembre 2022.
Pascal Beaumont
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)