mercredi 30 août 2023

TREPONEM PAL (Marco) // INTERVIEW // En toute sincérité - Juin 2023.


 
Marco, tu es né à Montreuil en 1963, raconte nous ta jeunesse et ton parcours ?

Marco : Je suis né en 1963. J'ai grandi en Seine et Marne dans le 93 à Rosny-sous-Bois exactement. Ma jeunesse c'était dans les quartiers avec les potes de toutes sortes et de toutes origines. Vers l'âge de 10 ans mon père ramenait des 45 tours qu'il avait gratuitement grâce à des pleins d'essence qu'il faisait dans les stations Antar. C'est comme ça que j'ai découvert très tôt les Rolling Stones, James Brown, toutes sortes de choses comme ça. Parallèlement mes grands-parents avaient une maison à Meyrieu plage dans le Nord-Pas-de-Calais. Ils recevaient les chaînes anglaises et le jeudi soir je regardais avec eux "Top of the Pops". Et c'est là que j'ai découvert, très tôt, le rock anglais, Dr Feelgood, Sweet, Status Quo. Tout ce qui arrivait en Angleterre de rock'n'roll. En grandissant j'ai continué à chercher des boutiques de disques. Vers 1976-77 le punk est arrivé et, ça, ça m'a fait vriller, de cette rage qu'il y avait dans ce mouvement alors que dans le rock il n'y avait plus grand-chose de sauvage si l'on pouvait dire. J'étais très attaché et très intéressé par tout ce qui était sauvage et décalé. Donc j'ai pris le train à destination de Paris pour aller dans une boutique qui s'appelait Music Box, rue Saint-Sulpice et qui était tenue par les gars qui ont fondé. New Rose par la suite. Je me suis donc intéressé à tout ça et fin 1979, j'ai acheté l'album "Never Mind the Bollocks" des Sex Pistols, et celui des Dead Boys - Younger, Louder & Snottier qui sont, pour moi, les meilleurs albums punk qui existent depuis toujours. Et puis je suis parti en angleterre. J'ai commencé à faire des allées et venues de plus en plus fréquentes et j'ai monté mon groupe, un premier groupe début 80 qui s'appelait Les Martyrs. Premières vociférations ! C'est là que j"ai rencontré, en bougeant sur Paris, tous les mecs qui allaient devenir Bérurier Noir, Ludwig Von 88 et puis la scène punk, post-punk. Il y avait Guernica aussi et, un peu après, les Maitres puis les potes Ausweis qui était un super groupe. Donc on a sorti une cassette sur un label qui s'appelait Visa, un label ultra-indépendant qui était basé à Montreuil. Un label cassette car, à l'époque, faire un vinyle c'était du rêve, c'était impossible. Et, de fil en aiguille, j'ai rencontré d'autres gars, des gens de Rosny aussi qui étaient de Seine-Saint-Denis comme moi et qui étaient branchés punk et musique assez intense. En fait, cette trouvaille avec Michel Bassin,  Alain Fornasari et David Lebrun ça été assez incroyable car il s'est trouvé qu'on avait les mêmes goûts. C'est à dire qu'on kiffait le punk, évidemment, mais le heavy métal et le hip hop aussi. En fait, on aimait plein de genres différents tant que ça tapait. On s'en foutait de tel ou tel tribu si ça tapait on se disait que c'était bon. C'est comme ça que Treponem Pal est né en 1985. Et depuis l'aventure continue.

Quelles ont été tes premières découvertes musicales, tes premières influences et tes idoles ?


Marco : Mes premières découvertes musicales, ça été les groupes de rock. Les Stones, James Brown, Status Quo, Sweet. J'aimais bien le Glam-rock, T. Rex, David Bowie évidemment, Les Stooges, plus que tout, même ! Mes idoles, j'en ai plein. Musicalement, il y en a trop. Actuellement il y a un mec qui s'appelle Barry Adamson. Il mène une carrière solo après avoir été le bassiste de Magazine et le batteur de Nick Cave. C'est un black qui fait de la soul industrielle, du jazz  et de la musique vraiment punchy et qui est un chanteur incroyable. Sinon dans mes idoles, Phil Lynott de Thin Lizzy, bien évidemment,  Lemmy, on en parle même pas, David Bowie, Iggy, avec les Stooges, bien sûr. Slade, ça c'est un truc que j'ai découvert quand j'étais petit. C'est mon voisin qui avait acheté ça et qui me l'avait offert. C'est un album live qui s'appelle "Slade Alive" avec une pochette rouge et noire. Tu écoutes ça, encore aujourd'hui, ça n'a pas vieilli. D'ailleurs, dix fois meilleur qu'en studio où ils étaient plus clean. Sinon j'ai kiffé Deep Purple aussi. J'ai même kiffé, pendant un petit moment, Kiss. Étant ado, la gueule de Gene Simmons avec sa langue de deux mètres de long, ça me faisait rigoler et ça me faisait tripper. Après, comme j'ai dis, une fois que le punk est arrivé tout ça, pour moi, c'était de la rigolade.

A quel âge as-tu commencé à écrire tes premières chansons ?


Marco : Les premiers trucs c'était vers 82/83 mais plus sérieusement à partir du moment où on a créé Treponem Pal. Là, j'ai mis en images avec les mots que je trouvais parce que tu apprends. Au début c'est très maladroit, très brutal et très cru. Mais sinon au début de Treponem Pal surtout.

Te souviens-tu du tout premier concert que tu as donné ?


Marco : Le premier concert que j'ai fait c'était avec ce groupe, mon premier groupe les Martyrs. Il y avait un concert dans une MJC. C'était avec les Electrodes. Sinon il y a eu un autre concert, toujours à Rosny-sous-Bois, où tous les potes de Paris avaient débarqué. Ça avait fait un effet boeuf dans la cité mais tout s'était bien passé. Il n'y a eu aucune embrouille. Mais sinon ce concert avec les Electrodes dans cette MJC. J'ai quelques trous de mémoire quand même..

En 1986, création du Groupe TREPONEM PAL comment s'est passée la rencontre avec les membres du groupe ?


Marco :  En fait la rencontre avec les membres de Treponem Pal On s'est rencontrés par le biais de concerts que je faisais avec mon premier groupe. Ils sont venus nous voir puis on a sympathisé et il se trouve qu'ils étaient de Rosny-sous-Bois comme moi. On est devenus potes et très proches. Il s'est avéré qu'on avait les mêmes goûts pour la musique. On kiffait le punk rock, le heavy metal, le hip hop et même certains trucs disco. Qu'importe tant que ça tabassait ! Tant qu'il y avait de l'énergie ça nous faisait kiffer. On aimait aussi ce qui était sombre d'où le fait qu'on s'est très rapidement intéressés à ce qui se passait dans la musique industrielle qui était très répétitive et très agressive. Et en parallèle le hard-rock punk avec Blackflag, Discharge ce genre de groupes.

L'idee de monter TREPONEM PAL ?

Marco : L'idée de monter le groupe tient au fait que je faisais déjà ce groupe auparavant et il s'est trouvé que David Lebrun était batteur, Michel lui, jouait de la guitare et il y avait un autre pote qui jouait de la basse. On s'est dit on est quatre, on va tenter des trucs. On est parti répéter à Porte Chaumont dans un petit local qui s'appelait BNT là où on a fait notre première démo, d'ailleurs. Une démo 2 pistes. Et puis il s'est trouvé que ce que l'on faisait ça tenait la route donc on a fait nos premières démos ce qui va nous amener à Roland Lin.

D'où vient l'idée et la symbolique du nom TREPONEM PAL ?

Marco :
La symbolique, zéro !! En fait on voulait un nom qui ne ressemble à rien. Je pense qu'il y a plein de groupes qui se disent ça. Tout le monde a envie d'avoir un nom original. Nous, on ne voulait pas un nom qui sonne clairement punk, metal ou çi ou ça. C'est David qui a trouvé le nom Treponem Pal. On se répétait "Tiens, j'ai vu Treponem Pal", "Ah tiens, il y a Treponem Pal qui joue"... et on trouvait que ça sonnait pas mal. Donc on s'est dit on prend ce nom là. Après la définition, c'est le virus qui donne la syphilis. Donc voilà, une maladie comme les autres mais ça collait à la musique qu'on faisait.

Vous êtes le premier groupe français à être signé sur Roadrunner Records comment s'est passée la rencontre ?

Marco : On avait fait cette cassette demo 2 pistes avec un mec incroyable qui s'appelait Didier tylith qui avait produit les Garçons bouchers et des groupes de l'époque. Il s'est trouvé que j'étais connecté avec des gens dans la musique et il y avait un gars qui s'appelait Phil Pestilence qui écrivait pour Hard-Rock magazine, je crois, et qui un jour me dit, après nous avoir entendu, "Je vais rencontrer un label en Hollande qui s'appelle Roadrunner et je vais leur faire écouter des groupes français. Si tu veux, tu me files ta demo". Je lui dis OK, prends la démo et puis on verra bien. Une semaine plus tard il revient et sur les groupes qu'il avait proposé à ce label c'est nous qui avions une proposition de contrat. Donc là  ça été un choc. Enfin un choc car Roadrunner n'était pas connu à l'époque. Ils démarraient. Mais, en fait, on a vite su qu'ils avaient et qu'ils allaient avoir un bureau dans chaque pays et qu'on allait donc être distribués dans le monde entier alors que, hormis l'intérêt de ce label, absolument personne ne voulait de nous. Mais personne ! En France la scène punk alternative c'était pas leur truc. On ne chantait pas en français, c'était pas festif donc il revient et le dit "Voilà la proposition de contrat". On a quand même vu un avocat car c'était un contrat de malade. Un contrat de 7 ans pour 7 albums. Un truc que tu ne fait jamais. C'est impossible. Mais on a bien compris que ça restait contractuel et que ça ne serait pas la réalité. Donc on a signé et c'est comme ça qu'on s'est retrouvés distribués dans le monde entier et, de là, être reconnus par des groupes. On a commencé à tourner énormément à l'étranger, en Angleterre, en Allemagne, en Hollande et au même moment que nous arrivaient les Young Gods de Suisse. On est devenus très potes dès le départ. Puis on a brièvement tourné avec des groupes comme Young Gods, Godflesh, Prong. On a été invité par tous ces groupes là. Un peu plus tard, on a été invités par Faith No More, Killing Joke Puis, rapport à Ministry ça c'était pour les États-Unis. Là c'était pas Treponem Pal mais moi et Michel bassin. Yorgensen nous avait invité sur la tournée Lollapalooza. C'était en 1992. Ça fait longtemps mais c'était une bonne expérience. Depuis on a suivi notre route. Alors Roadrunner ça c'est arrêté après 3 albums car ils commençaient à déconner vis à vis de nous. Ils ne voulaient plus nous donner les moyens dont on avait besoin, ils nous demandaient de tourner avec des groupes avec lesquels on avait rien à voir. C'était du temps de perdu. Et il s'est trouvé qu'ils ont fait une erreur contractuelle. Ils ont oublié de nous demander une nouvelle demo contractuellement. Et, alors que nous étions sur un festival, un mec de Hollande m'appelle et me dit "Je vais te faxer un avenant, un contrat. Il faut que tu me le signes sinon avec le label c'est mort". Pensant que j'allais mordre à l'hameçon, je répond au gars qu'il faut que j'en parle au manager. Donc je l'appelle et il me dit qu'il est au courant, que j'ai bien fait de ne pas répondre et que dans quelques jours on sera libres. Et on s'est retrouvés libres. C'est là qu'on a fait écouter les nouvelles maquettes pour le quatrième album à Sascha Konietzko du label KMFDM qui, lui, a fait écouter ça à Dany Goldberg un mec de Mercury USA. Là, encore ça été un coup de chance pour nous comme avec Roadrunner. C'est à dire que Mercury USA a contacté Mercury France en leur disant vous avez ce groupe français, Treponem Pal, on le voudrait. Je pense que Mercury France s'en tapait complètement de nous mais vu que ça venait des États-Unis ils ont dû halluciner. Et donc on s'est rencontrés et c'est comme ça qu'on a signé en major pour l'album "Higher".


Pourquoi ce choix de dissoudre le groupe de 2001 à 2007 ?

Marco :
En fait après l'album "Higher" et même pendant, ma culture c'est le reggae dub depuis toujours et pour Didier Breard aussi. J'en ai pas parlé dans tes questions précédentes mais, en fait, j'ai grandi autant avec le rock et le punk qu'avec le reggae dub. Ça fait partie de ma culture à 50%. Et j'étais de plus en plus attiré par le fait de me lancer dans une expérience reggae dub, d'avoir un nouveau projet. Et il s'est trouvé que pendant l'album "Higher"on a créé un sound system avec un collègue qui s'appelle Tristan et qui, lui, avait des connections sur la scène reggae. Et avec ce petit sound system on a été les premiers à amener le dub en France. Alors attention, on était pas à l'origine des sound systems parce qu'en France il y en a toujours eu. Nous, c'était le dub anglais, mais vraiment le dub c'est à dire pas le ragga. Et cette scène était en train de monter en angleterre avec des nouveaux groupes comme High Tone qui arrivaient. Et donc on a commencé à jouer de plus en plus en parallèle de Treponem Pal. C'est là qu'on a rencontré Adrian Sherwood que je kiffais depuis déjà très longtemps comme producteur puisqu'il avait produit les premiers Nine Inch Nails et Ministry mais aussi Lee Perry et du Dub Syndicate des trucs anglais et jamaïcains dub reggae incroyables. C'est un mec qui aime les expérimentations. Donc on s'est rencontrés et avec Dub Action on a fait une tournée en première partie de Adrian Sherwood en Europe. Là, on est devenus potes et, comme d'habitude de fil en aiguille, je lui ai fait écouter les demos de ce nouveau projet que je voulais faire et qui s'appellerait Elephant System. En revenant de la tournée on s'est mis d'accord. J'ai contacté le label Mercury et le boss du label c'était un super mec qui, malheureusement depuis, est décédé. Il s'est tué en moto. Et en fait ils avaient dépensé pas mal d'argent sur l'album de Treponem Pal "Higher" et je suis quand même allé le voir pour lui dire que j'avais envie de faire quelque chose d'autre. Un truc reggae et que ce serait avec un mec qui s'appelle  Adrian Sherwood . Il connaissait le nom de  Adrian Sherwood . Il savait qui c'était et il savait que c'était solide encore. Donc il m'a donné carte blanche. On est partis à Londres, on a enregistré cet album de Elephant System avec des pointures comme Allan Glen à l'harmonica qui jouait dans les Yardbirds. Les cuivres c'était ceux qui jouaient avec Linton Kwesi Johnson et toute l'équipe du label Adrian Sherwood. Donc une expérience énorme et assez incroyable. De là on a fait une bonne tournée en France et après j'ai eu envie de faire un break avec la vie de groupe et je me suis mis à faire des compilations pour des labels. EMI, Wagram et aussi sous le nom de Big Up un petit label que j'ai monté chez eux qui était du reggae principalement et toutes sortes de choses. Mais j'ai fait aussi des choses différentes, des compils métal notamment.


Nouvel album "Screamers" en CD et vinyle ce 10 mars 2023 raconte nous la création et l'enregistrement de ce nouvel album ?


Marco : La création, on l'a commencé il y a 3/4 ans quand même ! On a commencé à trois, donc toujours depuis que l'on a relancé Treponem Pal avec Didier B et quand Polak est arrivé en 2006. Et, de là, Jean pierre Mathieu est venu nous rejoindre pour les basses, la production, la programmation de batterie aussi. On avait déjà travaillé ensemble, auparavant, sur deux albums. Il est très bon pour ce genre de musique et très investi. Donc on a fait cet album à quatre. Puis il y a eu le Covid bien qu'il nous ait pas vraiment ralentis car on échangeait par fichiers et par internet. On a fait une première version mais on était pas satisfait donc j'ai voulu refaire les voix, des textes, certains habillages des morceaux, certaines constructions et ça nous a pris du temps et au bout d'un moment on a dit stop! c'est bon. Et c'est là qu'on a démarché des labels. On cherchait un label français plutôt indépendant, chez  AT(h)OME entre autres et AT(h)OME s'est montré intéressé. C'est à ce moment là que tout a redémarré et je dois dire qu'on est très content du boulot AT(h)OME jusqu'à présent. Vraiment.

La pochette de "Screamers" a-t-elle une suite avec celle de "Survival Sounds" de 2012 ?

Marco : En fait le rapport entre les pochettes de "Survival Sounds" et "Screamers" ce sont deux tatoueurs différents qui ont travaillé dessus mais qui sont amis et que j'ai rencontré il y a 12 ou 13 ans en commençant par Sylvain Koenig (Keuns) . On s'est rencontrés et je kiffais ce qu'il faisait. Je l'ai branché pour qu'il me tatoue. Je lui ai parlé de ma passion pour les éléphants et il m'a fait connaître un peu tout ça. Moi  je ne connaissais rien à l'art japonais même si j'étais intéressé depuis longtemps. C'était pas mon milieu ni mon truc. Il m'a parlé du Baku qui était un chasseur de cauchemars dans l'art japonais. Ça m'a intéressé et interpellé tout de suite. Donc il m'a tatoué un Baku et dans la foulée je lui ai demandé s'il pouvait me faire un Baku pour la pochette du nouvel album "Survival Sounds". Et ça l'a fait direct. En fait il travaillait chez Utopia Tatoo avec Rafto Dilo. Donc j'ai rencontré Rafto Dilo qui, lui, m'a tatoué le bras gauche. Quelques temps après  je l'ai branché pour lui demander s'il serait en mesure de me faire la pochette du nouvel album et c'est comme ça que ça s'est fait. Tout simplement. Alors on me demande s'il y aura une trilogie. Pourquoi pas.

On vous a retrouvé au HellFest, quels souvenirs gardes-tu de ces 2 prestations de 2008 et 2013 ?

Marco :
Alors 2008, c'est loin quand même. C'était un petit chapiteau mais c'était très bien. 2013, très bien aussi. Par contre un peu tôt. On avait joué à 11h du matin, je crois. Donc c'était un peu tôt même si c'était rempli évidemment. Mais pour l'énergie et pour le public je pense que c'était trop tôt. Là, cette année on joue à 14h. Je pense que c'est vraiment un bon horaire. Les gens sont pas trop bourrés encore. Ils sont frais, ils ont mangé donc ça devrait être un carton. Mais je garde un très bon souvenir de ces deux Hellfest.

Préférez-vous jouer dans des gros festivals et toucher un maximum de gens, ou dans des salles avec un public qui vous est acquis ?

Marco :
En fait jouer dans des festivals ou des petites salles c'est un plaisir différent à chaque fois. On a toutefois une préférence pour les petites salles où tu sens les gens. Tu vois leurs têtes et leurs attitudes. Ceux qui kiffent et ceux qui ne kiffent pas. Maintenant les festivals c'est une autre dimension. Là, tu ne sens plus le public mais une masse. Une masse qu'il faut convaincre. Donc c'est un autre challenge. Mais, pour nous, le live c'est ce qu'il y a de plus important. Que ce soit en petites salles où en festivals. On donne le maximum.

Et le public étranger ?

Marco : On a beaucoup tourné à l'étranger, il y a un moment maintenant et l'on aimerait que ça se refasse évidemment. On a joué dans les pays de l'est à l'époque où ça n'était pas encore ouvert. On jouait dans des squats, dans des bunkers avec un son pourri mais c'était incroyable. Les gens étaient avides de ce qui venait de l'étranger et de l'énergie qu'on amenait aussi. Je me rappelle d'un concert avec GBH. Enfin GBH avait joué la veille de nous en nous disant que le public était fou. Ils ont arraché les Dreadlocks. Les gens étaient à bloc et dansaient. C'était super ! Il y en a certains qui n'avaient pas les codes. Par exemple le pogo. Ils avaient une façon de danser complètement libre. Ils s'éclataient. C'était vraiment génial. Pour les autres pays il y a un public différent. En Angleterre ou en Allemagne par exemple. Surtout pour la musique qu'on faisait. Mais on a toujours eu, de toutes façons, un public qui s'intéressait à nous et qui venait de différents clans. Que ce soit des punks, des gothiques, du métal, du hardcore. On a des mecs qui viennent de tous les styles. Et ça, ça me plaît. C'est bien. Ça veut dire qu'on touche un public assez large si on peut dire.

Parle nous de vos collaborations scéniques ou premières parties de groupes prestigieux comme Ministry, Carcass, Young Gods ou Nine Inch Nails ?

Marco : En fait dans les premières invitations qu'on a eues, je vais te parler de ce qu'il y avait de plus intéressant. On a tourné avec Godflesh en Angleterre. Alors eux, ils nous hébergeaient car à l'époque c'était à la roots. On est devenus très potes avec eux. C'était toute l'équipe de Birmingham. C'est à dire les mecs de Godflesh, Tout ça c'est la même famille si l'on peut dire. Les Young Gods, on était potes aussi avec eux. Et par le biais de Roadrunner, comme je te le disais précédemment, quand l'album a été reconnu à l'étranger, on devait partir avec Sepultura pour faire leur première partie. Et moi, pour tout dire, je ne le sentais pas. Parce que Sepultura c'est très métal, très classique dans l'ensemble et nous on était un peu décalés. Il s'est trouvé  qu'une semaine après cette proposition de Sepultura, Prong nous demande en première partie et Prong avait ses racines hardcore, un peu métal indus et ça nous correspondait dix fois mieux. Donc on est partis avec Prong. Et là, ça été une expérience incroyable. Des le premier pas qu'on a fait dans la salle, Tommy Victor et Ted Parsons sont venus nous voir et nous ont accueilli. Ils ont mis le tour manager à notre disposition, le lighteu à notre disposition. En fait, tout à notre disposition. Et ça, quand tu commences à avoir de l'expérience, tu t'aperçois que c'est pas tous les jours comme ça. Donc, ça, c'était assez incroyable avec Prong. Ministry c'était différent. On était aux États-Unis. Michel et moi on était au sein de Ministry et on faisait partie de leur équipe. Ce n'était plus un rapport de première partie ou autre. Trent Reznor de Nine Inch Nails, lui, nous a invités sur quatre dates  en Europe. En fait, il avait déjà un groupe en première partie qui s'appelait Pig et c'est là qu'il a été hyper cool pour nous quelque part. C'est qu'il a fait jouer Pig avant nous. Donc Nine Inch Nails, Treponem Pal et Pig pour les quatre dates qui étaient prévues. Donc une rencontre assez brève avec lui car il n'était pas en grande forme à cette époque là mais quelques très bons échanges avec lui. Après on a toujours des liens avec Ministry, Godflesh, Prong aussi. Nine Inch Nails, c'est une autre dimension aujourd'hui.



Quels souvenirs en garde tu ?

Marco :  Que de très bons souvenirs. De toutes façons j'ai très peu de mauvais souvenirs de concerts. On a tourné avec Carcass par exemple. Eux, c'était Nottingham une très bonne équipe. On connaissait déjà l'éclairagiste et l'ingénieur du son. On se connaissait bien avant d'arriver sur la tournée. Et donc, avec eux, humainement, ça s'est super bien passé. Mais Carcass c'était un groupe de métal qui touchait plus particulièrement un public d'ados et Treponem Pal en première partie, on savait que ça n'allait pas intéresser les mômes qui étaient branchés death metal et qui voulaient du bruit bien, qu'au final, ça se soit bien passé. Je me suis quand même retrouvé face à une petite nana qui me faisait un doigt d'honneur en hurlant Carcass. Mais voilà, ce sont des choses qui arrivent.

Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou devise ?

Marco : Ma devise ? Je dirais pas de nostalgie, regarder droit devant, être en évolution permanente et garder la foi.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu rêverais de jouer ?


Marco : Des artistes avec lesquels je reverrais de jouer ? Nick Cave and the Bad Seeds, Alice Cooper, Barry Adamson.

Quels sont tes projets à venir pour 2023 ?

Marco : Pour 2023, les projets c'est de tourner avec Treponem Pal et de commencer à travailler sur un nouvel album tout doucement. Nous avons une équipe solide et tout le monde à envie. On va commencer, cet été, à créer des bases. En général on crée énormément de bases pour en garder très peu. On est assez sélectifs et on ne se fait pas de cadeaux dans le choix de ce que l'on construit. On a toujours eu la tête froide par rapport à cela en se disant c'est celui-là et pas ces dix autres là. Donc une équipe solide qui devrait bosser là-dessus en 2023. Et puis des concerts à venir. C'est ce qu'il y a de plus excitant.

Reste t-il quelques titres bonus ?

Marco :  En fait, pour un album comme "Screamers" on a créé plus de soixante bases. On a essayé des trucs, on expérimente, on met de côté, on revient dessus, on essaie de retravailler celui-ci ou celui-là. Donc c'est une évolution permanente. Mais toujours pour trouver le morceau où il va y avoir le truc. C'est pas évident de se renouveler non plus. C'est notre huitième album et on est content de l'accueil et de la réaction du public. Alors les gens comparent ce nouvel album "Screamers" à l'album "Excess And Overdrive". Pour moi c'est quand même très différent, plus posé bien qu'il y ait une niaque et une énergie proche de l'album "Excess And Overdrive". Alors, tout ça c'est dans un coin dans l'ordinateur. On essaie, surtout, d'avoir des idées fraîches, des influences nouvelles pour chaque nouveau truc qu'on va faire ou écrire. Et ce qui appartient au passé, appartient au passé.

 
Pour finir, si tu devais te rendre sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un troisième choix, quelle serait ta sélection et pourquoi ?   

Marco : Un disque ? Je dirais l'album des Ruts The Crack un groupe anglais de 78/79 qui nous a énormément marqué et qui existe toujours sans leur chanteur qui est, malheureusement, décédé depuis longtemps. Pour le film, ce serait Vanishing Point. Le titre français c'est "Point limite zéro", un road movie qui date de 1971. J'adore les road movies et celui-ci est assez subversif dans le genre. Et sinon...du melon et des yaourts au caramel !

 
Que penses-tu de l’évolution de la jeunesse aujourd’hui  ?

Marco : Pour la jeunesse d'aujourd'hui, je pense que c'est plus dur aujourd'hui. C'est plus dur pour les jeunes de s'adapter dans ce monde actuel qui va très vite. Tout va très, très vite. L'info, c'est complètement démesuré. On voit ce qui se passe à travers les téléphones. Le harcèlement, le racisme, des choses comme ça. Donc si tu es pris comme tête de turc, ça peut aller très mal pour toi. Et ça, ça n'existait pas évidemment. Donc, oui, c'est beaucoup plus dur pour la jeunesse de maintenant. Nous, on avait pas toutes ces infos qui arrivaient. On avait le temps de découvrir les choses. Et là par exemple, si tu aimes la musique, tout va très vite même en tant que musicien. Un nouvel album qui sort, on va en parler quelques temps et dans six mois c'est terminé. Il faut déjà penser à apporter et créer du neuf, proposer quelque chose de nouveau. Tout va très vite, trop vite ! En fait ça va trop vite pour moi mais à vrai dire je m'en fous. Je vais à mon rythme. Je ne me laisse pas démonter par ça. Voilà, c'est important de garder de la distance avec ça et de garder le contrôle.

As-tu envie de rajouter quelque chose, faire passer un message ?

Marco : Mon message reste un message de paix. C'est de dire aux jeunes comme aux moins jeunes de vivre leur vie et d'en profiter à 100% en gardant la tête sur les épaules, évidemment, en essayant de partager le maximum de tolérance possible. Dans cette société, c'est ce problème d'intolérance et de cruauté, souvent gratuite, qui parfois me mine. Il faut garder à l'esprit, quelque soient ses orientations de couleurs, sexuelles ou qu'importe, de savoir rester libre et de savoir s'imposer en tant que personne libre. Ça c'est très important.
 

 

BONUS : La VIDEO de l'Interview ICI




Interview juin 2023
Thierry CATTIER
P
hotos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin


ONE LIFE ALL IN (Franco - Bassiste) // INTERVIEW // "Eye Of The Storm" 11 Juillet 2023.

 
Si le groupe de hardcore mélodique ONE LIFE ALL IN existe depuis 2015, il vient tout juste de sortir son premier album Eye Of The Storm le 23 juin 2023 sur Fast Break ! Records. Il faut dire qu’entretemps le combo Franco-Américain n’est pas resté inactif loin de là et a sorti deux Ep The A7 Session en 2017 leur première carte de visite suivie en 2020 de l’excellent Ep Letter of forgiveness à travers lequel ils ont pu montrer toute la diversité de leur talent en intégrant toute sorte d’influence comme le punk, rock et metal. Le gang est d’ailleurs constitué de musiciens aguerris :  Clem (Seekers Of The Truth) à la guitare, Franck (Seekers Of The Truth) à la basse, Kevin Foley (Abbath, Benighted, Lofofora) à la batterie et un chanteur venant tout droit des Usa Don Foose (The Spudmonsters, Run Devil Run). Une particularité qui leur a permis de se détacher de la meute Don étant l’ancien chanteur de la formation légendaire de punk hardcore The Spumonsters qui a marqué son époque. Un plus non négligeable qu’ils ont su mettre à profit au fil des années ! Cette fois ci le compo nous propose un opus de 14 titres qui risque bien de vous dévaster les neurones tant ce premier essai est une réussite. 38 Minutes de riffs explosifs à travers des guitares très metal et un chant totalement envoutant. Eye Of The Storm regorge de sincérité et de mélodies qui vous prennent aux tripes sans vous laisser un seul moment de répit ! Pour découvrir la genèse de ce coup de maître nous nous sommes entretenus avec Franco le sympathique bassiste de la formation. Un entretien édifiant qui nous permet de découvrir cette pépite et d’en savoir un peu plus sur les ONE LIFE ALL IN et leur philosophie ! Interview découverte. Magnéto Franco c’est à toi !


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Vous avez donné deux concerts aux Etats-Unis un le 24 juin à la première église unitaire de Philadelphie et l’autre le 25 juin au Bowery Electric à New York à New York, comment avez-vous vécu ces shows us ?


Franco. Oui je précise que je n’ai pas pu y aller. Je me suis fait remplacer par un bassiste américain, un copain de Don notre chanteur qui m’a remplacé et qui a pu nous dépanner. Le concert de Philadelphie c’est un concert de charité et effectivement le lieu c’est le Church, une ancienne église et ensuite le lendemain c’était à New York pour l’anniversaire de Drew Stone qui est un réalisateur de documentaires et de clip. Il a travaillé pour Biohazard, The backbones ce genre de groupes entre autres. Deux dates ont été faites fin juin, et maintenant il y a des discussions pour d’autres dates. Du coup ça peut faire une ouverture à d’autres portes et il y aura peut-être d’autres dates en novembre à Cleveland. On cherche d’autres concerts pour compléter. Petite tournée aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année.

Est-ce que c’est la première fois que vous alliez aux Etats-Unis ?

Franco. Oui c’était la première fois pour le groupe. Les dates précédentes c’était juste avant la pandémie. En 2019 on avait fait une tournée européenne, on avait joué en France, aux Pays Bas et en Allemagne. C’étaient les seules dates qu’on avait réussi à faire jusqu’à présent. Quand la pandémie est arrivée, ça a tout freiné pour beaucoup de gens, et là on essaie de remettre la machine en route avec un nouvel opus et des nouvelles dates, de ce qu’il est possible de faire notamment aux Etats-Unis.

Qu’as-tu reçu comme écho de la part des autres membres de la formation à propos de ces dates aux Etats-Unis ?


Franco. Déjà super heureux pour Clem, on a un deuxième guitariste qui vient d’entrer dans le groupe pour le live, Michel. Tous les morceaux sont écrits pour des guitares, ça nous faisait défaut en live donc un nouveau guitariste vient d’arriver et donc pour eux c’était le rêve américain. Partir aux Etats-Unis c’est quelque chose de magique et ils ont eu un bon accueil. Ça s’est bien passé, des bons retours spécialement à New York qui s’est encore mieux passés que Philadelphie et comme je te le disais cela a ouvert d’autres discussions. C’est encourageant pour la suite. Après il faut voir ce qui aboutit ou pas.

New York c’est le fief du punk hardcore avec des clubs comme le CBGB !

Franco. La symbolique est forte c’est la terre du hardcore. C’est impressionnant pour les Français que nous sommes. Cela n’aurait pas la même notoriété aujourd’hui. On voit ça comme des yeux d’enfants.

Vous avez réalisé deux EP depuis votre formation en 2015 et vous publié votre premier opus Eye Of The Storm. Comment avez-vous travaillé sur ces quatorze titres, avez beaucoup écrit pendant la période de pandémie ?

Franco. Oui encore plus que d’habitude. Déjà on est un groupe qui compose beaucoup de toutes façons. On compose pas mal ce qui nous permet de faire du tri, une sélection. On a ce luxe de choisir en plus ce qui nous plait, ce qui ne nous plait pas. Ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas. Ce qui ne se répète pas. Avec la pandémie on a eu davantage de temps libre, on a composé davantage, on s’est spécialement fait plaisir notamment Clem et Don qui ont enregistré pas mal de reprises pour le fun, peut-être une dizaine de reprises qui ont été faites du cadre du groupe qui sont à l’état de démo et qui ne sortiront peut-être jamais. Malgré cela il y a une reprise qui date de cette époque, une reprise de Faith No More le morceau « Digging The Grave » qu’on a quand même gardé. Tout cela pour te dire quatorze titres certes mais on compose beaucoup et en permanence. En fin de compte, c’est en continu les idées arrivent on enregistre et voilà. La suite on choisit ce qui s’enchaine bien ou pas. On fait attention aussi au dynamisme de l’album, les morceaux sont assez différents. Il y a des morceaux courts et des morceaux longs. Le plus court fait huit secondes, le plus long fait quatre minutes. Il y a tout et son contraire et au milieu on essaie de faire attention à ce qu’il y ait des nuances, du dynamisme et des morceaux plus pêchus, des morceaux plus rapides, des morceaux lents, plein de choses différentes. Ce qui nous amène à ses quatorze titres et ce premier album.

Pourquoi avoir choisi d’enregistrer la reprise de Faith No More « Digging The Grave » parmi toutes celles que vous aviez travaillé ?

Franco. Dans le groupe on a tous des gouts différents et puis des choses sur lesquelles on se retrouve. Et Faith no More est un groupe qui met tout le monde d’accord. On aime beaucoup ce combo et de mémoire c’est moi qui l’ai proposé. Pourquoi ? Parce que déjà la symbolique est forte. Tout d’abord tout le monde les connait. Ils expérimentaient beaucoup et touchaient à plein de styles différents. C’est un modèle pour nous à notre échelle. C’est quelque chose qui ouvre les possibilités de se comporter comme Faith No More de toucher un petit peu à tout. Choisir cette reprise c’est également le moyen de faire passer ce message que One Life In All est ouvert aux expérimentations et ce genre de chose. Ensuite pourquoi ce morceau là en particulier. Déjà c’est l’un des rares, le seul, à vérifier où il n’y a pas de clavier, ce qui est également notre cas. Cela pouvait coller de le jouer plus tard en live également. C’est un morceau qui est assez pêchu. Quand tu t’attaques à un morceau très connu comme celui-ci il faut faire attention. C’est un peu le territoire, c’est sacré. On a essayé de le faire personnaliser par petites touches, des petits détails pour y trouver un intérêt et de rendre hommage de manière respectueuse. Il faut trouver un équilibre dans tout ça et c’est ce qui nous amène à ce morceau pour répondre à ta question sur l’album, sur celui-ci en particulier. Cela faisait plus de sens que de reprendre ce morceau « Sick Home » ou « BlackHawk Down » qui aurait été un peu plus convenu, décalé et encore.

Vous avez enregistré Eye Of The Storm à Lyon mais vous avez aussi travaillé au studio Audiotellus. Avez-vous travaillé tous ensemble en studio ou une partie en home studio ?

Franco. Justement un peu de tout ça. On a commencé à Audiotellus à Lyon, la batterie a été enregistrée dans ce studio, Kevin a enregistré sa partie de batterie à Lyon. Ensuite c’est Clem qui a pris le relais pour l’enregistrement des guitares et basse. Clem notre guitariste a pris en charge, la production le mix et le mastering. Don a enregistré ses parties de chants aux Etats-Unis notamment chez lui. Il a un home studio et du matériel. C’est aussi une chance pour nous et pour d’autres groupes de pouvoir enregistrer des albums avec un son de qualité. Tu peux faire ça avec peu de moyen finalement ce qui n'était pas le cas il y a vingt ou trente ans. Tu étais obligé d’aller en studio c’étaient des couts autres. Batterie basse à Lyon, les backings, les chœurs enregistrés à Lyon, le chant enregistré par Don à Cleveland. Également on a Scott Roberts en invité sur un titre, qui a joué au sein de Spudmonsters avec Don et sur plusieurs albums de Biohazard, il a enregistré ces parties à New York. On a rassemblé plein de choses, plein de pistes enregistrées dans des lieux et pays différents. Clem notre guitariste a assemblé tout ça. Voilà le résultat c’est Eye Of The Storm.

Scott Roberts, c’était la première fois que vous collaboriez avec lui ?


Franco. Oui le lien était facile comme je te le disais. Il avait joué avec Don dans The Spudmonsters dans les années 90. Don et Scott sont amis de longues dates. C’est un musicien qu’on admire. Pour moi c’est un peu différent, ce sont des gars qu’on allait voir en concert qu’on écoute sur album, ça représentait pas mal et le lien avec Don était évident. Alors c’est un petit clin d’œil au passé sur un morceau qui est plus rock n roll que hardcore. Cela fait écho car Scott Roberts joue dans un groupe qui s’appelle The Take et il parait que c’est un combo rock n roll même si tu as une base orientée plus hardcore, un petit peu à la manière d’un Motörhead. Ce morceau était dans le même esprit de ce que fait Scott aujourd’hui. Tout faisait sens, toutes les pièces du puzzle s’assemblaient bien et on est parti sur cette idée-là.

Au niveau de la production aviez-vous un son en tête pour ce premier essai ?


Franco. On en avait parlé ensemble parce que nos deux premiers EP étaient très bien produits par Thibault Bernard qui est un producteur lyonnais. On avait une production plutôt orientée métal c’était notre choix, notre volonté à l’époque mais là pour ce premier album on a souhaité quelque chose d’un peu plus rock, moins typé métal, un peu moins compressé. Quelque chose de plus naturel si tenté que ce mot-là est du sens aujourd’hui en termes de production mais quelque chose de plus aéré. Clem du coup c’était une volonté du groupe de tout le monde. Clem a œuvré dans ce sens-là a mixé et cherché les sons pour que ce soit un peu plus rock je ne vois pas d’autres termes. Un peu moins métal même si ça le reste malgré tout.

C’était important de changer un peu d’orientation musicale, être plus rock, hardcore rock ?

Franco. L’idée c’est de ne pas se répéter, ce n’est pas que l’on n’était pas satisfait des prods précédentes. C’était super et je les trouve encore très bien ce n’était pas ça le truc, c’est une envie de ne pas se répéter, de faire évoluer le propos la musique, et donc la prod, le son. Cette envie d’évoluer encore et encore, de chercher à repousser un peu nos limites, le chant, le vocabulaire etc… C’était ça l’idée.

Est-ce qu’il y a un titre qui te tient à cœur sur Eye of the Storm ?

Franco. Oui il y a un morceau qui me tient vraiment à cœur qui s’appelle « Life Of Dreams » c’est une sorte de ballade si tenté que cela est du sens une ballade hardcore, un morceau qui commence en guitare acoustique, chant et ensuite des cordes, les violoncelles viennent se greffer là-dessus la batterie entre etc… C’était vraiment quelque chose de nouveau pour Clem et moi à écrire. Ecrire des morceaux pop rock ce n’est pas très compliqué quand tu le fais depuis toujours. C’est ta zone de confort tu connais les codes les structures. Pour un morceau acoustique c’était nouveau pour nous. Personnellement c’est ce qui m’a motivé énormément. J’avais envie d’aller au bout de ce morceau dont j’étais fier. Le challenge était là précisément sur ce morceau en ce qui me concerne. Après tu demanderas à Clem, il te choisira une autre chanson pour telles ou telles raisons. Pour moi c’est celle-ci.

Cet opus s’appelle Eye of the Storm. Je suppose qu’il y a un symbole derrière !

Franco. C’est Don qui a la charge de tous les textes. Il écrit ses paroles et le titre on lui doit également, le titre de l’album qui est également le titre d’une chanson. La symbolique pour résumer et pour faire simple ceux qui iront voir la pochette fera sens. Tu vois on vit une époque en France ces derniers jours, des émeutes une période très violente et dure. La tempête serait symbolisée par tout ça et Don d’une manière générale dans tout ce qu’il écrit est quelqu’un de très positif. Il a un état d’esprit très positif, toujours dans une situation négative il va essayer de voir le positif et l’œil de la tempête ou du cyclone c’est la lumière, la lueur qui viendrait après toute cette merde, toute ces choses qui se passent avec la montée de la violence et l’œil c’est ce que l’on peut voir sur la pochette la lumière au bout du tunnel aussi. Ça fait référence à tout ça. Une lueur d’espoir à travers cette période dure, violente et négative.


La cover a été réalisé par Aurélien Police, est-ce que c’est un de vos amis ?

Franco. Ce n’est pas un de nos amis je t’explique. C’est une proposition de Clem notre guitariste de faire appel à cet illustrateur que Clem a connu. C’est un gars qui fait beaucoup de couvertures de romans de sciences fiction et c’est un illustrateur connu dans ce domaine-là dont Clem apprécie beaucoup le travail et nous a proposé son nom. On a regardé ce qu’il faisait ça nous a plu. Clem s’est chargé de le contacter et il lui a donné un peu les bases à ce que je viens de t’expliquer par rapport au titre de l’album, le concept, les idées qu’il y avait derrière. Aurélien nous a rapidement proposé ce visuel qui nous plaisait beaucoup et qui était également nouveau pour nous. Si tu compares les pochettes des deux précédents c’est encore quelque chose de différents toujours dans l’idée de ne pas se répéter, on a essayé des nouvelles choses et aboutit à cette pochette qui nous plait beaucoup avec les émeutiers sur la pochette qui fait sens sur ce qui s’est passé.

Vous avez choisi « Do or Die » comme premier extrait de l’album. C’est un peu votre philosophie ?

Franco. Il y a de ça tout à fait. Pour le message ça veut bien dire ce que ça veut dire. Également c’est un titre musicalement qui était assez rentre dedans. C’est la première impression qu’on voulait donner au public et aux gens qui découvrent cet album ou carrément le groupe. C’est un morceau assez rentre dedans mais mélodique malgré tout. Cela symbolisait bien tous les éléments du groupe, tout ce qu’on essaie de retranscrire et ça synthétisait bien tout ça. C’est pour cette raison qu’on l’a mis en ouverture de l’album. Après si tu écoutes, l’album est très varié et il y a plein de choses différentes. Ce morceau c’est Don qui nous l’a proposé comme choix de premier clip et d’ouverture d’album. Il n’y a pas eu discussion, ça nous a plu, une évidence finalement de choisir ce morceau.

Avez-vous déjà choisi le deuxième single ?


Franco. Pas encore l’album vient de sortir on est en pleine promo comme à l’instant. On est en train de réfléchir on travaille sur des dates pour des tournées éventuelles aux Etats Unis. Pas encore de projet pour un second clip. Ce n’est pas à l’ordre du jour chaque chose en son temps. Ce n’est pas le sujet du moment. Mais il y en aura d’autres on souhaite faire d’autres clips.

Est-ce qu’un texte t’a plus touché ou interpelé ?

Franco. Pas vraiment. Non, après comme je te disais Don c’est un état d’esprit. Je serai bien incapable de sortir un texte plus qu’un autre. Après quand tu connais bien Don ce qui est mon cas depuis plusieurs années je retrouve dans chaque morceau un univers quand on discute ensemble, son état d’esprit ce qu’il retranscrit. Il n’y a rien qui sort du lot pour moi, ça me fait bizarre comme réponse. Tout est cohérent et je n’ai pas un morceau à te citer plus qu’un autre.

Tu es le bassiste de ONE LIFE ALL IN comment est née cette passion pour cet instrument as-tu débuté par la guitare comme de nombreux bassiste ?


Franco. Non je ne suis pas du tout guitariste. Cela a été mon premier instrument, je ne sais pas. C’est un copain qui m’avait passé une basse je ne savais pas du tout jouer à l’époque. J’ai appris assez tard vers dix-sept, dix-huit ans. Je n’ai jamais pris de cours. Après c’est un peu un instrument qui s’est imposé à moi je me sentais bien. Je joue au doigt je ne joue pas au médiateur, le contact avec les cordes je ne sais pas c’était une évidence pour moi. Les quatre plutôt que six aussi. Cela me semblait bien adapté et puis le rôle rythmique c’est quelque chose qui me plaisait beaucoup. Est-ce que ça retranscrit après ta personnalité je suis assez en retrait un peu timide et réservé dans la vie. Oui il y a une symbolique c’est un peu de la psychologie de comptoir que je suis en train de te faire (rires). C’est sans doute ça.

Est-ce qu’à cette époque tu étais déjà dans le style punk hardcore de la côte est des Etats-Unis ?

Franco. Ah oui. A peu près depuis gamin du métal. Le hardcore est venu à l’adolescence. Plus tard quoique le punk également, le punk ce qu’on appelait le rock alternatif en France les Béruriers Noirs au milieu des années quatre-vingt que j’adorai. Après comme beaucoup j’ai découvert le hard rock le parcours traditionnel Maiden, Scorpions, Metallica, ACDC etc. et après le hardcore est arrivé milieu quatre-vingt-dix par les Spundmonsters précisément dans lequel jouait Don. Littéralement c’est le premier groupe de hardcore que j’ai connu.

Cela a dû te faire quelque chose vu que tu travailles avec lui finalement.

Franco. C’est incroyable je m’estime chanceux. C’est dingue parce que dans les années quatre-vingt-dix je payai ma place pour aller le voir. J’ai un rapport de fan. Aujourd’hui on est ami on bosse ensemble c’est assez incroyable.

Comment travaillé vous avec lui ?


Franco. C’est très simple. C’était une surprise car quand je l’ai contacté pour lancer le projet je ne le connaissais pas. On s’était croisé une fois ou deux mais pas plus que ça donc il y avait une part d’inconnu. Il s’est avéré que c’est quelqu’un de très simple, très positif très amical pas du tout rock star ou je ne sais quoi dans un délire de gros dur. Pas du tout c’est surement une bonne personne quelqu’un de bon. C’est très facile de bosser ensemble on parle très simplement. Chacun exprime ses envies ce que j’aime ce que je n’aime pas, ce morceau il te plait ou pas. Ensuite il envoie ses paroles. Avec Clem on en parle ça nous plait, ça ne nous plait pas et très humblement sans égo. On est chanceux c’est pour cela qu’on en est au troisième enregistrement. L’aventure continue. Au départ c’était juste un projet studio, un Ep. J’avais lancé ça et c’était censé s’arrêter là. Tout le monde s’est pris au jeu l’amitié s’est greffée là-dessus et l’envie de continuer s’est imposé finalement. Tu me demandais comment il est. Si ça se passait mal on n’en serait pas là aujourd’hui. On ne serait pas ensemble à l’instant.

Vous prévoyez des dates aux USA, pensez-vous aussi à la France ?


Franco. Bien sûr. Ce qui nous fait défaut pour être transparent c’est l’agence de booking, qui n’est pas encore très développée. Avec cet opus on espère que ça va faire bouger un peu les choses et on cherche une agence de booking pour développer le groupe et tourner à plus grande échelle parce qu’on a démarré parce ce que l’on appelle le DIY (Do It Yourself), c’est beau sur papier mais dans les faits cela a ses limites. Tu récupères des miettes, des concerts par ci par là si tu veux franchir un cap et monter en termes d’exposition…Faut avoir les bons partenaires et c’est ce qu’on cherche actuellement. Une agence de booking si elle nous entend et qui serait intéressée, contactez-nous. C’est la recherche du moment pour la France et pour l’Europe.

Vous aviez fait plein de reprises, mixées et masterisées. Qu’est-ce que vous allez en faire ?

Franco. C’est juste à l’état de démo. C’était lors des premiers confinements. On était tous bloqués et c’était une manière d’être à distance et de s’envoyer les fichiers. C’est plus Clem et Don qui faisait ça. En l’état c’était juste pour se faire plaisir. Ensuite on a récupéré celle de Faith No More parce qu’elle est pertinente mais pour l’instant il n’y a pas d’autres projets. Dedans tu as des morceaux d’Anthrax c’est assez large, vaste, des tentatives. C’est un moyen de se tester, de voir ce que l’on était capable ou pas, ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Pas de projets pour ces reprises pour l’instant. Ça reste au sein du groupe, rien de plus en l’état en tous cas.

Qu’est-ce que tu as envie d’ajouter et qui te parait important ?


Franco. On a tous des racines punk hardcore mais aujourd’hui ça s’entend sur l’album c’est ce qu’on a essayé de faire. Le groupe a vraiment voulu s’ouvrir à d’autres éléments il y a du métal du punk du hardcore de l’acoustique, il y a des cordes et du piano sur certains morceaux. On a vraiment essayé d’ouvrir notre vocabulaire et One Life All In n’est pas juste un groupe de hardcore. C’est le message que j’ai envie de faire passer. C’est plus que ça, venez le découvrir et juger un petit peu sur différents morceaux parce qu’on essaie de ne pas se répéter d’un morceau à l’autre. L’ambiance et le style peuvent changer et varier.


11 Juillet 2023.
Pascal Beaumont / Photo DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)

 

samedi 26 août 2023

MENNECY Metal Fest// Programmation complète // Mennecy du 8 au 10 Septembre 2024...


Mennecy Metal Fest, la programmation du vendredi 8 septembre 2023
à partir de 17h00

Menn' Stage
        Paradise Lost
        Sortilège
        Malemort
        Sleazy Town
        Moonskin

    Eye Stage
        Satan Jokers
        Howard
        Chaos E.T. Sexual
        L'Araignée Au Plafond


Mennecy Metal Fest, la programmation du samedi 9 septembre 2023
à partir de 13h30

Menn' Stage
        At The Gates
        Black Bomb A
        TTT / Tribute To Thrash
        Electric Mary
        Akiavel
        Monnekÿn
        Empire

Eye Stage
        Master
        Karpathian Relict
        Sticky Boys
        The Mercury Riots
        Worselder
        Lead The Fall


Mennecy Metal Fest, la programmation du dimanche 10 septembre 2023
à partir de 13h30

Menn' Stage
        Rotting Christ
        Les Ramoneurs De Menhirs
        Moonreich
        Waking The Misery
        Après moi le déluge
        Karpathian Relict

Eye Stage
        No Return
        Hysteria
        Savage Annihilation
        Pleasure To Kill
        NzgL




jeudi 10 août 2023

STORMHAVEN (Julien) // INTERVIEW // Nouvel Album "Blindsight" 18 Avril 2023.

 



Vous venez de Toulouse Pouvez vous nous présenter le Groupe ?

Julien :
Nous sommes un groupe de Toulouse et avons commencé en 2010. J'ai moi-même formé le groupe avec un copain de la fac de musique à l'époque où l'on faisait du jazz depuis déjà 3 ans et on s'est dit que l'on allait faire un peu de métal. On a trouvé les autres membres en passant des annonces sur différents sites. Voilà comment Stormheaven est né. J'ai toujours voulu avoir mon groupe et composer des morceaux.

D'où vient l'idée du nom du Groupe"STORMHAVEN"?

Julien : Je voulais quelque chose à la fois dur et un peu plus doux. Je ne savais pas trop ce que je voulais avec le groupe au début. Il se trouve qu'aujourd'hui, après 4 albums, on s'est à peu près trouvés. Je voulais quelque chose d'assez brutal mais de très mélodieux, très propre aussi. Et donc avec Stormheaven ça me permettait, avec le nom, d'avoir un peu le meilleur des deux.

Comment définiriez vous votre music ?


Julien :
Je dirais que c'est un mélange entre du rock progressif et du death metal. Du rock progressif pour les connaisseurs, je dirais Deep Purple, Kansas mélangé à des groupes de Death Prog à la Opeth.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?


Julien :
Le groupe qui m'a le plus marqué, je dirais Deep Purple. A l'époque, lorsque j'avais 14/15 ans, je faisais du piano et bizarrement c'est un groupe qui m'a permis de me raccrocher. J'ai pris la guitare de mon père et j'ai commencé à grattouiller. Et du coup je pense que Deep Purple c'est peut-être le pilier avec le côté prog, psyché et rock

Comment procédez-vous pour la création des titres ? Ensemble, séparément ?

Julien :
Pour la création des titres, en général je vais pondre un morceau. Ça va faire le tour des différents membres qui vont tailler, affiner le morceau. Une fois que la structure musicale est à peu près cohérente, j'essaie d'écrire des paroles dessus et je refais un petit tour d'affinage du morceau une fois qu'elles sont écrites pour vérifier que tout s'imbrique bien. Et ça nous fait un morceau.


Comment s'est passé l'enregistrement de BLINDSIGHT votre 4eme album ?

Julien :
La grande différence, pour cet album, c'est que l'on a essayé d'y mettre les moyens cette fois-ci. Jusqu'ici on a fait 3 albums avec du fait maison. On travaillait avec un gars qui avait un studio, qui nous enregistrait les batteries et qui nous faisaient les mix. On était globalement content du résultat mais, là, on voulait vraiment un truc au-dessus. Du coup on a essayé de faire les choses bien. On a enregistré les batteries en premier. Tout le reste, par contre, on l'a fait à la maison. Que ce soit tous les instruments, les prises voix. On a tout envoyé au Studio Fredman un studio suédois. C'est ce qui a vraiment changé pour cet album

Ressentez-vous une façon différente de travailler depuis votre 1er album en 2014 ?

Julien :
Je pense que l'on s'est un peu plus retrouvés en terme de style et de manière de composer. Moi-même je fais peut-être un peu mieux le tri entre les bons et les mauvais riffs. J'ai tendance maintenant, je pense, à proposer que des morceaux à peu près finalisés au groupe tandis qu'avant c'était plutôt des idées en vrac et on voyait un peu où l'on allait. Je pense que c'est surtout ça. Plus j'avance plus je sais vers quoi je veux aller.

Vous reste-t-il quelques morceaux non retenus ?

Julien : Il y en a. Bizarrement c'est assez dur à quantifier. J'ai en tête deux morceaux que l'on a pas retenus et qu'on a pas vraiment maquettés non plus mais il y a également un nombre quasi incalculable de riffs qui sont dans "le cimetière des riffs" que je ressort de temps en temps. Il y a certaines bonnes idées. Il m'arrive de retomber dessus 1 ou 2 ans après. Je me disais que c'était naze et au final, non, je me dis que c'est bien et je les ressorts. Donc il y a vraiment un paquet de choses en réserve. En tout cas on a pas prévu de bonus pour l'instant mais on a quelques petites choses de prêtes s'il le fallait.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

Julien : Je pense que si l'on avait la chance de jouer avec Opeth ce serait une opportunité incroyable. Bien évidemment, j'aimerais bien jouer avec Deep Purple mais je crois pas que ça puisse se faire car notre style est beaucoup plus bourrin d'une part. Le fait que le line-up ait changé par rapport à moi qui suis resté sur le "Made in Japan" avec le groupe original. Ce serait trop Opeth pour moi.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?


Julien :
Pour les mois à venir, continuer la com autour de l'album, continuer d'enregistrer des clips, travailler sur nos visuels et puis trouver des dates pour défendre l'album sur scène ce qui est déjà pas mal.

Votre 1er fois sur scene

Julien : Notre première scène c'était dans une cave à Toulouse donc le terme monter sur scène c'était pas tout à fait ça. C'était un peu rock'n'roll ! Je me souviens que les autres groupes qui étaient présents n'étaient pas du tout dans notre style. C'était plutôt Hardcore. Du coup le public n'était pas conquis d'avance même s'il y avait les copains. Je sais que les membres du groupe m'ont fait pas mal de remarques à ce sujet. C'est la première date où j'ai gardé mes lunettes. D'ailleurs on voit des photos de moi avec les lunettes et à la fin du concert on ne les voit plus. Elles étaient par terre quelque part. Donc j'ai vite compris que c'était pas possible. C'était dans un petit bar qui s'appelle Les caves de la Notte à Toulouse. Un endroit minuscule qui devait pas faire plus de 15m2 mais ça reste un super souvenir évidemment.

Quelque chose à rajouter ?

Julien :  Je pense que cet album, comme j'ai décris le style tout à l'heure, pourrait plaire aux fans de prog mais peut-être, aussi, de prog un peu plus ancien. Je pense que pour ceux qui aiment vraiment la veine prog rock ils découvriront des riffs et des trucs bien sur cet album.

Pour finir, si vous ne deviez conserver 3 choses: un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?

Julien :
Je pense que j'emporterais le "Made in Japan" de Deep Purple. Un film.. j'en aime tellement sinon je pense à un bon livre pour développer un peu l'imagination, d'avoir des choses à raconter. C'est vrai que j'aime bien les livres un peu fantastiques qui racontent des histoires. Je trouve que c'est pas mal pour aider à composer. Et pour le film, s'il faut n'en garder qu'un .. c'est dur ! Un petit "Retour vers le futur", un truc marrant.

L'interview en Vidéo ICI


HardRock Café
18 Avril 2023
Interview Thierry CATTIER
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin