mardi 27 août 2024
OASIS // NEWS // L'annonce tant attendue ... La REFORMATION.
Enfin l'annonce officiel, OASIS se reforme et se produira pour une dizaine de date dans divers stade en Angleterre pour 2025. La tournée débutera le 4 juillet à Cardiff, on attend avec impatience l'annonce des dates européen et bien sur l'annonce d'une date chez nous.
Keep on Rockin.
vendredi 16 août 2024
SOU(F)FRE (Jean Marc guitariste) // INTERVIEW // Inventer un nouveau mot la souffrance - Mars 2024.
Si SOU(F)FRE est une toute nouvelle formation qui déboule sur la scène hexagonale. Fondée en 2022, la formation francilienne naît sur des cendres chargées de soufre, et de rage créative. Véritable mutation de RÃGARÃJA et fusion avec PROXYMA, SOU(F)FRE affiche l'ambition de devenir une valeur sûre de la scène metal hexagonale. Au sein de cette dystopie quotidienne, plongé entre cyber addiction, et hyper-émotion SOU(F)FRE dépeint notre réalité de façon acérée et prône à la première personne : liberté, vigueur, humilité, et résilience. SOU(F)FRE est un masque porté par une armure faite d'un metal granuleux, violent, sincère, empreint de mélodies teintées d'une furieuse compassion mélancolique. L’image est très sophistiquée et semble fondamental, elle nous interpelle, un look qui n’est pas sans nous rappeler un certain Ghost des débuts ! SOU(F)FRE est un masque porté par une armure faite d'un metal granuleux, violent, sincère, empreint de mélodies teintées d'une furieuse compassion mélancolique. C’est avant tout une forme de poésie française SOU(F)FRE prêche sa différence par une écriture lyrique poétique et chante dans la langue avec laquelle vous ressentez, celle avec laquelle vous rêvez comme vous espérez. Inspiré par les références françaises dans son genre (MASS HYSTERIA, SIDILARSEN, LOFOFORA) SOU(F)FRE embrasse la nouvelle vague prometteuse (ASHEN, SOLITARIS, TEN56...) avec ses thématiques, ses sonorités et ses textures résolument modernes. C’est avec le sympathique guitariste Jean Marc arrivé au sein de la formation il y a tout juste deux ans que nous avons pu nous entretenir. Leur premier opus devrait arriver très prochainement. Un combo à suivre de très près. Interview découverte ! Magnéto Jean Marc c’est à toi !
Vous avez commencé en 2022, c’était une mutation entre RÃGARÃJA et une fusion avec PROXYMA. Ça veut dire que ce sont des membres des deux groupes ?
Jean Marc. Oui c’est à peu près ça sachant que Proxima c’est un groupe qui n’a pas vécu très longtemps, c’est là d’où je viens et on a deux éléments qui viennent de RÃGARÃJA.
Comment est né cette idée de créer ce nouveau combo SOUF(F)RE ?
Jean Marc. Je suis arrivé quand le projet était déjà très avancé. La réponse va être frustrante pour toi mais ce n’est pas un truc dont on va parler. Ce que je peux dire c’est que c’est un projet que j’ai rejoint à un stade très avancé.
Ça veut dire que tu viens d’arriver.
Jean Marc. Je ne viens pas d’arriver car cela fait maintenant deux ans que l’on bosse ensemble. Je suis arrivé en 2022, l’EP était déjà là.
Tu n’as pas participé à l’écriture de Devotion Connexion le premier Ep ?
Jean Marc. Non
Est-ce que tu as participé à l’enregistrement de l’EP ?
Jean Marc. Non pas du tout.
Est-ce que tu vas participer à l’enregistrement du prochain album prévu pour la fin d’année ?
Jean Marc. Oui carrément. D’ailleurs, sur les nouveaux morceaux qui sont déjà écrits j’en ai fait la moitié.
Est-ce qu’il y aura une évolution par rapport à l’EP ? Comment vous voyez cela ?
Jean Marc. Il va y avoir peu d’évolution parce qu’on est sur un EP qui est quand même assez bagarre. En fait on aimerait se rapprocher du concept un peu rituel et développer plus des ambiances que purement réparti avec des gros riffs avec de la double pédale et tout. Donc il y aura un peu plus de nuances, plus de moments calmes, et il y aura une approche un peu plus black metal.
Pourquoi avoir appelé cet EP Devotion Connexion ?
Jean Marc. C’est un peu le thème, le fil rouge au niveau du concept. C’est un peu l’histoire qu’on essaie d’illustrer, la technologie dans laquelle on s’est entourée. Devotion/Connexion en gros l’important c’est d’être connecté mais pas forcément dans le bon sens du terme. On n’est plus vraiment connecté avec les gens, on est connecté à nos machines qui nous relient à des gens et les échanges qu’on a finalement la plupart du temps. On échange par téléphone, par ordinateurs mais je pense que c’est pour illustrer un coté déshumanisant dans le sens où la société va vers quelque chose où les gens sont de plus en plus séparés. Chacun est dans son coin avec son petit confort personnel, on partage rarement de choses en vrai. On a l’impression de partager beaucoup via les réseaux sociaux. C’était pour illustrer ce constat. Le partage est moins quelque chose qui est important en tous cas ce que la société veut pour nous quelque part. Les gens sont plus divisés qu’avant.
Il y a cinq morceaux sur l’EP. Le premier single sorti est « La Mémoire De La Peau ». Pourquoi avoir choisi de mettre en avant ce titre ?
Jean Marc. Je pense que c’est un morceau qui est assez fédérateur. « La Mémoire De La Peau » parle de la métaphore du tatouage et on porte tous notre histoire sur notre peau, que ce soient des cicatrices, des marques. En fait notre corps est notre histoire et je pense que c’est quelque chose qui parle à tout le monde. C’est un morceau qui musicalement est assez accrocheur. On a pensé que c’était le bon morceau à mettre en avant en premier.
Le clip est superbe et a été réalisé par Kevin Merriaux sur une idée originale de Maxime Descamps je suppose que tu as participé au clip. Comment s’est passé le tournage du clip et quelle image vous souhaitez développer à travers celui-ci ?
Jean Marc. L’image en général qu’on essaie de développer c’est de créer un univers cohérent que ce soit dans les visus ou dans les concepts. Le concept de Devotion/Connexion c’est un peu l’asservissement et ce qu’on essaie de dégager de notre image à nous c’est d’illustrer cette espèce de secte que représente la technologie auxquelles on est devenu accroc et dont on croit que l’on ne peut plus se passer.
Au niveau des costumes cela m’a fait penser à Ghost avec un peu cet esprit-là. Est-ce que c’est un groupe qui vous a influencé ?
Jean Marc. Je ne pense pas. Quand je suis arrivé sur le projet les costumes étaient déjà là. En tous cas Ghost n’est pas une influence. Ghost tourne toujours dans le metal finalement mais n’est pas une influence.
Le nouveau single s’intitule « Esclave Heureux ». Tout un programme. Un clip va sortir. Qu’est-ce que vous aviez envie de développer comme thème avec ce titre ?
Jean Marc. C’est en ligne depuis. « Esclave Heureux » c’est la personne moderne d’aujourd’hui. On sait qu’on n’est pas libre, on le sait mais on reste comme ça parce que c’est pratique et confortable. Le déroulement du morceau dans les paroles et dans le clip serait quelqu’un qui décide qu’il n’a plus envie d’être esclave que ce soit du travail, de sa vie en général, de retrouver sa liberté mais on se rend compte que la liberté c’est dur. Finalement être esclave au sens moderne pas dans l’esclavage pur et dur mais le fait d’être prisonnier dans un système. On n’est plus forcément libre de tous les choix qu’on fait et cela reste pratique. Ce n’est pas le top mais ce que l’on voulait dire c’est que la liberté, c’est plus dur d’être libre et peut être qu’au final ce serait mieux. Mais on choisit par choisir le confort.
Le thème global, tu parlais de technologies mais il y aussi la société qui fait tout pour que l’on soit des esclaves heureux c’est-à-dire qu’on reste tranquille et bien contrôlé. On nous donne tout ce qu’il faut pour qu’il n’y est pas de rébellion possible.
Jean Marc. C’est un peu ça, c’est bien résumé. Il y a aussi « Combustion Animale » qui parle des amours passionnés, du sérail de la liberté. C’est un peu le même thème dans Combustion Animale. Je pense qu’il y a un peu ce fil rouge dans tous les morceaux. C’est un peu la recherche du bonheur qu’on n’arrive pas à trouver.
Vous allez jouer au Backstage By The Mill à Paris le vendredi 12 avril avec Atlantis chronicles pour présenter l’EP.
Jean Marc. Et un autre groupe NDKH aussi.
Je crois que c’est votre premier concert.
Jean Marc. Cela va être notre première release Party, notre premier concert.
Comment vous vous préparer pour ce premier show. Est-ce que vous avez envie de présenter un concert très visuel ?
Jean Marc. Comment on se prépare à ce concert. On a mis pas mal de temps à choisir le bon ordre pour trouver les morceaux, le plus vite possible, on a rajouté des ambiances sonores inter morceaux pour créer une ambiance un peu futuriste limite spatiale avec des petits messages, faire des petites montées instrumentales, pour enchainer avec les morceaux suivants. On a rajouté deux nouveaux morceaux qui ne seront pas présents sur l’EP. On a rajouté deux morceaux pour faire un set qui dure quarante minutes et on a fait une résidence de deux jours où on s’est consacré sur la lumière afin d’avoir un show lumière qui corresponde le plus possible à l’ensemble des morceaux. Essayer de ne pas faire un jeu qui soit juste de la lumière en rythme sur la musique, essayer d’iconiser les personnages aussi avec des points lumières particuliers qui mettent en valeur certaine chose à certains moments. En fait on reste dans une approche, on est encore au début du truc. On ne sait pas si ça marche, ça se trouve le résultat ne sera pas là mais on n’espère pas. On essaie que ça marche mais on est encore dans l’expérimentation. Je pense qu’à terme ce qui nous plairait c’est vraiment de créer un spectacle assez théâtral.
Qu’est-ce que vous avez finalement envie de transmettre au public sur scène ?
Jean Marc. En dehors de la bagarre c’est aussi ce qu’on cherche, faire du metal donc la bagarre. Je ne sais pas si tu aimes les groupes qui font de la musique très ambiante et qui proposent un spectacle qui va chercher d’autres émotions. Je pense que c’est cela aussi qu’on essaie d’aller chercher. Faire véhiculer des émotions qui ne se basent pas uniquement sur l’énergie pure et dure d’un concert de metal mais de creuser un petit peu vers autre chose. On est en recherche de ce que l’on veut et comment on va y arriver surtout parce que c’est le premier concert et un premier set ça va rester très bagarre parce que les morceaux le sont mais à terme cela va creuser vers autre chose d’un peu plus profond et de mise en scène.
En tant que guitariste est ce qu’il y a des textes qui t’interpellent plus que d’autres ?
Jean Marc. Tous les textes sont tous vraiment très bien écrit et viscéralement le truc qui m’accroche le plus est « Esclave heureux » et « La Mémoire Dans La Peau ».
Les textes sont écrits en français, c’est important ce côté poétique de la langue française dans les textes ?
Jean Marc. C’est important mais ce n’est pas une revendication non plus, mais c’est naturel de chanter dans sa langue maternelle. Tu vas transmettre même si tu parles très bien anglais, les mots vont ressortir d’une manière plus naturelle et les émotions avec. Je sais que quand j’écoute un groupe français qui chante en français, j’ai quand même des petites émotions en plus. Pas forcément sur les groupes qui chantent en anglais. Même si je comprends à peu près l’anglais, mon cerveau fournit toujours un petit effort de traduction qui ne va pas se faire quand on va chanter en français, l’émotion elle va frapper directement.
Qui a eu l’idée de trouver ce nom SOU[f]FRE avec un f entre parenthèse ?
Jean Marc. L’idée du nom vient de notre chanteur. Maitre à penser de tout le projet, et qui a principalement composer le premier EP, les textes et qui a dessiné les costumes. Ce sont globalement ses idées qui ont été mises en pratiques. Même si chacun a pu apporter son opinion, on va dire qu’il avait une idée assez nette de ce qu’il voulait faire. L’idée du nom SOU(F)FRE était d’inventer un nouveau mot la souffrance qui est à l’intérieur sort et explose comme du soufre avec un seul f élément chimique qui peut exploser. C’était un jeu entre les deux. En fait comme on aimait bien les deux que ce soit avec un f ou avec deux f on va faire en sorte qu’on puisse voir les deux visuellement quand on écrit le nom du groupe. D’où ce f qui est mis entre parenthèse entre slash pour qu’il y est les deux mots en un.
Interview 28 Mars 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)
mardi 13 août 2024
RIVIERA PARADISE (Robin LAPALUT Guitare/ Julien GIRAUD Batterie) // INTERVIEW // Un son Rock venue du Sud - Avril 2024.
Pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe ?
Robin LAPALUT : Salut, moi c'est Robin. Je suis guitariste.
Julien GIRAUD : Salut, moi c'est Julien. Je suis le batteur et nous sommes le groupe Riviera Paradise.
Comment vous êtes vous rencontrer et former le groupe ?
Robin LAPALUT : Le groupe a démarrée en 2014 mais il y avait un autre line-up. C'était un autre guitariste que Robin et notre bassiste Florent Gayat. On s'était rencontrés pour monter un répertoire de reprises influencé blues/rock. On a développé notre répertoire comme ça et petit à petit nous avons eu l'envie d'aller plutôt vers la composition personnelle, d'apporter un petit peu de notre patte à tout ça. Et c'est vraiment à partir de 2018 qu'on a pris la décision, bien qu'on avait déjà essayé de faire quelques petites choses, d'aller vraiment vers la composition. Donc nous essayons de trouver un chanteur car le guitariste voulait vraiment se concentrer sur la guitare et nous souhaitions qu'il y ait vraiment un chanteur qui prenne le lead. Et donc à partir de ce moment là, 2018, on part vers de la composition. On publie une annonce pour trouver un chanteur. La première personne qui se manifeste, vraiment c'était trop bien. Il nous envoie quelques demos et on constate qu'il a déjà un vécu sur la scène rock. On se rencontre, on se met à jouer ensemble, ça fusionne, nickel ! De là, on a composé un premier EP qu'on a appelé "Riviera Paradise". Notre premier EP sorti en 2019. Et puis, ensuite, un 2e EP qui a été un peu chamboulé par le Covid, on va dire ça. En fait on avait commencé à l'enregistrer en 2020. Le Covid arrive donc on l'enregistre un peu à distance. On essaie de se voir mais ce n'était pas facile. C'est là qu'il y a eu changement de line-up. A la suite du Covid l'ancien guitariste est parti vers d'autres horizons. Il ne pouvait plus continuer sur ce projet là. Non pas un problème humain mais ça été un changement de vie pour lui. Donc comme je connaissais déjà Robin j'avais très envie, un jour, de faire quelque chose avec lui. Je lui ai proposé "Robin ça te brancherait un petit groupe de rock !? Riviera Paradise." Il en avait déjà entendu parler.
Robin LAPALUT : C'est ça ! connaissant déjà Riviera Paradise, j'étais carrément chaud et c'est parti. Du coup on a jammé et je suis venu faire une audition, entre guillemets, pour voir. Après ils m'ont demandé de travailler sur les titres du EP. Ça s'est très bien passé et l'osmose a été immédiate.
Julien GIRAUD :Et comme on avait des concerts de prévus, très très vite il a du faire un concert avec nous et apprendre tout le répertoire existant en très peu de temps. Un mois je crois. Et là on lui a dit de travailler sur le répertoire car il fallait faire les concerts et honorer les contrats qu'on avait. Mais très vite on a voulu repartir sur quelque chose car on a senti que ça fusionnait bien. Et, nous, notre orientation, quand même, se développait au fur et à mesure à se diriger vers le rock et lorsqu'il est arrivé, plutôt de la scène Metal, on a senti qu'on était en train de prendre un virage.
Quelle en est la signification du nom du groupe RIVIERA PARADISE ?
Julien GIRAUD : En fait c'est un titre de Stevie Ray Vaughan à la base. Lorsque l'on avait monté le groupe on faisait un tribute où l'on mélangeait Jimi Hendrix et Stevie Ray Vaughan. Mais c'est aussi parce que c'est ce qui fait la liaison entre le rock US et la French Riviera. On est français et, moi, j'adore la Côte d'Azur en plus. Ça me fait rêver. Et en même temps c'est le lien entre les US et la France. Donc on a gardé ce nom. On aurait pu en changer du fait du changement de line-up et une direction plus rock mais en fait je trouvais que non, il ne fallait pas en changer. Ce nom c'est nos racines. C'est le développement du groupe et ce que l'on en a fait depuis 10 ans maintenant. Il fonctionne bien et nous correspond parfaitement. Nous sommes français. La French Riviera c'est la France et en même temps c'est un nom anglais, international même et ça a un côté Rock'n'Roll tout ça !
Robin LAPALUT : C'est vraiment la liaison entre l'Amérique et nos origines françaises aussi bien géographiquement que musicalement. On es vraiment plus attirés par cette musique là.
Et Stevie Ray Vaughan pour vous ?
Julien GIRAUD : Stevie Ray Vaughan, ça été le point de départ de pourquoi on a monté ce groupe-là. En même temps le morceau "Riviera Paradise"de Stevie Ray Vaughan est très particulier car il est plutôt axé jazz. Donc c'est contradictoire avec ce que l'on fait maintenant. Déjà, à l'époque, on avait choisi ce titre parce que ça correspondait à la France. Pas tant le morceau mais parce que c'est français. La Riviera Paradise c'est un symbole français.
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Robin LAPALUT : Moi j'en ai plusieurs. Quand j'étais plus jeune, déjà Téléphone, ACDC. Après je suis passé d'ACDC à System of a Down. Il y a eu une cassure de groupes, de styles musicaux. On m'avait parlé de System of a Down. J'ai mis le CD dans ma voiture et j'étais tellement pas habitué à ce genre de sonorités qu'en fait j'ai eu l'impression que j'avais acheté un album défectueux. Je changeais de chanson et j'entendais la même chose. Je me suis dit c'est bizarre et à force d'écouter j'ai compris vraiment ce qu'était le Métal. Et de là c'est parti. J'ai écouté du Black Sabbath, du Black label Society, ce genre de choses et je me suis vraiment orienté là-dedans. Metal et Hea vy Metal.
Julien GIRAUD : moi j'ai été vraiment bouleversé par l'influence des groupes US années 90. La période fusion, Rage Against The Machine, Nirvana, Metallica. Mais vraiment les groupes comme Rage Against The Machine. Ça m'a vraiment marqué. Après AudioSlave, Red Hot Chili Peppers, aussi, pour leur côté fou et leur côté punk. Après j'ai écouté de la musique progressive. Les vieux groupes comme Yes, King Crimson, et aussi Dream Theater. Voilà, on va dire Métal années 90.
Comment s'est passé l'enregistrement de l'album "Ready For More" ?
Robin LAPALUT : Et ben..bien !! (Rires). En fait on a enregistré au studio La Forge à sons qui est situé à Torcy en Île de France. Et c'est un peu spécial car ce studio fait plus de l'accompagnement de groupes que de l'enregistrement studio. Ils ont la structure pour enregistrer mais ils font beaucoup d'accompagnement musical. J'ai un copain qui travaillait là-bas et qui nous a dit "Il faut absolument que Riviera Paradise vienne enregistrer son album chez nous. On a de nouveaux locaux et une infrastructure totalement rénovée". C'est comme ça qu'on s'est inscrits à La Forge à sons et on a tout enregistré là-bas.
Julien GIRAUD : C'est Steven Bold qui a géré la réalisation, enregistrement et mixage, de l'album. On le remercie d'ailleurs car il a fait un travail énorme durant une année bien qu'on y était pas tous les jours. Mais l'enregistrement et le mixage se sont déroulés sur une année.
Comment procédez-vous pour la création des titres ?
Robin LAPALUT : Et bien très simplement en fait. On se voit en repet', on jamme et on prend ce qui sort, clairement. Des fois, moi, j'apporte un riff et je leur dit "J'ai fait ça, est-ce que ça vous tente ?" Et là on jamme et l'on construit le morceau comme ça. Mais vraiment le processus de composition se passe ensemble en répétitions. Il n'y en a pas un qui va ramener un morceau entier en disant "On va jouer comme ça. Toi tu vas jouer ceci, toi tu vas jouer cela". Chacun donne sa patte. Et ce que j'aime beaucoup dans Riviera Paradise c'est que s'il y en a un qui aime pas et bien on fait pas. Il faut vraiment que ça plaise à tout le monde.
Julien GIRAUD : C'est une histoire de fusion et de confiance mutuelle aussi. C'est à dire que, par exemple, Robin apporte un truc de guitare, moi j'essaie de poser une batterie, il va pas me dire "Ah, je voyais plus un truc comme ça !". Non, il me fait confiance même si c'est pas l'idée qu'il avait en tête. Il me laisse faire, le bassiste pose son truc, Kourros le chanteur fait du yaourt au début et travaille sa mélodie avec des onomatopées. Après il écrit les textes plus à la maison. Il nous en parle et on échange là-dessus. Mais voilà, l'aspect composition de la musique se fait vraiment en répétitions et chacun apporte ses idées. On fusionne et ça se passe super bien.
Robin LAPALUT : Ça n'empêche pas de donner des avis du genre on essaie de faire comme çi ou comme ça, voir ce que ça donne. Si c'est moins bien ou si ça ne plaît pas du tout et bien on reste comme ça et c'est très bien. On échange énormément mais on se fait essentiellement confiance. Chacun joue sa partie.
Julien GIRAUD : Tout le monde compose. On travaille comme ça.
L'album "Ready For More" comprends 10 titres Comment les avez-vous sélectionné ?
Julien GIRAUD : L'album comporte 10 titres qui ont été sélectionnés naturellement. En fait il y en avait 9 au départ et un 10e qui a été rajouté, le dernier, qui est la ballade et qui a été faite en studio. Il y avait une idée qui traînait comme ça. On s'était dit on verra et on l'a faite en studio. Je me souviens que c'était un jour où l'on devait quitter le studio à 16h. Il était 15h30 et on a dit "Allons-y on essaie quelque chose". On a tous enregistré comme ça, One shot. A la fin on a réécouté et on a dit "Ben c'est ça" et on a gardé.
Robin LAPALUT : j'ai apporté les accords que j'avais composé dans mon bain. J'ai dit "Est-ce que ça vous plaît ?" De là on a composé le morceau en studio en 30 minutes.
Julien GIRAUD : Et après, bien sûr, on avait plein d'idées qu'on a testées. En fait on a passé une année à chercher des idées, à composer des morceaux et une année à les enregistrer.
Robin LAPALUT : Pour moi c'est simple. Les 10 morceaux qui sont sur l'album sont ceux qui ont abouti. C'est à dire, comme je disais précédemment, s'il y avait un truc qui plaisait pas on faisait pas. Donc, en fait, on a pas choisi. On a fait 10 titres aboutis.
Julien GIRAUD : Parfois on essayait un truc et face au peu d'enthousiasme on mettait de côté en se disant on verra plus tard. En fait on a un studio de répétitions dans lequel on enregistre tout. C'est ça aussi notre force. C'est que lorsque l'on répète on enregistre. Tout est enregistré sous forme de maquettes. Ce n'est pas le studio définitif mais on enregistre. C'est à dire qu'on peut se permettre de jammer et ensuite réécouter les idées.
Robin LAPALUT : On a des traces de plein de morceaux. Et parfois on se dit, tiens on a fait ça ! (rires).
Vous reste-t-il quelques morceaux non retenus ?
Robin LAPALUT : Finis, non. Il y en a certains qui sont en cours de composition car on s'est remis à composer à la fin et à la sortie de l'album. C'était vraiment un truc qui nous manquait. On s'est dit à la prochaine repet' ce serait bien qu'on recommence un peu à faire ce qu'on kiffe. Parce que c'est bien de s'occuper de la gestion de l'album, d'ailleurs merci encore à Julien qui a tout géré quasiment tout seul c'est le meilleur, mais à la sortie de l'album on s'est dit qu'il fallait recommencer à composer. Et donc on a déjà deux titres sur les rails. On verra ce que ça va donner.
Julien GIRAUD : Cet album, de toutes manières, c'était un départ "Ready For More" Tu vois ça veut bien dire ce que ça veut dire. On est prêt maintenant. On a trouvé notre façon de travailler et on a trouvé notre style. Il peut encore évoluer. C'est pas dit que ça se durcisse ou que ça se calme. Je n'en sais rien car on ne se pose pas trop de questions. Ce ne sera pas collé à ce qu'on a déjà fait. On laissera venir. Mais ce qui est sûr c'est qu'on aime composer. C'est ce qui nous anime. Et pouvoir ensuite jouer sur scène. Donc ce n'est qu'un début. C'est qu'un premier album. Avant ça il y a eu deux EP mais, là, c'est le premier album et c'est pas le dernier.
Votre façon de travailler et elle différente ?
Julien GIRAUD : Non effectivement. Alors, déjà, c'était avec l'ancien guitariste. Les premiers EP. Kourros était déjà là et Robin n'était pas encore arrivé. Mais il y avait déjà, quand même, cette façon de travailler en répétitions, ce côté collégial, ce travail de composition ensemble. C'était déjà là mais c'était plus long, on va dire. On était plus pointilleux. On se cherchait en fait alors que, maintenant, c'est beaucoup plus naturel. Avant on revenait plusieurs fois sur des idées, on les changeait. C'était ensemble mais plus long, plus compliqué. Alors que là, c'est très facile.
Robin LAPALUT : Je ne sais pas exactement comment ça se passait avant car je n'étais pas là mais, pour ma part, c'est la première fois que je suis dans un groupe de composition où l'on fait une repet' et on compose. J'ai halluciné. En fait l'osmose était tellement parfaite, on perdait tellement pas de temps et comme je disais tout à l'heure si ça plaît pas on ne continue pas, ça sert à rien, qu'a la fin de la répétition on avait une compo quasiment finie, couplets, refrain. En gros, on a dégrossi plus tard mais on avait vraiment les trois quarts des morceaux quasiment aboutis en une repet'. On était sur la même longueur d'ondes. En fait c'est ça qui est assez fou. C'est qu'on ne se prend pas la tête sur des détails. On envoie. Si ça sonne, ça sonne et si ça ne sonne pas c'est que ce n'était pas le bon truc. C'est pour ça que le processus de composition je trouve ça fabuleux au sein de Riviera Paradise.
Julien GIRAUD : Et durant le processus de création on répétait toutes les semaines. On est tous musiciens. On n'est pas, non plus, un groupe qui passe trois jours par semaine ensemble. On essaie d'être hyper efficaces lorsque l'on se voit.
Parlez-nous du design de la pochette ?
Julien GIRAUD : Alors comme tu peux le voir sur la pochette, un petit tableau magnifique. En fait l'histoire part de cette photo devenue un dessin. Nous, ça se passe toujours en concert. Notre vie c'est les concerts. Nous étions sur un festival de voitures anciennes et de collection et il y avait une copine photographe qui était là pendant le concert. Comme il y avait plein de belles voitures elle nous a dit "Allez-y, on va faire des photos autour des voitures". Donc Julie Lopez nous a fait cette photo. Et il y avait un stand avec une dame, une dessinatrice qui faisait des tableaux dans cet esprit-là. On sympathise, elle nous dit qu'elle aime notre musique et nous prenait en photo aussi. Et là elle me dit "Ça me plairait de vous dessiner". Je lui répond "C'est super ! Ok pourquoi pas". Et elle me dit "Est-ce que tu peux m'envoyer des photos ? je vais vous dessiner et si ça vous plaît vous en faites ce que vous voulez". Puis elle m'envoie ce premier dessin à partir de la photo prise autour des voitures. Et là, franchement, Whaouh! Le dessin me plaît, le coup de crayon me plaît, le côté artisanal me plaît enfin nous plaît et du coup je dis aux copains "Regardez. Au lieu de partir dans un truc de graphiste ou de vraies photos, on pourrait partir de quelque chose d'artisanal, qui vienne d'un artiste". Et du coup l'idée c'était de faire une pochette d'album qui soit un tableau. Et comme tu peux le voir (il nous la montre) notre pochette d'album c'est une toile de tableau. On a repris ses dessins car elle nous en a fait toute une série ensuite. Puis un graphiste Olivier Cascarino qui a travaillé sur la mise en page et sur le logo. Ce qui est génial c'est que nous sommes des artisans de la musique et on avait fait appel à des artisans de l'illustration pour nous aider à faire cette pochette qui est, finalement, très jolie. Après voilà, ça nous représente tous les quatre. On est groupés comme ça. Un travail de groupe et en même temps on est des artisans. C'est un beau dessin.
Robin LAPALUT : Julien nous a montré ça. C'est vraiment le premier truc qu'elle nous a envoyée et ce n'était encore qu'un croquis. Ce n'était pas finalisé et vraiment on a adoré le concept. le truc était tellement stylé, on s'est dit "Let's go !
Julien GIRAUD : Et après le travail du logo. Mettre en valeur le "R" qui marque quand même le côté rock et en même temps le "P" mélangé dedans fait avec des gens passionnés qui avant tout aiment notre musique. La dessinatrice, c'est parce qu'elle nous a vu en concert qu'elle a eu envie de nous dessiner. Et le graphiste, pareil. C'est quelqu'un qui est venu nous voir en concert, qu'on connaît bien. C'est quelqu'un qui aime bien notre musique et qui avait envie de travailler sur notre pochette.
Robin LAPALUT : Après pour la pochette, il y a eu plusieurs propositions où l'on a, quand même, donné notre avis.
Julien GIRAUD : Pour la mise en page, notamment. Il nous a proposé de des dessins. Je luis ai dit qu'ils nous plaisaient. On les a rassemblés. C'était quatre dessins séparés et on a dit Banco ! Mais ça part d'un truc, encore une fois, de confiance entre une dessinatrice et nous. On a pas eu cinquante pochettes à choisir. On a su faire confiance et ils ont su trouver ce qu'il fallait.
Comment décririez-vous votre musique ?
Robin LAPALUT : En fait, on ne s'est pas cantonnés à un style. C'est un truc que l'on ne s'est pas imposé dès le départ. On ne s'est pas dit, on est un groupe de blues, un groupe de rock ou un groupe de métal. C'est ça qui est vachement bien et ça ne limite pas du tout le processus de composition. On peut aller dans tous les sens du moment que ça nous plaît. On a toujours une base rock mais chaque morceau de l'album a sa propre personnalité en fait. Certains sont teintés blues, certains plus metal, d'autres un peu plus atmosphériques et l'on ne s'est pas posé de limites par rapport à ça. Si on doit se définir, c'est rock !
Julien GIRAUD : C'est vrai qu'on peut se poser la question. Hard Rock ? Power Rock ? Rock Metal ? On fait du rock, point ! Et, justement, je pense que ce qui fait notre force c'est qu'on fait du rock à notre sauce. On fait du rock Riviera Paradise. Est-ce que l'on demande aux Stones si c'est du Rock ou du Hard Rock ? Ce sont les Stones. Et bien nous c'est Riviera Paradise. On ne peut pas dire que notre son ressemble à celui d'un groupe. Il y a des gens qui nous disent que ça ressemble un peu à du Black Stone Chery, qu'il y a un peu de AudioSlave au niveau du son, du Chris Cornell dans la voix. Ok, forcément les gens ont besoin d'avoir des repères mais nous, personnellement, on s'est pas dit qu'on voulait faire une musique comme tel ou tel groupe. Pas du tout. On ne s'est absolument pas posés de questions.
Robin LAPALUT : C'est un mix de nos influences personnelles.
Julien GIRAUD : On peut pas dire que l'on fait du rock à la AC/DC. On fait du rock à la Riviera Paradise.
Y-a t'il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?
Robin LAPALUT : Mort ou vivant ! ? (rires). Moi, s'il y a un artiste que je kifferais, c'est Zak White. On fait la première partie de Black Label Society, il y a les tétons qui pointent un peu ! (rires).
Julien GIRAUD : Franchement je sais pas. Je ne saurais pas quoi te répondre. Je bosse pour prendre du plaisir sur scène. Peu importe qu'il y ait quelqu'un ou pas. Je sais pas quoi te dire.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Robin LAPALUT : Composer
Julien GIRAUD : Faire connaître, le plus possible, notre album et notre musique. Toucher un public. On aimerait que notre musique soit écoutée le plus possible et que les gens aient envie de venir nous voir encore plus nombreux à nos concerts. C'est quand même le nerf de la guerre. Aujourd'hui les temps sont durs pour tous les groupes de rock en France. Donc il faut remplir les salles. Plus on sera écoutés, plus les gens viendront nous voir en concert. Et, comme dit Robin, nous de l'intérieur c'est composer. On continue à composer et on prend toujours plaisir à créer. La musique, quoi !
Interview en Vidéo ICI
Interview 24 Avril 2024
Thierry CATTIER
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
lundi 12 août 2024
RED MOURNING (Aurélien Renoncourt - Batteur) // INTERVIEW // L'abum "Acoustic" en bac depuis le 27 mai 2024.
RED MOURNING un nom qui évoque la couleur du deuil des esclaves du Mississippi les champs de coton, la chaleur moite, la sueur et la souffrance du peuple noir harassé par des journées de travail épuisante avec comme seul échappatoire la musique. Un univers qui a un lien direct avec le Metal fortement influencé par PANTERA et DOWN et pratiqué par RED MOURNING ce combo Parisiens hors norme. Si l’on doit reconnaitre une qualité à ce quatuor c’est bien l’originalité et une volonté farouche d’innover en permanence, les bougres ont réussi à se démarquer du lot en pratiquant un Hardcore teinté de Blues rehaussé par des parties d’Harmonica qui leur donne une spécificité unique. Depuis ses débuts en 2003 le gang ne faiblit pas et a enchainé les opus et les Ep à un rythme effréné, comme avec Unchained un Ep acoustique fort réussi qui nous a montré une autre facette du combo et un cinquième méfait Flowers & Feathers cette fois électrique qui montre toute l’étendue du talent de nos lascars en continuant dans leur délire musical, l’innovation étant un étendard qu’ils brandissent haut et fort. Ce qui leur a permis au fil du temps de se façonner un son idéal à la fois chaud et organique ou la slide guitare allié à l’harmonica et le Banjo se taille la part du lion. Cette fois ci ils nous proposent un opus totalement acoustique sobrement intitulé Acoustic deux ans après Flowers & Feathers qui avait marqué les esprits par sa qualité. C’est avec Aurélien Renoncourt le batteur de la formation que nous avons pu échanger afin d’en savoir un peu plus sur le parcours atypique des RED MOURNING à qui tout semble sourire depuis quelques temps et cette nouvelle offrande acoustique des plus réussi pas de doute RED MOURNING a le vent en poupe. Rencontre avec un batteur polyvalent,sympathique, heureux de nous présenter sa nouvelle pépite qui montre une nouvelle facette du combo et au vu de ses qualités devrait leur permettre conquérir de nouveaux émules pas forcément uniquement dans le milieu metal ! Faites vos jeux. Magnéto Aurélien c’est à toi !
Le 24 mai dernier vous avez donné un concert acoustique au Hellfest corner dans le cadre de la sortie de ce nouvel opus comment as-tu vécu cette release party ?
Aurélien Renoncourt. Ça s’est super bien passer, déjà super accueil au bar du Hellfest Corner. On a été
super bien accueilli et après les sets on était content de nous. Il y avait une bonne ambiance sur scène, dans la salle. Il y avait même des gens qui ont découvert Red Mourning. C’était plutôt très agréable comme soirée. C’était un succès. On va probablement y rejouer d’ailleurs, dans quelques mois, plutôt une satisfaction le lancement de l’album avec ce concert acoustique.
Il y a eu un show important qui était électrique celui-là le 19 novembre dernier à la péniche Antipode avec 6 :33. Quel souvenir en gardes tu ?
Aurélien Renoncourt. Ça s’est super bien passer, c’était une salle où on jouait pour la première fois. Plutôt bonne ambiance comme salle et conditions. Jouez avec 6:33 c’était vraiment cool. C’est un groupe qu’on apprécie au niveau artistique. C’était plutôt chouette il y avait pas mal de monde, une date agréable aussi et une bonne ambiance dans la salle. On veut en faire de plus en plus des dates comme celle-là.
Depuis un certain temps vous alternez les concerts électriques et acoustiques. Pourquoi cette envie de faire ce type de concerts complètement diffèrent et qui n’ont rien à voir ensemble ?
Aurélien Renoncourt. On a eu l’idée des concerts acoustiques au moment d’une tournée. C’était pour le troisième album je crois où on avait eu un Day off entre deux dates de concerts et sur ce Day off il y avait la possibilité de faire une date acoustique dans un bar. Pour l’occasion on avait repris nos chansons metal, réarrangées pour l’acoustique pour pouvoir faire un set acoustique. L’expérience nous a plutôt plus donc on s’est dit pourquoi pas faire le truc à fond et réécrire totalement les chansons et développer cette facette de Red Mourning qui pourrait être intéressante. Il a fallu bosser pour se mettre à niveau par rapport à notre facette metal. Cela fait bientôt plus de vingt ans qu’on existe donc forcément on sait « faire du metal ». Il fallait se mettre à jour par rapport à ça en jouant de l’acoustique. C’est quelque chose qu’on a voulu développer aujourd’hui. On a vraiment envie de mener les deux types de concerts de front, les deux ambiances de front et continuer à faire du metal et de l’acoustique au même titre que des groupes comme Klone par exemple qui font autant de concerts acoustiques que metal.
Quand tu donnes des concerts acoustiques, tu joues du banjo ?
Aurélien Renoncourt. Non je fais de la guitare. On est deux guitares sur scène et après il y a un tas d’instruments où je vais jouer du carol, sur certaines chansons je vais jouer du hang drums, sur certaines chansons où Alex l’autre guitariste va jouer de la lap steel. Donc il y a une certaine variété dans les concerts acoustiques. La formation entre guillemets de base c’est deux guitares : une basse acoustique et le chanteur qui fait aussi l’harmonica.
Est-ce que le fait de jouer des concerts acoustiques, vous donne la possibilité de donner plus de concerts car on le sait que c’est difficile de trouver des salles en France ?
Aurélien Renoncourt. Complètement parce que tu accèdes à des endroits auquel tu ne peux accéder en proposant un set metal. Typiquement comme tu disais les concerts au Dr Feelgood, des concerts de metal là-bas on ne peut pas en faire. Le concert au Hellfest Corner c’est la même chose ça permet d’accéder à des lieux qu’on n’aurait pas pu accéder et en termes de logistique c’est beaucoup moins lourd que de préparer un concert metal. Au niveau du matos ce n’est pas la même sono, la même puissance sono etc… Surtout en France pour des groupes de l’underground métal les petites salles qui pouvaient nous accueillir avant ferme de plus en plus. Seul les gros continuent à tourner pour les moyens-petits c’est compliqué.
En 2019 vous aviez déjà sorti un EP acoustique « Unchained ». Maintenant vous sortez un opus
Aurélien Renoncourt. L’EP est sorti en 2019, les cinq titres de cet EP figurent d’ailleurs sur l’opus d’ailleurs. Il y avait le côté un peu Est de cet EP. Déjà nous challenger et voir si on arrivait à sortir des chansons acoustiques qui se tiennent, qui sont vraiment des vraies chansons et pas juste des adaptations de chansons électriques. Une vraie chanson qui se tienne toute seule. Ensuite il y avait ce point : Comment cela allait être reçu par le public et les gens qui nous suivent. Finalement on a eu des retours très cool qui nous ont encouragé dans cette voix. On s’est dit qu’il fallait vraiment jouer la carte à fond. On a proposé vraiment un disque complet pour aller jusqu’au bout de la démarche. On a beaucoup travaillé tout cet aspect pour aboutir à l’opus qui est le fruit d’un travail de composition et d’interprétations parce qu’on a quand même pas mal bossé pour aboutir à le sortir en 2024. Mais c’est quelque chose qu’on fait depuis le début de Red Mourning, on a des petits interludes acoustiques par ci par là qui se sont transformés petit à petit en chanson acoustique qui sont apparus sur les disques et qui aboutissent aujourd’hui à celui-ci qui est cent pourcent acoustique. C’est vraiment une démarche de maturation qui s’est étalé sur le temps.
A l’écoute de l’album on se dit que l’on fasse partie du milieu metal ou pas c’est un opus qui peut passer partout. Est-ce que vous pensez que ça peut vous attirer un nouveau public qui n’est pas forcément fan de hard rock ou de metal mais qui peut être attiré par ce genre de version ?
Aurélien Renoncourt. Ça me fait plaisir ce que tu me dis parce que (rires) c’était un peu le but. C’était de proposer un album acoustique qui pourrait plaire à des gens qui ne soit pas une version acoustique d’une version metal. Il y avait le souhait de sortir des morceaux qui ont une identité propre. Elles sont autonomes sans avoir besoin de leur antécédent métal pour exister. C’était vraiment ce souhait de proposer des nouvelles chansons même si on a pris des chansons de nos titres déjà composé metal. Effectivement les gens qui sont un peu réfractaires à du chant gueulé, à la disto…C’est un point d’entrée qui est beaucoup plus accessible pour découvrir l’univers de Red Mourning. Peut-être que ça peut entrainer, alors soit ces gens-là vont rester en se disant ok j’aime bien la version acoustique de Red Mourning alors que moi la version metal, soit ça peut les amener à apprécier davantage à découvrir les versions metal de l’univers de Red Mourning. Oui ça va forcément élargir le public potentiellement. C’est plutôt cool parce que c’est vrai que ça peut toucher des gens qui ne sont pas forcément touchés par une approche métal. C’est tout aussi intéressant.
Votre originalité par rapport à votre démarche est de faire un album acoustique avec des morceaux écrit dans cet esprit-là. Il y en a beaucoup de combos qui font des reprises alors que vous ce sont vos titres originaux. Mais vous faites des reprises sur scène comme celle de Janis Joplin.
Aurélien Renoncourt. Oui tout à fait je pense qu’à terme dans notre set live acoustique on va intégrer davantage de reprises de formations un peu plus célèbres. Il y a notamment une reprise qu’on est en train de bosser de Pink Floyd « High Hopes », mais avec toujours cette démarche de ne pas reprendre pour reprendre en réinterprétant et arranger le morceau. Effectivement il y avait l’exercice de style de prendre une de mes chansons la dépouiller totalement, garder uniquement les textes avec quelquefois les lignes de chant et reconstruire un nouveau morceau sur cette base.
Finalement il y a un gros travail, reprendre un morceau électrique le dépouiller totalement pour en refaire une version acoustique ce n’est pas si simple.
Aurélien Renoncourt. Oui et en plus ce qui est compliqué à reprendre ce sont ses propres morceaux, le titre dans sa version métal tu le connais par cœur, il faut vraiment se détacher de tout ça, repartir de zéro, et vraiment reconstruire quelque chose de nouveau. L’exercice était très intéressant au niveau créatif, c’était beaucoup de travail et parfois sur certaines chansons on n’arrivait pas à se détacher de l’original, et cela ne fonctionnait pas, donc ce sont des titres qu’on a jetés finalement.
Qu’est ce qui fait que vous avez choisi ces morceaux plutôt que d’autres ?
Aurélien Renoncourt. C’était vraiment au cas par cas, en fait, le processus a été d’écrire des titres instrumentales acoustiques et après de voir quelles chansons s’y prêtaient le plus en termes de paroles et de lignes de chants avec déjà un tri sur des morceaux sur les trois quarts qui avaient du chant gueulé. Ceux-là on ne les a pas retenues parce que tu n’as pas pour les exploiter. Il y a ce côté où tu dois avoir des phrases et des mélodies un peu catchy et un peu intéressantes pas juste de la transposition. Cela a été fait vraiment au cas par cas en fonction de la vibes de la chanson, en se disant tiens ça colle bien avec ces paroles là ou cette structure parce que par exemple “Splintered Bone“ qui a fait l’objet d’un clip, il y avait ce côté couplet refrain qui était intéressant à exploiter parce que c’est une structure un peu pop rock classique donc c’était un morceau qui était propice à l’acoustique.
C’est pour cela que vous l’avez choisi en single ainsi que pour la réalisation du clip ?
Aurélien Renoncourt. Tout à fait il y a aussi le morceau “Come to Bury“ pour laquelle on va aussi faire un clip qui est plus cinématographique que celui de “Splintered Bone“. C’est vrai qu’il y a un côté assez catchy avec un refrain facilement mémorisable sur “Splintered Bone“. Mine de rien le titre fait quatre minutes. On est dans des formats qui ne sont pas des singles classiques même en acoustique.
Vous avez tourné le clip “Splintered Bone“ à la brasserie d’Orville, c’est pour nous présenter l’ambiance que l’on va vivre dans les pubs pour vos concerts acoustiques.
Aurélien Renoncourt. L’idée c’était de sortir une chanson où on voyait le groupe jouer et que ce ne soit pas juste ok les gars on fait un album acoustique mais ils ne savent pas jouer leurs compositions acoustiques. Il y avait ce souhait dans un premier clip de montrer que c’est le combo qui joue le plus sobrement possible et sans artifice au même titre que l’album. Le deuxième clip que l’on va tourner sera un peu plus narratif et cinématographique. Un peu différent avec une ambiance qui ne sera pas la même. Il y avait aussi l’idée de jouer dans une salle de brassage de la brasserie d’Orville pour exploiter la beauté visuelle de ce que peut être une cuve illuminé avec un éclairage particulier.
Quel est ton rôle au sein des tournages vidéo ?
Aurélien Renoncourt. En fait on a déjà fait deux clips acoustiques, “Blue Times“ et “Splintered Bone“. L’Ep acoustique et en fait notre mode de fonctionnement est simple : Julien Thomas s’occupe de la partie prise d’image, il fait des supers plans, il connait son matos, super cameraman, il fait des superbes images et derrière je m’occupe de tout ce qui est montage et réalisation.
C’est une autre facette de ton implication dans Red Mourning la réalisation et le montage de clip.
Aurélien Renoncourt. Personnellement j’aime expérimenter de nouvelles choses. Le fait de faire du montage de clip c’est un nouveau kif. C’est quelque chose qui me tient à cœur, c’est une partie de moi quand même. C’est une nouvelle manière de s’exprimer en dehors de la musique en dehors des paroles, des visuels de pouvoir s’exprimer dans le montage, l’image c’est un plus qui est très intéressant.
Interview 31 mai 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)