Si SOU(F)FRE est une toute nouvelle formation qui déboule sur la scène hexagonale. Fondée en 2022, la formation francilienne naît sur des cendres chargées de soufre, et de rage créative. Véritable mutation de RÃGARÃJA et fusion avec PROXYMA, SOU(F)FRE affiche l'ambition de devenir une valeur sûre de la scène metal hexagonale. Au sein de cette dystopie quotidienne, plongé entre cyber addiction, et hyper-émotion SOU(F)FRE dépeint notre réalité de façon acérée et prône à la première personne : liberté, vigueur, humilité, et résilience. SOU(F)FRE est un masque porté par une armure faite d'un metal granuleux, violent, sincère, empreint de mélodies teintées d'une furieuse compassion mélancolique. L’image est très sophistiquée et semble fondamental, elle nous interpelle, un look qui n’est pas sans nous rappeler un certain Ghost des débuts ! SOU(F)FRE est un masque porté par une armure faite d'un metal granuleux, violent, sincère, empreint de mélodies teintées d'une furieuse compassion mélancolique. C’est avant tout une forme de poésie française SOU(F)FRE prêche sa différence par une écriture lyrique poétique et chante dans la langue avec laquelle vous ressentez, celle avec laquelle vous rêvez comme vous espérez. Inspiré par les références françaises dans son genre (MASS HYSTERIA, SIDILARSEN, LOFOFORA) SOU(F)FRE embrasse la nouvelle vague prometteuse (ASHEN, SOLITARIS, TEN56...) avec ses thématiques, ses sonorités et ses textures résolument modernes. C’est avec le sympathique guitariste Jean Marc arrivé au sein de la formation il y a tout juste deux ans que nous avons pu nous entretenir. Leur premier opus devrait arriver très prochainement. Un combo à suivre de très près. Interview découverte ! Magnéto Jean Marc c’est à toi !
Vous avez commencé en 2022, c’était une mutation entre RÃGARÃJA et une fusion avec PROXYMA. Ça veut dire que ce sont des membres des deux groupes ?
Jean Marc. Oui c’est à peu près ça sachant que Proxima c’est un groupe qui n’a pas vécu très longtemps, c’est là d’où je viens et on a deux éléments qui viennent de RÃGARÃJA.
Comment est né cette idée de créer ce nouveau combo SOUF(F)RE ?
Jean Marc. Je suis arrivé quand le projet était déjà très avancé. La réponse va être frustrante pour toi mais ce n’est pas un truc dont on va parler. Ce que je peux dire c’est que c’est un projet que j’ai rejoint à un stade très avancé.
Ça veut dire que tu viens d’arriver.
Jean Marc. Je ne viens pas d’arriver car cela fait maintenant deux ans que l’on bosse ensemble. Je suis arrivé en 2022, l’EP était déjà là.
Tu n’as pas participé à l’écriture de Devotion Connexion le premier Ep ?
Jean Marc. Non
Est-ce que tu as participé à l’enregistrement de l’EP ?
Jean Marc. Non pas du tout.
Est-ce que tu vas participer à l’enregistrement du prochain album prévu pour la fin d’année ?
Jean Marc. Oui carrément. D’ailleurs, sur les nouveaux morceaux qui sont déjà écrits j’en ai fait la moitié.
Est-ce qu’il y aura une évolution par rapport à l’EP ? Comment vous voyez cela ?
Jean Marc. Il va y avoir peu d’évolution parce qu’on est sur un EP qui est quand même assez bagarre. En fait on aimerait se rapprocher du concept un peu rituel et développer plus des ambiances que purement réparti avec des gros riffs avec de la double pédale et tout. Donc il y aura un peu plus de nuances, plus de moments calmes, et il y aura une approche un peu plus black metal.
Pourquoi avoir appelé cet EP Devotion Connexion ?
Jean Marc. C’est un peu le thème, le fil rouge au niveau du concept. C’est un peu l’histoire qu’on essaie d’illustrer, la technologie dans laquelle on s’est entourée. Devotion/Connexion en gros l’important c’est d’être connecté mais pas forcément dans le bon sens du terme. On n’est plus vraiment connecté avec les gens, on est connecté à nos machines qui nous relient à des gens et les échanges qu’on a finalement la plupart du temps. On échange par téléphone, par ordinateurs mais je pense que c’est pour illustrer un coté déshumanisant dans le sens où la société va vers quelque chose où les gens sont de plus en plus séparés. Chacun est dans son coin avec son petit confort personnel, on partage rarement de choses en vrai. On a l’impression de partager beaucoup via les réseaux sociaux. C’était pour illustrer ce constat. Le partage est moins quelque chose qui est important en tous cas ce que la société veut pour nous quelque part. Les gens sont plus divisés qu’avant.
Il y a cinq morceaux sur l’EP. Le premier single sorti est « La Mémoire De La Peau ». Pourquoi avoir choisi de mettre en avant ce titre ?
Jean Marc. Je pense que c’est un morceau qui est assez fédérateur. « La Mémoire De La Peau » parle de la métaphore du tatouage et on porte tous notre histoire sur notre peau, que ce soient des cicatrices, des marques. En fait notre corps est notre histoire et je pense que c’est quelque chose qui parle à tout le monde. C’est un morceau qui musicalement est assez accrocheur. On a pensé que c’était le bon morceau à mettre en avant en premier.
Le clip est superbe et a été réalisé par Kevin Merriaux sur une idée originale de Maxime Descamps je suppose que tu as participé au clip. Comment s’est passé le tournage du clip et quelle image vous souhaitez développer à travers celui-ci ?
Jean Marc. L’image en général qu’on essaie de développer c’est de créer un univers cohérent que ce soit dans les visus ou dans les concepts. Le concept de Devotion/Connexion c’est un peu l’asservissement et ce qu’on essaie de dégager de notre image à nous c’est d’illustrer cette espèce de secte que représente la technologie auxquelles on est devenu accroc et dont on croit que l’on ne peut plus se passer.
Au niveau des costumes cela m’a fait penser à Ghost avec un peu cet esprit-là. Est-ce que c’est un groupe qui vous a influencé ?
Jean Marc. Je ne pense pas. Quand je suis arrivé sur le projet les costumes étaient déjà là. En tous cas Ghost n’est pas une influence. Ghost tourne toujours dans le metal finalement mais n’est pas une influence.
Le nouveau single s’intitule « Esclave Heureux ». Tout un programme. Un clip va sortir. Qu’est-ce que vous aviez envie de développer comme thème avec ce titre ?
Jean Marc. C’est en ligne depuis. « Esclave Heureux » c’est la personne moderne d’aujourd’hui. On sait qu’on n’est pas libre, on le sait mais on reste comme ça parce que c’est pratique et confortable. Le déroulement du morceau dans les paroles et dans le clip serait quelqu’un qui décide qu’il n’a plus envie d’être esclave que ce soit du travail, de sa vie en général, de retrouver sa liberté mais on se rend compte que la liberté c’est dur. Finalement être esclave au sens moderne pas dans l’esclavage pur et dur mais le fait d’être prisonnier dans un système. On n’est plus forcément libre de tous les choix qu’on fait et cela reste pratique. Ce n’est pas le top mais ce que l’on voulait dire c’est que la liberté, c’est plus dur d’être libre et peut être qu’au final ce serait mieux. Mais on choisit par choisir le confort.
Le thème global, tu parlais de technologies mais il y aussi la société qui fait tout pour que l’on soit des esclaves heureux c’est-à-dire qu’on reste tranquille et bien contrôlé. On nous donne tout ce qu’il faut pour qu’il n’y est pas de rébellion possible.
Jean Marc. C’est un peu ça, c’est bien résumé. Il y a aussi « Combustion Animale » qui parle des amours passionnés, du sérail de la liberté. C’est un peu le même thème dans Combustion Animale. Je pense qu’il y a un peu ce fil rouge dans tous les morceaux. C’est un peu la recherche du bonheur qu’on n’arrive pas à trouver.
Vous allez jouer au Backstage By The Mill à Paris le vendredi 12 avril avec Atlantis chronicles pour présenter l’EP.
Jean Marc. Et un autre groupe NDKH aussi.
Je crois que c’est votre premier concert.
Jean Marc. Cela va être notre première release Party, notre premier concert.
Comment vous vous préparer pour ce premier show. Est-ce que vous avez envie de présenter un concert très visuel ?
Jean Marc. Comment on se prépare à ce concert. On a mis pas mal de temps à choisir le bon ordre pour trouver les morceaux, le plus vite possible, on a rajouté des ambiances sonores inter morceaux pour créer une ambiance un peu futuriste limite spatiale avec des petits messages, faire des petites montées instrumentales, pour enchainer avec les morceaux suivants. On a rajouté deux nouveaux morceaux qui ne seront pas présents sur l’EP. On a rajouté deux morceaux pour faire un set qui dure quarante minutes et on a fait une résidence de deux jours où on s’est consacré sur la lumière afin d’avoir un show lumière qui corresponde le plus possible à l’ensemble des morceaux. Essayer de ne pas faire un jeu qui soit juste de la lumière en rythme sur la musique, essayer d’iconiser les personnages aussi avec des points lumières particuliers qui mettent en valeur certaine chose à certains moments. En fait on reste dans une approche, on est encore au début du truc. On ne sait pas si ça marche, ça se trouve le résultat ne sera pas là mais on n’espère pas. On essaie que ça marche mais on est encore dans l’expérimentation. Je pense qu’à terme ce qui nous plairait c’est vraiment de créer un spectacle assez théâtral.
Qu’est-ce que vous avez finalement envie de transmettre au public sur scène ?
Jean Marc. En dehors de la bagarre c’est aussi ce qu’on cherche, faire du metal donc la bagarre. Je ne sais pas si tu aimes les groupes qui font de la musique très ambiante et qui proposent un spectacle qui va chercher d’autres émotions. Je pense que c’est cela aussi qu’on essaie d’aller chercher. Faire véhiculer des émotions qui ne se basent pas uniquement sur l’énergie pure et dure d’un concert de metal mais de creuser un petit peu vers autre chose. On est en recherche de ce que l’on veut et comment on va y arriver surtout parce que c’est le premier concert et un premier set ça va rester très bagarre parce que les morceaux le sont mais à terme cela va creuser vers autre chose d’un peu plus profond et de mise en scène.
En tant que guitariste est ce qu’il y a des textes qui t’interpellent plus que d’autres ?
Jean Marc. Tous les textes sont tous vraiment très bien écrit et viscéralement le truc qui m’accroche le plus est « Esclave heureux » et « La Mémoire Dans La Peau ».
Les textes sont écrits en français, c’est important ce côté poétique de la langue française dans les textes ?
Jean Marc. C’est important mais ce n’est pas une revendication non plus, mais c’est naturel de chanter dans sa langue maternelle. Tu vas transmettre même si tu parles très bien anglais, les mots vont ressortir d’une manière plus naturelle et les émotions avec. Je sais que quand j’écoute un groupe français qui chante en français, j’ai quand même des petites émotions en plus. Pas forcément sur les groupes qui chantent en anglais. Même si je comprends à peu près l’anglais, mon cerveau fournit toujours un petit effort de traduction qui ne va pas se faire quand on va chanter en français, l’émotion elle va frapper directement.
Qui a eu l’idée de trouver ce nom SOU[f]FRE avec un f entre parenthèse ?
Jean Marc. L’idée du nom vient de notre chanteur. Maitre à penser de tout le projet, et qui a principalement composer le premier EP, les textes et qui a dessiné les costumes. Ce sont globalement ses idées qui ont été mises en pratiques. Même si chacun a pu apporter son opinion, on va dire qu’il avait une idée assez nette de ce qu’il voulait faire. L’idée du nom SOU(F)FRE était d’inventer un nouveau mot la souffrance qui est à l’intérieur sort et explose comme du soufre avec un seul f élément chimique qui peut exploser. C’était un jeu entre les deux. En fait comme on aimait bien les deux que ce soit avec un f ou avec deux f on va faire en sorte qu’on puisse voir les deux visuellement quand on écrit le nom du groupe. D’où ce f qui est mis entre parenthèse entre slash pour qu’il y est les deux mots en un.
Interview 28 Mars 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)