Toujours un grand plaisir de pouvoir rencontrer et parler avec la douce Nina Attal. Voilà encore quelques belles révélations et une interview en profondeur pour parler de ces moments de préparation et de genèse de ce magnifique album avec ces 2 clips "One Way" et "Keep on Running" réalisés par son frère.
Nous vous laissons découvrir en image cette rencontre qui nous offre un bien belle interview.
Savourez avec joie ce beau moment avec Nina.
Comment vas-tu depuis notre dernière rencontre ?
Nina Attal :
Ça va très bien. Beaucoup de choses qui se passent et tout va pour le
mieux donc... non non très contente de tout ce qui se passe en ce
moment.
Peux-tu nous parler de la naissance et de la création de « Tales Of A Guitar Woman » ?
Nina Attal : Alors
cet album, un petit peu dans la même... dans la continuité déjà de
l'album précédent « Pieces Of Soul » qui était sorti en 2021 ... J'ai
vraiment voulu garder mon processus de création, qui est le même depuis
un moment, qui est tout simplement de prendre ma guitare, de m’asseoir
sur mon canapé, d’écrire des chansons, guitare/voix et en fait je ponds
beaucoup d'idées et au fur et à mesure du temps j'arrive à avoir les
idées claires sur ce qui vaut le coup, ce qui vaut moins le coup et en
fait j'essaie d'écrire mes chansons sous cette forme là, vraiment
guitare/voix et qu'elles fonctionnent comme ça. Je ne vais pas
instrumenter la chanson, tant qu'à mon sens elle ne fonctionne pas telle
quelle et donc voilà je mets pas mal de temps. Cet album « Tales Of A
Guitar Woman », j'ai commencé à l'écrire il y a trois ans déjà donc
voilà tout ça, ça prends du temps, ce processus... et puis ensuite, hé
bien je maquette sur l'ordinateur, sur logic pour…cette fois-ci c'est
moi qui ai tout écrit : les batteries, les basses, les claviers. Et
après, évidemment, quand j'envoie aux musiciens pour entrer en studio,
évidemment ils embellissent tout parce que, bon parce que je reste que
guitariste et chanteuse, ce n'est pas ma spécialité les autres
instruments. Donc voilà, eux ils embellissent avec aussi leur savoir,
leur expérience et puis on rentre en studio, on joue les morceaux live
et puis voilà, ça donne l'album.
Depuis ton album précédent « Pieces Of Soul », tu composes et travailles différemment. Parles nous en ?
Nina Attal : Hé
bien exactement de cette manière là, je tiens vraiment maintenant à
être seule pour l'écriture parce que c'est la manière la plus
authentique que j'ai trouvé pour écrire de la musique et de cette
manière là, j'arrive à être 100 % moi-même et a livré ce que j'ai au
fond de moi et donc...pour moi pour l'instant c'est très important
de...voilà...de commencer le processus de création toute seule, parce
qu'aussi, voilà, je me mets pas de limites, j'essaie de sortir du cadre
et il y a ce côté qui est aussi un peu pudique parfois et du coup j'aime
bien, j'aime bien aller jusqu'au bout de mes idées sans qu'on me dise
forcément quoi faire tout de suite. Donc c'est important pour moi. Et
puis ensuite, pour les paroles, depuis aussi « Pieces Of Soul », je me
fais aider par Gunnar Ellwanger, qui est le chanteur du groupe Gunwood,
et en fait moi j'écris les paroles, j'écris un peu les grandes lignes on
va dire. Évidemment c'est moi qui apporte les thèmes que j'ai envie
d'aborder, qui sont très souvent très personnels...on pourra en reparler
après... et du coup il m'aide un peu à mettre en forme les paroles et à
remettre un peu de poésie là-dedans. Donc voilà. Pour l'instant je suis
très contente avec cette manière de faire et heu je suis très fière de
ce que ça donne.
Les sujets profonds tels que la guerre, la
maladie, les enjeux écologiques sont abordés ici. Un côté un peu plus
fortement engagé.
Nina Attal : Oui,
un côté plus engagé. Ben je crois que ça vient aussi avec l'âge...je
sais pas …non mais voilà j'ai 33 ans maintenant et je pense que le monde
dans lequel...avec le monde dans lequel on vit, on ne peut plus trop se
permettre de ne plus donner...sans donner forcément ses opinions que ce
soit politique ou quoi, on ne peut plus passer à côté des choses et se
dire ça n'existe pas ou...donc forcément … En plus, voilà, c'est des
sujets, c'est universel, enfin qui aime la guerre ? Qui aime le
changement climatique ? Enfin c'est des choses qui me paraissent
évidentes et je pense que ça me paraît évident de le crier tout fort on
va dire. Après j'ai pas la prétention de vouloir changer les esprits ou
enfin de dire, voilà avec ce que je fais je vais changer les choses.
C'est pas du tout ça mais c'est dire que, voilà, en temps que femme
aujourd'hui, de 33 ans, je pense aussi à fonder une famille, enfin il y a
des choses très personnelles là-dedans et tu te dis : ben quelle est ma
place dans ce monde là qui devient complètement dingue.. qui l'a
toujours été mais bon moi je suis en plein dedans...ça fait partie
voilà de ma génération, on est en plein dedans. Donc j'avais envie
d'aborder tout ça et en revanche, dans l'album, c'était clair dès le
départ dans ma tête que j'allais évoquer tout ça à travers des
personnages et les histoires de plusieurs personnages. Et donc, c'est à
travers eux que je raconte finalement des choses personnelles. A travers
leurs histoires à eux. D'ailleurs...pas sur toutes les chansons de
l'album mais quand même la majorité, ces personnages ont un prénom. J'ai
vraiment essayé de les faire incarner ces histoires et de raconter tout
ce que j'avais envie de raconter à travers eux et qui, par ailleurs
font écho à chacun de nous parce que pour moi la musique ça doit être
aussi...ça doit faire appel à des sentiments qu'on a tous et ça doit
parler à chacun...à toutes les personnes qui écoutent ma musique.
Chaque titre raconte l'histoire d'un personnage différent. Parle-nous de ce concept ?
Nina Attal : Donc
ouais, chaque chanson c'est l'histoire d'un personnage, qui d'ailleurs
eux- mêmes portent des prénoms. Donc on a... alors je vais pas raconter
forcément toutes les chansons mais on a
dans « Backdoor », l'histoire
de Abbey et Bobby qui vivent une vie assez cadrée, paisible mais qui
finalement se manque un peu de risque et d'aventure, qui les ronge un
petit peu au quotidien. Ça c'est pareil c'est des choses qui … je me
pose souvent cette question de dire voilà finalement être heureux c'est à
la fois... il y a ce paradoxe entre à la fois vivre une vie paisible et
finalement avoir besoin de très peu de choses pour être heureux et en
même temps parfois avoir ces envies d'aventures et de risques et de
vivre des choses intenses mais qui voilà ne sont pas forcément possible
aussi dans la durée et puis la vie c'est la vie. C'est pas toujours des
choses incroyables, c'est aussi aller faire ses courses et faire des
lessives donc heu c'est des choses qui me tourmentent un peu
voilà...assez souvent... On a l'histoire de Suzy qui est une jeune fille
qui toute sa vie s'est cachée pour voilà... a caché ses opinions et
s'est sentie peut-être illégitime de faire de la musique. Alors elle,
dans la chanson, elle fait du violon mais voilà a baissé la tête trop de
fois. Aussi un côté un peu hymne féministe voilà. Moi je sais que j'ai
toujours, je me suis toujours sentie légitime de faire de la musique et
de faire du blues et de faire ce que je fais. Je ne me suis jamais remis
en question là-dessus, enfin j'ai jamais laissé personne me faire
douter de ça mais je sais que ça peut-être un sujet aussi pour beaucoup
de gens, pas que des femmes mais … Donc voilà, j'avais envie de parler
de ça dans cette chanson. Il y a l'histoire de Ben dans « Keep On
Running » qui souffre de dépression et qui voilà a un petit perroquet en
animal de compagnie, qui essaie de lui faire sortir un peu la tête de
l'eau. Et voilà, après tout ça c'est des messages d'espoir évidemment
parce qu'encore une fois pour moi on fait aussi de la musique. Il faut
toujours qu'il y ait de la lumière et de l'espoir donc tout ça ne se
veut pas du tout déprimant, ça se veut plein d'espoir et voilà. Dans «
Can'T Be Undone » c'est un enfant qui fuit son pays qui est en guerre et
en fait c'est le pays qui parle à l'enfant. Donc dans la chanson, le «
je » ça représente le pays qui lui dit : « T'inquiète pas, je ne t'en
voudrai pas de me quitter, sauve ta peau et pars loin ». Bon voilà,
plein de choses comme ça dans cet album. Des trucs assez profonds.
Le choix des textes mélangés en français ou en anglais ? Comment décides-tu le thème qui sera en Anglais ou en Français ?
Nina Attal : Ça
vient très très naturellement. En fait, comme je suis pas forcément...
déjà je n'écoute pas forcément moi-même beaucoup de musique en français
donc en fait le français, en musique en tout cas, j'ai une relation un
petit peu, un peu plus réservée on va dire... au français et c'est pour
ça que quand j'écris des chansons il faut que ça vienne très très très
naturellement. Si je me force, même ne serais-ce qu'un demi pour cent ,
ça ne fonctionne pas. Donc en fait, quand j'écris une chanson je me dis :
« ha tiens ça...les accords...tout ça, ça m'inspire le français « , je
le fais en français point. Et voilà. Après c'est vrai que l'anglais
c'est ma musique de cœur de musique. C'est ça que j'écoute depuis que je
suis gamine et depuis plusieurs années enfin je suis vraiment bilingue.
D'ailleurs aujourd'hui je vis en Suisse, à Zurich et donc évidemment
personne ne parle le français là-bas donc je parle anglais depuis 5 ans.
C'est ma langue du quotidien. Je parle anglais avec mon compagnon enfin
donc... j'ai en plus de ça, j'ai vraiment une relation de plus en plus
intime on va dire avec l'anglais donc c'est vrai que … c'est vrai que
le français c'est un peu plus compliqué. Mais j'ai adoré faire ces
chansons en français, je suis hyper contente et j'ai eu des bons retours
aussi sur le fait que ça se mélange bien parce que c'est toujours aussi
un peu risqué on va dire. Mais pareil je ne me prends pas trop la tête.
Je ne me dis pas, il faut faire un album tout en français, un album
tout en anglais, ça marche mieux çi, ça marche mieux ça. Vraiment je
suis mon instinct et mon cœur et voilà. Et tout se passera bien.
Tes idées selon la langue s'adaptent-elles en anglais ou en français ?
Nina Attal : Non,
ouais je fais jamais ça. Je fais jamais de traduction dans ma tête.
C'est soit c'est en français, soit c'est en anglais et ça marche comme
ça dès le départ. D'ailleurs souvent les chansons que moi j'aime chanter
en français et ce qui me vient naturellement, c'est souvent, justement,
des chansons qui vont totalement sortir des clichés de la chanson
française et tout, parce que voilà ce n'est pas un style de musique moi
qui me parle et que j'affectionne particulièrement. Il y a des choses
que j'aime bien mais moi je suis restée coincée à Balavoine, Starmania,
France Gall voilà. Ça je suis fan mais sinon Michel Berger, mais après
sinon le reste... C'est juste pas ma sensibilité artistique. Et du coup
quand une chanson me vient en français, c'est parce que la musique elle
est très très loin de ce qu'on pourrait faire d'une chanson française.
Donc par exemple, justement dans l'album, ça va être des chansons soit
mélancoliques, des balades ou alors vraiment presque des influences
américana et là je me dis : « ha oui là le français ça marche parce
qu'en fait c'est pas dans le premier degré. Pour moi ça c'est hyper
important. Et par contre,non je ne fais jamais de traduction dans ma
tête. C'est soit l'un, soit l'autre dès le départ et voilà. En tout cas,
c'est ma manière de faire et voilà je trouve que ça fonctionne pour moi
en tout cas.
Tu collabores avec Gunnar, Gunnar Ellwanger de Gunwood. Parles-nous de cette collaboration ?
Nina Attal : Alors
avec Gunnar on se … moi je connaissais Gunwood depuis longtemps et en
fait c'est marrant... ça été une rencontre hyper importante pour moi
parce que il faisait, alors il y a quelques années maintenant...je ne me
rappelle plus...avant le covid...je ne sais plus quelle année...il
faisait un concert au Trianon pour leur sortie d'album Gunwood et, pour
ce concert, ils avaient des invités. Il y avait notamment La Chica, Ben
l'Oncle Soul, parce que Gunnar bosse beaucoup avec Ben l'Oncle Soul
aussi, et il devait y avoir Yarol Poupaud et donc Yarol a pas pu faire
le concert, je ne sais plus pour quelle raison, et donc il voulait
absolument avoir...ben de la guitare quoi...enfin un guitariste, une
guitariste, un peu en mode solo et tout ça et ils ont pensé à moi. Ils
m'ont appelé et donc, ben je suis arrivée, voilà, dans ce grand, dans ce
joli bazar on va dire. Et du coup j'ai rencontré tout le monde. On ne
se connaissait pas forcément très bien avec Gunwood et Gunnar et donc
heu, hé bien voilà, les répets, le concert...on a tout de suite vraiment
sympathisé et d'ailleurs ça a été un concert pour moi même,
personnellement, hyper important parce qu'en fait, à l'époque leur
tourneur hé bien voilà ont eu un petit crush sur moi et donc ils m'ont
dit : « bah on voudrait te...voilà...te faire tourner quoi et donc... A
l'époque j'ai même signé avec le tourneur la même soirée, bon bref.
C'était une soirée très importante. Et après avec Gunnar, on s'est vu et
moi j'aimais beaucoup déjà l'écriture de Gunnar dans Gunwood. Je
trouvais ça très...a la fois très simple et très poétique. Un petit peu à
l'image...je sais pas...j'allais dire Bob Dylan mais non pas vraiment
en fait parce que Bob Dylan c'est plus complexe à comprendre mais Gunnar
il a vraiment ce talent de dire des choses très belles et très
simplement. Et c'est exactement ça que je voulais pour ma musique. Et en
fait quand on a travaillé sur Pieces Of Soul, c'était tellement
évident...enfin...je lui ai envoyé des textes, je lui ai dit : « voilà
ça parle de ça...machin...mais bon la forme c'est pas encore ça ». Et il
m'a envoyé une version et tout de suite ça a cliqué. C'était exactement
ce que je recherchais. Et voilà. Et depuis on se quitte plus.
Victor
Mechanick participe sur ton album « Tales of a Guitar Woman ». Comment
s'est passée votre rencontre et la façon de travailler ensemble ?
Nina Attal : Ben
Victor c'est pareil. C'est une connexion. C'est un peu la scène rock
parisienne, justement la famille Yarol Poupaud, Raoul Chichin et tout
ça. Et bon c'est vrai que en tant que guitaristes, finalement on se
connaît tous. C'est une petite famille et voilà. On essaie toujours de
se renvoyer l’ascenseur on va dire. Et donc Victor je l'ai croisé plein
de fois et... Il jouait d’ailleurs sur une tournée aussi avec Yarol. On
faisait des co-plateaux avec Yarol donc on se voyait. Et Victor moi j'ai
adoré...j'adore son premier album qu'il a sorti. Je suis allée le voir
en concert...voilà juste en spectatrice et tout. Et donc Victor c'est
quelqu'un que j'aime beaucoup, qui a vraiment un talent pour aussi la
scène. Il a une énergie. Enfin il représente vraiment aussi un coté
seventies que moi j'adore. Et du coup sur cet album, avec donc Mathieu
Gramoli qui est mon batteur et avec qui j'ai produit l'album, avec son
label, on voulait un invité, plusieurs invités et puis on a tout de
suite pensé à Victor. Et en fait à la base, j'avais un morceau qui était
déjà écrit, qui s'appelle « Missed Something » qui est sur l'album, et
donc je lui ai dit : « hé bien Victor, est-ce que tu voudrais venir
chanter le morceau avec moi ? ». Il m'a dit Ok. On l'a fait en studio.
Ça allait très rapidement, c'était super. Et on s'est dit : « Ouais
c'est quand même dommage de pas écrire un truc ensemble ? ». Et donc, on
avait un peu de temps en studio donc on a pris nos guitares, on a
trouvé des accords. C'est venu très très simplement. Voilà on était
content de la grille tout ça. Puis on s'est dit : « bon on ne se
concerte pas, on ne se dit rien, on ne se donne pas de mots clefs, rien
du tout. On va écrire des paroles chacun dans un coin de la pièce, moi
j'écris les couplets, toi tu écris les refrains ». Et c'est ce qu'on a
fait, et en fait on est arrivé avec exactement le même thème de paroles
et la chanson elle marchait comme ça tel quel et donc on l'a gardé. Et
on a gardé le truc le plus spontané possible et donc ça a donné le
morceau « Pas la Peine » qui est aussi sur l'album. Et donc voilà, c'est
pareil avec Victor ça fonctionne quoi. On a les mêmes références, on a
la même culture musicale et c'est chouette, c'est cool. Des rencontres
comme ça, un peu magiques, c'est cool.
La vie entre Zurich et Paris t'apporte-t-elle une différence de vision sur le monde et sur ta façon de travailler ?
Nina Attal : Complètement.
D’ailleurs je le dis souvent mais je pense que cet album il est aussi
tel qu'il est parce que je l'ai écrit là-bas et que, en fait, il y a une
espèce de sérénité qui se dégage d'où j'habite. En Suisse évidemment,
la nature elle est omniprésente, il y a les montagnes, les lacs, les
forêts, enfin. Et du coup je me sens sereine quand je suis là-bas et je
pense que la musique du coup que je fais et que j'écris là-bas,
elle...y'a ça qui se dégage aussi et j'aime mon cocon que j'ai construit
là-bas. Ça m'aide à être confiante, à prendre du plaisir à faire ce que
je fais et c'est vrai que...on en parlait en off mais Paris c'est...
moi je suis parisienne, je suis née à Paris, j'ai grandi à Paris mais
maintenant que je n'y suis plus, je me rends compte à quel point le
rythme est intense quand je viens. Et c'est vrai que ça...maintenant je
me dis que c'est plus possible pour créer des choses. C'est trop quoi.
Et donc j'ai vraiment besoin de mon petit cocon et d'être chez moi et
d'être heureuse aussi pour écrire de la bonne musique. Contrairement au
blues où il faut être malheureux et bon voilà moi je me sens plus
sereine à aussi écrire et ça fait du bien, et c'est complètement grâce à
là où je vis. C'est sûr , c'est sûr.
Toujours important
pour toi la famille. Ton compagnon Marvin qui joue les claviers et a
fait la photo de la pochette de l'album, ton frère qui se charge des
clips et bien sûr ta maman. Parle nous de tout ce monde et de ces
relations si fortes.
Nina Attal : Oui
c'est eux, au quotidien clairement, clairement c'est eux qui me
boostent, qui me soutiennent...les moments down, les moments up...ils
sont toujours là pour moi. Ils ont toujours les mots justes. Bon moi
j'ai la chance d'avoir des parents qui m'ont toujours soutenue dans ce
que je voulais faire, dès mon plus jeune âge et qui m'emmenaient,
j'avais 14 ans, dans les jams à Paris et qui m'ont toujours...mais par
contre qui vraiment, qui quand même, me mettaient des coups de pieds au
cul en me disant : « tu sais, c'est un métier qui est difficile donc,
vas-y, faut que tu te donnes à fond. Tu ne peux pas le faire à moitié ».
Et donc c'est aussi grâce à eux tout ça, que, que voilà j'ai réussi à
avoir cette carrière, et aussi très tôt. Et au quotidien, ils
ont...c'est ma maman, par exemple, elle est très importante pour moi
parce qu'elle est toujours très neutre dans ce qu'elle dit donc parfois
je me prends des gros coups de pied au cul, parfois elle me conforte
mais elle sait toujours ...c'est marrant parce qu'elle sait toujours
prendre le recul nécessaire pour finalement ne plus être une maman mais
être de bons conseils pour moi en tant qu'artiste ou même en tant que
femme . Et elle ne me dit pas juste ce que j'ai envie d'entendre. Et
pour moi c'est ça le véritable amour et c'est ça qui est moteur pour
moi. Et oui, mon compagnon Marvin, il m'a aidé voilà pour faire les
photos. A chaque fois que je lui demande : « ah on peut aller faire des
photos ? On peut aller faire des images et tout ? « . Il est toujours
voilà...il est jamais réticent, il cherche toujours à m'aider. Et en
plus voilà, ils sont tous talentueux, mon frère pareil. Alors
évidemment, ils sont comme des collaborateurs hein ? Ils sont rémunérés,
enfin voilà. On n'est pas en mode traitement de faveur, enfin voilà, je
tiens à le souligner quand même. Mais par contre ils me connaissent
tellement bien qu'en fait c'est évident de travailler avec eux parce
que, pareil mon frère je lui envoie des choses, il sait très bien ce
qu'il doit faire, il sait très bien comment me mettre en valeur, mettre
ma musique en valeur parce qu'il me connaît. Et oui nos relations, que
ce soit ma famille, mon compagnon, tout ça , c'est hyper important. Et
comme je le disais tout à l'heure, ça va avec ce que je disais, j'ai
besoin d'être heureuse et d'avoir de l'amour autour de moi pour aussi
faire ce que je fais parce que c'est vrai que c'est dur parfois. On est
un petit peu parfois au bord du précipice, on a envie de s'écrouler mais
bon c'est aussi eux qui nous relèvent donc … non c'est hyper important.
C'est dur d'en parler.
Quels sont les instruments que tu as utilisé pour ton album « Tales of A Guitar Women » ?
Nina Attal : Alors
beaucoup de guitares. Ben non évidemment ma fidèle guitare électrique
mais cet album il est très tourné aussi autour de la guitare acoustique,
de la folk. J'ai guitare classique, beaucoup de dobro, des lap steel
des pédal steel , square neck, voilà tout ce qui...il y a du violon.
Alors ce n'est pas moi qui l'ai fait mais c'est Caroline Calen, elle est
super talentueuse et qui est aussi la chanteuse d'un groupe qui
s'appelle Madlen Keys...allez écouter. Mais oui j'ai vraiment voulu
élargir la palette au maximum de...j'ai des douze cordes aussi...de
guitares et de vraiment...mon instrument il fallait absolument qu'il
soit au centre de cet album et d'ailleurs ça aide aussi de composer avec
ma guitare parce que justement j'essaie toujours d'aller plus loin, que
ce soit dans les riffs, dans les parties rythmiques. Je ne me contente
jamais de juste quelque chose de simple, de plaquer des accords ou quoi
donc voilà tout ce qui pouvait être fait à la guitare a été fait à la
guitare. Il y a très très peu de claviers et les claviers qu'il y a,
c'est vraiment vintage. C'est de l'orgue, Rhodes, Wurlitzer, Mellotron,
mais il n'y a aucun synthé voilà. C’était vraiment ma volonté d'être le
plus possible ancrée, voilà, dans les seventies quoi et voilà. Et je
voulais donner justement cet aspect à l'album, un petit peu plus folk
américana parfois et garder quand même ce côté électrique, blues et
rock. Et donc c'était ça le challenge sur cet album là.
Pour ta formation Electric Ladyland, utilise-tu le même matériel ?
Nina Attal : C'est
pas complètement différent. C'est un peu différent, enfin...bon le truc
c'est que voilà quand on est en tournée, on voyage en train donc
forcément je ne peux pas non plus prendre tout. J'aimerais bien mais
jusqu'à temps que j'ai un vrai guitar tech … bon je prends toujours ma
guitare électrique. Après non, les pédales il y a pas mal de choses qui
diffèrent. Il y a un côté beaucoup plus brut aussi dans Hendrix, il y a
moins d'effets de modulation on va dire, même si j'en ai quand même
quelques uns. C'est surtout les pédales qui vont différer et puis oui
les sons. Alors pour des questions d'organisation, pareil, parfois j'ai
la même guitare mais dans l'absolu, ce n'est pas forcément les mêmes
strat et tout ça donc...voilà. Mais on essaie de rassembler au maximum
pour des questions d'organisation.
La formation de Electric
Ladyland, hommage féminin à Jimi Hendrix, qui a débuté pour une date
unique du Blues sur le Zinc à Beauvais il y a 3 ans et continue pour
notre plus grand plaisir, parle- nous de cette « expérience » notamment
le groupe, les invités et les titres choisis.
Nina Attal : Oui
c'est un super beau projet qui existe, oui c'est ça, depuis 3 ans et on
est toujours sur la route avec. En fait, Electric Ladyland, ça se veut
être un collectif. Donc le noyau dur du groupe c'est moi et les 3
musiciennes : Antonella Mazza, Laëza et Léa et ensuite l'idée, oui, c'est
d'accueillir des femmes musiciennes. Donc évidemment le concept c'est
100% féminin donc que des femmes musiciennes. Mais d'accueillir,
d'élargir un peu la famille. On a parfois Jessie, guitare/voix, on a
parfois Gaëlle qui fait à la voix et moi je veux que dans l'avenir ça
s'élargisse encore plus. Peut-être Caroline au violon ? Enfin essayer de
sortir des sentiers battus. On a Léna à la harpe. Donc voilà ça se veut
être vraiment un collectif et l'idée c'est de...c'est aussi de
réinterpréter les morceaux d'Hendrix et son répertoire parce que c'est
impossible de se mettre dans la tête d'Hendrix donc tout de suite on
s'est dit, on va faire le truc à notre sauce, on a réarrangé les
morceaux, aussi parce que voilà les tessitures de voix, tout ça, ça ne
fonctionnait pas donc il y a beaucoup de choses qui sont réinterprétées.
Et d'ailleurs, voilà, je pense que tout le monde y trouve son compte
parce qu'on joue à la fois des classiques, à la fois des morceaux moins
connus du grand public donc finalement que tu sois fan ou pas d'Hendrix,
je pense que c'est un concert qui est cool à venir voir et...voilà on
prend beaucoup de plaisir à faire ça et puis surtout, moi
personnellement, c’était vraiment un challenge parce que Hendrix c'est
très exigeant techniquement, que ce soit la guitare, la voix,
guitare/voix. Et donc pour moi c'était vraiment un challenge et j'ai
vraiment, quand j'ai commencé ce projet, j'ai vraiment senti que mon
niveau, vraiment j'avais fait un pas en avant quoi. Et donc, ben pour
ça, c'est aussi super de sortir un peu de sa zone de confort quoi.
Après ce 1er concert à Beauvais du coup ?
Nina Attal : Ouais mais on avait tellement bossé qu'on s'est dit : « non pas que pour un concert ! Allez on va en faire d'autres «
Y a-t-il quelques titres que tu as testé ?
Nina Attal : Oui
ben ça...alors il y a des incontournables que si on les jouait pas je
pense que les gens ils seraient triste donc voilà : The Wind Cries Mary,
Little Wing...enfin des trucs comme ça. Donc bon les classiques il
fallait absolument qu'on les fasse. Et après, moi j'ai vraiment...enfin
mon album préféré d'Hendrix c'est Axis : Bold as Love. Il y a beaucoup
de morceaux que j'ai chopé sur cet album. Et puis il y a un truc aussi
de production, enfin que je trouve hyper intéressant, moins rough quoi.
Et voilà, après on fait « Who Knows » qu'il a joué avec le Band of
Gypsys. Enfin on essaie un peu de...Hendrix n'a pas eu une carrière très
longue donc bon au final on arrive quand même à s'y retrouver mais
après c'est pareil, le répertoire il va bouger. On va jouer de nouveaux
morceaux, voilà, on va essayer de pas garder un truc figé. Mais voilà,
après concrètement moi je suis la directrice musicale de ce projet, donc
concrètement je me suis fait plaisir et j'ai pris mes morceaux
préférés. Et après je les ai donné aux filles pour les jouer, mais...
Bon j'avoue je me suis fait plaisir égoïste un petit peu.
Et des titres qui n'ont pas été retenus ?
Nina Attal : Bonne
question. Je ne m'en rappelle pas. Je ne crois pas non. Heu si à un
moment on faisait justement Have You Ever Been (To Electric Ladyland),
because...euh because pardon ! Tu vois c'est le côté anglais ! Je vais
faire ma Jean-Claude Van Damme !...parce que ça faisait écho au nom du
groupe mais ce morceau il était super dur à faire sonner parce que
justement il est sur Axis Bold as love je crois ? Non, ben non il est
sur Electric Ladyland et bref, il est très produit sur l'album et du
coup c'est très dur à faire sonner. Il y a des morceaux d'Hendrix qui
sont à la fois aussi très plats et les dynamiques sont très dures à
choper donc ce morceau tu vois on l'a ...en cours de route on l'a
abandonné par exemple. Même si moi je l'aime beaucoup mais c'était pas
facile à faire en live, voilà.
Vous reste-t-il quelques morceaux non retenus ?
Nina Attal : Il
y a de tout, tout et n'importe quoi. Enfin dans les tiroirs, il y a
vraiment...il y a des morceaux que j'aime beaucoup et qui, là ne
marchaient pas sur l'album mais oui, que je vais sûrement ressortir et
retravailler. Il y a des trucs, ça vaut pas du tout le coup. Il y a des
trucs ça va être poubelle ou je ne sais pas, je le donnerai à quelqu'un
qui en veut bien mais ouais, ouais, les tiroirs sont bien remplis
et...après j'ai toujours un peu du mal à aller repiquer des trucs que
j'ai fait parce que finalement je suis quand même beaucoup dans
l'instant et ce que j'ai pu écrire il y a 3 ans est-ce que ça me
correspond aujourd'hui ? Pas sûr, sauf si vraiment tu le retravailles.
Tu te dis : «Bon là il y a vraiment une bonne base » mais généralement
je préfère repartir de zéro. Et puis, en plus, quand tu écris un album,
tu essaies quand même toujours de penser à un fil conducteur, un fil
rouge, enfin tu vois que ça fasse sens, qu'il y ait de la cohérence. Et
en fait je trouve que ça s'entend quand tu es allé chercher un truc d'il
y a, enfin tu vois, il y a plusieurs années et que tu le mets au
milieu. Ça s'emboîte moins avec les autres choses que tu peux faire
maintenant. Donc bon je ne suis pas forcément fan de ça mais faut jamais
dire non.
En ce moment tu répètes pour les concerts. Comment ça se passe ?
Nina Attal : Écoute,
là pour l'instant, c'est des répets assez simples. On va faire la
résidence, la date parisienne, tout ça à la rentrée donc là on a
quelques concerts de chauffe on va dire, donc justement c'est le moment
pour nous de voir ce qui marche, ce qui marche pas. La majorité du
concert ce sera évidemment le nouvel album, pas tout mais j'aime bien
toujours aussi aller piocher dans des anciens albums donc... Là par
exemple j'ai choisi deux morceaux de « Pieces Of Soul », un morceau de «
Wha », voilà. Il y a quelques petites reprises, un petit peu aussi pour
faire écho aussi à Hendrix. Voilà, essayer de faire un bon mélange de
tout ce que je fais aujourd'hui et de qui je suis et voilà. Après
franchement, j'ai une super team et tout vient très naturellement. Les
morceaux ils sont aussi, de l'album, ils sont aussi joués live. C'est
déjà du jouage, c'est de la musique live donc en fait très naturellement
en répet, tout fonctionne déjà et il y a juste à jouer et à kiffer.
Faut juste, voilà, qu'on retrouve les grandes lignes, les thèmes, les
riffs des morceaux pour si retrouver mais sinon je pense que c'est...ça
roule presque tout seul. Après cela ne veut pas dire que je ne ferai pas
des bêtises au 1er concert mais non, non, ça se passe bien.
Quels sont tes projets à venir ?
Nina Attal : Et
bien justement les concerts. Maintenant jouer l'album sur la route, un
concert parisien d'ici la fin de l'année 2025, annoncé bientôt. On a
aussi...on ressortira une réédition de l'album à la rentrée. J'en dis
pas plus, c'est une petite info comme ça. Voilà justement pour garder un
petit peu l'enthousiasme autour de l'album. Et voilà oui les concerts
c'est le plus important. De toute façon c'est le nerf de la guerre donc
c'est important de venir nous voir et nous soutenir, si on passe vers
chez vous ! Et voilà.
As-tu envie de rajouter quelque chose, faire passer un message ?
Nina Attal : Ben
non...allez ouais...allez écouter l'album. Évidemment, toujours être …
ben voilà moi je suis très aussi sur les réseaux sociaux parce que c'est
mon lien direct avec les gens donc voilà, sans être une influenceuse,
et bien c'est cool de garder le contact. Les gens se renseignent sur ce
qu'il se passe. Donc n'hésitez pas à me contacter, m'écrire. Donc voilà
j'aime toujours être en lien avec vous donc c'est aussi important et
puis ça permet d'avoir les infos sur ce qui se passe et voilà quoi !
Dernière petite question : as-tu complété ta passion pour les tatouages ?
Nina Attal : Hé
bien écoute oui parce que je m'étais dit qu'à chaque nouvel album, un
nouveau tatouage. Donc je me suis fait tatoué le nouvel album. Je ne
peux pas le montrer là parce qu'il est pas visible. Il est plutôt intime
on va dire, sur une partie du corps que je ne peux pas montrer. Mais je
me suis fais tatoué, ouais, mon nouvel album. Mais je me suis un peu
calmée quand même...ouais, ouais. Il n'y a plus trop de place
donc...tranquille. Mais j'ai fait le nouvel album.
Shooting Idols : Hé bien merci à toi
Nina Attal : Merci Thierry.