DOG BLESS YOU est un groupe qui nous vient du sud de la France plus précisément de Toulon une des villes les plus chaudes de France !
Si la ville n’est pas réputée pour abriter les fleurons du Métal Français, elle révèle parfois de bonne surprise DOG BLESS YOU en fait partie, le gang nous délivre un Rock Alternatif fortement influencé par Nirvana, Pearl Jam, Sound Garden ou encore les Foo Fighters.
Les bougres ont déjà une longue expérience derrière eux et un album éponyme à leur actif qui leur a permis de sévir à travers tout l’hexagone et de participer au Hard rock rising tour en 2017.
Il aura fallu attendre cinq longues années pour que nos toulonnais reviennent sur le devant de la scène avec une nouvelle galette Banksters s’avère d’ores et déjà comme une des bonnes surprises de l’année, un excellent crue prêt à dévaster vos cages à miel ! Les chiens ont sorti les crocs, il suffit de jeter un coup d’œil à la pochette pour en être convaincu, le monde de la finance n’a qu’à bien se tenir !
Pas de hold up en perspective mais la meute est lâchée prête à vous dévorer les cages à miel sans vous laisser l’ombre d’une chance d’en échapper ! Car au-delà d’un Rock lourd et profond nos amis ont des choses à dire et le font savoir à travers des textes engagés gorgés d’un réalisme glaçant et cinglant du monde qui nous entoure : un constat qui ne laisse pas indifférent !
Le tout arrosé de beaucoup d’humour regardez le clip d’Are You Ready une véritable petite merveille de dérision baignant dans un cynisme redoutable et d’un savoir-faire sidérant. Les puissants de ce monde n’ont qu’à bien se tenir DOG BLESS YOU est là pour y veiller ! Pour en savoir un peu plus sur Bangsters et son univers votre serviteur s’est mis en tête de soumettre à la question Guillaume Abran le sympathique guitariste et chanteur de la formation sans être mordu.
Un entretien qui nous éclaire un peu plus sur un le processus chaotique de Banksters et sur le parcours de DOG BLESS YOU ! Heureusement nos lascars ont tenu le cap sans jamais rien lâcher malgré un turn over de musiciens incessant .
It ’s a long way to the top comme dirais qui vous savez! Magnéto Guillaume c’est à toi !
Quel souvenir gardes-tu de vos concerts l’un pour l’association "le sourire de Lucie" qui a eu lieu à Ollioules le 6 mai 2019 et l’autre le 24 mai aux bières du monde et d'ailleurs" à la Garde ?
Guillaume Abran. Pour le premier concert "le sourire de Lucie" c’est une association qui nous tient à cœur, les maladies orphelines, les neurones et tous ces symptômes.
On connaissait la maman de Lucie qui avait créé l’association et cette année on voulait participer à la fête. Il y a beaucoup de monde réuni, des bénévoles c’est très cool.
On est très fier d’avoir joué là-bas. Lors du concert on s’est pris un vrai mistral bien frais et j’ai chopé une angine dans la foulée. Mais c’était super.
D’ailleurs on va surement y participer chaque année, on doit en rediscuter entre nous. Le 24 mai c’était notre release party pour la sortie de Banksters, Il y avait beaucoup de monde et une très bonne ambiance.
On est satisfait de la sortie de l’album, tout s’est bien passé. Il y a eu de bons retours et de bonne critique du cd, du travail accompli. Après ça on a coupé court au concert parce que l’on nous avait plantés une date importante au dernier moment.
Mon guitariste vient de prendre un appartement, il a pas mal de travaux à faire, il y a des déménagements, on en a un dans deux semaines, ça a été un peu la course.
Et puis il y a d’autres musiciens qui ont eu des soucis.
On est en train de programmer plein de date pour septembre octobre novembre.
On va avoir une rentrée un peu plus studieuse.
Et puis on prend le temps d’être avec nos famille, de profiter des proches, de commencer à poser quelques titres, quelques idées, du nouveau son pour l’avenir.
Quel souvenir gardez-vous de votre participation au « Hard rock rising tour en 2016 qui vous a permis de jouer au Hard Rock café ?
Guillaume Abran. C’est une sélection nationale qui a lieu chaque année, on a envoyé des maquettes et on a été sélectionné parmi les quatre finalistes, c’était une bonne surprise.
On était les seuls provinciaux, les trois autres groupes étaient de Paris.
On a pu jouer devant un jury de professionnel, il y avait le directeur artistique d’Universal Philippe Gandilhon , Nicolas Drouault de Fender Alain Gozzo le directeur marketing de Mogar, Benoît Fillette de Guitar Part, Thierry Demougin (editor in chief, Keyboards Recording)…
On n’a pas gagné mais c’était une belle expérience. Et puis l’idée c’était aussi d’avoir un retour professionnel sur le travail, ce qui nous a permis aussi d’affiner un peu la cible et être un peu plus pro dans nos démarches.
C’est important d’avoir des avis professionnels.
Ce n’est pas le plus évident, souvent on le retour des potes, lorsqu’ils sont positifs on se dit que c’est bien mais on attend quand même la vraie critique pro pour avancer, pour s’améliorer, gommer un peu ce qui ne vas pas.
En 2013 vous aviez poussé un gros coup de gueule envers le Hard Rock Rising Tour qui n’avait pas retenu votre candidature malgré des votes conséquents en déclarant : « Pour preuve, malgré 188 téléchargements de notre titre, seuls 138 votes ont été comptabilisés… vous invoquez simplement le fait que l'on se situe au-delà de 160 km de Paris, et que par conséquent, nous ne méritons pas autant de reconnaissance que les autres, amputant notre nombre de votes et accentuant une fois de plus l'éternelle "fracture" Paris/Province »! ?
Guillaume Abran. Rires ! C’est un peu l’envers du décor. Oui, en fait il y a eu un problème sur les votes.
Ils avaient estimé que comme on était des provinciaux et que l’on était loin de Paris du coup les votes de ceux qui votaient pour nous avaient moins de valeur que ceux qui votaient pour les parisiens.
C’était assez incroyable. Du coup maintenant il n’y a plus de votes, c’est une sélection du Jury, est ce qu’ils avaient souvenir des doléances que l’on leur avait envoyé, je ne sais pas trop.
Mais la deuxième participation a été la bonne.
Il vous aura fallu trois ans pour finalement être retenu ! Rires !
Guillaume Abran. Ils sont assez rancuniers donc sur le moment ils nous avaient oubliés sur le message ! D’ailleurs tu as de très bonne source, je ne sais pas où tu as trouvé ça mais c’est rigolo !
Ce qui est intéressant c’est ce que vous avez déclaré à propos des votes : malgré 188 téléchargements de notre titre, seuls 138 votes ont été comptabilisés... Trouvez-vous cela juste alors que l'on se démène à gagner des voix par tous les moyens loyaux et honnêtes depuis des semaines, nous n'avons pas créé de comptes fictifs avec serveur VPN interposé ou autre... Et je peux vous garantir que ce n'est pas le cas de tout le monde...
Guillaume Abran. Oui, tout à fait on en connaissait qui avait joué à ça et qui avait plein de votes. Cela leur a permis d’être sélectionner. Mince ce n’est pas possible, c’est la facilité, tout le monde pourrait le faire. Moi personnellement j’ai un vrai souci de justice dans ma vie pout tout et cela me porte parfois préjudice même très souvent dans ce milieu musical qui est le nôtre ! Je dis toujours ce que j’ai à dire si j’estime que quelque chose est injuste. Mais ce n’est pas forcément quelque chose qui me touche personnellement, ça peut concerner la situation d’autres personnes que je trouve injuste et qui n’ose pas se défendre. En général je suis en première ligne malheureusement. Du coup face à une injustice je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir ma gueule.
En septembre 2015, Banksters était écrit et prêt à être enregistrer, finalement il vous aura fallu quatre ans supplémentaires pour qu’il soit enfin disponible, vous aimez prendre votre temps ! Rires ! ?
Guillaume Abran. Rires ! Tout à fait, il faut savoir qu’ont changé énormément de musiciens depuis en raison de choix de vie de chacun.
Il y en a un qui est partie en Australie, un autre en Angleterre, un autre à Bordeaux.
A chaque fois il faut reconstruire le groupe et ça n’a jamais été au même moment.
Il a fallu retrouver d’autres musiciens et chacun a dû trouver sa place et faire en sorte que tout aille bien.
Il a fallu revenir un peu sur les parties musicales, arranger le tout pour chacun pour faire un boulot accompli. On avait même enregistré totalement l’opus qu’on a envoyé à un ingénieur du son.
Mais on n’était pas vraiment en phase avec son travail, c’était un bon ami qui travaille bien mais qui n’était pas dans le style.
Au départ je trouvais ça intéressant de travailler avec quelqu’un qui est habitué à un autre style pour voir ce qu’il pouvait amener, une touche de modernisme, obtenir un peu plus de fraicheur.
Mais en fait ça n’a pas abouti du tout et on est allé rapidement voir ailleurs. Ensuite on a fait un gros live, le temps de trouver quelqu’un et de relancer le projet.
Mon guitariste a alors repris ses études d’infirmier, il n’avait plus le temps, il a aussi décidé de quitter le navire.
Il nous a fallu nous mettre à la recherche d’un nouveau guitariste et de repartir sur de nouvelles bases au total tout ça nous a pris quatre ans.
Avez-vous conservé les titres de cet opus pour Bankster ?
Guillaume Abran. On va dire que l’album était fait à 80%. On a refait des arrangements, certains cependant n’ont pas trop bougé, certains ont beaucoup évolué. On a fait une résidence au bout d’un moment pour essayer de poser les titres et de voir les critiques. On est allé voir des personnes de notre coin, la Fnac est venue, on leur a expliqué que l’on voulait enregistrer un album. Ils ont écouté tous les titres et nous ont donné leur avis. On a fait en fonction. Il n’y a pas eu énormément de choses qui ont bougé mais on a réussi à tirer parti de leurs objections, c’était positif.
Comment se sont déroulé les sessions d’enregistrement ?
Guillaume Abran. Il faut savoir que l’on a enregistré dans notre local, on a une petite régie à coté, on a posé des micros, on a fait beaucoup de test, on a pas mal de matos.
On a fait le choix d’investir plutôt dans du matériel pour être indépendant.
Moi je travaille en profession libérale, je suis Kiné et je ne peux pas bloquer trois semaines dans mon agenda, ce n’est pas possible, déjà pour les gens et aussi pour moi car il y a un manque à gagner terrible auquel s’ajoute le prix du studio et de la production.
On a pris le parti dans un premier temps de nous enregistrer nous-même puis ensuite nous avons envoyé ça à un ingé son que l’on connait bien qui avait travaillé sur le premier opus.
Puis on l’a envoyé le tout à Olivier Planchard pour le mastering.
Tous les deux sont dans le métier du son, ils sont carrément professeur dans une école d’ingénieur du son à Salon de Provence pas très loin de chez nous.
Chacun a sa spécialité, l’un est responsable de la section son et l’autre enseigne le mastering.
Est-ce qu’il y a des morceaux qui ont été un challenge à composer ou à enregistrer ?
Guillaume Abran. Peut-être pas en studio car tout s’est bien passé.
C’est au niveau de la composition certains titres ont pas mal bougé.
Surtout « Stronger than walls », on est allé en résidence les premiers temps et la partie du milieu ou on trouve le piano au départ on avait placé un solo sur une structure un peu bancale qu’on aimait bien.
Il y avait aussi d’autres titres avec des solos, ceux qui sont venu nous voir, ont donné un avis critique et ce qui ressortait c’était qu’il y avait beaucoup de solos sur l’album.
Nous on aimait bien ça mais on s’est dit qu’on allait poser d’autres ambiances pour le rendre plus accessible et essayer de faire autre chose.
"Stronger than walls" a évolué, on a ajouté des ambiances qui elles aussi ont évolué entre temps.
Pour finir on a placé du piano, on a tergiversé quelques jours et on a ajouté du piano et on trouve que le résultat est aussi bien qu’avec un solo par rapport au morceau et à l’ambiance qu’on voulait poser.
Finalement l’album est réenregistré en 2017 mais finalement il ne sort que deux ans après qu’est-ce qui vous a retardé cette fois ci ?
Guillaume Abran.On a changé deux fois de guitariste.
Il y a eu Nicolas Vacarro et avant Marc Bohren qui joue dans BLACKSTONE&CO et qui vient de sortir un album de Rock Metal qui marche pas mal.
Il avait un autre projet en parallèle, il habitait Nîmes ça lui faisait beaucoup de contraintes, c’est un bon guitariste avec une touche un peu plus métal.
Nico il vient plutôt du côté des GUNS’N’ROSES, bien Rock’n’roll finalement ça collait plus avec notre style. On a repris le tout et on a réenregistré pour qu’il sonne plus Rock’n’roll.
Marco n’a pas du tout travaillé sur les compositions, il est arrivé pour assurer un gros live et puis il est parti.
Nico à amener son oreille neuve, son talent de compositeur et d’arrangeur. Ça a matché et on est content.
Est-ce que depuis 2017 vous avez composé de nouveaux morceaux ?
Guillaume Abran. Nico c’est un super musicien, il tient une école de musique, il est prof de guitare, il chante, il joue du piano, de la trompette, du violon, de la contrebasse.
Pour moi c’est un sacré musicien et pour les arrangements c’était bien.
Moi j’ai composé la majeure partie des morceaux. Je n’avais jamais eu vraiment de retour des musiciens qui soit n’osait pas, soit n’avait pas la fibre de compositeur.
Ils étaient plutôt dans la technique dans les reprises.
Est-ce que depuis 2017 vous avez composé de nouveaux morceaux ?
Guillaume Abran. On n’a pas mis de compos dans les cartons mais on a beaucoup d’idées, j’ai déjà quelques bases de travail sur au moins cinq six titres.
C’est surtout une histoire de son, on réfléchit au son on veut ramener à chaque fois quelque chose d’autres.
Le débat c’est comment veut-on sonner ? Est-ce que l’on veut sonner moderne avec des effets, des synthés, des machines comme NOTHING BUT THE HILL ou MUSE.
Mais j’exagère car je n’irai jamais dans ce style là mais bien moderne ou se taper un coté GRETA VAN CLIEF, THE RIVAL SONS.
C’est carrément l’opposé. Je pencherai plutôt pour RIVAL SONS et ce côté un peu rétro avec un peu plus de place au chant, des bons riffs, poser le morceau pour qu’il soit plus accessible, que ça groove plus et que ça soit plus naturel.
Pourquoi avoir choisi "Are You Ready" comme premier extrait de l’album ?
Guillaume Abran. A la base on avait le choix entre trois titres qui pouvait faire office de premier single, on les a soumis à notre agence de presse.
Ils ne se sont pas trop mouillés, ils ont trouvé que les trois étaient bien et nous ont laissé choisir.
On en a discuté avec eux, déjà Are You Ready cela peut amener quelque chose pour lancer l’album.
On voulait quelque chose de groovy et puis on avait une idée de clip assez rigolote.
On voulait démarrer sur une image un peu légère. Ensuite rentrer un peu plus dans la ballade le prochain single sera "Salt of my road" le morceau qui clôt l’opus.
On a tourné le clip et on est sur le montage, on va le mettre en ligne dans le courant de l’été, on le trouvera en même temps sur les plateformes de téléchargement streaming.
(Ndr : le clip est sorti le 18 09 2019)
Comment est née cette idée de clip très drôle avec un côté très réaliste aussi ?
Guillaume Abran. "Are You Ready" parle d’un sujet assez sérieux qui est la guerre, le fait que l’on occulte un peu le quotidien des gens qui vivent dans la misère et la guerre au quotidien dans le monde.
Les médias parlent plutôt de faits légers comme ces gens que l’on voit faire la fête et qui boivent des bouteilles à 600 balles, les vrais sujets ne sont pas traités.
Pendant ce temps-là on voit qu’il y a quand même des puissants on va les appeler comme ça qui dirige un peu le monde. Finalement ils s’arrangent entre eux sur ce qui doit paraitre ou disparaitre.
On voulait sur ce fond sérieux amené de la légèreté, parce qu’on est toujours en train de déconner, on dit plein de conneries. On ne s’est pas trop mal débrouillé sur le concept.
Au départ on voulait faire une partie de poker mais il faut du gros matos pour être crédible, des tables, un casino, des croupiers crédibles...
Du coup on a trouvé que les enchères c’était plus simple, plus accessible.
On voulait jouer des personnages bien calibrés, on pouvait se déguiser et chacun a pu y apporter sa touche personnelle.
On a fini déguiser en pantin de Rondo Veneziano Rires !
On a bien déliré sur le tournage moi avec une flute traversière qui n’a jamais émis un son, je n’ai jamais réussi à emmètre un son de cette flute ! Rire
C’était extraordinaire. J’espère que ça se voit à l’image
Le clip a été réalisé par Romain Volpe comment l’avez-vous rencontré ?
Guillaume Abran. C’est quelqu’un que l’on connaissait, il nous avait fait quelques vidéos auparavant.
Après il y a eu des changements de guitaristes, de musiciens, certains ne voulaient pas que ces vidéo live apparaissent.
On a dépensé pas mal d’argent sur des vidéos qu’on n’a pas pu utiliser. C’est comme ça, c’est le jeu.
Il a fait un super travail et on s’est dit que pour le clip il fallait qu’on collabore avec lui ; Il était très motivé c’était son premier clip, il fait beaucoup de live, de cérémonie de mariage.
C’était son premier saut dans le bain du clip un peu plus travaillé avec un scénario, des plans élaborés autre que les plans de bases de mariage, je pense qu’il a kiffé.
Du coup pour le deuxième clip on a récidivé avec lui.
Comment seras ce nouveau clip ?
Guillaume Abran. On sera dans quelque chose d’un peux plus sérieux, une autre forme.
Il y aura un scénario, on a pris le contrepied, on devrait être content du résultat.
"Are You Ready" parle d’un sujet assez sérieux est ce qu’il y a d’autres thèmes que vous développe sur cet opus qui sont aussi très engagés ?
Guillaume Abran.On est une formation assez engagée, il y a des sujets qui nous touchent.
Notamment la consommation de masse, l’obsolescence programmé, on en parle dans "Things" ou finalement ce sont les objets qui finissent par nous possédés.
La pochette avec les chiens et notre cher président, c’est l’incarnation parfaite du Bankster.
Ce morceau parle des lobbies de la finance de l’argent qui dirige le monde dans le cynisme le plus total.
Vous n’avez pas eu de réaction de l’Elysée à la suite de votre pochette ? Rires !
Guillaume Abran. Rires ! Non mais on aimerait bien, mais faut pas rêver. On n’a pas cet impact.
Je ne suis pas du tout anarchiste, je n’ai pas vraiment de parti, ce sont surtout les hommes qui m’inspirent.
La confiance aussi parce que c’est un peu dur.
Quel est la symbolique que vous avez voulu développer à travers cette pochette ?
Guillaume Abran. Que les politiques sont les pantins d’autres personnes qui prennent les véritables décisions.
Après sous quelle forme, sous quelle tête, on ne sait pas trop du coup on a développé le concept du chien depuis le début et on est resté là-dessus.
C’est marrant de partir de la pochette du docteur Folamour de Stanley Kubrick, docteur French Love.
Notre graphiste a fait un super travail.
Rapidement il a collé plein de tête, il a fait beaucoup de recherches, il a mis quelques Aliens à droite à gauche, des cartes et ça a donné quelque chose de crédible.
Au début c’était Reagan, macron n’existait pas encore politiquement car l’album était déjà prêt depuis longtemps.
Mais avec l’arrivée de Macron c’était parfait, il vient de la banque Rothschild, c’était magique, j’étais totalement fan.
Le titre Banksters vient de la ?
Guillaume Abran. Il s’appelait Banksters bien avant Macron.
On est parti de ce nom qui dénonçait quelque chose entre le banquier et le gangster.
Après on a mis des personnages en place et on les a mis en scène.
On a eu pas mal de chance dans nos recherches, c’est venu rapidement.
Ce qui est bien c’est qu’on arrive à débattre avec tous les musiciens à qui j’ai eu affaire.
Il y a toujours eu débat, le dialogue est ouvert et on s’enrichit mutuellement. C’est top.
Est-ce que l’actualité est une source d’inspiration ?
Guillaume Abran. On est plus ou moins à l’écoute de ce qui se passe.
On va dire que l’on est vigilant, on n’est pas parano mais on n’écoute pas forcément aveuglément les paroles des autres.
Je me fie à mon expérience. En général il n’y a pas de fumée sans feu.
Il y a quand même des sujets qui reviennent souvent, parfois il faut observer les choses pour se faire une opinion.
Ma femme est prof de lettre et de culture général dans un lycée hôtelier niveau BTS.
Elle est pas mal intéressée par l’actualité, elle parle beaucoup avec les élèves, elle essaye de réveiller un peu leur esprit critique.
Elle fait du bon boulot, elle est au fait de l’actualité. On est à la page la dessus Rires !
Il y a du lourd, c’est intarissable comme sujet.
Nous parfois on tourne ça a la dérision, d’autre fois on le traite sérieusement. C’est une matière d’inspiration intarissable et je les remercie pour ça.
Vous avez fait appel au financement participatif pour cet album !
Guillaume Abran. Oui, on est satisfait parce qu’à la base on avait fini l’album.
On s’est dit que ce serait bien d’avoir des pré réservation, ça permet de se rassurer et finalement le crownfunding c’est aussi une publicité.
Tu balances ça sur ta page à chaque fois et ça reste dans l’esprit des gens, qu’ils achètent ou pas, qu’ils écoutent ou pas, peut-être qu’ils se souviendront que DOG BLESS YOU existe et peut être qu’un jour si l’occasion se présente ils écouteront et se feront leur opinion.
Finalement c’est une forte publicité.
Peux-tu me dire comment tout a commencé pour DOG BLESS YOU ?
Guillaume Abran. C’est un long parcours. J’ai commencé la musique tardivement vers 16 ans et rapidement je me suis tourné vers le Métal.
Je possédais une guitare folk et j’essayais de reprendre du MEGADETH ou du SEPULTURA dessus.
C’était Sympa Rires ! J’ai été dans le Métal puis le progressif plus tard toujours sur ma Folk ! Rires
Au bout de deux ans j’ai réussi à me procurer une guitare électrique, une épiphone standart pour mes 18 ans, c’était cool et sympa.
Rapidement j’ai essayé de composer dessus avec les trois accords que je connaissais, je les ai mis dans un ordre et je chantais par-dessus.
Je sentais que j’avais quelque chose à dire ou à faire, je vibrais comme ça, ce qui m’intéressait c’était la touche de compositeur.
Après il y a eu les groupes de lycées, de Facultés, on jouait des reprises plutôt Metal / Rock dans ce style-là.
Petit à petit j’ai été diplômé et plus tard j’intervenais dans une école de musique ou il y avait Nicolas Vaccaro.
On est copain depuis longtemps, il y avait d’autres intervenants, d’autres profs, on encadrait un peu les jeunes de l’école.
On jouait pas mal avec eux pour les préparer à se produire devant leurs parents ou même en public, ça prenait du temps.
Entre temps je voulais me sortir des groupes de reprises et me lancer dans la composition.
J’avais un projet que l’on avait établi en parallèle et qui s’appelait ECHO, on a enregistré un album que l’on n’a jamais pressé.
Il y a eu un changement de musicien et puis ensuite je n’avais plus trop de motivation.
C’était une formation beaucoup plus technique au niveau musical, on ne se prenait pas la tête sur la composition, il y avait moins de maturité et peut être plus d’égo, la gestion d’égo entre les personnes quand on est jeune ce n’est pas forcément évident.
Le projet à splitté c’était rigolo ! Plus tard j’ai continué et j’ai mis à plat quelque morceau.
Je cherchais ce que je voulais comme ligne conductrice au niveau du style, je me suis penché sur les FOO FIGHTERS.
Au cours d’un barbecue avec des potes, il y avait d’anciens musiciens de l’époque avec qui on avait noué des contacts.
Il y avait de bons musiciens, je leur ai proposé de travailler avec moi, ils ont tout de suite sauté sur l’occasion et on est parti de ça.
Pourquoi avoir choisi ce nom DOG BLESS YOU ?
Guillaume Abran. A la base, on avait fait un morceau "Queens of Dogtown" qui est sur le deuxième opus et qui est finalement un de premier morceaux écrit pour DOG BLESS YOU et qu’on n’a pas mis sur le premier.
Ce n’était pas ce que l’on voulait montrer de nous dans un premier temps.
Il y a un jeu de mot sur DOG BLESS YOU et on a gardé ça.
J’avais l’image du chien quelque part au niveau du concept alors pourquoi pas un jeu de mot pour un nom de groupe au lieu de mettre God Save The Queen ou je ne sais pas quoi ! On est resté là-dessus !
Est-ce ça passe ou non pour les gens nous on est resté là-dessus.
Mais on est emmerdé parce que l’on s’est rendu compte plus tard qu’il y avait une page Facebook ou il y a une association sur les animaux de plus d’un million de membres, on a tapé au plus mal au niveau des pages Facebook ! Rires
On ne pouvait pas faire pire ! Rires
Comme on avait tout fait entre temps on s’en fout.
J’ai posé le nom de la marque et tout le monde est testé là-dessus.
Après on ne sait jamais si un jour on est forcé de changer on verra, on se démerdera.
Est-ce que sur scène vous faites des reprises ?
Guillaume Abran. On en fait très peu, quelques-unes.
Nicolas fait beaucoup de reprises en dehors de DOG BLESS YOU avec un groupe qui joue localement.
Il joue un peu dans tous les bars du coin pour gagner 4 Euros, prendre des cachets ! Rires
Je pense que du coup il en a marre des reprises.
Lorsqu’il joue avec DOG BLESS YOU ça le change et moi ça ne me dérange pas.
On a fait un GUNS&ROSES la dernière fois, une autre fois on a repris GARY MOORE.
Au tout début on faisait des reprises parce que lorsque tu dois assurer un show d’une heure trente et que tu n’as qu’un album tu dois aller piocher un peu, on a fait des reprises dans notre style du FOO FIGHTER, des trucs Rock’n’roll.
Quels sont les différences entre votre premiers opus et BANKSTERS ?
Guillaume Abran. Sur le premier on cherchait et on voulait avant tout de l’énergie, de l’impact. Il y avait un côté Punk Rock que j’aimais bien, on était dans l’énergie du moment. Par la suite on a trouvé que ça manquait un peu de nuance. Pour le deuxième on a gardé les titres qui avaient été composé un peu plus trankillou. On en a rajouté dans le même style. Il y a un plus gros travail d’écriture sur les arrangements. D’un autre coté bizarrement, le premier opus a beaucoup plus de recul au niveau des riffs, beaucoup trop de calcul. Pour Banksters je voulais quelque chose de beaucoup plus instinctifs dans les riffs. Les sortir comme ça sur deux minutes de travaillé, je voyais avec les autres musiciens et on les conservait pour garder ce côté instinctif. Parfois tu mes sorts d’un seul coup et c’est juste ça qu’il faut sur l’instant présent. Pour procurer de l’émotion on ne va pas trop le lister. On a listé d’autres parties, sur d’autres titres au niveau des mélodies, mettre des contrepoints sur des mélodies, travailler les airs de chants. Il y a plus de nuances, plus de maturé. On a analysé le premier album, il y avait des parties qui manquaient un peu de maturité, c’était de l’énergie et quelques bons riffs. Là on voulait aller un peu plus loin, il fallait un peu plus de durée de vie et de profondeur qui fasse qu’on arrive à y puiser selon les périodes de la vie quelque chose de différent à chaque écoute.
Quels sont tes influences majeures en tant que guitariste et chanteur ?
Guillaume Abran. J’en admire beaucoup mais je n’ai jamais été trop fan absolu.
J’ai adoré Dave Mustaine, MEGADETH, Marty Friedmann en tant que guitariste l’album Rust In Peace pour moi c’est quelque chose d’incroyable.
Après J’aime bien la voix de James Hetfield, une voix virile mais Rock surtout sur les derniers enregistrements pas quand il était encore pré pubère au début alors que les riffs étaient super.
Je le réfère plutôt sur les vieilles années, je pense que l’alcool lui a façonné la voix comme il faut. Je trouvais que ça sonnait bien.
J’aime ben Dave Grohl pour tout ce qu’il a fait avec NIRVANA et même les FOO FIGHTERS, il a le sens de la mélodie.
C’est quelqu’un pour moi d’assez incroyable aussi. Après c’est au compte goute, il y a des super guitaristes, des gens qui me font vibrer.
Il y a Daniel Gildenlöw de PAIN OF SALVATION que j’adore, il arrive à toucher ma corde sensible.
J’ai aussi beaucoup écouté de Metal Symphonique comme RHAPSODY, ANGRA.
J’aime tous ces groupes ils ont quelque chose d’unique, ce sont des sacrés musiciens.
Mais pour moi Dave Grohl, Dave Mustaine, Daniel Gildenlöw ce sont les trois piliers qui ont fait le musicien que je suis aujourd’hui.
Quelles sont les qualités qu’il faut avoir pour intégrer DOG BLESS YOU ?
Guillaume Abran. Chacun a mis sa touche personnelle même s’ils étaient tous de passage.
S’ils sont rentrés à la base dans la formation, c’est qu’on les connaissait tous, on savait qu’il y avait des qualités humaines, être carré dans ce que l’on fait et ce que l’on dit.
Il n’y avait pas de souci là-dessus, tous avaient des qualités après il y a eu des choix de vie qui ont fait que finalement on en est là où on en est.
C’est bien aussi. Les qualités qu’il faut avoir ce sont d’abord de l’humanité et aussi une grande capacité de travail !
Il y a des moments un peu plus resserrés au niveau du timing, il faut réussir à se mobiliser, se motiver exploiter toutes les ressources en un temps défini. Il faut réussir à se mettre au charbon !
Ça se passe comment pour vous à Toulon et dans le sud ?
Guillaume Abran. Il n’y a pas une grosse scène. C’est un peu déprimant. Le Rock’n’roll n’a pas trop sa place à Toulon.
Lorsque l’on donne des concerts ou que l’on va voir d’autres concerts on se rend compte que l’on retrouve toujours les mêmes, ça tourne sur pas beaucoup de personnes.
Il y a plutôt une communauté Electro comme un peu partout en Europe d’ailleurs.
Je suis très inquiet. Il y a une communauté Métal de qualité en plus, c’est bien mais ce n’est pas notre public, il faut dire ce qui est malgré tout ; Nous on se rapproche plus du Rock n roll.
Là c’est du Métal de toute sorte, il y a plutôt du Hardcore bien speed et ils le font très bien.
Après il y a du Reggae, on tourne là-dessus.
Le Rock on est obligé d’aller le chercher jusqu’en Bretagne pour commencer à reprendre de bonnes sensations, on arrive à se faire plaisirs, il y a des gens réceptifs, c’est le feu.
Il y a un public pour nous, lorsque tu le jauge par rapport au public local, tu peux parfois avoir la gueule de bois.
Vous avez déjà joué au festival des Nuits Carrés à Antibes ?
Guillaume Abran. On avait proposé une candidature, il y a des bons groupes allant du Métal au Rock.
Ils cherchaient des formations locales pour une sorte de tremplin.
Il y a eu énormément de très bons combos qui ont postulés venant de toute la France, ce n’était pas ouvert qu’aux groupes locaux.
On a été perdu dans la masse, il y a eu quatre sélectionné pour jouer devant un jury pendant 20 minutes. Il y en a deux qui ont été choisi.
Ce sont des formations plutôt Métal, c’était leur volonté au niveau de le l’orientation musicale.
Quels sont tes meilleurs souvenirs au sein de DOG BLESS YOU ?
Guillaume Abran. C’est notre tournée en Bretagne, Brest, Nantes puis ont redescendu sur Bordeaux et Toulouse pour une mini tournée d’automne l’année dernière.
On était ensemble dans le van, on s’est pris un camping-car.
On est tous resté ensemble, ça amène des situations de cohésions et c’était très sympa.
Tu as des anecdotes qui t’ont marqué ?
Guillaume Abran. On a failli découper le toit du camping-car en fin de soirée.
Il y a aussi des situations ou on se retrouve les uns sur les autres, c’est rigolo.
Nous sommes en train de réfléchir pour organiser une nouvelle tournée, une fois que chacun aura régler ses soucis primaires, les travaux pour emménager, des trucs de première importance pour que la famille et les enfants soit bien installé.
On va planifier tout ça. On va voir dans quel ordre on va le prendre si on attaque le travail de composition tout en planifiant les premières dates de l’automne ou bien tout booké pour l’année prochaine et repartir sur de la compo, on va débattre de tout cela.
Pour l’instant on va passer des vacances trankillou !
Pour quelle formation aimerais-tu ouvrir ?
Guillaume Abran.FOO FIGHTER c’est un peu dans l’esprit de ce que l’on fait.
Si PEARL JAM revenait en France je serais ravi aussi. SOUDGARDEN mais malheureusement Chris Cornell n’est plus.
QUEEN OF THE STONE AGE j’aime bien.
Il y a plein de combos qui nous intéressent s’ils veulent je leur file mon numéro ! Rires
On s’arrangera ! Rires
Merci pour l’interview tu souhaites rajouter quelque chose ?
Guillaume Abran. Oui juste pour signaler que l’on va financer un clip qui sera dispo sur toutes les plateformes fin Aout début Septembre !
Merci à toi, à bientôt.
Paris Aout 2019
Pascal Beaumont