Aujourd’hui nous avons rendez vous avec Peter Staines (Peter Gunn) guitariste du Groupe THE INMATES.
Un groupe qui a marqué les amateurs de Pub Rock et qui entretient une bien belle histoire d'amour avec notre pays.
Nous voila partis dans l'univers de monsieur Peter Staines (Peter Gunn) pour y partager avec lui quelques bon souvenirs.
Peut-on pour commencer revenir un peu en arrière : tu es né et tu as grandi à Weston-super-Mare en Angleterre comment s'est passée ta jeunesse ?
Peter : J'ai aimé deux choses en grandissant: la nature et la musique pop ... puis les filles!
Dans les villes balnéaires, il fallait choisir son camp. J'étais un Mod.
Tous les groupes en tournée au Royaume-Uni se devaient de jouer à WSM, soit à la salle de bal Winter Gardens, soit au cinéma Odeon. Les Beatles et les Rolling Stones y ont joué en 1964 puis les Who, Small Faces, Kinks, Pretty Things et bien d'autres ...
Comment as-tu découvert la musique ? Quelle ont été tes premières découvertes, tes premières passions musicales ?
Peter : J'ai d'abord aimé les Shadows et Duane Eddy - le premier album que j'ai acheté était son album Ramrod.
Je possédais cinq L.P.s:
Chuck Berry "The Latest and the Greatest"
Little Walter "The Best of...."
The Who "My Generation"
Sonny Boy Williamson "In Memoriam"
B.B.King "Blues is King, BB King "
Je les ai encore aujourd’hui..
Avec un ami, on s’était partagé le premier album des Stones…
A quel âge as-tu commencé à apprendre la guitare ? Quels ont été tes premiers groupes avant les Inmates ?
Peter : Au début, j’ai appris avec des amis, ou j’observais les vrais guitaristes.
Pas de cours.
A Londres, j'ai joué dans un groupe appelé Nightlife en 1971. Puis les Flying Tigers et les Cannibals.
Vers 1977, avec Ben, tu passes une annonce dans le Melody Maker, Bill Hurley y répond, puis vous rencontrez Eddy Edwards à la batterie et Tony Oliver à la deuxième guitare, et vous formez The Inmates : comment se sont passées ces rencontres ? D'où est venue l'idée du nom du groupe "THE INMATES" ?
Peter : Quand nous formé le groupe, nous avons répété le style de musique que nous aimions tous ; R&B, Soul, Blues, Rock n Roll et un peu de Pop.
Le nom des Inmates vient du film "Jailhouse Rock".
Depuis vos débuts, Vic Maile produisait vos disques puis à son décès, Pat Collier a pris la suite. Comment avez-vous ressenti le changement, vous étiez proche de Vic et sa façon de travailler avec vous a forgé votre identité musicale. Avez-vous eu peur de ce changement ou vous êtes-vous sentis tout de suite en parfaite osmose avec lui ? Pouvez-vous également nous parler de toutes ces années avec Vic Maile, quelques anecdotes ?
Peter : Nous avons adoré travailler avec Vic. Il avait les mêmes goûts musicaux que nous et les connaissances techniques pour faire de grands disques.
Nous connaissions Pat Collier des Vibrators et des Boyfriends et il travaillait de la même manière que Vic.
J'ai tellement d'histoires sur Vic - mais ce serait une autre interview ...
Tu as produit plusieurs groupes comme Chesterbox jamais édité, les Saigneurs groupe français, Us Marshall, The Amazonas, Eager Beaver, Desoto, The Pirates, Electrocuting Elvis, The Jim Jones Revue… As-tu la même manière de ressentir les choses avec ces groupes que celle que vous viviez tous dans les Inmates ?
Peter : Oui. J'essaye d'obtenir un son vivant et dynamique dans toutes mes productions.
La France et Les Inmates : la première fois c'était à Paris au Gibus en 1978, depuis c'est une vraie histoire d'amour, du fin fond de la Bretagne au Nord de la France, du nord au sud, le public français a tous un souvenir live des Inmates. Vous faites partie de la vie de tout bon rocker français, comment ressentez-vous la France, avez-vous des souvenirs de rencontres, de concert etc?
Peter : Woah! Encore tellement… Nous avons eu une histoire d'amour avec la France et ils semblaient nous aimer aussi...
Notre premier contrat au Gibus, dirigé par Jiri Smetana, qui est devenu un bon ami, nous a fait connaitre en France et nous a apporté des apparitions télévisées avec, par exemple, Antoine De Caunes, et de nombreuses tournées.
Puis à la fin des années 80 le journal français Libération vous contacte pour organiser un concert et un album hommage aux Beatles : comment cela s'est-il passé et comment se projet a-t-il abouti ?
Peter : À l'origine, l'idée était de jouer un concert avec Serge Gainsbourg mais nous n'aimions pas les chansons qu'il proposait.
Le concert anniversaire du sergent Pepper à Paris était plus approprié et a été enregistré en direct par Vic Maile.
Es-tu toujours en contact avec les anciens membres du groupe ? Peux-tu nous parler de Bill Hurley, comment va-t-il, que devient-il ?
Peter : Oui, nous sommes de bons amis. Je dirais comme des frères!
Jim Russell a joué de la batterie sur mes récents enregistrements en solo.
Ben, Tony et moi avons joué en live avec certains membres de Matchbox sous le nom de "Just For Kicks".
Bill est malheureusement malade et incapable de jouer.
Te souviens-tu du dernier concert des Inmates, quel souvenir en gardes-tu ? Peut-on espérer un jour revoir les Inmates sur scène ?
Peter : Honnêtement, je ne peux pas dire quel était notre dernier concert, mais je me souviens être allé dans un pub de l'est de Londres où un groupe jouait et de réaliser que "Hey, nous sommes tous là..." alors nous avons utilisé le matos du groupe et joué quelques titres.
Après 12 albums des Inmates, il y aurait parait-il un album fini qui n'aurait jamais été sorti ? Est-ce une vraie info ou une rumeur ? Est-ce qu’un jour nous verrons sortir des inédits des Inmates ?
Peter : On ne sait jamais…
Tu aurais terminé un album solo, peux-tu nous en dévoiler quelques secrets, et quand est prévue cette sortie ?
Peter : "Life Savings" par Peter Gunn et les Neatbloods.
Enregistré à Paris et mixé à Londres. Jim Russell à la batterie, Matt Radford (du groupe de Nick Lowe) au stand up et la basse électrique Jil Caplan et Christophe J aux chœurs.
Il est prêt à l'emploi et je cherche un moyen de le sortir.
Tu animes une émission de radio depuis plusieurs années sur Trash Can Radio à Londres, c’est une émission très rock ou on ressent toute tes influences et tes goûts : d’où est venue cette envie de faire de la radio ?
Peter : J'ai toujours voulu avoir une émission de radio. J'adore partager de la bonne musique et raconter des histoires sur les chansons.
Trash Can Radio est dirigée par Mike Spenser avec qui Ben, Tony et moi avons joué dans les Flying Tigers, puis dans le premier line up des Cannibals.
Rock and Roll, Punk, Soul, Freak Beat, Psych et musique pop joués 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, je ne pense pas qu'il y existe une autre station de radio comme celle-ci nulle part.
Avec Tony Olivier, tu as rejoint "Urban Voodoo Machine" qui est dans une registre bien différent des Inmates. Comment s’est passée l'intégration dans ce nouveau groupe ? Peut-être prochainement sur les routes ?
Peter : Paul Ronney Angel est un ami et parfois membre des Inmates depuis les années 1980.
Il a dirigé l'Urban Voodoo Machine pendant de nombreuses années et a demandé à Tony et moi de reprendre Dirty Water sur l'album "15 Shots".
Tony et moi avons joué en live avec UVM plusieurs fois récemment.
En ce moment, plus les années passent, plus le monde va de travers... Crises sanitaires, mouvements sociaux… Que penses-tu de tout cela ?
Peter : Lorsque la race humaine se souviendra enfin qu'elle fait partie de l'écosystème planétaire et essaiera de se mettre en harmonie avec la Terre, peut-être pourrons-nous commencer à résoudre les problèmes que nous avons créés.
Le plus grand Mal est l'amour de l'argent, quel qu'en soit le prix à payer pour la Terre.
Aujourd'hui, tes goûts musicaux ont-ils changé ? Qu'est-ce tu écoutes aujourd'hui, y a-t-il un groupe, chanson ou un album qui reste essentiel pour toi ?
Peter : Tellement ! écoutez Gunn's Grotto les dimanches et mardis de 18 h 00 à 20 h 00 au Royaume-Uni, sur Trash Can Radio : Voici le lien
http://www.trashcanradio.com/trash-can-radio-live-stream/
Cette année a mal commencé avec l'arrêt brutal et imprévu de tous les concerts suite au coronavirus, comment as-tu vécu la période de confinement, comment se passaient tes journées ? Comment vis-tu les mesures de distanciation imposées au quotidien ?
Peter : La plus petite forme de vie sur la planète, qui n'est même pas vraiment vivante jusqu'à ce qu'elle pénètre en nous, bouleverse le monde.
Les «dirigeants» mondiaux, à quelques exceptions près, se sont montrés totalement incapables de gérer cette crise et, à bien des égards, l'aggravent.
Ne vous y trompez pas ... c'est sérieux!
Au quotidien, j'écris toujours des chansons, je fais des démos et bien sûr mes émissions de radio Gunn's Grotto.
Qu’est-ce que tu aimes faire lorsque tu ne joues pas de la musique ? Quelle sont tes passions ?
Peter : Si un passe-temps est quelque chose que vous faites parce que vous l'aimez, alors je suppose que la musique est mon passe-temps. Il y a tout un monde, plusieurs mondes... Des univers !
en musique...
Si tu devais te définir, quelle serait ta phrase ou ta devise ?
Peter : J’essaye
Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?
Peter : Impossible, mais voici les choix d'aujourd'hui (qui pourraient changer demain) ...
Le disque : Chuck Berry Anthology (poésie et guitare)
Film : Performance (Bizarre et génial ... j'y ai vécu)
Mon choix : Ma guitare Gretsch Double Anniversary 1959 (Tout le monde de la musique dans un seul instrument).
Merci a toi Peter on attend avec impatience la suite...
!! VERSION ORIGINALE EN ANGLAIS ICI !!
Th Cattier
Photos : Internet et Shooting Idols.