dimanche 24 octobre 2021

SUPERSOUL BROTHERS (David Noel) // Interview // Shadows & Lights... Octobre 2021.

 
Un groupe français qui nous joue de la Soul, du Blues, du R&B...  avec un son typiquement américain, ça se fait tellement rare que ça donne vraiment envie.
Tout droit venu de Pau, ça résonne vraiment aux tripes, un chanteur aux allures et à la présence d'un John Belushi et un groupe de potes tout droit cocktailisé d'une pincé de Blues Brothers et d'un soupçons de Commitments.
Ce savoureux mélange nous a donné envie 
de les interviewer à l'occasion de la sortie de leur album "Shadows & Lights" et de la release party à Issy les Moulineaux.

C'est chose faite et c'est avec un grand plaisir que nous avons pu échanger ces quelques questions avec le chanteur leader David Noel, afin de vous en faire connaître un peu plus sur ce groupe qui ira loin. La lumière est avec eux...

 


Pour la sortie de votre album "Shadows & Lights", peux-tu nous présenter le groupe ?

THE SUPERSOUL BROTHERS BAND:
Ludovic Timoteo: BASS, BACKING VOCALS
Fabrice Seny-Couty: DRUMS, BACKING VOCALS
Pierre-Antoine Dumora: GUITARS, BACKING VOCALS
Julien Stantau: ORGANS, PIANOS, BACKING VOCALS
Julien Suhubiette : SLIDE-TROMBONE, BACKING VOCALS
Claire Rousselot-Paillez: BACKING VOCALS
David Noel : LEAD VOCALS, BACKING VOCALS, LYRICS

A quel âge as-tu commencé à chanter ?

David Noel : Dès tout petit. Ma grand mère a pour l’habitude de dire que je chanté bien avant de
savoir parler !!! Le chant fait vraiment parti de moi depuis toujours, c’est une force, un refuge, une ouverture sur les autres.

Peux-tu nous raconter comment tu as découvert la musique ?


David Noel :
J’ai grandi dans une famille où la musique est capitale. Chez nous c’est un marqueur de vie. Ma mère nous a élevé en musique. C’est une fan de Blues, de Soul et de R&B. J’ai attrapé le virus Deep Soul grâce à elle.

Peux-tu nous parler de tes premières influences musicales, tes premières
découvertes musicales ?

David Noel : Mes premières influences viennent encore de ma mère, de son pickup et de ses vinyles : Ray Charles, James Brown, Solomon Burke, Otis Redding, Wilson Pickett, Little Richard, Aretha Franklin, la série Rhythm & Blues Formidable (une face rapide, une face lente) Ike & Tina Turner, tous les Hits de l’écurie Motown, les grands Bluesmen (de Robert Johnson à Muddy Water avec une
immense passion pour le blues rural) en passant par les blues shouters notamment Big Joe Turner et l’immense Screamin’ Jay Hawkins qui pour moi est une incontournable référence. En parallèle je découvre Elvis Presley, Fats Domino, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry qui me conduisent directement aux Stones, Peter Green Fleetwood Mac, Spencer Davis Group, avant de découvrir la Nola Soul et son esprit funky (Meters, Lee Dorsey, Allen Toussaint, Dr John, Professor Longhair…). J’ai aussi une grande passion pour Jimi Hendrix, Creedence Clearwater Revival, Canned Heat. Y’a tellement d’artistes dont je suis fan et qui sont dans mon ADN. Chez les contemporains : Stevie Wonder, Prince, Lee Fields, Sharon Jones, Charles Bradley, Emy Winehouse, Eli “Paperboy” Reed, Monophonics ou bien encore les français Fly In The Tox, Alexis Evans, Malted Milk, Flyin’ Saucers Gumbo Spécial.

Comment créez-vous vos compositions, y a-t-il un déclencheur, un moment propice ? Raconte-nous l'enregistrement de "Shadows & Lights" ?

David Noel : Nous composons à 6 voir même à 7 pour le duo avec Claire. Nous travaillons à l’ancienne, tous ensembles on creuse un riff, une émotion, un groove.
Pas de censures. Toutes les idées sont bonnes. On essaye, on malaxe. Faut naturellement que la flamme jaillisse.
Puis, on teste le titre lors de concerts ou de Jam. L’album a été réalisé façon maison. Avec Ludo et Ju au mixage. Une des force du groupe c’est d’être autonome. Nous avons écrit, produit et entièrement réaliser notre album.
Les sessions d’enregistrements ont eu lieu de la même manière, nous avons jouer tous ensembles, après de multiples séances de répétitions, pour être au point. Max, 3 prises par titre, et on garde celle qui dégage le plus d’émotion et de vérité.
Claire s’est beaucoup investis sur le disque, colorant nos compositions de choeurs veloutés et livrant une interprétation poignante et subtile en lead sur le duo qui donne le titre à l’album Shadows & Lights. Elle est bien plus qu’une simple guest mais un membre à part entière du groupe.
L’album a toujours était pensé comme un vinyle. Nous avons regroupé les titres en fonction des thèmes abordés. Il en sort 2 faces, comme l’être humain. Une plus sombre, qui parle du triste état de notre société moderne, et une qui fait la part belle à l’optimisme, à l’Amour et aux petits bonheurs de la vie, qui sont essentiels à l’équilibre de tous.
Shadows & Lights est la photo de la période étrange que nous traversons en ce moment.

Dans cet album figure une reprise de Bowie : Pourquoi avoir choisi "Heroes", est ce qu'elle représente quelque chose de spécial pour toi ?

David Noel : Cette sublime chanson est un hymne universel qui sonne comme un appel à la solidarité, à l’Amour et au dépassement de soi. Elle fait écho au mur qui s’est dressé entre nous tous depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons.
Elle invite à ne pas baisser les bras, à continuer de vivre, chanter, danser, se voir et s’aimer.
Cette chanson nous rappelle qu’il ne faut pas succombé au dangereux poison qu’est la division. Nous aimons sa force, son sens, son universalité, son émotion, sa vérité.
Heroes possède une immense charge émotionnelle qui attendait une relecture 100% Deep Soul. Heroes est intemporel.



Y a-t-il un morceau que tu aimes plus qu'un autre dans cet album ?

David Noel :
J’aime tous nos titres sans exception, mais j’avoue un petit faible pour Shadows & Light qui a jaillit comme ça en plein enregistrement. Un moment suspendu, un instant magique, le temps s’arrête et laisse la place à un frisson particulier. Ce frisson perdure à chaque écoute, à chaque interprétation. C’est simple et très fort en même temps.

Vous êtes un vrai groupe de scène avec une belle communion entre vous, mais également avec votre public : comment cultivez-vous au quotidien ces moments de complicité que vous transmettez ?

David Noel : Nous sommes bien plus qu’un groupe mais une seconde famille, on passe beaucoup de temps ensemble, on se protège les uns les autres. On s’entraide, on veille, on joue, on s’amuse. On se nourrit de nos différences. Le groupe c’est notre force, notre énergie, notre lumière.

Comment as-tu vécu cette année de confinement ?

David Noel :
Comme pour tout le monde le confinement à été un choc et une épreuve. Nous venions juste de terminé les séances d’enregistrements la semaine précédant le premier confinement. Trop compréhensions, d’inquiétudes et de tristesse.
Nous venions de découvrir que nous étions devenus « Non Essentiel ». Dure ! Dure ! Le projet nous a aidé à tenir bon.
Mixage à la maison. Ping-Ping via internet. Un lien très fort s’est maintenu entre nous, même si physiquement on ne pouvait se voir. Avancer coûte que coûte ! Rien lâcher ! Garder l’espoir.
La sortie de l’album le 24/09 et le concert de lancement à Paris avaient une résonance bien particulière pour nous.

Si tu devais définir le groupe quelle serait la phrase ou une devise ?

David Noel : La devise des Mousquetaires : « Un pour tous et tous pour un ».

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais rêvé de jouer ?

David Noel : Les rêves font avancer. Alors rêvons ensemble. Je dirais partager la scène ou un
duo avec l’immense Lee Fields, où faire une ouverture pour un concert des Rolling Stones.
On croise les doigts…

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème
choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?

David Noel : Un disque : Sex Machine de James Brown pour sa force, son groove hypnotique
imparable qui frôle la transe tribale. Pour ses 11 minutes de pure énergie positive
qui célèbre la danse, le corps, le rythme et la sueur. Pour sa ligne de basse culte
signée Bootsy Collins. Pour la puissance du Godfather of Soul.
Un Film : The Blues Brothers de John Landis pour son casting spectaculaire
réunissant les plus grandes figures de la musique afro-américaine : Ray Charles,
Aretha Franklin, Cab Calloway, John Lee Hooker, James Brown, Steve Cropper,
Donal Duck Dunn, Matt Guitar Murphy etc. Un film majeur qui transpire la Soul.
Une Guitare : Accorde ta vie comme ta guitare, tu verras, la mélodie sera
beaucoup plus belle.

Paris Octobre 2021
Thierry Cattier  - Photos : Th Cattier / Shooting Idols.