dimanche 31 octobre 2021

TOWARD THE THRONE // INTERVIEW // "Vowed To Decline" Novembre 2021.

 



Vous sortez aujourd'hui votre 1er album, "Vowed To Decline" pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?

JEREMY ça fait un peu plus de 20 ans que l’on se connaît, on fait de la musique depuis 2007 2008 ensemble. Sur divers projets et sur Toward the throne depuis 2012. On vient tous de la même région. On a sorti nos premières démos 3 titres, en 2012 après on a fait notre EP en 2017 et là c'est la sortie de notre album. Dons pas de choses se sont passées depuis le début.

D'où vient le nom du groupe ?

GAUTHIER  Grande question : à l’ origine le nom du groupe parle de chemin... vers notre objectif personnel, objectif de vie en quelque sorte. C’est un peu le concept qui adhère au nom du groupe, mais en réalité on ne parle pas vraiment de succès... ça serait plutôt, on parle de ce que l’on va rencontrer justement sur notre chemin. Plutôt les embuches, les problèmes qu’on rencontre au quotidien en fait.

JEREMY c'est assez imagé en fait. Je peux aussi ajouter qu’il y a une aussi une recherche de sonorité. Quelque chose qui marque, qui à l’oreille sonne bien, le TTT Tower The Throne ça nous a parlé direct, ça colle avec notre concept. L’idée de la musique qu’on voulait faire on est partis là-dessus.

Comment créez-vous vos compositions, y va-t-il un déclencheur, un moment propice, ou une idée ?


JEREMY Alors les compos, ça dépend de beaucoup de choses, en général c'est soit Gauthier ou soit moi qui se mets sur une idée globale, l’élément déclencheur c'est par rapport aux émotions qu’on vit à l’ instant T, aux groupes qu’on écoute aussi. Il peut se passer des jours et des semaines où il n’y a rien qui sort parce que ce n’est pas le bon moment, parce que les conditions ne sont pas réunies. Puis le jour suivant on sort une compo quasiment en entier parce que on a eu le déclic à ce moment-là, la bonne chanson qu’on a écouté, qui nous a fait sortir des sentiments précis, on se dit putain c'est ça qu’il nous faut c'est ça qui me parle. Les compos on les écrit à 80% tous les deux je dirais. Après on les présente dans leur globalité au groupe, et ensuite on travaille sur l’arrangement, les ambiances. Pour avoir l'avis de chacun et aussi peaufiner le tout.

GAUTHIER  Oui souvent il y a un qui compose et l’autre qui arrange, Jeremyvient souvent avec 80% d’un morceau, il montre au groupe ce qu’il a composé, on discute, on regarde un peu dans quelle direction on veut aller, et du coup moi je viens plutôt discuter d’orchestration, le schéma du morceau, des choses comme ça... Je pense que quand Jeremy compose, c'est plutôt sur une mélodie ou sur un piano, moi je vais plutôt partir sur un riff, une rythmique on a un peu des manières de faire différentes mais ça se complète bien.
 
Racontez-nous l'enregistrement de "Vowed To Decline" ? Comment se passe une session en studio ?

FABRICE  Précisément, on n’était pas en studio ... On l’a enregistré à la maison, donc on n’avait pas forcément le matos pour avoir un rendu, pour pouvoir fournir des fichiers à un pro pour les mixer. On a un très bon ami qui s’appelle Sid qui nous a mis à disposition une bonne quantité de matos, donc à la maison on a fait les prises guitare basse et chant. La batterie était programmée. Là on s'est pris deux semaines de congés, plus plein de week-end, après on a retouché et arrangé les pistes pour fournir les fichiers les plus propres possible, c'était un sacré taf.

GAUTHIER  C'était assez court en terme de timing, en fait on a pris pas mal de temps pour la composition, pour la pré-production puisqu’on a enregistré avant pour discuter des derniers arrangements et derniers riffs. Mais la phase d’enregistrement a été assez courte, c’était 2 mois intensifs. Après c’est aussi une question financière, aller en studio ca a un coût et on a déjà un gros budget qu’on a décidé d’investir dans d’autres choses comme  le mixage, le mastering évidemment, et tout ce qui va autour, ça va super vite, les vidéos également on a fait des super vidéos avec Brice Hacker, et c'est pour ça qu’on a décidé de faire l’enregistrement nous-mêmes du coup. Et mine de rien on est plutôt content du résultat. C'est plutôt cool je pense qu’on a fait le bon choix.

JEREMY  On a été aussi pas mal épaulés par Gwen Kerjan qui a fait notre mixage et quelques arrangements, et qui pendant plusieurs calls vidéo nous a aidés à avoir le bon positionnement, les bons branchements, le bon paramétrage en fait. En plus de Sid qui nous a prêté du matériel et qui nous a coachés, en fait on l’a fait à la maison avec un vrai cadre professionnel, avec un entourage qui nous a vachement permis de faire du pro.

GAUTHIER  La grande différence sur cet album, c'est qu’avant on travaillait seuls, très peu accompagnés. Et là on a eu la chance d'être accompagnés par des gens super talentueux, à commencer par Cédric Duseyau qui a été super volontaire pour nous aider. Et puis Gwen Kerjan a fait un super taf aussi sur le mixage et même avant, ainsi que Victor « V. Santura » Bullok pour le mastering qui a été super à l’écoute. Ils nous vraiment tous soutenus, ça nous a évidemment beaucoup aidés.

Vous aviez déjà testé les morceaux avant sur scène?

JEREMY  Oui, certains qu’on a joués durant la tournée qui promouvait la sortie du EP en 2017, sur la set list que l’on jouait en concert on n’avait 2 ou 3 titres.

GAUTHIER Peut-être 4 même. 

JEREMY Mais voilà, c'était juste sur quelque concerts…

GAUTHIER  En même temps le EP il a 6 titres, donc on avait vite fait le tour, donc on n’avait pas spécialement envie de jouer les vieux titres de 2013, on a passé un cap déjà avec le EP, on a creusé un peu plus la question de ce que on pouvait appeler du Death atmo et du coup on a préféré tester des nouveaux titres en fait. Qui du coup ont un peu changé puisqu’ils ont passé l’épreuve de la préproduction, arrangement et tout ça.

Vous avez gardé tous les titres que vous aviez ou vous avez fait une sélection ?

JEREMY On a fait la sélection avant la pré-production, on a des compositions qui étaient des ébauches d’autre qui étaient déjà plus avancés niveau arrangements. Donc les chansons qu’on a choisi de pré produire, c'est les titres qui se trouvent sur le cd final. On avait fait le tri en amont.

GAUTHIER  On n’a pas tout gardé mais on n’est pas du genre à écrire 40 chansons et en mettre 10. Mais je crois aussi que l’on s’attache vachement rapidement aux morceaux émotionnellement. Et on ne cherche pas à faire du riffing, trouver un riff efficace, là il nous faudrait un chorus un refrain... On ne réfléchit pas comme ça vu que l’on compose à l'émotion, on est vite attachés et du coup on a du mal à jeter un morceau.



Comment définiriez-vous le style de votre musique ?

GAUTHIER  Grande question : aujourd’hui on s'est plus ou moins mis d’accord pour se définir en DEATH METAL ATMOSPHERIQUE, je vois des DEATH METAL PROGRESSIF, BLACK METAL SYMPHONIQUE, chacun le ressent comme il veut, moi je ne saurais pas le définir précisément parce qu’on n’est pas dans l’optique de particulièrement suivre les traces d'une scène, d'un groupe, je pense qu’on écoute beaucoup de BLACK beaucoup de DEATH d’autre choses, du PROG…

FABRICE Entre nous on écoute beaucoup de choses différentes donc du coup toutes ces influences- là vont se retrouver et au final tel morceau va être un peu plus black, un autre un peu plus sympho, donc définir le style de notre album c'est très compliqué pour nous.

JEREMY C'est ce que je disais un peu avant, en fait la compo elle va un petit peu traduire ce que l’on ressent à un moment donné. Si je prends par exemple le premier titre de l’album qui appelle "Opposed", il a une touche un peu plus BLACK. Et d’autres morceaux pas du tout. Et c’est aussi ce que l’on cherche quand on écrit parce qu’on se dit pas « faut faire du Death atmosphérique », si à un moment on a envie de sortir ça parce que c’est ce qui nous plait, et ben on le sort. Chaque titre a sa singularité presque sans style, ce qui fait que ça ne tourne pas en rond.

GAUTHIER  Death atmosphérique ça nous plait bien parce qu’on essaye de développer des atmosphères. Mais ça colle bien à notre vision du truc. Et ce qui est assez marrant c’est qu’aujourd’hui si tu prends les groupes de DEATH catalogués « atmosphériques », nous on n’est pas du tout influencés par cette vague-là. Moi je suis fan de Death Heaven, et ça n’a rien à voir avec notre musique pourtant c'est ça qui m’inspire.

Quelles sont vos premières influences musicales à chacun?

GAUTHIER  Par rapport au groupe, on partage tous une base de Death Metal mélodique au moment où on s'est retrouvés tous les 4, et même avant à 5 ou 6. C’était notre base commune, on a tous plus ou moins les mêmes groupes avec quelques spécificités. Et avec le temps ça a glissé vers Death Heaven, même de la musique classique parfois, on écoute peu de groupes qui sonnent comme notre musique.

Quels sont les groupes que vous écoutez aujourd’hui et quels sont vos goûts musicaux ?


JEREMY  Je parle au nom de tout le monde : Septicflesh qui réunit le côté Death et le côté orchestral à la fois comme du Death très moderne, avec Jinger entre autres.

FABRICE
Moi plutôt vers le Black je suis un grand fan de Enslaved, Anaal Nathrakh aussi.

JULIEN  Moi je suis un peu resté dans le Death mélo mais ces derniers temps je tire sur le black atmo en général. En fait j’écoute du Power Metal, du Black symphonique, du gros black, même du Anaal Nathrakh aussi qui est assez violent, mais tout ce qui est mélodique et atmosphérique en général.

GAUTHIER  Ah c'est marrant parce qu’on est deux à écouter des choses un peu plus old shool, un peu plus roots notamment dans le black, et les autres des trucs plus modernes alors que moi le roots c'est vraiment pas ma came. Mais c'est aussi ça qui es vachement intéressant, ça a beau pas être ma came, n’empêche après on peut discuter de riff, de son, d'atmosphère etc. etc.

Comment avez-vous vécu cette année de confinement ?

GAUTHIER  Plutôt pas mal franchement ça va

JEREMY Pour l’instant ça va on va dire

JULIEN  Musicalement on n’a pas trop ressenti, ça nous a permis d'avancer sur l'album tous ce qui était pré prod. On a juste du décaler la sortie de l’album qu’on avait prévu en avril 2021. Et finalement on se rend compte que c'est pas plus mal parce que si on avait dû sortir en avril il  y a certaines choses qu’on aurait bâclé au niveau des timing, on n’aurait pas eu le temps, là on a pu prendre le temps de faire une bonne pré prod on a pu améliorer des choses, c'était presque bénéfique.

GAUTHIER  On avait la chance de pas être en tournée à ce moment-là, il y a plein de groupe qui ont du tout annuler ou reporter, certains 3 fois voire même 4 fois leurs dates c'est dingue ça… Nous à ce moment on avait fini nos concerts, on avait notre dernier concert en août 2019, et on savait que ce serait notre dernier parce qu’on pensait se mettre sérieusement à l’album donc on était en pleine phase de finition de compos, préparation, ça nous a pas trop impactés. Aujourd’hui ce qui est vraiment dur c'est le booking, organiser les dates vu que tout est reporté, il y a des salles qui ont carrément fermé, il y en a qui n’ont toujours pas repris la programmation, celles qui sont ouvertes qui font des choses, elles ont un planning hyper chargé avec tous les groupes qui toquent à la porte pour jouer.

Comment voyez-vous la reprise des concerts avec les conditions draconiennes et la réaction du public ?

GAUTHIER  J’ai pas trop peur que le public ne revienne pas. Je suis dans une association qui organise des concerts en Alsace, on a repris les concerts, on a fait quelques évènements, et vraiment le public a répondu présent on a fait complet sur le 1er, 450 personnes et quasi complet 300 sur le deuxième, donc les gens ont envie de revenir, il y a toujours beaucoup plus de râleurs sur les réseaux sociaux que de gens qui disent c'est génial. Effectivement il y en a qui ont encore peur du Covid, chacun son avis. Mais effectivement on a avait peur que les gens ne viennent pas et on a été agréablement surpris de voir qu’énormément de gens sont venus et avaient juste envie de musique live.

Y va-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous auriez rêvé de jouer ?

JEREMY  David Maxim Micic, artiste guitariste serbe qui produit sa musique incroyable et qui est une grosse source d’inspiration, avec lui ça serait cool.

FABRICE J’hésite entre Enslaved, Rotting Christ c'est pas tranchable.

JULIEN Je pense que j’aimerais bien jouer avec Septicflesh mais avec leur ancien batteur (rire), je respecte ce que fait le nouveau batteur mais pour moi l’ancien batteur avait un style bien à lui et en plus il m’a inspiré en beaucoup de choses, si j’avais pu jouer avec lui  ça aurait été fabuleux.

GAUTHIER  Pour moi ça serait vraiment Death Heaven parce que c'est incroyable le chanteur est presque possédé, c'est impressionnant à voir, c'est une vraie atmosphère… J’ai eu la chance de les voir sur scène j’ai été subjugué devant le truc quoi. Après collaborer musicalement, je ne saurais pas trop quoi dire, on s'est jamais vraiment posé la question en fait !

Pour finir, si vous ne deviez conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?

FABRICE  Moi je suis plutôt pragmatique comme garçon, je dirais ma compagne, une guitare et un couteau suisse.

JEREMY  Moi la guitare, et pourquoi pas de la bouffe pour tenir le coup

GAUTHIER Non moi je ne réfléchis pas comme ça, je prendrais quelque chose qui dure dans le temps. Une guitare, de la musique, et de la compagnie parce que partir seul ce ne serait pas le bon délire.

JULIEN Une batterie, pour continuer et faire d’autres albums en tout cas.


Voir l'interview en Vidéo c'est ICI



Paris 1er Octobre 2022.
Th Cattier
Photos : Th. Cattier /
Shooting Idols