samedi 2 décembre 2023

VOICE OF RUIN // INTERVIEW // Cold Epiphany - Novembre 2023

 
Avec la sortie de ce nouvel album "Cold Epiphany" 4ème LP du groupe, nous voici en rendez-vous avec les Voice Of Ruin ce groupe suisse de thrash/deathcore qui sillonne les routes depuis 2008 avec leur Death Mélo emblématique.

Pour vous faire rentrer dans leur monde nous avons posé quelques questions au 3 intéressé en essayant de vous retranscrire la bonne humeur et la gentillesse de ces garçons tout droit venus de Suisse.

Voici l'entretien qu'ils nous on accorder au Dr Felgood de Paris retrouver Darryl Ducret guitariste Randy Schaller Chanteur et Nicolas Haerri Guitariste.

 

Peux vous présenter et présenter le Groupe ?

Darryl Ducret, Je m'appelle Darryl Ducret et je suis guitariste.

Randy Schaller
,
Randy Schaller, chanteur

Nicolas Haerri, et donc  Nicolas Haerri Guitariste.

Randy Schaller
,
Le groupe a été formé en 2008. On a rapidement sorti un premier EP. Ensuite les CD, les concerts se sont enchaînés. Et donc aujourd'hui on sort un 4e album. On a enregistré et travaillé avec pas mal de gros producteurs. On est allés en Suède à  Gothembourg pour travailler avec Frederick Nordstorm et Henrik Udd . On est allés en Angleterre aussi. Mais pour cet album on a pris la décision de tout faire à la maison. C'est Nicolas qui a enregistré et mixé. Il y a juste le mastering qu'on a fait ailleurs. On a, à peu no près, 250/300 concerts à notre actif et on a fait quelques gros festivals. Et voilà, on est toujours aussi contents de faire de la musique.

D'où vient l'idée ou la signification du nom "VOICE of RUIN"?

Randy Schaller, En gros c'était l'ancien batteur, Olivier, qui avait un cousin schizophrène et qui l'a toujours d'ailleurs. Il lui avait demandé de trouver une liste de noms puisqu'il est américain. On sait que les américains ont toujours de meilleures idées pour trouver des noms en anglais. Il lui avait donc soumis une petite liste de noms et il y avait justement "Voice of Ruin" dedans. On a trouvé que c'était cool. Donc il n'y a pas vraiment de signification à part qu'on trouvait que ça sonnait bien et que c'était joli...et que ça sonnait métal.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?

Randy Schaller, Clairement Slipknot, Korn, les trucs qu'on écoutait et qui sont sortis quand on avait 14/15 ans. C'était toute la vague Néo-metal, je dirais.

Nicolas Haerri
Oui, pareil. Mais avant, j'ai découvert la guitare avec Nirvana. C'était vraiment le premier groupe où je me suis dit que j'avais envie de faire de la gratte et puis après, vraiment, la gros envie de jouer dans des groupes, c'est Slipknot.

Darryl Ducret,
Du coup l'envie de faire de la musique c'était surtout déjà rock. C'était avec le jeu vidéo guitare hero 3. Un petit peu de métal, aussi, mais j'accrochais gentiment. En fait mes premiers groupes de Metal, à proprement parler, c'était Ozzy Osbourne et Nightwish bizarrement. Et plus tard j'ai commencé à m'intéresser à In Flames, Linkin Park, des choses comme ça.

Comment s'est passé l'enregistrement de cet album "Cold Epiphany"?

Darryl Ducret, Très agréablement !

Nicolas Haerri
Ça s'est très bien passé. Comme l'a dit Randy, avant, on a fait deux albums avec des producteurs établis. On est allés une fois à Cardiff au Pays de Galles, une autre fois en Suède. C'est toujours le même process. Tu vas là-bas et, en gros, tu as trois semaines pour tout faire parce qu'il y a souvent des questions de budget. Souvent les mecs tu ne peux pas les booker deux mois comme tous nos groupes préférés qui vont prendre 2 à 3 ans pour faire des trucs. J'avais déjà un studio avant mais je n'ai jamais voulu avoir la double casquette guitariste et producteur, en même temps, du groupe parce que je voulais d'abord aller voir comment ça se faisait avec des gars expérimentés. Cette fois on s'est dit qu'on allait peut-être prendre le temps car le son c'est un aspect mais il y avait les compos et on voulait passer plus de temps dessus. En fait le process a duré à peu près 2 ans. Il y a eu le Covid entre-deux aussi. On a eu le temps de faire toute une première série d'enregistrements. On a d'abord loué une maison perdue et passé du temps ensemble. On a écrit 1 ou 2 morceaux puis on est revenus. Le batteur avait travaillé dans un entrepôt donc on est repartis dans cet entrepôt et on a monté un petit studio là-bas pour y passer du temps et enregistrer. Et puis, vraiment, le début du process de l'album, ensuite, dans mon studio chez moi c'est en septembre 2022. Et, là, on s'y est mis. Comme le process c'était à la maison on avait nos propres horaires. On faisait comme on voulait. Ce n'est pas un studio commercial. Je ne travaille pas avec d'autres groupes. C'est juste pour "Voice". Ça nous a permis de prendre notre temps. Par exemple Randy n'a jamais passé autant de temps. Il y a des sessions où il n'était pas dans un bon jour forcément. Donc on avait pas la pression. On arrêtait et on passait à autre chose.

Randy Schaller
,
Et puis, c'est ce qui est cool au chant. Quand tu vas en studio tu as trois semaines et les voix tu les fait à la fin. t'es obligé de les faire en cinq jours que tu sois malade ou pas. En plus tu es dans la même maison avec les autres. Il suffit qu'il y en ait un qui choppe mal à la gorge et bien on compte sur toi en sachant que tu as 3/4 jours pour rentrer les 10 titres. Tandis que là j'allais deux fois par semaine, deux heures. Au moins la voix était nickel. Quand tu n'as que 5 jours où tu as chanté tous les jours, dans les derniers morceaux tu as la voix fatiguée. Et comme tu y fait attention tu as moins d'entrain dans certains passages et il faut que tu la préserves. Tandis que là je m'en fous. Si je me casse la voix, j'annule la session de la semaine puis on la reprend la semaine suivante. Et puis on était pas pressé par le temps. C'était hyper agréable.

Nicolas Haerri,
Au niveau des compos aussi. Quand tu as 3 semaines, tu les retravailles pas forcément sur place. Là, il est arrivé quelque chose qu'on avait jamais fait. On a enregistré un morceau et on a finalement gardé que la voix. Après, quand j'ai recomposé le morceau, j'ai juste travaillé sur la voix. Un truc qu'on avait jamais fait. D'habitude tu as un riff de guitare, un riff de batterie. C'était vraiment une super expérience par rapport à d'autres. On était plus stressés, plus de prises de tête.

Randy Schaller, On a fait 40 démos. C'est énorme. Puis on a gardé les 9 titres sur l'album, en fait. On a pris notre temps

Nicolas Haerri,  Quand on a commencé l'enregistrement, à proprement parler, on avait les 10 titres. En 2022 on les avaient déjà. Mais avant il y a deux sessions où on enregistrait déjà. On avait déjà fait des démos et on les avait déjà enregistrées. Donc si tu veux, c'est en trois phases. Une phase où l'on écrit, on enregistre un bout, on regarde. Ce qui reste, reste. Ce qui part, part. Et on recommence une deuxième fois. Après en studio on ne se posait plus de questions. On avait le temps. On a ajusté 2 ou 3 trucs mais on avait déjà les compos qui étaient finies.

Comment avec procédez-vous pour la création des titres ? Ensemble, séparément ?

Nicolas Haerri,  Ça a un peu évolué au fil des années mais à la base, la plupart du temps, je compose les riffs à la maison, je compose les morceaux et je les envoie au groupe. Chacun donne son avis et à partir de là on travaille. Donc de temps à autre Erwin Bertschi le bassiste fait pareil. Il envoie une démo ou Daryl. Mais cette fois ce qui a changé c'est que, dès le début du process, on s'est d'abord vus tous ensemble. Donc on avait rien. On avait fait ce petit studio dans cette maison paumée et, un matin, on arrive et on avait rien. On commence ensemble et de là je me suis mis à écrire des chansons qui étaient en lien avec ce qu'on avait fait. Donc, en gros, le groupe a donné son avis et son envie des le début et on a composé là dessus.

Darryl Ducret,
En plus le premier morceau qu'on a fait dans cette maison, la première démo est dans le nouvel album. Elle est vraiment cool.

Nicolas Haerri,
  puis il y a eu des morceaux où, finalement, ça jouait pas mais où la voix était super cool donc on a gardé juste la voix et on a recomposé dessus. Donc je dirais que le processus est vraiment collaboratif. Il y a vraiment un côté où l'on s'est toujours beaucoup fighté sur les influences, sur ce que l'on veut faire. On a toujours eu ce débat. Est-ce que l'on doit faire des chansons plus rapides, est-ce que l'on doit faire des chansons plus lentes ? Mais au final, sur cet album, je sais pas si c'était plus sur la même longueur d'ondes au début. En tout cas on a mis les bases et le cadre. Ça c'était vraiment bien. Après t'es créatif la-dedans.




Vous reste til quelques morceaux non retenus ?

Randy Schaller, s'ils n'ont pas été retenus, c'est que bref... Il y en a un ou deux qui sont cools mais il faudra voir.

Darryl Ducret,
Il y en a un qu'on adorait, je me rappelle, et plus le temps avançait plus on le détestait. Et finalement on en a plus parlé du tout.

Nicolas Haerri,
  on en a deux qu'on pourrait ne jamais sortir. Mais le problème étant c'est qu'ils ont été composés en sept cordes. On ne joue pas en sept cordes pour la plupart des morceaux et logistiquement c'était une tannée de faire ça.

Parlez nous du design de la pochette ?

Randy Schaller, En gros, la pochette on la doit à Travis Smith. C'est un artiste qui a travaillé pour beaucoup de groupes qu'on apprécie énormément. Personnellement, j'ai toujours aimé le sens artistique et caché de ses covers. Il y a toujours, pour moi, un sens, un message derrière. Je trouve ça hyper cool. En fait il avait déjà fait la cover du deuxième album et comme on est revenus, aussi, un peu aux sources avec un truc plus violent que l'album précédent, on trouvait cool de refaire la cover avec lui. Et aussi pour avoir une identité générale de groupe. C'est toujours cool quand tu as un peu le même style de graphisme au fur et à mesure de tes albums. En fait on lui a donné carte blanche. On lui a envoyé les paroles, les démos et il a créé directement quelque chose dans le style. Après on a ajouté des choses en discutant. C'est un peu comme ça que ça s'est passé et on est hyper content du résultat. 

Nicolas Haerri,
  c'était super, aussi, de discuter avec lui car c'est le 4e album et c'est pas toujours évident de travailler avec les artistes qui font les covers des CD. Mais avec lui c'est toujours super fun. On lui envoie les paroles et il envoie un truc. C'est hyper spontané et ça va super vite. Et surtout, sur cette période là, il avait un agenda où il était super booké. On était vraiment contents qu'il se souvienne de nous car par rapport à des grands groupes, nous n'étions qu'un groupe plus petit, et il se souvenait quand même de nous. Il nous a tout de suite répondu, tout de suite envoyé les premiers essai C'était top. Justement parce qu'on était les premiers avec lui.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous rêvez de jouer ?

Randy Schaller, Alors le truc c'est qu'on a déjà joué avec des artistes qu'on aime énormément. Et en fait, on remarque que de jouer avec, au final, ça change rien car tu n'as pas forcément accès à l'artiste en lui-même. Tu peux pas forcément aller boire un verre, ni causer avec lui. J'ai le souvenir qu'avec Sepultura on avait pu faire un petit after avec le chanteur. C'était super cool. Mais voilà, c'est assez rare. Surtout quand tu ouvres pour ce genre de groupes. Et dans les festivals c'est encore pire. C'est vrai que la plupart du temps tu n'as pas vraiment d'interaction.

Darryl Ducret,  comme lorsqu'on a joué avec Cannibal Corpse

Randy Schaller, On avait fait un petit festival en Suisse. Il y avait deux scènes et on se trouvait sur la grande scène. Il y avait nous, après il y avait Cannibal Corpse et ensuite Betraying The MartyrsBetraying The Martyrs on les connaissait déjà un peu et on a pu discuter avec eux. Mais c'est vrai que Cannibal Corpse C'était juste "salut !" et puis voilà. Mais on est pas du style à courir vers les gens.

Nicolas Haerri, Pour répondre à ta question, moi si on me propose de faire une date ou un tour avec Slipknot, je dis oui tout de suite.

Darryl Ducret,
  pour moi ce serait In Flames.

Comment décrirais tu votre musique ?

Nicolas Haerri, c'est du Death metal mélodique. Franchement, les influences sont là. Il y a les harmonies guitare, le côté un peu Hardcore métal derrière. Metalcore, Melodic death. Voilà, on est là-dedans. Simple et efficace.

Si vous deviez vous définir quel serait votre Phrase ou votre devise ?

Darryl Ducret,  Si on fait les choses bien et qu'on les fait correctement, ça fonctionne.

Nicolas Haerri C'est un peu ça !

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?


Y a-il une différence pour la musique entre la France et la Suisse ?


Le COVID a-t-il eu un effet sur le groupe

Randy Schaller, En fait on s'était tellement mis la pression bien qu'à la base c'est un hobby et on en vit pas. Mais voilà on avait tous le rêve, vraiment, de continuer ça à fond. On s'était mis énormément de pression et on en était arrivés à s'engueuler tout le temps. Dès qu'il y en avait un qui n'était pas disponible pour une date ça énervait tout le monde et du coup le Covid a un peu calmé le jeu. On s'est revus, on a pas forcément fait le deuil mais on est passés plutôt à autre chose, à une autre vision de la musique et maintenant on s'engueule rarement. 
 
Nicolas Haerri, On s'engueule mais c'est juste pour le fun. Blague à part on ne s'est pas vu pendant 4 mois. 
 
Randy Schaller, De toutes façons c'était déconseillé de se voir et on avait bien suivi les directives des médecins.

Nicolas Haerri, Mais pour le coup il n'y avait pas que le Covid. C'était une bonne occasion pour faire un petit break.

Randy Schaller, Franchement, pour nous, le Covid a été très positif même si sur le moment ça nous a complètement démotivés. Avec le recul on aurait pas fait l'album comme ça aujourd'hui sans le Covid.

Nicolas Haerri, Le seul truc qui était frustrant c'était justement de partir en Suède, de revenir et d'enchaîner. Il y avait toute la promo et comme pour beaucoup de gens ça s'est arrêté net. Et là, quand il a fallu repartir et relancer le truc pour tous les groupes locaux, en tout cas en Suisse, c'était compliqué. Ils se basaient que sur des groupes qui avaient déjà une réputation et qui étaient établis pour remplir les salles. Je peux comprendre. Les mecs qui possèdent des salles ont des familles à nourrir et aussi des factures à payer. Ils doivent le faire mais ça c'était compliqué.

Randy Schaller, Il y avait moins de place pour la scène locale. Toutes les dates avaient été annulées. C'était devenu un marché saturé où les salles ne programmaient que des grosses têtes d'affiche tout le temps. C'était devenu difficile, en tant que groupe local, de retrouver des dates. Le marché à quand même un peu changé, je pense.

Quelque chose à rajouter ?

Randy Schaller, Merci à toi pour ton temps. Merci aux gens qui vont regarder la vidéo et on espère que l'album vous plaira.

Nicolas Haerri, Écoutez l'album. N'hésitez pas à nous écrire, on répond volontiers et dites-nous ce que vous en pensez, sérieusement.

Darryl Ducret, Il y a des choses qui changent par rapport à ce qu'on a fait avant. De potentielles nouveautés. Voir si ça plaît ou pas et savoir s'il faut continuer dans cette voie ou pas.


Voici l'interview en image pour vous ICI


Dr Feelgood Café Novembre 2023
Interview Thierry CATTIER 
Photos Th CATTIER / SHOOTING IDOLS
ReTranscription William Chopin