jeudi 27 juin 2024

ADX (Phil Didier et fred) // INTERVIEW // L'envol du crépuscule - 30 Avril 2024

 
ADX est un gang que l'on ne présente plus son nom est gravé à jamais au sein du patrimoine du Métal français. Il faut dire que les bougres ont débuté en 1981 et affichent quarante-trois ans de bons et loyaux services sur les scènes Françaises et Étrangères, qui dis mieux ? Impressionnant pas de doute. Un parcours hors norme qui leur a permis de traverser toutes les modes sans jamais renier leur style immédiatement identifiable façonnés au fil du temps ! Un exemple pour toute une génération à l'instar de SORTILEGE, SATAN JOKERS ou encore TRUST qui eux aussi n’ont jamais vraiment disparu. Si leur parcours n'a pas toujours été simple ADX n’a jamais courbé l'échine et a su rester fidèle à ses valeurs. Depuis la sortie d’Ultimatum, Non Serviam et Bestial qui ont tous été accueilli avec un enthousiasme exceptionnel la bande à Phil surfe sur un succès bien mérité et a pu étendre son emprise à travers toute l'Europe. L'inspiration est au rendez-vous grâce à un retour aux sources qui a rassuré les fans de la première heure. L’empire du crépuscule le nouveau méfait de nos Isariens qui déboule quatre ans après Bestial est d'une redoutable efficacité et devrait séduire les jeunes et les moins jeunes tant l'osmose musical est parfaite. On découvre un combo au sommet de son expérience et de son art. Produit de main de maître par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe qui a su leur donner le son idéal L’empire du crépuscule est un véritable petit bijoux de speed metal et prouve qu'ADX après toutes ces années s’avère toujours aussi redoutable et efficace. Il n'en fallait pas plus pour que votre serviteur soumette à la question Phil chanteur et Didier batteur tous deux membres fondateur de la formation légendaire accompagné de Frederick Allanic le tout nouveau guitariste. Entretien sympathique avec des musiciens ayant un grand sens de l'humour très aiguisé mais toujours en gardant les pieds sur terre. Bienvenue sur la planète ADX pour un voyage à travers le temps. Magnéto les gars c'est à vous !



Comment s’est déroulé ce premier concert de 2024 solidaire organisé par l'association piranha decibels, en soutien à la lutte contre la maladie de Charcot, avec Loudblast / Adx / Treponem Pal / Bliss of Flesh / Houle

Phil. Très bien. Très bien organisé, très bel endroit, très bon public. Vraiment un bon moment qu’on a passé.

C’était important pour vous de participer à ce fond de soutien pour lutter contre cette maladie ?

Phil. Non seulement c’était bien de jouer contre cette maladie on va dire, et en plus une personne que l’on connaissait est décédée récemment de cette maladie-là. C’était un fan de metal et donc on lui a rendu, j’espère avec les autres groupes un très bel hommage.

Vous nous revenez avec ce superbe album L’empire du crépuscule comment c’est déroulé le processus d’écriture cette fois ci ?


Phil.
On a travaillé comme d’habitude, on avait le temps, on a pris le temps de peaufiner pas mal de morceaux et comme on était à la recherche d’une maison de disque, on n’a pas voulu presser le mouvement. On a voulu faire les choses correctement et je pense que le résultat est plus que correct. On va dire ça comme ça.

Vous venez de signer avec Verycords un gros label (Sortilège, Black Bomb A, Sidilarsen). Comment vous vous sentez comparé à cette époque ou vous avez autoproduit des albums en faisant appel à des fonds de soutien.

Phil. On se sent très bien, on avait déjà travaillé un peu avec Verycords sur le dernier album « Ultimatum », et donc après on a pris des mauvaises décisions. On a voulu notre production, ça a été dans certains domaines bénéfiques mais dans d’autres domaines négatif et Verycords à l’écoute de ce que l’on avait fait a aimé notre travail et nous a repris sous son aile.

Lorsque vous composez écrivez-vous beaucoup de morceaux pour ensuite faire une sélection ?


Phil. On compose généralement au fil de l’eau. Didier apporte une idée, parfois des morceaux entiers. Au début chacun apporte sa petite patte. On dégrossit un peu le tout, on s’envoie par mail des échanges, on essaie d’améliorer tout ça et puis on avance progressivement. Je ne pense pas qu’on est écrit beaucoup de titres en avances.

Fred. Non et puis une fois que le travail a été fait sur pas mal de titres on fait un petit bilan et on s’est dit que dix titres c’était bien, c’était compact il n’y avait pas comme ça peut arriver des morceaux un peu plus faible. C’était bien compact, bien concis donc on s’est dit, c’est bon on y va pour dix morceaux.

Phil tu écris les textes qui sont souvent basé sur des faits historiques, est ce que tu fais beaucoup de recherches en amont pour écrire les paroles d’un nouvel opus ?

Phil. Déjà avec les textes on est à deux avec Didier, après le travail qui est fait dessus c’est vrai que je lis beaucoup, les idées on les a pratiquement dès le départ. Comme on fait de l’historique et du fantastique voire les deux mélangés c’est entre guillemets inépuisables. Donc parfois il y a des sujets qui accrochent tout de suite, on fait un peu de recherche et ce serait bien de faire un texte là-dessus, on se passe les textes, les idées. Cela aboutit en général a des trucs pas trop mal.

Vous avez travaillé avec Francis Caste (Loudblast, No Return, Klone, Arkhon Infaustus...) une fois de plus. C’est un peu devenu le producteur d’ADX. Comment se sont déroulés les sessions d’enregistrements cette fois ci comparé au précédente ?

Phil. Avec Francis ça se passe très très bien parce qu’il a pas mal d’idées et nous aussi. Et les conditions de travail sont très bonnes parce que c’est un bosseur mais toujours dans une ambiance sympa. On bosse ce n’est jamais brusqué, les journées sont longues mais c’est toujours dans une bonne ambiance de travail voire parfois humoristiques (rires). On s’entend très bien avec Francis et je pense que ça se sent dans le résultat parce que les conditions encore une fois sont top avec ce gars-là. On continue avec lui et en plus le pompon, le bonnet du marin c’est ça, le résultat est très bon car quand on a une exigence de son ou des idées il est dedans, il participe ce n’est que du bonheur. Ce n’est pas un être qui dicte le son et sa manière de faire, il est à l’écoute des musiciens et de fil en aiguille le travail se passe très bien.

Est-ce qu’il y a un morceau qui a été un vrai challenge et qui vous a demandé plus de travail et d’investissement personnel ?

Phil. Moi personnellement en studio, tous les morceaux j’en chie (rires). Te dire lequel, le travail de studio dans la vie d’un groupe c’est ce qu’il y a de plus chiant. C’est là que tu te dis je vais faire ça comme ça, et une fois que l’album sort moi je ne réécoute jamais parce que quand j’écoute le morceau je me dis toujours que j’aurais dû faire ça à cet endroit, pourquoi je n’ai pas fait ça mais sinon ça se passe très bien en gros, en global.

L’empire du crépuscule un très beau titre qui a aussi je présume une valeur symbolique ?

Phil. On parlait justement que tous les royaumes, les machins toutes les dictatures un moment ça capote et c’est pour ça que la pochette reprend un peu ça. C’est un mélange, ce n’est pas ciblé. On nous demande qui c’est le roi qui est dessus. Il n’y a pas un roi, on ne sait pas. Il y a des révolutionnaires pour prouver que tôt ou tard tout fout le camp. Le titre par lui-même on avait hésité avec Didier sur plusieurs trucs et Didier a trouvé « l’empire du crépuscule » qui convenait parfaitement à l’ensemble de l’album.

C’est d’ailleurs une très belle pochette de Stan W. Becker. J’ai pensé personnellement à Louis XIV. Rires

Phil. Il y en a qui pense à Louis XVI, Louis XIV il y en a même qui pensait que c’était moi (rires)

Il y a eu beaucoup de changement pour vous ces deux dernières années un nouveau label, un nouveau guitariste Frederick Allanic qui a déjà joué avec vous d’ailleurs sur quelques dates. Fred comment s’est passé ton arrivée et ton intégration ? Cela a été un grand moment je suppose.

Fred. Oui forcément. J’ai commencé à faire des remplacements avec ADX c’était en avril 2022, j’ai fait quelques remplacements pour remplacer Néo, et Nicklaus de temps en temps et finalement les choses ont fait que j’ai remplacé Nicklaus en novembre 2023. C’est là que j’ai fait partie officiellement de la formation et ça s’est forcément bien passé parce que la communauté, les fans sont super sympas donc il n’y a pas eu de problème que ce soit avec les membres de ADX ou l’entourage. De toutes façons ça se passe super bien. Aucun problème donc forcément très content d’atterrir dans un groupe légendaire comme ADX.



Est-ce que tu as participé à l'écriture de ce nouvel opus ?


Fred. En fait on a pas mal bossé avec Didier et Didier est venu avec quatre-vingt-dix pourcent des riffs. Il enregistre au dictaphone ses petits riffs qu’il m’envoie. Je les retravaille pour que cela soit jouable à la guitare. Ensuite j’essaie de faire des arrangements. On bosse un peu tous les deux sur la structure, on s’envoie des fichiers pour valider un peu tout ça et puis effectivement j’ai apporté un morceau “Paradis Royal“. C’est un morceau que j’avais composé il y a bien dix ans déjà.

Phil.
C’est le moins bon mais on va le laisser quand même (rires).

Fred. C’est un travail en commun, chacun amène sa petite touche et on arrive aux titres finaux.

J’ai été surpris d’apprendre le départ de Nicklaus qui était à vos côtés depuis plusieurs années. Est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur sa décision ?


Phil.
Comme dans toutes les familles il y a des divorces, il y a des gens qui veulent faire autre chose. Nicklaus était sur la sellette parce qu’il bossait avec pas mal de groupes. Ça gérait des problèmes non pas humain parce qu’on l’adore ce mec là, ça gênait pour ADX les remplacements de Fred par rapport à Néo et Nicklaus, questions absences quelquefois ça posait des problèmes mais je rassure tout le monde même Nicklaus en premier, c’est un gars adorable, il se disperse beaucoup c’est un virtuose. En plus il n’y a pas de polémique plus que ça. Après il y a des personnes qui extrapolent sur certains trucs il faut les laisser extrapoler. Nous on sait où on en est par rapport à Nicklaus c’est le principal.

Qu’est-ce que ça vous a apporté d'avoir un nouveau guitariste et un nouveau bassiste en l’occurrence Jules Brosset. Est-ce qu’il y a un temps d’adaptation ?

Phil. Déjà ils ferment bien leur gueule (rires). Non ça se passe bien et il n’y a pas quand on répète où quand il y a des concerts ce n’est pas le petit dernier ou les petits derniers, les plus jeunes tout le monde est sur la même longueur d’onde. Question musique pure tous les gens qui sont avec nous sont très doués, ils sont experts dans leur instrument et ils sont à l’écoute des autres et ça se passe bien.

Comment se passe les auditions lorsque vous rechercher un nouveau guitariste ou un bassiste avez-vous des critères spécifiques en tête ?


Phil. Le critère déjà c’est le jeu, la qualité du jeu, on peut déjà le vérifier avec internet pas moi mais les autres, après il y a le personnage en lui-même côté humain. Il faut que le mec soit sympa, à l’écoute, qu’il soit dispo, qu’il ait des idées que l’on voit qu’il peut amener des choses au combo, le côté humain y est pour beaucoup.

“Hors contrôle“ et “Tout en puissance“ sont les deux nouveaux singles. Comment on décide t'on quel titre sera mis en avant ?

Phil. On aurait pu prendre d’autre morceaux mais pour “Hors contrôle“ par exemple c’est le refrain car on pense toujours au public. C’est le genre de refrain qui fait gueuler les gens, on va le lancer en premier pour voir si les gens viennent nous voir en concert. Il y aura toujours des morceaux avec une putain d’ambiance.

Comment te sens tu avec ces nouveaux arrivants, le groupe existe depuis plus de quarante ans ? Est-ce plus simple aujourd’hui pour vous ?

Phil. Dans certains domaines c’était plus simple avant car il y avait plus d’engouement par rapport au groupe, les organisateurs étaient plus sérieux que certains maintenant, faut dire ce qui est. Ça se passait mieux dans certains domaines, dans d’autres domaines c’était la galère aussi. C’est toujours pareil on était plus jeunes on faisait des impasses. C’est pour ça que maintenant on fait en sorte qu’il y est moins de galère.

La Terreur en 1986 et Suprématie sont sortie en 1987. Quels souvenirs gardes-tu de ces deux albums et des enregistrements ? Est ce qu’il y avait quelque chose de magique à cette époque ?


Phil. Oui vu que l’on a fait LaTerreur, Suprématie et le live, on l’a fait avec Laurent Thibaut comme ingénieur du son, qui travaillait au château d’Hérouville pour nous c’était une sommité dans le domaine avec le nombre d’albums étrangers qu’il a fait (Rainbow, Bowie Elton John, etc.) on se sentait un peu péteux déjà. Pareil c’est quelqu’un de très gentil très à l’écoute, un coté plus rock ‘n roll que metal. Cela on s’en est rendu compte après, très bon contact et une très belle expérience. Je sais qu’au niveau du chant il m’a beaucoup apporté parce qu’à l’époque quand tu commences à faire du hard rock metal, quand tu as vingt ans tu beugles dans ton micro sans penser à la technique, avec le peu de technique que je maitrise faut être honnête mais avec ces personnes-là tu apprends un peu ton job et ça c’est super. Donc c’est une époque qui nous a chacun appris. Par exemple le premier album on l’a fait sans métronome. C’était dans un studio parisien un studio garage qui a été renommé et c’était plus punk qu’autre chose, des gens très sympa dans une ambiance rock n roll. On enregistrait la nuit, il n’y avait pas de clip et quand on s’est retrouvé avec d’autres personnes qui eux travaillent au métronome etc. on était un peu à la ramasse. On a pris des habitudes de travail avec ces gens-là qui sont bénéfiques maintenant. Ne serait-ce que le dernier album il est au métronome.

Est-ce que les tournées étaient mieux organisées à vos débuts ?

Phil. En règle générale quand c’étaient des concerts unique c’était mieux organisé. Après les festivals ça commençait à venir parce que là maintenant ce qui est intéressant est de faire les festivals parce que les conditions sont mieux.Ca commençait à venir aussi mais on a eu des très bon concerts même à l’étranger à cette période qui était très bien organisé et ça s’est un peu perdu avec beaucoup d’associations qui ont au lieu de ça, c’est une critique que je fais perso,  beaucoup d’associations qui au lieu de se grouper reste dans leur coin et quand ils appellent un groupe on leur annonce que le prix, nous a des choses à payer on ne peut pas, on est une petite association.. Pourquoi vous ne vous associer pas entre plusieurs associations justement. Ben non, en plus ils se cartonnent entre eux.  Autrement pour y arriver ce n’est pas terrible. Les festivals c’est autre chose. Ça marche, ça ne marche pas trop mal.

Vous prévoyez de jouer dans de grands festivals cette année ?


Phil. Si on nous le propose. Les bons shows j’allai dire en vedette, ce n’est pas la peine, non (rires). En concert unique si on nous fait de belles propositions oui. forcément on va le faire, mais ce qui est le plus intéressant en ce moment ce sont les festivals pour pas mal de raisons dont tout le matériel, la mise en œuvre les plateaux etc. la pub. Ça c’est intéressant.

Avec Weird Visions vous avez eu une ouverture à l’international, les labels allemands se sont intéressés à vous. Un opus en anglais c’était une première pour ADX. Comment as-tu vécu cette période ? Penses-tu que cela aurait pu aller plus loin à l’international ?


Phil. Travailler à l’international ça nous a ouvert des portes mais au début je rappelle à tout le monde qui m’en parle il y avait la version française qui était prévue en même temps et ça ne s’est pas fait. Après la maison de disque nous a simplement laissé tomber donc on a fait quelques concerts avec Gamma Ray à l’époque qui se sont très bien déroulée. Pour reparler de l’anglais et du français nous on a accepté l’anglais pour avoir un plus mais la langue française je le dis et je le répète ça ne gêne pas du tout à l’étranger.

(Didier nous rejoint en fin d’interview.)
Didier comment s’est déroulé le processus conception du nouvel album pour toi ?

Didier. Ça a été un boulot conséquent avec des nouveaux membres surtout parce que j’ai pas mal bossé avec Fred concernant les riffs. C’est surtout avec la voix que je bosse et j’ai besoin d’un guitariste à chaque fois, les riffs à la bouche et j’envoie tout ça à Fred bouche qui traduit. C’était la première fois qu’on bossait ensemble avant je bossais beaucoup avec Julien. C’est Fred qui a pris la relève et ça s’est bien passé lorsqu’il a un peu compris comment on voulait bosser. Pour lui c’était un petit peu nouveau il pensait qu’il était arrivé sur la planète Neptune quand je suis arrivé avec mes riffs à la bouche. On a bien bossé il est intelligent le garçon (rires).

Comment as-tu vécu cette période à l'époque de la sortie de La Terreur et Suprématie ?

Didier.
Les années quatre-vingt c’était une grosse période, c’était un peu la folie il y avait tellement de groupes je ne vais pas dire que ça signait à tout va mais les meilleurs étaient signés entre parenthèse. Il y avait tellement de groupes c’était bien mais maintenant ça devient de plus en plus dur. Les années quatre-vingt 80 c’était l’année folie, c’était les années rock n roll maintenant on arrive sur des années rap ce n’est même pas la peine d’en parler mais on était vachement plus beau rires Y avait de tout du punk du disco du hard rock c’était vraiment on ne va pas dire que c’était mieux avant mais si quand même.

Est-ce que vous n’avez pas l’impression que c’est devenu très sérieux le monde du metal, l’humour semble moins de mise ?

Didier.
Oui je pense, il y a moins de folie. Il faut faire attention à tout ce qu’on dit que ce soit dans le milieu cinéma, dans le milieu des interviews. Avant quand on nous interviewait on se barrait dans des délires, on pouvait raconter des conneries dans les radios libres on était barré sur des trucs bite con fait chier on pouvait y aller à fond maintenant fais gaffe car ça va tellement vite avec les réseaux sociaux qu’on peut être dans la merde vite fait donc faut faire attention.  

Phil. Moi je n’y vais pas alors comme ça…

Quel est le titre qui t’as demandé le plus d'investissement en tant que batteur ?
Didier. Tu sais quand tu vieilli il faut toujours tenir le rythme plus c’est compliqué mais sinon je n’ai pas eu un morceau qui m’a demandé plus de travail. Sinon question physique il y a deux morceaux qui sont très speed où il a fallu que je fasse un peu de muscu juste avant et sortir les noisettes pour « Hors contrôle » et « Paradis royal ».

Quels sont les nouveaux morceaux qui vont être choisi pour compléter la nouvelle setlist ? Est-ce que c’est un choix compliqué ?

Didier.
C’est compliqué par rapport à cet album là ça va pour le single mais tout dépend quand l’opus va sortir. On écoute aussi beaucoup les fans. Nous ça peut être un morceau qui nous botte, il y a un pourcentage de fans qui va nous dire moi j’adore ce morceau là et que nous on ne l’est pas en tête. On écoute les fans et on va voir ce que cela va donner. Pour l’instant on sait à peu près ce que l’on va jouer.

Phil.
Ca devient de plus en plus difficile de faire une setlist parce que vu le nombre d’albums, il y a pas mal de morceau que les gens réclament on ne peut pas tous les faire. Il y a des morceaux que l’on ne peut pas enlever.

Quelles sont les plus belles rencontres de votre carrière ?

Phil.
J’ai bien aimé Laurent Thibaut dans le métier, après on a rencontré pas mal de groupes. Citons Rob Halford. Ma rencontre avec Didier ca je n’oublierais jamais (rires).

Didier.
Phil Lynott
quand on a démarré, mais c’est vrai que dans le milieu artistique on a rencontré beaucoup de monde mais le plus marquant parce qu’on avait fait un show sur M6 c’était Rob Halford très sympa. Le démarrage a été un peu compliqué parce qu’il avait un humour assez « space ». Il voulait des bières et on est arrivé sans bières, il nous a dit de dégagé, après il nous a pris par le cou donc on s’est reculé rires et après ça a bien matché, après on a vu Bruce Dickinson. Tous ces gars-là généralement ça s’est bien passé ainsi que les mecs d’Angra. On a vu plein de monde. Trust un peu plus difficile.

Phil. Voilà le milieu artistique et quelquefois tu as des surprises, tu penses que les mecs sont sympas et comme dans tous les domaines tu as des gens bien et des têtes de cons.

Vous vous êtes connus à l'âge de quinze ans, est-ce que tu pensais que quarante ans après tu donnerais des interviews pour présenter le nouvel album d’ADX ?

Didier.
Non mais on était déjà branché musique. Au niveau de la musique on était déjà dans la même mouvance. On était déjà dans le milieu frontalement. Quand on s’est connu à quinze ans on avait déjà des noms marqués dans le dos, Blackmore, Deep Purple. On était déjà branché dans ces trucs là et comme on écoutait cela a marché tout de suite.

Est-ce que vous avez envie d’ajouter quelque chose d’important ?

Phil. C’est un album important on a eu pas mal de ménages dans la formation avec des nouveaux qui arrivent, faut dire que ce n’est pas facile quand il y a des nouveaux membres. Ils ont parfaitement intégré ADX. C’est album est fait pour les fans on ne changera pas notre ligne de mire. On va faire du ADX, du speed, on fait ce qu’on sait faire et de toute façon on ne sait rien faire d’autre. En 2024 ADX n’est pas mort, il frappe encore !



Interview 30 Avril 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)


mardi 18 juin 2024

WINGS OF STEEL (Parker HALUB et Leo UNNERMARK) // INTERVIEW // L’envol de l’aigle - 13 Mai 2024


Au détours de la découverte d'un album il y a parfois des moments magiques, une évidence, une belle surprise qui vous colle les neurones au plafond sans jamais vous laisser redescendre Wings Of Steel en fait définitivement parti. Le combo issus de Los Angeles et totalement inconnu sur nos terres avant la sortie de ce premier opus est née de la rencontre de deux musiciens au talent indéniable, le chanteur Leo Unnermark originaire de Suède et le guitariste Californiens Parker Halub. Après un Ep sorti en 2019 qui leur a permis de se faire remarquer sur la côte ouest des Etats Unis, ils sont de retour avec leur premier album Gates Of Babylon qui s'avère être une véritable pépite sans conteste la révélation de l'année. Fortement influencé par des gans issus des eighties voire seventies comme Whitesnake, Judas Priest, Queensrÿche, Crimson Glory ou encore Fates Warning, ce premiers méfait est une véritable révélation et met en valeur la voix exceptionnelle de Leo Unnermark et d’un virtuose de la six cordes Parker Halub. Il suffit d’écouter le superbe “Into The Sun“ pour comprendre immédiatement a qui nous avons affaire, pas de doute nous tenons là un des futurs grand de la scène Metal Internationale. Pour en savoir un peu plus sur ce nouvel ovni sorti de nulle part nous avons soumis à la question les sympathiques fondateurs de Wings Of Steel Leo Unnermark et Parker Halub. Un entretien jovial et décontracté pour une épopée au cœur des années 80. Magnéto les gars c'est à vous !


Vous êtes actuellement en tournée Européenne vous venez de jouer en Allemagne le 10 mai au Bavarian Metalheadz Festival, le 11 mai à Bad Friedrichshall, et le 12 vous étiez en Belgique à Bilzen. Comment se sont déroulés ces trois shows qui marque vos premiers pas sur les terres Européennes ?

Leo. C’est plutôt formidable. Nous avons joué une poignée de concerts en tant que Wings Of Steel. Nous avons vu tellement de personnes du milieu et nous avons eu la chance de rencontrer chacun d’entre eux. C’était incroyable et nous sommes impatients de donner d’autres shows.

Quels sont les différences notables entre le public Européen et celui des Etats Unis selon toi ?


Leo. C’est un peu différent, même aux USA nous avons donné quelques shows, les sponsors qui organisent nos concerts ici sont très chaleureux, il y a beaucoup de fans et d’énergies.

Vous allez jouer pour la première fois à Paris au club Les Etoiles le 16 mai est-ce la première fois que vous venez à Paris ?

Leo. Oui c’est la première fois pour nous deux.

Ce doit être important pour vous je suppose de jouer dans la capitale !

Leo.
Hier nous étions en Belgique pour la première fois et demain nous serons à Paris aussi pour la première fois. Pour nous c’est super de voyager. C’est une expérience de découvrir tous ces endroits.

Parker.
Je crois que c’est magique car j’ai toujours voulu aller à Paris mais je n’ai pas eu la possibilité d’y aller, d’expérimenter et maintenant de jouer dans la capitale, c’est au-delà de mes rêves.

Pour le moment au sein de Wings Of Steel vous êtes tous les deux les fondateurs de ce combo, sur les routes vous êtes accompagné de différents musiciens comme Marcel Binder à la batterie qui est Allemand Mathieu Trobec à la basse venant de Belgique pensez-vous à l’avenir recruter des membres qui feront partie intégrante de la formation ?

Leo.
Nous y pensons. C’est dur d’être indépendant car on s’occupe de tout, venant des USA pour venir jouer en Europe c’est fun d’avoir ces choses-là, mais assurer les premières parties coutent très cher. Nous travaillons toujours avec des musiciens formidables qui ont un but à atteindre avec Wings of Steel. Maintenant avec Wings of Steel nous travaillons avec Stefan John-Bailet à la guitare, Marcel Binder à la batterie ainsi que Mathieu Trobec à la basse. Ce sont tous des musiciens fantastiques. Nous avons hâte de vous les présenter au public pour faire découvrir le son du groupe.

Quelles sont les qualités essentielles qu’il faut avoir pour faire partie du groupe ?

Leo. C’est une bonne question. Je crois que tu dois passer beaucoup de temps pour développer les rapports humain.

Parker. Le souci c’est que nous sommes basés aux USA. C’est difficile de rassembler tout le monde ensemble en même temps. Même si cela coute cher c’est difficile d’avoir tout ça en même temps. Difficile.

Si tu devais décrire un show de Wings Of Steel que dirais tu ?

Leo.
Le meilleur show n’est pas nécessairement en rapport avec le nombre de personnes présentes au spectacle, c’est l’expérience acquise auprès de ton public. On distingue et on veut séparer deux choses, l’interprète et le public. Et l’expérience c’est le mix des deux. Nous obtenons cela si l’énergie est très bonne dans le lieu et si les gens reçoivent leur musique. C’est à propos de la qualité de l’interprétation que se fait aussi la différence.  

Parker.
Ce que je peux rajouter, c’est qu‘il faut s’amuser. C’est très marrant de jouer avec le public. Tant que c’est le cas, ce sera un bon show.

Comment avez-vous travaillé sur ce premier album ? Est-ce que cela a été facile d’écrire les chansons ? Ecrivez-vous beaucoup et par la suite vous faites votre sélection ?

Parker. En fait pour Gates of Twilight pour cette version nous l’avons écrit ensemble. Leo est venu aux Usa pour trois mois, quatre-vingt-dix jours. On a presque enregistré tout l’album pendant cette période. Ecrire et enregistrer. Nous avions beaucoup d’idées, on a tout donné sur l’album. C’est standard et organique.

Est-ce que vous avez commencé à écrire de nouveaux morceaux pour le prochain album ?

Leo.
Je pense que l’album parle de lui-même.

Parker. On l’a fait et nous sommes content de l’avoir fait (rires).

Leo.
Nous ne sommes pas encore prêts pour réaliser des vidéos, mais on espère que cela viendra cette année. Il y a plein de choses à chaque fois, on apporte quelque chose de nouveau en permanence. Il y a plein de transition, prendre une douche ou peu importe ça dépend de ce que tu fais mais à la fin de cette année tu auras un nouvel album. Oh oui (rires).

A l’écoute de ce nouvel opus on ressent une énorme influence de Judas Priest c’est un groupe important à vos yeux ?

Leo. A mon sens c’est une immense inspiration. Une parmi plusieurs. Des influences des années 70s 80s, 90s. Tu as raison.

Vous êtes jeune et fan du hard rock des années 80 vous portez un tee shirt de Whitesnake et Dokken comment expliqué vous cette passion pour un style qui existait alors que vous n’étiez pas née ?

Leo. Premièrement le Heavy Metal n’a pas d’âges. Nous essayons de le prouver (rires). Nous avons commencé avec plein de choses. Pour faire vite je viens de la musique blues et le blues est ce qui a inspiré et fait progresser la musique pour nous amener vers le rock des années 70s et ensuite plus heavy metal au début des années 80.

Parker. Pour ma part je les ai découvert quand j’avais dix ans en Allemagne. C’est juste la musique que l’on aime écouter, il n’y en a pas d’autres.

Parker comment en est tu venu à jouer de la guitare ?


Parker. Aussi loin que je me souvienne il y avait une guitare qui trainait à la maison, je frappais sur les cordes, je ne savais pas en jouer mais j’aimais vraiment le son de l’instrument. Ensuite quand j’ai eu dix ans j’ai eu ma première guitare électrique.

Et toi Leo comment as-tu découvert que tu avais cette voix incroyable ?

Leo.
Je ne suis pas vraiment sur, les gens faisaient des commentaires sur ma voix quand j’avais vingt et un ou vingt-deux ans. C’est à ce moment-là que j’ai entendu dire que j’avais une voix magnifique. C’est comme ça que j’ai toujours sonné depuis le début. Même aujourd’hui depuis que je suis dans ce combo. C’est tout ce que j’ai pour moi (rires).

Comment a débuté toute cette histoire alors que l'un est Suédois et l'autre californiens ?

Parker.
Nous nous sommes rencontrés car on fréquentait les mêmes endroits. J’avais seize ans. Il n’y avait pas tellement de lieu où on pouvait se rencontrer pour jouer de la musique. Nos chemins se sont croisés et Leo m’a envoyé un texte simple me disant qu’il voulait faire de la musique avec moi. Et c’était fait.

Tu as su immédiatement que c’était lui pour t’accompagner au sein de Wings of Steel ?

Leo. Je crois aussi que nous avions une vision similaire de ce que nous voulions. Musicalement on s’entendait parfaitement bien. On dirait que ça a fonctionné. Rires.

Finalement vous travaillez comme la nouvelle génération vous êtes totalement indépendant, vous produisez tout, vous vendez vos disques sur les réseaux sociaux, sur vos concerts. Est-ce que c’est important d’être indépendant, c’est une chose que vous aimez ou aimeriez finalement signer avec une grande maison de disque ?


Leo. C’est important pour nous de maitriser le matériel qu’on utilise et que l’on crée. Nous ne sommes pas fixés à être indépendant. Nous sommes indépendants parce que c’est de loin ce qui à le plus de sens pour nous et ça marche.

Parker. Nous voulons être sûr d’avoir toutes les ressources possible pour le faire, faire la meilleure musique possible et de la vie aussi. Nous pouvons le faire et attirer l’attention. Pour les musiciens une chose est importante c’est d’écrire la musique, donner de bons shows mais il ya quelque chose d’autre pour nous, de faire tout cela en plus du business. Deux personnes pour gérer tout à grande échelle c’est difficile de trouver des managers ou un label. Nous sommes là où nous nous trouvons aujourd’hui. C’est être indépendant a été la meilleure décision pour nous.

Le son est énorme sur ce premier opus. Comment avez-vous enregistré ce disque, est-ce que vous avez travaillé dans un vrai studio ou bien un home studio ?

Leo. Nous avons enregistré dans un studio en dehors de Los Angeles dans l’arrière-cours c’est là que nous l’avons enregistré. Ensuite Damien Rainaud (DragonForce, Baby Metal, Fear Factory, Angra) qui est un gars super a fait le mastering et le mixing pour que le tout sonne professionnel. C’est un gars formidable avec qui on aime travailler. C’est une relation professionnelle et un ami aussi.
Dans les années 80s il y avait beaucoup de producteurs très réputés comme Martin Birch, Ted Templeman qui ont donné un son aux formations comme Iron Maiden ou encore Van Halen. Est-ce que vous aimeriez travailler avec des producteurs qui pourrait vous apporter un plus ?

Parker. Honnêtement je m’en fous si c’est un grand nom au niveau de la production ou pas. Ce qui est intéressant c’est d’être stupéfait et d’avoir une vision.

Leo. La chose qui est cool à travailler avec Damien aussi c’est que c’est une bonne relation de travail dans le sens où on a commencé ensemble sur le premier Ep. Nous étions fiers du résultat et nous l’avons vendu sur les tweets et que l’on a fait cela pour l’album suivant. Je crois que l’on va continuer à le faire et faire évoluer le process. Je crois que c’est bon. Un de nos fameux producteur favoris c’est Martin Birch qui a longtemps travaillé avec Whitesnake. Ce sont les producteurs parfaits avec qui se serait super de le faire. Pour la production de Whitesnake 1987 c’est la même colère qui jaillit ce cet opus, il a été produit par Mike Stone et Keith Olsen. Mais ce n’est pas parce que tu as les meilleurs producteurs que tu es heureux. On ne mentionne pas l’argent. Mais on y viendra (rires).

Au sujet de la pochette qui est superbe j’ai pensé à Led Zeppelin en voyant ces ailes !

Leo. Ce n’est pas quelque chose que l’on a mis en exergue par rapport aux titres de l’album. Nous sommes venus avec un nom, Wings of Steel en écrivant des chansons. Nous avons trouvé le nom du groupe et nous sommes mis à écrire les titres de l’album. En ce qui concerne le design de la pochette, nous l’avons dessiné nous-mêmes, nous aimons les couleurs, les contrastes. Tu as les ailes, l’acier. Nous faisons des contrastes. Nous aimons jouer avec ce qu’il y a entre les lignes, tu en as une, donne-moi l’autre ligne. Nous nous reflétons chacun l’un dans l’autre

Il y a dix morceaux sur l’opus dont “Into The Sun“ » qui est long épique avec de nombreuses parties de guitares solos !


Leo. C’est drôle ce titre a commencé quand j’ai commencé à jouer du clavier j’ai trouvé la mélodie principale d’une manière loufoque. J’ai écrit les paroles qui étaient complètement différentes et je l’ai montré à Parker qui a accroché à la mélodie aussi qui est très bonne. Je suis rentré en Suède, il s’est assis pour jouer le titre, il a commencé à travailler sur le projet et il m’a adressé sa version Je lui ai dit que ça me rendait malade car nous recherchions quelques chose. Nous avons recommencé à la jouer avec de la guitare.

Parker.  C’est le genre de son qui ne pouvait pas sortir comme ça.

Leo. Ensuite nous avons réécrit les paroles et les parties de guitares pour que cela puisse devenir ce que nous considérons comme un chef d’œuvre.

En tant que chanteur et guitariste est-ce qu’il y a des morceaux qui ont été un challenge à enregistrer ?

Leo. Chaque fois que je me mets à écrire les paroles, j’essaie toujours de le faire avec des mélodies et des rythmes. Tout en un. Parfois ça monte et je crois que c’est bien, et je le remarque. Je constate que je ne veux peut-être pas la faire de cette manière et je le note. Peut-être que je veux une voix plus dynamique et essayer différentes choses jusqu’à ce que cela devienne naturel et que la chanson arrive par elle-même à se mettre en place vocalement.  

Parker. Plus tu écris une chanson, plus tu as des idées qui s’ajoutent, et il arrive un point ou cela devient difficile. C’est aussi une question de patience. Certains titres tu t’assoies et tu joues et tu as tout. D’autres tu as la première partie, l’intro, le sujet, le chorus mais tu n’es pas sûr. Parfois tu es dans la douche en train de chanter…et ça vient.

Leo.
Parfois tu aimes le titre mais tu n’es pas certain et tu travailles dessus et tu te rappelles que cela fait deux semaines que tu composes et tu finalement tu l’adores. Ça doit tout le temps être comme cela.

Parker.
C’est toujours un périple intéressant, parfois c’est la structure, la mélodie. Quand tu es patient il y a toutes les choses musicales qui se produisent et se mettent en place.
 

En tant que chanteur quels sont tes héros ceux qui t’on transmis le virus ?

Leo. Il y en a eu tellement dans ma carrière. Un de mes héros est Paul Rodgers pour les influences au niveau de ma voix au tout début, David Coverdale pour les paroles, Bruce Dickinson, Steeve Lee de Gotthard et je peux continuer Rob Halford

Parker. Ronnie James Dio mec

Leo. Dio absolument un de mes chanteurs favoris ce n'est pas seulement une voix mais c'est aussi un bon parolier, un caractère et une idole.

Parker. C’est pareil il y a beaucoup de guitaristes Nils Lofgren excellent mélodiste Grand auteur-compositeur, James Hetfield excellent grand guitariste les gens me demandent toujours quel est ton guitariste favori : Je leur réponds toujours John Sykes ; C’est un grand. J'ai d'autres guitaristes préférés Après il y a Michael Schenker, vraiment bon, John Norum, Gary Moore, Dave Meniketti de Y & T et je peux encore continuer et agrandir la liste

Est-ce que vous faites des reprises sur scène ?

Leo.   Si tu viens à Paris ou Lille le 17 mai ou d’autres shows à venir tu verras rires

Vous avez sorti un EP éponyme cinq titres très important qui vous a permis de vous faire remarquer, qu'est ce qui a inspiré ce nom Wings Of Steel ?

Leo. Nous sommes revenus de l’enfer pour trouver le nom du groupe, nous avons essayé toute une combinaison de mots et de couleurs, des animaux tout ce que l’on peut penser, Rien n’était à sa juste place. Nous savions que cela devait être organique pour fonctionner

Parker.
On avait presque arrêté de chercher a ce moment-là, nous continuons a écrire des chansons. Léo écrivait les paroles je crois que l’on a eu l’idée de ce nom en écrivant le titre “Wings Of Steel“. On s'est dit Ok c’est cool. Quelques jours plus tard nous marchions ensemble et je me suis souvenu de cette idée en me disant : non pas ce nom puis en réfléchissant j’ai acquiescé.

Est-ce que cela a été difficile de choisir les titres figurant sur l’Ep et l'album je suppose que vous en aviez beaucoup d’autres en stocks ?

Leo. Nous avions quelques autres à la fin du processus que nous avons laissées derrière nous. Nous verrons à l’avenir si nous les utiliserons en concert ou quelque chose comme ça. Il n’y a pas eu de questions à se poser, c’était facile.

Parker. Nous avons partagé le temps entre écrire et enregistrer dans le studio, expérimenter et développer le son. Et décider quelle chanson irait sur l’Ep.

Vous avez sorti plusieurs single “Garden Of Eden“ “Leather And Lace“ entre autres est ce que le choix a été complexe avec tant de titres de qualités ?

Leo.
Tu me le diras. Rires. C’est toujours difficile évidemment tu aimes toutes les chansons d’une certaine et de différentes manières. Alors tu commences à réfléchir business ou ce que tu ressens personnellement si tu l’écoutes les titres. Nous voulons faire découvrir le plus possible notre discographie. Les gens ne pensent pas que nous ne sommes qu’une seule chose, que les chansons leur présentent différentes facettes. Ils regardent les vidéos qui sont sorties, elles sont différentes. Les morceaux sont différents mais tu peux dire que ce sont des chansons de Wings of Steel. Ce n’est pas une seule chose, c'est varié.

Parker. C’est toujours dur.

Leo. Pour nous ce n’est pas un retour en arrière, tu dois faire un choix et le label aussi. Nous avons besoin d’un hit. Tout le monde cherche ça. Il faut que l'on soit d'accord sur le titre choisi Quand tu as un album ou tu aimes toutes les morceaux ça ne change pas grand-chose finalement.

Est-ce qu’il y aura un autre single qui sera extrait de ce premier disque ?

Parker. : Probablement non, il y aura différentes versions qui sortiront.
Le 5 juillet 2023 vous avez joué à Los Angeles, on a pu voir de nombreux extraits de ce show était ce votre première prestation live ?

Parker. C’était notre troisième concert en fait, nous avions tout filmé les trois soirs et on voulait montrer ce que l’on avait capté. Nous voulions montrer comment le combo se comportait sur scène.

Leo.
Il y avait aussi beaucoup de questions a propos du groupe à savoir quel était notre son, nos morceaux. C’est en quelque sorte une réponse à tout ça.

Parker.
Nous voulions que les gens connaissent notre potentiel.

Leo. Ce qui est drôle aussi c’est quand tu es réservé par les festivals, ils voulaient savoir combien nous étions pour préparer à manger.

Si vous aviez quelque chose d’important à ajouter pour les fans français que diriez-vous ?

Leo
. A ce stade nous souhaitons rencontrer le plus de gens possible sur les deux concerts que nous allons donner à Paris et à Lille. Nous sommes déjà chauds car nous avons pu nous préparer en amont sur les concerts précédent. Ce sera bien de toutes les façons.

Parker. J’ajouterai que nous sommes fiers de ce que nous faisons. Ce ne sera jamais la même chose sur scène. Nous voir en live est la seule réponse que nous apportons. Nous le recommandons grandement.

Leo. : Nous souhaitons véritablement développer nos relations avec la France jusqu’à la fin de nos jours.



Voir la vidéo de l'Interview ICI


Interview 13 Mai 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)


samedi 15 juin 2024

KAVE FESTIVAL (Selim Hadriche)// INTERVIEW // Un festival a taille Humaine - 3 Juin 2023

 
Le Kave Fest c’est avant tout et surtout une histoire d’amitié qui dure depuis les débuts du festival ! Tout est parti de l’envie par Selim Hadriche lui-même musicien de créer un festival avec ses copains dans la région parisienne dans un esprit convivial. En 2016 il décide alors à cette époque tout simplement de l’organiser dans le jardin du pavillon familial à Chatou (Yvelines) avec ses amis de toujours qui s’empresse de le suivre dans cette folie créatrice ! Une première du jamais vu auparavant et qui durera plusieurs années de 2016 à 2019 avant de se développer pour finalement passer à l’étape supérieur devenir un festival de trois jours et s’installer dans le Château de Gisors (dept 27). L’esprit étant toujours le même faire la fête entre amis et passer un bon moment, l’esprit famille en plus puisque tout est prévu pour accueillir aussi les enfants. La septième édition qui aura lieu les 21,22 & 23 juin nous propose d’ailleurs une bien belle affiche regroupant des combos comme Novelist, Storm Orchestra, Plini ou encore Septic Flesh pour n’en citer que quelques-uns De quoi mettre l’eau à la bouche ! Voilà une histoire qui peut faire rêver et donner à d’autres l’envie de se lancer dans l’aventure. Un bel exemple de volonté et de passion qui permet de soulever des montagnes et de mette en valeur notre musique préféré. Pour découvrir cette histoire hors du commun quoi de mieux que d’en parler à son président fondateur Selim Hadriche. Magnéto Selim c’est à toi !


Le Kave Fest est un festival qui existe depuis plusieurs années et qui a débuté dans la maison familiale de tes parents ! J’imagine que cela n’a pas dû être triste !

Selim Hadriche. En gros je faisais partie d’un groupe de métal dans la région parisienne. On faisait pas mal de petites salles, des salles de capacités de cent, deux cents à trois cents personnes grand max. Ce sont des salles qui sont payantes et dures à remplir avec toute la logistique derrière. Ce n’est pas forcément évident. Nous avions rencontré pas mal de groupes amateurs dans ce milieu-là et on s’est dit venez on le fait. En 2016 j’avais dix-neuf ans et l’idée c’était de faire cela dans mon jardin parce que j’ai un jardin qui est assez grand en région parisienne. En gros il était plus grand qu’une petite salle de Paris. On a créé une scène, on a mis des parpaings, des estrades qu’on a emprunté à mon collège quand j’étais môme que l’on est revenu récupéré, on a acheté des bières que l’on a mis dans un frigo et on a vendu des bières et des hotdogs maisons etc. En fait on a kiffé. On a vraiment kiffé. Il y avait cent cinquante personnes en 2016 et on a adoré l’expérience. Au fur et à mesure j’ai pris tous les potes de lycées, de fac et des potes de potes et ainsi de suite. On a créé le Kave Fest qui s’est passé pendant quatre ans dans la maison de mes parents de 2016 à 2019. Quatre éditions, la quatrième année c’était quatre cents personnes. Ça commençait à être « hudge ». On ne peut plus faire quatre cents personnes dans un jardin même la ville nous disait que ce n’était pas possible. Il fallait que l’on change de lieu tout en gardant l’esprit convivial. On voulait garder l’esprit très camaraderie, très bon enfant du Kave Fest. Le côté « home made ». On s’est dit qu’il fallait qu’on soit entouré par des murs, qu’il y est cette esthétique, l’esprit. Il ne fallait pas ces lieux trop modernes, il ne fallait pas des champs ce côté bucolique et on s’est retrouvé à chercher des châteaux. On a cherché des châteaux pendant un temps et en 2020 la mairie de Gisors qui nous contacte et qui avait vu passer le dossier en préfecture, nous ont dit que le projet les intéresse. Le maire de Gisors écoutait pas mal de métal à l’époque et c’est vrai. C’est lui qui nous a repéré et nous a dit de venir à Gisors. Moi je vous aide, on vous met le château à disposition et vous faites ça chez nous. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé à Gisors.

Comment ça se passait avec tes parents et les voisins ça devait être une grosse soirée ?


Selim Hadriche.  Tout à fait. C’était une grosse soirée qui se terminait à minuit, minuit trente comme ça les gens rentraient avec le dernier train. Mes parents étaient là, ils ont même aidé à l’accueil d’artiste et ils m’aident encore aujourd’hui. Ma mère elle gère le Kave Fest et mon père à l’accueil d’artiste. Et ma petite sœur aussi. C’est en famille et en ami-famille. Mes amis qui participent au Kave Fest que ce soient les cofondateurs ou même les responsables ce sont des gens que je connais depuis presque dix ans.

Vous êtes tous bénévoles ?

Selim Hadriche. Oui. C’est une équipe de bénévole. Moi je me suis professionnalisé, je suis devenu chargé de production par la suite. Quand j’ai commencé je faisais de la physique chimie et j’ai commencé à bosser dans l’évènementiel mais en freelance. Le Kave Fest ce n’est pas ce qui me permet de vivre. Ce qui me permet de vivre c’est de faire ça pour d’autres gens.

Donc c’est la septième édition, vous êtes maintenant à Gisors dans le département 27. Est-ce que cela a été compliqué de changer de lieu en termes de logistique ?


Selim Hadriche.  A mes yeux ce n’est pas la septième édition du Kave Fest mais la troisième en 2024 parce que le Kave Fest dans le jardin fait partie du projet mais c’est un peu la version beta. Prendre gout à ça mais ce n’était pas l’organisation des évènements. Il n’y avait pas de camping, d’objet de sécurité à remplir, à rendre à la sous-préfecture, pas de gestion avec une scène qui implique des installations faites par des professionnels et ainsi de suite. Ce n’étaient pas des artistes internationaux non plus, il n’y avait pas la logistique des bookings d’hôtel. Notre première édition de festival c’était en 2022. Il faut savoir qu’en 2022 c’était notre première édition après deux ans d’inactivité étant donné qu’il y a eu le covid dans la maison en 2019, 2020, 2021 les deux années sautent à cause du Covid. On arrive en 2022, on n’a rien fait depuis deux ans et on est censé passer d’un format d’un jour avec quatre cents personne en région parisienne à deux jours avec huit cents personnes minimum pour être solvable dans un château à Gisors.

Les combos Français ne sont généralement pas professionnels dans le pur sens du terme c’est-à-dire qu’ils ne vivent pas de la musique quel effet cela t’a fait de travailler avec certain groupes internationaux ?

Selim Hadriche. Deux choses sur lesquelles j’aimerai rebondir. La première c’est de moins en moins vrai que les groupes français sont semi amateurs. Nous au Kave Fest on a beaucoup de groupes français qui ne commencent pas, qui sont installés depuis longtemps et qui ont une vraie carrière internationale. En 2022 on a fait jouer Landmvrks mine de rien qui aujourd’hui rempli l’Olympia si je ne dis pas de bêtise et qui sont main stage sur scène au Hellfest sur des horaires qui sont plutôt pas mal. On a fait venir Novelists. On les fait revenir cette année donc on parle de formations qui ont l’habitude de la tournée pros qui sont bien ancrés. La vraie différence entre les groupes français et les groupes anglais c’est l’interlocuteur dans le sens où avec les combos anglais tu es obligé de passer par des bookers. Alors en France aussi mais on les connait un peu plus avec qui on bosse depuis au moins trois ans. Je pense notamment à Opus Live, Veryshow qui sont des gros bookers en France avec qui on a l’habitude de bosser donc c’est plus simple. Dès que tu vas chercher des groupes internationaux qui n’ont pas vraiment d’antenne en France cela devient un peu plus complexe. Ils ne savent pas qui on est, ne savent pas tout à fait dans quoi il s’engage et c’est là où l’enjeu est un peu différent. Il n’est pas tant sur le côté sérieux ou pas, c’est parce que nous de très loin on préfère travailler avec les bookers français étant donné qu’on les connait et que l’on sait que c’est stable même s’ils nous proposent des groupes internationaux. Je prends. l’exemple de Frown qui vient cette année et qu’on a obtenu grâce à Opus Live le déroulé est facile. Plini est sur Veryshow et on bosse avec eux directement. Il y a des petits trucs à gérer mais on discute quand même avec les personnes qui connaissent le festival, leur équipe est venue sur place. On a l’occasion de discuter c’est vraiment cordial et professionnel.

Cette année cela va durer trois jours. Le 21, 22 et 23 juin qui est la moyenne de tous les grands festivals. Qu’est ce qui a changé et quel a été le défi cette année ?


Selim Hadriche. Le challenge que l’on s’est apporté cette année c’est que l’on fait la fête de la musique en partenariat avec la ville mais pas que la ville. Il y a de grands départements qui y participent, il y a Leader qui est un fonds européen qui nous aide à acheter pas mal de matériel et nous structurer dans l’année. Bref cette année c’est la première fois que l’on est subventionné et que l’on a pour défi, car on a toujours été auto financé, de faire une journée complètement gratuite. Le vendredi 21 juin l’entrée est gratuite.



C’est le petit plus du festival.

Selim Hadriche. C’est un petit plus comme ça pour les festivaliers parce qu’ils se disent qu’ils économisent trente balles. Mais pour nous c’est un gros plus parce que ça nous permet de rentrer en bon terme, on a toujours été en bon terme avec un partenariat d’autant plus solides avec les acteurs locaux parce qu’en faisant une journée gratuite, le jour de la fête de la musique cela nous permet de parler à un public local, de faire découvrir le metal à des gens qui ne le connaissent pas forcément et en termes de sécurité et de gestion de stocks tu ne sais pas qui tu vas avoir. Tu ne sais pas si les gens vont rester deux heures ou une heure ou toute la soirée donc s’ils font des turnover et qu’il y a quatre mille personnes qui passent et que ça tourne, nos stocks ce n’est pas du tout la même chose. Il y a beaucoup de choses qui varient donc un vrai défi et enfin le fait que l’on ne va pas être avec le public metal habituel. On va être face à un public normand qui va découvrir cette scène. C’est pour ça qu’on a fait exprès vendredi d’avoir des combos qui sont on va dire plus accessibles je trouve en termes de programmations que ce soient Pychup, Novelists, Oakman ou Storm Orchestra, les quatre gros groupe de la journée qui sont dans les univers hard rock metal mais du metal accessible. Très moderne, très propre. Le challenge c’est de proposer quelque chose de plus grand public tout en restant fidèle à nos racines et à ce qu’on kiffe.

J’ai vu aussi qu’il y avait un coté familial avec un accès gratuit pour les enfants de moins de douze ans. C’est important de développer cette facette familiale au sein du festival.

Selim Hadriche. C’est important sur plusieurs aspects. Le numéro un, c’est vraiment le numéro un et ce n’est pas une blague j’ai découvert le métal seul dans le sens ou la famille n’en a jamais écouté. Mes parents ne sont pas du tout là-dedans. J’ai commencé via les jeux vidéo à faire des festivals très très jeune. En fait je pense que ce n’est pas assez inclusif dans le sens où toutes les personnes qui n’écoutent pas le metal à qui j’en ai fait écouter de manière intelligente, en faisant écouter les artistes, ils finissent par kiffer. Je pense que c’est un style qui, malheureusement jouit d’une image pas ouf et d’une image qui est en train de changer grâce aux Hellfest, des choses qui sont entrepris comme le Métal Philarmonie de Paris ou grâce au métal moderne en France, va chercher des codes dans l’univers du rap ou dans l’univers de l’électro et ainsi de suite. Grace à cela on a une scène qui est de plus en plus accessible aussi bien sur le plan musical qu’humain et nous on veut contribuer à cela. La manière dont on a de contribuer c’est d’offrir une expérience qui n’est pas que musicale en tant que Kave Fest parce qu’en effet on met un mot d’ordre qui est autre chose que de la musique c’est-à-dire qu’il y a des chevaliers qui vont faire des jeux à plusieurs, il y a une cracheuse de feu qui fait un spectacle, il y a de l’hypnose, de la magie, il y a tout un village avec des artisans et des tatoueurs, du body-paint, barber shop enfin bref il y a des tas de trucs à faire et entre chacun des changements de plateaux, il n’y a qu’une seule scène. Il y à peu près vingt à trente minutes entre les changements de plateaux. Cela permet aux gens de se balader et de faire autre chose que de prendre du son et juste se rencontrer et kiffer. Je pense que cela joue comme tu l’as dit de toucher un public plus familial ou moins habitué à la scène rock et metal puisse apprécier ce genre de moment et le charme qu’ont nos festivals c’est ce côté ultra humain, bon enfant que je ne retrouve quasiment que dans le public métal.

Est-ce que vous êtes nombreux à travailler sur la cette nouvelle éditions 2024 ? As-tu demandé de l’aide à d’autres bénévoles ?

Selim Hadriche. Nous on a une politique de recrutement qui est très particulière. C’est que l’on recrute vraiment par lien d’amitié. Oui notre équipe a grossi mais je connais chacun des staffs, ils sont tous venus au moins une fois chez moi faire un barbeuc, un truc dans le genre pour se rencontrer entre eux, très souvent des AG, des rendez-vous. Dès que l’on recrute quelqu’un on veut qu’il y ait cette ambiance familiale et conviviale. Nos valeurs c’est de garder l’esprit familial du début de l’époque du jardin. Pour garder cela on s’efforce de ne pas grossir notre équipe trop vite, on s’efforce de ne pas faire grossir notre évènement trop vite aussi. On y va pas à pas, à chaque fois en augmentant très légèrement la jauge qui n’est pas énorme. Grace à cela on arrive à avoir un process de recrutement avec des gens qu’on apprécie, avec qui on passe un vrai bon moment parce que nous on ne passe pas que trois jours à bosser ensemble. Il y a le montage, le démontage, les semaines avant etc. Donc c’est très important de recruter doucement et aujourd’hui dans l’asso on est à peu près soixante-dix personnes.

Tu parlais de partenaires financiers. Est-ce que tu as envie de développer ce côté justement ? Comment vous fonctionner au niveau du financement et arrivez-vous à un équilibre financier ?

Selim Hadriche.  On ne va pas se mentir, un festival ça coute très cher. Je suis très honnête avec les chiffres mais cette année on estime le cout du festival à deux cent mille euros. Après il y a des surprises on ne sait jamais à combien ça va être mais c’est autour des deux cent mille euros. Oui c’est important d’avoir des partenaires financiers, des gens qui nous accompagnent. On a toujours été autoproduit depuis sept ans du coup que ce soit dans le jardin ou en 2022.C’était cent pour cent autoproduit. 2022 on a perdu des sous. Quatre mille euros. En 2023 on les a remboursés. On a fait un peu de trésorerie qui nous a permis en 2024 de rebondir et de faire un peu plus grand. Dans l’idée je veux que le modèle économique soit viable, certes, on est là pour kiffer, on est tous bénévoles mais on n’est pas là pour faire de l’argent. Je n’ai pas envie de me retrouver dans la merde chaque année parce que j’ai investi dix mille euros dans un festival. L’idée c’est que le festival fonctionne, puisse investir chaque année pour grossir doucement. Ce n’est pas grossir en termes de jauge mais en termes de qualité. Amener des groupes qui sont plus importants, amener de la décoration, un service qui est en fait meilleur. C’est l’objectif. C’est augmenter notre service. Oui évidemment si on a des partenaires financiers on les prend que ce soient des marques qui veulent participer, des aides, régionaux, locaux, les subventions. Cette année grâce à la fête de la musique qui nous aide beaucoup et c’est vraiment top. Il n’y a pas de mal à aller chercher surtout en France d’avoir un système qui te permet de protéger la culture, d’aller chercher ses aides là.

Comment sélectionnes-tu les formations qui vont être finalement à l’affiche ?


Selim Hadriche. Il y a dix mille critères mais c’est principalement autour à la fois des disponibilités. En gros je vais aller contacter mes bookers, je vais commencer par les têtes d’affiches avant de commencer par les petits groupes. Mes têtes d’affiches représentent soixante-quinze pourcent de mon budget d’artiste. Une fois que les ai bookés eux, je peux savoir ce que je peux investir dans d’autres groupes ou pas. Une fois que j’ai booké mes têtes d’affiches, les neufs allez les six groupes les plus gros. Une fois qu’eux s’est fait je m’attaque au reste. Comment je fais ? J’envoie de offres à des bookers style Opus Live, je leur dis ce que j’ai et ce que j’aimerais avoir. On checke la liste et les dispos et les prix tout simplement. Après on négocie.

Est-ce qu’il y a des groupes qui sont très exigeants ou qui ont des demandes pointus qui demandent certaines conditions pour jouer ?


Selim Hadriche.  Bien sûr il y a des groupes pointus et des groupes qui sont plus à la « chill ». Chez les pros, on va dire chez les têtes d’affiches, ils ont une tendance à être bien encadrés et s’ils sont exigeants c’est justifié. Typiquement ils ont une exigence technique par exemple nous ont veut telle batterie, tel machin, tel truc parce que c’est justifié c’est leur son et leur musique. C’est ce qu’ils représentent donc ils sont obligés d’être exigeants. On n’a pas d’exigences démesurées en mode on veut douze hôtels cinq étoiles. Personne en tous cas. Nous on ne l’a pas vécu et on a la chance d’avoir des gens qui sont pros, qui ont des exigences mais qui sont des exigences justifiées et qui nous demandent à nous d’être plus professionnel. C’est tout à fait normal. Le seul truc qui nous est déjà arrivé mais c’est très rare, ce sont des groupes semi pro qui commencent à sortir de la scène amateur et qui du coup ne sont pas encore calibrés à la réalité du marché vis-à-vis des grands combos. Typiquement je peux avoir des offres pour des groupes qui sont intermédiaires qui équivalent à des groupes plus avancés ou plus gros. C’est difficile de leur dire non les gars, je ne peux pas vous donner quatre mille euros parce que pour cette somme j’ai untel qui est plus gros. C’est plus de la maladresse que des exigences en mode star. Je ne l’ai jamais vécu personnellement.

Quels sont les meilleurs moments que tu as vécu sur toutes ces éditions, ça ne doit pas être simple j’imagine que tu dois être très occupé ?


Selim Hadriche.  Je cours partout mais j’ai le temps dans le sens où j’essaie de consacrer dix à quinze minutes de set des combos et je me prends des grosses claques. Typiquement un très bon souvenir que j’ai c’est Diablo Swing Orchestra. J’étais très content de les faire revenir en France parce que cela faisait dix ans qu’il n’était pas venu. Ils étaient très attendu. Je les écoutais à l’époque du lycée Diablo Swing Orchestra qui a été pour moi une vraie claque plus à la fois sur le plan musical et l’honneur de les faire rejouer. Idem pour Myrath parce que je suis tunisien d’origine donc les faire jouer dans le château cela avait une valeur sentimentale. Sur le plan technique que ce soit Landmvrks ou Ten56 je me suis pris une branlée monumentale de spectateurs. Après mon plus beau moment pendant le festival en vrai de vrai, vu qu’en effet on bosse, les groupes on n’en profite pas comme tout le monde. Le moment le plus beau c’est à la fin de la première édition le samedi au château en 2022. A la fin du samedi on se dit on l’a fait, le samedi c’est clôturé il y a eu des tas de trucs, il y a eu tellement de retard que l’on a dû sauter le groupe de clôture, mais les festivaliers étaient contents mais nous nous étions remplis d’une énergie. Ok on a fait le gros bond, avec huit cents personnes, le festival se passe bien, les gens sont contents. J’en ai pleuré de bonheur car j’étais avec mes potes et toute la famille. C’était un très beau moment.

Quel est l’objectif pour les années futures ?

Selim Hadriche. On n’a pas l’objectif d’être le quatrième Hellfest parce que devant nous il y a déjà le Hellfest Open Air, le Motocultor et ainsi de suite. Même si on grossit on n’a pas pour objectif de concurrencer avec les festivals qui font du volume. Nous notre objectif c’est de créer un truc à taille humaine parce que l’on n’a pas envie de grossir notre équipe. Je ne sais pas combien il y a de bénévoles au Hellfest mais c’est sur Benoit Barbaud ne connait pas tout le monde. Moi je veux connaitre chacun de mes bénévoles, chacun de mon équipe. A partir de ça mon équipe est limitée à une centaine de personnes maximum. Parce que je ne pourrais jamais connaitre deux mille bénévoles. Si on limite la taille de l’équipe à cent personnes on limite la taille de l’évènement à trois mille cinq cents, quatre mille personnes. Là où on pourrait évoluer c’est quand on remplira le château à cent pourcent ça sera beau et vraiment stylé, une fois cette étape franchie remplir le château de Gisors à fond. On va rester sur le château de Gisors parce qu’on adore le lieu et la ville. C’est vraiment magique. En revanche dans mon idée j’adorerai faire une tournée des châteaux de France c’est-à-dire organiser deux à trois Kave Fest dans l’année dans chaque grande région avec toujours un château, un endroit iconique. Faire bouger mon équipe, garder la même équipe de Normandie de Paris et région parisienne et aller à Avignon qui est une grosse ville culturelle avec beaucoup de châteaux forts et faire un truc là-bas en septembre. Ce serait le rêve absolu.

L'interview en VIDEO Ici



Interview 3 Juin 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)



dimanche 9 juin 2024

DAGOBA (Shawter) // INTERVIEW // Mai 2024.


DAGOBA
au fil des années est devenu une icône Metal de la scène Française. Le gang est devenu un orfèvre du Death Mélodique en s'imposant sur les scènes Française et Européenne. Après un By Night au tendance électro sous le signe du confinement, le gang Marseillais revient en force avec Different Breed et une nouvelle signature chez Verycords qui a déjà produit les albums Post Mortem Nihil Est de 2013 et Tales of the Black Dawn de 2015. DAGOBA a de quoi repartir sur de bonne base après ces années difficiles dû à la pandémie. Toujours produit, enregistré, composé et écrit par Shawter au Eagle Black Studio et mixé et masterisé par Chris Coulter aux Decimal Studios. Different Breed est en quelque sorte aux sources avec un album très sombre et agressif qui devrait plaire aux fans de la première heure tout comme aux nouveaux venus. A travers ses 11 morceaux Different Breed délivre riffs massifs, orchestration, passages indus et refrains entêtants avec l’empreinte typique de DAGOBA mais dans une sonorité remise au goût du jour. C’est un voyage dans un monde à l’atmosphère générale abrupte, sombre et mélancolique mais avec un message rempli d’espoir. Une réussite totale qui confirme que DAGOBA fait partie de la race des seigneurs et est loin d’avoir dit son dernier mot. Shawter veille aux grains et est bien déterminé à aller encore plus haut sans jamais se renier, DAGOBA est de retour qu’on se le dise. Magnéto Shawter c’est à toi !

Tu as donné beaucoup de concerts et tu reviens d’une série de dates qui ont eu lieu du 3 mai au 24 mai à La Luciole à Alençon. Comment se sont passées ces nouvelles dates ? Je suppose que tu as joué des nouveaux titres du nouvel album.

Shawter. On a profité du mois de janvier pour bosser la scénographie qu’on a proposé pour la tournée promotionnelle de ce nouvel album. Ces quelques dates nous ont permis de la tester en production réelle. Tout se passe bien, on a vraiment un accueil formidable et effectivement on a pu proposer au fil des sorties les nouveaux singles de Different Breed notre prochain opus.

Comment ont été accueillis ces nouveaux morceaux ?

Shawter. Pour être transparent je crois que c’est le meilleur accueil qu’on est eu depuis le début de notre carrière. Il y a cent pour cent de retours positifs sur les réseaux, pour les personnes qu’on rencontre en live qui nous fait part vraiment de leur contentement. Tout le monde est très excité par cette sortie et franchement cela fait vraiment chaud au cœur. C’est toujours une satisfaction quand ce que l’on propose plait à ce point. Ça nous met dans un état de confiance optimale pour la sortie de l’album.

Comment tu expliques ça ? C’est vrai que tous les commentaires sont excellents par rapport au singles sortis. 

Shawter. J’ai la tête dans le guidon parce que je compose pour le groupe. Je ne mets jamais en tête de composer quelque chose qui pourrait ou qui va plaire au départ. Je fais de la musique que j’aimerais entendre et qui me plait à moi. Et après advienne que pourra. C’est un peu la magie de notre métier, je ne peux qu’être super content de ce qui est en train de se passer pour nous. J’apprécie ce moment.

En 2022 tu as fait aussi une énorme tournée avec Infected Rain qui a commencé le 16 février à Munich et qui s’est terminé le 7 mai à Gothenburg en Suède ? Comment as-tu vécu cette tous ces concerts ?

Shawter. Ce n’était pas une des plus longues tournées, on a la chance d’avoir pu jouer aux Etats Unis en Asie plusieurs fois en Europe et donc on est rompu à l’exercice depuis le temps et effectivement celle-ci avait une saveur particulière parce qu’elle intervenait après ce trop long confinement. Je t’avoue que le travail principal pour cette tournée a été une préparation physique parce que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas foulé les planches et pour se remettre en condition c’était surtout ça de la préparation physique et un petit peu mental aussi car mine de rien Dagoba est un groupe qui est très souvent sur la route, Avec ce confinement on avait repris un peu des habitudes de patachon à la maison, avec la famille quotidiennement. Il a fallu aussi se refaire à l’idée que faire partie d’un groupe c’est dire au revoir à ces proches, bien sûr pour les retrouver mais de vivre cette séparation momentanée pour assumer notre carrière.

Est-ce que tu fais attention à ta voix très puissante lorsque tu es en tournée ?

Shawter. En tournée surtout quand les dates s’enchainent il y a trente dates d’affilées, honnêtement je ne bois pas une goutte d’alcool. Et je suis le premier au lit et le dernier levé. Je favorise vraiment le repos et j’essaie de maintenir une hygiène de vie impeccable parce que je connais l’angoisse que c’est quand on n’est pas à cent pourcent au niveau vocal. Je l’ai déjà vécu dans le passé et cette angoisse là quand on est à une minute de monter sur scène et que l’on ne se sent pas à cent pour cent je veux vraiment éviter de la revivre même si ce sont des sacrifices de temps en temps voire, même souvent, on aimerait faire la fête avec les copains. Sur la route malheureusement il faut aller se coucher vite mais bon c’est le bénéfice risque je le connais. C’est mon conseil pour ceux qui vont sur scène, ce genre de timing. Préservez-vous parce que cela vaut le coup à la fin.

Quand tu rentres de tournée, est ce qu’il y a un temps d’adaptation ou de réadaptation à la vie normale ?

Shawter. Clairement un sas de décompression qui reprend pour moi et durant trois, quatre jours parce qu’on est habitué à un nouveau bio toc. On est tous les jours avec les copains et les équipes techniques. Tous les jours on se réveille, on est dans une nouvelle ville, les transports, en rentrant la décélération est brutale. Il y a un petit blues qui part assez vite qui est compensé par le fait qu’on retrouve notre famille et nos proches. Il y a ce plaisir-là qui compense.

Different Breed arrive deux ans après l’album By Night chez Verycords avec qui tu as déjà travaillé .  Est-ce que tu as changé le processus d’écriture ou tu as continué comme tu sais le faire depuis des années ?

Shawter. J’ai changé le processus, d’habitude pour tous nos précédents albums avant de commencer la composition je me retourne sur notre discographie et je me demande ce que je n’ai pas encore proposé. Ce qui me permet d’amener une nouvelle touche, de proposer une nouvelle facette du groupe, album après album. Après huit albums on a composé comme ça cette fois ci. Je me suis dit pourquoi ne pas se retourner sur ma discographie et me demander à quel moment je m’étais vraiment régalé en appuyant sur la sauvegarde au moment de composer. Je me suis replongé dans les émotions et mes précédents disques. J’ai pris des notes, voilà. C’est le moment quand tu as fait ce riff-là, tu t’es régalé.  Quand tu as fait cette compo tu avais vraiment le sourire à la fin. J’ai fait tout ce travail de listing et après je me suis plongé dans la composition pour vraiment donner une dimension, je vais dire fun à l’enregistrement et peut être que ça se ressent effectivement. Après les gens ils verront à juste titre un retour au source forcément. Retourner sur notre discographie. C’était le petit changement de process que j’ai eu pour Different Breed.

Tu t’es éloigné de ce côté électro présent sur certains albums. Est-ce que c’était important de s’éloigner de cette tendance ?

Shawter. Non je ne l’ai pas du tout calculé comme ça. Les arrangements qui sont classiques ou plus électro, ils interviennent après le processus d’écriture des riffs. En fait quand un riff se prêtre plus à un arrangement électro je mets de l’électro et quand ça s’adapte mieux avec un arrangement classique je mets du classique. Cela ne va pas plus loin que ça. J’ai toujours un amour viscéral pour l’électro tout comme j’ai un amour viscéral pour les riffs et l’orchestration, mais il n’y a pas de volonté particulière de s’éloigner de ces aspirations-là.

Depuis 2021 il y a deux nouveaux. Théo à la batterie, Kawa à la basse qui sont arrivés et ont assuré la tournée 2022. Comment s’est passé finalement cette intégration ?

Shawter. Cela a été assez facile pour ce qui concerne Théo à la batterie. En réalité il avait déjà fini la tournée Black Nova avant celle de By Night en remplacement de Bastos qui a cette époque-là avait connu un heureux événement qui n’avait pas pu assurer une bonne partie de la tournée. Théo était déjà là depuis un bon moment en réalité. En ce qui concerne Kawa il était déjà tour manager pour le groupe, il était déjà dans l’équipe technique, il connaissait le rythme de nos tournées, les chansons par cœur donc c’était une intégration très naturelle.

Tu composes tout. Tu écris, enregistres et produis. Est ce qu’ils t’apportent aussi des idées ?

Shawter. Ils n’apportent pas nécessairement des idées en revanche ils amènent leurs validations. Cela a toujours été important pour moi que chaque membre du groupe s’amuse à jouer chacun de nos riffs sur scène. Ça ne m’intéresse pas de composer quelque chose qui pourrait ne pas plaire à cent pour cent à tel ou tel membre de l’équipe. Donc ils apportent clairement leur validation.

Tu es polyvalent et tu produis l’album. Tout a été enregistré à l’Eagle Black Studio à Marseille, mixé et masterisé par Chris Coulter avec qui tu travailles depuis un certain temps. Comment s’est passé l’enregistrement par rapport aux précédents ?

Shawter. Même méthode d’enregistrement. Cependant ce qui a changé c’est que pour By Night c’était la première fois de ma carrière que ça m’arrivait je n’avais pas pu me rendre au studio de mixage à cause du confinement. On avait dû faire le mix online, envoyer des pistes et faire des retours sur le mix. Alors que cette fois ci vu qu’on a tous été libéré de cette contrainte j’ai pu enfin aller à Londres et rencontrer Chris Coulter en personne pour finaliser la production de l’album.

Je suppose que l’expérience a été intéressante de travailler avec lui.

Shawter. Oui c’était super intéressant. On s’est rendu dans les studios qui appartiennent au manager historique de The Cure et Depeche Mode. Les studios qui ont été fréquenté par ces deux énormes groupes et c’était quelque chose. En plus j’aime beaucoup la vibe anglo-saxonne en ce qui concerne leur approche de la musicalité. C’était une superbe expérience en effet.


Voici l'interview en vidéo de "Shawter" de Dagoba. 

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Interview 13 Mai 2024
Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)