Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir les quatre membres du groupe originaire de Montbéliard Fallen Lillies. À la croisée de l’émotion et de l’énergie, elles construisent un univers musical singulier, porté par des voix complémentaires et une identité forte. Dans cette interview, elles reviennent sur leur parcours, leurs inspirations et ce qui fait l’âme de Fallen Lillies.
Pouvez vous nous parler de du parcours de chacune d’entre vous ?
Marine Grandjon, On a toutes commencé la musique assez jeune, et pas forcément par l'instrument que l'on joue actuellement dans le groupe. Hélène a débuté avec le piano, elle a ensuite appris la guitare à l'adolescence et elle a monté un premier groupe de rock au collège. De mon côté j'ai commencé les percussions via une école de musique classique, et je me suis ensuite spécialisée avec la batterie quand j'ai croisé la route d'Hélène au Lycée. Laura quant à elle a débuté avec la guitare, et elle a eu quelques groupes plus métal par le passé avant de nous rencontrer, elle a également fait une licence en musicologie. Pour finir, Laëtitia (bassiste) a commencé avec la guitare acoustique à l'âge de 8/9 ans avec son papa. Pour la petite histoire, il y avait sous leur sapin quand ils étaient enfants une petite guitare et un mini djembé emballés sans prénom. Elle a choisi la guitare, son frère le djembé, elle a fini bassiste, il a fini batteur. Laëtitia s'est en effet mise à la basse à 13 ans et elle a également eu quelques formations avant de nous rejoindre (et joue toujours dans le groupe Phonolithics).
Racontez nous votre rencontre ?
Marine Grandjon, Comme expliqué précédemment, Hélène et moi nous sommes rencontrées au lycée, et on a joué ensemble dans une formation pop rock qui était déjà à l'époque exclusivement féminine. Vers l'âge de 20 ans, avec Ludivine (notre ancienne bassiste), on souhaitait monter un projet rock un peu plus "énervé", et c'est là qu'on a croisé la route de Laura lors d'un concert à l'Atelier des Môles, notre QG depuis toujours! C'était il y a 12 ans. Le groupe a bien grandi depuis. Plus récemment, Laëtitia a remplacé Ludivine à la basse sur deux concerts fin 2024. Après le départ de Lulu, c'était tout naturel pour nous de nous tourner vers Laëtitia à qui on a proposé d'intégrer officiellement les Fallen Lillies, et à notre grand bonheur, elle a dit oui! Te souviens-tu de votre premier concert ?
Marine Grandjon, Oui, c'était à l'Atelier des Môles à Montbéliard en avril 2014, on devait faire la première partie d'un autre groupe exclusivement féminin, les Tiger Bell. C'était un gros challenge pour nous, car Fallen Lillies est né en novembre 2013, donc nous avons eu à peine 6 mois pour monter un set de compositions et assurer cette première partie. Même si on avait déjà un peu d'expérience scénique via nos précédents projets, je me souviens encore de tout le travail qu'on a accompli durant cette période. On était très jeunes... et inconscientes 😅 Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Marine Grandjon, Notre référence commune reste les Crucified Barbara, qui nous ont notamment permis la première approche avec Laura. Pour la petite histoire, lors de cette fameuse soirée à l'Atelier des Môles où nous l'avons rencontré, nous l'avons toutes les 3 abordée en lui demandant si elle connaissait les Crucified Barbara. Elle nous a répondu un grand oui avec le sourire, et c'est là qu'est né Fallen Lillies. Les 4 suédoises ont toujours été une grande source d'inspiration pour nous. Pour le reste ça dépend de chacune, Laura vous répondra sûrement qu'elle a été biberonnée à Metallica!
Quelle est la signification du nom du groupe FALLEN LILLIES ?
Marine Grandjon, Une Lilly dans la littérature anglaise signifie "l'ange de la maison", une femme qui attend sagement que son mari rentre du travail, qui s'occupe parfaitement de son petit foyer. "Fallen" pour déchu, donc nous sommes aux antipodes de tout ça :)
Apres deux EP avec « Within Wolves’Den » (2014) et « Out There » (2018) et un 1er album No Master For Lilly (2021), aujourd'hui avec ce deuxième album peut on parler d'évolution ?
Marine Grandjon, En effet, c'était le but et c'est toujours le challenge avec un nouvel album : faire mieux, tout en gardant notre identité, mais sans faire exactement la même chose non plus. Une grosse équation pas toujours facile à résoudre. Mais l'évolution la plus notable pour nous, c'est le changement de langue, car nous avions toujours chanté en anglais jusqu'à présent. Mais nous avons décidé de défendre ce deuxième album en français. Un choix difficile à faire, mais on ne le regrette absolument pas quand on est sur scène en communion avec le public et quand on entend les retours des gens par la suite.
Parlez-nous de votre façon de travailler. Comment procédez-vous pour la création des titres ?
Marine Grandjon, On compose toujours toutes ensemble, ça part d'une mélodie dans la tête d'Hélène, ou d'un rythme de batterie ou encore d'un riff de Laura à la guitare. Ce qu'on recherche c'est l'effet "waouh" que ça nous fait en l'écoutant, et tant qu'on a pas cette effervescence de début de morceau, on continue de chercher. Pour cet album, on s'est fait accompagner sur les arrangements par le très bon Pierre-Emmanuel Fischer (qui avait déjà mis sa patte dans l'album précédent). Il est venu "sublimer" et rendre plus efficaces certaines transitions ou parties.
Comment s’est passé l’enregistrement de cet album "Cran" ?
Marine Grandjon, Nous avons décidé de travailler avec Fred Duquesne, et nous sommes très heureuses qu'il ait accepté de collaborer avec nous. C'est un artiste qu'on aime beaucoup, et dont on reconnaît la qualité indéniable du travail de production qu'il a fait avec d'autres groupes. Nous étions curieuses d'avoir ses conseils et son expertise sur ce nouvel album. Pour des raisons de planning, nous sommes passées chacune notre tour en studio environ 1 semaine chacune. Marine a commencé la batterie, ensuite les guitares, puis la basse et pour finir le chant. Mais l'album avec lequel nous sommes arrivées en studio n'est pas tout à fait celui qui en est ressorti, car il avait été écrit en anglais... Nous avons décidé, en studio, de le basculer en français. Nous nous sommes lancées le défi de réadapter toutes les paroles en français, en un temps record, motivées par les premiers tests qui sont sortis à la voix et qui ont pour nous changé la donne. On a donc un peu adapté le planning en fonction et tout mis dans la boîte en l'espace de 2 semaines si je ne me trompe pas.
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?
Marine Grandjon, C'est une poule posée sur un crâne qui porte un bonnet en forme de crête, et c'est une vraie poule (Raymonde pour les intimes!). On souhaitait représenter ce changement de cap littéraire, et le coq était la figure française qui nous parlait le plus. Mais nous sommes un groupe exclusivement féminin, et la figure masculine sur notre album... ça nous embêtait car ne nous représentait pas! Donc on a gardé ce symbole de la crête du coq qu'on a collé sur notre Raymonde! Le résultat est au delà de nos espérances car, quand vous contactez un photographe (qui a peur des volatiles) en lui disant : "Ok, alors on veut faire poser sur un crâne une (vraie) poule qui porte un bonnet tricoté en forme de crête", ça partait de loin! Mais on est bien contentes d'être allées au bout de l'idée!
Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?
Marine Grandjon, Nous avons toutes des goûts assez variés, mais Laëtitia dirait Leprous, Novelists..., Hélène plutôt The Ghost Inside, Scowl..., Laura tourne sur le dernier album de Jack White et moi, le dernier album d'Alea Jacta Est depuis que je les ai vu récemment à l'Atelier des Môles (toujours cette fameuse salle!).
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Marine Grandjon, Partir en tournée et promouvoir ce nouvel album pour lequel on a travaillé tellement dur durant ces deux dernières années. On a pas mal de concerts prévus en 2026 au quatre coins de la France, et on a vraiment hâte de reprendre la route pour aller au contact du public.
Quelque chose à rajouter ?
Marine Grandjon, Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'écouter notre nouvel album CRAN, allez-y ou venez nous voir en concert, on est plutôt sympa ahah
13 Décembre 2025 Interview Thierry Cattier Photos Vincent FACCHINI
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Freaky BUDS, un groupe de blues français qui fait vibrer la scène avec une énergie brute et une passion sincère pour les racines du genre.
Entre grooves envoûtants, riffs habités et influences venues du blues traditionnel comme des sonorités plus modernes, Freaky BUDS impose une identité authentique et sans détour.
Dans cette interview, le groupe revient sur son parcours, ses inspirations afin d'en savoir plus sur eux bonne lecture a vous.
Pouvez vous nous parler de vos parcours respectifs ?
Maxime Genouel: Nous venons tous les quatre de la musique Afro Américaine, on est autodidactes dans l’apprentissage de cette musique, Thomas est originaire de Caen, Lonj de Bordeaux et Hugo de Gourdon dans le Lot, je suis originaire de Rennes, c’est grace au réseau Blues qu’on s’est retrouvés, et on reste passionnés et habités par cette musique.
Comment vous vous êtes vous rencontrés ?
Maxime Genouel: Pour Thomas, Hugo et moi (Max), nous nous sommes rencontrés à Nantes. Nantes étant une des villes françaises avec une scène blues très vivante, une connexion avec beaucoup d’artistes américains, nous avions tous les 3 décidé de s’y installer. Thomas jouait déjà avec Lon. Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?
Maxime Genouel: Je vais plutôt répondre avec les groupes ou artistes qui sont liés au groupe car nous avons chacun des parcours différents avant d’arriver au Blues, mais en tout cas les artistes qui nous ont motivés à créer The Freaky Buds sont pour les plus anciens Howlin’ Wolf, Little Walter, R.L. Burnside, Junior Kimbrough (en gros déjà le label Fat Possum, mais aussi les plus anciens comme Chess, Vanguard..). Et pour les artistes plus modernes il y a bien sûr les Black Keys, The Red Devils ou des gars comme Robert Finley..
Quelle est la signification du nom du groupe The Freaky Buds ?
Maxime Genouel: Ca veut dire plusieurs choses mais pour nous Buds c’est pour le fait qu’on soit hyper potes, et Freaky c’est notre côté plus excentrique qu’on retrouve surtout en live !!
Te souviens-tu de votre premier concert ?
Maxime Genouel: Oui c’était à Nantes, au Café Rouge mécanique en Janvier 2018, nous étions en trio à ce moment-là et c’était le feu, on était assez stressé de présenter ce nouveau projet à jouer sans basse mais ça a été une soirée mythique, le bar était en feu !! Aujourd'hui avec ce deuxième album peut on parler d'évolution ?
Maxime Genouel: Je parlerai plutôt d’un retour aux sources, notre premier album « Hard Days, Fuzzy Nights » était produit de manière plus moderne, mais ce qu’on a voulu faire la c’est retranscrire au mieux ce qui se passe sur scène, la ou le groupe à le plus de cohésion c’est pour cela qu’on a écrit des chansons plus roots tout en gardant une touche de modernité dans l’écriture.
Parlez-nous de votre façon de travailler. Comment procédez-vous pour la création des titres ?
Maxime Genouel: Alors il n’y a pas véritablement de recette, souvent on a des moments d’improvisation en live et de la en sort des riffs ou rythmiques, de la on écrit des textes, on jam lors de répétitions, on enregistre tout, il y a un côté très fluide dans cette manière de faire, mais parfois ca peut aussi partir d’un texte qui est écrit et en fonction du sens on recherche une ambiance pour mettre les mots en valeur.
Comment s’est passé l’enregistrement de cet album "Western Smoke" ?
Maxime Genouel: C’est pour nous tous un des meilleurs voire le meilleur ! Les conditions étaient idéales, Kid Andersen est un vrai moteur !! Il nous a beaucoup guidés, les morceaux n’étaient pas totalement figés ce qui lui a permis de mettre sa patte dans les arrangements mais il a une telle conscience du son et une telle culture que pour jouer ce style c’est très évident, je suis très heureux d’avoir emmené le groupe la bas.
Est ce que le processus créatif a évolue entre le 1er et 2 eme album ?
Maxime Genouel: Oui complètement, le premier album était très écrit, c’est une superbe manière de fonctionner mais finalement quand on se dit qu’on est un groupe de blues, que le style soit ancien ou plus actuel, l’important c’est de jouer ensemble et de trouver le bon feeling, donc l’évolution a été par le fait de plus se voir, discuter des chansons, jouer ensemble, écouter beaucoup de musique pour trouver les directions et ca a été très efficace.
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?
Maxime Genouel: Nous avons fait travailler une amie illustratrice qui connaît bien la Californie, j’aimais bien l’idée du dessin, l’illustration parait simple mais elle résume parfaitement notre road trip, de par la sobriété et la simplicité des choses. Et je pense qu’on identifie tout de suite que la musique va être américaine, une musique de route, inspirée des grands espaces de la Californie, le voyage précédent notre album à beaucoup nourri notre musique lors de l’enregistrement.
Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?
Maxime Genouel: On écoute toujours pleins de choses, on ne pourra jamais quitter nos albums à l’ancienne de Blues, c’est toujours bon d’écouter Muddy, John Lee Hooker et bien d’autres, mais j’aime beaucoup écouter les productions du label Easy Eye Sound, ou des artistes aussi plus de la scène actuelles genre McKinley James, on adore nos potes Cinelli Brothers.. Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Maxime Genouel: Les projets pour les mois à venir, c’est d'abord une belle tournée pour défendre « Western Smoke » en live avec pour le moment une trentaine de dates et d’autres en plus à venir puis on va continuer à écrire et peut-être autoproduire quelques enregistrements.. Quelque chose à rajouter ?
Maxime Genouel: On espère bien retrouver pleins de monde à nos concerts, nous faisons une double release party avec le groupe Charb-On, une à Bordeaux le 13/01 (Sortie 13 à Pessac) et une à Nantes le 24/01 (Black Shelter à Carquefou), et autrement j’ai envie de dire longue vie au blues et à la musique roots !!
3 Decembre 2025 Interview Thierry Cattier Photos jean Marie JAGU
Toujours très rock'n'roll, une rencontre avec Alicia F.
Aujourd'hui, afin d'en savoir plus sur Alicia F., nous l'avons rencontrée et elle nous retrace sa carrière, son parcours, sa vie et son nouvel album "Sans détour".
Venez rentrer dans son univers très très rock n'roll.
Peux tu te présenter ?
ALICIA F: Je suis née le 2 novembre 1988 à Mont-Saint-Martin en Lorraine. Le virus du rock m'a happée à l'âge de 12 ans, en 2001, quand j'ai vu Aerosmith sur MTV, c'était le clip "Jaded". Si mes souvenirs sont exacts, c'était lors de la promotion de l'album "Just Push Play". Cet événement a vraiment été un déclencheur intersidéral en moi. Quand j'ai vu Steven Tyler, cette grande bouche et ce son qui en émanait, ça a été un cataclysme pour moi. De là, j'ai commencé à m'intéresser au rock. Un ami à mon père, Sam, que je remercie vivement, m'a conseillé d'écouter la radio Classique 21 (qui s'appelait Radio 21 à l'époque). Il m'a dit d'écouter les classiques du dimanche matin qui étaient présentés par Marc Ysaye. Là, j'allais découvrir plein d'autres groupes tels que Led Zeppelin, Motörhead, The Rolling Stones, et Jethro Tull. Les Beatles, je connaissais déjà. Avec cette émission, j'ai vraiment découvert un grand panel du classic rock international. J'ai quand même fait un petit cursus musical : j'ai fait du violon entre 7 et 10 ans. Comme ce n'était pas très rock and roll, je n'ai pas poursuivi cette activité très longtemps. Quand j'ai eu 14 ans, je me suis mise à la guitare électrique pendant quelques années. J'ai aussi fait pas mal de radio dans ma vingtaine, car je voulais partager avec le plus grand nombre ma passion pour le rock and roll, tout en sachant que je ne viens pas d'une famille de musiciens ou du milieu culturel. J'étais un peu spéciale au collège et au lycée parce que, quand j'écoute Aerosmith à 12 ans et que les autres écoutent les groupes contemporains de leur époque, je suis considérée comme la bizarre. Mais ça ne m'a pas empêché de poursuivre cette destinée du rock. J'ai fait quelques chœurs pour un groupe local de reprises, les Kingstones. J'ai également pris des cours de chant de blues à la Blue School de Differdange, au Luxembourg (ville limitrophe de Mont-Saint-Martin). C'est grâce à cette école que j'ai pu faire mes premières armes sur scène en tant que chanteuse principale (lead vocal) lors du festival Blues Express de Differdange. J'ai chanté "Before You Accuse Me," "Im Tore Down," et "RoadHouse Blues".
Comment tes venu l'envie de faire partie de ce monde musical ? ALICIA F: J'ai voulu entrer dans le milieu musical parce que je voyais bien que le schéma classique ne me correspondrait pas. Le côté "métro, boulot, dodo," je crois que ce n'était pas trop mon truc. J'ai voulu vraiment me dépatouiller de ce carcan qu'on impose de manière sociétale, pour faire quelque chose qui me plaisait : une vie menée par le rock and roll, même si elle n'est pas spécialement très cadrée.
Te souviens-tu du premier concert que tu a vu ?
ALICIA F: Le premier grand concert que j'ai vu a été David Bowie durant sa tournée Reality, à Amnéville. Je remercie vivement mon oncle, qui n'est plus là, qui m'avait offert cette place. J'ai pleuré sept jours avant le concert parce que j'étais tellement émue. J'ai pleuré à la fin du concert et cinq jours après, car je savais que je ne le reverrais plus.
À 17 ans, est-ce que tu prévois de partir à Metz pour étudier l'anglais à la fac? ALICIA F: L'anglais m'a tout de suite attirée. Je suis quelqu'un qui va un peu plus loin que la mélodie, cherchant à comprendre le sens des paroles. J'ai toujours aimé cette langue, j'adore l'Angleterre, et tout ce qui est anglo-saxon me parle beaucoup. J'ai donc fait une faculté d'anglais à Metz.
De 20 à 27 ans, tu fais partie de l'équipe d'animatrices de la radio Aria à Longwy.
ALICIA F: J'ai commencé la radio sur Radio Aria avec l'émission Rock Story. Je disséquais l'histoire d'un album de rock. L'émission durait une demi-heure, avec dix minutes de parlotte intense et vingt minutes d'extraits musicaux. Cette parlotte devait être très cadrée et structurée pour captiver l'auditeur. Ce fut très formateur pour moi et enrichissant. Ensuite, je suis partie sur la radio en ligne Radio XMOVE (à Mont-Saint-Martin) pour l'émission Damnation Rock. C'était une émission généraliste d'une heure que j'avais morcelée : "le rock d'hier aujourd'hui", "les filles dans le rock", "la scène française" (que je voulais mettre en avant), et le "live report" (où j'interviewais un groupe en promotion).
Peux-tu nous raconter comment tu as rencontré Marc Zermati?
ALICIA F: C'est la radio qui m'a permis de rencontrer Marc Zermati. J'ai pris mon courage à deux mains pour le contacter et lui demander une interview. À ma grande surprise, il a accepté. J'ai pris le train et je suis montée chez lui. C'est grâce à lui que j'ai rencontré Tony Marlow (guitariste et compositeur). Nous nous sommes rencontrés chez Marc Zermati.
Peux-tu nous raconter comment tu as rencontré Tony Marlow en 2017 ?
ALICIA F: Peu après, j'ai interviewé Tony pour l'émission Damnation Rock. Nous nous sommes mis ensemble et nous avions décidé de créer un concept basé sur mes influences : Ramones, Joan Jett, Aerosmith, Sex Pistols, The Godfathers, Outcast, en plus de pionniers comme Cochran et Johnny Cash. Mes chevaux de bataille incluent Guns N' Roses, Motörhead, The Who, et The Kinks. C'est ainsi qu'est né Alicia F.
Comment procédez vous pour l’écriture des morceaux ?
ALICIA F: J'écris d'abord le texte, et celui-ci donne des indications d'ambiance à Tony Marlow, qui compose ensuite la musique. Nous trouvons que ça fonctionne plutôt bien.
Comment s'est déroulé l'enregistrement de ce deuxième album?
ALICIA F: Sur le deuxième album, Sans Détour (sorti en avril 2025), nous avons recentré le travail sur ma tessiture vocale. La moitié de l'album est en français. Je me suis rendu compte que la plupart des gens en France ne comprenaient pas toujours très bien l'anglais, et j'avais envie d'être un peu plus et mieux comprise par le public. J'ai écrit cinq chansons en français, y compris la reprise d'Édith Piaf, "Non, je ne regrette rien," que j'ai voulu reprendre parce qu'elle était en français.
Est-ce qu'il y a une distinction entre écrire en anglais et en français?
ALICIA F: Entre l'écriture en anglais et en français, je reste dans la même ligne directrice : un discours très direct. L'album s'appelle Sans Détour et ce n'est pas pour rien. Je dis ce que j'ai envie, que ça plaise ou non, car nous avons besoin de discours direct dans ce monde aseptisé. Je dirais même qu'en anglais, c'est beaucoup plus wild, incisif et vulgérose qu'en français. L'anglais permet une attitude et une expression plus larges. Par exemple, dire "Life's a bitch" en anglais "passe crème", alors que l'expression "la vie est une pute" (que j'ai utilisée dans une chanson pour décrire mon ressenti sociétal) passe moins bien.
D'où est venu le choix de la reprise? "Non, je ne regrette rien."
ALICIA F: J'ai choisi "Non, je ne regrette rien" parce que j'adore le parcours d'Édith Piaf. J'ai un point similaire avec elle : j'ai eu un de mes compagnons qui est aussi décédé. C'est ainsi que, sur l'album Sans Détour, j'ai écrit la chanson "Teenager in Grief" sur ce drame que j'ai vécu à 17 ans.
Est-ce qu'il y a eu une différence de méthode de travail entre ton premier album et le deuxième?
ALICIA F: J'ai senti une évolution de ma tessiture vocale et de mes capacités entre le premier album (2021) et le second (2025). J'ai pris plus confiance en moi et en ma voix. Les pistes "Votre calvaire" et "Non, je ne regrette rien" ont d'ailleurs été faites en une seule prise.
Parle-nous de l'équipe "Alicia F".
ALICIA F: Le line-up actuel est composé de Tony Marlow (guitare/composition), Amine Leroy (basse) et Gérald Coulondre (batterie).
Etes-vous une passionnée de cinéma?
ALICIA F: Je suis très cinéphile. Le logo Alicia F, pour la police d'écriture, s'inspire du film Dracula de Francis Ford Coppola. J'ai écrit la chanson "Votre calvaire" en quelques heures après avoir vu le film Magdalen Sisters (sur les couvents irlandais), qui m'a profondément bouleversée.
Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais aimé jouer ?
ALICIA F: Sans hésitation IGGY POP... J'aimerais bien faire une version de I Wanna Be Your Dog de manière très érotique avec lui...
Peux-tu nous parler un peu de la tournée anglaise que tu viens de faire?
ALICIA F: J'ai effectué une tournée de quatre dates en Angleterre en février dernier (Preston, York, Stockport, Londres), ou on a partager la scene avec le groupe The Healthy Junkies ... C'etait vraiment une belle experience... Tout cela grâce à Steve Iles qui nous a monté cette tournée. Nous y retournons en octobre 2026. Le public français et le public anglo-saxon sont assez différents en matière de rock. J'ai ressenti beaucoup plus d'unité, d'intergénérationnalité et de solidarité entre les groupes en Angleterre. Le public anglais, patrie du rock, est beaucoup plus demandeur de sons électriques qu'en France. J'ai ressenti de super vibrations, et le retour en France a été assez dur émotionnellement parlant.
Si tu devais garder une seule chanson ou un seul album, quelle serait ton choix?
ALICIA F: Je pense que si je devais en choisir une, ce serait "Jaded" d'Aerosmith, car c'est par elle que tout a commencé et elle me restera toute ma vie collée à la peau.
Quels sont tes projets à venir ?
ALICIA F: Les projets à venir sont de défendre Sans Détour sur scène et hors scène. Je veux défendre l'album bec et ongles, car nous avons besoin de rock en français. J'ai commencé à écrire d'autres chansons pour un troisième album, qui paraîtra dans un ou deux ans. Il y a déjà quatre chansons en français écrites. Nous allons continuer sur cette lancée du discours direct. J'invite tout le monde à découvrir mon univers, ne vous inquiétez pas je ne mords pas, je peux juste griffer.
Voir La Vidéo De L'interview dans son INTEGRALITE... ICI
Le
19 novembre 2025, le Casino de Paris accueillait le groupe " The D.A.M.
Trilogy ". Un groupe formé par Carlos Alomar ( co-écriteur du titre "
Fame " avec John Lennon ) et George Murray qui furent les musiciens de
David Bowie à qui ils rendent hommage, ainsi qu'au batteur Dennis
Davis, lui aussi compagnon de route de Bowie.
Les initiales du groupe
sont composée par le nom des musiciens : Dennis Davis, Carlos Alomar et
George Murray. The D.A.M présente, pour une tournée européenne, des
titres extraits de la Trilogie Berlinoise : Low, Heroes et Lodger sortis
entre 1977 et 1979. Mais malgré le talent des musiciens - ( mention
spéciale pour le fulgurant batteur Tal Bergman ) - et la prestation
haute en couleurs du chanteur Michael Cunio, le concert n'a jamais
vraiment décollé.
L'ensemble est resté assez froid, sans compter que le
groupe a joué le minimum syndical...un set de 45 minutes, une pause de
20 minutes et un second set d'une heure, sans rappel... Les deux
musiciens emblématiques des albums de David Bowie, n'ont jamais réussi à
provoquer ( cet avis n'engage que moi ) une véritable émotion...
En bref
une soirée où la virtuosité a pris le pas sur le
feeling.......... Carlos Alomar, ( co-écriteur du titre " Fame " avec
John Lennon ) et Georges Murray ont décidé de présenter des titres
extraits de la Trilogie Berlinoise: Low, Heroes et Lodger sortis entre
1977 et 1979.
Michael Cunio (chant), Carlos Alomar (guitare), Georges Murray (basse),
Tal Bergman (batterie), Kevin Armstrong (guitare), Axel Tosca
(claviers), Léa Lorien (chœurs)
20 Novembre 2025 Victor Sevilla Photos : Victor Sevilla
Mardi
4 novembre à la salle Pleyel eut lieu le concert de One vision of
Queen, spectacle en hommage à Freddie Mercury et au groupe Queen.
Heureusement il ne s’agit pas d’un simple " Cover " où les artistes
imitent leurs idoles, mais d’un véritable " Tribute " à la musique et à
la voix de Freddie Mercury, sans maquillage, ni fioritures inutiles. Et
il faut avouer que le chanteur canadien Marc Martel est doté d’une voix
extraordinaire d’une rare puissance réussissant l’exploit d’interpréter
les titres emblématiques de Queen à la perfection ! Il semble être par
moment la réincarnation de Freddie Mercury, et par la voix et par sa
formidable présence scénique, ayant fait se lever plus d’une fois le
public de Pleyel.
Marc Martel a passé 13 avec son groupe de rock canadien Downhere.
Le
public lui faisant presque toujours des commentaires sur sa similitude
vocale avec le regretté Freddie Mercury. En 2011, Il attire l’attention
sur YouTube avec sa reprise de « Somebody to Love » de Queen,
auditionnant pour faire partie du groupe hommage à Queen.
Suite à cette
vidéo ( cumulant 30 millions de vues sur YouTube et Facebook ) , adoubé
par le légendaire batteur de Queen, Roger Taylor qui déclarait : « Cette
voix. Vous écoutez, vous fermez les yeux et vous pensez que c’est
Freddie qui chante…. », il devient le chanteur de " One Vision Of Queen "
en 2011. Le groupe joue certains des titres les plus emblématiques du
Rock avec une puissance rock réjouissante, porté par le jeu de scène
électrisant de Marc Ferrel, qui s’avère aussi être extrêmement
sympathique et proche de son public.
J’ai pu savourer : Bohemian
Rhapsody, We Will Rock You, We Are The Champions, Another One bites The
Dust, Under Pressure, Somebody To Love, Crazy Little Thing Called Love
...( pour n’en nommer que quelques-uns ….).
Je vous conseille ce
jouissif spectacle de 2 heures qu'il ne faut manquer sous aucun
prétexte… Marc Martel, chant, piano - Brandon Ethridge, Directeur
musical / Claviers - Mike Cohen, Basse - Tristan Avakian, Guitare solo
et Brandon Coker, Batterie.
5 Novembre 2025 Victor Sevilla Photos : Victor Sevilla
Le
28 octobre 2025 à Barcelone au " Gran Teatre del Liceu ", s'est déroulé
un émouvant concert faisant partie de la tournée (peut-être d’adieu)
du pionnier du Rock espagnol, Miguel Rios, intitulée " El ultimo vals "
qui et aussi le titre du prochain album qui sortira le 8 novembre.
Miguel Rios a débuté sa carrière en 1962.
Il fut celui qui lança le Rock
en Espagne sous le nom de Mike Rios " El Rey del Rock ". 63 ans après
avec son groupe " The Black Betty Trio il est encore debout et prouve
comme le disait une de ses chansons que : Los viejos rockeros nuncan
mueren ....
Sur les photos il est accompagné par un invité de marque, le
guitar-héros espagnol Jorge Salán.
29 Octobre 2025 Victor Sevilla Photos : Victor Sevilla
Ace Frehley, de son vrai nom Paul Daniel Frehley, est un guitariste
américain. Il est né le 27 avril 1951, dans le Bronx à New York où il a
aussi grandi. Il est principalement connu pour avoir été le premier
guitariste soliste du groupe de rock Américain Kiss de sa création en
1973 jusqu'en 1982. Il a inventé le personnage du "Spaceman" (alias
"Space Ace"). Ace Frehley, décédé ce jeudi 16 octobre 2025 des suites d'une mauvaise chute. Il avait 74 ans RIP
Aux détours de la découverte d'un album il y a parfois des moments magiques, une évidence, une belle surprise qui vous colle les neurones au plafond sans jamais vous laisser redescendre Wings Of Steel en a fait définitivement parti en 2024, une véritable révélation comme il en arrive parfois. Le combo issu de Los Angeles et totalement inconnu sur nos terres avant la sortie de ce premier opus est née de la rencontre de deux musiciens au talent indéniable, le chanteur Leo Unnermark originaire de Suède et le guitariste Californiens Parker Halub. Après un Ep sorti en 2019 qui leur a permis de se faire remarquer sur la côte ouest des Etats Unis, ou ils ont donné leurs premier concerts ils nous ont offert ce premier album Gates Of Babylon qui a été sans conteste un des opus marquant de l’année dernière influencé très fortement par les eighties voire seventies comme Whitesnake, Judas Priest, Queensrÿche, Crimson Glory ou encore Fates Warning, ce premiers méfait nous a aussi permis de découvrir la voix exceptionnelle de Leo Unnermark le virtuose de la six cordes Parker Halub. Un an après ils nous proposent Wings Of Time qui confirme tout le bien que l’on pensait d’eux pas de doute là-dessus, ils sont là pour durer. Il suffit d’écouter le titre éponyme “Wings Of Time“ sortie en premier single pour en être convaincu, un morceau épique de toute beauté qui met en valeur leur dimension technique de haut vol et leur capacité à composer des titres plus alambiqué ! Une vrai petite merveille à déguster sans modération ! Les deux autres singles ne sont pas en reste “We Rise“ et “Burning Sands“ dont le clip a été filmée dans l'étendue désolée du désert de Bledowska en Pologne et qui prouve qui montre aussi que le combo peut abordé des thèmes sérieux comme les conséquences désastreuses d'événements géopolitiques qui pourraient conduire à une guerre nucléaire et à l'anéantissement de l'humanité. Deux petites pépites qui confirme que le gang à beaucoup à apporter et s’avère déjà comme un des nouveaux leaders du heavy metal ! Pour en savoir un peu plus sur ce nouvel ovni qui surprend par sa qualité nous avons soumis à la question les sympathiques fondateurs de Wings Of SteelLeo Unnermark chanteur et Parker Halub guitariste. Un entretien jovial et décontracté pour une épopée au cœur du temps. Magnéto les gars c'est à vous !
Bienvenue à vous deux pour nous présenter votre second album Winds of Time. Pour commencer une question très simple, pouvez-vous vous présenter et nous décrire un peu le parcours de Wings Of Stell ?
Parker Halub. Wings of Steel est un groupe fondé par moi-même, Léo et Mark. Nous nous sommes rencontrés en 2019 à Los Angeles pendant les cours de musiques. Nous nous sommes très bien entendus et nous avons commencé à écrire de la musique, puis à faire des reprises. Nous nous sommes attachés à écrire de plus en plus de musique. En 2022 ce que nous avions écrit nous a permis de sortir notre premier EP intitulé Wings of Steel. A partir de là, le groupe a vraiment commencé. En 2023 nous avons sorti notre album Gates of Twilight. Cela nous a permis de le présenter à beaucoup de gens sur la scène du metal ce qui nous a donné l’opportunité de commencer à donner nos premiers shows en public. Notre premier show a eu lieu à Los Angeles. Nous avons joué au Whisky à Gogo, et en 2024 nous avons été invités à jouer dans plusieurs festivals en Europe. Cela s’est traduit par notre première tournée européenne incluant deux shows spéciaux : l’un à Paris et l’autre à Lyon. Pour Lyon, nous ne le savions pas au départ mais il a été enregistré en live. En 2024 nous étions en France et en 2025 avons enregistré notre second album. Nous avons déjà sortie trois titres en single “Winds of Time“, “We Rise“ et “Burning Sands“. L’opus complet sortira le 17 octobre 2025. Nous avons donné pas mal de concerts cet été dans le cadre de notre seconde tournée européenne. Un weekend heavy le samedi 7 juin à Nancy, et un festival parisien plein air qui s’est déroulé il y a quelques semaines avec cette tournée pour notre second opus. En février, mars et avril nous serons dans l’ouest américain pour faire une grosse tournée avec Sabaton.
Comment s’est déroulée cette tournée ? J’ai l’impression que tout a commencé en France comme tu l’as dit. C’est un peu votre seconde patrie en quelque sorte !
Parker Halub. Oui chaque fois que nous sommes en France, il semble que nous franchissons une marche supplémentaire pour le groupe. La France a été vraiment cool avec nous et on a hâte d’y revenir. Cette tournée a été un grand pas en avant, nous avons joué sur de nouveaux territoires dans le monde où nous ne sommes jamais allés auparavant. On a donné des shows incroyables et complets. Je rencontre beaucoup de fans, pas tous car il y a encore plein d’endroits dans le monde où nous devons jouer. C’est super, nous devons essayer les titres de notre second album en tournée, car ils sont faits pour être jouer en public. Ils sont très bien pour le public dans ces endroits. Je crois que ça a été une tournée réussie. Nous avons encore deux shows à faire en Allemagne au R.I.M festival et le Keep It True Rising les 3 et 4 octobre.
Dans quel état d’esprit étiez-vous pour donner tous ce concert en Europe et comment abordez-vous ces deux derniers concerts ?
Parker Halub. C’est très difficile à décrire. D’un côté, c’est un autre show et nous devons faire ce qu’il faut comme la première fois, et les autres suivants mais pour moi il y a une saveur douce-amère, quand tu as dû donner tous ces concerts pendant si longtemps et que tu dois jouer le dernier show. Il s’écoule une certaine période où lorsque tu arrêtes et tu ne montes plus sur scène. Je pense que c’est un peu amer. Mais ces deux shows seront spéciaux. Le Keep It True Rising est un festival où nous avons joué lors de notre première tournée européenne, le festival nous a invités en Europe. Nous jouerons le premier Keep It True et nous serons à fond. D’un côté il y a un sentiment amer et en même temps nous avons des projets très excitants qui arrivent.
Justement à partir de février vous serez en tournée avec Sabaton aux Usa, une tournée incroyable et longue. Est-ce que cela demande une longue préparation ?
Leo Unnermark. Bien sûr il va y a voir beaucoup de préparation pour cette tournée US. Il faut préparer la setlist pour que tout le monde soit prêt. Le plus gros défi est l’aspect technique de la logistique. Ils viennent avec tout le matériel, nous préparons toute la tournée avec tous ces aspects afin d’être aussi fluide que cela peut l’être. Dans l’ensemble nous sommes impatients de faire cette tournée, peu importe la montagne logistique à gérer et le temps que cela prend. Pour moi et Parker on donnera le meilleur de nous-même en tournée. C’est notre objectif de préparer une setlist et la chanson à proposer car c’est une visite d’ouverture et nous voulons donner le meilleur de ce que nous avons. Nous sommes tellement impressionnés par les fans loyaux de Sabaton et de Pop Evil aussi. Nous sommes très confiants de la discographie que nous avons déjà. Nous sommes très à l’aise pour la tournée dans sa globalité. En France il se passe toujours quelque chose de spécial pour vous car vous avez donné un concert acoustique le 20 septembre en jouant notamment des reprises de Deep Purple. Est-ce que c’est un exercice que vous apprécié ?
Parker Halub. Ce que je peux dire c’est que nous avons donné un autre show acoustique l’année dernière, c’était le jour où nous avions eu beaucoup d’interview la veille. Quand tu es assis en donnant des interviews autour de toi c’est vraiment quelque chose de spéciale à Paris qui est une ville magnifique. En parlant d’acoustique ce que nous avons écrit avec Léo à l’origine débute avec l’acoustique. J’ai eu la chance de pouvoir jouer en acoustique dans cet environnement. Nous adorons cela, c’est beaucoup de plaisir et de joie et cela donne une possibilité de donner aux morceaux une nouvelle vie.
Leo Unnermark. On écoute aussi beaucoup de titres en acoustiques.
Parker Halub. C’est une grosse influence dans notre style. Aussi de le partager non seulement par notre musique mais de pouvoir faire autre choses avec des reprises. C’est toujours sympa de rendre hommage à des musiques que l’on aime vraiment.
Leo Unnermark. Je le mentionne aussi dans ma carrière musicale car au début nous avons donné des concerts acoustiques dans les bars. Je l’ai fait d’affiler pendant deux ou trois ans. C’est toujours très spécial et je suis d’accord pour dire que c’est plus intimiste et plus direct. Il faut avoir un sens des rapports humains avec ses musiciens. Ce set intimiste est vraiment cool et nous espérons que nous en ferons plus comme ceux-là dans le futur.
La surprise est que vous avez mis un an à écrire et sortir l’album c’est très rapide. Est-ce que vous aviez ces chansons écrites depuis longtemps qui n’attendaient plus qu’à être enregistrer ?
Parker Halub. C’est un mélange de processus d’écriture qui se déroulent dans certaines circonstances. La façon dont nous avons enregistré cet album est la même que l’autre. Leo et moi on écrit que ce soit avec le téléphone ou peu importe. Il y a beaucoup d’idées que nous enregistrons. On arrive toujours avec quelque chose. Quand on a décidé de faire ce disque on avait dix ou onze semaines devant nous. Le problème n’était pas les chansons mais les idées sur lesquelles on voulait travailler car on avait de quoi faire. Fondamentalement c’est comme ça que ça s’est passé. Nous avons fait cela sur une courte période. C’est un peu intense car on n’a pas eu le temps de se poser et c’est la parfaite quantité de temps pour le terminer et travailler comme il fallait le faire. Le résultat final est que tu ne seras pas déçu. Mais j’ajoute que c’est l’écriture et le process d’enregistrement et la production en tout. C’est le travail sur le son qui nous a pris plus de temps plus que l’enregistrer.
Leo Unnermark. Je rajouté que nous avions plein d’idées de riffs qui nous venaient, des riffs qui peuvent devenir intemporels. Quand nous avons commencé à travailler ensemble cela devient une question de temps. Nous avions commencé avec les riffs et la majorité des titres viennent naturellement au moment où on les écrits. C’est pour cette raison que tu as une fluidité naturelle sur l’album.
Penses-tu que d’avoir eu l’expérience des concerts a un impact sur Wing Of Time ?
Parker Halub. Absolument, oui. Quand les gens posent la question quelle est la différence entre cet album et le nouveau je crois profondément que c’est le produit de notre expérience ajoutée. C’est un croisement. Individuellement ce sont les musiciens que tu peux entendre à travers notre performance. Les auteurs compositeurs sont utilisés dans la composition de l’écriture des chansons dans leurs sections et dans la production, tu entends qu’il y a beaucoup plus de détails et c’est plus raffiné d’une manière plus épurée au-delà de nos process. Les chansons qu’on a décidé d’écrire pour cet opus : nous écrivons toujours ce qui nous inspire. En même temps on à terminer notre première tournée européenne en juin. En aout et septembre nous avons composé les morceaux. Nous avons terminé et l’une des choses auxquelles on pensait, nous nous demandions comme nous avons notre live set, qu’est-ce que l’on peut rajouter à ce live set pour avoir une autre dimension musicale. Cette perspective de jouer en live a influencé certaines idées que nous avons choisies pour devenir des titres pour ce disque.
Il y a effectivement des titres superbes comme “Wings Of Time“ le premier single. Était-ce une évidence de choisir ce titre comme premier single ? C’est une longue chanson de dix minutes avec beaucoup de parties techniques musicales et vocales.
Parker Halub. Dans ce titre il y a beaucoup de musique, je ne pense pas que cela nous a pris beaucoup de temps pour écrire cette chanson, pas plus que les autres sur l’album. Les chansons sont venues très naturellement fondées sur les idées qu’on avait. Le process a suivi. Au moment où on a terminé, et que l’on a écouté la démo la chose qui était cool c’est qu’on n’a pas ressenti que l’on était parti sur un titre de onze minutes. On n’a pas ressenti que l’on tirait sur le morceau pour attendre la fin. La journée n’était pas axée sur le temps pour commencer. Cela fut la chose la plus cool sur le titre parmi cette sensation et ce sentiment. Et bien sûr c’est une chanson cool, nous voulions le mettre en évidence sur l’album. Lorsqu’on a terminé on voulait la mettre en ouverture. Et peut-être même le mettre comme titre de l’album quand nous avions fini le titre. On ne le regrette pas de toute manière. Cela s’est très bien passé avec nos fans et même les médias ce qui n’est pas habituel de sortir un tel titre, le premier titre, le single, la vidéo. C’était une décision naturelle et je suis content.
C’est un album qu’on écoute de bout en bout et qu’on continue de l’écouter encore et encore. Comment vous abordez vous la nouvelle génération dont vous faites partie d’ailleurs et qui est moins disponible à écouter un disque en entier ?
Parker Halub. Je vais commencer à dire que pour la nouvelle génération le plus gros aspect ce sont les réseaux sociaux. Tu ne peux pas mettre un morceau de dix minutes sur les réseaux sociaux et le faire bien. Quand tu as une chanson dynamique comme nous faisons beaucoup de contenus dans les vidéos tu peux séparer le tout et le donner sous différents formats et le publier sur différents médias. C’est quelque chose qui a très bien marché pour nous. Il ne faut pas penser que la longueur de d’un titre nous a perturbé non et cela d’aucune manière parce que nous avons de sessions explosives. Le heavy metal en lui-même est si explosif et le contenu des vidéos a été les meilleures ventes et de loin.
Leo Unnermark. Je me sens concerné sur comment les jeunes consomment de la musique jusqu’à présent. Je crois que les personnes qui écoutent de la musique de nos jours car la plupart utilisent les plateformes en streaming. Ils écoutent des morceaux à l’unité c’est parce qu’ils sont sur les réseaux sociaux mais si tu y es, tu n’écoutes pas vraiment la musique. Mais comme tu l’as dit à la suite de notre tournée européenne c’est vraiment une vitrine pour les jeunes générations. Nous avons remarqué que nous avons un public de jeunes. Il y a des gens plus jeunes qui apprécient les disques, notre musique. Ce n’est pas pour le grand public, le heavy metal commence avec le grand public alors. “Burning Sands“ est aussi une chanson importante pour vous et il y a aussi une vidéo d’ailleurs qui vient de sortir filmé en Pologne .
Parker Halub. Oui cette vidéo nous voulions la filmer dans un désert. Nous avons trouvé le lieu fin juin et nous n’avions pas d’idée où aller tourner le clip voire en Afrique du Nord mais ça n’avait pas de sens d’aller là-bas pour aller en plein désert. Nous regardions des trucs en Europe qui étaient proche des lieux au nous donnions des concerts. Il y avait cet endroit en Allemagne à Berlin. Nous avons contacté le gouvernement local pour avoir la permission de filmer une vidéo et ils ne nous ont pas donné l’autorisation parce que c’était une zone militaire en plein désert, il y avait des bombes non explosées qui restaient. On ne pouvait filmer, nous avons choisi la Pologne dans un endroit désert. Tout s’est bien passé, nous avons filmé. Le temps n’était pas propice mais juste assez pour tourner la vidéo.
Leo Unnermark.’était pas les meilleures conditions, spécialement quand on porte une chemise. Mais je dirais que cet endroit est super cool parce que dans les paroles cela parle de la menace nucléaire, les relations et la pression de la guerre. Et si tu zoom sur la carte tu peux voir un chemin de forêt et de grands cercles ronds de désert. Je crois que ça reflète le contenu des paroles. “Flight of the Eagles“ est aussi un titre phare. Comment est né ce titre ?
Leo Unnermark. Ce titre est un peu unique dans la manière dont il a été composé. Au départ c’était un titre instrumental écrit par Parker qui l’a fait tout seul. Il me l’a envoyé car il envoie beaucoup d’idées et je fais la même chose. Je me souviens que ça ma scotché et c’était la meilleure chanson. Je voulais la laisser telle quelle comme instrumental, un titre qu’il a très bien fait lui-même et Parker voulait ajouter les voix. A ce moment-là nous n’étions pas dans le même pays. Je revenais de Suède et Parker était aux USA. C’est la seule fois que nous avons enregistré à distance. On a commencé à faire des passages vocaux et à écrire les paroles en enregistrant avec mon micro. C’est de là qu’est partie l’idée qui date d’un certain temps.
Parker Halub. C’était au début de l’année 2024.
Leo Unnermark. C’est une bonne chanson mais elle ne semblait pas terminée. A la fin de la réalisation de l’opus nous avions besoin d’une chanson et nous avons décidé de ramener la ramener à la vie. On a ajouté et tordu des choses sur la fin pour l’affiner. Sincèrement c’est l’un de nos morceaux préférés.
Léo tu as une tessiture incroyable qui te permet d’atteindre des notes très hautes est-ce que tu travailles beaucoup ta voix avant et pendant une tournée, tu en prends soin ?
Leo Unnermark. J’avais l’habitude au début d’être plus décontracté avec ma voix. Maintenant nous faisons de longs sets en tête d’affiche qui durent entre quatre-vingt-dix et cent minutes. De plus tu fais des shows avec un environnement de fumée. Nous sommes humains et la voix est la même chose pour tout le monde tu commences à être un peu sec, à avaler un petit peu. Je dois faire attention à tout ça, j’ai des habitudes entre les shows pour être sûr que je suis bien hydraté et que je me sens bien. Alors je suis bien. La technique pour chanter est assez orientée.
La pochette est magnifique. Qui a choisi le titre de l’album Wings of Time ?
Parker Halub. Quand on a écrit le morceau c’était le moment parfait, c’est une grande chanson et c’est la première que nous avons écrite pour ce disque. Ce que nous avons fait pour avec installe le tempo pour le reste. C’est un peu comme Gates of Twilight le premier morceau a donné le titre à notre premier opus. Ce titre a imposé le tempo sur ce que nous avions fait. Et on a fait ça aussi pour celui çi.
Leo Unnermark. Aussi Wings of Time a un message, une sorte de reflet comme le contenu de l’album c’est-à-dire une avancée technique et comment Wings of Time le porte.
Quel a été le défi pour vous sur cet album en ce qui concerne l’enregistrement ?
Parker Halub. Je pense que certaines chansons sont plus difficiles à s’imaginer que d’autres par exemple lorsque j’écris les solos, parfois la première chose que je fais est de m’assoir et je dis ce sera sur l’album. Pas tout le temps, parfois je suis chanceux ça va. Parfois j’écris et puis après je sais quoi faire avec le titre et quelquefois cela prend un peu plus ou moins de temps. La même chose se déroule pour tous les titres. On a les riffs, les couplets, les chœurs parfois il faut changer ou intervertir, il y aussi les détails prennent plus de travail ou de redéfinir dans les grandes lignes de notre procédé d’écriture. Si on compose un sérieux titre rock généralement on le prend comme un signe, la chanson n’est pas encore prête. On garde les bonnes idées et le temps venu, on reviendra la finaliser. Leo Unnermark. C’est exactement ce qui s’est passé pour “Flight of The Eagle“. Nous avons fini cette chanson quand le temps a été propice.
Parker Halub. La chose la plus challengeante était la production. Parce qu’avec notre expérience on attachait plus d’attention aux détails et tout ce qui concerne le mixage par rapport au précédent album. Tous les détails que l’on voulait afin que les gens puissent écouter. Nous ne voulions pas utiliser d’effets ou de distorsion. Nous avons mis des sons et de la réverb qui fonctionne correctement. Il y a des détails formidables.
Leo Unnermark. La production a été le plus gros challenge. Tout s’est très bien passé le mixage, la masterisation. Je voudrais aussi souligner que les deux opus ont été écrits par Parker et moi-même dans un temps record de dix à onze semaines. C’est n’est pas beaucoup et c’est aussi quelque chose qui est assez stressant quand tu disposes de très peu de temps pour tout terminer. Si on avait pu rajouter quelques semaines cela aurait fait une grande différence.
Quel sera le prochain single ?
Parker Halub. Le prochain single sera l’album (rires).
Auparavant vous vous autoproduisiez, maintenant vous travaillez avec une maison de disques allemande. Est-ce que cela a changé quelque chose pour vous ?
Parker Halub. Nous avons un partenariat avec High Roll Records. Nous avons notre propre label et on produit tout. Ce n’est pas réaliste de se développer par nos propres moyens, le seul moyen est d’établir un réseau de distribution en Europe. Nous avons pris ce label pour les Cds et ils l’ont aussi sortie Gates of Twilight. C’est un bon arrangement pour nous. Nous continuons de tout posséder mais nous travaillons avec eux pour avoir les Cds et les vinyles disponibles pour nos fans en Europe. Pour le faire nous-même nous travaillons avec des petites compagnies mais c’est juste pour des petites quantités. C’est très difficile pour les gens d’en trouver, ils veulent les acheter aux USA mais c’est ridicule car c’est cher. Avoir ce partenariat est une bonne chose pour nous. C’est gagnant pour eux, nous et les fans.
Il y a aussi Live in France un disque de 8 titres enregistrés en public à l’initiative d’Arno Geenens (Vérone Productions) et de l’ingénieur du son Jean-Loup « J Wolf » Demeulemeester à l’occasion de prestation du groupe à Lille, au Splendid, le 17 mai 2024, c’était important de présenter le groupe sur scène après seulement un album et un Ep ?
Leo Unnermark. Comme Parker l’a mentionné à cette époque on ne savait pas qu’il avait été enregistré. Nous n’avons pas planifié d’enregistrer ce live. Néanmoins cela a parfaitement fonctionné car sinon cela aurait fait un an sans que nous ne sortions quoi que ce soit. Aussi nous n’avons pas eu la possibilité de faire beaucoup de concerts (trois aux USA, quatre en Europe). Nous avons des fans partout dans le monde. Nous sommes très fiers de notre live set et la manière dont on travaille comme groupe. C’est notre but ultime de devenir une formation génial pour pouvoir le partager avec le monde entier c’était juste pour montrer comment on sonnait en live. C’est très important pour nous comme le mixage et le mastering qui vaut la peine d’être mentionné sur l’album car cela capture vraiment le sentiment d’être avec nous en concert. Être touché par la force du moment.
Quelque chose à rajouter ?
Parker Halub. Le plus important est la sortie de l’album Wings of Time le 17 octobre.
Leo Unnermark. Disponible sur toutes les plateformes. Tu peux trouver le Cd et le vinyle sur High Roll Records. Merci de partager les vidéos sur Wings of Steel et merci Pascal. C’est un véritable partage de communication en tant que jeune groupe et pour tous les fans du monde entier, merci.
Parker Halub. Nous adorons nos fans en France, nous avons passé un excellent moment à jouer pour vous cette année. On espère vous revoir très bientôt.
Joe La Truite un nom qui peut prêter à sourire et qui vous reste scotcher dans les neurones à jamais ! Joe n’a rien à voir avec un poisson d’eau douce mais plutôt avec un combo de Punk/Metal/Prog et parfois même Jazzy issus de de la région de Marseille. Formé en 2016/2017 par Julien Liphard (guitare / chant), Charles Roussel (basse / chant) et Martin Denquin (batterie), Joe La Truite est né d'une envie d'aventure musicale ludique et nous fait découvrir un univers musical totalement barré dans l’esprit de Faith No More ou Infectious Groove pour n’en citer que quelques-uns. Car le trio est très doué et a su très vite se développer musicalement avec un style bien à lui. Après deux EPs sortis en 2017 et 2019, le combo a dévoilé son premier album "Trapped In The Cosmos" en 2020. Cinq ans plus tard ils nous offrent une seconde pépite "Ultimate Ninja Storm 2 : Full Zguen" basé sur le concept d’un jeu vidéo une passion chez eux et qui se développe sur 13 morceaux tous relié entre eux. Pas de doute nous sommes face à des passionnés qui joue avant tout pour le fun et le plaisirs de partager leur folie ! Magnéto Charles c’est à toi !
Charles tu es le bassiste et chanteur du groupe. Comment a débuté cette histoire incroyable de Joe La Truite.
Charles Roussel. Tout a commencé avec le guitariste chanteur Julien, c’est un projet à lui à la base, petit à petit on a commencé à former un trio avec un copain à la batterie et moi à la basse. On a commencé à jammer, on avait plus ou moins le nom de Joe la Truite qui était déjà présent. On s’est dit que le nom est plutôt fun, c’est un terme assez bac à sable nous permettant de justifier la folie qu’on transmet dans nos musiques.
Il y a un peu de tout au niveau des morceaux musicalement c’est très varié. Est-ce que les Ninjas sont compatibles avec Joe la Truite ? Rires.
Charles Roussel. Complètement je pense que l’album en est la preuve.
Joe la Truite c’est un nom qu’on n’oublie pas. Il y a beaucoup d’humour derrière je suppose.
Charles Roussel. Oui complétement c’est vachement important pour le groupe, le second degré dans que l’on fait. On essaie de le faire le plus sérieusement possible mais ce qui est important c’est de se marrer.
Vous avez donné quelques concerts dans le sud de la France en mars et début avril, quatre concerts en tout et pour tout depuis le début de l’année. Comment avez-vous vécu cet expérience ?
Charles Roussel. Déjà on la super bien vécu car cela faisait un petit moment qu’on n’avait pas fait de concert. Justement avec la préparation de la sortie de l’album, c’était cool de revenir sur scène et de repartager les morceaux qu’on n’avait pas encore joué. C’était super cool, cela s’est très bien passé. Qu’est-ce que vous essayez de transmettre sur scène à tous les gens qui viennent vous voir ?
Charles Roussel. Nous ce qu’on aimerait transmettre c’est le Zguen, c’est le nom du label qu’on a sorti et le Zguen c’est l’énergie qui te permet d’headbanger de manière incontrôlable sur scène et c’est cela que l’on veut transmettre. Maximum d’énergie, maximum de Zguen une bonne tranche de rigolade quand même et un petit peu de violence et de voix.
Vous êtes deux chanteurs toi et Julien Liphard qui est aussi le guitariste, comment vous partager vous les voix ?
Charles Roussel. Alors on a un peu chacun notre tessiture et Jules a une voix plus aigüe, plus puissante dans les aigues mais on fait un peu tous les deux. On scream, on chante et on essaie de s’harmoniser. Il n’y a pas vraiment de toi tu fais ça, moi je fais ça, c’est un peu au feeling.
Tout a commencé avec toi et Julien. Qu’est-ce qui vous a unis pour vous dire que ça va le faire ? Est-ce l’humour, les liens musicaux ?
Charles Roussel. Oui un petit peu de tout ça, on s’est rencontré avec Jules quelques années avant qu’on forme le groupe. Moi j’étais dans un ancien groupe où j’enregistrais un album avec Julien en studio. On s’est rencontré et on s’est bien accroché, même humour, même sorte d’influence même si lui est dans un monde plus métal de ce que j’étais à l’époque. On a commencé à jouer ensemble et ça passait bien. On s’est dit faut qu’on fasse encore plus de conneries et faut qu’on envoie (rires).
Le premier opus est sorti en plein Covid, Trapped In The Cosmos, ce nouveau cd Ultimate Ninja Storm 2 : Full Zguen porte bien son nom, il est basé sur les jeux vidéo. Il y a tout dans le livret qui ramène à cet univers, même un manuel qui présente les manettes. A la base vous êtres passionnés de jeux vidéo au point de faire un album sur ce thème. ?
Charles Roussel. Au départ on s’était dit que ce serait cool de faire un concept album sur une histoire et on a commencé à écrire et de plus en plus on s’est aperçu que cela faisait très jeux vidéo, Julien et Martin le batteur sont très FF7, jeux drôles, RPG et tout. Il y a cette influence de jeux vidéo qui s’est manifesté de plus en plus et finalement on s’est dit qu’on assume le truc totalement. Chaque morceau est plus ou moins un niveau, tu as des boss, une course poursuite, le jeu final et dans les textes aussi.
Et ça finit par des crédits.
Charles Roussel. Oui c’est ça (rires).
Comment s’est passé la composition des titres par rapport au premier album ?
Charles Roussel. En même temps c’est allé vite et en même temps c’est allé assez lentement car le premier album est sorti en 2020. On a bossé sur celui-là pendant les cinq ans qui suivait. Il y a des morceaux qui sont allés très vite comme le premier morceau de l’album “Little Ninja Zombie Cyborg“, premier titre composé et c’est un morceau qui est simple. C’est tout droit ça tranche et par exemple l’avant dernier titre Dramatic Battle, le boss de fin on voulait faire un truc hyper éthique genre FF7. Il fallait prendre le temps d’y aller, faut trouver des bonnes textures de son, les bonnes ambiances. On a beaucoup travaillé le son, le mixage, notamment les guitares les prises de son ensuite. Oui cela a pris du temps et en même temps c’est allé très vite sur certains morceaux. Vous êtes complétement autonome de A à Z, vous avez créé votre propre label Full Zguen Records. Qu’est-ce que cela vous apporte ? Vous êtres libre de faire des choix artistiques sans aucune contraintes ?
Charles Roussel. Exactement on n’a pas vraiment de contrainte. Après comme on a la chance d’avoir nos studios, d’enregistrer et de masteriser nous-mêmes. Ça ne nous coute pas forcément d’argent. C’est quand même à prendre en compte aussi. On est libre de faire ce qu’on veut, de tester ce qu’on veut tester et on n’a pas de limites.
Si je vais voir Joe la Truite en concert, j’ai envie de voir un jeu vidéo derrière, d’être plongé dans un univers vidéo, avec des écrans , des manettes…... Est-ce que c’est quelque chose à laquelle vous pensez ?
Charles Roussel. On en parle beaucoup en ce moment c’est un truc qu’on aimerait bien faire dans l’absolu. Après logistiquement ça va être plus compliqué à mettre en place ou un écran avec des trucs qui défilent ou un visuel. On aimerait bien avoir ce côté visuel, des jeux vidéo aussi sur scène et c’est encore en réflexion de comment on peut mettre ça en place.
Vous avez créé sur la pochette qui aurait pu être celle d’un game evidemment, votre propre univers avec les planètes, la map aussi, le boss c’est fondamental dans tous les jeux. Pour la suite vous allez continuer dans cet esprit-là ou ce sera complétement différent.
Charles Roussel. On commence à brainstormer là-dessus, on ne voudrait pas faire un concept album aussi massif que celui-là. Ça demande beaucoup de travail et de temps. Mais on va continuer à exploiter tout l’univers qu’on a un peu développé. C’est l’univers de Joe la Truite, il y a des gentils et des méchants, on aime le personnage de Joe.
Qu’est ce qui a été le plus gros défi pour vous sur ces chansons ?
Charles Roussel. Le fait d’être en trio c’est d’essayer de faire un album le plus live possible, il faut que l’on sonne comme un trio. On voulait aussi le produire le mieux possible, rajouter des instruments, faire des arrangements. Le défi a été le son, rendre le son puissant et efficace mais en même temps bien produit, un peu léché, propre. Je pense qu’on y est bien arrivé.
C’est bien produit et d’ailleurs Julien est l’ingénieur producteur.
Charles Roussel. Oui c’est son studio, c’est lui qui a enregistré.
C’est son métier à la base.
Charles Roussel. C’est ça et du coup le batteur Martin c’est lui qui nous a fait le mastering c’est son métier aussi.
Vous faites ça en famille (rires).
Charles Roussel. C’est pour cela que l’on est complètement indépendant.
Est-ce que vous avez envie de travailler avec des producteurs pour la suite de vos aventures ? Charles Roussel. Oui carrément. On voudrait trop mais le truc c’est qu’on a des visions assez précises de ce que l’on veut et de ce que l’on recherche. Il faut trouver la bonne personne mais oui on aimerait bien bosser avec quelqu’un d’autre qui nous apporte un regard un peu extérieur sur ce qu’on fait et nous apporte d’autres idées. Il y a trois singles qui sont sortis avec des vidéos. Le premier c’est “Bad Death City “ puis “Light Speed“ et “Octogone 8000“. Qu’est-ce qui vous a donner envie de mettre ces trois titres en avant et aussi certainement d’autres qui vont sortir bientôt ?
Charles Roussel. Oui il y en aura d’autres qui vont sortir. Encore une fois on le répète c’est un concept album, c’est un truc qui est assez dense et il y a de grosses histories. On voulait un truc assez accessible pour quelqu’un qui ne nous connait pas forcément familier avec notre univers qui s’écoute bien et qui peut se détacher de l’histoire pour être un morceau à part entière. On a pris ces trois morceaux qui représente un bon panel de ce qu’on fait, d’un morceau un peu délirant, un morceau punk et fast et un autre morceau qui est ultra bourrin. Cela dégage un panel de tout Le disque et en même temps ce sont des titres qui sont puissants que tu peux aborder sans avoir toute l’histoire qui est derrière.
Il y a une vidéo pour “Bad Death City “où vous êtes habillés en rappeur avec une musique rap au début puis les grosses guitares qui arrivent derrière. C’est quoi l’idée. C’est très marrant car on vous voit avec les grosses lunettes, la caricature des groupes de rap. C’est de l’humour, vous aimez aussi le rap.
Charles Roussel. C’est le premier titre. Complètement ce n’est pas un style où on est complètement fermé ou allergique, on aime bien les artistes de rap aussi. C’est surtout lorsqu’on avait composé le morceau on voulait une ambiance un peu street. Le gentil arrive dans la ville et c’est une ville hostile un peu Gotham City un peu délabré. On voulait un truc un peu gangsta et on s’est dit qu’on allait faire un style rap même si ce n’est pas ce que l’on fait d’habitude. Dans le clip on se met carrément dans ce trip là et on met les lunettes, le bob et on rap en mode bling bling.
Comment se sont passés les séances de studio d’enregistrement ? Est-ce que cela a pris du temps ?
Charles Roussel. Comme je le disais tout à l’heure cela a pris du temps parce qu’on a essayé beaucoup de trucs. On a testé beaucoup de choses en termes de prise de sons, de micro. Techniquement l’album on l’a enregistré plusieurs fois, en entier avant d’obtenir un résultat qui nous plaisait. En soi l’album s’est enregistré assez vite que ce soient les parties de batterie et de guitares mais on a pris du temps à trouver le bon son, les bons équilibres entre la basse la guitare, la batterie et après tous les arrangements qu’il y a derrière.
Le tout dernier single “Octogone 8000“ viens de sortir. C’est quoi l’histoire.
Charles Roussel. Dans l’histoire de l’album “Octogone 8000“ c’est un combat de boss. C’est le héros, c’est le Ninja qui se retrouve face à son premier boss ; c’est le boss fight. C’est un truc violent qui tape et qui gagne à la fin. Voilà. On parlait de Full Zguen Records. Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre petit label ? Au départ aviez-vous démarché d’autres labels ?
Charles Roussel. Ça fait presque un an qu’on travaille avec un manager, et notre manager avait contacté des labels. On n’avait pas eu les réponses que l’on voulait de tout le monde et notre manager nous a dit vous savez quoi on va se créer le label et on va le sortir indépendant comme ça on aura le contrôle sur tout ce qui se passe et puis par la suite ça pourra nous amener d’autres contacts. On a fait ça un peu je ne dirais pas par dépit mais comme on n’a pas trouvé ce que l’on voulait sur nos recherches de labels on s’est dit qu’on le ferait nous-mêmes et cela ira bien. Votre manager c’est Darrel Baird directeur de Blue Tong Management. Est-ce que le nom Joe La Truite est un avantage ou un inconvénient selon toi ?
Charles Roussel. J’ai plutôt tendance à dire que c’est un avantage, dans le sens où ça suscite tout de suite une réaction à n’importe qui, lorsqu’on dit qu’on fait partie d’un combo qui se nomme Joe la Truite. Ça peut prêter à sourire dans le sens, ce n’est pas sérieux. En général quand les gens écoutent ils réalisent que c’est du sérieux. Ce n’est pas un truc de rigolo. C’est vrai quand on fait des interviews ou des concerts il y a toujours une ou deux personnes qui nous disent pourquoi Joe La Truite ? (Rires) Il y a un autre nom quand même. On a choisi Joe La Truite et c’est comme ça.
En tous les cas vous aimez bien les poissons (rires). Vous venez de Marseille. Comment ça se passe pour vous avec ce côté rap groovy, fusion,metal. Sur quelle scène vous poster vous ?
Charles Roussel. On est plutôt sur une scène punk metal. Ça se passe bien car Marseille c’est une scène punk surtout plus que metal. On arrive à bien s’introduire dans cette scène là même si on est un peu des ovnis dans la scène punk par notre côté metal et aussi des ovnis dans la scène metal punk. On s’en sort bien et on n’est pas non plus à Marseille même. On n’habite pas tous les trois à Marseille même, on est toujours un peu aux alentours donc on s’en sort on se retrouve quand même dans les scènes. C’est difficile de trouver des concerts, et de tourner un peu ou faire la première partie d’un groupe. Charles Roussel. C’est un peu le cœur de nos recherches on va dire, en ce moment c’est toujours difficile de trouver des dates des lieux où les conditions de jeu sont quand même sympas où tu es payé. On essaie de chercher des formations un peu partout en France ou un peu plus largement en Europe pour essayer de faire des tournées et partager. Si on va tourner avec des combos on les ramène aussi à la maison pour faire des échanges ; c’est ça le but de la manœuvre. Ce sont les recherches du moment.
Si tu avais le choix tu aimerais bien ouvrir pour quel groupe ?
Charles Roussel. Moi personnellement ça me plairait beaucoup d’ouvrir pour un groupe comme Maximum the Hormone, groupe japonais complétement barré qui est une grosse influence de nous. Sinon des trucs je ne sais pas si cela arrivera mais on peut rêver des groupes comme Igorrr qui a un style assez déjanté. Nous on aime bien cela.
Et Faith No More ?
Charles Roussel. Ce serait magnifique. On nous dit toujours que notre musique fait penser à Faith No More, Primus. Ce sont des groupes que l’on kiffe bien. Ce serait le rêve de tourner avec eux. Qui est ce qui possède le coté punk ?
Charles Roussel. On y est tous des kepun, des metalleux, du rock metal psychédélique. On est tous les trois dans ce créneau. Un coté prog par moment un peu.
C’est vraiment éclectique, ce n’est pas une musique facilement classable, vous touchez vraiment à différents styles.
Charles Roussel. C’est ce qu’on aime en même temps, on n’a pas envie de rester dans un créneau. Si demain on a envie de faire un truc ou un morceau de musette, on fera un morceau de musette et ce n’est pas grave. Cela ne veut pas dire qu’on ne fera que cela, c’est comme le morceau rappé de “Bad Death City“ on l’a fait, ça nous a fait marrer. La prochaine fois ce sera un one shot pour un morceau de musette et ce sera très bien.
Le gros objectif maintenant est de trouver des dates de tournées.
Charles Roussel. C’est aller défendre l’album en live. C’est ce qu’on n’avait pas pu faire avec Trapped in The Cosmos sorti pendant la pandémie. On s’est un petit peu niqué là-dessus. Cette fois ci on a envie de jouer l’album en live. On a envie de tourner, c’est l’objectif.
Est-ce qu’il va y avoir d’autres vidéos bientôt ?
Charles Roussel. Oui mais on n’est pas sûr de quel morceau mais on sait qu’on en sortira au moins une autre. Comme pour les précédentes vidéos ce sera fait par nous-mêmes, comme l’enregistrement on essaie de tout faire nous-mêmes même si on n’est pas des vidéastes professionnels loin de là, mais on essaie de faire ça le mieux possible et de toujours garder le fun. L’artwork a été créé par Johrice, il est composé d’un beau livret c’est vraiment excellent d’être plongé dans ce monde virtuel !
Charles Roussel.Johrice a fait un superbe boulot. C’est lui qui avait fait la pochette du premier album aussi, il est super doué et on a bien kiffé. Il a tout de suite capté l’esprit jeu vidéo, un peu comic books qu’on a voulu faire.
Quand vous avez travaillez avec lui, est ce que vous lui apporter des idées ou juste le concept sans rentrer dans les détails ?
Charles Roussel. Ça dépend par exemple pour le premier visuel du livret “Little Ninja Zombie Cyborg“ on était assez précis dans les idées et pour d’autres visuels on ne lui a pas forcément donné d’indications. Celui-là on avait une idée précise de ce qu’on voulait et sur d’autres visuels il a été assez libre. Cela a plutôt bien marché. Pourquoi ? Parce qu’il y a un peu d’improvisation de tous les côtés.
Je suis un peu déçu car la manette n’est pas fournie. Je pensai qu’on pouvait la découper. Rires !
Charles Roussel. On aurait dû faire un petit truc en origami. Rires Qu’est-ce que tu dirais à tous ceux qui vont vous découvrir ?
Charles Roussel. Attendez-vous à rigoler un bon coup, soyez prêt à de la violence et à des larmes, de l’émotion et surtout de bien rigoler. C’est important quand même.