mercredi 27 août 2025

THE ROLLING STONES // NEWS // Un album ... Une tournée ...

 

Sortie d'un nouvel album des ROLLING STONES enregistrer et prévu pour la fin de l’année 2025.
Et enfin une tournée Européenne annoncé pour Juin/Juillet 2026 avec un passage au Stade de France pour fin Juin a voir...



dimanche 17 août 2025

MANIGANCE (Carine Pinto) // INTERVIEW // Le bal des ombres - Juillet 2025.

 

Manigance fait partie de ces gangs qui à force d'abnégation et de courage sont devenu des incontournables de la scène française. De véritables gladiateurs du heavy metal qui depuis 30 ans, qu’ils vont fêter dignement cette année, aligne des albums de grandes qualités sans jamais faiblir développant un Métal de haute volé à la fois technique, puissant et mélodique, le parfait panel. Manigance ne déçoit jamais il suffit de se pencher sur sa discographie pour s'apercevoir que nos amis originaire de la région de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques savent faire parler la poudre et ont signé quelques méfaits qui au fil du temps sont devenu des classiques du Métal français comme Signe de Vie 1997, Ange ou Démon 2002 ou encore plus récemment Le Bal Des Ombres 2022 ! Cette passion inébranlable qui les guide leur a permis notamment d’ouvrir pour des légendes comme Scorpions ou Whitesnake, de jouer au hellfest en 2022, des faits d’armes impressionnant ! Pourtant tout n’a pas toujours été simple, les départs successifs au fils des années, tout récemment encore avec les départs du bassiste Stéphane Lacoude à la basse et Patrick Soria à la batterie remplacer par Stéphane Laborde et José Fillatreau auraient pu signer la fin du combo. François Merle parvient toujours à redresser la barre et à rassurer tous les fans. Depuis l’arrivée en 2018 de Carine Pinto un scénario inédit qui finalement leur à ouvert de nouvelles perspectives musicales et qui s’est avérer un choix judicieux au vu des qualités vocales de la belle, le combo a multiplié les albums et les tournée Européenne en ouvrant pour Myrath en 2018 et plus récemment en 2023 pour Rhapsody Of Fire. Pour célébrer ce parcours unique Manigance nous offre L'âme de fond (Verycords / Warner Music) ou il a choisi de réenregistrées la plupart de ses standards incluant des classiques tels que “Ange ou Démon“ et “Volte-Face“, revisités par Carine Pinto et modernisées par le line up actuel. Le tout agrémenté de nombreux invités comme Patrick Rondat, Barbara Mogore, Nightmare, Yves Campion, Existance Julien Izard & Antoine Poiret, Pat Tetevuide et Roberto De Micheli le guitariste de Rhapsodie Of Fire. Un vrai best of original qui apporte le plus nécessaire et indispensable. L’Âme de Fond s’annonce comme un véritable voyage à travers l’histoire de Manigance, mêlant liberté artistique, inspirations renouvelées et un hommage vibrant à leur héritage musical. Manigance vous embarque dans un voyage au cœur du temps pour une véritable épopée dont on ne ressort pas indemne ! Pour faire le point Carine Pinto nous a accorder une interview pleine d’émotion à l’évocation de la disparition récente de Bruno Ramos qui les as accompagnés pendant 22 ans à la guitare, le morceau “Damoclès“ lui est dédié. Manigance c’est avant tout une belle aventure musical entre amis et une fraternité exemplaire ! Magnéto Carine c’est à toi !


Vous fêtez vos trente ans de carrière, la première question que j’ai envie de te poser c’est de te présenter tout simplement, le groupe et ton histoire au sein de Manigance.


Carine Pinto. Je me présente Carine Pinto, je suis la chanteuse de Manigance actuelle. J’ai remplacé Didier Delsaux en 2018. Manigance a effectivement trente ans. C’est une longue histoire et il y a eu pas mal de changement de line up, c’est un peu normal car c’est un groupe qui dure dans le temps et qui ne sait jamais arrêter de travailler pour proposer de nouvelle choses. C’est un groupe de power et d’Heavy Metal, avec un chant en français qui défend plein de sujets d’actualité.

Vous avez joué à Paris avec ADX en avril dernier au petit bain. Quel souvenir parisien gardes tu de ce show avec des vétérans du metal comme ADX issus de la génération des années 80 ?

Carine Pinto. ADX ce sont vraiment de super potes qu’on a rencontré avec les nouveaux arrivants, Neo Julien le guitariste, ça faisait une petite dizaine d’année qu’on n’avait pas joué avec eux et c’étaient des retrouvailles. On s’est vraiment régalé à blaguer à redécouvrir notre musique, nos musiques. C’était très bon enfant. En plus la date était quasiment complète, il y avait une super ambiance et un super accueil. D’ailleurs on a fini le set d’ADX tous sur scène. C’était très festif et je crois qu’il y aura de nouveaux épisodes à écrire sur des concerts ensemble en partageant l’affiche.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de réenregistrées et revisitées vos classiques sur ce nouvel opus L’Âme de Fond ?

Carine Pinto. Il y a plusieurs raisons. On était déjà parti sur des compos pour le nouvel album, il se trouve que l’on a intégré deux nouveaux membres Stéphane Laborde à la basse et José Fillatreau à la batterie. On s’est mis à travailler des morceaux pour le live, en répète il se passait des choses intéressantes et avec les nouvelles propositions de « Joe » qui est un batteur aguerri professionnel et reconnu a proposé de nouveaux arrangements, une nouvelle façon d’aborder les morceaux. La question s’est posée de garder cela pour nous ou finalement le partager. Le calcul a été fait de cette manière, on s’est dit ce sont les trente ans et il y avait aussi une demande du public de retrouver sur disque ce qu’ils entendaient en live puisque cela fait sept ans que je suis dans le combo. Les anciens morceaux on les défend toujours mais c’était avec ma voix et certains voulaient entendre ces morceaux là avec ma voix. Cela répondait à la demande et il y a avait un autre aspect comme on a intégré Stéphane et Joe ça nous permettait la sortie d’un best of pour les trente ans, réarrangé et retravaillé avec les envies actuelles et tout l’histoire du groupe. C’était aussi un moyen de temporiser pour la création et de nous connaitre musicalement entre nous. De partir et de se lancer dans des nouvelles compos mais en se connaissant un peu mieux artistiquement parlant.

Finalement avec Francois Merle (Guitariste/Producteur) vous êtes les deux piliers du groupe et les plus anciens, vous avez eu la bonne idée d’inviter des special guests, Existance avec Julien et Antoine, Barbara Mogore, Patrick Rondat qui revient avec un nouvel album aussi, Yves Campion les copains de Nightmare, une histoire d’amitié avec beaucoup de formations. Comment avez-vous fait le choix des invités, c’était une évidence pour vous de choisir avant tous des amis ? 

Carine Pinto. Il y a eu plusieurs idées. L’idée c’était de nous entourer d’amis. Trente ans c’est un long chemin. Il y a des amis qui sont là depuis très longtemps dans l’entourage du groupe, je pense à Pat ancien Titan (Ndr : Pat Tetevuide), mais il y aussi des amis plus récent et notamment ceux qui ont accompagné notre dernière tournée c’est-à-dire Nightmare, et Rhapsody of Fire. C’est vrai que des amitiés se sont créés par exemple le duo avec Yves Campion (Nightmare) a déjà existé en 2023 en milieu de tournée, il m’a demandé s’il pouvait me joindre en duo sur “Mourir en Héros“. Finalement il est monté sur scène sur ce titre toute la fin de la tournée. Des choses qui semblaient évidentes, Barbara Mogore la chanteuse de Nightmare est devenue mon amie, on n’avait jamais essayé de chanter ensemble et il s’est produit un truc assez magique au moment de l’enregistrement. On a des avec des timbres différents et je trouve personnellement qu’elle se marie assez naturellement. C’était aussi une jolie surprise. Après il y a Roberto De Micheli le guitariste de Rhapsody Of Fire qui nous a offert ce beau cadeau, Patrick Rondat, les jeunes d’Existance (Julien Izard chant & Antoine Poiret Guitare), c’était vraiment aussi le moyen d’ouvrir encore la créativité et les apports nouveaux à d’autres personnes. On était très curieux de voir comment ils allaient s’approprier ces espaces créatifs. On n’a pas été déçu de notre point de vue cela fait un opus assez nuancé avec des inspirations différentes et on s’est entourés d’amis. Cela compte. La musique c’est le partage avec le public mais aussi avec les autres musiciens et cela répond à notre envie d’aujourd’hui.

On ressent cette fraternité à la base, vous êtes très unis. Est-ce l’esprit du sud ?

Carine Pinto. Peut-être en tous cas c’est vrai qu’on est très lié. La musique est un espace de jeu pour nous. Mais il n’y a pas que cela. On est vraiment pote et ami dans la vie. On partage d’autres moments qui ne sont pas que de la musique et du coup c’est très riche et très précieux.

“Damoclè“ votre nouveau single est un hommage à Bruno Ramos qui a joué vingt-deux ans avec Manigance avant de rejoindre Sortilège. Le clip est magnifique avec Barbara Mogore il dédié à Bruno comme tout l’album d’ailleurs. Quels souvenirs gardes-tu de lui ?

Carine Pinto. J’ai eu la chance de partager beaucoup de choses avec Bruno, c’est un de mes meilleurs amis. Être proche n’est probablement pas suffisant c’est pour cela que j’ai toujours beaucoup d’émotion à parler de lui de notre amitié. Bruno a été un des piliers fondateurs du combo et c’est un musicien extraordinaire mais c’était encore plus un homme extraordinaire. Il a accompagné tous mes pas dans Manigance en particulier les premiers où l’accueil d’une nouvelle voix était un peu compliqué.il a toujours été d’un soutien précieux à chaque instant et ensuite il y a eu la tournée qu’on a partagée avec Myrath. Il a été de tous les instants pour moi. C’est une relation très proche, c’est un homme pas ordinaire et j’ai encore plus envie de défendre l’histoire de Manigance aussi pour lui rendre hommage en fait. On ne sait jamais quitter même avec ses nouvelles aspirations dans Sortilège où il se sentait très bien. Il était très heureux et avait plein de projets. On s’accompagnait mutuellement et il avait toujours un regard très bienveillant sur ce que devenait Manigance.

Que tu ressens tu toi qui est arrivé il y a sept ans mais qui suivait le combo depuis longtemps de fêter avec eux ces trente ans ? 


Carine Pinto. Déjà je trouve ça fou. Ce n’était pas prévu que je rentre dans ce groupe. J’ai commencé fan, j’étais dans l’entourage du combo, je les aidais pour se produire pour plein de choses pour se développer. Je suis arrivé dans la formation par hasard, je chantai dans d’autres sphères et d’autres lieux, d’autres temps avec des ambitions très modestes. Je me suis retrouvé dans ce projet assez rapidement et aujourd’hui être là au bout des trente ans c’est aussi inattendu pour moi qu’impressionnant que savoureux. Je profite de chaque instant, de chaque moment et chaque période de composition de scène de partage comme un cadeau. Incroyable ! J’ai toujours cette candeur et cette admiration pour la musique que mes troubadours comme j’aime à les appeler font.

L’intégration a été compliqué au départ pour que tu sois accepté par tout le monde ?

Carine Pinto.
 Tu penses dans le groupe ?

Et aussi à l’extérieur par rapport avec tous les fans qui viennent vous voir en concert et achète les albums, c’est important.


Carine Pinto.
 (Rires). Dans le groupe Didier m’a passé le témoin, ma première date je l’ai partagé avec Didier avant de partir en tournée avec Myrath. A ce moment-là il savait qu’il partait et je savais que j’intégrai le groupe. Cela s’est passé très tranquillement parce que Didier avait d’autres aspirations et d’ailleurs aujourd’hui dans Crazy Hammer il se développe autrement. Didier est mon ami et il préférait que ce soit moi qu’il connaissait depuis très longtemps que quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Il me connait dans la vie tout court aussi, il savait que ça lui correspondait bien le fait que je vienne, le fait de le connaitre personnellement m’a aussi aidé à défendre ses textes. Je connais pas mal l’histoire de ses textes, d’où viennent les idées et j’ai toujours essayer de porter haut tant que je le puisse ses messages. Cela continue d’ailleurs parce qu’avec ce best of ce sont toujours les textes de Didier et c’est enthousiasmant de défendre tout ça parce que j’y trouve cette poésie inspirante en termes d’interprétation.

J’imagine que vous pensez déjà au prochain opus ou on trouvera des compositions originales ?

Carine Pinto. Il y a cinq ou six compos qui sont en cours d’élaboration, on en commence toujours plusieurs. On n’en est pas encore à l’écriture des textes mais les inspirations sont nombreuses, s’il y avait une différence avec Didier, ce qui m’intéresse beaucoup plus c’est d’exprimer les relations humaines que d’autres choses extérieures, plus dans l’introspection et comment humainement selon les situations qu’on rencontre, en général plutôt compliquées parce que le métal c’est quand même la colère, les sujets qui animent.

L’émotion c’est important Est-ce que vous prévoyez des surprises sur la tournée qui arrive pour célébrer vos trente ans ?

Carine Pinto. Il y a des dates qui sont en train de se positionner mais pas tout de suite car l’album est sorti un peu tard pour être associé à des festivals d’été par exemple du coup il y a des dates qui se programment en fin d’années directement et en début d’année 2026. Pas forcément sous la forme d’une tournée européenne comme on l’a faite quoi que probablement pour le prochain album c’est sûr, mais des dates sur un weekend ou sur plusieurs weekends par exemple. C’est en train de se mettre en place, on a des personnes qui travaillent pour nous pour l’organiser.

Est-ce que Didier fera des apparitions sur scène ? Vous y pensez ?

Carine Pinto. Oui en tout cas ce n’est pas exclu. Si jamais cela se faisait ce serait une surprise mais en même temps ce ne serait pas sur toute la France et toutes les dates parce que ses ambitions sont plutôt locales et régionales que nationales ou étrangères, on va le dire comme ça.

Alors il faudra descendre dans le sud pour le voir. 


Carine Pinto. Ce n’est pas une mauvaise idée aussi.



Quel souvenirs gardes-tu de cette tournée européenne avec Myrath en 2018 et aussi celle plus récente en 2023 avec Rhapsody of Fire et Nightmare ?

Carine Pinto. C’était une vrai tournée et j’avais écrit l’album (Ndr : Le bal des ombres Verycords). Je venais défendre mes bébés, c’est vrai que je n’ai pas vécu la tournée de la même manière que la première. Après sur la question de l’ambiance elle a été super chouette parce qu’avec Nightmare, tout le monde les connait. C’était très festif et avec le groupe italien c’était aussi très festif (rires). On s’est beaucoup amusé et en même temps on a formé pendant ce mois une troupe. Notre objectif était de faire le meilleur show et ça tournait vraiment très bien. On était prêt rapidement, ça s’est vite installé et le reste du temps on profitait. J’ai été super détendue par rapport à la première tournée où j’arrivais et je n’étais même pas sur l’album, à part sur un duo avec Didier. Pour moi c’était beaucoup plus facile de prendre ma place. C’était chouette et en termes de fait marquant j’ai beaucoup aimé la culture italienne. Ils m’apprenaient régulièrement des mots en italien. Évidemment tu te doutes bien que ce n’étaient pas des mots sympa, des gros mots très moches en italien (rires) et comme on partageait le même ingénieur du son, en général aux balances je disais tous ces gros mots. Il me disait de me taire que je ne pouvais pas dire ça pour une femme, il y a beaucoup de gros mots qui sont en lien avec la religion en Italie, j’ai appris par exemple ce genre de choses et après c’est beaucoup de choses, je n’arrive pas à me souvenir tellement il y a eu de choses. J’ai profité de tout sur la scène et les concerts, c’était super chouette l’avant, le pendant et après les concerts. Comme on est dix-huit dans le bus c’est un peu ça passe où ça casse. C’est loft story mais dans un espace qui bouge, le bus devient ta maison, ton petit espace devient ton lit et juste ce que tu as comme intimité. Après tout le reste tu le partages et cela crée des liens pour toujours. Je suis allé les voir en vacances les Rhapsody chez eux à Trieste, j’ai été super bien accueilli. Ils m’ont fait jouer dans leurs groupes locaux pour faire une reprise d’AC/DC. Ils sont tellement charmants et accueillants qu’il y a toujours cette trace amicale qui restera toujours. Toujours, c’est comme une grande famille, ce moment-là il était à nous.

Qu’apprend-on à les regarder jouer chaque soir, en les côtoyant au quotidien ?

Carine Pinto. Je trouve que cela t’apprend à être humble, non pas que j’avais le melon avant mais quand tu vois des gens qui ont un tel talent être si simple et naturel dans la vie ça te pose. Tu te dis tout va bien. Après ce que tu apprends quand tu les vois fonctionner professionnellement tu apprends l’efficacité, la rapidité pas au détriment de la qualité mais au contraire pour concentrer son temps et son énergie sur des points qui pourraient paraitre des détails mais sont fondamentaux. C’est pour cela qu’on a appris petit à petit au cours de ces semaines et que très rapidement on s’est synchroniser dans le niveau attendu. Chacun avait sa place, son rôle, chacun faisait tel branchement. Tout le monde s’y mettait chanteur ou pas, on ne faisait pas nos divas Barbara et moi (rires) 

Tout le monde était disponible. 


Carine Pinto. Oui bien sur tout le monde était là pour contribuer au spectacle, on a déplacé du matériel, il n’y a pas d’égo. On est une troupe c’est assez étonnant comme cela fonctionne, c’est assez joli à voir.

Sur l’album il y a quatorze morceaux et beaucoup de classiques aussi. Est ce qu’il y a eu un défi vocal sur certaines chansons pour toi ? As-tu du adapter ta voix sur certaines chanson comment avez-vous travaillé ?


Carine Pinto. Je te raconte tout. Je l’ai vu écrit que l’on avait adapté les morceaux à ma tonalité. Cela n’a jamais été le cas, il n’y avait pas de volonté de le faire mais en général j’ai une tessiture un peu plus grave que Didier et il aurait fallu baisser la tonalité et en baissant la tonalité on perdait beaucoup de dynamique sur la partie musicale et donc on a opté pour le laisser en l’état au niveau de la musique originale. J’essaie de naviguer comme je peux dans ce cadre. Si tu veux les aspects techniques pour t’expliquer là où Didier est dans les aigus moi je suis encore dans une voix de transition qui est mixte. Ce n’est pas la partie la plus confortable être dans la phase de transition parce que si tu mets trop d’intention la voix va partir, tu ne vas pas être juste. Si tu n’en mets pas assez tu n’es pas au bon endroit non plus. Ce n’était pas simple à mettre en place. En revanche cela fait progresser, j’ai beaucoup travaillé dessus. Pour les nouvelles compos on a baissé un peu les tonalités, pas de beaucoup mais aujourd’hui je n’ai plus de difficultés à aller chercher ce qu’il y a dans les ancien titres de Manigance.

C’est vrai que je me demandais comment tu faisais car on ne voyait pas de différence sur l’album.


Carine Pinto. Je les ai beaucoup chantés en live, les difficultés je les avais eus bien avant d’enregistrer. A part “Envahisseur“ que je n’avais pas chanter du tout en live, j’ai adoré chanter cette chanson car elle est vraiment super à chanter tellement riche, un peu prog. Elle correspond à une période un peu prog de Manigance, les débuts. J’ai vraiment trouvé cela très riche et je ne m’en lasse pas rires, c’est vrai je pourrais insister pour ne faire que des trucs nouveaux et je prends aussi beaucoup de plaisir à faire vivre ce répertoire, car il y a plus de cent chansons de Manigance qui existent. C’est comme porter un héritage et je me sens chanceuse de la confiance que m’a témoigné le groupe. Je ne suis rien sans mes copains, musiciens Lionel, Stephane, Joe, François. On forme une équipe et chacun apporte sa brique à l’édifice pour construire cette chanson. C’est vrai que la voix est beaucoup devant mais les guitares aussi, idem pour les solistes. Il y a des espaces pour la basse, pour la batterie. On est très respectueux les uns envers les autres et j’aime beaucoup le line up aujourd’hui.

Vous avez enregistré une version anglaise The Shadow Ball du Bal Des Ombres. C’est une première pour toi et Manigance. Comment as-tu vécu cette expérience shakespearienne ?


Carine Pinto. Tout est nouveau pour moi donc je me nourris de ces expériences, je suis comme un enfant candide les yeux écarquillés et j’y vais. Je n’ai pas trop peur bizarrement. J’ai proposé une adaptation anglaise des paroles que j’avais écrite en français. J’ai trouvé que c’était un jeu assez intéressant même si l’anglais ne permet pas d’avoir les mêmes accents toniques qu’en français On ne peut pas mettre les intonations et la puissance de chaque mot parce que l’articulation est beaucoup plus lisse qu’en français. On pourrait rapprocher le français à de l’allemand plus que de l’anglais avec les r et les t plus percutant. Cela on a un peu du mal à le retrouver en anglais et de mon point de vue sa lisse l’interprétation derrière et on arrive à une autre proposition. Certains vont préférer, d’autres ne vont pas aimer. En même temps cela reste des propositions, on n’est pas tous obligé d’écouter toutes les versions. Cela m’a beaucoup amusé de le proposer et notre objectif, puisque l’on fait des tournées européennes était de proposer une partie du set en anglais, garder les anciennes chansons en français parce que je n’avais pas eu le temps de les adapter et de proposer Le Bal des Ombres, en anglais. Cela aide l’oreille pour les étrangers d’avoir quelques morceaux en anglais parce que c’est une sonorité pour laquelle l’oreille est déjà prête.il n’y a pas besoin d’un quart d’heure d’adaptation, c’est ce qui nous avait été reproché sur la première tournée, des étrangers avaient du mal à entrer dans le concert parce qu’il y avait cette mélodie de la langue qui n’était pas facile d’accès pour eux. Cela a été notre première expérience mais il y en aura d’autres parce que pas au détriment de la version française, il y aura toujours une version française en première intention, mais on ne s’interdit pas de proposer des versions anglaises voire japonaises (rires).

Je crois que tu en as fait une d’ailleurs “Le Bal Des Ombres“ ou tu chantes en Japonais. Incroyable !

Carine Pinto. Oui j’en ai fait une. Mon amie Audrey Lamotte qui est bilingue japonais m’a aidé. On a travaillé un mois et demi sur cette adaptation, je ne maitrise absolument pas le japonais on est d’accord, il y a trois alphabets et je ne sais plus combien de kanjis. En tout cas j’ai réalisé mon rêve de pouvoir interprété un jour une chanson en japonais

Peut-être un jour une date de tournée au Japon car vous êtes distribué là-bas ? 

Carine Pinto. On se le souhaite. On y travaille.

Pour terminer racontes nous un grand souvenir j’imagine pour toute la formation, au Hellfest à 11h40 sur la Mainstage ça a dû être très important ?

Carine Pinto. Oui alors ça aussi, c’était une aventure très inattendue. On a su quinze jours avant que l’on jouait au Hellfest. On était sur liste d’attente, on l’ignorait bien sûr, on ne le savait pas. Un groupe américain s’est désisté pour des questions de Covid quinze jours avant et on nous a dit vous y allez, vous venez ou pas. Bien sûr on a dit on vient. Quinze jours pour se préparer, quinze jours à réfléchir et à se mettre en condition. Ça s’est passé comme une fulgurance, une demi-heure un peu avant midi devant beaucoup de monde mais c’était une expérience incroyable. Je ne suis jamais allé au Hellfest en tant que public. Je l’ai découvert de l’autre côté. Quand j’ai vu tout ce monde c’est impressionnant. Quelques jours avant j’avais eu un peu de mal à manger et dormir ne sachant pas trop à quoi m’attendre. On a tiré notre épingle du jeu on en a profité. Je sais que pour Francois cela comptait d’y revenir vraiment. Manigance a joué en 2006 ou 2007(Ndr : en 2007 sur la Gibson Stage) et n’avait pas eu l’occasion d’y revenir. Je sais que c’était important pour François par exemple d’y jouer. Après c’était inattendu, je me suis régalé et c’était parfait.

Est-ce que tu as envie de rajouter un mot sur ce qui te parait important sur Manigance et son histoire ?

Carine Pinto. J’ai envie de dire c’est souvent la question qu’on me pose en fin d’interview. Ce serait bien de penser et dire que la musique c’est difficile, je ne parle pas d’en vivre puisqu’on n’en vit pas de Manigance, on ne vit pas de la musique. Juste de pouvoir produire de la musique ; nous on se sert de ce que l’on fait en live puisqu’aujourd’hui les disques ne ramènent pas assez d’argent pour produire un album sur l’autre. Tout l’argent que l’on fait est réinvesti dans le groupe pour le prochain disque. Faites vivre la musique live, déplacez-vous, allez sur des festivals, les concerts grands ou petits. Le spectacle vivant vous le ferez vivre aujourd’hui uniquement en vous déplaçant. Parfois ce sont des petits concerts ou l’entrée est gratuite ou à cinq euros, ce n’est pas qu’une question d’argent même si allez au Hellfest ça coute cher. Se déplacer près de chez soi c’est aussi contribuer au spectacle vivant. Allez partager la musique avec les gens, déplacez-vous s’il vous plait pour qu’il y ait pour les groupes ce moyen d’expression, cette liberté et cette France qu’on connait et qu’on aime avec tous ces groupes riches d’expression et de culture.



Pascal Beaumont / Photo DR Juillet 2025 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski



jeudi 24 juillet 2025

EMERALD MOON (Fabrice DUTOUR Guitars) // INTERVIEW // La signature de Emerald Moon Puissance et Energie au service des Seventies.


Un groupe qui arrive comme un ovni dans le paysage musical de cette année 2025. Un son, une puissance et une énergie qui caressent bien "Emerald Moon", qui rend avec ce disque un excellent hommage à nos années préférées, les fantastiques seventies.
Nous avons le plaisir d'écouter Fabrice DUTOUR, le guitariste du groupe, nous en dire plus sur lui et sur ce projet.



Peux tu nous dire comment s’est crée Emerald Moon ? Comment vous êtes vous rencontrez ?

Fabrice DUTOUR: La genèse de ce projet remonte à septembre 2021. Nous venons, Fred Chapellier et moi, d'enregistrer une composition commune pour le Volume 2 de l'album United Guitars. Celle-ci, de l'écriture à son enregistrement nous donne envie d'aller plus loin. François C Delacoudre est le bassiste de ces cessions et nous décidons logiquement de l'intégrer au projet. De fil en aiguille, le groupe se constitue, j'écris des titres, Fred également. Vanessa Di Mauro, avec qui je partage d'autres aventures musicales nous rejoint. Nous devons enregistrer un album et la participation de Fred à la tournée des Dutronc nous oblige à annuler le studio. Silverheads ne verra jamais le jour, nous n'aurons jamais répété ensemble. Néanmoins, les titres que j'ai composé et sur lesquels Vanessa a écrit des textes sont là et il y a l'envie d'aller au bout. Je propose début 2024 à Laurent Falso de nous rejoindre, puis à Michaal Benjelloun. D'autres compositions viennent compléter le répertoire. L'album est déjà notre priorité. 

Peux-tu te présenter et présenter le groupe ?


Fabrice DUTOUR:  

Fabrice Dutour
Guitars - Vanessa Di Mauro Vocals - Michaal Benjelloun Guitars - François C. Delacoudre Bass - Laurent Falso Drums

J'ai rencontré Michaal Benjelloun sur l'aventure United Guitars, il accompagne Gaelle Buswel depuis ses débuts et joue également dans beaucoup d'autres formations. François C Delacoudre est à la basse, lui aussi a grandement participé à l’aventure United Guitars et a tourné et enregistré avec Laura Cox. Laurent Falso est à la batterie, il a, entre autre enregistré cinq albums avec Jack Bon, période Slim Combo. Vanessa, au chant, a un parcours plus atypique. Même si la musique a toujours fait partie de sa vie, elle n'est devenu professionnelle qu'en 2019. Avant cela, elle était professeur d'anglais. En parallèle, elle a travaillé en studio, enregistré des publicités et trois albums dans un style pop rock. Quant à moi, cela fait des années que je vis de la musique. Après des études en musicologie, j'ai exploré pas mal de styles que ce soit avec des groupes de reprises ou de compositions. J'ai quasiment toujours d'ailleurs eu un projet compo, c'est extrêmement chronophage, ce sont des parcours semés d'embûches, mais il m'est impossible de m'en passer. Mes deux plus grosses aventures jusque-là sont Dyslesia, style Heavy metal, de 2000 à 2010 et Back Roads plus Rock Seventies, les dix années qui ont suivi. Aujourd'hui, j'ai deux tribute band et un duo avec Vanessa. Notre priorité est de développer Emerald Moon, de tourner le plus possible afin de pouvoir vivre essentiellement de notre musique. 

D'où vient l'idée du nom du groupe "Emerald Moon"?

Fabrice DUTOUR: Nous avons longuement hésité sur le nom. À quelques jours de sortir la page du groupe sur les réseaux sociaux, nous n'étions pas encore fixés. Nous avons finalement opté pour un condensé de deux titres de Thin Lizzy : Emerald et Dancing in the Moonlight. Nous avons aimé la connotation visuelle du nom qui était assez facile à décliner sur un plan graphique. 
 



Parle nous de toi Fabrice a quel âge as tu commencé à jouer de la guitare ?

Fabrice DUTOUR: J'avais presque quinze ans. Cela faisait cinq ans que la guitare me trottait dans la tête, depuis que j'avais découvert, grâce à un ami plus âgé que moi, l'album Au cœur de la Nuit de Téléphone. Le déclic se fait à ce moment là. On m'offre une guitare trois ans plus tard, une électrique. Elle va rester près de deux ans sous mon lit. J'avais peur de commencer. Peur de ne pas y arriver, conscient du travail et de l'investissement que cela me demanderait. 
 
Quelles sont tes influences ?

 Fabrice DUTOUR: Après Au cœur de la Nuit, ce sont tous les albums de Téléphone qui m'ont nourri. Et j'ai trouvé d'autres groupes dont les guitares distorsées me faisaient vibrer: ac/dc, Trust, Iron Maiden, Led Zeppelin. Génération Metal Attack et Enfer Magazine, j'ai écouté du Hard, Heavy, Trash une grosse partie des années 80. Je n'ai jamais été shredder, musique instrumentale, très démonstrative, je préférais la fulgurance d'un solo au milieu d'une bonne chanson, technique peut-être, mais musical et avec de l'intention, ce qu'on appelle aussi le feeling. Mes deux guitar hero étaient Gary Moore, l'album We Want Moore est phénoménal et Michael Schenker. Ils le sont encore d'ailleurs. Il y a du blues dans leur jeu et c'est naturellement que je me suis mis à écouter et pratiquer ce style à la fin des années 80. Blues Rock plutôt, évidemment Stevie Ray Vaughan, beaucoup de guitaristes de la fin des années 60, années 70, Gallagher, Clapton, Kossoff, Beck...
J'aime également beaucoup les groupes à deux guitaristes. Lorsque les sons et les personnalités se complètent, avec des moments de twin guitares, Marriott et Frampton dans Humble Pie, Gorham e Robertson dans Thin Lizzy ...

Qu' écoutes tu en ce moment ?

Fabrice DUTOUR: J'écoute toujours beaucoup de musique. Tous les jours. Je suis encore un peu à l'ancienne, c'est à dire que j'écoute un album dans sa globalité, le côté papillonnage de Spotify peut être intéressant pour découvrir, mais après j'aime creuser. Stylistiquement, c'est assez large. Je peux passer d'un Gov't Mule à un vieux Cabrel, à un album de Metheny et revenir à un Markus King, au détour d'un Testament...

Depuis tes débuts le monde a totalement changé. Es-tu attiré par les nouvelles techniques pour enregistrer ou préfères-tu la façon plus traditionnel cad vintage ?

Fabrice DUTOUR: Je suis clairement vintage. J'enregistrais, début 2000, mes maquettes sur un Korg D8, enregistreur numérique 8 pistes, disque dur vite rempli, pas de graveur cd, il faut  transférer sur une carte sd régulièrement, bref... on m'a donné un Mac avec logic audio... lorsque mon D8 a rendu l'âme, l'évidence était de changer d'ère. Mon évidence a été de trouver un D8 d'occasion. C'est encore avec ça que je maquette. 

Après un premier EP en octobre 2024, voici le 1er album sorti en juin 2025 Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?

Fabrice DUTOUR: Le fait que Laurent ait les compétences et le matériel pour enregistrer et mixer un album a été un atout essentiel. On a pu avancer à notre rythme aussi bien pour l'enregistrement de l'album que pour le mixage ou l'édit. De la même manière, Michaal et François peuvent gérer leurs prises chez eux. On peut travailler ensemble ou à distance, c’est très confortable. On a passé, Laurent et moi, le temps nécessaire pour aboutir les titres comme nous le souhaitions. Nous sommes plutôt fiers du résultat. C'est ce que nous souhaitions, de la musique rock des années 70, un son organique avec une production moderne. Nous voulions aussi donner cette impression que tout à été enregistré live. 


Peux tu nous parler de l’écriture des morceaux ?

Fabrice DUTOUR:  Michaal est le compositeur d'un des douze titres, les onze autres, c’est moi. Je travaille seul, développe une idée pour l’aboutir le plus possible, c'est à dire que je maquette l'ensemble du titre, avec batterie, basse et les 2 guitares. Les structures sont figées, les parties de guitares harmonisées également, mais évidemment, la réinterprétation des lignes de chaque instrument est libre pour chacun. Le processus de la création musicale à été en partie dicté par nos emplois du temps respectifs et la distance qui nous sépare. Je dis en partie, car j'ai depuis longtemps l'habitude de composer ainsi. Mais avec Emerald Moon, quelques compositions issues de l’émulation de cessions de répétition ne me déplairaient pas…
La musique arrive donc en premier puis Vanessa écrit les textes et les mélodies. Elle s'inspire de l'ambiance du morceau pour trouver un thème à aborder. Ce sont souvent des thèmes larges, de société pour que tout le monde puisse s'identifier. Par exemple, le texte de la chanson What You're Told est inspiré de cette période difficile du covid mais pas que...Plus généralement, cette chanson parle du conformisme et de cette pression sociétale pour toujours rentrer dans des cases. 
Lorsque je suis en phase d'écriture, je stocke mes idées de riffs au fur et à mesure dans mon téléphone tout comme Vanessa, qui, je pense (je sais), a déjà une bonne partie des textes pour le deuxième album. 
 

Le son est extrêmement rock, très années 70, cette puissance et cette énergie vous va a ravir. On a hâte de vous voir sur scène.Avez vous un concert « en vue » à Paris ?

Fabrice DUTOUR: Merci ! Le plaisir est ce qui nous guide dans notre métier de musicien. C’est une chance infinie de vivre de notre passion. C’est déjà vrai lorsque l’on joue la musique des autres, c’est encore plus intense lorsque l’on défend ses propres chansons sur scène. 
En effet, nous envisageons une date sur Paris en 2026. Nous travaillons sur la programmation actuellement et Paris fait évidemment partie de nos objectifs, Michaal et François y vivant, il faut qu'ils puissent jouer à domicile  ;)
 
Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?

Fabrice DUTOUR: La pochette a été réalisée par Vanessa. Nous recherchions un univers psychédélique, coloré, quelque chose qui ressemble à notre musique, haut en couleurs.  Elle tranche avec la pochette sombre et minimaliste de l'EP qui dépeint une demi-lune verte sur un fond noir et qui a donné naissance à un beau vinyle bicolore noir et vert. Et pourtant le fil conducteur de la lune est toujours là. 
D'ailleurs, il est question de couleurs dans plusieurs titres de l'album "Shrinking Violet" "Show Me Your Colours". Il y a eu beaucoup d'autres propositions de pochettes mais celle-ci a retenu notre attention et il semblerait que le public l'apprécie aussi. Tant mieux ! 
 
Quels sont tes projets à venir ?


Fabrice DUTOUR: Évidemment nous nous projetons déjà sur un nouvel album pour 2027. 
The Sky's The Limit est sorti le 13 juin, via Inouïe Distribution, et nous étions sur scène ce jour-là, ainsi que les trois jours qui ont suivi. La scène est l'endroit où nous nous exprimons le mieux. On travaille donc déjà sur la programmation 2026 pour faire un maximum de concerts avec ce projet qui nous tient à cœur. Nous avons déjà quelques dates de calé mais il est encore trop tôt pour vous les dévoiler...Stay tuned ! 
 
As-tu envie de rajouter quelque chose, de faire passer un message ?

Fabrice DUTOUR: J'aimerais dire aux gens de continuer à être curieux, de continuer à écouter de la musique et à faire des découvertes musicales et de venir aux concerts. On a hâte de retrouver la scène et notre public. La musique est une thérapie et un moyen de créer de la cohésion, de rassembler. Si nous pouvons à notre petit niveau être initiateur de bien-être alors le pari est gagné.

A voir “Rock n’ Roll Soul”  ICI 





Juillet 2025
Interview Thierry Cattier 
Photos : DR


mardi 8 juillet 2025

PACOME ROTONDO // INTERVIEW // Un jeune prodige de 22 ans - juillet 2025

 
Aujourd'hui, voici une belle occasion de rentrer dans l'univers de Pacôme ROTONDO, jeune homme de 22 ans, avec son jeu de guitare explosif et survolté, mêlé à une voix rocailleuse et puissante.

Pacôme ROTONDO nous transporte dans son univers Rock Blues avec la sortie de son deuxième album.

Afin de pouvoir découvrir qui se cache derrière ce tout jeune phénomène, nous avons pu nous entretenir avec lui pour le connaître un peu mieux.


A quel age as tu commencé à jouer de la guitare ?

Pacôme ROTONDO: J’ai commencé la guitare à l’âge de 9 ans. Dans une petite école de guitare classique qui était dans mon village. Pas grand chose de rock n roll, mais cela m’a transmis le virus de la musique ! Puis j’ai eu d’autres professeurs, en guitare électrique, et la c’était la revelation totale ! 

Quelles sont tes premières influences musicales et quels sont les groupes qui t'ont donné envie de faire de la musique ? 

Pacôme ROTONDO: J’ai souvenir de mon père qui écoutait Calvin Russel et Gary Moore. Ma mère quant à elle était plutôt accès Depeche Mode ou Seal…A l’adolescence j’ai eu une grosse période hard rock/metal (qu’on retrouve dans ma musique). J’ai souvenir d’un « Rock Hard » avec un CD qui ouvre par  « Crusader » de Saxon suivi de « Triumph and Power » de Grand Magus. C’était une vraie revelation, cela m’a profondément marqué quand jai découvert ces deux morceaux.  Je pense que toute cette vague de guitar hero (Zakk Wylde, Angus Young, Richie Faulkner, Kiko Loureiro, etc etc) m’ont donné envie de travailler et d’aller plus loin avec l’instrument. Encore aujourd’hui, je me qualifie comme un boulimique de musique, j’aime énormément de style, et je ne me cantonne pas a quelque chose de stylistiquement bien précis.  Cela doit se ressentir dans ma musique. C’est un mix de tout ce que j’aime. Les groupes que j’écoute en ce moment sont Little Milton, Howard Tate, Rush, Freddie King, Black Label Society,…
 
En octobre 2023 tu sors ton 1er album "World of confusion" aujourdhui avec ce deuxieme album peut on parler d'evolution ?

Pacôme ROTONDO: Oui c’est clairement une evolution. Ce deuxième album s’inscrit dans la lignée du 1er. Je le vois comme une suite logique. A mon sens, plus aboutit que le 1er album. L’ajout du clavier apporte quelque chose de significatif et permet d’explorer des ambiances/climats musicaux dans lesquels il était compliqué d’aller avec la formule trio du 1er album. Les deux albums sont complémentaires mais différents ! 
 
Comment procédes tu pour la création des titres ? 

Pacôme ROTONDO: Il n’y a pas de recette miracle ou de marche a suivre. Chaque titre vient de manière singulière. Les idées viennent dans l’ordre logique du morceau, ou non. Après c’est une mise en commun et une construction avec les instrumentistes qui m’accompagnent. Le travail d’écriture a débuté en Décembre 2023 et nous sommes parti enregistrer l’album en Novembre 2024.

Parles nous de ta façon de travailler en studio ?
Comment s'est passé l'enregistrement de "Crimson Reverie" ?


L’album a été enregistré en Novembre 2024, dans la Loire, à Renaison (le village ou j’ai grandi, celui ou j’ai pris mes 1ers cours de guitare, celui ou la pochette d’album a été prise, et ou vis le graphiste qui travaille sur le projet !) au Studio les Tontons Flingueurs par Pascal Coquard. Pascal a aussi réalisé les mix. L’enregistrement s’est relativement bien déroulé, nous avons essuyé quelques pannes techniques (notamment pour l’Orgue Hammond) qui nous ont un peu fait peur, mais tout a été réglé ! Nous avons enregistré en direct, tous dans la même pièce, en même temps? A l’ancienne quoi. Les amplis étaient isolés dans d’autres pièces mais nous étions tous dans une cabine commune, comme en live. Il y a quelque « re re » sur les guitares et les claviers, mais c’est assez minime. J’ai préféré garder le côté « one shoot » de certaines prises, qui mettent en avant la fougue et l’énergie. Toutes les voix définitives ont quant à elle étaient réalisées deux semaines après enregistrement, dont début décembre 2024. En terme de matériel, j’ai utilisé deux amplis, un Marshall JTM45 pour les guitares électriques et un Fender Blues DeVille pour le Dobro. Il  n’y a pas de guitare acoustique (promis une 12 cordes sur For What it’s Worth ») sur l’album . Le titre « A Man Needs » est enregistré au Doboro !

Quel sont les musiciens qui t'entourent sur l'album ?

Pacôme ROTONDO: Sacha Fuhrmann (Batterie), Nathan Bechet (Basse) et Paul Gervreau (Clavier/Piano/Orgue). Je rajouterais Pascal Coquard, notre ingénieur son, qui a une part importante dans le son global du groupe.
 
Comment est venue l'idée d'invité Raoul Chichin sur l’album?

Pacôme ROTONDO: Inviter Raoul, sur For what it’s worth, était comme une evidence. Avec Raoul nous avons certes la musique en commun, mais nous partageons aussi beaucoup d’autres choses. Hormis le côté « featuring », la démarche était plus d’inviter un copain pour jouer un titre que nous aimons et essayer de le réarranger à notre sauce !

Peux tu nous dire quelques mots sur la pochette ?


Pacôme ROTONDO: La photo a été prise dans le village ou j’ai grandi ? Cette arbre a une signification assez personnelle puisqu’il est quelques minutes à pieds d’où j’ai grandi. Hormis mon coté chauvin, je trouvais ça très photogénique et propices a une pochette d’album. La mise en abime est un clin d’oeil à Pink Floyd. De manière plus générale, la pochette est un subtil hommage à Led Zeppelin, qui est un de mes groupes favoris. La photo a été réalisé par Benjamin Allou, le graphiste qui s’est occupé de la conception visuelle et la mise en page de l’album.
 
Quels sont tes projets à venir ?

Pacôme ROTONDO: Tout d’abord c’est de défendre ce projet en live ! Parcourir les routes et écumer les scènes avec « Pacôme Rotondo » le plus possible. J’ai vraiment à coeur de partager ma musique et de transmette les émotions au public. Je pense qu’en live le projet a une tout autre dimension, et que la scène nous tire vers le haut.J’ai aussi monté, avec une autre équipe un hommage à Freddie King : Freddie’s Kings. Section de cuivre, piano, basse, batterie et évidemment guitare chant, c’est une grosse fête sur scène. Freddie King a une place importante dans mon univers musical, c’est pourquoi c’était tout naturel de lui rendre hommage ! 
Un troisième album est en cours de réflexion aussi ! 

As-tu envie de rajouter quelque chose, de faire passer un message ? 

Pacôme ROTONDO: Merci pour cette interview ! 




Juillet 2025
Interview Thierry Cattier 
Photos : Virgil Dupin 


jeudi 19 juin 2025

HOMMAGE A JOHNNY // Diner Spectacle // Paris Montmartre Samedi 28 Juin 2025.

 


Avec Jean Renard et  Saka / Veronica Antonelli / Pierre Benvenuti / Jean-Luc Lahaye 

HOMMAGE À JOHNNY
À MONTMARTRE..28 JUIN.
Dîner-spectacle 60€
4 artistes talentueux
pour un super hommage.
Renseignements :
06 81 49 73 62




mercredi 28 mai 2025

PRINCIPLES OF JOY (Ludovic Bors : Claviers et flute traversiere) // INTERVIEW // Made in Montreuil - Mai 2025.




 


En 2009, avec Christelle Amoussou et Chris Thomas vous fondez le label de soul music Q-sounds recording. Peux-tu nous parler de cette aventure ?


Ludovic BORS: Je fais de la musique depuis le début des années 90, d'abord dans le Hip Hop en tant que beatmaker. J'ai eu mon premier label à cette époque, puis j'ai signé chez Big Cheese Records et Kiff Records avant de rencontrer Chris Thomas en 1999.  On est très vite devenus amis, on partageait le même parcours de jeune de banlieue, on aimait la même musique : le Hip Hop ,la Soul, la House... Chris venait de créer son label de Deep House : Qalomota Records. J'ai rapidement sorti plusieurs maxis sur qalomota sous le nom de Joyful Noise tout en m'investissant dans le label. A la fin des années 2000, je pratiquais essentiellement la musique en studio, les concerts me manquaient, j'ai commencé à monter un groupe afin d'écrire et de jouer de la Soul. Pour donner une existence concrète à tout ça, j'ai proposé à Chris Thomas de monter une subdivision Soul chez Qalomota.Il n'y avait jamais eu en France de label de Soul, on avait envie d'apporter notre pierre à l'édifice.  C'est ainsi qu'avec ChrisThomas et Christelle Amoussou, qui avait la rarissime qualité d'être une songwritter de talent, on s'est lancé et qu'on a créé Q-Sounds Recording, premier label de Soul de l'histoire de la musique française. C'est ce premier crew de musicien qui a assuré le backing band des premiers artistes du label sous le nom de Radek Azul Band. Notre premier 45t (Chyna Blue & Radek Azul Band ) est sorti fin 2009. L'aventure était lancée.
 
En 2017 c'est le début de l'aventure "PRINCIPLES OF JOY" raconte nous comment est né le groupe.

Ludovic BORS: En 2015, avec Christelle Amoussou on a commencé à écrire un répertoire original pour une des nouvelles voix du label. Malheureusement on a dû mettre fin à cette collaboration naissante. Un certain nombre de morceaux que l'on aimait beaucoup se sont retrouvés sans groupe pour les interpréter. On a donc décidé de remonter un groupe autour de ce répertoire. A ce moment, c'est la chanteuse Sarah Ibrahim qui a pris le lead. On a progressivement recruté de nouveaux musiciens pour constituer le groupe dans lequel on voulait deux guitares. Début 2018, le premier line up était en place pour commencer à travailler.

Peux-tu te présenter et présenter le groupe ?


Ludovic BORS: Je suis clavier et flûtiste, fondateur du label et également compositeur et arrangeur du répertoire de Principles Of Joy.  C'est Christelle Amoussou qui écrit paroles et mélodies. Le groupe est composé de : Jérôme Makles (bassiste) qui vient de la scène Brit Pop/Mod des années 90s, Harysson Jean-Baptiste (guitariste) digne hérité de Wah Wah Ragin, Loïc "Butcher" Betems (guitariste) au background métal, Schaël Michanol (batteur) à la culture Hip Hop et Rachel Yarabou (chanteuse) notre Soul sister représentante des grandes voix du genre.
 
Avant "PRINCIPLES OF JOY" quel a été votre parcours ?


Ludovic BORS: Je fais de la musique depuis toujours. J'ai eu mes premiers groupes à la fin des années 80, à l'époque c'était un mélange de rap et de funk. J'ai sorti mon premier disque en 1993 et depuis je n'ai jamais arrêté de produire du Hip Hop, de la House, du Jazz Funk ....J'ai sorti pas mal de disques sur des labels comme Big Cheese, Plug it, Qalomota, F.Com, Vega Rec. J'ai également collaboré avec de nombreux musiciens comme Les Sages Poètes de la Rue, Birdy Nam Nam, Guts, Jihad Muhammad, Rufuss....Depuis la création de Q-Sounds en 2009, on a sorti plus de 50 disques. Le live de Principles Of Joy est le 25ème album qui sort sur le label. Depuis maintenant plus de 15 ans avec Christelle et Chris on met notre énergie à faire vivre ce collectif de musiciens (un peu plus d'un douzaine) qui permet au différents projets de voir le jour. Le back catalogue de Q-Sounds est vraiment ce dont je suis le plus fier depuis que j'ai commencé à faire de la musique, Principles Of Joy en est l'émanation.
 
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?


Ludovic BORS: Mon premier souvenir marquant remonte à mes 7 ans. Des amis de mes parents les ont traîné à un concert à la Mairie de Montreuil. C'était un concert de Dizzy Gillespie, alors dans  sa période Jazz Funk. Je me suis pris une claque !... Je ne savais pas ce que je voyais mais ça m'a marqué. J'ai mis beaucoup de temps à trouver ensuite une musique qui me parle. C'est le Rap dans les années 80 qui m'a marqué, le punk aussi. Entre 1986 et 1989, ceux qui m'ont donné envie de faire de la musique, de monter mes premiers groupes on été  des groupes comme Erik B & Rakim, NTM, Fishbone, Just Ice, Bérurier Noir, Public Enemy.... Mais je peux dire que c'est vraiment le Hip Hop qui m'a fait naître à la musique, c'est à travers le Hip Hop et ses samples que j'ai découvert au début des années 90s la Soul, le Funk, le Jazz Funk etc....
 
D'où vient l'idée du nom du groupe "PRINCIPLES OF JOY"?

Ludovic BORS: C'est Christelle Amoussou qui a trouvé le nom de groupe. Elle a, en plus de son talent de songwritter, une grande capacité à ressentir les choses. Je crois qu'au vu du répertoire qui se dessinait, le nom s'est imposé à elle comme un résumé de ce que devait représenter le groupe. Ce principe de joie nourrit notre musique et les prestations scéniques du groupe. D'une certaine façon ce nom, issu d'un répertoire naissant, continue en retour à nourrir notre musique et nous inspire.
 



Comment procédez-vous pour la création des titres ? Ensemble, séparément ?

Ludovic BORS: En général ça part soit d'une composition au piano que je propose à Christelle, soit d'une mélodie avec paroles que me soumet Christelle et sur laquelle je compose. J'amène le morceau en répétition, et on commence à le jouer, chacun apportant sa sensibilité à l'élaboration du son final du morceau. Cette phase de création est toujours assez magique car même si le morceau est largement balisé harmoniquement, il n'acquiert sa saveur finale qu'après ce processus d'élaboration collective.
 
Parlez nous de votre façon de travailler avec le groupe ?

Ludovic BORS: Comme je disais, les compositions arrivent sous forme de grille avec parfois quelques indications rythmiques, ensuite c'est un processus collectif. On joue, on modèle le son, on échange. On laisse mûrir, on revient dessus. On joue souvent ensemble, au moins une fois par semaine, et c'est à mon avis une force car on se connait très bien. En plus chacun d'entre nous a un background musical très différent qu'on laisse s'exprimer. Notre sauce est composée de nombreux ingrédients que chacun amène.  Lorsque les morceaux sont prêts on les enregistre dans notre studio. On maîtrise toute notre chaine de production, de l'enregistrement au mixage en passant par le mastering. Jérôme Makles et moi avons une certaine expérience dans ce domaine et on se complète bien dans ce processus. Tout ça est très artisanal et organique. C'est ce qui donne le son  de POJ et au-delà de tout le label.
 
Parle-nous du design de la pochette ?

Ludovic BORS: Beaucoup de nos pochettes sont très simples : une photo et une typo. Pour cet album, c'est une photo tirée du live. Ce n'est pas une photo posée, on y voit une goutte de sueur couler le long du visage de Rachel. Tout est résumé en une image : De la Sueur et du Son. La soul est une musique spirituelle et incarnée dont la scène est le lieu de cette transcendance. C'est ce qu'exprime cette image
 
Comment décrirais-tu votre musique ?


Ludovic BORS: C'est de la Soul. cette très courte description me suffit. Si on veut rentrer dans les détails, je dirais qu'on fait une soul contemporaine consciente de son héritage qui s'inscrit dans sa réalité, celle de la France et du monde d'aujourd'hui. C'est une Soul post Hip Hop qui intègre l'idée du sample dans ses compositions et des influences psyché. Mais surtout c'est une Soul enracinée dans son terroir : La Seine Saint Denis. On veut enraciner cette musique en France, lui donnant un goût spécifique, comme le Rap avant elle.  On utilise souvent l'appellation "Heavy Soul", j'aime bien cet intitulé.
 
Après 3 albums, vous enregistrez ce 1er live "Live at CXVIII », peux-tu nous raconter la genèse de ce disque ?

Ludovic BORS: Faire un live devenait une évidence. On a vécu tellement de moments incroyables sur scène qu'il fallait qu'on en garde une trace autrement qu'à travers une story insta. On s'est donc lancé. En plus, le live est devenu un exercice très peu pratiqué par les groupes aujourd'hui. Peut être que le risque de se montrer à nu sans l'artifice de la post production est trop effrayant dans une industrie musicale obsédée par la perfection et le contrôle.
On a donc fait venir une cinquantaine de fans, amis etc... dans notre studio transformé en club pour l'occasion. On a lancé la bande sur notre magnétophone 16 pistes et on a joué !
C'était un super moment, très intense.

Quels sont vos projets à venir ?

Ludovic BORS: On prépare notre quatrième album studio pour le printemps 2026. En attendant on va jouer en France cet été et à l'automne grâce à notre booker On The Road Again. Jouer pour nous est essentiel et on est content de jouer en France. C'est l'Allemagne qui jusqu'à maintenant nous a le plus accueilli,  on y retournera pour une tournée d'un quinzaine de dates au printemps 2026

Question bonus : Voulez-vous faire passer un message ?


Ludovic BORS: Faites de la musique, sans calculer, on a besoin en France d'une vraie scène alternative et underground quelque soit le genre, loin des considérations de réussite ou de rentabilité. Et bien sûr, montez des groupes de Soul, y'en n'a pas assez !


Interview Thierry CATTIER
Photos : 1 William Nothin - 2 et 3 Morgane Green

 

lundi 19 mai 2025

PATRICK RONDAT // INTERVIEW // Aprés une absence de 17 ans enfin ... Le nouveau CD "Escape For Shadows".

 

PATRICK RONDAT est certainement le premier guitare héro français à être rentré dans la légende. Sa carrière ayant débuté en 1983 avec The Elements un combo qui regroupait en son sein Rapha ex chanteur de Warning et un certain Fred Guillemet qui par la suite deviendra le bassiste de Trust. Le bougre s'inscrit dans la lignée de monument tel que Joe Satriani avec qui il tournera au sein du G3, Yngwie Malmsteen, Paul Gilbert et tant d’autres issus des années 80. Mais c'est à partir de 1989 qu'il se fera vraiment remarquer avec la sortie de son premier album solo Just For Fun qui sera suivi d’un second opus Rape of the Earth en 1991ces deux premiers méfaits lui permettront de participer aux Monster of Rock français aux cotés d'AC/DC, METALLICA, QUEENSRŸCHE entre autres. En 1992 lors d'un concert d'EXTREME il rencontre Jean Michel Jarre avec il collaborera pendant de nombreuses années tout en continuant à nous offrir des albums solos tel Amphibia en 1996, On The Edge 1999, An Ephemeral World 2004 puis en 2008 en collaboration avec Hervé N'Kaoua. C’est à partir de ce moment que Patrick se fera plus discret sans pour autant arrêter. Il lui faudra ainsi 17 ans pour revenir sur le devant de la scène avec Escape From Shadows un nouvel opus instrumental de haute volée qui marque un retour à ses racines Hard Rock progressives ! Un titre profondément évocateur qui reflète une période particulièrement difficile de sa vie, expliquant en partie l'attente avant la sortie de ce projet ambitieux. Entouré de ses fidèles musiciens Patrice Guers (basse), Dirk Bruinenberg (batterie) et Manu Martin (claviers) il nous propose ici un disque riche en orchestrations et en atmosphères planantes doté d’une production organique et naturelle, signée Markus Teske (Vanden Plas), qui s'inscrit dans la continuité d'Amphibia et An Ephemeral World, avec une approche encore plus orchestrale et immersive. Une belle réussite qui prouve que notre ami à toujours autant de talent. Il est d'ailleurs depuis 2024 en pleine tournée avec le guitare night projet au côté de ses amis Fred Chapellier et Pat O'May. Pour en savoir un peu plus sur ce nouvel opus et ses différents projets nous nous sommes entretenus avec le maitre lui-même. Un échanges sympathique avec un artiste détendu, humble et profondément humain ! Magnéto Patrick c'est à toi !



Tu as été l’un des premiers guitaristes à jouer en instrumentale et tu nous 17 ans après ton dernier opus avec Escape From Shadows , qu’est ce qui t’as motivé pour enfin réaliser un nouvel opus solo ?

Patrick Rondat. Pour reprendre la situation telle qu’elle est, j’ai commencé à composer l’album il y a longtemps, les premiers jets des premiers titres remontent à 2010, donc si tu veux ce n’est pas hier. J’avais fait un album avant avec un pianiste classique en duo avec Hervé n’Kaoua en 2008. J’étais parti dans l’idée de refaire un album en duo, voire d’intégrer un violoncelle. On va dire la vérité cela n’a pas été un succès débordant. Donc à un moment donné je me suis dit que j’allais repartir dans une carrière solo instrumentale. J’ai commencé à composer. Comme c’est évoqué dans le titre j’ai eu des problèmes personnels et j’ai perdu ma femme. Il a fallu gérer une longue maladie, c’était compliqué de penser à cela. Je me suis retrouvé avec mes enfants et l’idée a été de penser à jouer live, c’est con ce que je vais dire, mais je suis resté intermittent afin de pouvoir m’occuper de mes gosses. On sait très bien qu’un album quand tu composes le temps que ça sorte, le temps que ça se vende, si ça se vend, ce n’est pas une forme de revenus sur lequel tu peux compter. Dans les premières années de cette période cela a été mon objectif. Ensuite il y a eu l’envie de continuer. J’ai continué à composer des morceaux et puis à un moment donné, le temps passe et tu te dis, ce que je compose est-il à la hauteur de l’attente des gens. Tu composes et tu commences à douter. Je ne suis pas d’une génération où l’on fait tout soit même. Ce n’est pas ma culture, m’enregistrer, me filmer parler de moi en permanence. Tout faire moi-même, je n’ai pas été élevé comme cela. Ça a été compliqué. Il se trouve qu’à un moment donné je suis arrivé au bout de cet opus, et je suis rentré en contact avec Verycords. Je pense qu’un label qui a envie de le faire, m’a poussé à terminer l’histoire. Il y a eu Pascal Vigné mon pote qui m’a aussi boosté à un moment donné. Tous ces éléments m’ont permis d’aller au bout du disque. Il y a eu plein de périodes difficiles, plein de doutes mais finalement des choses positives qui m’ont permis d’aller au bout.

Est-ce que la pochette de l’album à un rapport avec la disparition de ta femme ?

Patrick Rondat. La pochette a un rapport qui n’est pas forcément direct parce qu’il y a des choses qui sont du domaine du personnel et de l’intime. Mais c’est évident qu’avec Stan quand on a pensé à cela, évidement le côté : sortir de l’ombre, c’était ça. Ce sont toutes ces périodes et à un moment donné tu as la lumière qui arrive et tu pars sur autre chose. C’est évoqué de manière vaporeuse mais il y a un peu de ça. Je ne voulais pas que cela soit trop plombant non plus. Je ne voulais pas non plus sortir des ombres, c’est un peu poétique. Évidemment ce que j’ai vécu est beaucoup plus grave que cela mais je ne voulais pas plomber l’ambiance. L’ombre ou les ombres ce sont les doutes, les périodes difficiles. C’est plein de choses sur lesquelles tu dois te battre au quotidien et d’ailleurs il y a un titre qui s’appelle « “Invisible Wars“ qui aborde les guerres quotidiennes, celles qui sont invisibles mais qui sont dans ta vie des vraies guerres sur lesquelles il faut avancer et te battre. Il y a plein de titres qui évoquent ce genre-là. Peur des culpabilités “Fear And Guilt“ c’est ça aussi, la peur des sentiments que tu ressens, alors il y a plein de clin d’œil à tout ça.

C’est un album important car non seulement c’est ton retour mais aussi une histoire que tu transmets à travers ta musique.

Patrick Rondat. En vingt ans tu te doutes bien que j’ai vécu des choses et pas que du négatif. J’ai rencontré une personne avec qui je suis bien, mes enfants ça va. On est passé à travers cet espèce d’ouragan qui a été difficile parce que j’ai vécu trente et un an avec ma compagne.

Tu parlais de tes enfants et j’ai vu qu’ils étaient comme toi des artistes !

Patrick Rondat. C’est marrant parce qu’il y en a un qui est musicien et ma fille elle écrit pour l’instant. Tous les deux ne sont pas professionnels, ils ne vivent pas de cela mais j’espère que ça se fera ou pas d’ailleurs. Je leur souhaite d’avoir une passion et de s’exprimer à travers cela. Pour l’instant ils ont des moyens de vivre autrement professionnellement mais cela fait partie de leurs vies. Ils sont artistes. Ma fille a besoin d’écrire, un besoin viscéral et mon fils c’est pareil. Il a besoin de dessiner ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit. Il a juste besoin de le faire donc je pense que c’est même la définition d’un artiste. C’est quand tu ne te laisses pas dépasser par le travail et le savoir-faire. Même s’il y a du travail et du savoir-faire, il ne faut pas se laisser bouffer et perdre l’idée principale qui est de sortir des choses que tu as en toi.

Pour revenir à l’album, comment as-tu travaillé au niveau de l’écriture ? Est-ce que tu es du genre à écrire énormément de morceaux et finalement faire une sélection ou combiner plusieurs morceaux ensemble ?

Patrick Rondat. C’est un processus assez long parce que comme tu as pu le remarquer la musique n’est pas forcément très technique mais complexe quand même. J’écris toutes les parties de basse, de batteries et les claviers même si Manu réarrange certains trucs au clavier. Globalement j’arrive avec un morceau écrit de A à Z. C’est énormément de boulot. Pour répondre à ta question je ne produis pas vingt-cinq titres et j’en garde neuf. En fait ce qui ne me plait pas je le vire. Généralement quand je fais un truc je ne le garde pas ou si je le garde c’est que je considère comme intéressant et je prends le temps qu’il faut pour aller au bout. C’est la première des choses. Après je ne colle pas des morceaux ensemble j’avance petit à petit, ce n’est pas clair dans le sens où je peux partir d’une ouverture orchestrale, ça peut être un rythme de batterie qui me permet d’avancer, ça peut être une suite d’accord, ça peut être du piano, ça peut être de la guitare, ça avance de manière un peu comme ça et certains morceaux quand je les démarre, il ne va pas être court et c’est malheureusement ce qui arrive souvent. J’ai des morceaux assez longs. Je suis assez hors format mais je ne me force pas, c’est comme ça. Je n’ai jamais vraiment adhéré à la musique instrumentale qui consiste à faire des morceaux qui pourrait être chanté et enlever les chants. Ce n’est pas une critique mais la musique instrumentale doit être comme une musique classique avec des mouvements, des atmosphères. Je pars vers ça, je mets énormément de temps, je suis quelqu’un qui doute énormément. Les morceaux j’ai besoin aussi de temps. Je ne suis pas capable de faire un album très vite en me disant ouais c’est super, c’est génial. L’enthousiasme ne fait pas partie de mes qualités. Donc j’ai besoin de temps et de recul, de me dire si au bout de six mois ce morceau est toujours pas mal, c’est que c’est pas mal. J’ai besoin d’être convaincu avec le temps et je ne peux pas faire un truc, le sortir et me dire c’est super.

Tu parlais des influences classiques qui ont été présentes tout au long de ta carrière c’est encore le cas aujourd’hui avec "Prélude" et "Allegro" de Kreislerque tu reprends sur cette nouvelle galette  !

Patrick Rondat. Quand je disais ça, oui il y a le “Prelude And Allegro“, classique et clair à la fin que j’avais déjà joué mais je voulais faire une version qui me parle plus, plus personnelle on va dire. Mais la musique en elle-même n’est pas vraiment néoclassique. Elle touche au classique par endroit, quand je dis cela c’est plus la conception, une ouverture, un premier thème, une fois le thème revient un peu décliné, d’autres mouvements un peu différent, un peu plus planant, des thèmes reviennent de manière orchestrale, il y a des choses comme cela. C’est plus dans la structure que dans le coté néoclassique réellement.



Depuis tes débuts le monde a totalement changé es-tu attiré par les nouvelles techniques pour enregistrer ou préfères-tu la façon plus traditionnel vintage ?


Patrick Rondat. Non si tu veux c’est un mélange, je ne m’impose rien donc je ne suis pas dans un trip ou tout vintage ou tout moderne. Cela reste assez « roots » dans le sens où les batteries ont été enregistrées dans un studio avec un ingé son en Allemagne avec Marcus (Ndr : Markus Teske/Vanden Plas), le gars qui a mixé. On a fait les batteries là-bas sur mes maquettes en fait. Je fais des maquettes de A à Z après on enlève la batterie, le batteur a la maquette. Avec un clic il fait ses batteries définitives et on refait les parties dessus après. Patrice a fait les basses chez lui, Manu a fait les claviers chez lui et moi j’ai fait mes guitares chez moi. Je l’ai fait de manière rustique c’est-à-dire j’enregistre le signal de dial de la guitare et un ampli qui est un petit ampli Blackstar 5 watt avec un Captor Torpedo en fait. Je fais toutes mes guitares comme cela. Après à la fin on fait ce qu’on appelle du réamper, c’est une concession moderniste c’est-à-dire que la dial que tu enregistres en sortie de guitare tu peux la réinjecter dans un ampli et faire une prise guitare sans avoir à te préoccuper du jeu. Ce que j’envoie ce sont mes prises définitives qui me permettent de me concentrer uniquement sur le son. Après il y a un coté à la fois roots dans le sens où les guitares sont uniquement la guitare que j’ai enregistré avec une tête d’ampli, il y a zéro pédales, il y a des effets au mixage, un peu de délai de réverb , un peu d’équalisation mais cela reste du mix. Dans ma prise de guitare il n’y a qu’un ampli et un baffle. Blackstar series one MK II pour ceux que ça intéresse, un quatre douze de deux M16 57 devant le baffle et c’est tout. C’est simple, c’est un mélange, c’est une petite conception moderne. J’essaie que cela soit assez Roots .

Tu as enregistré ton premier disque avec The Element en 1985 selon toi est plus facile de débuter quand on est un musicien de nos jours comparé aux eigthies ?
Est-ce que c’est plus simple de travailler maintenant ou avant en tant que guitariste ?

Patrick Rondat.
C’est dur de répondre à cela, j’ai envie de te dire que de se faire connaitre c’est beaucoup plus facile maintenant par les médias qu’on a, tu joues bien, tu te filmes, tu habites n’importe où sur la planète. Tu peux faires des vues, tu peux te faire reconnaitre et être connu. Est-ce qu’avec cela tu peux faire une carrière et vivre longtemps, faire de la musique pendant trente ou quarante ans, faire des albums, c’est un autre problème. Est-ce que tu peux tourner, c’est un autre souci aussi. Je pense que le flash sur ta tête c’est plus facile de l’obtenir, structurer une vie musicale et en vivre hors vidéo, hors pédago, hors montrer tes plans je parle de musique réellement, composer faire des morceaux, chanter ou instru, tourner, défendre tes trucs, faire des disques, exister à travers cela à mon avis ce n’est pas évident parce qu’on a beau me raconter plein de choses je pense que malgré tout un label, une maison
de disque qui pousse à ce niveau-là te permet d’exister plus facilement avec ce genre de schéma. Difficile, il y en a qui y arrivent mais c’est très difficile d’exister hors maisons de disques pour moi.

De nos jours il y a beaucoup de groupes français qui gèrent entièrement.

Patrick Rondat. Bien sûr après c’est une histoire de vie de carrière, de personnalités, moi je n’ai pas envie de forcément m’occuper de tout. Je n’ai pas envie de ça, ça ne m’intéresse pas tant que ça. Je ne suis pas du genre à passer mon temps à me filmer. Je joue de la guitare cinq à six heures par jour, je ne vais pas poster le matin au réveil ma gamme, mon impro le matin. Pour moi cela n’a aucun intérêt. Il y a des gens qui ont besoin de ça et je n’émets de critiques. Chacun fait comme il le sent mais pour moi aucun intérêt.

On retrouve sur Escape From Shadows un titre chanté “Now We’re Home“ avec Gaëlle Buswel, une belle collaboration avec une chanteuse que tu connait bien. C’était important de la faire participer à un titre ?

Patrick Rondat. Non c’est une amie, c’est quelqu’un que j’adore, humainement c’est une belle personne. Elle chante super, elle a du talent. On se connait depuis les années 2010 c’est quelqu’un de bien. J’adore sa voix et sa générosité. Elle est solaire et passionnée et quand j’ai composé ce titre j’ai tout de suite pensé à elle. Je ne le verrai pas en instru, ce morceau même si j’ai fait volontairement fait un passage solo assez long qui pourrait faire penser à Amphibia. Ce climat je voulais resserrer un peu sur ces deux univers à un moment donné dans le morceau. J’ai tout de suite pensé que c’était bien et c’est vrai que les gens m’attendaient plus sur un chanteur métal et ce n’est pas une question que je me pose. Est-ce que c’est métal ou pas, est ce que c’est shred ou pas, est ce que c’est pour la prod ou pas ? Ce sont des questions qui ne m’intéressent pas. Je me suis aperçu que plus les années passent, quand on a commencé à écouter c’était du hard rock et maintenant tu as des sous-groupes et il y en a des centaines. Chaque groupe va mettre un style avec des influences et des sous-groupes. Je ne suis pas capable de te dire, il y a tellement de truc. Je m’en fous complètement. Moi les gens, ils mettent les étiquettes et le nom qu’ils veulent prod néoclassique instrumentale à tendance planante s’ils veulent moi ce que je sais c’est que ce soit moi à un moment donné. Moi c’est du hard rock avec des influences. C’est du Patrick Rondat c’est ça qui m’intéresse.

Oui c’est du hard rock finalement !

Patrick Rondat. Oui tu vas dire cela ça ressemble à tel truc, je n’ai pas inventé grand-chose mais l’album tel qu’il est tu ne peux pas me dire que j’en ai quatre comme ça dans ma discographie. Tu vas retrouver des passages mais l’opus instru je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup.

Après tant d’années est ce qu’il y a encore des morceaux qui sont des défis à jouer pour toi ou à enregistrer ?

Patrick Rondat. Oui sans doute je ne me pose pas cela, des challenges à la guitare il y en aurait tellement que je pourrais encore passer trois vies à me poser ces défis. Finalement c’est un non-sens. L’exploit pour moi, c’est de faire de la musique et bien la jouer, bien l’interpréter et quand elle est très technique de les faire de manière musicale. C’est ça le défi pour moi. Après des trucs que je ne sais pas faire à la guitare il y en a des centaines et je m’en fous à un point que tu n’imagines même pas. Ce n’est pas mon problème. Quand tu es plus jeune tu penses à cela, tu as envie de relever des challenges. J’ai envie de faire ces plans et à un moment donné tu te dis tout ça pourquoi. Est-ce que tu as envie de vivre et de faire cela ? J’arrive à un âge un peu avancé maintenant, les années qui me restent dix, vingt, trente je n’en sais rien. Cela peut être deux ans. Qu’est-ce que j’ai envie de faire des années qu’il me reste, c’est ça ma question. Ce n’est pas de savoir si j’arrive à faire un plan de tapping avec un doigt en plus, c’est qu’est-ce que je laisse de ce que j’ai fait. Cet album c’est moi. C’est de la musique où il y a des parties touchantes et aussi un peu de parties démonstratives mais c’est moi. J’ai envie de laisser des parts de ce que je suis. Je n’ai pas envie de me torturer avec des performances ça ne m’intéresse pas.

J’ai l’impression que tu as créé une sorte de G3 français avec Fred Chapelier et Pat O'May.

Patrick Rondat.
Ce n’est pas le G3, j’ai participé au G3 en 1998, j’ai la chance d’être assez pote avec Satriani. On se voit régulièrement quand il est seul en France. On a joué et jammé ensemble, il y a très peu de temps. C’est assez différent puisque tu es dans le G3 à l’origine, c’était trois sets avec une jam session à la fin. Là on joue chacun sur les morceaux des autres, il n’y a pas trois parties, les concerts s’enchainent et on joue chacun ensemble. On fait des morceaux à deux, à trois, seul après il y en a un autre qui revient etc… C’est un peu une différence. Le seul point commun c’est que la guitare est un peu au centre du débat et qu’on unie nos forces pour faire des dates ensemble. C’est l’idée de défendre notre instrument et le live.

Depuis 2024 tu as enchainé les dates avec tes comparses tu apprécies d’être sur la routes.


Patrick Rondat. Alors j’apprécie cela et j’aime bien les compromis. Comme tu as pu le sentir dans mes propos ma femme, ma vie de famille c’est important. Tu me dirais demain tu as un groupe international énorme qui veut que je parte deux ans en tournée, je dirais non ça ne m’intéresse pas. Je veux faire de la musique, je veux faire ce qui me plait mais je veux aussi profiter de mes proches. Je n’ai pas deux cent mille ans devant moi, je ne veux pas faire…..Je veux faire ce dont j’ai envie avec les gens avec qui j’ai envie de le faire. Je ne veux pas tout sacrifier.

Finalement la définition de l’artiste ce n’est pas d’être libre et agir en fonction d’un point de vue artistique.

Patrick Rondat.
C’est vrai en même temps il y a des contraintes il y a des gens qui signe avec une maison de disque et qui ont une responsabilité aussi. Tu ne peux pas être hors sol dans tout. Mais j’essaie de faire au mieux les compromis entre mes envies personnelles, le coté professionnel et de faire un truc ou je suis en accord avec sans faire n’importe quoi. J’essaie de structurer le mieux possible.

J’ai vu sur Facebook que tu as revu Jean Michel Jarre récemment !


Patrick Rondat. C’était un moment amical. Il y avait plein de plan derrière, c’est quelqu’un qui a apporté énormément dans ma carrière et ma musique aussi. Si je me permets aujourd’hui de faire un morceau de guitare par une intro de guitare de deux minutes c’est grâce à lui parce que quand on a fait Amphibia (Ndr : sorti en 1996) c’est le premier truc qu’il m’a dit. C’est chouette mais c’est trop court, la guitare arrive trop vite. Finalement je pense qu’il avait raison, j’étais encore dans l’idée qu’il fallait prouver quelque chose. Tant que tu es dans l’idée de prouver quelque chose tu n’es pas dans la musique, il m’a apporté énormément, produit deux albums et une tournée. J’ai joué à Wembley (Ndr : le 28 Aout 1993) avec lui je ne veux pas dire que c’était un rêve de gosse mais quand tu es musicien en étant français et que tu joues à Wembley Arena ce n’est quand même pas rien. Je le savais que je ne le ferai sans doute qu’une fois dans ma vie mais je lui dois et puis plein d’autres choses. C’était un mec sympa qui a de l’humour, du second degré. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup et j’étais content de l’avoir fait

L'interview en video ICI



Pascal Beaumont / Photo DR
 
Pascal Beaumont et Laurent Machabanski