jeudi 24 septembre 2020

INTERVIEW // TRANK // Promo sortie CD "The Ropes".

 

 

 

Pour la sortie de ce 1er album, pouvez-vous nous raconter votre parcours à chacun ?

MICHEL
On peut le résumer assez rapidement, on a tous joué dans des groupes divers et quand on a commencé TRANK, on a décidé que c’était un projet qui méritait d’être traité professionnellement. J’étais dans un groupe de reprises à Genève qui marchait très bien mais qui ne voulait pas passer à l’étape de la compo pour plein de raisons. Du coup, je cherchais un guitariste qui soit capable de composer des choses qui me plaisaient musicalement, et surtout qui me permette de composer des parties vocales vraiment très rock, quand je compose, par défaut j’ai toujours tendance à écrire des choses très mélancoliques et je voulais quelqu’un qui soit capable de créer de la mélodie et du riff pour pouvoir pousser les choses. Et j’ai rencontré Julien, une espèce de mutant avec sa guitare de l’espace qui écrivait à la chaine ses riffs à la fois très accrocheurs très flamboyants et avec une petite touche de noirceur qui me plaisait beaucoup. Donc on a commencé à bricoler des morceaux ensemble, et tout de suite on s’est rendu compte que l’on tenait quelque chose de vraiment intéressant. J’ai appelé Johann, un batteur ami de longue date qui de son côté n’avait été motivé par aucun projet suffisamment pour vraiment s’engager… On a commencé à bosser tous les 3 et les choses se vraiment mises en place avec l’arrivée de David, après avoir essayé plusieurs bassistes, humainement et musicalement y a un truc qui s’est mis en place. C’est vraiment en 2018 avec cette formation définitive que le son de Trank a été forgé.

Comment s'est passée la rencontre et la formation du groupe ?

MICHEL On était 3, assez désespérés, donc on a passé une petite annonce, et au bout de quelques semaines David est arrivé, et en 15 minutes de répétition c’était fait. Il a apporté la pièce finale du puzzle, on a tous des influences assez différentes mais assez complémentaires.
 
Quels sont les groupes qui vous ont influencés et quelles sont vos idoles ?

DAVID Moi c’est vraiment tout ce qui s’est passé dans les années 90, j’ai vraiment commencé à la découverte des Guns. Avant j’écoutais Aha, Supertramp, mais j’avais quand même depuis toujours une culture Pink Floyd, Jimi Hendrix, des classiques des seventies… Et également des choses un peu plus soft comme Pearl Jam, Soundgarden...
MICHEL Si tu poses la question à Johann notre batteur, il a des goûts très éclectiques, très progressive moderne, notamment Porcupine Tree, ce qui amène à Trank… L’une des caractéristiques de Johann est d’amener cette puissance, cette finesse et une richesse de texture.
Julien est très fan de rock alternatif plus contemporain comme Bring me the Horizon, c’est un dingue de Muse pour le côté à la fois un peu épique, flamboyant et extrêmement mélodique, en recherche sonore dans le traitement des guitares en particulier.
Et moi je suis venu à la musique par la newwave et coldwave des années 80, je suis un dingue de Depeche Mode, j’aime beaucoup Killing Joke, Joy Division etc.
J’ai énormément écouté de la musique industrielle, du Métal industriel genre Rammstein, des gens comme ça.
La musique de Trank est un peu au croisement de tout cela : le mélange d’une certaine forme de tension et de noirceur mélodique. Et malgré tout, quelque chose de puissant et accessible, qui donne envie de rentrer dans les chansons et de bouger, plutôt que d’être super déprimant ou dans une constante agression sonore.

J’ai écouté l’album, je trouve que justement ce n’est pas seulement que du hard, on sent bien qu’il y a d’autres influences qui donnent un côté plus large de votre musique.

DAVID Il n’y a pas vraiment d’étiquette
MICHEL Ça nous fait très plaisir que tu dises ça, on se retrouve beaucoup dans ce côté clair-obscur, ce mélange, c’est tendu, c’est un peu sombre, mais malgré tout, plein d’énergie et accessible, et pour amener ça à la vie on pioche chacun dans ses influences… la musique du groupe n’est pas très facile à cataloguer.
Par exemple on nous a beaucoup dit « vous faites du métal alternatif »… Je ne sais pas ce que ça veut dire… mais on ne se voit pas comme un groupe de métal, on se voit comme un groupe de rock, il y a des influences métal mais au même titre que plein d’autres influences…

On sent bien cette diversité musicale qui fait cette union.

DAVID C’est exactement ce que l’on essaye de faire passer.
MICHEL Oui on s’est rendus compte qu’il y avait une vrai personnalité qui se dégageait et surtout qu’on aimait la musique que l’on faisait… On fait vraiment la musique qu’on a envie d’entendre, pas forcément celle sur laquelle il faut poser une étiquette, on se met tous les 4 dans une pièce voilà il se passe ça.
C’est le manager de Anthrax qui nous avait dit : « c’est pas du metal mais vous faites de la musique que les fans de métal peuvent adorer... Et c’est pour cela que le groupe vous a choisi ».
Quand on a fait la 1ère partie de Anthrax ils avaient refusé 18 groupes avant nous. Ils ont écouté notre disque et d’après le manager ils ont dit « c’est cool, ça ne va pas faire redit par rapport à ce qu’on fait nous. Mais les fans de métal peuvent s’y retrouver, et ça, ça nous plait ».

Qu’est-ce qu’ils avaient écouté ?

MICHEL Les 3 singles que l’on avait fait à l’époque : « Trouble time », « Bender break » et « Undress to kill » que l’on avait fait très clairement comme des cartes de visite.
DAVID Avec les clips qui allaient avec.
MICHEL Avec l’idée également d’aller voir des tourneurs, notre musique quand tu la joues dans une grande salle elle est vraiment à sa place et du coup le choix que l’on a fait dès le début, plutôt qu’enquiller les headlines dans les petites salles on va essayer de choper des belles premières parties dans des grandes salles.
DAVID On va y aller au culot et voilà.
MICHEL Et on a demandé à des tourneurs s’ils avaient besoin de gens comme nous, c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à ouvrir pour Anthrax et Deep Purple !

Comment avez-vous ressenti l'accueil que vous réservé le public pendant vos premières parties ?

DAVID Avec le public de ANTHRAX, on était un petit peu fébriles quand même, on s’est dit on va se prendre des casseroles dans la gueule et ça s’est tellement bien passé. On a eu un joli rapport avec eux, à la fin du concert ils sont venus nous voir. On était très fiers et contents mais tu te dis quand même… ANTHRAX quoi !
MICHEL on a eu un super accueil, de façon générale le public metal a les oreilles et l’esprit un peu plus ouverts, mais évidemment quand tu es dans la position de recevoir des canettes l’angoisse prend le dessus… Mais on a été très vite rassurés.
DAVID c’était juste les premières secondes, personne n’est armé… En fait les mecs les plus dur ils nous prenaient dans les bras à la fin du concert c’était énorme.

Gardez-vous un souvenir particulier de ces rencontres comme Deep Purple, Anthrax, Papa Roach ou Disturbed ?

MICHEL Ces personnalités que tu écoutes et que tu admires, tu te dis j’aimerais les voir en concert et un jour tu ouvres pour eux… Ce sont des moments fabuleux. Papa Roach c’est un mec extra… Adorable
DAVID Comme Deep Purple, c’est juste des grands bonhommes, on a été très très bien accueillis. Grand respect c’était incroyable
MICHEL Des crèmes oui. C’est des seigneurs. Ils nous ont traités comme des petits frères, la veille du concert ils ont sorti un communiqué de presse pour demander à leurs fans de venir à l’heure pour ne pas louper la 1ère partie… On était tellement fiers on a relayé leur citation sur notre site : Ils disaient « Si on refaisait Deep Purple on sonnerait comme ça ».
DAVID Quand tu lis çà … L’adrénaline monte c’est énorme.

Du coup vous avez dû encore plus flipper !


MICHEL Oui on est arrivés avec le trouillomètre à zéro…
DAVID Tu ne sais plus comment tu t’appelles.
MICHEL Une fierté collective extraordinaire.

Et avez-vous gardé des contacts avec ces groupes ?

MICHEL Oui, le clavier de Deep Purple, on a beaucoup parlé ensemble et au soundcheck il est venu nous filmer c’était assez drôle.
DAVID Et il nous prenait en photo pendant le concert
MICHEL Leur directeur technique nous a dit pendant votre set il y avait 3 membres de Deep Purple qui étaient avec vous sur la scène derrière les panneaux à vivre votre performance… Et après on a eu droit d’être sur la scène pendant leur concert et a un moment Steve Morse pendant un solo de clavier vient vers nous et nous dit « Ca va les mecs »…. Waouw un souvenir énorme.


Michel André Jouveaux
vocals, keyboards and programming

David Spatola
bass

Julien Boucq
guitars

Johann Evanno
drums and percussion

D'où vient le nom du groupe TRANK ?

MICHEL on rigole à chaque fois que l’on nous pose la question, l’origine du nom est vraiment très très conne… Même si on est très fier du nom, l’idée c’est qu’on voulait un nom simple qui soit prononçable facilement partout dans le monde, parce qu’on pense à ce groupe comme ayant potentiellement une audience internationale.
DAVID
Et l’envie d’avoir une audience internationale !
MICHEL Puis le fait d’avoir joué en Europe de l’Est et d’avoir vu comment les gens réagissaient ça nous a convaincus que c’était le cas. On voulait aussi un nom qui ait une espèce de rigueur un peu germanique dedans. Ce côté un peu indus’ dans la façon d’approcher certaines rythmiques, un côté un peu monolithique dans les morceaux les plus typiques du groupe et c’est Johann qui a eu l’idée de mélanger deux de mes mauvaises idées et d’en faire une bonne… Je lui ai parlé de « CRANK » le film avec Jason Statham où on voit un gars qui chasse l’adrénaline pour ne pas mourir ce qui est une bonne analogie avec les raisons pour lesquelles on est tous dans le groupe. Et je parlais de KRAFTWERK avec le morceau qui s’appelle Boing Boom Tschak qui à l’origine est un morceau qu’ils ont fait parce qu’un journaliste s’est foutu de leur gueule en disant qu’ils allument leur boite à rythme et ça fait boom boom tschak pendant une heure et ils en font un album… Moi j’adore, je suis complètement pas d’accord, je trouvais le morceau vraiment drôle et dans le morceau ils écrivent tschak à l’allemande… Et on s’est dit « on a qu’à mélanger les deux ça fait TRANK » Mais il y a aussi le côté on veut être un groupe international.

Après votre premier E.P. en 2016, puis trois singles en 2018, aujourd’hui l'arrivée de votre premier album… Avez-vous senti une évolution dans votre façon de travailler en studio ?

DAVID On est rentrés en studio avec les morceaux déjà bien aboutis, ce qui ne nous a pas empêchés d’avoir des changements au dernier moment, c’était plus un travail au niveau du son, il fallait attendre le studio pour mettre à plat tout ce que l’on voulait.

Aviez-vous déjà rôdé les titres sur scène ?

MICHEL
Oui la majorité mais pas la totalité des morceaux, on a toujours conçu la musique avec ce côté assez ample, intime par moment mais assez épique, et le fait de les avoir joués sur des grandes scènes nous a permis d’accentuer ce côté-là et en plus on a eu la chance de bosser avec un ami qui a également produit cet album, Yvan Barone, qui nous a beaucoup aidés à capturer la richesse harmonique et la complexité des arrangements. Il vient d’une culture très chanson, il nous a beaucoup aidés sur la manière d’arranger des morceaux d’une façon harmoniquement riche et qui progresse à l’intérieur, c’est important pour nous, on déteste les morceaux qui sonnent comme une dalle de son du début à la fin… on voulait réconcilier ce côté assez riche avec quelque chose de puissant, de tranchant et d’assez commercial, ce qui pour nous n’est pas un gros mot… On est allés mixer chez Brian Robbins qui bosse à New-York et notamment pour Bring me the horizon, il a pris notre matériau qui était assez riche et lui a donné le côté à la fois massif et tranchant qu’on recherchait, le gars qui a fait le mastering bosse entre autres pour Porcupine Tree et lui aussi est très fort pour réconcilier des choses qui sont assez fouillées et en même temps très pêchues.
DAVID On a su bien s’entourer...

Comment se passe la création de vos compositions ?

MICHEL En général, c’est soit Julien soit David, plus rarement moi qui amenons une idée de base qui peut être embryonnaire, un riff, soit assez développé, une colonne vertébrale d’une ou deux minutes avec une intro un couplet un refrain voire un pont. Ensuite je reprends cette idée avec celui qui l’a amenée et on travaille la structure ensemble jusqu’à que l’on ait une base assez bonne pour aller en répétition. Et on commence à la bosser en boucle… Une fois que l’on a un instru basse guitare batterie qui se tient, je m’occupe de l’habillage, une petite touche d’électronique qui va permettre d’amener la petite richesse, la couleur un peu coldwave qui nous va bien … On remet ça en répétition pour voir si ça marche, une fois que ça marche je laisse reposer, un peu comme en cuisine… j’ai un petit carnet de notes avec des idées de texte, au bout d’un moment il y a une ligne qui va sauter de la page… Voilà, l’idée centrale de texte qui va bien pour ce morceau-là c’est celle-là … Et du coup après j’écris le texte et la mélodie vocale afin d’avoir une vraie complémentarité entre la voix et les instruments. Typiquement, on compose comme cela, c’est pour ça qu’on a autant de diversité dans l’album, on amène les idées de base et on participe tous à leur développement et leur enrichissement.

 




Vous restez dans un domaine artistique assez sombre et sophistiqué dans l’ensemble, pourtant on perçoit une facette de vous pas si sombre que cela ?

MICHEL C’est ce qu’on essaye de faire, je me souviens toutes les conversations que l’on a eues, le fan hystérique de Depeche Mode c’est moi et ce que j’ai toujours aimé chez eux comme chez beaucoup d’autres c’est le côté clair-obscur, cette capacité à chanter des choses qui sont assez noires, où il y a de la tristesse, du drame, de la tension, de la perversion, du malaise … Prendre ce matériau au fin fond de l’estomac, là où passent toute les saloperies et transformer ça un peu comme des alchimistes en quelque chose qui fait danser des dizaine de milliers de personnes, Depeche Mode ont réussi à mettre la noirceur et l’expérimentation en format pop. George Michael disait : « La différence entre la soul et le rock, la soul c’est une musique de satisfaction et le rock c’est une musique de frustration ». Tout le monde a cette part de frustration en soi, et ce qu’on essaye de faire avec TRANK est d’aider les gens à évacuer en participant avec nous. TRANK c’est pas de la musique contre laquelle tu dois te battre pour rentrer dedans c’est de la musique qui te laisse entrer pour t’aider à évacuer tous ces trucs qui nous pourrissent la vie.

Une sorte d’exutoire en fait ?

MICHEL Oui c’est exactement ca
DAVID On t’amène ta petite thérapie
MICHEL Oui gratos et du coup on touche à des thèmes qui parlent … L’un des plus grands moments que l’on ait eu sur scène, moi j’ai eu ma petite larme derrière mon pied de micro c’est quand on a joué BENDER BREAK, qui est au premier degré un truc assez sexuel qui parle de SM « les gens qui se voient comme des dominés plutôt que des dominants ne sont pas des faibles mais des forts qui cherchent plus fort». Et le thème de la chanson c’est la résilience, le fait d’en prendre plein la gueule et de se redresser après. Quand on l’a chantée en Ukraine au festival Atlas, j’ai juste fait cette intro pour dire « cette chanson elle va vous parler parce qu’elle dit « Tu plieras pas, tu casseras pas » et le simple fait d’avoir dit ça, les gens se sont mis à hurler le refrain dès la première fois.
DAVID Juste la compréhension de se dire « oui on connait, c’est nous ça ».
MICHEL Ca fait des décennies qu’ils en prennent plein la gueule pour pas un rond et du coup ils se sont retrouvés là-dedans, c’était tellement émouvant pour nous. Il y a une partie avec des chœurs, ils étaient tous dedans c’était un vrai grand moment parce que tu vois que les gens ont senti exactement ce que tu dis : l’exutoire.

Vous totalisez un nombre impressionnant de vues sur YouTube, et vous avez des fans un peu partout dans le monde… Que pensez-vous des réseaux sociaux pour vous faire connaitre, passez-vous beaucoup de temps à communiquer en ligne ?

MICHEL On n’est pas forcément des gros consommateurs mais aujourd’hui c’est indispensable, on n’a pas le choix, on s’est un peu repartis les rôles au sein du groupe sur qui s’occupe de YouTube qui s’occupe d’Instagram, Facebook etc.
Moi je suis très nostalgique de la période de la presse rock, l’explosion de la disponibilité de la musique en particulier gratuite, plus le fait que la technologie permette à plein de gens aujourd’hui d’enregistrer les disques chez eux a créé une espèce d’explosion de l’offre, mais hélas, beaucoup de gens consomment de la musique comme du papier peint. Je me souviens des années quand j’étais adolescent j’attendais la sortie de mon magazine rock & folk parce que t’avais tout un tas de plumes brillantes qui te permettaient d’imaginer les disques dans ta tête avant de les entendre, et tu finissais par faire confiance à des critiques, un mec qui avait aimé tel truc tu te disais s’il a aimé je vais aimer aussi.
DAVID Oui celui-là je veux l’écouter parce que lui il a aimé.
MICHEL Je me souviens avoir découvert Bowie grâce à Jérôme Soligny, parce qu’il avait fait une critique sur l’intégrale des disques de Bowie dans rock & folk tellement bien écrite, j’ai un peu la nostalgie de ça… Après les réseaux sociaux sont là, on s’en sert le mieux possible, surtout en ce moment puisqu’on ne peut pas faire de concert. Ce qu’on aime dans les réseaux sociaux c’est rencontrer des gens comme toi, on rencontre des bloggers, on aime les passionnés parce que nous on fait ça par passion on fait TRANK pas pour bouffer on fait TRANK parce qu’on a envie d’entendre la musique qu’on fait.
Et ce qui est super rafraichissant dans les réseaux sociaux, ça permet de croiser que ce soit en vrai ou en ligne des gens qui sont des mordus du truc, qui le vive et qui le respire autant que toi. Et dans une période où il y a beaucoup de gens blasés de tout, rencontrer des passionnés ça fait vraiment toujours plaisir.

Un mot ou une devise pour définir TRANK ?


MICHEL Un truc que l’on se dit juste avant de rentrer sur scène
DAVID Plus rien à perdre … On est déjà morts
MICHEL C’est la prière du samouraï avant d’aller au combat. Ça consiste à le débarrasser de sa peur en lui faisant comprendre que de par sa décision d’aller au combat il a déjà choisi de mourir, il est déjà mort… qu’est-ce qu’il peut lui arriver de plus… Donc on y va, que ce soit sur scène ou en studio sans peur de rien... On fait ce groupe c’est viscéral on en a besoin.
 
Comment avez-vous vécu cette période de confinement : plutôt une introspection artistique ou un retour à la vie ?

MICHEL On a décidé de se mettre au jazz …
DAVID Rires
MICHEL En fait on en a profité pour mixer l’album, on a mixé à distance avec Brian Robbins depuis New-York on a mixé par téléphone et en conférence vidéo, on échangeait aussi par mail. Et une bonne partie de la période du confinement a correspondu en gros à la deuxième moitié du mix. On était très frustrés de pas se voir et de pas jouer ensemble, on a bricolé deux ou trois reprises, on s’envoyait des pistes en construisant chacun de son côté en se mettant des petit challenges… Par exemple on a fait un truc dont on est très fiers, peut-être qu’on le sortira un jour, c’est une reprise de « Because » des Beatles, ça m’a pris un jour, j’ai posé la partie de piano et six pistes vocales, et je leur ai envoyé, chacun a mis sa touche puis on s’est lancé un challenge, une seule piste chacun en live chacun de son côté en essayant de retrouver l’ambiance de jouer ensemble, une piste chacun sans retouche, juste au final un pur brut live piste par piste… Un jour on la sortira.

Pour finir cet entretien, si vous ne deviez garder que 3 choses : Un disque, un film et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?

DAVID En premier, mes vinyles de Queen que ces 3 garçons m’ont gentiment offert, je suis un fan de Queen depuis que je suis né. Je ne suis pas très film mais je choisirai Pulp Fiction, et en 3ème choix ma basse, et s’il n’y a pas la place je prendrais au moins une corde je pourrais en faire plein de truc !

MICHEL 1er choix « Violeta » de Depeche Mode, 2ème choix Blade Runner, d’ailleurs un petit coffret avec les deux, la suite était extraordinaire je me fous de savoir ce que pensent les fans hystériques, la suite de Blade Runner est un chef d’œuvre absolu… et je n’ai pas besoin de micro pour chanter mais je pourrais difficilement vivre sans, mais je pense que je vais quand même choisir un synthé, mon Rolland Juno 60, un vieux synthé analogique que j’ai acheté quand ça ne valait plus rien en 1992, pour 300 euros et maintenant ça vaut un max parce que c’est revenu à la mode, c’est mon couteau suisse il est absolument dans tous les morceaux. C’est un instrument fabuleux avec lequel tu as une vraie relation charnelle, un grain, une richesse de son qui est incroyable, donc voilà je vais dire ça.

Merci TRANK pour ce moment d’échange, on vous retrouve au CCO de Villeurbanne le 7 novembre prochain pour une « super release party » !

 

 

 

TRANK
Album :
"
The Ropes"
Date de Sortie :
15 Septembre 2020

Genre :
French Metal Rock

https://www.trankmusic.com/


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