Pour ouvrir ce concert à la Traverse, c'est avec Ghalia Volt que nous commencerons cette soirée. Une excellente énergie se dégage de cette jeune Belge qui vit aujourd’hui en Louisiane.
Pour commencer ce "One Woman Band" une voix et quelle voix..., quelques guitares, une batterie, Ghalia Volt ouvre son set avec "Reap What You Sow" avec cette voix de velours très enivrante. Puis un hommage à tous ceux qui nous ont quittés et que l'on appelle dans nos rêves avec "Meat Me In My Dreams" un beau voyage. Ghalia enchaîne les titres avec une pêche et une décontraction toutes personnelles, c'est avec tout le feeling qui la caractérise que comme chaque soir Ghalia s’imprègne de l'ambiance et de la connivence qu'elle sait parfaitement créer avec son audience. 50 minutes de plaisir, un mélange de Delta Blues et de Rock N Roll très réussi. La jolie Ghalia va surprendre une grosse partie de la salle qui ne la connaissait pas et nous prouve ce soir son talent, seule dans son "One Woman Band" en tout cas ce on espère la revoir très vite pour un autre concert.
Deuxième Partie de soirée et non des moindres, c'est au tour de Gaëlle Buswel et son band de faire son entrée et quelle superbe entré avec ce "Your Journey". La reprise de la tournée tant attendue pour Gaëlle qui apparaît très en forme et toujours très souriante. Enchaînant "Last Day" et "All you Gotta Do" survitaminés, un vrai plaisir de savourer un démarrage de concert sur les chapeaux de roue. Un peu plus calme (quoi que...) "Razor's Edge" dans une version électrique ou la voix de Gaëlle se marie à souhait au tempo de ce titre. Puis un blues dont elle a le secret, "What Might Have Been" où la puissance des guitares de Michaal peut s'exprimer sans retenue.
Moment acoustique "A Rose Without A Thorn", puis tous réunis au centre de la scène pour une version A Capella de le reprise de Candice Devigne "Save My Soul", très beau moment avec frissons assurés. Une version démoniaque devant ce public de Cléon avec cette intro aux claviers pleine de force et qui ce soir résonne encore plus fort sous les doigt de la guitare de Michaal un pur moment de tension accroché au firmament des étoiles de ce "Selfish Game" d'anthologie. "Perfect Lullaby" enchaîné a "Hey Jude", beau moment d’émotion partagé avec le public de la Traverse qui reprend en chœur ce gimmick qui a traversé les années avec toujours autant de force, et se retrouve collé à la scène. Puis en rappel, Gaëlle seule à la guitare et sans micro, juste comme à la maison, elle nous offre un morceau de Benjamin Arrow qu'elle n'a jamais repris sur scène "Love And hate" que dire.... à part Waouhhhh quel moment... Enfin, pour clôturer le concert, cette très belle chanson "Soldiers of Love" qui prend tous son sens ce soir. Voilà, il est temps de rentrer, le cœur léger et rempli d'une belle énergie que seul le Rock et le Blues peuvent nous offrir.
SetList :
GHALIA VOLT Reap What You Sow It Hurts me Too Meat Me In My Dreams Hoodoo Evil Man Squeeze It Ain't Bad Shot Me Done Just One More Time Loving Me Is a Full Time Job Espìritu Papàgo Addiction Can't Escape
GAELLE BUSWEL Your Journey Last Day All You Gotta Do Razor's Edge What Might Have Been A Rose Without A Thorn Save My Soul Perfect Foil Selfish Game 25 Hours Aint' No Telling Perfect Lullaby Hey Jude So Blue Love And hate Soldier of Love
Artiste : Little Odetta Titre : Little Odetta Date de Sortie : 3 Décembre 2021 Genre : Rock Label : No Need Name
Depuis plusieurs années, j'ai pu croiser Audrey Lurie au sein de diverses formations, avec des concerts dans des salles ou dans des bars. Un très jolie voix et une vraie présence sur scène. Aujourd’hui il est enfin temps de se plonger dans son univers et de pouvoir découvrir son album, 11 titres de Little Odetta créé avec son acolyte Lucas Itié excellent guitariste, le bassiste Aurelien Herson, aux claviers Florian Chignon et à la batterie Fabien Rault. Leur son est un véritable hommage aux années 60/70, à travers leurs compos on ressent l'influence de tout ces sons dont ils ont - et nous également - été baignés, un vrai plaisir que ce rock vintage.
En ouverture un "Make Up Your Mind" intro hyper puissante comme entrée en matière. Ça y est, on est en plein dedans. "Dont Stop" avec une ambiance très funky à souhait et une voix sauvage et sexy. "Shake" qui déménage à fond pour notre plus grande joie. Puis une ballade, un mélange bluesy planant et très sensuel avec "Waiting For The Sun" où la fin s'emballe comme un feu électrique. "Never Keep Us Down" un titre qui avec ses riffs décadents et accrocheurs donne une furieuse envie de le découvrir en version live, j'espère très vite. Un "Roller Coaster" qui déboule à 200 à l'heure dans nos oreilles comme une course effrénée contre le temps. Pour finir, un titre un plus calme parfait pour clôturer ce disque.
Que vous dire de mieux, un groupe de rock français qui nous lâche une belle et bonne galette (disponible en CD et en vinyle Of Course...).
Ruez-vous chez vos bons disquaires, et sinon sur le Facebook de Little Odetta.
Les Titres :
Make up Your Mind Don't Stop Shake No Denying Waiting For The Sun You Will Find Someone Never Keep Us Down Keep Up (Can We?) Roller Coaster Your Love Rhythm
Avant de retrouver Ramon Pipin et Les Excellents en concert à Paris au Café de la Danse les 11 et 12 Avril.
Nous avons rencontré Ramon Pipin qui nous a accordé ce passionnant moment d’échange et nous a confié en exclusivité quelques moments de sa vie, anecdotes, confidences et sa passion pour le rock'n roll.
Un moment privilégié avec un artiste authentique, sincère et passionné !
Quels sont tes premiers souvenirs d’enfant et d'adolescent, l'école,
les amis, la famille ?
Ramon Pipin : Ecoute, ma jeunesse, j'étais dans une famille aimante qui
n'avait pas du tout la fibre artistique, je crois me souvenir quand j'étais
jeune j'avais demandé un piano à mon père il avait dit non. Mes parents étaient
des petits commerçants c'était des fruits de l'immigration juive d'Europe de l'Est,
mon père qui était quand même un intellectuel il vendait des chaussures et ma
mère vendait des fringues. J'avais une relative liberté puisque dès l'âge de 14
ans j'ai pu aller voir mes premiers concerts. J'avais intégré le lycée j'étais
un élément dissipé mais relativement bon, on déconnait bien. J'ai fait 7 ans au
lycée Buffon et j'en garde des super souvenirs dont mai 68. J'étais en 1ère
et j'ai commencé à m'intéresser à la musique, mon 1er 45t ça devait
être Apache des Shadows en 1960, j'avais 8 ans. Après on avait un petit Tepaz à
la maison et quelques années plus tard on a réussi à voir un truc stéréo, c'était
super on écoutait de la musique dans ma chambre avec mes copains. Puis j'ai
commencé à gratouiller de la guitare vers l'âge de 13 14 ans, j'ai fait de très
gros progrès et depuis l'âge de 18 ans je stagne. Puis j'ai commencé à monter
des petits groupes, j'étais très branché musique j'écouter beaucoup à l'époque Salut
les copains, les émissions anglaises... Déjà je n'aimais pas la variété
française, je n'ai pas changé d'ailleurs. Ça m'est resté... Ecouter Hendrix, les Beatles, ça m'a quand même foutu
une claque énorme mais je ne me suis pas dit que j'allais en faire mon métier.
Après j'ai poursuivi mes études, j'ai poursuivi hein, le terme est bien
choisi.J'ai poursuivi des études d'économie
j'ai quand même une maitrise de science éco ah ouais ... Dans le rock n roll y
en a pas beaucoup tu vois. Et puis j'ai commencé pour faire plaisir à mon père
qui voulait absolument que l'on ait une bonne situation à faire des études d'expertise
comptable, quel cauchemar, et à cette époque je faisais déjà "Au bonheur
des dames" mais disons que même si ça marchait très très fort on ne
gagnait pas beaucoup de sous, on avait un pourcentage extrêmement ridicule de
l'ordre de 2 et demi pour cent sur le prix de détail du disque, un truc comme
ça. Et bien qu'ayant eu un disque d'or avec "Oh les Filles" dont nous
n'étions ni les compositeurs ni les auteurs ni les éditeurs, donc en fait "Oh
les filles" ne nous a rien rapporté en vérité. Y des gens qui disent t'as
dû te faire plein de blé avec "Oh les filles" mais pas du tout. "Oh
les filles" c'est un titre américain Rusty York qui s'appelle
"Sugaree". Il y avait eu une première adaptation française par les
Pingouins, nous on en a fait une autre 7 ans plus tard pour des raisons sur
lesquelles je reviendrai peut-être, en y rajoutant toutes les conneries "Je
suis sorti avec Marcel", "qui c'est qu'a dit de s'arrêter" et
tout ça. Et là c'est devenu un tube. Mais en attendant le matin j'étais à la
fac, le soir j'étais sur les scènes, je préférais nettement mais quand même, je
me disais "non je ne vais peut-être pas en faire mon métier" et donc
j'ai commencé des études d'expertise comptable et on m'a demandé de faire une
musique d'un film de cul qui s'appelait "Retro Sexe" et qui était je
crois un film fait par les frères Nathan, l'un était éditeur, des films muets
des années 20 très très drôles genre je vais à la cueillette des champignons et
oh qu'est-ce que c'est que ça... enfin bon bref très très bien et donc c'était
le jour de mes examens oraux de comptabilité, et j'ai choisi de faire des films
de cul, d'ailleurs je n'ai jamais été payé c'était mes débuts professionnels.
Et puis après, quand Au bonheur des dames s'est séparé j'ai continué, et j'ai
tout oublié de mes études fort heureusement…
Quelles sont tes premières découvertes musicales, tes premières
influences et tes idoles ?
Ramon Pipin : Comme je t'ai dit, le 1er45t que j'ai acheté c'était les Shadows avec
Hank Marvin et ce merveilleux toucher de guitare, j'aime bien ça et bien sûr
après sont arrivés les Beatles, les Stones, tout ce que l'on a appelé le British
Boom dont j'étais extrêmement fan, je passais souvent des vacances en
Angleterre et j'ai vu une myriade de groupes dont Hendrix, les Stones avec
Brian Jones, Jethro Tull, tout ça je les ai à peu près tous vus,Led Zeppelinet ça ça m'a vraiment plu, les Who à Birmingham en 69, enfin bon c'était
extraordinaire, j'ai vraiment eu de la chance de voir tout ça. Bien sûr, ça a
influencé ma musique parce que depuis mon 1er groupe qui s'appelait
IO j'avais déjà commencé à écrire mes propres chansons. Après j'étais plus
british que America, je me suis mis plus tard à aimer la musique américaine de
Laurel Canyon et tout ça mais à cette époque j'étais vraiment plutôt anglais,
les Beatles m'ont évidemment profondément marqué, encore aujourd'hui ça reste
un de mes groupes phare, mais il y en a beaucoup d'autres. Au zénith de ce que
j'aime, il y a beaucoup de choses, mais je retiendrai 3 noms : les Beatles pour
leur inventivité, le fait d'avoir brisé toutes ces barrières qu'il y avait
avant. XTC qui sont pour moi leur grand suiveur, Andy Partridge est le plus
grand mélodiste derrière Lennon Mc Cartney, et enfin un groupe que j'adore et
qui me ravit encore aujourd'hui, j'écoute et je découvre encore des choses
tellement sa richesse est extraordinaire c'est Gentle Giant.
A quel âge as-tu commencé à apprendre à jouer d'un instrument ?
Ramon Pipin : J'ai commencé la guitare vers 13 14 ans en grattant mes
premiers accords, je crois que le premier morceau que j'ai su jouer ça doit
être "For Your Love" des Yardbirds. Et assez rapidement j'ai commencé
à copier les solos de Éric Clapton, Peter Green, Hendrix, comme je pouvais évidemment.J'ai fait de bon progrès à l'époque, on me
considérait comme l'un des meilleurs guitaristes français, j'ai beaucoup perdu
depuis. Mais quand je suis en studio je sais ce que je fais et je sais ce que
je suis capable de faire et je sais surtout ce que j'ai envie d'entendre, parce
moi je pense qu'il y a un métier qui est absolument négligé c'est celui de
directeur artistique, en Angleterre ça s'appelle Producer. Et moi je suis autant
Producer qu'auteur ou compositeur. Quand j'écris une œuvre, je pense bien sûr
aux notes mais j'essaye de penser aussi d'imaginer (d'ailleurs je fais des
maquettes extrêmement précises et poussées) comment ça va sonner, c'est vachement
important pour moi. Et je pense qu'il y a des mecs comme David Odlum, c'est un
Irlandais, un très très bon producteur, je pense à la grande période de l'ancien
mari de Suzanne Vega, Michael Froom qui a produit Los Lobos, Randy Newman, Crowded
House, Richard Thompson vachement bien un mec passionnant, et Tchad Blake un
super géant du son également. Souvent je regarde les noms des producteurs quand
j'achète des disques. Par exemple les Kinks c'est particulier, il n'y a jamais
eu le Son et pourtant j'adore, quand tu vois les Beatles putain la production
c'est extraordinaire y avait 3 ou 4 pistes sur "Sergent Peppers" je
crois que c'est deux 4 pistes synchro mais donc l'inventivité la créativité de
ces mecs-là waou un grand bravo. Quand je vois la musique actuelle ça fait peur
... Bon Bref.
Parle nous de IO, ton premier groupe de rock, tremplin du
Golf-Drouot, et meilleur espoir musical dans Best en 1971, aucune trace
discographique ?
Ramon Pipin : Moi j'ai un enregistrement que je ne diffuse pas... on
avait fait un disque souple dans le studio De La Mar à l'époque on avait passé
une audition chez Pathé Marconi on n'a pas signé malheureusement. Je faisais déjà
mes propres compositions, c'était des chansons y a des gens qui disent que
c'était du Prog mais non c'était Juste des chansons, et je chantais en anglais
c'était surtout moi qui chantais. On a fait pas mal de festivals entre autres
on a joué au festival de Biot, Frank Zappa, Amon Duul, oui on est passés en 1ère
partie de Frank Zappa, si ma mémoire est bonne ça doit être 72 ou 73, on était
descendus dans la camionnette de notre plombier, notre clavier Greco Casadesus
était arrivé en disant il nous a fait des affiches il avait été chez son
imprimeur il a ramené ça avec écrit "IO le meilleur groupe du monde"...
Après on descendait en tub Citroën sur la côte d'azur et on avait fait ce
festival, c'est des souvenirs assez exceptionnels, on avait trimbalé
"L'art ensemble de Chicago" dans la camionnette, Brigitte Fontaine, et
on avait fait aussi quelques festivals autour de Paris et le tremplin du Golf
qu'on avait gagné, et puis un Jour Vincent Lamy le chanteur, 'mais il n'est pas
resté très longtemps en fait je l'avais engagé non parce qu'il chantait bien
mais parce qu'il avait une sono et le bassiste parce qu'il avait une basse), et
donc peu de temps après on était restés en contact, j'arrive plus à me souvenir
s'il avait intégré puis quitté le groupe ou le contraire enfin bon. Toujours est-il
qu'un jour il sont venus, je pense après avoir visionné Sha Na Na dans
WOODSTOCK, je ne sais pas si tu te souviens costume lamé rock n roll et tout.
Au lieu de se faire chier à faire des compositions difficiles et ésotériques on
va faire la musique la plus simple du monde, on va monter un répertoire en une
semaine en écrivant des titres déconneurs, donc j'ai dit bon ben j'en suis, et c'est
devenu "Au Bonheur des Dames"… Et ça a assez rapidement marché, on a
dû faire une ou deux soirées et après on a fait le tremplin du Golf, on était
passé le même jour que les frères Angel mais Henri Leproux qui dirigeait le
Golf Drouot n'avait pas voulu nous décerner le prix du tremplin parce qu'on
faisait du Twist, et le tremplin du Golf c'était un truc sérieux, donc il nous
avait décerné le prix de la bonne humeur. Et ensuite on a fait notre 1er
45t au château d'Hérouville, qui n'a pas marché du tout, qui s'appelait "CHITITELAOUINE"
face A et "l'amour toujours l'amour" en face B, puis on fait un album
avec le 1er 45t sorti qui s'appelait "Mâche des Malabars"
une chanson que j'avais écrite et qui nous a d'ailleurs valu des poursuites de General
Food Incorporate qui détenait Malabar, c'est pour cela qu'il y a deux versions
de cet album. Il y en a un vintage et qui vaut un peu plus cher que l'autre
avec "Mâche des Malabars", mais ils nous ont intimé de pas associer
leur nom avec Globo qui était le chewing-gum concurrent à cette époque, du coup
on avait enlevé les deux, la deuxième version de l'album Twist ça incorpore
"Mâche de la gomme" et non plus "Mâche des Malabars", donc
la vraie c'est avec "Mâche des Malabars". Et puis l'album et sorti, on
a sorti ce 1er 45t qui n'a pas marché non plus, mais l'année d'après
"Oh les Filles" est devenu Numéro 1 au Hit Parade en été 74. Et là,
on a vraiment cartonné, on a fait 70 concerts sur l'année 75. Les premières
parties de Claude François, des concerts en vedette on se marrait bien on a dû
faire 100 mille bornes dans l'année, enfin bon on n'a pas eu d'accident c'est
assez miraculeux, c'était drôle on n'a bien ri. Et puis après y a eu des distensions
artistiques, on a fait un deuxième album qui n'est pas franchement une réussite
sur lequel il y avait "Laura" qui a été immédiatement interdit à la
radio, ça parlait d'une tournante dans un terrain vague bon... "Quand
arrive l'été" qui avait un tout petit peu marché, et puis j'ai quitté le
groupe fin 75. Je voulais faire autre chose.
Le premier concert que tu as donné ?
Ramon Pipin : Je me souviens la première fois que je suis monté sur scène
je n'avais pas de groupe c'était en vacances en Italie, à Milano Marittima. Je
me souviens qu'après j'étais aux Sables D'Olonne et j'allais le soir y avait un
groupe qui est devenu Martin Circus et j'avais sympathisé avec le groupe,
Sylvain Pochart, c'était le clavier, et y avait un guitariste exceptionnel qui s'appelait
Rolling (Jean Pierre Azoulay) que j'ai après utilisé sur le premier album de
Renaud. C'était un super guitariste.
La création d'Au Bonheur des Dames en 1972 avec Eddick Ritchell (Vincent
Lamy) et Rita Brantalou (Jacques Pradel) ?
Ramon Pipin : C'était à leur initiative, après assez rapidement on a recruté.
En fait on a fait un premier concert au Golf Drouot et il y avait un batteur
dans la salle qui s'est dit "Je rêve de jouer avec ces mecs-là, cette
bande de déconneurs" y avait mon copain Shitty Télaouine (Daniel Dollé)
qui était bassiste, y avait mon frère Jimmy Freud qui chantait et Vincent, et
le clavier c'était un mec qui s'appelait Jean-François et un autre guitariste
qui s'appelait Martial Larcher et c'est avec cette équipe que l'on est partis enregistrer
à Hérouville on s'était adjoint un trompettiste qui s'appelait Luc Carissimo
(aka Ulrich Danone)aussi et Gépetto Ben
Glabros (Pierre Rigaud) que j'avais amené aussi, qui était mon copain
saxophoniste qui nous a fait tous les chorus de sax à la Little Richard et tout
ça.J'ai écrit la moitié du 1er
album, je ne voulais pas trop que l'on puise dans les classiques, je m'étais
dit on peut écrire aussi nos propres chansons, j'en ai fait pas mal, la moitié
du répertoire de "Au Bonheur des dames" c'étaient mes propres
compositions. Et pour notre premier concert avec Au Bonheur des Dames il me
semble que c'était une soirée privée, quelqu'un avait dû nous voir ou nous
entendre. Je sais plus. Ça fait 50 ans putain, tu me demandes des trucs...
(rires)
Après 2 albums et quelques concerts mémorables, quels souvenirs, des
anecdotes ? Comment s'est arrêtée l'histoire ?
Ramon Pipin : Je vais te raconter une histoire qui est assez drôle.
Dans le groupe ça picolait pas mal mais moi je ne bois pas, je n'ai jamais bu
d'alcool et je ne bois jamais d'alcool. Donc on était en tournée avec "Au
Bonheur Des Dames", et pour faire une blague à Gepetto qui aimait bien picoler,
un soir on décide de remplacer la vodka qu'il consommait sans modération par de
l'eau. Evidemment j'étais dans le coup, moi j'étais dans ma chambre donc Gepetto
boit le truc et dit "Qu'est-ce que c'est que ça", il recrache et tout
le monde lui demande pourquoi, il dit "c'est de la flotte" alors mes
copains le goutent "mais non c'est de la vodka" et lui il répond
"quoi c'est pas de la vodka je ne sens pas le gout" alors il reboit
et du coup "Mais non c'est de la flotte" y en a un qui dit "on
va aller faire gouter à Ramon, lui il ne boit jamais"... Bien sûr j'étais
dans le coup, du coup ils arrivent dans ma piaule, ils me donnent le truc, je bois
et je crache en disant "Putain c'est super fort... Du coup Gepetto
il était
mal toute la journée (rires), il s'était dit ça y est j'ai perdu le goût, il y avait
pas encore le COVID (rires). Entre autres des anecdotes il y a plein plein, des
premières parties de Claude François, les tournées, le concert que l'on avait
fait du côté de Perpignan sur un bateau et le lendemain à 10h on avait une télé,
on avait fait le concert et après on était remontés en bagnole pour arriver
pour une tv de Pierre Lattes, enfin bon les risques que l'on a pris c'était épique,
ouais on s'est vraiment bien marrés.
Et l'histoire s'est arrêtée parce que je m'entendais pas du tout
artistiquement avec le chanteur Eddick Ritchell moi je voulais faire mes
propres trucs, essayer d'aller de l'avant, d'ailleurs pour la petite histoire
moi au début "Oh Les Filles" je trouvais ça à chier, ce qui prouve
mon grand sens de ce qui est commercial, je ne voulais pas l'intégrer dans
l'album. J'avais écrit une chanson qui s'appelait "Le grand soir"
chanson révolutionnaire certainement... Et je voulais mettre ça, tous les
autres ont insisté pour mettre "Oh Les Filles", moi je ne voulais pas,
bon j'ai quand même joué et fait le solo de guitare voilà mais y avait vraiment
des distensions artistiques. Au moment du deuxième album, ce n'était pas bien,
en plus le son n'est pas bon voilà. Mais là j'ai un projet, je vais essayer de récupérer
les masters du premier album "Twist" et de le remixer comme Steven
Wilson fait avec les grand groupes Anglais, Jethro Tull, Gentle Giant, et tout ça
en respectant le son d'origine mais en corrigeant, en donnant un peu plus de dynamique
et en en faisant un bel objet, je vais essayer si j'arrive à m'entendre avec
Universal.
Raconte nous ta rencontre avec Clarabelle ?
Ramon Pipin : Clarabelle était une amie d'études, elle faisait ses études
avec la sœur de Rita Brantalou elle faisait des études d'Histoire. Et un jour
la sœur de Rita Brantalou (Jacques Pradel) qui s'appelait Pascale l'amène au
concert en lui disant "Viens voir c'est marrant", mais c'était pas du
tout son truc. Mon épouse elle faisait de l'égyptologie, enfin celle qui est
devenue mon épouse. Voilà on s'est rencontrés comme ça, et depuis on est
toujours ensemble... 50 ans plus tard... Après elle a fait partie de Odeurs puisqu'elle
chantait très bien, j'adore sa voix, et puis on a fait deux enfants aussi.
En 1979 tu montes le studio d'enregistrement Ramsès avec Gérard
Manjouet?
Ramon Pipin : en fait c'était quand je faisais mes études d'économie à
la fac, on était 4 potes et y en avait un qui était fils de gérant d'immeuble.
En quittant Au Bonheur Des Dames, je m'étais retrouvé avec un tout petit pécule,
un petit peu d'argent. Un jour mon pote nous dit "moi j'ai des caves qui sont
libres dans le 5ème, vous devriez allez voir. On y a été et on est tombés
amoureux du lieu et ça a été un an de travaux parce que c'étaient des murs
hyper épais, c'était rue Jean de Beauvais du côté de Maubert Mutualité, avec
les sous que j'avais on a acheté un magnétophone 8 pistes et une petite console,
et on a commencé comme ça. Je crois que notre première séance c'était Manu Katché
avec Zao et donc on a monté ce petit studio puis assez rapidement comme je
connaissais pas mal de gens ça a commencé à faire le buzz... donc je m'étais
associé avec un ingénieur du son, qui s'appelait Jean-Louis Rivet ???? avec qui
je suis resté jusqu'à la fin de Ramsès. Par contre avec Gérard Manjouet ils s'entendaient pas très bien, il a donc quitté
RAMSES et il devenu un des gros studio parisien. On a eu Jonasz, Renaud, John McLaughlin,
Billy Cobham, James Chance, Gainsbourg, Yves Montand, tout le monde est passé
par là quoi. Et j'en ai fait le fief d'Odeurs puisque c'était mon studio et que
je puisse en profiter, donc en échange je filais les éditions à Ramsès pour éviter
que l'on ne perde pas trop de sous. Et donc on a fait tous nos albums là-bas
dans le délire et dans l'humour, c'était extraordinaire.
Au gré des rencontres dans ton studio tu enregistres le premier album
d'Odeurs : Ramon Pipin's Odeurs. Un nouveau départ ? une autre manière de
travailler ?
Ramon Pipin : Donc très important, il y avait un auteur avec Au Bonheur
Des Dames qui avait écrit entre autres "Laura" "L'île Du
Bonheur" et d'autres chansons absolument remarquables... Qui s'appelait Costric
1er (Alain M.) avec qui je suis devenu ami, et tous les deux nous avons décidé de
laisser libre court à notre imagination et notre liberté d'expression, de ne tenir
aucun compte des contraintes commerciales et de faire ce que l'on voulait. Donc
on a enregistré cet album qui est le premier album d'Odeurs dans lequel figurent
des titres assez provocateurs comme "I Want To Hold Your Hand" des Beatles
en marche militaire... Y a une chanson "Douce Crème" qui est une chanson
que je destinais à Gainsbourg et Birkin sur un parallèles sexy culinaire, sur
une femme qui fait monter des œufs en neige, et y avait une chanson punk et une
chanson qui s'appelait "Le gros snob"... "Youpi la France",
parodie de Michel Delpech mais même si j'ai composé la moitié de l'album ça
restait assez parodique. Dans le deuxième album, il y a encore quelques trucs
parodiques, mais on a commencé à faire des trucs plus personnels. Et alors ce
premier album, ce qui est assez marrant c'est que j'ai fait le tour de Paris
avec, et je me suis fait jeter d'absolument partout... Mais il y a un type que
j'ai retrouvé il y a quelques semaines grâce à Facebook, c'est celui qui a eu
les couilles de nous signer, je suis retourné une deuxième fois chez Polydor,
il a dit c'est super... d'ailleurs il se souvient des réunions avec le service
commercial, que nous avions amené des oreilles de porc comme cadeau... Il se
souvient que c'était très provoque. Ce qui est incroyable c'est qu'on a fait
deux albums, le premier s'est vendu à 100.000 et le deuxième à 150.000 ce qui
est quand même pas mal, et Polydor s'est débarrassé de nous... Je n'ai jamais
compris pourquoi, est-ce qu'on était un peu provocateur ou quoi je ne sais
pas...
Et donc après on s'est barrés chez RCA/BMG... 150.000 albums, des succès
sur scène, des tournées, le public en délire, il y avait Patrick ZELNIC à l'époque
que je connais un peu, mais bon je ne sais pas pourquoi, peut-être un jour je saurai
mais là je ne sais pas... Donc on a fait "De l'amour" chez RCA BMG
qui est un album que j'aime beaucoup avec de très très belles chansons. Pour en
revenir à "Douce crème" il y a quelques personnes incognito sur
l'album... Par exemple quand on a fait l'adaptation de "Dominique nique
nique" il faut dire aussi que j'étais pote avec Antoine de Caunes, que je partais
très souvent en vacances avec lui, c'était l'époque de Chorus et il nous avait demandé
"Pourquoi tu n'adaptes pas le disque sur scène", comme je n'avais pas
l'intention de faire de la scène au départ je lui avait dit "ça va être
compliqué" et un jour j'ai vu les Tubes à l'Olympia ça m'a foutu une
claque et là je me suis dit "on adapte on va déconner comme eux". Et
donc là je crois que c'était notre première prestation scénique à Chorus. C'était
un Lundi de Pâques, on avait fait une parodie de "Dominique nique
nique" de Sœur Sourire où il y avait un Jésus sur une croix en caoutchouc,
et il y a eu un courrier énorme... C'était assez marrant, après on a fait 6
semaines à Bobino, 11 jours d'affilée à l'Olympia, des nombreuses tournées à
travers la France... Des tournées un peu alcoolisées mais bon c'était bien. Là c'était
la grosse déconnade. Mais moi tu sais comme je suis très clean je n'ai jamais fumé
un pétard, je n'ai jamais pris de dope, donc j'étais un peu le garant... Par
exemple un jour j'ai un très beau souvenir de Rita Brantalou (Jacques Pradel)
qui nous a quittés l'année dernière, qui avait absolument décidé de coucher
avec un parcmètre... Chacun ses fantasmes, on était à Angoulême je crois, c'était
le soir et il a été arracher un parcmètre dans la rue, il s'est ramené devant l'hôtel
avec le parcmètre dans les bras, on entendait les pièces dedans, à l'époque il
y avait des pièces, il a été se coucher avec son parcmètre, et j'ai été dans sa
chambre en lui disant Rita tu ramènes ça, les flics vont débarquer, on va se
retrouver en prison pour dégradation de mobilier urbain, et donc il a ramené le
parcmètre, mais bon il a passé un bon moment quand même...
6 semaines de concerts à Bobino en 1980, 11 jours à l'Olympia en
1981 et 6 semaines au Théâtre du Gymnase en 1983... A quand un souvenir de tout
ça, peut-être un DVD ?
Ramon Pipin : y en à qu'un Ya qu'une bonne captation malheureusement qui
es celle de la belgique. Sinon j'ai des captations mais pourri et c'est
terrible repassons l'annonce quand on a fait e dernier Bobino ça devait être en
84 je crois. Je sais qu'il y a un mec de la mansion de disques Warner qui es
venu filmer et je naï jamais retrouver la trace Jamais... Moi j'ai des
captations à l'Olympia mais la qualité et pourri j'ai Bobino mais ces pourris
je n'ai absolument rien de bien. Donc je ne peux pas hélas sortir de DVD.
Après la musique, la pub et les BO Télé, en 2015, tu écris ton 1er
roman "Une jeune fille comme il faut". Ce sont Différentes manières
de travailler ?
Ramon Pipin : Bien sur j'ai fait de la pub pendant très longtemps puisqu’à
l'époque de Odeurs j'ai était approcher pour faire de la pub. Donc j'ai commencé
à faire cette exercice pas très accaparant et rémunérateur il faut le dire.
Donc j'en ai fait beaucoup pendant 30 ans j'ai fait de la pub ça prend une journée
deux à tout casser et puis quand ça marche ça marche de toute façon tes payer
pour le faire donc... Moi j'avais ma propre boite de prod dans les années 90 ça
marchait très bien donc on faisait beaucoup de pub on dirigeait des comédiens
ce que j'aime bien faire aussi rencontrer des gens voilà. Bon après tu rencontres
beaucoup de connard aussi mais j'ai aussi rencontré quelque créatif de talent
avec qui je suis resté souvent en rapport d'ailleurs. Donc la pub c'était un
exercice bon comme ça. Les musiques de Films sa ça me passionne beaucoup plus
j'en ai fait au moins dix longs métrages et une vingtaine de Téléfilm j'en ai
quand même fait pas mal. Y en a quelques un qui sorte du lot comme par
exemple"Bernie" DeDuPontelou la quand tu recoûte la bande son je l'ai recoûter il y a pas longtemps je l'ai
mise sur Facebook putain on avait pu y aller c'était les guitares saturé et c'était
bien en France pour la musique de film on est un peu parent pauvre par apport
au états unis ou il y aides compositeurs exceptionnel franchement je trouve que
l'on ne sort pas tellement notre épingle du jeu excuse-moi Jean Michel Bernard
qui es mon pote et qui lui a fait de bonne musique de films d'ailleurs pour Mondry
entre autres moi ça fait longtemps que j'en fait plus la dernière que j'ai
faite c'était un téléfilm avec ma copine Sarah Levi et j'ai eu la chance
d'enregistrer a AIR le studio de George Martina Londres pour un film de
Christian Clavier et on était avec le London Symphonie Orchestra c'était super
je travailler avec Jean-Philippe Goude qui es mon alter ego musical même si le
film n'a aucun intérêt la musique y avait des belle choses. Des choses compliquent
à jouer c'était extraordinaire cette séance avec le London c'était un truc
quasiment injouable et les mecs avec le doigt dans le nez on était waou
vraiment impressionner. Moi je n'écris pas des thèmes et tout je n'ai pas de
culture musicale je suis autodidacte je peux arranger des cordes mais après y a
un mec qui passe derrière moi pour corriger les fautes et pour mettre ça en
forme quoi. Je mais la base quand même sur mes albums solos aussi les
arrangements son proches du définitif mais il y quand même qui passe derrière
moi je préfère. Vincent Chavagnac dit "Turquois" pour ne pas le nome
avec qui je travaille depuis une dizaine d'années. Une musique de films sait extrêmement
accaparante crois que quand j'ai fait "Enfermés dehors" qui était une
gageüre... Clarabelle voulait que je me mette sous Lexomil le Jai fait 150
maquettes pour satisfaire Albert Dupontel c'est dur et en plus jetais en
compet avec Noir Désir parce qu'il adorait Noir Désir pour chaque séquence
chacun faisait son truc moi je suis plutôt un mélodiste eux y faisait plutôt
Doudoudoudoudou et Dupontel "C'est vachement bien donc j'avais un peu les
boules. Et c'est là que sait arrêter notre collaboration d'ailleurs. Après J'ai
fait deux films avec De Caunes et j'ai fait le Coluche ça a étais un grand plaisir
parce que travailler avec Antoine sait cool et sympa....................