dimanche 7 août 2022

THE TAWS (Elodie Chanteuse et Benjamin Guitariste) // Interview // MindGame 20 Juilet 2022.

 

Si The T.A.W.S semble sortir de nulle part, le gang de l’ouest Français a déjà derrière un parcours de onze ans premier Ep Dreamsland Will Never Fall étant sorti en 2012. Se sont enchainé les concerts aux quatre coins de l’hexagone qui leur a permis de se forger une identité grâce à des prestations live puissantes et énergiques. En 2017 déboule dans les bacs leur premier album Beyond The Path qui leur permettra notamment de partir en tournée en Russie en 2018 pendant 10 jours un événement fondateur qui sera révélateur pour la suite de la carrière de la formation de Niort.
Cinq ans après les voilà de retour avec From The Ashes , leur second méfait qui marque un tournant tant la formation a su évoluer et se diversifier . From The Ashes est une petite merveille de Punk Rock mélodique alternatif qui vous envoute littéralement les neurones et ne vous lâche pas avant de vous avoir totalement vampirisé. Il suffit d’écouter « No Matter » ou encore « The Roller-Coaster » et le très envoutant et sombre « Mindgame » pour se rendre compte du chemin parcouru. Avec From The Ashes The T.A.W.S vient fleureter dans la cour des grands c’est une évidence, le cap est passé de bien belle manière. L’arrivée de trois nouveaux membres Victor Poilane (guitare), Charley Stone (basse) et Romain Vergnaud (batterie) au sein du combo semble avoir été plus que bénéfique même si l’essentiel de la musique a été composé le guitariste Benjamin Pubert. Mention spéciale à Elodie Jouault qui apporte une nouvelle dimension aux morceaux grâce à sa voix puissante et mélodique.
Impossible pour Shooting Idols de passer à côté de cette nouvelle pépite du Rock ! C’est avec la charmante Elodie et le sympathique et très volubile Benjamin les deux membres fondateurs que nous avons pu nous entretenir afin d’en savoir un peu plus sur ce nouvel ovni du Rock qui devrait faire de nombreux émules à travers tout l’hexagone et bien au-delà. Une interview à cœur ouvert où vous découvrirez les secrets de fabrication de cette galette pas tout à fait comme les autres de cette formation Nancéenne hors du commun. Vous avez dit nouveau départ ?! Magnétos les amis c’est à vous !



Vous venez de donner un concert à Niort le 9 juillet à l’Ox Taven qu’avez-vous ressenti lors de ce retour sur scène après une si longue absence ?

Benjamin Pubert. C’était notre premier concert depuis presque deux ans jour pour jour, le dernier show qu’on a donné a eu lieu à Rochefort le 4 juillet 2020.Il y a eu un petit relâche après le premier confinement mais il y avait quand même des mesures strictes, c’était un peu particulier. Un des derniers a eu lieu à Niort, c’est là que la formation est née et qu’on répète d’ailleurs, là ou dans le secteur. La dernière fois que l’on a joué dans cette ville c’était en novembre 2019 donc il y a plus de trois ans. Ça fait plaisirs de retrouver la scène et de pouvoir jouer dans notre ville face aux gens qui nous suivent depuis très longtemps. Et puis on a eu énormément de changement de line up avant la sortie de l’album et c’était notre premier show avec le nouveau line up.

C’est vrai que le line up a énormément évolué avec l’arrivée de Victor Poilane à la guitare soliste, Charley Stone à la basse et Romain Vergnaud à la batterie ?

Benjamin Pubert. Charley nous a rejoint que très récemment en mars 2022, il a dû manger en long en large et en travers le répertoire. Il y avait énormément de travail de mise en place surtout qu’on a essayé des nouveaux systèmes live qu’on n’utilisait pas avant en essayant vraiment de se professionnaliser dans l’enregistrement, la composition, la façon d’enregistrer, le mixage. On s’est dit tant qu’à le faire sur l’enregistrement autant le faire aussi sur le live surtout qu’on a toujours été fait pour le live, les titres sont écrits dans cet esprit-là, c’est notre carburant. On voulait que toute cette professionnalisation se ressente sur scène. On s’est attaché les services d’un ingé son qui nous suivait sur les répétitions et les concerts. A partir de la dernière semaine de mai, c’était en moyenne 2 à 3 répétitions par semaine au casque, clic dans les oreilles avec les samples qui était envoyé. C’était pour nous un nouveau système de procéder, ça demande du travail et on a fini la préparation par une résidence de deux jours à Parthenay à la salle Diff’Art ou on nous a offert un accueil incroyable et des conditions de travail malgré la chaleur…. Dans la salle cela allait mais si on sortait on cuisait. On a reçu un bon accueil des gens de la salle et des bénévoles avec qui on a pu échanger. On a passé un très bon moment et puis ça nous a permis de relâcher la pression. L’album est sorti le deuxième jour de la résidence donc fatalement il y avait toujours un peu d’appréhension. Mais des chroniques étaient déjà sorti et nous avait rassuré par rapport à la réception de la chose. En tant que compositeur principale entre guillemet, les chro et les critiques c’est toujours quelque chose de stressant pour tout le monde, celui qui qui montre son âme au public. Le retour n’est toujours pas évident à appréhender, cela avait été la même chose sur le premier opus. Je dois avouer que lorsque la première chronique qui était très bonne est sorti ça a permis de décompresser mais il y a quand même toujours un peu d’appréhension. Fatalement sur le deuxième jour de résidence, il y avait cela en parallèle donc forcément on n’était pas très bien. En plus l’après-midi l’organisateur du concert du lendemain nous appelle pour nous prévenir que le combo de première partie ne pouvait pas venir à cause du Covid. Du coup on a tout relâché sur scène le samedi, on était en transe et même les personnes qui nous suive que ce soit notre ingé son ou Mathieu qui gère les lumières étaient aussi dans le même état. On a vécu un moment hors du temps, c’était aussi à la fois frustrant car j’étais tellement en transe que je n’ai aucun souvenir ou très peu de ce qui s’est passé sur scène. Ça a été filmé, je vais regarder cela par la suite. C’est à la fois incroyable au ressenti lorsque nous sommes sortis de scène tous ensemble et puis il y a la communion avec le public. On a été voir les gens, on a eu des retours et même si c’est négatif c’est toujours bien quand c’est fait par des personnes qui ont apprécié et qu’on connait depuis très longtemps. Ce sont des moments très privilégiés.

Quels sont les souvenirs que vous gardez de votre tournée en Russie qui a débuté le 16 aout 2018 à Moscou et s'est terminé le 26 aout ?


Benjamin Pubert. On voulait réitérer la chose pour la promo de cet opus mais ça va être difficile Rires. Ce qui est choquant par rapport à la France, on était loin de chez nous et les gens nous connaissait sur pas mal de dates, ils nous attendaient. Il y avait un mec qui avait fait un montage sur une chaine pour « The Best Is Coming » un titre qu’on on ne joue pas en live, ils n’ont pas You Tube en Russie, ce sont des plateformes annexes, il était super content de nous montrer ça. Ils avaient pris la peine de savoir qui on était avant de venir nous voir en concert ce sont des choses qui moi personnellement…. Je donne des concerts depuis l’âge de 14 ans et je n’avais jamais vu ça vraiment. Ça m’est arrivé quelques fois et en règle générale avec des gens qui étaient très impliqué sur la scène musicale. Là c’était vraiment très récurant, il y avaient des personnes qui connaissaient nos chansons, pas au-delà de les chanter non plus, c’est quelque chose qui est entre guillemet très perturbant parce qu’on a fait des milliers de km dans des conditions infernales, on faisait 8 à 10 heures de bus tous les jours pour aller de ville en ville, la Russie c’est grand. On a traversé huit ou neuf fois la France au niveau de la taille lors de ce périple. Faire ce voyage c’était très dépaysant ça n’a rien à voir avec chez nous et arriver et voir des gens qui nous attendent, qui nous connaissaient c’est grisant, ce ne sont pas les même mentalités.

Elodie Jouault. C’est la première fois que nous nous sommes déplacé hors de France pour jouer aussi loin. On a eu un très bon accueil des Russes, ils sont très curieux. Ils venaient vers nous même s’il y avait la barrière de la langue, on essayait de parler avec eux en Anglais pour les comprendre et qu’ils nos comprennent, c’est un très bon souvenir. Je pense qu’on n’a jamais pris autant de photos à la fin du concert sur scène et avec le public, signer autant d’autographes, vendu de Cd, c’était vraiment gigantesque.

Je suppose qu’il y a dû y avoir des moments épiques lors de ce périple de dix jours !?

Elodie Jouault. Oui le deuxième jour ! Rires. On est arrivé dans le lieu où on devait jouer et il n’y avait aucun matériel, pas de batterie, d’amplis, rien du tout.

Benjamin Pubert. On n’était forcément pas prêt à ça. Fatalement on a eu plus le temps de parler avec les gens, on a fait que ça lors de la soirée et on a rencontré des gens incroyables qui avaient déjà visité la France. C’est le premier soir ou on a pu vraiment être en contact avec la vraie population russes, pas les oligarques. Cela a été surtout la découverte de leur culture et de leur côté très accueillant à offrir des cadeaux, des échanges. Il y a notre guitariste de l’époque qui a échangé son tee shirt avec un mec qui était deux fois plus grand que lui et plus maigre, du coup il s’est retrouvé avec une brassière ! Rires. Il y a avait aussi un des Serguei parce qu’il y en avait plusieurs saoul comme un russe qui nous disait qu’il fallait qu’il ralentisse un peu parce qu’il embauchait le lendemain matin. Quand on lui a demandé quel travail il faisait il nous a répondu ingénieur dans la centrale nucléaire d’à côté ! On s’est regardé, on comprend ce qui s’est passé à Tchernobyl ! Rires. On s’est pris un mur culturel dans la tête à ce moment-là et c’était très agréable. Un évènement marquant a été la première date à Moscou, réaliser que tu vas jouer ta musique devant un public dans un pays autre que la France…. Je n’avais jamais joué à l’étranger. C’était le point de départ d’une tournée, un rêve qui se réalisait, c’était très chargé en émotion et à contrario la même chose pour la dernière date il y avait quand même un soulagement parce que comme tu l’a dit il y avait onze jours, onze dates, c’était très physique, très intensif, il y a le petit côté ouf c’est fini. Je kifferai vraiment lorsque je serai à la maison ; C’est peut-être une des meilleurs dates de la tournée. Un autre moment fort en émotion ! Après il y a plein de choses comme des mecs qui sortent des armes en plein milieu de la rue pendant qu’on fume une cigarette, d’autres qui voulaient montrer leur appareil génital dans la rue, on a vécu des choses hors du temps.

Vous sentiez vous totalement libre, la Russie ayant un système de surveillance extrême !

Benjamin Pubert.
On faisait attention parce que notre visa n’était normalement que pour Moscou un point c’est tout, on ne devait pas sortir de la capitale. C’est notre tourneur Dimitri qui organisait la tournée et qui a pu nous avoir de visas mais normalement on était censé rester à Moscou. Concrètement tout ce qu’on a vu en dehors de Moscou on n’était pas sensé le voir. On a pris une autre claque culturelle sur notre premier trajet, à Moscou le centre-ville est magnifique, tu fais 45 minutes de routes et pendant 5 h tu ne croise que des bidonvilles ! O sait que la Russie est un des pays sinon le pays où il y a le plus d’inégalité au point de vue financier. Il y a un écart entre les moins riches et les plus riches le plus conséquent, c a peut-être changé depuis mais à l’époque c’était le cas. On l’a vu et ça nous a mis une grande claque en tant que petit Français qui se plaint souvent, eux leur smic concrètement c’est 200 Euros. Avec des membres du public on parlait du Hellfest, on leur disait que 200 Euros c’était le prix du billet au Hellfest et on leur convertissait en rouble. Ils avaient entendu parler du festival et ils rêvaient d’y aller quand ils ont su le prix du billet ils étaient blêmes chez eux c’est un mois de salaire. Le prix de la vie n’est pas le même chez eux non plus. Je n’ai jamais payé des cigarettes aussi peu chères de ma vie, on mangeait pour moins de deux euros. Il y a eu un choc culturel qui était violent. On faisait quand même attention à nous par rapport aux contrôles mais il n’y en avait pas tant que ça. Le fameux soir à Balaklava on est rentré à pied de la salle de concert à l’appartement, on est passé devant le commissariat, il y avait des mecs dehors on n’était vraiment pas bien d’un point de vue éthylique. On se tenait un peu à carreaux en passant devant et les policiers se sont marrés avec nous. Quand ils nous entendaient parler, ils disaient attention Français… Concrètement ils contrôlaient notre passeport, on était tricart, c’était foutu. Pas du tout au contraire ils nous disaient : « Français bon voyage ». Le seul coup de flip que j’ai eu c’est au retour à la frontière. Je pensais que nos sacs allaient être fouillé de fond en comble…. C’est une époque où j’avais énormément d’ennuis de santé et j’avais une boite de médicaments avec mes prescriptions médicales dedans. Je savais que mon médecin m’avait dit qu’il fallait faire ça dans les règles car elle avait eu le cas justement d’une de ses patientes qui avait des problème cardiaques qui est allé en Russie et ils lui ont confisqué ses médicaments qui lui étaient vitales parce que c’était interdit d’entrer sur le territoire. A l’allée naturellement j’ai posé mon sac aux douanes et on m’a dit d’y aller mais par contre au retour les autres sont passé sans problèmes et moi on m’a gardé 20 grosses minutes à me regarder, à vérifier ma photo, là je dois avouer par contre que lorsqu’on connait un peu le contexte Russe, je n’étais pas serein et au moment où il m’a rendu mon passeport et m’a dit vous pouvez y aller ça allait mieux. Sinon dans les villes je n’ai pas du tout ressenti ça je dirais même que l’on voit plus de camionnette de gendarmerie dans nos campagne que ce qu’on a pu voir sur le 15 000 km que l’on a fait en Russie.

Comment avez-vous travaillé sur ce deuxième opus comparé au premier Beyond The Path !

Benjamin Pubert. Je vais parler du côté musical et je laisserai Elo répondre en ce qui concerne les paroles. On voulait vraiment rentrer dans une professionnalisation et faire les choses bien, essayer d’être le moins amateur possible. Il est vrai que sur le premier Ep « Dreamsland Will Never Fall » et le l’album aussi, je trouvais une idée, je gratouillais ma guitare chez moi, je cherchais un ou deux riffs qui s’enchainent, qui sonnait bien et je présentais ça en répétition, on faisait sonner des trucs, on jamais dessus, on essayait de rebondir au niveau des idées les uns et les autres et en fait on a perdu un temps monstrueux, c’est chronophage de composer comme ça. On s’est dit qu’on allait faire autrement, on ne s’était pas donné de date concrètement mais le but c’était de composer des titres entiers pas forcément arrangé dans un premier temps mais avoir le titre entier composé de la première note de l’intro à la dernière note c’était l’objectif. J’en avait écrit quelques une ainsi que Simon qui était guitariste à l’époque et qui a été remplacé par Victor, on a mis tout ça en commun puis on a travaillé avec Simon et Victor sur les arrangements avec nos instruments au niveau des accords et ça nous a donné un premier jet qui a été prêt en Juillet 2019, on avait fini l’enregistrement de la maquette et Elo avait commencé à écrire. Moi j’avais pu tout enregistrer avec le matériel que j’avais chez moi, on a transmis le tout à tout le monde pour qu’ils écoutent et qu’on puisse travailler. Elo avait les paroles à écrire, ensuite on était prêt à enregistré. Puis le covid est arrivé, l’enregistrement a été annulé trois fois . On a deux dates d’enregistrement qui sont tombé pendant les confinements et puis pour la troisième notre ancien batteur ne pouvait plus tenir sa place d’un point de vue temps et investissement, il y avait ce côté professionnel et lui n’aurait pas eu le temps de suivre le rythme donc il a préféré dire stop ; Je vais vous plomber plus qu’autre chose ce pourquoi Romain est arrivé à ce moment-là mais on ne pouvait pas enregistrer. Plutôt que de ne rien faire et de se tourner les pouces en se disant ça va arriver, a force d’écouter les trucs, de les jouer pour les apprendrez, de faire des répétitions, il y a eu d’autres arrangements qui sont arrivés, des petites modifications de structure puis à la fin on s’est dit mais pourquoi pas ne pas mettre des samples pour que ça ferme le titre. On a eu en travail en mao avec Victor pour poser les samples et que ça serve le morceaux. On ne voulait pas que ce soit comme certain groupes que j’apprécie énormément ou sans les samples tu ne peux pas jouer comme Acrid le groupe Poitevin qui ne tourne plus beaucoup. Si il n’y avait pas les samples il n’y avait pas de concert. Nous si on a pas les samples c’est handicapants mais le concert peut totalement se faire. L’objectif c’est vraiment des appuis, des moments auquel on pensait du fait de ce qu’on avait composé au niveau du jeu de guitare et de la basse. Il peut y avoir un petit vide sur les fréquences basses pourquoi ne pas mettre une petite nappe par exemple ce que l’on retrouve dans « Mingame » qui est le titre qu’on a sorti en clip et qui commence par un sample qui monte parce que l’on s’est rendu compte que ce qu’on avait composé pour l’intro ça laissait des vides et à l’oreille il manquait quelque chose, une fondation bien stable dans les basses pour que ça puisse bien sonner. Plutôt que de modifier la ligne de basse on est allé chercher des petits samples très léger de gauche à droite. On a fait ce travail-là et ça nous a pris une grosse année à tout retravailler les chansons bien comme il faut et ça a donné la mouture finale qui n’a rien à voir avec la maquette même si ce sont les mêmes morceaux. C’est le jour et la nuit ?. C’est Fabien Guillauteau qui nous a enregistré au Nomad’s Audio à côté de la Roche Sur Yon en Vendée qui avait écouté la maquette en 2019. Je suis allée le voir en 2021 avec la nouvelle maquette avec les samples, il a écouté et pensait que l’on avait composé de nouveaux titres et pourtant c’était les mêmes. Il nous a dit qu’on était bien les seuls pour qui le covid à été bénéfique ! Rires. On a perdu beaucoup de temps. On devait enregistrer en Mars 2020 et on a enregistré en février 2022 mais musicalement cela a été bénéfique de même pour les paroles et les lignes de chants.

Elodie Joault. Moi ça m’a permis d’avoir plus de temps pour trouver les idées, les sujets. J’avais trouvé un travail à ce moment-là qui me prenait pas mal de temps aussi personnellement. A un moment donné je pense que j’arrivais à saturation de tout et le fait de me retrouver en faisant un break en fin d’année 2021, j’ai pu en profiter pour finir d’écrire mes chansons. Il y en a certaines ou j’avais le début mais je n’arrivais pas à trouver comment véhiculer le reste de mon message. J’ai toujours travaillé pendant le covid, je n’ai pas eu de break comme une bonne partie des personnes, ce break en fin d’année 2021 m’a permis de me retrouver et de finir d’écrire les chansons. Le titre « Mindgame » qu’on a écrit avec Ben, ben a la base voulait l’écrire et finalement il m’a demandé de l’aidera le terminer. Ça m’a permis de bien finir l’écriture de mes textes, mes lignes de chants. Je peux enregistrer des maquettes, penser aux chœurs pour que le jour du studio je sois prête à tout faire et en deux jours et demi j’ai réussi à enregistrer toutes les voix.

« Mindgame » clôture l’opus considérez-vous que c’est un de morceaux les plus important de  From The Ashes?

Benjamin Pubert. Oui, si on regroupe tout en notre changement de style, le message qu’il porte, la façon de procéder, le fait qu’on est pu faire un clip avec Lea Blanche Bernard qu’on remercie encore mille fois de sa participation qui a été incroyable. C’est un clip fait maison, Elodie et Victor se sont chargé de la réalisation et moi du montage et des effets spéciaux, la participation de Léa à simplifier les choses lorsque l’on a une actrice comme elle.

Allez-vous sortir un troisième single ?

Benjamin Pubert. Pour le moment on est plus préoccupé par le fait de trouver des dates pour donner des concerts. Mais oui je pense que cela viendra assez rapidement, il y aura un troisième single, on ne peut pas te dire en avant-première quel titre parce qu’on n’en sait strictement rien. On a une petite idée sur le morceau mais on n’est pas encore tous tout à fait d’accord mais ça devrait se régler vite. En fonction du titre ca pourra être un live, un clip, un dessin d’animation concrètement on ne ferme la porte à rien pour le moment mais il n’y a rien d’acté et validée.

Après deux années de Covid il semble que ce soit compliqué pour trouver des dates en France !?


Benjamin Pubert. Paradoxalement on a eu beaucoup moins de problème à trouver des dates en 2020 qu’en 2022. Le problème vient de toutes les annulations qu’il y a eu et qui ont été reprogrammé, il y a eu beaucoup de concerts qui ont été reporté, on ne pouvait rien prévoir à l’avance au vu de la pandémie. Tous nos contacts nous ont dit qu’ils étaient bookés jusqu’en Février/Mars 2023.Heureusement les festivals ont pu reprendre, les personnes dont c’est leur profession peuvent enfin revivre, c’est très bien. Maintenant les formations émergentes comme nous, il ne faut pas se voiler la face la programmation a toujours été notre talon d’Achille, on est très occupé, musicien ce n’est pas notre métier, on espère tous que ça le deviendra un jour, on a 33 ans et on a encore des rêves c’est beau. On garde cet espoir-là. Mais on travaille tous alors après il y en a qui sont musiciens intermittents, ça simplifie les choses. Mais Elodie et moi on est à notre compte, on a un travail de fou furieux, notre batteur est salarié dans le bâtiment, avec des journées entières ce n’est pas facile non plus. C’est comme tout être ingé son c’est un métier, être journaliste faire des interviews idem, musicien, programmateur de concerts on n’a pas les bases, on n’a pas forcément les contacts ni le temps nécessaire. On essaye de faire le maximum et de trouver des gens qui pourraient nous aider dans cette démarche de recherche de dates mais ce n’est pas simple.

Elodie Jouault. Oui avoir un appui de quelqu’un qui nous aide à trouver des dates.

Benjamin Pubert. C’est une autre étape dans la professionnalisation, on en a fait beaucoup depuis un an avec l’enregistrement, on a fait un pas de géant par rapport à hier. Il y a cette marche pour beaucoup de combo qui n’est pas si haute, il y en a qui trouve des dates. Nous on n’a pas tout ça et du coup il y a cette frustration car on fait ça pour le live. La musique c’est un partage, on le fait via les magasins, les plateformes d’écoute mais ce que l’on veut aussi c’est le partage en direct, rencontré les gens. Elo a des textes qui sont très porté sur l’humain, je pense qu’en fait on l’est tous sur le relationnel et quoi de mieux que de de donner des concerts et aller à la rencontre des gens. Moi ce que je trouve génial c’est de donner un show à l’autre bout de la France, d’avoir quelqu’un qui ne nous connait strictement pas et qu’il vienne nous dire après le concert que c’est génial, là c’est mission accomplie.



Comment avez-vous travaillé cette fois ci avec Fabien Guilloteau et que vous a-t-il apporté ? Est-ce que c’est quelqu’un que vous connaissiez et dont vous aviez envie de travailler avec lui ?

Benjamin Pubert. Depuis très longtemps c’est un garçon qui est très réputé mais c’est comme dans tous les milieux, et aussi dans le milieu Metal, on connaissait son travail parce qu’il y avait des potes qui avaient déjà enregistré avec lui. On connaissait aussi sa réputation tout simplement. On devait déjà travailler avec lui pour le premier album sur les prises de batterie mais on s’est trompé de Fabien. Rires. Quand on l’a contacté on a hérité d’un batteur qui nous a effectué aussi un travail incroyable. Ce qui est déjà très bien. La grosse différence c’est que toutes les prises des guitares, basse et voix sur le premier album avaient été prise à domicile. Fais maison donc. On n’avait pas la pression d’un studio si on reste plus longtemps, on paie plus. Rires. Bien que Manu, qui nous a fait les prises de son sur le mastering du premier album, qui était un ami tout simplement était très exigeant avec nous. Avec Fabien on a vu le « gap ». Fabien c’est un pro. C’est son métier. Il est bon et on s’est tous préparé parce qu’on savait que derrière il y allait y avoir une exigence. On l’avait aussi appelé pour cette raison. On avait énormément échangé avec lui pour lui expliquer notre choix. Il y a aussi beaucoup de groupes qui n’acceptent pas de faire des modifications des morceaux pendant l’enregistrement. Si nous voulions passer par une oreille extérieure, car depuis 2018 on trempait dedans complétement. Les morceaux depuis 2018 on les connait et c’est compliqué sans une oreille externe de pouvoir potentiellement améliorer la chose. On lui avait donc dit en préparation si jamais tu entends des choses qui peuvent être intéressantes n’hésites pas. Il nous avait dit que c’était bien qu’on lui dise car il y a des groupes qui refusent et le prennent mal. Ce que je peux comprendre aussi, c’est une façon de voir les choses. Mais nous essayons d’améliorer toujours ce qu’il est possible de faire pour fournir à notre public le meilleur. Cet album rentre encore dans une démarche de professionnalisation. C’était important de rentrer dans un vrai studio. Cela a été épique car non seulement les deux enregistrements avaient été annulés pour cause de Covid mais le vrai enregistrement a été coupé au milieu et la fin de l’enregistrement a été reportée à cause du Covid que Fabien a contracté lors de l’enregistrement. Il nous aura vraiment emmerdé jusqu’au bout ce Covid et ça continue encore aujourd’hui avec les programmations de concerts et la reprogrammation des concerts annulés. C’est très compliqué de trouver des dates aujourd’hui. C’est notre plus gros problème. On a du mal à en trouver sauf celle annoncé à Amiens. C’est bien c’est qu’on ne trouve pas de date, mais quand on en trouve elles valent le coup. Rires.

Elodie Jouault. Date annoncée ce jour période d’un mois du 21 octobre au 20 novembre. Tous les soirs il se passe quelque chose. Cela peut être aussi des expos pour la musique. Il y a un peu de tout. C’est top.

Est-ce qu’avant d’entrer en studio vous aviez un son en tête ?

Benjamin Pubert. En amont il nous avait demandé trois albums sur lesquels le son nous plairait et qu’on lui a fournis. Après pour le mix on souhaite avoir un son dans cet esprit-là, on ne veut pas du copier-coller, c’est toujours dans les ambiances dans l’esprit de. Trouver des idées de structures pour les influences, c’est l’idée que tu te fais de ce son-là. Essayer de le retranscrire vu que ce sont des albums de Metal voire Metal Core car il y a des passages qui le sont sur l’album. On veut que cela se rapproche mais on n’y est pas du tout. On veut que cela s’en rapproche. Il nous a fait un premier mix et on lui a fait un retour en lui disant ce qui ne lui plaisait pas. On a ouvert une discussion sur messenger en nous envoyant les morceaux pour répondre du tac au tac sur ce que l’on en pensait. On écoutait et on répondait du tac au tac. Le mix s’est déroulé de cette manière avec des sons qui nous sont chers, et je peux citer les groupes. Mais je suis nul sur le nom des albums. C’est un album d’Architects l’avant dernier album et un album d’August Burns Red, qui s’appelle… voilà. Rires. Je regarde sur mon ordi il s’agit d’« Holy Hell » et August Burns Red de « Found In Far Away Places », qui est le genre d’album que j’amènerai sur une ile déserte si on me posait la question.

Ce sont deux albums culte qui t’ont sérieusement influencé.

Benjamin Pubert. Sur cet album-là clairement. Comme je le disais ce sont des groupes de Metal Core mélodique et ce sont des albums de Metal. Nous ce n’est pas un album de Metal. C’est dans l’esprit de… que je me suis inspiré. Il y a une chanson dont je me suis inspiré d’August Burns Red sur l’album Found in Far Away Places : « Martyr ». S’il y a une chanson que je devrais écouter en boucle toute ma vie ce serait celle-là. Je trouve que le concept qu’ils ont fait avec ce pont ou ça monte progressivement jusqu’à la fin où ça pète de A à Z, avec ses mélodies qui sont magnifiques. J’aimerai vraiment faire ça sur un morceau. Il s’appelle « The Roller-Coaster » dans l’album. Il vient de là et pourtant au niveau des riffs cela n’a rien à voir. Ce n’est pas du tout la même chose. Ce sont plus des influences sur la façon de faire comme la chanson « Mindgame ». C’est parti d’une chanson d’In Flames qui s’appelle je m’en souviens « Stay With Me ». J’étais en voyage, je n’avais pas beaucoup d’album sur moi parce que dans l’avion on ne peut pas avoir internet et comme on ne travaille qu’avec Spotify, je n’avais pas grand-chose dans ma liste. J’ai trouvé ce titre comme j’avais neuf heures d’avions pour écouter un peu de son. Au bout de quatre notes j’ai trouvé ce titre incroyable et tout au long de mes vacances dans mon cerveau je me suis demandé comment utiliser ce morceau que je viens d’entendre. Comment je vais pouvoir le ressortir et du coup c’est devenu « Mindgame ».

Par rapport à ces deux singles ces morceaux-là étaient une évidence pour vous à sortir en avant-première de l’opus ?

Benjamin Pubert. Pour « Mindgame » il y a un grand changement par rapport au premier album au niveau du style, la volonté sur ce titre était de montrer le changement. The T.A.W.S vous connaissez, ils sont un peu sautillants, on fait la fête, c’est la joie. Là on voulait marquer le coup sur un sujet grave sur les gens qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société. Le tout tourné sur des paroles autour d’une lettre au suicide. On passe de la musique un peu gentillette à ça. Ce morceau de A à Z me tenait à cœur, c’est pour ça que j’avais dit que si vous voulez je veux bien l’écrire jusqu’au moment où je n’arrivais plus à le faire et demandé à Elodie de venir m’aider. Rires. Pour le groupe c’était une évidence de montrer ça. C’est quelque chose que j’avais envie de traiter depuis très longtemps et que l’on a réussi à faire et ce n’est pas trop mal fait. « The Roller-Coaster » c’est une chanson préférée de tous les membres du groupe et aussi parce que le morceau est un condensé de ce qu’est l’album. Cela signifie que l’on va retrouver plein de chose : un refrain plus rapide, des riffs plus synthétiques, un pont qui est plus tournant avec des cassures de rythme qui revient énormément dans l’album. Le fait que tout le monde aime vraiment le morceau et c’est un peu un pot-pourri de ce tout ce qu’on retrouve sur l’album. C’était une évidence de mettre ces deux titres. C’est un pari risqué car on nous avait dit « Mindgame », six minutes c’est long, ce n’est pas dans les normes. Alors c’est très rigolo de se prendre ça dans les dents. On sait de quoi parle la chanson : les gens qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société parce qu’ils n’entrent pas dans les normes. On sort une chanson qui parle de ça et en plus on n’est pas dans les normes. C’était très rigolo et cela m’a fait beaucoup rire quand Elodie m’a dit que la chanson ne rentrait pas dans les normes. Ça nous a fait sourire. Je ne pense pas qu’il faut qu’on fasse de la musique avec un cahier des charges. Je n’ai jamais voulu faire ça. Comme pour la scène on essaie de transmettre quelque chose, c’est valable aussi pour l’écriture que ce soit pour les paroles d’Elo ou nous pour la musique. Si on ne croit pas en quelque chose on ne le fait pas. Ce qu’on veut c’est transmettre des choses et on ne peut pas tricher. Nous sommes des personnes très entières. Si ça ne va pas on ne le fait pas. Beaucoup de morceaux qu’on a composés ont été abandonnés au fur et à mesure parce que ça ne nous parlait pas trop. C’est pour ça qu’on laisse Elo écrire les paroles parce que c’est elle qui chante. C’est elle qui doit défendre ses paroles et elle doit être convaincue de ce qu’elle dit. Quoi de mieux que d’être convaincue quand c’est toi qui l’écris.

L’album s’intitule « From Ashes » il est bien différent du premier beaucoup plus sombre notamment au niveau des textes. Est-ce un nouveau départ, une nouvelle orientation pour vous ?

Elodie Jouault. A la base on n’est plus que deux avec Ben du line up d’origine. Et du coup c’est un nouveau départ. Depuis 2017 on n’avait rien sorti ; on a traversé la crise etc… C’était une évidence de l’appeler comme ça. Et puis en rajoutant des samples peut être on se redirige vers un style qui nous parle un peu plus.

Est-ce que l’arrivée des trois nouveaux membres a eu un impact sur l’album, sur l’ambiance, sur l’esprit du groupe ?

Benjamin Pubert. Je garde toujours la même expression. On est des personnes entières, on ne triche pas. Du coup il faut que ce soit avec des personnes avec lesquelles on s’entend bien. C’est obligatoire si on doit refaire des tournées qu’on a faites en Russie à faire les douze heures de bus enfermés dans un trafic les uns sur les autres. Si on ne peut pas se blairer c’est l’enfer.

Elodie Jouault. On forme un groupe de musique et avoir une bonne entente c’est pour devenir des amis. On partage cela ensemble et il fallait qu’on trouve des personnes qui soient comme nous.

Vous êtes à l’origine du groupe. Etiez-vous amis avant ? Est-ce une rencontre ?

Benjamin Pubert. C’est une rencontre. En fait j’avais créé le groupe avec Alex l’ancien batteur et un autre pote. J’étais à la Rochelle pour mes études et la volonté c’était de faire un groupe avec une voix féminine parce que notre grosse influence de l’époque c’était Paramore. L’eau a coulé sous les ponts entre Paramore et August Burns Red. Il y a un petit chemin. Rires. A l’époque on partait dans cet esprit-là et c’est très dur de trouver une chanteuse qui tient la route et qui soit dans le délire, un peu particulière. La folie nous guette de très proche et il faut trouver quelqu’un qui soit dans le délire. On a essayé pas mal de personne, ça ne le faisait pas pour des raisons x ou y et c’est une copine de fac qui m’a dit que son copain est guitariste dans un groupe et ils arrêtent. Je pense que la chanteuse va vouloir trouver quelque chose. Elle m’a donné son contact et j’ai appelé Elo en 2011.

Elodie Jouault. Oui c’est ça.

Benjamin Pubert. Et c’est comme ça qu’une amitié de onze ans qui j’ose espérer ne s’arrêtera pas aujourd’hui. Je vais être papa dans pas longtemps et Elo va être la marraine de l’enfant. Ce n’est pas rien, ce n’est pas anodin.

Félicitations !

Benjamin Pubert. On a traversé des bons moments, des moments moins rigolos ensemble. C’est une deuxième famille le groupe. On dit souvent que les amis c’est la famille qu’on choisit et je suis tout à fait d’accord. On revient à comment choisir les gens dans le groupe et il faut que ce soit avec des gens avec qui on peut s’entendre très bien. On a eu la chance de les trouver. Charley et Elo jouait dans un autre groupe avant on a bien accroché ; les gens ont vu notre interaction sur scène et avait du mal à croire qu’on ne se connaissait que depuis trois mois. On était complémentaire, blagueur. De base on est très blagueur tous ensemble et Charley n’est pas en reste non plus. On se fait du ping pong verbal et Victor est rarement loin derrière aussi on va dire. C’est important. On essaie de passer du temps ensemble hors de la musique. On se fait souvent des bouffes, l’hiver dernier on avait fait une raclette, on essaie de passer du temps tous ensemble pour créer du lien et fatalement tu as envie de passer du temps avec les personnes. On s’est fait la réflexion pendant le premier confinement quand le confinement a été levé trois ou quatre jours après on se revoyait avec Elo et on s’est fait la réflexion que c’était la première fois en dix ans qu’on avait passé deux mois sans se voir et après on se faisait une bouffe tous les deux parce que c’était une évidence. On peut ressortir : allo, tu fais quoi ? Rires. Ce qui nous permet de rester debout depuis si longtemps. Il  y avait Betraying the Martyrs qui disait ça : « T.A.W.S le groupe qui nous enterrera tous ». C’est rare un groupe qui a une longévité comme ça. Je pense que c’est parce qu’on s’entend bien au dehors plus que des amis donc d’avoir des relations saines à l’intérieur du groupe et d’avoir des scènes démocratiques avec des débats et des votes. Quand on a une décision à prendre chacun vote à sa voix et ça passe à la majorité sinon c’est niet. Cela fait onze ans qu’on fait ça. On ne dit pas qu’on n’est pas un peu chafouin quand une idée n’est pas prise mais le lendemain on a déjà oublié, ça fonctionne comme ça et ça fonctionne très bien. Onze ans après le premier enregistrement de l’EP on est toujours là, on essaie de proposer toujours du contenu qualitatif.

Quels sont les thèmes que tu as eu envie d’aborder à travers les textes de ce second opus ?

Elodie Jouault. Je suis quelqu’un qui est remplie d’espoir et dans le premier album pas mal de chansons étaient basées sur l’espoir. Pour le deuxième album je grandi aussi et forcément dans ma vie ce n’est pas droit du tout. Dans «The Roller-Coaster » c’est les montagnes russes, ce qui m’inspire c’est tout simplement ce que je vie, ce que je peux voir autour de moi et « Maze » je mets un peu plus de moi dedans plus personnel de ce que j’ai vécu quand j’étais plus jeune. Dans « The Roller-Coaster » c’est un peu plus en général et peut être que je le retranscris un peu plus en live. Rires. Je m’inspire un peu en général de l’humain et j’ai envie que les gens se retrouvent aussi dedans qui voit qu’ils ne sont pas seuls qu’on est là d’où ce côté d’espoir. Aussi ça ne va peut-être pas bien aujourd’hui mais demain ça ira, il faut continuer et avancer. Notre vie elle est comme ça si c’était facile je ne sais pas si on en prendrait gout.

Et toi Benjamin, est ce qu’il y a un texte qui te touche plus ?

Benjamin Pubert. Fatalement je vais te dire « Mindgame » car on l’a co-écrit avec Elodie. C’est un sujet que j’avais envie de traiter depuis très longtemps. L’occasion fait le larron comme on dit, il y avait vraiment la route pour pouvoir faire ça et aussi au niveau des textes un titre ou je me retrouve beaucoup est « Struggle ». « Struggle » parle d’un autre fait de société par rapport aux violences, que ce soit la violence entre les humains, la violence envers les animaux les maltraitances d’une manière globale. C’est quelque chose que j’ai vraiment du mal à accepter et à tolérer. Quand Elo avait commencé à aiguiller la conversation là-dessus j’ai dit let ’s go : il faut faire ça. Ce serait super et en plus le morceau en général est le deuxième morceau que les gens préfèrent dans l’album. Rires. C’est deux thèmes qui sont importants et on n’avait jamais fait des textes engagés.

Elodie Jouault. C’est un peu des thèmes par rapport à la société ; on est tous des pantins et on doit suivre la même voie et compagnie. On n’est pas obligé de suivre tous ce chemin-là. C’est le seul morceau dont j’avais envie de parler comme ça. Je ne suis pas quelqu’un qui a envie non plus d’écrire des chansons et faire des débats et compagnie. Ce n’est pas mon but à moi.

Benjamin Pubert. Ce n’est pas ton style, mais c’est important de pouvoir mettre des messages même si ce n’est pas un engagement à la Tagada Jones ou autres. C’est important de dire ce que vont écouter les gens et de dire les choses et les ressentis que nous avons eu. On ne va pas écrire une chanson sur le Covid sur comment ça été géré et tout ça. On reste sur des thèmes généraux. Au sujet de « Mindgame » je trouve qu’il y a une réelle urgence de prise de conscience. C’est beaucoup trop grave et il y a trop de personnes qui nous quittent tous les jours à cause de ça et je trouve cela juste scandaleux. C’est important de le montrer. Plus que de dénoncer quelque chose un constat. Aujourd’hui n’oubliez pas que ça arrive.

Elodie Jouault. Et puis il y a la chanson « No Matter » qui dit peu importe qui tu es, ce que tu fais etc. Tu es heureux en fait. Eh bien vis, vis. Il y a aussi cette chanson qui se rejoint en fait.
« No matter » est une chanson mélodique loin du hardcore, rock aussi.

Elodie Jouault. Dans le premier album nous avions plein de chansons punk rock c’est pour ça et c’est un peu notre univers le côté sombre un peu plus métal et le côté un peu joyeux avec un lien avec le punk rock et ce morceau il fait l’entre deux entre l’album d’avant et un peu aujourd’hui aussi.

Benjamin Pubert.
C’est une phrase que j’aime bien : « Il n’y a pas de bruit sans silence, il n’y a pas de lumière sans obscurité et il n’y a pas de violence sans douceur ». Sinon il n’y a pas de point de comparaison donc du coup on trouvait cela intéressant au niveau de la composition de dire, certes aujourd’hui on est ça mais on est aussi ça. On essaie de contrebalancer les choses. Si on m’avait dit lorsque notre premier album sortait qu’on allait faire des titres dans cet esprit-là je n’y aurai jamais cru. On n’ose pas espérer dans cinq ans le prochain album.

Elodie Jouault. Avant.

Benjamin Pubert. Je ne promets rien, je ne sais pas ce qui va se passer. On essaie de se mettre des objectifs pour que ça sorte dans un peu moins longtemps. On commence à avoir des petites idées car toute composition commence par l’écoute d’albums qui nous intéresseraient pour l’inspiration globale comme ont pu être les deux albums précédemment cités. On sera plus du côté de « The Roller Coaster » que du côté un peu plus joyeux. Mais c’est très marrant car moi personnellement je l’aime bien mais je ne la considère pas plus que ça. Il y a énormément de retour de gens qui me disent que la meilleure chanson est « No Matter ». Encore aujourd’hui un pote à écouter l’album et m’a dit qu’il « surkiffe » « No Matter ». C’est souvent « No Matter » qui revient.

On pourrait dire que la philosophie de The T.A.W.S c’est le partage avec les autres !?

Benjamin Pubert. Le partage et l’humain sont de très grosses valeurs pour nous et du coup on a tout ça en commun naturellement ce n’est pas du fait du combo qu’on a voulu travailler ça. Ce sont vraiment des valeurs qu’on a tous en commun et ça dès le début lorsque l’on a commencé à donner des concerts avec la sortie de l’Ep. On a beaucoup discuté avec les gens, on échange, on a pu rencontrer des personnes incroyables avec qui on garde des contacts et on aime ça. Moi c’est mon moteur je ne peux pas rester chez moi sans contact, je cherche à rencontrer des gens dans d’autres passions que je pense avoir parce que je n’ai pas que la musique mais je n’ai que 24 h par jour ! Rires. J’ai des amis partout en France même en Belgique. Une des autres grandes passions ce sont les jeux vidéo et on fait ça on aime bien rencontrer du monde. J’ai rencontré des gens dans le Béarn, la Belgique grâce à ça. Quand je reste tout seul chez moi il faut que je rencontre d'autres personnes, j’ai besoin de ça, d’avoir du relationnel c’est vraiment un moteur quand je suis tout seul je pête un câble.

Elodie Jouault.
Moi aussi avec mon métier je suis attaché de presse tous les jours je suis en relation avec les journalistes. J’avais fait un break et ça m’a manqué é. C’est aussi en moi lorsque je m’investis dans les morceaux, en live aussi, c’est un tout.

L’intégrale de l'Interview en Images ICI


 


Interview 20 Juillet 2022.
Retranscription Pascal Beaumont / Laurent Machabanski
Photos : DR