vendredi 31 juillet 2020

NEAL BLACK // Interview // Sortie du CD "A Little Boom Boom Boom".


Aujourd'hui, avec la sortie de son album et son retour sur scène, voici une belle occasion de faire une interview de Neal Black afin d'en connaitre un peu plus sur ce guitariste Texan.

Tu as grandi au Texas, gardes-tu des souvenirs particuliers de cette époque ? Comment s'est passée ta jeunesse ?
Neal Black. J'ai grandi au Texas et en Caroline du Nord, et j'ai vécu dans de nombreux autres endroits aux États-Unis parce que mon père était dans l'armée, donc nous avons déménagé très souvent. J'ai aussi vécu à Oklahoma, en Géorgie, et à Okinawa, au Japon quand j'étais jeune.

Avant de devenir guitariste, quelles étaient tes influences musicales ?
Neal Black. Écouter la radio en Amérique à cette époque-là (60's - 70's) permettait de découvrir de nombreux styles de musique et avait une influence incroyable. Mes influences musicales étaient très diverses.
 
A quel âge as-tu commencé à jouer de la guitare ?

Neal Black. J'ai commencé quand j'avais 7 ou 8 ans mais je n'ai pris tout cela au sérieux qu’à l'âge de 16 ans…

Quelles sont tes influences musicales aujourd'hui ?
Neal Black. Ça change tout le temps mais j'aime vraiment beaucoup Harry Manx, John Prine, Eric Gales, John McLaughlin

Dans les années 80, tu as joué régulièrement sur les scènes Blues du Texas, en première partie de STEVIE RAY VAUGHAN, ALBERT KING, FABULOUS THUNDERBIRDS, OMAR & THE HOWLERS, JOHNNY COPELAND, GEORGE THOROGOOD, LEON RUSSELL... Etais-tu en solo ou avec des groupes ?
Neal Black. C'était avec mon groupe, à cette époque mon frère était mon bassiste et nous travaillions au Texas en trio. C'était vraiment une période passionnante pour la musique blues et roots.

Au cours des années 90, tu t’installes à New-York où tu joues dans divers clubs avec ton groupe "The Healers" ? Comment s'est passée la formation du groupe "The Healers" ?
Neal Black. Il y avait beaucoup de grands musiciens qui jouaient à New York pendant les années 90, donc c'était facile d'aller à une jam session et de rencontrer des gens qui avaient les mêmes intérêts musicaux et qui étaient prêts à travailler autant que possible.
  
Puis tu signes avec Dixie Frog pour la sortie de ton 1er album "Neal Black and the Healers" en 1993 : pourquoi un label français ?
Neal Black. La touche humaine !! L'équipe de Dixiefrog a toujours été amicale et professionnelle... Ce fut vraiment un honneur de travailler avec Philippe Langlois pendant 27 ans et quand j'ai découvert qu'il quittait l'entreprise, j'étais vraiment triste... Mais en rencontrant la nouvelle équipe, j'ai été agréablement surpris de découvrir qu’un vieil ami et collègue à moi, André Brodski, qui était mon représentant chez GIBSON Guitars et son partenaire commercial François Maincent reprenaient le label !!! Les deux sont des gars formidables et passionnés avec une grande expérience de la scène musicale européenne, et je me sentais très à l'aise de savoir que nous travaillerions ensemble !!




Peux-tu nous raconter ton parcours depuis le Texas, le Mexique, et ta décision de venir vivre en France en 2004 ?
Neal Black. La scène musicale blues ralentissait aux États-Unis et l’essentiel de mon public était ici en Europe… Donc après avoir fait une tournée en novembre 2003, j'ai décidé de déménager en France parce que la plupart de mes relations professionnelles étaient ici.

Tu as joué avec énormément de gens, Jimmy Dawkins, Chuck Berry et Lucky Peterson. As-tu gardé des souvenirs de ces musiciens prestigieux avec qui tu as partagé ces moments ? As-tu conservé des liens avec certains d'entre eux ? Et peux-tu nous parler de Lucky Peterson, disparu très récemment.
Neal Black. J'ai travaillé avec Lucky Peterson lorsque je collaborais en studio avec Nina Van Horn, elle l'a appelé pour jouer sur certaines chansons et c'était vraiment génial de voir comment il travaillait et de faire partie de cet album... et j'ai beaucoup appris en travaillant avec d'autres musiciens : Jimmy Dawkins a été ma première tournée européenne en 1990, Chuck Berry à New York, tournées en première partie de Stevie Ray Vaughan, Paul Butterfield, Leon Russell au Texas dans les années 80… Mon premier festival européen a été le Montreux Jazz Festival avec The Chambers Brothers, Johnny Copeland et Johnnie Johnson m'ont aussi beaucoup appris. Larry Garner a été une collaboration très importante pour moi car je suis un grand fan de sa musique. Avoir Robben Ford comme invité sur mon nouvel album était vraiment incroyable. Jouer avec Jennifer Batten et Michael Jones en France était cool aussi !! Sur scène, au Woodstock 20th Anniversary en tant que guitariste de Papa John Creach, ce fut une super expérience, et bien plus que ce que j'imaginais quand j'ai commencé en tant que musicien...


Entre l'Allemagne et la France, comment s'est déroulé l'enregistrement de ce nouvel album "A little Boom Boom Boom" ?
Neal Black. Nous avons commencé à enregistrer en Allemagne il y a 2 ans alors que nous avions quelques jours de congé sur la tournée où nous étions, et nous l'avons terminé à Pau, en France, aux studios Celestine. Nous voulions mélanger autant de nuances différentes d'influence blues que possible sur ce disque pour garder les choses intéressantes pour le public. Le morceau avec Robben Ford à la guitare a été enregistré à Nashville.

Deux reprises sont présentes au sein de l’album : "Why Do People Act Like That", et "All For Business", en aviez-vous enregistré plusieurs ? Pourquoi ce choix ?
Neal Black. J'ai enregistré les chansons de Jimmy Dawkins et Bobby Charles parce qu'elles sont juste un peu en dehors des standards blues typique et j'aime bien quand un artiste de blues peut le faire sans pour autant perdre le contact avec les origines du genre.

"Saints of New Orleans" figurait déjà sur un précédent album, d'où est venue l'idée d'en proposer une nouvelle version sur "A little Boom Boom Boom" ?
Neal Black. J'ai de nouveau enregistré "Saints of New Orleans" parce que je voulais l'essayer avec un groove et des cuivres différents, et bien sûr, ajouter Fred Chapellier à la guitare solo était super aussi !!

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais rêvé de jouer ?
Neal Black. TINARIWEN, j'aime vraiment leur musique et j'aimerais enregistrer ou jouer avec eux !!

Ces dernières années, la musique a énormément évolué, quels sont les groupes que tu écoutes en ce moment et quels sont tes goûts musicaux ?
Neal Black. J'écoute tout !! N’importe quel style ou genre m'intéresse si c'est de la bonne musique... Blind Willie Johnson, The Ramones, Barbara Streisand, Harry Manx, Luther Allison...

Comment as-tu vécu la période de confinement ?
Neal Black. J'ai travaillé des versions acoustiques de mes chansons, et l'année prochaine nous lancerons un nouveau projet acoustique ''DELTA SHADOWS '', donc j'ai été assez occupé avec ça.

La tournée s'annonce déjà avec notamment un concert à Paris le 29 octobre au Meridien Jazz Club. Comment appréhendes-tu le retour des concerts avec les mesures barrière ?
Neal Black. Eh bien si tout se passe comme prévu, nous reprendrons la route en septembre mais personne ne sait vraiment encore ce qui va se passer avec la situation COVID pendant l'été... Je n'ai pas de problème avec les mesures barrières et je suis sûr que le public acceptera cette condition si c'est la seule option.

Qu’est-ce que tu aimes faire lorsque tu ne joues pas ? Quels sont tes passe-temps ?
Neal Black. Je ne fais vraiment rien d'autre que travailler sur ma musique, collaborer avec d'autres artistes et organiser mes prochaines dates de concert... Parfois je regarde Monster Truck Jam ou le Télé Achat à la télévision, j'aime beaucoup ça mais la plupart du temps c'est juste de la musique.

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?
Neal Black. Disque : Link Wray “Live at the Paradiso”
Film : “Raising Arizona” (“Arizona Junior”) des frères Coen
Autre : Poulet frit purée







Th Cattier - Photos : Shooting Idols, Th. Cattier