Si le nom de Cristiano Filippini est inconnu en France, son nouveau projet Flames Of Heaven devrait faire des émules très rapidement au vu de l'excellent album qu'il nous offre en ce début d'année, une bien belle surprise comme il en arrive quelquefois.
Œuvrant dans un Power Metal symphonique notre guitariste compositeur orchestrateur de talent à déjà à son actif deux opus solo The First Crusade (2010) et Flames of Passion (2011) et a collaboré à de nombreux projets symphoniques comme Swords And Flames ou 17 titres extrait de ces deux premiers méfaits ont été interprété et revisité par l’Orchestre Symphonique G. Rossini au Théâtre G. Rosssini de Pesaro.
Il faut dire que notre ami est un véritable petit prodige multi polyvalent, un touche à tout qui n'hésite pas à s'aventurer dans les domaines les plus divers et variés comme pour le film « Il Ritorno del Cigno » basé sur la vie de Gioachino Rossini dont il a composé la bande originale.
S'il a débuté par la guitare à l'âge de seize ans il s'est très vite orienté vers l’étude du piano, de l’orchestration et de la composition et a suivi des cours de composition au Conservatoire de Pesaro « Gioachino Rossini » en s'investissant dans la production musicale.
Il fonde d'ailleurs très rapidement son propre label « Cristiano Filippini Music Productions » dédié à la production de ses œuvres symphoniques épiques.
Pour cette nouvelle offrande Flame Of Heaven notre ami s'est entouré d'une pléiade de musiciens plus talentueux les uns que les autres à commencer par le guitariste Michele Vioni qui s'est fait remarqué sur You Tube comme l'un des guitaristes les plus populaire au monde accompagné de Marco Pastorino au chant qui a sévi au sein de Virtual Symetry et Temperance.
Ajouté à cela le bassiste Giorgio Terenziani (Arthemis) et la batteur Paolo Caridi qui a notamment collaboré avec Geoff Tate, Dave Ellefson (Megadeth) et vous avez là un cocktail magique pour vous concocter une petite pépite de Metal Symphonique redoutablement efficace.
Cerise sur le gâteaux le mixage et le mastering ont été assuré par Matias Kupianen (Stratovarius) et Mika Jussila (Nightwish, Stratovarius, Avantasia) tandis que la pochette et le logo ont été réalisé par Stan W. Decker (Dragonforce, Timo Tolkki's Avalon, Rage, Masters Of Disguise).
Pour épicer le tout le gang s'est adjoint les services de l'orchestre symphonique Rossini , les parties orchestrale ayant été enregistré au Lunik Studio Red à Pesaro.
Le résultat est bluffant de dextérité , nos italiens nous délivrant une œuvre magistrale balancé entre un Power Metal Symphonique et un Hard Rock bien ancré dans les années 80 le tout gorgé de parties orchestrales, tout simplement magnifique.
Du grand art assurément. Pour découvrir ce nouveau venu sur la scène Européenne Shooting Idols s'est entretenu avec le maestro Cristiano Filippini. Petit retour sur la conception d'un opus qui ravira tous les adorateurs de Power Metal épique.
Magnéto Christiano c'est à toi !
Après deux albums solo The First Crusade (2010) et Flames of Passion (2011) tu nous reviens avec « Flames Of Heaven ». Comment est né ce nouveau projet ?
Cristiano Filippini. On peut dire que ce n'est pas un projet dans le sens où c'est un groupe, style groupe moderne. Le nom du leader se situe en haut et le nom du groupe en bas.
Je suis le principal compositeur. Je compose et produit tout. Je fais les arrangements et l’orchestration avec le combo. Nous avons décidé que j'avais le droit d'écrire mon nom [Rires].
Ce n'est pas que j'ai envie d'être l'acteur principal ; pour ma part c'est un groupe unique, le seul groupe. Les autres groupes où j’étais impliqué sont des albums solos d’artistes.
J'ai commencé à seize ans à composer du Heavy Metal et du Hard Rock mais ce n'était pas évident de trouver les bons musiciens près de chez moi pour créer un combo.
J’ai décidé de faire une carrière solo. J’ai choisi une carrière symphonique parce que j'aime bien les pistes d’enregistrements. C'était la seule façon de faire quelque chose par soi même.
Quand mon premier album solo est sorti, Marco Pastorino notre chanteur m'a appelé pour me demander si je voulais monter un groupe de Metal avec lui.
J’ai rencontré les autres gars dans la foulée mais j'ai attendu le bon moment pour le faire. La raison est que je devais choisir les musiciens parfaits pour coller à ce groupe et produire des albums.
Est ce que cela a été dur de choisir les bons musiciens pour ce projet ?
Cristiano Filippini. Oui. Marco Pastorino m'a contacté en 2010. Cela fait déjà dix ans.
J'ai attendu six ou sept ans pour trouver les autres membres du groupe. Je voulais les meilleurs.
J'ai Michele Vioni qui est le guitariste le plus regardé sur la toile avec trente sept millions de vue sur la chaine YouTube.
Il était mon professeur près de la ville ou je vis. Je lui ai offert le rôle de guitariste principal et avec lui nous avons pensé aux autres membres tels que le batteur et le bassiste.
Comme c’étaient des amis de Michele Vioni et comme j'ai trouvé Michele Vioni ce fut facile de compléter le groupe. Mais pour le trouver j'ai dû attendre sept ans [Rires].
Est-ce que la composition des titres de l'album a été difficile ?
Cristiano Filippini. Non. J’ai toujours dit que lorsque je trouverais le bon groupe, je devais être prêt pour sortir l'album. J’ai toujours composé avec beaucoup d'idées de chansons.
Cela a pris deux ans pour composer, orchestrer et faire les arrangements de l'album et deux ans pour le produire. C’était très long. Il y a eu aussi le Covid et des situations difficiles à gérer.
J’ai beaucoup appris de ce premier album. Le prochain sera plus facile et plus rapide à réaliser. Et il sera moins onéreux avec les mêmes résultats escomptés.
Est ce que tu as travaillé seul en studio ou avec les autres membres de la formation ?
Cristiano Filippini. J’ai tout composé en studio et tous les instrumentaux dans différents studios.
J’ai enregistré les vocaux à Udinese. Pour ce qui est des guitares elles ont été enregistré dans le studio de Michele Vioni. Nous avons utilisé cinq studios différents.
J’ai rejoint Mathias à Helsinki pour faire le mixage. Finalement cela représente sept ou huit studios dans sa totalité.
Tu as travaillé avec l'orchestre symphonique Rossini quel souvenir gardes-tu de cette expérience ?
Cristiano Filippini. Pour moi c'est très utile. J’ai travaillé sur le périmètre symphonique et appris beaucoup de chose sur les arrangements, les balances sur les instruments, les cordes, le matériel les percussions.
Ce n'était pas simple et pas économique. Mais je devais aussi rajouter des instruments virtuels que j'avais pour rendre le son encore plus énorme.
C'était bien entendu très important d'avoir un vrai orchestre notamment pour les violons.
Pour certains instruments tu peux utiliser des sons virtuels mais pas pour le violon.
Pour le prochain album j'utiliserai moins d'orchestre car je me suis rendu compte pendant le mixage que beaucoup de choses que j'avais composé ne rendent pas bien à l'écoute ou on les entend très mal.
Car il y a beaucoup de distorsions de guitares, avec la basse et les claviers.
Le prochain album il y aura moins d'arrangements parce que parfois on ne les entend pas.
C’est donc une perte de temps.
Comment as tu travaillé au niveau de la composition des parties orchestrales, je suppose que c'est totalement différent comparé à l'écriture de morceaux traditionnel de Power Metal ?
Cristiano Filippini. Oui, c'était complètement différent. J'ai travaillé en tant que guitariste de hard rock comme toujours, et en même temps comme compositeur symphonique.
J’ai essayé d'être bon dans les deux domaines. J’ai commencé à travailler sur l'album sur mon ordinateur et les autres gars m'ont aidé pour l'orchestration sur le papier.
On devait travailler en binôme parce que quand tu enregistres avec un vrai orchestre tu n'as pas le droit à l'erreur. Il arrive parfois que la note ne sonne pas juste à cause du processus d'enregistrement.
Il peut y avoir pas mal d'erreurs dans le processus d'orchestration.
C’est difficile mais si on travaille à deux c'est plus facile.
Comment s’est dérouler le travail de mixage avec Mathias Kupiainen (Stratovarius) et Mika Jussila (Nightwish, Stratovarius, Avantasia).?
Cristiano Filippini. Travailler avec eux fut une partie de plaisir et je dois le dire facile.
Nous avons commencé sur le mixage en travaillant en ligne pendant un mois ou deux.
Puis j'ai rejoint Mathias pour la partie principale du mixage pour travailler ensemble.
Cela ne marche pas si on ne le fait pas de visu. Après on a rejoint Mika qui est dans la même ville à vingt minutes en voiture.
Il a été sympa car il m'a montré toutes les pièces du studio. Il m'a raconté pas mal d'histoires amusantes à propos des processus d'enregistrement concernant la période du groupe STRATOVARIUS
C’était amusant de travailler avec lui.
Est-ce que ce fut une bonne expérience de travailler avec eux sur la production, la masterisation et le mixage ?
Cristiano Filippini. Oui c'était la partie la plus importante. J’ai du apprendre beaucoup de choses. Durant le mixage j'étais avec eux tout le temps.
Ce que je peux dire c'est qu'ils ont construit le son. Le son était très bon mais j'ai choisi le volume des parties : par exemple je voulais avoir les voix au dessus...
et pour la masterisation je ne suis pas un expert.
Il me faut apprendre beaucoup de choses. J'ai demandé à Mika de faire de son mieux.
C’est quelque chose que je dois connaitre un peu plus car je n'y connais pas grand chose.
En plus j'avais d'autres priorités pour réaliser l'album.
Pour le prochain peut être. Je ne suis pas sur.
Est ce qu'il y a des chansons qui ont été un défi à enregistrer ?
Cristiano Filippini. Le plus grand défi fut « Lightning In The Night ». C'est une chanson rapide.
La plus rapide de l'album aussi pour les voix. Pas facile d'enregistrer. C’est un peu plus de défi que les autres.
Quel a été l'impact du confinement sur Flames Of Heaven ?
Cristiano Filippini. Force est de constater avec le virus et le confinement j'ai eu plus de temps pour améliorer le mixage et la masterisation, et de produire un vidéo clip de plus de ce nous avions élaboré dans notre planning.
Pour nous ça représente six mois de retard avant de pouvoir enregistrer l'album. Pour nous cela nous a aidés dans ce cadre.
« We Fight For Eternity » et « Far Away » sont les deux singles extrait de Flame Of Heaven pourquoi avoir choisi ces deux titres ?
Cristiano Filippini. Je pense que « Far Away » a le meilleur refrain pour passer en radio.
Pour « We Fight For Eternity » c’était la meilleure chanson de Power Metal.
Quand j'ai voulu faire la vidéo, j'avais planifié « Far Away » mais comme il y avait le covid nous avons changé nos plans.
Beaucoup de choses ont changé et j'ai eu le temps de réfléchir du aux économies de budget de produire un autre clip.
J’ai demandé au patron de notre label laquelle il voulait sortir comme single.
Il a choisi « We Fight For Eternity » peut être à cause du fait que pour lui c'était la meilleur titre de l'album et le deuxième fut « Far Away ».
Pour conclure, cela a été facile de choisir les deux titres. Seulement pour toi un scoop : nous sommes en train d'enregistrer la prochaine vidéo sur le titre « Against The Hellfire ». Et une autre si le budget le permet.
18 Décembre 2020.
Pascal Beaumont
Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)