mardi 20 juin 2023

ICELAND (Phil Chant / Guitare)// INTERVIEW // Iceland 24 années plus tard... - Mai 2023.


L’histoire de Iceland groupe de Thrash parisien des années 90 n’est pas commune et plutôt originale ! Après avoir sorti en 1995 son seul et unique album et donner de nombreux concerts à travers tout l’hexagone le combo se sépare en 1998 sans crier gare et se volatilise totalement. Il disparaitra des radars pendant près de 24 années avant de décider de remettre le couvert en juin 2021 à la suite de la rencontre dans un bar de Bernard et Phil respectivement bassiste et chanteur/guitariste ! Une véritable renaissance qui se traduit par le réenregistrement de leur album éponyme Iceland paru en1995 en version 2023 ! Cette fois ci les lascars se sont donnés les moyens pour obtenir un son moderne puissant et on fait appel à HK du Vamacara studio et à une pléiade de batteur plus doué les uns que les autres à l’instar de Franky Costanza (Dagoba, Blazing War Machine, Backrain), Dirk Verbeuren (Scarve, Soilwork, Megadeth), et Aurelien Ouzoulias (Satan Jokers) venu leur prêter main forte ! Un défi réussi haut la main qui montre à tous que Iceland est de retour et en pleine forme malgré toutes ces années d’absence nos amis n’ont pas perdu la niaque et semble prêt à en découdre sur la scène hexagonale ! C’est avec le sympathique chanteur/ guitariste Phil que nous avons pu deviser afin d’en savoir un peu plus sur ce parcours atypique et cette disparition soudaine et inexpliqué en 1998 ! Un entretien découverte avec un combo pas tout à fait comme les autres ! Magnéto Phil c’est à toi !



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C’est votre grand retour après une absence de 25 ans, vous avez débuté dans les années 1990 sorti un album éponyme en 1995 et vous vous êtes séparé en 1998 comment as-tu vécu ce moment ?

Phil.
Ça a été beaucoup d’émotion parce que c’est vrai qu’à l’époque avec Iceland on avait pas mal tourné ensemble, on avait vraiment quelque chose, une espèce de magie entre nous sur scène qui était vraiment sympa et acquis avec les années. Quand on s’est séparé et au bout de vingt-cinq ans reformés, le premier concert on marchait un peu sur des œufs, et non la magie était là. Franchement même si parfois techniquement c’était un peu à droite à gauche, humainement c’était génial et la magie fonctionne toujours. C’était ça qui était intéressant parce que c’est vrai qu’on se disait qu’avec toutes ces années qui sont passées, est ce que la magie sur scène fonctionnerait encore et a priori elle a fonctionné. C’était vraiment un carton plein pour nous à ce moment-là.

Vous avez donné ensuite pas mal de concerts. Le dernier concert étant le 4 mars à Magny-en-Vexin. Est-ce que tu as senti une progression ?

Phil. Alors c’est un peu particulier le 4 mars parce que c’était une écoute de l’album en exclusivité. Ce sont des gens qui ont participé au financement de cet album. Ils sont venus l’écouter puis après au concert d’Iceland là aussi cela a super fonctionné. C’était plus intimiste, petite scène mais vraiment ça a été très très chouette.

Vous avez joué aussi le 24 septembre 2022 à Grenay où vous avez retrouvé Loudblast avec qui vous aviez tourné il y a 25 ans. Comment se sont passées les retrouvailles ?

Phil. Steph (Ndr : chanteur et guitariste Stéphane Buriez) est un ami. On a tourné beaucoup autrefois avec eux. On était un peu leur première partie entre guillemets favoris. On faisait le boulot pour chauffer la salle avant eux et quand on a vu Steph qui n’était pas tellement au courant parce qu’ils font tellement de date qu’ils ne regardent pas trop les premières parties et puis on était sur un festival où il y avait pas mal de groupes. Il s’est dit tiens ils ont sorti des momies (rires). C’était un grand plaisir de les retrouver et après on a pas mal discuté et bu quelques coups avec Steph. Je pense qu’on va en refaire d’autres et la collaboration Loudblast-Iceland est quelque chose d’un peu historique. Cela a été mis en pause mais je pense que ça va redémarrer dans les prochains mois voire les prochaines années.

Qu’est-ce qui vous a donné envie vingt-cinq ans après de reformer Iceland et de retourner sur scène ?

Phil. J’étais parti à l’étranger pendant cinq ans, je suis revenu en France à cause du Covid pour différentes raisons. Quand on rentre après une telle absence, un petit coup de fil à droite, un petit coup de fil à gauche aux vieux copains et à un moment donné Bernard qui est notre bassiste me dit tiens je fais un concert dans un bar pour la fête de la musique en 2021, viens me voir. Je suis venu et j’ai vu qu’il avait préparé quelques morceaux à jouer ensemble. Notre guitariste Ziac était présent donc on est monté sur scène. On a fait deux trois reprises et encore je parlais de magie et elle était là encore dans le groupe entre nous trois. Après quelques jours où on a fait un petit barbecue, on s’est dit si on remettait le couvert. Pourquoi pas les gars et c’est reparti. On est des passionnés donc la passion était là.

Que représente Iceland Club The Northmen ?

Phil. En fait on a deux formules parce qu’il y a pas mal de petites salles, des petites orga qui n’ont pas beaucoup de moyens. On s’est dit que ce serait pas mal quand même de pouvoir répondre à leur demande parce qu’on avait pas mal de demande. Iceland il y a une équipe, c’est quand même un petit peu lourd et c’est toujours onéreux pour des petites orga. Donc on a monté The Northmen sans batteur c’est-à-dire que ce sont des samples qui ont été enregistrés par des batteurs et des vrais batteurs, ceux qui ont joué sur l’album. Donc on a fait nos morceaux avec quelques reprises aussi ce qui permet de jouer dans des petites salles, dans des clubs, mais on reste quand même sur des morceaux d’Iceland.

L’unique album est sorti en 1995. L’histoire a duré à peu près trois ans et vous avez donné deux cents concerts. J’ai été surpris que finalement vous vous sépariez en 1998.

Phil. En fait il y a eu plusieurs soucis. La vie des groupes comme tu le sais ce n’est pas évident, on a eu beaucoup de changement de personnel et donc il y a eu à un moment donné où ce n’était plus possible parce qu’à chaque fois on avait des problèmes avec les batteurs. A chaque fois qu’il y en avait un bon, il jouait et à un moment donné tu sais l’herbe est plus verte ailleurs, alors il allait jouer ailleurs. Notre dernier en date est Steeve « Zuul » qui a fondé Zuul FX. Je vais allez chez No Return c’est mieux. A un moment donné on a fait le tour de la question, le business était très compliqué. Tout était un peu phagocyté par des combos plus important que nous. Donc on a arrêté. J’ai fait d’autres projets musicaux. Bernard le bassiste a fait de même, Ziac le guitariste pour le coup n’a plus rien fait et vingt-cinq ans près cela ne nous a pas empêché de nous retrouver.

Est-ce qu’il y a eu durant ces trois années des moments qui t’ont marqué ?

Phil. Oui j’ai plein d’anecdotes si tu veux notamment ce concert avec Loudblast qui est resté mythique dans la région du Val d’Oise à Cergy Pontoise où l’album « Time Keeper » qui est leur live de l’époque a été enregistrée La salle était blindée. Il y avait en tout neuf cents personnes quatre cents personnes dehors. C’était juste une dinguerie totale avec les Loudblast c’était formidable. J’ai d’autres anecdotes avec Cradle of Filth ou là c’était très particulier, c’était l’ambiance black métalleux etc... On pourrait en parler beaucoup, avec deux cents concerts on a vécu plein d’aventures, sur des toutes petites dates et sur des trucs beaucoup plus gros. Mais bon on s’est bien marré.

Comment expliques-tu que cet album soit devenu culte, très recherché par les fans. Il a marqué une génération.

Phil. Si tu veux on était un petit peu tout seul de jouer ce Thrash un peu à l’ancienne, un peu Heavy Thrash avec des influences très marquées comme Black Sabbath, Iron Maiden, Metallica ce genre de choses. L’album a été tiré à cinq cents exemplaires donc ce n’est pas grand-chose et c’est devenu culte parce que très rare en fait. Très, très rare. Il y a des collectionneurs qui se sont arrachés le peu qu’il y avait. J’ai vu des pris de ventes de cet album original a plus de mille euros. Il y a beaucoup de copies qui ont été faites notamment en Chine où ils sont coutumiers du fait et puis chez les Russes, beaucoup chez les Russes. Je pense que c’est le son d’une époque aussi. Début 1990 c’était l’avènement en 1996 1997 du néo métal. Toute l’époque d’avant était très marquée Thrash, Death, avec des fleurons français comme No Return, come Loudblast bien sûr comme Massacra ou beaucoup d’autres et ça couvre vraiment le son d’une époque. Je pense que notre opus quelque part en faisait un petit peu parti.

Mille euros. Vous avez battu le record de Kiss (rires). Même Kiss n’a pas fait mieux.


Phil.  En fait c’est vraiment le milieu des collectionneurs, l’album est introuvable. Moi j’en ai six chez moi (rires). J’ai des coups de fils, des messages réguliers partout dans le monde pour que je cède un exemplaire, mais forcément je ne le fais pas bien évidement.



C’est cela qui vous a donné envie de le réenregistrer ?

Phil. Pas vraiment parce qu’en fait cet opus-là est un album de copain qui a été enregistré par Didier Chesneau de Headline qui démarrait en tant que producteur. Nous c’était notre premier disque, nous étions de jeunes musiciens. La mise en place est un petit peu comme ça, le son est un petit peu comme si comme ça aussi. On a eu envie, parce qu’on a pris de l’expérience, de le réenregistrer en fait avec des moyens modernes. Donc on a fait appel à HK au Vamacara Studio (Vented, Loudblast, Drop Dead Chaos, Otargos...) avec qui travaille Loudblast notamment. On a fait appel à trois batteurs notamment Dirk Verbeuren de Megadeth, Aurélien Ouzoulias de Satan Jokers et Franky Constanza, des petits marseillais mais grand par le talent qui joue aujourd’hui avec les tambours du bronx. Donc on avait envie de faire quelque chose de moderne mais avec les compositions d’époques. L’album qui va sortir le 12 mai ne va comporter que huit titres parce que l’album d’origine en comportait dix. On a pris les meilleures. L’intérêt sur le vieil album restera toujours vif parce qu’il y aura toujours deux morceaux de plus que sur celui qu’on va sortir.

Je suppose que cela à du vous changer de revenir en studio 25 ans après vu l'évolution des méthodes d'enregistrement !

Phil. Oui complètement. En fait on a travaillé à la maison, un studio de répète qui est devenu après un petit studio d’enregistrement. On a fait des préprods tout bêtement avec Cubase et on a envoyé le tout aux batteurs. Ils ont fait les batteries sur ce que l’on a envoyé et après on a enregistré les guitares, la voix, la basse à la maison et ensuite on a tout envoyé au Vamacara Studio qui lui a mixé l’album et a donné le son d’aujourd’hui.

Est-ce qu’il y a eu des challenges sur des morceaux ou des défis personnels ?


Phil. Ah ben oui ! Tu sais quand tu joues avec le batteur de Megadeth tu as intérêt d’être un peu à la hauteur tu vois (rires). Je le dis aussi pour Franky et Aurel. Ce sont de très très bons batteurs. C’est la fine fleur des batteurs français tu as intérêt d’être au niveau. C’est difficile et il faut essayer de t’en approcher. Cela a été rude et un très très gros défi. Et aussi le challenge de se retrouver en studio, prendre nos instruments, rejouer ensemble sur un exercice qui n’est pas forcément super facile mais bon il a été relevé. Pour nous à l’écoute de l’album on est assez satisfaits.

Comment arrive-t-on à travailler avec ces trois monstres à la batterie ?

Phil. Dirk est un garçon qui a joué dans un groupe qui s’appelait Arsenic avec qui on tournait beaucoup à l’époque et donc c’est devenu un copain. On a suivi ses aventures par monts et par vaux et puis son ascension surtout qui a été fabuleuse. Et puis j’ai pris mon téléphone, je lui ai dit écoute je t’envoie le sample. Ça te dit de faire un ou deux morceaux. Il a dit bien sur ça va nous rappeler des souvenirs. Un petit peu la même chose avec Franky qui lui était fan d’Iceland à l’époque parce qu’il était jeune, il avait l’album et quand je lui ai demandé il m’a dit bien sûr pas de problème et Aurel on se connaissait bien parce que j’étais copain à l’époque de Zuul FX avec Steve. C’était le batteur de Zuul FX. On s’est rencontré à cette époque-là. On avait sympathisé et j’aimais beaucoup son jeu donc je l’ai contacté et puis voilà. Ils ont répondu présents à l’appel. Cela se fait en général très simplement. Il suffit de donner un petit coup de fil et demander. Après les gars s’ils ont envie ils adhèrent sinon ils te disent non je n’ai pas le temps. Mais eux ont vraiment répondu présents, on ne pouvait pas espérer mieux.

Le premier single est " Magic C’R’CL". Pourquoi avoir choisi ce morceaux sur les huit que vous avez enregistré ?

Phil. En fait c’est la synthèse du style Iceland. C’est vraiment le morceau carte de visite qui nous correspond le mieux puisque tout notre style se trouve dans ce titre-là, même si sur l’album il y a un morceau beaucoup plus long "Traces Of Dreams" ou un morceau un peu plus catchy qui s’appelle "My Last Words", "Magic C'R'Cl" sur scène fonctionne très bien et c’est un petit peu une demande de fan aussi. Les fans qui nous ont suivi et sont ravis de notre reformation qui aiment énormément cette chanson. On a voulu leur faire plaisir. Pour nous c’était le meilleur morceau à mettre en single en tous les cas.

Quels sont les thèmes que tu développais à travers tes textes à l'époque ?

Phil. En fait je les écrits on va dire en coécriture avec le batteur de l’époque qui s’appelle Sébastien Fédau qui avait un univers assez imaginaire, c’était quelqu’un qui lisait beaucoup. Il y a un morceau qui va tourner dans l’univers de Lovecraft par exemple. D’autres on va se mettre à la place de quelqu’un qui va vivre quelque chose de fort notamment "My Last Words" c’est quelqu’un qui fait un retour sur sa vie et qui va se dire est ce que j’ai fait des choses bien ou pas etc… "Magic C'R'Cl" des cercles dans lesquels un être humain et d’autres viennent dans leurs cercles, est ce que c’est bien est ce que c’est mal, tu vois un peu les questions métaphysiques aussi. Ça fait pas mal réfléchir en fait. Quand tu écoutes les paroles c’est toujours à double sens. Il y a un morceau qui s’appelle "The Eyes of the Blind Man" (les yeux de l’homme aveugle). Il y a tout ce thème qui est élaboré qui fait un peu réfléchir l’auditeur aussi.

Finalement ces thèmes sortis de l’imaginaire n’ont pas vieilli.

Phil.  Non parce que c’est intemporel, cela parle à tout le monde en fait.

Est-ce que vous avez envie de sortir un deuxième single par la suite ?

Phil. Alors non parce qu’on a prévu de sortir l’album le 12 mai, donc ça va venir vite maintenant mais on a sorti un petit cd live qui est disponible sur nos concerts et sur toutes les bonnes plateformes où là on va retrouver "Magic C'R'Cl" bien sûr mais des morceaux de l’album joués en 1995. C’est ce projet qui va être disponible comme matériel.

Quel souvenir gardes-tu de l’enregistrement de l’album original ?

Phil. Plein d’anecdotes. C’est vrai que pour nous on était un peu à tâtons sur les dix morceaux. Une anecdote comme ça. J’ai chanté toute une journée pour entrer les dix morceaux dans la journée car forcément il y avait quelques problèmes économiques donc il fallait aller vite. Il a fallu entrer dix morceaux au chant. L’ingé son a réécouté les bandes qui dit tient c’est bizarre il y a une soufflette c’est-à-dire que l’assistant avait complétement oublié de couper certains micros. Donc il y avait des larsens et j’ai été obligé de tout refaire le lendemain. Je peux te garantir que je n’étais pas frais mais voilà c’est un très très bon souvenir. Avec Didier Chesneau c’était un truc en or.

Je suppose quand on relance la machine on a envie de donner une suite discographique à cette aventure ?

Phil. Bien sûr il est en écriture. Puisque c’était dans le projet on va réenregistrer le premier album mais derrière on va travailler sur le deuxième qui n’a pas vu le jour en 1998. On a préféré tout reprendre à zéro. Il y aura un morceau de l’époque 1998 qui sera sur l’opus et le reste seront des compositions originales.

Est ce qu’il y aura une évolution musicale ?

Phil. Je pense que comme on a pris de l’expérience dans divers projets on va travailler sur des choses qu’on sait faire. On ne va pas réinventer la roue je pense que le style d’Iceland est basique, c’est ça qui fait notre force c’est-à-dire que ce sont des choses qu’aiment les gens en concert. C’est toujours avec beaucoup de punch et beaucoup d’énergie et donc ça on va la garder même si on a un peu vieilli soyons clair. Mais on va garder cette énergie pour justement remettre ça dans le deuxième album. Donc on va faire quelque chose de pas signé puisqu’on a évolué mais qui va se rapprocher rapidement du premier album.

Vous avez envie de garder cet esprit musical des années 1990 ?

Phil. Oui tout à fait. On a envie de mettre toujours en avant nos influences, rester dans ce style des années 1990. On est tellement classique qu’on en devient original. Peu de gens jouent ce que l’on joue. Maintenant on a des groupes qui sont ultra ultra techniques. Nous on n’est pas ultra technique on joue du rock. On ne va pas chercher la complication, on va chercher l’énergie en concert, l’énergie sur l’album.

Qui a trouvé le nom du groupe Iceland ?


Phil. Alors c’est Christophe qu’on surnomme black et moi. En écoutant un album d’Iron Maiden qui s’appelait Seventh Son of a Seventh Son et la pochette je ne sais pas si tu l’as en tête, c’était sur un fond montagneux de glace et on s’est dit qu’Iceland pouvait être pas mal. Cela correspondait bien au paysage et l’émotion qu’on ressentait à l’époque sur cet album

Que veux-tu dire à tous ceux qui vont découvrir votre retour ?

Phil. Nous évidement c’est la scène. On attend les gens qui nous ont suivi mais aussi les autres, ceux qui vont nous découvrir. Venez nous voir sur scène parce que le rock en général ça se fait devant les gens. C’est du spectacle vivant et nous on adore ce contact-là. On adore le public et les fans. On a envie de partager tout notre travail avec eux. On les attend de pied ferme.



Mai 2023.
Pascal Beaumont / Photo DR

Pascal Beaumont et Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)