Praetor un nom que l’on croirait directement sorti d’un film de science-fiction, l’ennemi juré de Terminator! Que nenni il s’agit d’un tout jeune gang franco-luxembourgeois qui pratique un Thrash efficace et puissant fortement inspiré par la scène mythique de la "Bay Area" du milieu des années 80 ! Testament, Exodus, Slayer, Megadeth, Metallica sont leurs références absolu. Si la formation a commencé à se faire remarquer en 2019, ses membres ne sont pas des novices loin de là et ont déjà derrière eux un long passé musical que ce soit dans des tributes band The Best Of Metallica, Mechadeth ou d’autre formations Lost In Pain, Kryzees, Lazy Hollow. Composé de Hugo Centeno (chant/guitare), Noémie Bourgois (guitare), Alex Guignard (batterie) et Sébastien Gouttes (basse) le quatuor nous délivre sa première offrande ! Une galette redoutablement efficace brutal et mélodique à la fois avec un chanteur qui parfois nous rappelle un certain James Hetfield ! Pour découvrir si ce Praetor était dangereux ou pas nous avons soumis à la question la charmante Noémie Bourgois, guitariste de son état ! Une interview découverte avec une musicienne épanouie et heureuse de nous présenter sa toute nouvelle progéniture ! Magnéto Noémie c’est à toi !
Vous avez donné pas mal de concerts. Le dernier était chez Paulette pour la Release Party. Il y en a eu deux les 25 février et le 4 mars 2023 !
Noémie Bourgois. Oui il y en a eu deux. Une au Luxembourg parce qu’on est un groupe, un groupe franco-luxembourgeois. On a fait une double release : une au Luxembourg et une autre en France.
Comment ce sont passées les dates au Luxembourg et en France ?
Noémie Bourgois. En fait Hugo notre chanteur est luxembourgeois, on répète au Luxembourg. Il est très implanté au Luxembourg donc dès qu’on a commencé à réfléchir pour faire une sortie d’album, pour ce premier album, on s’est tout de suite dit on ne va pas choisir entre un pays et l’autre. On va faire les deux. Donc on a organisé les deux sachant que ça a retardé cette sortie car il nous fallait deux dates qui se suivent. Il fallait que les deux salles et la Rockhal au Luxembourg et chez Paulette en France soient disponibles à peu près au même moment. C’est pour ça que la sortie de l’opus se fait un an après que l’album a été terminé d’être masterisé et du coup on a organisé ça en double release où on a invité des groupes français et luxembourgeois aux deux dates. Des groupes avec qui on partage l’affiche sur nos dates.
Comment décrirais-tu un concert de Praetor, vous qui existez depuis 2019 ?
Noémie Bourgois. Le groupe existe depuis 2019 sachant qu’on joue tous en groupe depuis quasiment vingt ans. On a tous déjà joué ensemble, on a tous des groupes en commun, même si le groupe existe depuis 2019. On se connait musicalement et humainement depuis dix-quinze ans facile et on a l’habitude de jouer ensemble. Un show de Praetor nous notre concept c’est l’énergie. Voilà. On a quarante minutes qui nous est alloué. Notre but c’est de bananer le plus possible durant ces quarante minutes. C’est l’objectif de notre musique et de nos prestations sur scène. C’est de donner un maximum en énergie brute au public.
Vous jouez tous dans différentes formations : Lost In Pain, Kryzees, Lazy Hollow, The Best Of Metallica, Mechadeth Qu’est-ce qui vous a poussé à créer ce groupe ?
Noémie Bourgois. C’est Hugo et Alex qui jouaient tous les deux dans le tribute de Metallica, qui se sont dit si on montait notre groupe à nous vraiment de Thrash. On avait tous des combos à coté mais pas forcément de Thrash alors que ce sont nos influences principales mais on s’est retrouvé dans des formations un petit peu différent et donc Alex et Hugo se sont dit de faire un groupe de Thrash mais façon old school, vraiment ce qui nous plait. Ils se sont dit qu’il nous fallait un soliste et un bassiste. Tout de suite ils ont pensé à Seb qui joue dans quatre combos avec Alex. Cela fait vingt ans qu’ils jouent ensemble et Hugo a demandé s’il pouvait en parler à Noémie si ça ne l’intéresserait pas de venir et c’est comme ça que ça s’est lancé. C’est à l’initiative d’Hugo et d’Alex qui ont demandé à Seb et à moi de se joindre à eux.
Praetor ce sont des magistrats de la Rome antique mais c’est aussi le nom d’un jeu de société. Qu’est-ce qui vous a le plus inspiré ?
Noémie Bourgois. En fait quand on cherchait un nom de groupe on voulait un nom qui finisse en « or » pour que ça sonne bien Thrash. Un peu cliché pour que tout de suite on s’identifie, et en fait on ne trouvait pas et on est des gros joueurs de jeu de société et un soir on a joué à Praetor et je me suis dit que c’était vachement bien comme nom. Parce que ça se prononce en anglais et en français et que c’est un mot grec. On a regardé un petit peu à quoi ça correspondait et on s’est dit que c’était chouette en fait. Et c’est comme ça qu’on a choisi Praetor. Ça vient vraiment du jeu de société.
Le jeu de société existe vraiment.
Noémie Bourgois. Oui il existe vraiment et c’est un excellent jeu (rires).
Qu’est-ce qu’un bon concert selon toi qui joue depuis une vingtaine d’années déjà ?
Noémie Bourgois. Un bon concert c’est un concert où j’ai ressenti de la part du public la même énergie que moi que je leur ai donnée. Commettre des erreurs ou parfois un petit bug ou on ne fait pas la bonne note pour moi ce n’est pas grave. Ce qui compte c’est l’énergie et transmettre quelque chose. C’est de donner un maximum au public et si le public en échange est réceptif et me redonne la même chose c’est parfait.
C’est votre premier album avec Preator. Avez-vous eu l’opportunité d’en enregistrer d’autres un auparavant au cours de votre carrière ?
Noémie Bourgois. Hugo en avait enregistré trois avec son groupe. Seb en avait enregistré trois ou quatre lui aussi. Moi j’avais enregistré une démo avec mon dernier combo et j’en avais enregistré un avec mon tout premier groupe il y a plus de vingt ans, quand j’étais adolescente mais pour ma part un album comme ça aussi poussé, c’était la première fois. Hugo et Seb avaient plusieurs albums de leurs formations respectives.
Comment s’est déroulé le processus d’écriture et de composition des morceaux, quel était ton rôle et comment t’es-tu impliquée à ce niveau-là ?
Noémie Bourgois. Pour le premier opus, Hugo et moi composions tous les deux sachant que pour le premier album c’est moi qui ai composé la majorité des morceaux. Pour le deuxième ça sera un petit peu différent car Hugo a composé la majorité des titres et on ne fonctionne pas de la même façon. Hugo va composer un morceau avec une structure déjà, avec tous les riffs parfois même une idée de batterie à mettre dessus etc. Il va l’envoyer à tout le monde, on va travailler un peu dessus et finaliser en répète. Moi c’est l’inverse. Je réfléchis à des riffs, j’arrive en répète et je dis à Alex, tiens je te fais écouter, j’ai ça, ça et ça, qu’est-ce que tu en penses, qu’est-ce qu’on peut en faire, est ce que ça t’inspire et on compose plus en répète avec les idées que j’amène. Alors du coup Hugo a quelque chose de plus abouti entre le fait qu’il nous soumet.
Tu veux dire que vous avez pratiquement composé le deuxième album ?
Noémie Bourgois. On a une paire de morceaux, ils ne sont pas tous terminés loin de là mais on a une dizaine de début de morceaux, certains qui sont finis, d’autres qui nécessitent encore un peu de travail et d’autres qui sont uniquement des ébauches. Oui on avance. Le but c’est d’enchainer un maximum et de ne pas trop trainer entre les deux disques. Donc oui on a déjà pas mal de morceaux pour le second.
Est-ce que tu as écris énormément de morceaux et ensuite fais une sélection ou as tu écris juste le nombre nécessaire à ce nouvel opus ?
Noémie Bourgois. Alors non, pas du tout parce qu’on se dit qu’il faut garder seulement le meilleur et que même si jamais un jour on travaille sur un morceau et qu’au final on ne le juge pas assez bon on ne le mettra pas. Tant pis il faut être capable parfois de jeter à la poubelle du travail qui a été fait. Ça a été le cas sur cet album avec « United » que j’avais composé il y a un petit moment et il y a quelque chose qui ne nous plaisait pas en fait dedans. On l’avait mis un petit peu de côté et un peu plus tard Hugo l’a repris en le modifiant un petit peu. Il a rendu le morceau suffisamment bon pour qu’on le mette. Au début on l’avait un petit peu mis de côté parce qu’il nous manquait quelque chose dessus. Parce que moi je n’arrivais pas à trouver et Hugo a trouvé le petit truc qui nous manquait. Du coup on l’a gardé et du coup on compose un maximum de choses et après on conserve seulement le meilleur en fait.
Est-ce qu’il y a des morceaux que tu composes et qui de prime abord sont sûre de finir sur le Cd ?
Noémie Bourgois. Je ne me pose pas trop la question comment je les compose et tant que nous ne les avons pas enregistrés en démo pour ce faire une idée j’avoue que j’ai un petit peu de mal à savoir parce que quelquefois pour avoir une idée de ce que l’on fait c’est un peu compliqué. Personnellement j’ai besoin d’écouter, de réécouter avant de me dire vraiment … parfois je me dis ce riff là je pense qu’il y a un truc et parfois je me dis je ne sais pas et en l’écoutant une fois qu’on l’a enregistré en mode démo pour nous, ah ben ouais, en fait je doutais un petit peu mais finalement il y a quelque chose.
Vous vous partagez les parties de guitares, les solos avec Hugo. Comment peut-on reconnaitre qui joue tel partie ou tel solo ?
Noémie Bourgois. Alors toutes les compositions de manière générale Hugo va avoir des riffs plus travaillés un petit peu plus chiadé et des tempos un petit peu plus lent. Moi je vais avoir tout ce qui est un peu plus rapide, plus simple mais plus efficace. On a vraiment deux styles qui sont différents et en termes de solos je pense que c’est assez difficile parce que même les gens qui nous connaissent sur certains solos ne savaient pas qui avait fait lequel. Pour les lead c’est un peu compliqué de définir qui a fait quoi (rires). Écoute l’album.
Au niveau de l’enregistrement vous avez travaillé avec Fabien Cruzille comment as-tu vécu l’expérience ?
Noémie Bourgois. Alors Fabien on le connaissait, moi en tant que régisseur son, car Fabien je le connais depuis une paire d’année, j’avais déjà travaillé avec lui à de nombreuses reprises en tant que technicienne et pas en tant que musicienne. Et c’est quelqu’un que j’apprécie humainement. J’apprécie sa façon de travailler. Il est extrêmement méticuleux, consciencieux et il va au bout des choses. Pour cet album on ne voulait pas juste un mec qui allait enregistrer et basta. On avait envie de quelqu’un qui s’implique réellement et qui soit le cinquième membre au moment de l’enregistrement, qui apporte son identité, qui apporte sa pâte et on savait qu’avec Fabien ce serait le cas. C’est pour ça qu’on a décidé de travailler avec lui et qu’on en est très content.
Est-ce que tu avais un son en tête lors de l’enregistrement de ce premier opus ?
Noémie Bourgois. Pas du tout (rires). J’avoue que je n’avais pas trop réfléchi. C’est vraiment au moment où on a enregistré qu’on a cherché en termes de son sachant qu’on enregistrait avec nos propres amplis Hugo et moi on est soutenu avec Engl. On savait qu’on aurait le son Engl c’est ce qui nous plait mais après ça a été de la recherche avec tel micro placé de telle façon. On a fait des tests on a écouté pour optimiser ce qu’on avait.
Le son est magistral avec un gros son Thrash faisant penser aux années 1980-1990. Vous êtes tous fans de ces années-là, mais vous n’étiez pas nés à cette époque d’où vient cette passion pour ce type précis de Metal ?
Noémie Bourgois. Si, il y en a qui sont nés dans les années 80. On ne dira pas lesquels (rires). Moi les années 80 je ne les ai pas connues. En 1990 j’étais enfant. Ce sont des groupes que j’ai découvert à l’adolescence comme les autres, même si on a d’autres influences. C’était vraiment cette période, cette dynamique-là, cette façon d’appréhender la musique qui nous parle et nous plait le plus.
Noémie Bourgois. Je ne pense pas. Je pense que le fait de jouer dans des tributes cela a permis de jouer ensemble déjà et au moment de composer on savait comment fonctionnait les autres. Du coup cela a facilité le travail quand même d’avoir joué ensemble dans d’autres projets.
« Dormant Brain », « No Return » sont les deux premier singles c’était simple de choisir les titres à mettre en avant ?
Noémie Bourgois. Il y en a déjà deux qui sont sortis en démo. « Mass Extinction » et « Screens » qu’on avait sorti en démo en 2020 et « Screens » qu’on a sorti pendant le confinement parce que vu qu’on était un petit peu enfermé et qu’Hugo était de l’autre côté de la frontière on était encore plus bloqué, du coup on s’est dit il faut qu’on avance pour quelque chose pour que les gens qui attendent qu’on sorte quelque chose ne nous oublient pas, donc on a sorti un deuxième morceau démo, déjà on allait éliminé ces deux-là et après « No Return » on y a pensé tout de suite parce que le morceau est court, il est brut et reflète un petit peu ce qu’on est. On s’est dit allez c’est efficace. « Dormant Brain » c’est un morceau qui nous plait tous et qui est un peu diffèrent du reste. Pour le prochain que l’on sort, on va tourner un clip début mai et on a choisi « Distant Road » parce que c’est le dernier morceau de l’album. Plus ça va plus on pense que les gens n’écoutent pas forcément l’album dans leur entièreté. La façon de consommer a évolué donc pour éviter qu’elle passe à la trappe on a décidé d’en faire un clip et de la sortir indépendamment.
Il y a le clip de « Dormant Brain ».
Noémie Bourgois. Oui il est sorti il y a trois semaines peut être. Je ne sais plus exactement.
Sur le clips vous avez fait un condensé de ce qu’il y a de pire sur terre, de toutes les horreurs que l’on peut voir sur notre planète quelle est l’idée derrière « Dormant Brain » ?
Noémie Bourgois. Exactement. Toutes les chansons sont plus ou moins engagées. Nous sommes des personnes relativement engagées et conscientes de ce qui se passe autour de nous ou des dérives de notre société. Ce sont des choses qui nous interpellent et nous inquiètent. Donc toutes les paroles sont engagées, et il y en a qui sont un peu plus personnelles. Hugo écrit toutes les paroles mais c’est vrai qu’on a à cœur de faire passer des messages et de parler des sujets qui nous interpellent en fait. Donc forcément ce sont beaucoup les maux de notre société, les problèmes et les inquiétudes actuelles en fait quand on regarde un petit peu ce qui se passe autour de nous.
Est-ce qu’il y a un texte qui te touche plus sur ces dix morceaux ou dont tu te sens plus proche ?
Noémie Bourgois. Alors moi ce n’est pas uniquement le texte, cela va être le texte et la musique et du coup ça va être « Dormant Brain », le morceau qui me procure le plus d’émotion quand je le joue et quand je l’écoute.
Est-ce que le clip « Distant Road » va être différent ?
Noémie Bourgois. Ça va être un petit peu dans l’esprit de « No Return ». Nous on aime les clips où on voit les musiciens joués, on n’est pas hyper fan des trucs scénarisés. On l’a fait pour « Dormant Brain » quelque chose de plus scénarisé avec des acteurs etc. Mais globalement nous on aime bien voir le groupe jouer. Pour « Distant Road » ça va être dans un autre décor. On a un lieu qui est assez sympa où on va le tourner mais voilà ce sera nous que l’on verra jouer.
On vous compare souvent à Metallica, j’ai aussi pensé aussi à Exodus. C’est un combo que vous apprécier ?
Noémie Bourgois. Oui absolument. On n’en est pas fan comme on peut l’être de Metallica ou de Slayer ou autre mais c’est un groupe que l’on aime bien sûr. Cela fait partie des références clairement.
Le fait d’être comparé à Metallica ou Exodus, cela suscite quel réaction chez vous ?
Noémie Bourgois. C’est très flatteur. Ça veut dire qu’on a réussi à faire ce que l’on voulait faire (rires). Nous ça nous fait très plaisir quand on nous compare. Surtout qu’en plus on n’a jamais entendu de qui que ce soit, nous dire quel’on essaie de copier. C’est vrai que le chant d’Hugo est très James Hetfield donc forcément la comparaison avec Metallica on y a droit très souvent mais jamais il essai de copier et de faire la même chose que lui parce que ce n’est pas notre intention. Le fait qu’on est plein d’influence donne notre propre musique. Même si les gens reconnaissent tout de suite nos influences on est très content, on ne nous a jamais encore accusé de plagiat ou que sais-je.
Qu’est ce qui t’as donné envie de jouer de la guitare ?
Noémie Bourgois. De base je suis pianiste. J’ai commencé à faire du piano quand j’étais enfant et j’ai la chance d’avoir grandi avec des parents qui écoutent beaucoup de musique et beaucoup de rock et moi à treize j’ai voulu devenir une rock star (rires). Ma maman avait une guitare à la maison et du coup j’ai pris sa guitare parce que la batterie j’ai tenté aussi mais mes parents m’ont dit aussi, écoute tu as déjà un piano et une guitare essaie déjà de faire ça. La batterie on en reparlera après et c’est comme ça que je me suis mise à la guitare parce que je voulais être une rock star et parce que j’en avais une. C’était une guitare folk en plus, même pas une guitare électrique mais c’est comme ça que j’ai commencé.
Est-ce que tu te souviens du premier concert que tu as vu ?
Noémie Bourgois. Le premier concert que j’ai vu c’est Popa Chubby quand j’avais douze ou treize ans quelque chose comme ça et j’avais trouvé ça très cool alors que je ne suis pas spécialement fan de Popa Chubby mais j’y étais allé avec ma maman qui allait le voir. Mais très rapidement en voyant les concerts je me suis dit c’est exactement ça que je veux faire, je veux être sur scène en fait (rires).
Quels sont les guitaristes qui t’ont le plus marqué ou sont des idoles ?
Noémie Bourgois. Je suis ultra fan de Dave Mustaine vraiment. Je n’ai pas la prétention d’avoir le niveau de Dave Mustaine absolument pas. Toutes mes guitares sont des signatures de Dave Mustaine. J’ai une affection particulière pour Megadeth. Après Jimmy Page aussi beaucoup, ça remonte plus à l’adolescence mais sinon il y en a plein et pas un en particulier. Je suis quand même obligé de citer Dave Mustaine parce que je suis ultra fan.
Dave Mustaine t’a donc influencé ?
Noémie Bourgois. Un petit peu aussi, un petit peu moins parce qu’il y a un côté beaucoup plus technique, beaucoup plus démonstration que nous. On n’a pas ce côté là parce que ce n’est pas ce qu’on veut faire et très clairement je n’ai pas le niveau de faire dix minutes de solos par morceaux (rires).
Ça va peut-être venir (rires).
Noémie Bourgois. Ecoute sais-t-on jamais (rires).
Hugo est luxembourgeois, tu es française. Est-ce que ça change quelque chose pour vous au niveau du marché Luxembourgeois ?
Noémie Bourgois. Oui on a de la chance. On joue énormément au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne et même au-dessus parce que déjà c’est un petit peu con mais le fait que l’on soit franco-luxembourgeois, le luxembourgeois donne un coté moins groupe français. C’est bête mais je sais qu’on se dit tiens qu’est-ce que c’est du coup vu que Hugo parle cinq ou six langues je ne sais plus les Luxembourgeois parlent énormément de langues pour entrer en contact avec tous les pays autour de nous c’est très facile. De la même manière Hugo est portugais, il a la double nationalité. On va faire une tournée au Portugal au mois d’aout. C’est facilité parce que Hugo vient de là-bas et qu’il a des contacts etc. etc. Oui ça nous aide d’avoir cette double étiquette.
Est-ce que ce n’est pas de plus en plus difficile pour vous de jouer du Thrash Metal dans l’hexagone ?
Noémie Bourgois. Oui clairement on ne va pas se mentir. Dès qu’on va jouer ailleurs je ne dis pas qu’on n’a jamais de bons accueils en France mais dès qu’on va en Allemagne c’est incroyable ce qui se passe. En France c’est un secret pour personne, ce n’est pas le pays le plus rock et le plus metal et en plus de ça le Thrash c’est quand même un vieux style qui est considéré un peu ringard pour beaucoup. Oui donc on n’a pas choisi le style le plus facile pour marcher auprès du grand public mais on ne ferait pas autre chose de toutes façons. Mais effectivement on n’a pas le même accueil en France et à l’étranger. L’accueil à l’étranger est vraiment particulier.
Tu dis le Thrash est un peu ringard. Pourtant Metallica, Slayer, Anthrax Megadeth connaissent toujours le même succès en France.
Noémie Bourgois. Oui mais en dehors de ces très gros il n’y a rien en fait. C’est cela qui est assez paradoxal, c’est que les plus gros groupes de metal sont des groupes de Thrash mais une fois passé ces très gros noms en fait le Thrash est un style qui n’est pas énormément écouté malheureusement. C’est assez paradoxal mais bon c’est comme ça.
Vous vous sentez un peu seules sur la scène française ?
Noémie Bourgois. Un peu seul oui et non parce qu’il y a beaucoup de groupes de Thrash, Thrash death ou Thrash crossover d’influences un peu plus punk. C’est vrai qu’un style vraiment basique entre guillemet comme on le fait il n’y en a pas beaucoup.
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un que tu rencontrerais en sortant du Hard Rock Cafe pour présenter Praetor ?
Noémie Bourgois.. Je lui dirais que c’est trente-six minutes d’efficacité qui vont d’un point A vers un point B sans prendre le moindre détour. Il n’y a pas de fioritures, il n’y a pas d’ajouts dans tous les sens. On a essayé de faire quelque chose le plus efficace et le plus brutal possible et on en est très fiers.
24 Avril 2023
Pascal Beaumont / Photos DR
Laurent Machabanski et Pascal Beaumont (Traduction / Retranscription)