vendredi 31 juillet 2020

LANCEMENT DE LA CAMPAGNE D'ABONNEMENT RADIO PERFECTO


Lancement de la campagne Radio Perfecto
Date : 16 septembre

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· Une nouvelle tarification plus accessible,
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Rock’n’Roll will never die !
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NEAL BLACK // Interview // Sortie du CD "A Little Boom Boom Boom".


Aujourd'hui, avec la sortie de son album et son retour sur scène, voici une belle occasion de faire une interview de Neal Black afin d'en connaitre un peu plus sur ce guitariste Texan.

Tu as grandi au Texas, gardes-tu des souvenirs particuliers de cette époque ? Comment s'est passée ta jeunesse ?
Neal Black. J'ai grandi au Texas et en Caroline du Nord, et j'ai vécu dans de nombreux autres endroits aux États-Unis parce que mon père était dans l'armée, donc nous avons déménagé très souvent. J'ai aussi vécu à Oklahoma, en Géorgie, et à Okinawa, au Japon quand j'étais jeune.

Avant de devenir guitariste, quelles étaient tes influences musicales ?
Neal Black. Écouter la radio en Amérique à cette époque-là (60's - 70's) permettait de découvrir de nombreux styles de musique et avait une influence incroyable. Mes influences musicales étaient très diverses.
 
A quel âge as-tu commencé à jouer de la guitare ?

Neal Black. J'ai commencé quand j'avais 7 ou 8 ans mais je n'ai pris tout cela au sérieux qu’à l'âge de 16 ans…

Quelles sont tes influences musicales aujourd'hui ?
Neal Black. Ça change tout le temps mais j'aime vraiment beaucoup Harry Manx, John Prine, Eric Gales, John McLaughlin

Dans les années 80, tu as joué régulièrement sur les scènes Blues du Texas, en première partie de STEVIE RAY VAUGHAN, ALBERT KING, FABULOUS THUNDERBIRDS, OMAR & THE HOWLERS, JOHNNY COPELAND, GEORGE THOROGOOD, LEON RUSSELL... Etais-tu en solo ou avec des groupes ?
Neal Black. C'était avec mon groupe, à cette époque mon frère était mon bassiste et nous travaillions au Texas en trio. C'était vraiment une période passionnante pour la musique blues et roots.

Au cours des années 90, tu t’installes à New-York où tu joues dans divers clubs avec ton groupe "The Healers" ? Comment s'est passée la formation du groupe "The Healers" ?
Neal Black. Il y avait beaucoup de grands musiciens qui jouaient à New York pendant les années 90, donc c'était facile d'aller à une jam session et de rencontrer des gens qui avaient les mêmes intérêts musicaux et qui étaient prêts à travailler autant que possible.
  
Puis tu signes avec Dixie Frog pour la sortie de ton 1er album "Neal Black and the Healers" en 1993 : pourquoi un label français ?
Neal Black. La touche humaine !! L'équipe de Dixiefrog a toujours été amicale et professionnelle... Ce fut vraiment un honneur de travailler avec Philippe Langlois pendant 27 ans et quand j'ai découvert qu'il quittait l'entreprise, j'étais vraiment triste... Mais en rencontrant la nouvelle équipe, j'ai été agréablement surpris de découvrir qu’un vieil ami et collègue à moi, André Brodski, qui était mon représentant chez GIBSON Guitars et son partenaire commercial François Maincent reprenaient le label !!! Les deux sont des gars formidables et passionnés avec une grande expérience de la scène musicale européenne, et je me sentais très à l'aise de savoir que nous travaillerions ensemble !!




Peux-tu nous raconter ton parcours depuis le Texas, le Mexique, et ta décision de venir vivre en France en 2004 ?
Neal Black. La scène musicale blues ralentissait aux États-Unis et l’essentiel de mon public était ici en Europe… Donc après avoir fait une tournée en novembre 2003, j'ai décidé de déménager en France parce que la plupart de mes relations professionnelles étaient ici.

Tu as joué avec énormément de gens, Jimmy Dawkins, Chuck Berry et Lucky Peterson. As-tu gardé des souvenirs de ces musiciens prestigieux avec qui tu as partagé ces moments ? As-tu conservé des liens avec certains d'entre eux ? Et peux-tu nous parler de Lucky Peterson, disparu très récemment.
Neal Black. J'ai travaillé avec Lucky Peterson lorsque je collaborais en studio avec Nina Van Horn, elle l'a appelé pour jouer sur certaines chansons et c'était vraiment génial de voir comment il travaillait et de faire partie de cet album... et j'ai beaucoup appris en travaillant avec d'autres musiciens : Jimmy Dawkins a été ma première tournée européenne en 1990, Chuck Berry à New York, tournées en première partie de Stevie Ray Vaughan, Paul Butterfield, Leon Russell au Texas dans les années 80… Mon premier festival européen a été le Montreux Jazz Festival avec The Chambers Brothers, Johnny Copeland et Johnnie Johnson m'ont aussi beaucoup appris. Larry Garner a été une collaboration très importante pour moi car je suis un grand fan de sa musique. Avoir Robben Ford comme invité sur mon nouvel album était vraiment incroyable. Jouer avec Jennifer Batten et Michael Jones en France était cool aussi !! Sur scène, au Woodstock 20th Anniversary en tant que guitariste de Papa John Creach, ce fut une super expérience, et bien plus que ce que j'imaginais quand j'ai commencé en tant que musicien...


Entre l'Allemagne et la France, comment s'est déroulé l'enregistrement de ce nouvel album "A little Boom Boom Boom" ?
Neal Black. Nous avons commencé à enregistrer en Allemagne il y a 2 ans alors que nous avions quelques jours de congé sur la tournée où nous étions, et nous l'avons terminé à Pau, en France, aux studios Celestine. Nous voulions mélanger autant de nuances différentes d'influence blues que possible sur ce disque pour garder les choses intéressantes pour le public. Le morceau avec Robben Ford à la guitare a été enregistré à Nashville.

Deux reprises sont présentes au sein de l’album : "Why Do People Act Like That", et "All For Business", en aviez-vous enregistré plusieurs ? Pourquoi ce choix ?
Neal Black. J'ai enregistré les chansons de Jimmy Dawkins et Bobby Charles parce qu'elles sont juste un peu en dehors des standards blues typique et j'aime bien quand un artiste de blues peut le faire sans pour autant perdre le contact avec les origines du genre.

"Saints of New Orleans" figurait déjà sur un précédent album, d'où est venue l'idée d'en proposer une nouvelle version sur "A little Boom Boom Boom" ?
Neal Black. J'ai de nouveau enregistré "Saints of New Orleans" parce que je voulais l'essayer avec un groove et des cuivres différents, et bien sûr, ajouter Fred Chapellier à la guitare solo était super aussi !!

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais rêvé de jouer ?
Neal Black. TINARIWEN, j'aime vraiment leur musique et j'aimerais enregistrer ou jouer avec eux !!

Ces dernières années, la musique a énormément évolué, quels sont les groupes que tu écoutes en ce moment et quels sont tes goûts musicaux ?
Neal Black. J'écoute tout !! N’importe quel style ou genre m'intéresse si c'est de la bonne musique... Blind Willie Johnson, The Ramones, Barbara Streisand, Harry Manx, Luther Allison...

Comment as-tu vécu la période de confinement ?
Neal Black. J'ai travaillé des versions acoustiques de mes chansons, et l'année prochaine nous lancerons un nouveau projet acoustique ''DELTA SHADOWS '', donc j'ai été assez occupé avec ça.

La tournée s'annonce déjà avec notamment un concert à Paris le 29 octobre au Meridien Jazz Club. Comment appréhendes-tu le retour des concerts avec les mesures barrière ?
Neal Black. Eh bien si tout se passe comme prévu, nous reprendrons la route en septembre mais personne ne sait vraiment encore ce qui va se passer avec la situation COVID pendant l'été... Je n'ai pas de problème avec les mesures barrières et je suis sûr que le public acceptera cette condition si c'est la seule option.

Qu’est-ce que tu aimes faire lorsque tu ne joues pas ? Quels sont tes passe-temps ?
Neal Black. Je ne fais vraiment rien d'autre que travailler sur ma musique, collaborer avec d'autres artistes et organiser mes prochaines dates de concert... Parfois je regarde Monster Truck Jam ou le Télé Achat à la télévision, j'aime beaucoup ça mais la plupart du temps c'est juste de la musique.

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?
Neal Black. Disque : Link Wray “Live at the Paradiso”
Film : “Raising Arizona” (“Arizona Junior”) des frères Coen
Autre : Poulet frit purée







Th Cattier - Photos : Shooting Idols, Th. Cattier


jeudi 30 juillet 2020

CHRONIQUE CD // SARI SCHORR "Live in Europe" Sortie le 6 Mars 2020.


Groupe : Sari Schorr
Titre :  Live in Europe
Date de Sortie : 6 mars 2020

La Blues Power Girl nous offre après deux albums studio, un album Live enregistré lors de ses concerts en Suisse au mois de juin au Blues'n'Jazz festival et deux concert anglais à Londres en septembre et novembre 2019.

Pour ouvrir ce "Live in Europe" un "The New Revolution" très énergique, une entrée en matière efficace avec un bon gros son et un mixage vraiment excellent.

La voix de velours de Sari se pose sur le blues de "Demolition Man" et "Ain't Got No Money" et chavire sur les notes de guitare de Ash Wilson soutenu par le claviers de Bob Fridzema, un vrai moments de grâce que de revivre ces moments de la tournée 2019.

C'est au tour d'une version mémorable de 10 minutes de "I Just Wanna Make Love To You" électrifié de sensualité et rythmé par l'érotisme de ce mélange de cet guitare et de cette voix...

Les titres passent pour notre plus grand plaisir, et Sari Shorr montre une fois de plus que sa place au Panthéon des grandes dames du blues est amplement mérité.

Produire un CD live n'est pas toujours aussi facile, il faut réunir tous les ingrédients pour que la sauce prenne, mais là, que vous ayez eu la chance d'assister à un concert, ou que vous découvriez Sari Shorr avec ce cd, celui-là est une vraie réussite.

Puis en bonus pour clôturer, n'oublions pas les 2 versions acoustiques et inédites de "Ready For Love" de Bad Company et "King of Rock and Roll", enregistrées pour la BBC, qui permettent de découvrir et d’apprécier une autre facette du talent de Sari avec toujours autant de chaleur et de douceur. 

Le groupe est composé à la guitare de l'excellent Ash Wilson, aux claviers Bob Fridzema, à la basse Mat Beable et à la batterie Roy Martin.

Pour finir, une chose qui est sûre est que ce CD "Live in Europe" devra trôner au beau milieu de vos étagères, parmi les meilleurs enregistrement live des "Rolling Stones Get Yer Ya-Ya's Out",
"Who live at Leeds", "Neil Young Weld" "Allman Brothers At Filmore East", ce live de Sari Schorr est un véritable bijou.

Titres :
1 The New Revolution (Live)
2 Demolition Man (Live)    
3 Ain't Got No Money (Live)
4 Turn The Radio On (Live)
5 Damn The Reason (Live)    
6 I Just Wanna Make Love To You (Live)    
7 Thank You (Live)
8 Valentina (Live)
9 Back To LA (Live)
10 Black Betty (Live)
11 Ready For Love (Bonus track)
12 King Of Rock And Roll (Bonus track)




Midnight Riffer 

 

samedi 25 juillet 2020

DECES Peter Green le 25 Juillet 2020.


Peter Green, cofondateur de Fleetwood Mac et génie de la guitare nous a quittés samedi. Il est mort dans son sommeil à l’âge de 73 ans, a annoncé samedi 25 juillet 2020 la famille du musicien.

Encore un grand guitariste de Blues qui va nous manquer terriblement.

Et encore une fois une triste nouvelle, le panthéon de nos légendes s'effrite de jour en jour...
RIP





DESPITE THE END (Vartan Chanteur) // Interview // Sortie du EP 24 Avril 2020.


Une belle rencontre en ce mois de Juin avec ce nouveau groupe bourré de talent et d'une extrême gentillesse.
Voici les questions que nous avons pu poser à Vartan, chanteur du groupe Despite The End.




Avec la sortie de ce 1er Ep "Release / Butterfly Effect", pouvez-vous nous raconter votre parcours à chacun ? Votre rencontre et comment s'est passée la formation du groupe ?
Vartan Yorganciyan. Chacun a déjà eu plusieurs expériences dans des groupes plus ou moins sérieux, Ludo était chez Deep in Hate et Cylew, Roy chez Halos Around. Pour Pierre c’est son premier groupe, mais il avait déjà composé un album entier de Pirate Metal qu’il n’a pas encore publié. Enfin Moi Et Victor nous venons de mon ancien ancien Groupe Toolate.
Pour la création du groupe j’ai passé des annonces sur le net, j’ai rencontré Pierre et Ludo (guitares) très rapidement.
Je ne leur ai pas demandé de jouer de la musique ou de me montrer ce qu’ils avaient déjà fait, j’ai surtout écouté leurs discours, le lien qu’ils ont avec la musique. Je voulais plus de volonté que de qualité technique dans le groupe après ce que j’avais vécu avec Toolate. Finalement j’ai bien fait car je me retrouve avec la volonté et la technique. D’autant plus que je savais que pour ce projet on aurait les moyens de nos ambitions.
Et pour Roy (batteur) cela faisait 11 ans que l’on avait plus jouer ensemble, je pense que le destin nous a amenés à ce moment. On c’est souvent croiser dans des concerts, notamment 1 fois au Download en 2017 ou devant la main stage de 15 000 personnes on se retrouve l’un derrière l’autre. Puis un soir je lui envoie un message et je lui demande si mon projet l’intéresse et à mon grand plaisir il a répondu oui. Un bon batteur dispo ça ne se trouve pas facilement, donc j’étais très heureux.

Comment créez-vous vos compositions ?
Vartan Yorganciyan. Cela dépend du morceau, je viens avec des lignes de chant et du texte et on construit autour, ou bien que les guitaristes proposent des riffs et on en parle ensemble.
Mais on a toujours l’obsession que les instruments servent le texte, la bonne retranscription de l’émotion.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos influences musicales à chacun ?
Vartan Yorganciyan.  Nous avons 3 a 4 groupes que nous aimons tous (Soad, Slipknot,Trivium,Mahine Head) mais nos gouts sont quand même différents, certains aiment le thrash ou le death (Ludo,Victor) d’autres aiment le neo/metalcore (Vartan/Roy).

Comment définiriez-vous le style de votre musique ?
Vartan Yorganciyan. Nous faisons du Metal au sens large, j’ai toujours voulu ne pas être catégorisé, et j’ai toujours préféré les mélanges.
J’espère que DTE sera aimé aussi des non-métalleux et qu’il les amènera à s’intéresser à l’univers du Metal.






D'où vient l'idée de la reprise de "Snuff" de Slipknot et pourquoi ne figure-t-elle pas sur le EP ?
Vartan Yorganciyan. Quand j’ai quitté Toolate, je voulais continuer à faire de la musique, j’avais pour projet de faire une chaine Youtube perso de reprise, et j’avais décidé de commencer par Snuff, mais Despite the end a démarré bien plus vite que dans mes espérances, alors j’ai proposé aux gars de faire cette cover pour lancer le projet et faire découvrir Despite the end par ce billet. Nous préparons actuellement une autre cover … on va aller voir du coté de System of a down …
Elle ne figue pas dans le EP car nous voulions que des compos originales dans nos EP, Album etc.
Les Covers seront toujours sous forme de Single.

Si vous deviez définir vous-même "Despite The End" , quelle serait votre phrase ou devise ?
Vartan Yorganciyan. Équilibre entre technique et mélodie, entre révolte et Solidarité.

Avez-vous prévu une tournée pour promouvoir votre album ? Quand pourra-t-on vous voir sur scène ?
Vartan Yorganciyan. On va d’abord attendre la fin de la tournée du groupe phare du moment, le groupe COVID-19…
Plus sérieusement, nous avons notre premier concert au Gibus le 10 Octobre, soirée en soutien aux actions de MYOUAI.
Réservation ici :
https://www.helloasso.com/associations/my-ouai/evenements/despite-the-end-ep-release
Pur ce qui est des tournées ou des festivals? nous allons attendre le printemps 2021 et continuer à peaufiner nos performances live.

Comment voyez-vous votre évolution ?
Vartan Yorganciyan. Pour la plupart d’entre nous c’est un peu la dernière chance ce groupe. On a passé les 30 ans voire presque les 40 pour Ludo.
Nous allons composer notre album dans l’année qui vient, partir en tournée après on verra si ça prend.
Mais si ça prend on n’est pas près de s’arrêter…




Vous travaillez avec "My Ouai Production", qui œuvre pour l’éveil musical et artistique d'enfants handicapés. Comment s'est passé la connexion entre l'association et vous ?
Vartan Yorganciyan. Je fais partie de cette association, ma sœur et son mari sont les créateurs du projet.
La cause du Handicap a toujours eu une place forte dans notre famille, mes parents ont accueilli des personnes qui ont survécu au tremblement de Terre en Arménie quand nous étions enfants…Je crois que tout part de la.
Pour DTE c’est une double motivation car notre réussite et nos futures ventes de produits dérivés, de billets ou CD, financeront l’association.

Y a-t-il un artiste ou un groupe (toutes époques confondues) avec lequel vous auriez rêvé de jouer?
Vartan Yorganciyan. System of a down ou Slipknot.
Déjà car ce sont nos deux plus grandes influences, et aussi parce que je pense que le public de ces groupes pourrait apprécier notre musique.

Comment avez-vous vécu la période de confinement ? Avez-vous pu continuer à travailler ensemble même à distance ?
Vartan Yorganciyan.  Nous avons testé pour la première fois la compo par Skype et à distance, nous avons ainsi composé le premier morceau de notre futur album.
Ce fut bizarre car avant le confinement on se voyait 1 ou 2 fois par semaine.

Le dernier morceau "Despite the End", est récité en arménien. Pourquoi ce choix, est-ce que cette langue était particulièrement adaptée pour ce texte ?
Vartan Yorganciyan. C’est ma langue natale, une façon pour moi de rendre hommage à mon héritage.
C’est une langue assez méconnue et unique donc ça rendait l’outro encore plus mystique.

Pour finir, si vous devez conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Votre sélection et pourquoi ?
Vartan Yorganciyan. Hybrid Theory de Linkin Park, parce que c’est là que tout a commencé pour moi en terme d’initiation « Metal ». Et puis si je suis seul, autant déprimer avec le mec qui le fait le mieux.
Les trois frères en film, car il faudra bien continuer à rire un peu.
Si je peux garder ma famille mes enfants et les membres de DTE ce serait cool aussi.



Th Cattier - Photo : Despite The End & Shooting Idols, Th. Cattier


mercredi 22 juillet 2020

CHRONIQUE CD // THE ROLLING STONES "Goats Head Soup" Sortie le 4 Septembre 2020.



Groupe : The Rolling Stones
Titre :  Goats Head Soup
Date de Sortie : 4 Septembre 2020


Exercice difficile, voire périlleux pour Mick Jagger et sa bande que d'avoir voulu donner un successeur à Exile on Main Street, double Album majoritairement enregistré sur la Côte d'Azur dans la célèbre villa Nellcote, que Keith loua à Villefranche sur mer à partir d'avril 1971, suite à l'exil fiscal forcé du groupe.
Nous voulons of course vous parler de la "soupe à la tête de chèvre" !
S'il s'agit certes d'un recul dans la production studio du groupe suite à une quadrilogie jamais égalée et constituée de Beggars Banquet (1968), Let It Bleed (1969), Sticky Fingers (1971) et enfin Exile (1972), Goats Head Soup, essentiellement enregistré à Kingston en Jamaïque, connut pourtant un très beau succès grâce à Angie, slow ultra planétaire qui apporta un nouveau public aux Stones.

Il serait pourtant bien réducteur de ne résumer ce 33 tours sorti en début d'automne 1973 qu'à ce seul slow. Des 10 titres présents sur l'album original, on se doit, au minimum du minimum, de nommer 100 years ago, Coming down again, Heartbreaker, Silver train, Hide your love et Winter.

Indéniable virtuose, Mick Taylor y brille de tous ses feux, impactant par là même les compositions originelles. Sans sa lumineuse présence, certains de ces titres auraient été tout autre. Et pourtant, jamais il ne fut crédité dans le songwriting...


Le 4 septembre prochain, une édition Deluxe de Goats Head Soup sera disponible chez tous les bons disquaires, tant en version CD que LP.

Outre 3 titres studio inédits, parmi lesquels Scarlet avec Jimmy Page, ce nouvel Opus retiendra surtout l'intérêt pour la parution d'un concert déjà bien connu des fans du groupe, mais pourtant resté bien étrangement inédit en parution officielle, à savoir la prestation donnée par le groupe à Forest National de Bruxelles le 17 octobre 1973.


Dans les faits, les Stones donnèrent 2 concerts à Bruxelles ce jour-là :

- le concert de 17 heures réservé aux fans français (le fameux train RTL), car suite à une descente de la police française à Nellcote à la fin de l'année 1971, Keith Richard (à l'époque, il n'avait pas encore remis le S à la fin de son nom de famille) était interdit de séjour dans l'hexagone pour cause "d'usage de stupéfiants".
- et enfin le concert du soir, à 21 heures, pour des belges qui ne purent bouder leur plaisir.

Nous parlons là de 2 concerts exceptionnels, du niveau des shows donnés au Madison Square Garden de NYC en novembre 1969, et même peut être plus, car beaucoup considèrent les concerts de Forest National en 1973, comme probablement les meilleurs jamais donnés par le groupe sur scène. Et là encore Mick Taylor n'y est pas pour rien, même si tous les membres du groupe, ainsi que les musiciens d'appoint, sont ce jour-là au firmament.


Et cerise sur le gâteau, les très nombreux pirates qui ont des années durant inondé le marché parallèle, étaient tous tirés du premier concert, avec un titre manquant, le très polémique Starfucker (on se passera de la traduction française) qui dut être rebaptisé en tant que Star Star pour pouvoir figurer sur Goats Head Soup.

Or le coffret à venir contient l'intégralité du concert du soir (donc de l'inédit), hormis 2 titres : Brown Sugar et le sublime Midnight Rambler qui sont tirés du concert pour les français.

Évidence est donc d'affirmer, sans prendre grand risque, que ce coffret deviendra vite un indispensable. Précipitez-vous pour l'acquérir, il sera ensuite à religieusement ranger au côté de Get Yer Ya Ya's Out, le fameux Live du Madison Square Garden de 1969.




Bertrand Laisney


lundi 20 juillet 2020

SARI SCHORR // Interview // Never Say Never - 15 Juillet 2020.


Depuis 2016, date à laquelle nous avons découvert la lumineuse Sari Schorr et son album "A force of Nature", à chaque disque et à chaque concert, son énergie rock et blues et ses bonnes vibrations nous enchantent.
Il était évident que nous avions envie d'avoir une interview de Sari Schorr dans nos colonnes et aujourd’hui c'est chose faite.
Le talent de cette artiste rare, sa voix touchante n'a d’égal que son talent et sa sincérité.
Nous voulons remercier ici la gentillesse et la générosité avec laquelle Sari Schorr nous a offert cette interview, un vrai moment de bonheur, elle a accepté de se confier d'une manière si entière que nous  tenions à le souligner.Voilà c'est dit, et que le plaisir de ce partage soit pour vous maintenant.

Bonne lecture.



Pour célébrer la sortie de cet album Live, nous aimerions d’abord évoquer tes premières années. Fille de pilote et de mannequin, tu as grandi dans un environnement musical, comment s'est passée ta jeunesse et quelles ont été tes premières influences ?
Sari Schorr. J'ai grandi à Fresh Meadows dans le Queens à New York. C'est un endroit où les habitations en briques rouges sont appréciées des familles modestes. Notre appartement était simple, avec un petit jardin privé où nous organisions des fêtes d'anniversaire et des barbecues.
Nous avons toujours été une famille proche. J'ai deux sœurs plus jeunes et un petit frère. Nous jouions ensemble tout le temps, inventant nos propres jeux. Nous étions tous sportifs. Nous sommes montés à cheval, sommes devenus sauveteurs, avons couru des marathons et avons fait du vélo sur de longues distances. À travers tout cela, nous avons toujours chanté et joué de la musique. J'ai eu la chance que mes frères et sœurs partagent mon amour de la musique et étaient toujours prêts à jouer dans n'importe quel nouveau groupe de garage que je mettais en place.

Quand nous étions très jeunes, on a diagnostiqué un cancer à mon père, avec une espérance de vie de quelques mois. Papa n'a jamais abandonné. Il était pilote de chasse de l'armée de l'air et s’est battu avec beaucoup de courage. Il a vécu 40 ans de plus.

Ma maman est ma meilleure amie, c’est une personne remarquable. Son amour est inconditionnel et sa force est inébranlable. Elle est sage et observatrice derrière son doux sourire et son beau visage qui lui ont ouvert les portes du monde du mannequinat.

La musique est profondément ancrée dans ma famille. Mon grand-père était multi-instrumentiste. Ma grand-mère était chanteuse d'opéra. Maman jouait du piano. Papa était collectionneur de disques. Je me souviens de longs voyages sur la route avec mon père aux commandes de l'autoradio. Pour  augmenter le volume du lecteur de bande à huit pistes de sa Ford Thunderbird, il utilisait son genou pour conduire la voiture.

Mes premières influences musicales sont venues des albums de mon père. Il aimait le chanteur d'opéra Plácido Domingo, le pianiste Roger Williams, Vic Damone, Shirley Bassey et Tom Jones.

Après avoir pris des cours de chant à l'école, avec ta voix à l’amplitude de 5 octaves, on t’a encouragée à devenir chanteuse d'opéra. Pourquoi t’être plutôt dirigée vers le blues et le jazz ?
Sari Schorr. J'ai étudié l'opéra pour ma formation vocale avec un merveilleux professeur de la Juilliard School of Music. 
Elle m'a encouragée à poursuivre l'opéra parce que j'avais le ton, la puissance et l’amplitude, mais je souhaitais plutôt écrire mes propres chansons. 
J'adorais chanter du jazz, mais je ne savais pas toujours comment contrôler ma voix.
 Le jazz est une question de nuance et de subtilité. 
Au début, il était difficile pour moi d'empêcher ma voix de dominer les instruments acoustiques.
Une fois lors d'une session d'enregistrement, j'ai dû m'allonger sur le dos pour limiter le volume de ma voix. 
Quand j'ai découvert les chanteuses de blues classiques comme Bessie Smith, Ma Rainey et Big Mama Thornton, j'ai enfin trouvé la musique adaptée à ma voix. 
Le blues m'a donné la liberté d'utiliser toute ma puissance vocale sans contrainte.






Quels souvenirs gardes-tu de tes premières années, l’adolescence, le lycée, de tes amis et ta famille, puis du désir de faire partie de ce monde musical ?
Sari Schorr. J'ai toujours su que je deviendrais chanteuse. 
Le chant n'était pas seulement une activité : c'était un moyen de m’exprimer et donner un sens au monde. 
La musique m'a aidée à surmonter ma timidité. 
Ma mère a joué du piano pendant sa grossesse, et je me suis toujours demandé si cela pouvait avoir déclenché une connexion précoce à la musique. 
Maman dit que je chantais avant de pouvoir marcher.

J'avais 15 ans quand je suis tombée amoureuse de Sarah Vaughan. 
Sa voix était si particulière avec ce vibrato lourd. J'ai été entraînée dans le monde du jazz. 
J'ai passé des heures l'oreille pressée contre le haut-parleur à essayer de pénétrer dans les voix de Sarah, Ray Charles, Ella Fitzgerald et Nina Simone.

Au lycée, mon côté rebelle m’a fait basculer vers le rock and roll. Les Rolling Stones, Led Zeppelin et les Doors ont alimenté ma créativité tout en effaçant les sentiments d’insécurité liés à l'adolescence.

A l’université, mes influences se sont élargies lorsque j'ai commencé à travailler avec différents musiciens qui avaient leurs propres influences musicales. 
Mon amour pour le rock s'est étendu au blues et au rock progressif. 
Lorsque j’ai vécu à Paris, je me suis tournée vers les musiques du monde et le classique.

En tant qu'auteur, la poète Emily Dickinson, Bob Dylan, Tom Petty et les Beatles ont eu une grande influence sur mon travail.

À quel âge as-tu commencé à écrire tes premières chansons ?
Sari Schorr. J'ai commencé à écrire au lycée, vers 16 ans. Je n'ai jamais pu terminer ma première chanson. J’ai même réessayé l'autre jour mais je n'ai pas obtenu ce que je voulais. C'est la chose la plus difficile quand tu écris des chansons. Tu ne sais jamais si cette idée insaisissable viendra, mais tu dois écrire comme si elle était au bout de ton stylo.




Tu as été choriste de Joe Louis Walker et Popa Chubby depuis des années. Comment les as-tu rencontrés et qu'en as-tu gardé comme expérience, à la fois professionnelle et humaine?
Sari Schorr. Popa Chubby et moi sommes tous les deux de New York. Je produisais une série musicale mensuelle dans une grande salle de rock de Brooklyn et lui ai demandé s'il aimerait jouer dans l'un des spectacles. 
Il a accepté et le concert a été un énorme succès. Après le spectacle, nous avons pris un verre au bar. Popa et moi sommes entrés dans une profonde discussion sur la vie. 
Nous nous sommes connectés très rapidement. 
Il m'a également donné de bons conseils professionnels.

Après cette soirée, nous sommes devenus amis et avons commencé à passer plus de temps ensemble.
Popa tournait énormément, et il me gardait toujours une place sur scène lorsqu'il jouait à New York. 
Nous avons une connexion spéciale sur scène, on s’inspire et on se challenge mutuellement. 
Popa m'a demandé de partir en tournée avec lui en Australie, puis en Allemagne. 
Nous avons passé de bons moments. 
Quand Popa m'a demandé d'enregistrer des voix sur son album « Universal Breakdown Blues », je savais que cette collaboration serait excitante et brute. 
Après les séances d’enregistrement, Popa partait réchauffer des trucs à manger dans la cuisine, et nos dîners sont devenus une autre partie mémorable de l'expérience.

J'ai rencontré Joe Louis Walker lors d'un hommage à Rory Gallagher à l'Iridium à New York. 
La salle était remplie de personnes de l'industrie musicale et de journalistes. 
J'ai ressenti une grosse pression en tant que seule artiste féminine et la seule à ne pas être guitariste. 
Le producteur avait fait une exception pour me faire participer parce qu'il aimait ma voix. 
Mon groupe et moi avons passé quelques jours en répétition à préparer les chansons. 
Je devais chanter «The Cuckoo» et «For the Last Time». 
Le spectacle se prolongeait très très tard en raison de la longueur de certains solos de guitare, et notre créneau horaire continuait d’être repoussé. 
Mon guitariste, John, devait prendre l’avion le soir même pour les Caraïbes avec sa fiancée.
Malheureusement, c'était aussi lui qui avait la voiture et qui assurait le transport de tout le groupe, qui vivaient tous très loin de la ville. 
La soirée se profilait mal. John a décidé qu'il était prêt à rater son vol (et à en subir les conséquences avec sa fiancée) pour que nous puissions assurer le spectacle, mais je ne pouvais tout simplement pas le laisser faire. 
J'ai emmené le groupe sur le trottoir, et nous nous sommes dit au revoir.

Je suis retournée dans la salle en me demandant comment j’allais annoncer au producteur que je ne pouvais plus jouer parce que je n'avais plus de groupe.
En me faufilant dans le public, j'ai repéré Speedo Harmonica Jones, un joueur de harpe avec lequel j'avais travaillé, assis avec Joe Louis Walker. Speedo nous a présentés.
Je leur ai raconté ce qui s'était passé. Speedo s'est tourné vers Joe et lui a demandé s'il connaissait les chansons (qu'il connaissait) et lui a suggéré de jouer de la guitare avec moi. 
Joe a immédiatement dit oui. J'avais encore besoin d'un batteur et d'un bassiste. Jeff Simon (du groupe de George Thorogood) était là et a sauté sur l’occasion.  
A la basse, Kenny Aaronson (Billy Idol, Hall and Oats) nous a rejoins.  
Je me suis retrouvée avec un groupe de stars quelques instants seulement avant de monter sur scène.
Nous avons cassé la baraque !

Quelques semaines plus tard, j'étais de retour à Paris pour terminer un projet d'Amnesty International avec Warren Haynes, Keb Mo et Taj Mahal. 
Joe m'a retrouvée là-bas et m'a appelée pour me demander si je voulais rejoindre son groupe. 
J'y ai réfléchi pendant quelques jours avant d'accepter son offre.

Je me suis soudainement retrouvée chanteuse lead de Joe Louis Walker, avec des concerts dans le monde entier. 
Cette décision de rejoindre le groupe a changé ma vie. 
Elle m’a mise sur la route du producteur légendaire, Mike Vernon, qui a ensuite propulsé ma carrière au niveau supérieur.

Comment t’est venue l'idée de ne plus être choriste et devenir artiste à part entière ? Avais-tu un besoin de délivrer un autre message, plus fort ?
Sari Schorr. Je ne voulais pas devenir artiste solo. J'ai adoré faire partie du groupe de Joe. 
Je me sentais en sécurité et je ne voulais pas de cette pression. 
Mais Joe m'a encouragée à «déployer mes ailes et voler», comme il disait. 
Quand je suis partie, j'ai eu l'impression de tomber du nid. 
Mais c'était beaucoup plus facile que je ne l'imaginais. 
C'était moins stressant parce que j'avais une liberté artistique totale et que je pouvais construire un groupe autour de ma propre vision.
La chose la plus gratifiante est que j'ai enfin eu les moyens de partager les messages de ma musique. J'écris souvent sur des questions sociales et politiques.

Te souviens-tu de ton tout premier concert solo ?
Sari Schorr. Le premier concert majeur et le plus prestigieux que j'ai jamais fait était au Carnegie Hall à New York. 
Carnegie Hall est l'une des salles de concert les plus prestigieuses au monde, et pouvoir dire que vous y avez joué est l'une des ultimes marques d'honneur.

J'ai été invitée à jouer au Lead Belly Fest. 
C'était effrayant et exaltant, mais probablement plus effrayant pour être honnête. 
La scène est immense. La salle historique est grandiose et somptueuse. 
Mon cœur battait la chamade alors que je traversais lentement la scène jusqu'à l'endroit marqué où se trouvait le microphone.
Le temps s'est arrêté.

J'ai fermé les yeux et pris une profonde inspiration en me concentrant sur l’image visuelle de la chanson. 
Les producteurs de l'émission avaient choisi la chanson "Black Betty".
J'avais beaucoup travaillé mon interprétation. 
Il y avait de nombreuses interprétations possibles, mais après avoir étudié Lead Belly et sa vie, j'ai trouvé une approche qui me semblait honnête. 
Debout sous les projecteurs, je savais que je devais me perdre complètement dans les paroles. 
La musique a commencé et l'histoire a pris vie dans ma tête. Il ne me restait plus qu'à la raconter.


En 2015, le producteur Mike Vernon est venu te voir sur scène et a été vraiment impressionné par ton concert, il a donc décidé de produire ton 1er album "A Force of Nature". Comment s'est déroulée cette rencontre ?
Sari Schorr. J'ai rencontré Mike quand il a reçu le prestigieux prix «Producteur de l'année» aux Blues Music Awards à Memphis. 
Il avait prononcé un discours très émouvant, disant qu'il était à la retraite et vivait en Espagne. 
Une fois la cérémonie terminée, je suis allée le féliciter. 
Comme il n'était plus actif dans le monde de la musique, je pensais que cette démarche ne serait pas mal interprétée. 
Mais, juste pour être sûre, je n’avais pas mentionné que j'étais chanteuse.

Le lendemain, Mike m'a dit que tout le monde parlait de ma performance au Daisy Theatre la nuit précédente. 
Il a demandé pourquoi je ne lui avais pas dit que j'étais chanteuse. J'ai expliqué. Il a souri. 
Il a ensuite demandé si quelqu'un travaillait sur un album avec moi. Je me suis entendue dire "non".
 "Envoyez-moi quelques-unes de vos meilleures chansons tout de suite", a-t-il répondu, puis il a dit : "Je sortirai de ma retraite pour vous enregistrer." 
Quatre mois plus tard, j'étais en Espagne, produite par Mike Vernon.









Ce 1er album comporte 2 reprises extrêmement réussies: "Stop in the name of love" et "Black Betty", à l’image de cette empreinte vocale qui a fait ton succès. Pourquoi ces choix et cette direction musicale ?
Sari Schorr. L’idée de la reprise de "Stop In the Name of Love !" venait de Mike Vernon. 
Il avait une idée d'arrangement depuis des années et attendait l'occasion de pouvoir l'enregistrer. 
Je ne pensais pas être en mesure de le satisfaire, mais j'avais confiance en sa vision. 
Lorsque vous travaillez avec un producteur légendaire comme Mike, vous faites de votre mieux pour garder l'esprit ouvert. 
Je suis contente de l'avoir fait. C'était l'une des chansons les plus simples à enregistrer de l'album.

Au moment où j'ai joué « Black Betty » au Carnegie Hall, nous avions fini d'enregistrer l'album. 
Mais les critiques étaient si positives que le label a décidé de nous faire retourner Mike et moi en studio pour l’enregistrer et la rajouter à l’album. 
J'étais ravie, mais malheureusement, j'étais malade le jour de la séance. 
Je savais que ma voix et mon corps ne tiendraient pas longtemps. 
J'ai donc tout donné pour l'obtenir en une seule prise.
Je suis sortie de la cabine et j'ai marché dans le couloir jusqu'à la salle de contrôle où se trouvaient Mike et les ingénieurs du studio. 
Tout le monde était en larmes. Quand Mike a dit que mon scat à la fin de la chanson était l'une des voix les plus incroyables qu'il ait jamais enregistrées, j'étais moi aussi en larmes.

En 2015, tu as été intronisée au New York Blues Hall of Fame. Comment as-tu appris cette nouvelle, qu’as-tu ressenti ?
Sari Schorr. Je traversais une période particulièrement difficile.
J'avais des difficultés financières, je me demandais si j’allais un jour trouver un vrai succès dans la musique. 
Par une froide journée de décembre, j'ai reçu un appel téléphonique de Michael Packer de la fondation New York Blues.
Il m'a dit que j'avais été choisie pour ma contribution à la musique blues. J'étais tellement honorée...
Être reconnu par vos pairs est réconfortant, et c'est arrivé à un moment où j'en avais le plus besoin.





Comment procèdes-tu pour écrire tes chansons, entre le moment où vient l'idée d'un texte et celui de l’écrire ?
Sari Schorr. Une feuille de papier blanche vierge peut être très effrayante. 
On ne sait jamais si l'idée viendra un jour, et il n'y a nulle part ailleurs à chercher que dans ton inspiration. 
Je compare l'écriture de chansons à courir dans le sable en talons aiguilles.

Toi qui as tourné dans plusieurs pays, comment ressens-tu l’accueil et les réactions de tous ces publics différents ?
Sari Schorr. Plus je voyage autour du monde, plus je vois combien nous sommes tous pareils. 
Nous partageons les mêmes espoirs pour nos enfants et les mêmes rêves pour nous-mêmes. 
Cela ne m'est jamais plus apparent que lorsque je suis sur scène.









En 2018, tu es allée à Norfolk au Grange Studio (où THE ALAN PARSONS PROJECT a enregistré son 1er album) pour enregistrer "Never Say Never" avec un nouveau producteur allemand, Henning Gehrke. Comment étaient ces sessions ? Connaissais-tu Henning depuis longtemps?
Sari Schorr. J'ai vécu une merveilleuse expérience d'enregistrement de « Never Say Never ». 
Nous avons souhaité enregistrer l'album en direct pour capter l'énergie du live.
C'est généralement risqué d'enregistrer de cette façon, mais je connaissais bien le groupe et j'étais prête.
Nous avions beaucoup tourné ensemble et on connaissait les chansons sur le bout des doigts.
Henning et moi travaillons ensemble depuis 20 ans. C'était super d'être de retour en studio avec lui.

Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel tu aurais aimé jouer?
Sari Schorr. J'ai travaillé avec de nombreux grands artistes comme Carly Simon, Roseanne Cash, Buddy Guy et Walter Trout. 
J'adorerais faire quelque chose avec Martha Veléz. 
Elle est une inspiration pour moi, non seulement en tant qu'artiste, mais en tant que modèle. 
Mike Vernon a produit son album, « Fiends And Angels » en 1972. 
C'est un excellent album qui était en avance sur son temps, on y retrouvait Eric Clapton, Stan Webb (Chicken Shack) et Paul Kossoff (Free) à la guitare, Christine McVie (Fleetwood Mac) aux claviers, Jack Bruce à la basse, Mitch Mitchell (The Jimi Hendrix Experience) à la batterie et Brian Auger à l’orgue.






Aujourd'hui, quels sont tes groupes préférés ? Sont-ils les mêmes qu'avant ? Quel genre de musique préfères-tu écouter ? Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours?
Sari Schorr. Ça change tout le temps. 
J'écoute beaucoup de musique africaine ces derniers temps, comme Manu Dibango et Fela Ransome-Kuti.
La chanson qui sera avec moi pour toujours est "Imagine" de John Lennon, c’est celle que j'aurais aimé écrire.


Cette année a mal commencé, depuis le coronavirus, l'annulation et le report de toutes les dates de concerts, comment as-tu fait pour gérer la fin brutale de tous les concerts prévus et à venir?
Sari Schorr. C'était terrible. Nous venions de commencer notre plus grande tournée de tous les temps.
Nous avons fait un concert en Hollande et un en Belgique. 
Nous étions sur le point de faire un spectacle à guichets fermés en Autriche lorsque le gouvernement a annulé tous les concerts de plus de 400 personnes. 
Nous avons passé les deux jours suivants dans le bus à rentrer au Royaume-Uni avant la fermeture des frontières.
J'ai pris le premier vol de retour à New-York depuis Londres.






As-tu réussi à travailler pendant la période de confinement ?
Sari Schorr. Au début, j'étais trop déprimée pour faire quoi que ce soit. Ensuite, j'ai commencé à réfléchir à la façon dont cela nous affectait tous, et j'ai concentré mon attention sur la recherche de moyens de soutenir nos fans à travers cette période difficile.
J'ai commencé un chat en direct sur Facebook chaque vendredi, qui se concentrait sur des conversations positives et inspirantes.

J'ai également commencé à exprimer ma musique visuellement à travers des clips, ce qui m'a permis d'amener mes fans dans mon monde ici à New York. J'ai fait un clip pour « Ordinary Life ».

Parle-nous des événements qui se déroulent actuellement à New York, comment vous le vivez, et les répercussions sur ta musique, la vie, votre environnement ?
Sari Schorr. Nous avons dû subir les effets dévastateurs du COVID, des émeutes, des manifestations pacifiques, des marches et des couvre-feux. 
Ça fait beaucoup à gérer, même pour le New Yorkais le plus blasé.

La colère est montée face aux tactiques de plus en plus agressives utilisées par la police, de sorte que les manifestations de « Black Lives Matter » se poursuivent. 
Toutes les marches auxquelles j'ai participé ont été pacifiques. 
Les gens de toutes les races sont solidaires pour la justice sociale. 
Les appels des populations « non-noires » sont un signal important que le mouvement « Black Lives Matter » bénéficie d'un large soutien.

L'État de New York est l'un des rares États à voir le nombre de cas de COVID diminuer. 
Nous sommes passés du plus grand nombre de cas au monde, à l'un des seuls endroits les plus sûrs de tout le pays.

Les chansons que j'écris aujourd’hui sont inspirées des événements sociaux et politiques qui façonnent notre monde. Rien n'est plus important.





Qu’est-ce que tu fais lorsque tu ne travailles pas? Quels sont tes passe-temps?
Sari Schorr. J'adore la course à pied, la randonnée et l'équitation. 
J’ai beaucoup d’intérêt pour l’humanitaire. 
Dernièrement, j'ai participé aux manifestations de Black Lives Matter. Je suis également impliquée dans le sauvetage des animaux, en particulier des pit-bulls.

Tu as participé à plusieurs marathons (empire state ride), quelle est la place du sport dans ta vie?
Sari Schorr. La course à pied joue un grand rôle pour me garder en bonne santé, surtout en tournée, lorsqu’on ne peut pas se reposer suffisamment.
Je n'avais jamais couru jusqu'à ce que je décide de faire mon premier marathon. 
Depuis, cela fait partie de ma vie sur la route. C'est génial, il suffit d'emporter une paire de baskets. 
Je me suis mise au vélo depuis que j'ai accepté de faire un trajet de 500 miles à travers l'État de New York pour collecter des fonds pour le Roswell Park Comprehensive Cancer Center.

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses: un disque, un film et un troisième choix, quelle serait ta sélection et pourquoi?
Sari Schorr. Le disque serait Pink Floyd "Dark Side of the Moon" car il me fait toujours pleurer.
Le film : "La vie est belle" de Roberto Benigni, parce que son imagination et son innocence me submergent. 
Le 3ème serait mon passeport, car c'est mon billet pour le monde.
 
Un grand merci a toi Sari pour ta gentillesse et à très vite.

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Th Cattier - Photo : Instagram Sari Schorr & Shooting Idols, Th. Cattier