vendredi 25 septembre 2020

THE DEAD DAISIES // Nouveau Album "Holy Ground" sortie le 22 Janvier 2021.

 

Chant / basse: Glenn Hughes
(Deep Purple, Black Country Communion, Trapeze)
Guitare : Doug Aldrich
(Whitesnake, Dio, Lion, Bad Moon Rising)
Guitare : David Lowy
(Mink, Red Phoenix)
Batterie / chant : Deen Castronovo
(Journey, Bad English, Hardline) 

 

"Bustle And Flow"
NOUVEAU SINGLE
Extrait disponible aujourd'hui !
en écoute ici

 

NOUVEL ALBUM
"Holy Ground"
Sortie le 22 janvier 2021


 

 

KENNY WAYNE SHEPHERD BAND // Nouveau CD "Straight to You Live" sortie le 27 Novembre 2020.


Le lendemain du concert Parisien à l'ALHAMBRA Kenny Wayne SHEPHERD Band.
Se retrouve à Leverkusen en Allemagne pour un Rockpalast aussi fabuleux que grandiose.

Nouvel Album Live Sortie le 27 Novembre  2020.
Disponible en Vinyle 2 LP Rouge / en CD + DVD / en CD + BLU-RAY et en digital.

Cliquez ... Pour un extrait ICI avec "Woman Like You"



jeudi 24 septembre 2020

INTERVIEW // TRANK // Promo sortie CD "The Ropes".

 

 

 

Pour la sortie de ce 1er album, pouvez-vous nous raconter votre parcours à chacun ?

MICHEL
On peut le résumer assez rapidement, on a tous joué dans des groupes divers et quand on a commencé TRANK, on a décidé que c’était un projet qui méritait d’être traité professionnellement. J’étais dans un groupe de reprises à Genève qui marchait très bien mais qui ne voulait pas passer à l’étape de la compo pour plein de raisons. Du coup, je cherchais un guitariste qui soit capable de composer des choses qui me plaisaient musicalement, et surtout qui me permette de composer des parties vocales vraiment très rock, quand je compose, par défaut j’ai toujours tendance à écrire des choses très mélancoliques et je voulais quelqu’un qui soit capable de créer de la mélodie et du riff pour pouvoir pousser les choses. Et j’ai rencontré Julien, une espèce de mutant avec sa guitare de l’espace qui écrivait à la chaine ses riffs à la fois très accrocheurs très flamboyants et avec une petite touche de noirceur qui me plaisait beaucoup. Donc on a commencé à bricoler des morceaux ensemble, et tout de suite on s’est rendu compte que l’on tenait quelque chose de vraiment intéressant. J’ai appelé Johann, un batteur ami de longue date qui de son côté n’avait été motivé par aucun projet suffisamment pour vraiment s’engager… On a commencé à bosser tous les 3 et les choses se vraiment mises en place avec l’arrivée de David, après avoir essayé plusieurs bassistes, humainement et musicalement y a un truc qui s’est mis en place. C’est vraiment en 2018 avec cette formation définitive que le son de Trank a été forgé.

Comment s'est passée la rencontre et la formation du groupe ?

MICHEL On était 3, assez désespérés, donc on a passé une petite annonce, et au bout de quelques semaines David est arrivé, et en 15 minutes de répétition c’était fait. Il a apporté la pièce finale du puzzle, on a tous des influences assez différentes mais assez complémentaires.
 
Quels sont les groupes qui vous ont influencés et quelles sont vos idoles ?

DAVID Moi c’est vraiment tout ce qui s’est passé dans les années 90, j’ai vraiment commencé à la découverte des Guns. Avant j’écoutais Aha, Supertramp, mais j’avais quand même depuis toujours une culture Pink Floyd, Jimi Hendrix, des classiques des seventies… Et également des choses un peu plus soft comme Pearl Jam, Soundgarden...
MICHEL Si tu poses la question à Johann notre batteur, il a des goûts très éclectiques, très progressive moderne, notamment Porcupine Tree, ce qui amène à Trank… L’une des caractéristiques de Johann est d’amener cette puissance, cette finesse et une richesse de texture.
Julien est très fan de rock alternatif plus contemporain comme Bring me the Horizon, c’est un dingue de Muse pour le côté à la fois un peu épique, flamboyant et extrêmement mélodique, en recherche sonore dans le traitement des guitares en particulier.
Et moi je suis venu à la musique par la newwave et coldwave des années 80, je suis un dingue de Depeche Mode, j’aime beaucoup Killing Joke, Joy Division etc.
J’ai énormément écouté de la musique industrielle, du Métal industriel genre Rammstein, des gens comme ça.
La musique de Trank est un peu au croisement de tout cela : le mélange d’une certaine forme de tension et de noirceur mélodique. Et malgré tout, quelque chose de puissant et accessible, qui donne envie de rentrer dans les chansons et de bouger, plutôt que d’être super déprimant ou dans une constante agression sonore.

J’ai écouté l’album, je trouve que justement ce n’est pas seulement que du hard, on sent bien qu’il y a d’autres influences qui donnent un côté plus large de votre musique.

DAVID Il n’y a pas vraiment d’étiquette
MICHEL Ça nous fait très plaisir que tu dises ça, on se retrouve beaucoup dans ce côté clair-obscur, ce mélange, c’est tendu, c’est un peu sombre, mais malgré tout, plein d’énergie et accessible, et pour amener ça à la vie on pioche chacun dans ses influences… la musique du groupe n’est pas très facile à cataloguer.
Par exemple on nous a beaucoup dit « vous faites du métal alternatif »… Je ne sais pas ce que ça veut dire… mais on ne se voit pas comme un groupe de métal, on se voit comme un groupe de rock, il y a des influences métal mais au même titre que plein d’autres influences…

On sent bien cette diversité musicale qui fait cette union.

DAVID C’est exactement ce que l’on essaye de faire passer.
MICHEL Oui on s’est rendus compte qu’il y avait une vrai personnalité qui se dégageait et surtout qu’on aimait la musique que l’on faisait… On fait vraiment la musique qu’on a envie d’entendre, pas forcément celle sur laquelle il faut poser une étiquette, on se met tous les 4 dans une pièce voilà il se passe ça.
C’est le manager de Anthrax qui nous avait dit : « c’est pas du metal mais vous faites de la musique que les fans de métal peuvent adorer... Et c’est pour cela que le groupe vous a choisi ».
Quand on a fait la 1ère partie de Anthrax ils avaient refusé 18 groupes avant nous. Ils ont écouté notre disque et d’après le manager ils ont dit « c’est cool, ça ne va pas faire redit par rapport à ce qu’on fait nous. Mais les fans de métal peuvent s’y retrouver, et ça, ça nous plait ».

Qu’est-ce qu’ils avaient écouté ?

MICHEL Les 3 singles que l’on avait fait à l’époque : « Trouble time », « Bender break » et « Undress to kill » que l’on avait fait très clairement comme des cartes de visite.
DAVID Avec les clips qui allaient avec.
MICHEL Avec l’idée également d’aller voir des tourneurs, notre musique quand tu la joues dans une grande salle elle est vraiment à sa place et du coup le choix que l’on a fait dès le début, plutôt qu’enquiller les headlines dans les petites salles on va essayer de choper des belles premières parties dans des grandes salles.
DAVID On va y aller au culot et voilà.
MICHEL Et on a demandé à des tourneurs s’ils avaient besoin de gens comme nous, c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à ouvrir pour Anthrax et Deep Purple !

Comment avez-vous ressenti l'accueil que vous réservé le public pendant vos premières parties ?

DAVID Avec le public de ANTHRAX, on était un petit peu fébriles quand même, on s’est dit on va se prendre des casseroles dans la gueule et ça s’est tellement bien passé. On a eu un joli rapport avec eux, à la fin du concert ils sont venus nous voir. On était très fiers et contents mais tu te dis quand même… ANTHRAX quoi !
MICHEL on a eu un super accueil, de façon générale le public metal a les oreilles et l’esprit un peu plus ouverts, mais évidemment quand tu es dans la position de recevoir des canettes l’angoisse prend le dessus… Mais on a été très vite rassurés.
DAVID c’était juste les premières secondes, personne n’est armé… En fait les mecs les plus dur ils nous prenaient dans les bras à la fin du concert c’était énorme.

Gardez-vous un souvenir particulier de ces rencontres comme Deep Purple, Anthrax, Papa Roach ou Disturbed ?

MICHEL Ces personnalités que tu écoutes et que tu admires, tu te dis j’aimerais les voir en concert et un jour tu ouvres pour eux… Ce sont des moments fabuleux. Papa Roach c’est un mec extra… Adorable
DAVID Comme Deep Purple, c’est juste des grands bonhommes, on a été très très bien accueillis. Grand respect c’était incroyable
MICHEL Des crèmes oui. C’est des seigneurs. Ils nous ont traités comme des petits frères, la veille du concert ils ont sorti un communiqué de presse pour demander à leurs fans de venir à l’heure pour ne pas louper la 1ère partie… On était tellement fiers on a relayé leur citation sur notre site : Ils disaient « Si on refaisait Deep Purple on sonnerait comme ça ».
DAVID Quand tu lis çà … L’adrénaline monte c’est énorme.

Du coup vous avez dû encore plus flipper !


MICHEL Oui on est arrivés avec le trouillomètre à zéro…
DAVID Tu ne sais plus comment tu t’appelles.
MICHEL Une fierté collective extraordinaire.

Et avez-vous gardé des contacts avec ces groupes ?

MICHEL Oui, le clavier de Deep Purple, on a beaucoup parlé ensemble et au soundcheck il est venu nous filmer c’était assez drôle.
DAVID Et il nous prenait en photo pendant le concert
MICHEL Leur directeur technique nous a dit pendant votre set il y avait 3 membres de Deep Purple qui étaient avec vous sur la scène derrière les panneaux à vivre votre performance… Et après on a eu droit d’être sur la scène pendant leur concert et a un moment Steve Morse pendant un solo de clavier vient vers nous et nous dit « Ca va les mecs »…. Waouw un souvenir énorme.


Michel André Jouveaux
vocals, keyboards and programming

David Spatola
bass

Julien Boucq
guitars

Johann Evanno
drums and percussion

D'où vient le nom du groupe TRANK ?

MICHEL on rigole à chaque fois que l’on nous pose la question, l’origine du nom est vraiment très très conne… Même si on est très fier du nom, l’idée c’est qu’on voulait un nom simple qui soit prononçable facilement partout dans le monde, parce qu’on pense à ce groupe comme ayant potentiellement une audience internationale.
DAVID
Et l’envie d’avoir une audience internationale !
MICHEL Puis le fait d’avoir joué en Europe de l’Est et d’avoir vu comment les gens réagissaient ça nous a convaincus que c’était le cas. On voulait aussi un nom qui ait une espèce de rigueur un peu germanique dedans. Ce côté un peu indus’ dans la façon d’approcher certaines rythmiques, un côté un peu monolithique dans les morceaux les plus typiques du groupe et c’est Johann qui a eu l’idée de mélanger deux de mes mauvaises idées et d’en faire une bonne… Je lui ai parlé de « CRANK » le film avec Jason Statham où on voit un gars qui chasse l’adrénaline pour ne pas mourir ce qui est une bonne analogie avec les raisons pour lesquelles on est tous dans le groupe. Et je parlais de KRAFTWERK avec le morceau qui s’appelle Boing Boom Tschak qui à l’origine est un morceau qu’ils ont fait parce qu’un journaliste s’est foutu de leur gueule en disant qu’ils allument leur boite à rythme et ça fait boom boom tschak pendant une heure et ils en font un album… Moi j’adore, je suis complètement pas d’accord, je trouvais le morceau vraiment drôle et dans le morceau ils écrivent tschak à l’allemande… Et on s’est dit « on a qu’à mélanger les deux ça fait TRANK » Mais il y a aussi le côté on veut être un groupe international.

Après votre premier E.P. en 2016, puis trois singles en 2018, aujourd’hui l'arrivée de votre premier album… Avez-vous senti une évolution dans votre façon de travailler en studio ?

DAVID On est rentrés en studio avec les morceaux déjà bien aboutis, ce qui ne nous a pas empêchés d’avoir des changements au dernier moment, c’était plus un travail au niveau du son, il fallait attendre le studio pour mettre à plat tout ce que l’on voulait.

Aviez-vous déjà rôdé les titres sur scène ?

MICHEL
Oui la majorité mais pas la totalité des morceaux, on a toujours conçu la musique avec ce côté assez ample, intime par moment mais assez épique, et le fait de les avoir joués sur des grandes scènes nous a permis d’accentuer ce côté-là et en plus on a eu la chance de bosser avec un ami qui a également produit cet album, Yvan Barone, qui nous a beaucoup aidés à capturer la richesse harmonique et la complexité des arrangements. Il vient d’une culture très chanson, il nous a beaucoup aidés sur la manière d’arranger des morceaux d’une façon harmoniquement riche et qui progresse à l’intérieur, c’est important pour nous, on déteste les morceaux qui sonnent comme une dalle de son du début à la fin… on voulait réconcilier ce côté assez riche avec quelque chose de puissant, de tranchant et d’assez commercial, ce qui pour nous n’est pas un gros mot… On est allés mixer chez Brian Robbins qui bosse à New-York et notamment pour Bring me the horizon, il a pris notre matériau qui était assez riche et lui a donné le côté à la fois massif et tranchant qu’on recherchait, le gars qui a fait le mastering bosse entre autres pour Porcupine Tree et lui aussi est très fort pour réconcilier des choses qui sont assez fouillées et en même temps très pêchues.
DAVID On a su bien s’entourer...

Comment se passe la création de vos compositions ?

MICHEL En général, c’est soit Julien soit David, plus rarement moi qui amenons une idée de base qui peut être embryonnaire, un riff, soit assez développé, une colonne vertébrale d’une ou deux minutes avec une intro un couplet un refrain voire un pont. Ensuite je reprends cette idée avec celui qui l’a amenée et on travaille la structure ensemble jusqu’à que l’on ait une base assez bonne pour aller en répétition. Et on commence à la bosser en boucle… Une fois que l’on a un instru basse guitare batterie qui se tient, je m’occupe de l’habillage, une petite touche d’électronique qui va permettre d’amener la petite richesse, la couleur un peu coldwave qui nous va bien … On remet ça en répétition pour voir si ça marche, une fois que ça marche je laisse reposer, un peu comme en cuisine… j’ai un petit carnet de notes avec des idées de texte, au bout d’un moment il y a une ligne qui va sauter de la page… Voilà, l’idée centrale de texte qui va bien pour ce morceau-là c’est celle-là … Et du coup après j’écris le texte et la mélodie vocale afin d’avoir une vraie complémentarité entre la voix et les instruments. Typiquement, on compose comme cela, c’est pour ça qu’on a autant de diversité dans l’album, on amène les idées de base et on participe tous à leur développement et leur enrichissement.

 




Vous restez dans un domaine artistique assez sombre et sophistiqué dans l’ensemble, pourtant on perçoit une facette de vous pas si sombre que cela ?

MICHEL C’est ce qu’on essaye de faire, je me souviens toutes les conversations que l’on a eues, le fan hystérique de Depeche Mode c’est moi et ce que j’ai toujours aimé chez eux comme chez beaucoup d’autres c’est le côté clair-obscur, cette capacité à chanter des choses qui sont assez noires, où il y a de la tristesse, du drame, de la tension, de la perversion, du malaise … Prendre ce matériau au fin fond de l’estomac, là où passent toute les saloperies et transformer ça un peu comme des alchimistes en quelque chose qui fait danser des dizaine de milliers de personnes, Depeche Mode ont réussi à mettre la noirceur et l’expérimentation en format pop. George Michael disait : « La différence entre la soul et le rock, la soul c’est une musique de satisfaction et le rock c’est une musique de frustration ». Tout le monde a cette part de frustration en soi, et ce qu’on essaye de faire avec TRANK est d’aider les gens à évacuer en participant avec nous. TRANK c’est pas de la musique contre laquelle tu dois te battre pour rentrer dedans c’est de la musique qui te laisse entrer pour t’aider à évacuer tous ces trucs qui nous pourrissent la vie.

Une sorte d’exutoire en fait ?

MICHEL Oui c’est exactement ca
DAVID On t’amène ta petite thérapie
MICHEL Oui gratos et du coup on touche à des thèmes qui parlent … L’un des plus grands moments que l’on ait eu sur scène, moi j’ai eu ma petite larme derrière mon pied de micro c’est quand on a joué BENDER BREAK, qui est au premier degré un truc assez sexuel qui parle de SM « les gens qui se voient comme des dominés plutôt que des dominants ne sont pas des faibles mais des forts qui cherchent plus fort». Et le thème de la chanson c’est la résilience, le fait d’en prendre plein la gueule et de se redresser après. Quand on l’a chantée en Ukraine au festival Atlas, j’ai juste fait cette intro pour dire « cette chanson elle va vous parler parce qu’elle dit « Tu plieras pas, tu casseras pas » et le simple fait d’avoir dit ça, les gens se sont mis à hurler le refrain dès la première fois.
DAVID Juste la compréhension de se dire « oui on connait, c’est nous ça ».
MICHEL Ca fait des décennies qu’ils en prennent plein la gueule pour pas un rond et du coup ils se sont retrouvés là-dedans, c’était tellement émouvant pour nous. Il y a une partie avec des chœurs, ils étaient tous dedans c’était un vrai grand moment parce que tu vois que les gens ont senti exactement ce que tu dis : l’exutoire.

Vous totalisez un nombre impressionnant de vues sur YouTube, et vous avez des fans un peu partout dans le monde… Que pensez-vous des réseaux sociaux pour vous faire connaitre, passez-vous beaucoup de temps à communiquer en ligne ?

MICHEL On n’est pas forcément des gros consommateurs mais aujourd’hui c’est indispensable, on n’a pas le choix, on s’est un peu repartis les rôles au sein du groupe sur qui s’occupe de YouTube qui s’occupe d’Instagram, Facebook etc.
Moi je suis très nostalgique de la période de la presse rock, l’explosion de la disponibilité de la musique en particulier gratuite, plus le fait que la technologie permette à plein de gens aujourd’hui d’enregistrer les disques chez eux a créé une espèce d’explosion de l’offre, mais hélas, beaucoup de gens consomment de la musique comme du papier peint. Je me souviens des années quand j’étais adolescent j’attendais la sortie de mon magazine rock & folk parce que t’avais tout un tas de plumes brillantes qui te permettaient d’imaginer les disques dans ta tête avant de les entendre, et tu finissais par faire confiance à des critiques, un mec qui avait aimé tel truc tu te disais s’il a aimé je vais aimer aussi.
DAVID Oui celui-là je veux l’écouter parce que lui il a aimé.
MICHEL Je me souviens avoir découvert Bowie grâce à Jérôme Soligny, parce qu’il avait fait une critique sur l’intégrale des disques de Bowie dans rock & folk tellement bien écrite, j’ai un peu la nostalgie de ça… Après les réseaux sociaux sont là, on s’en sert le mieux possible, surtout en ce moment puisqu’on ne peut pas faire de concert. Ce qu’on aime dans les réseaux sociaux c’est rencontrer des gens comme toi, on rencontre des bloggers, on aime les passionnés parce que nous on fait ça par passion on fait TRANK pas pour bouffer on fait TRANK parce qu’on a envie d’entendre la musique qu’on fait.
Et ce qui est super rafraichissant dans les réseaux sociaux, ça permet de croiser que ce soit en vrai ou en ligne des gens qui sont des mordus du truc, qui le vive et qui le respire autant que toi. Et dans une période où il y a beaucoup de gens blasés de tout, rencontrer des passionnés ça fait vraiment toujours plaisir.

Un mot ou une devise pour définir TRANK ?


MICHEL Un truc que l’on se dit juste avant de rentrer sur scène
DAVID Plus rien à perdre … On est déjà morts
MICHEL C’est la prière du samouraï avant d’aller au combat. Ça consiste à le débarrasser de sa peur en lui faisant comprendre que de par sa décision d’aller au combat il a déjà choisi de mourir, il est déjà mort… qu’est-ce qu’il peut lui arriver de plus… Donc on y va, que ce soit sur scène ou en studio sans peur de rien... On fait ce groupe c’est viscéral on en a besoin.
 
Comment avez-vous vécu cette période de confinement : plutôt une introspection artistique ou un retour à la vie ?

MICHEL On a décidé de se mettre au jazz …
DAVID Rires
MICHEL En fait on en a profité pour mixer l’album, on a mixé à distance avec Brian Robbins depuis New-York on a mixé par téléphone et en conférence vidéo, on échangeait aussi par mail. Et une bonne partie de la période du confinement a correspondu en gros à la deuxième moitié du mix. On était très frustrés de pas se voir et de pas jouer ensemble, on a bricolé deux ou trois reprises, on s’envoyait des pistes en construisant chacun de son côté en se mettant des petit challenges… Par exemple on a fait un truc dont on est très fiers, peut-être qu’on le sortira un jour, c’est une reprise de « Because » des Beatles, ça m’a pris un jour, j’ai posé la partie de piano et six pistes vocales, et je leur ai envoyé, chacun a mis sa touche puis on s’est lancé un challenge, une seule piste chacun en live chacun de son côté en essayant de retrouver l’ambiance de jouer ensemble, une piste chacun sans retouche, juste au final un pur brut live piste par piste… Un jour on la sortira.

Pour finir cet entretien, si vous ne deviez garder que 3 choses : Un disque, un film et un 3ème choix ? Quelle serait votre sélection et pourquoi ?

DAVID En premier, mes vinyles de Queen que ces 3 garçons m’ont gentiment offert, je suis un fan de Queen depuis que je suis né. Je ne suis pas très film mais je choisirai Pulp Fiction, et en 3ème choix ma basse, et s’il n’y a pas la place je prendrais au moins une corde je pourrais en faire plein de truc !

MICHEL 1er choix « Violeta » de Depeche Mode, 2ème choix Blade Runner, d’ailleurs un petit coffret avec les deux, la suite était extraordinaire je me fous de savoir ce que pensent les fans hystériques, la suite de Blade Runner est un chef d’œuvre absolu… et je n’ai pas besoin de micro pour chanter mais je pourrais difficilement vivre sans, mais je pense que je vais quand même choisir un synthé, mon Rolland Juno 60, un vieux synthé analogique que j’ai acheté quand ça ne valait plus rien en 1992, pour 300 euros et maintenant ça vaut un max parce que c’est revenu à la mode, c’est mon couteau suisse il est absolument dans tous les morceaux. C’est un instrument fabuleux avec lequel tu as une vraie relation charnelle, un grain, une richesse de son qui est incroyable, donc voilà je vais dire ça.

Merci TRANK pour ce moment d’échange, on vous retrouve au CCO de Villeurbanne le 7 novembre prochain pour une « super release party » !

 

 

 

TRANK
Album :
"
The Ropes"
Date de Sortie :
15 Septembre 2020

Genre :
French Metal Rock

https://www.trankmusic.com/


Th Cattier - Photo :  Internet / Shooting Idols, Th. Cattier


mardi 22 septembre 2020

URIAH HEEP Russell Gilbrook // Interview // Septembre 2018


On ne présente plus URIAH HEEP la formation anglaise qui arpente les scènes du monde entier depuis plus de cinquante ans avec une énergie sans faille ! Cinq décennies au service du Hard Rock cela force le respect et l'admiration.
Le groupe a survécu à toutes les tempêtes et est devenu au fils des années un incontournable, une référence au même titre que DEEP PURPLE ou AEROSMITH,
devenant un membre à part entière du cercle très fermé des vétérans toujours en activité qui alignent régulièrement des albums avec plus ou moins d'inspiration mais toujours de grandes qualités.
Le gang a composé un nombre incalculable de classiques gravé en lettre d'or au panthéon du Hard Rock qui on fait de lui une légende.
Le tout lié à une histoire surréaliste comme le départ de David Byron leur chanteur mythique dont l'ombre plane encore et toujours sur le combo cinquante ans plus tard.
Cela n'a pas empêché nos British de perdurer et de continuer à enregistrer des opus de haute facture avec leur classe habituelle sous l'œil bienveillant de Mick Box le dernier membre original sévissant au sein de la formation depuis 1969 accompagné du fidèle Bernie shaw qui sévit au sein du combo depuis plus de trente ans.
2018 est l'occasion pour la bande à Mick de revenir avec un Living The Dream de très bonne facture. C'est avec Russell Gilbrook le batteur très loquace de HURIAH HEEP depuis 2007 que votre serviteur a pu s'entretenir afin d'en savoir un peu plus sur Living The Dream le dernier méfait en date de nos Londoniens qui d'emblée s'avère être une très bonne cuvée.
Un entretien placé sous le signe de la jovialité avec un musicien hautement sympathique, passionné qui vit son rêve à 100 %. Magnéto Russell c'est à toi !






Vous avez joué en France l’année dernière le 28 Juillet 2017 à Colmar au coté de STATUS QUO. Quel souvenir en gardes-tu ?
Russell Gilbrook. Je me souviens que le public était acquis à notre cause. Enjoué de voir STATUS QUO ainsi que notre groupe évidemment car nous avons joué une multitude de fois en France.
C’était l’opportunité de se montrer à nouveau et nous l’avons bien fait. Le public était très bon.
C’était étrange de jouer à Colmar puisque nous ne jouons pas souvent. Le public a été tout de suite conquis sans se rendre compte du prix peu élevé des billets. Nous étions un peu inaudibles en termes de communication vis-à-vis du public mais cette situation est en train de changer.
Nous ne venons pas aussi souvent que nous le voudrions. Les choses évoluent maintenant avec les
promoteurs de spectacles. Nous serons en mesure de satisfaire tous nos fans fidèles.

Quel souvenir gardes-tu de votre concert au HELLFEST en Juin 2012

Russell Gilbrook. Le Hellfest est un festival si bien organisé que ce soit au niveau de la scène et du public.
Les organisateurs sont là pour tout superviser. Ils font venir des groupes fantastiques. Certainement l’un des meilleurs festivals que nous ayons faits et celui que nous aimerions refaire.
Une organisation tellement bien rodée et un festival de métal renommé.

Es-tu impatient de revenir à Paris ?
Russell Gilbrook. Oui nous y avons joué il y a deux ans avec BLUE OYSTER CULT. Brillantissime.

Quelle est la recette pour faire un bon concert ?

Russell Gilbrook. Tous les shows sont pour nous une excitation. Ce sont d’autres endroits, des dates différentes, un autre public. En général ce sont des voyages fatigants. Nous devons faire la meilleure prestation possible sur scène. Le public attend de voir ce que tu vas proposer.
Ils attendent quelque chose de spécial, le soir du show. C’est pour cette raison qu’ils se déplacent.
Ils veulent voir leurs groupes, écouter de belles chansons mais surtout passer un grand moment.
C’est ce que nous faisons ! Cela nous réjouit d’arriver sur scène et de donner toute notre énergie, de donner des vibrations et toute cette entente avec le public.
Heureusement, c’est réciproque. Par conséquent nous passons un bon moment.

Pourquoi avoir choisi d’enregistrer avec Jay Ruston votre nouvel album « Living The Dream » ?

Russell Gilbrook. Quand l’album fut terminé nous nous sommes demandé quels étaient les producteurs que nous avions en tête ou ceux que nous voulions utiliser pour différentes raisons.
Nous avions eu cette idée sur les albums précédents. Cette fois nous avons décidé de choisir quelqu’un d’éclatant, de vibrant, qui a réalisé des choses magnifiques avec des superbes groupes.
Nous adorons ce son. C’est pourquoi nous avons étudié ce dossier. En plus c’est un grand fan de notre groupe. Il comprend ce qu’est le rock classique et notre désir de création. Nous avions rendu son travail facile et il a rendu le nôtre également au moment de la production.
Tout était en place quand nous avons enregistré et nous étions réellement satisfaits du résultat.
Je suis persuadé que beaucoup d’autres personnes sont satisfaites. L’album est superbe et bénéficie d’une superbe production. La clarté des instruments capte l’énergie.
Une magnifique symbiose.

Comment s’est déroulé le processus d’enregistrement ?

Russell Gilbrook. Habituellement nous enregistrons avec deux, trois ou quatre pistes d’enregistrements en une seule journée. Le reste de l’enregistrement arrive plus tard jusqu’à la fin d’un morceau (overdub, le chant). Jay approuve ou désapprouve sur la meilleure façon de faire : nous voulions enregistrer une chanson par jour. C’est ce que nous avons fait.
Nous avons joué de la batterie, de la guitare, des claviers : toute l’instrumentation était prête.
C’est la chose la plus importante. Ce que nous aimons faire est de ne pas séparer les instruments.
Tu obtiens des instants magiques lorsque tu joues avec les autres musiciens. Dans les coulisses tout le monde était unis, et par conséquent tu obtiens cette fusion. Nous avons dirigé la musique en y
ajoutant des effets le même jour. C’était fantastique de travailler ainsi pendant toute une journée sur une chanson et spécialement au niveau du chant. Tu n’as pas à enregistrer les dix chansons, mais une seule. Nous avons terminé les enregistrements en dix neufs jours seulement.
C’était terrible et très rapide, relaxant et tout s’est passé dans une atmosphère paisible.

Aviez-vous une volonté d’enregistré à « l’ancienne» ?
Russell Gilbrook. Oui en y réfléchissant de plus près, la moitié de l’album a été enregistré sans clic.
J’ai demandé à Jay si nous devions utiliser les clics. Il m’a répondu ce que je voulais vraiment faire.
Je lui ai dit sans parce que cela dépend de la personne qui interprète selon le tempo et son ressenti du moment. Avec le métronome dans le studio il ne peut pas y avoir d’improvisations.
Il faut absolument jouer très précisément. Il doit au moins y avoir un mouvement dans le tempo de la chanson. D’autres ont été enregistrées avec des clics car il n’y avait pas beaucoup d’improvisations à réaliser.
L’ancienne école a du bon car nous jouons comme un groupe uni. Nous mettons toutes les pistes d’accompagnement comme unité. C’est pourquoi je trouve que l’album est si bon et son rendu si compact. C’est ce que nous ressentons. Du bon feeling.

C’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute de l’opus !
Russell Gilbrook. Oui c’est le cas. C’était important à notre niveau de construire le son.
Afficher un bon feeling et une bonne énergie. Montrer que le tempo et les rythmiques sont corrects : les chœurs, les instrumentaux ont ce bon feeling.
Et surtout parce que tu as eu dix jours pour te préparer et disséquer la production afin d’être dans une bonne situation. Toute cette préparation a permis de réaliser l’enregistrement beaucoup plus
simplement. On a tout envoyé à Jay. Il ne voulait pas changer grand-chose car il était content de ce que nous avions préparé auparavant. Parce que nous avions l’habitude de travailler de cette manière et nous étions prêts pour enregistrer.




En tant que batteur, comment travailles-tu et quelle est ton implication au niveau de l’écriture des titres ?
Russell Gilbrook. Je travaille sur l’envoi des démos. Ce sont des démos basiques sur les arrangements. C’est une démo où je peux mettre en pratique la structure des chansons.
Comme musicien j’entends la démo et je peux immédiatement faire jaillir ainsi des milliers d’idées et des tempos. J’ai plein de moyen à ma disposition pour changer de tempo pour faire des swings par
exemple. Notamment avec des doubles grosses caisses à la batterie, avec la basse et faire la pré production. Avec les changements réalisés, l’ensemble du groupe peut valider.
Ça fonctionne bien.

En faisant allusion au titre «Living the Dream», quel est ton rêve en tant que batteur ?
Russell Gilbrook. La plupart des gens croient que les rocks stars vivent une vie de rêve.
Tu voyages autour du monde, tu joues devant des milliers de personnes sur scène et tu es payé des milliers de livres sterlings. On ne peut pas le contredire.
Mais à l’inverse tu as des milliers de gens qui jouent pour leurs loisirs. Tout le monde vit alors un rêve d’être un groupe de rock et de pouvoir perdurer un certain nombre d’année.
Nous avons tous été impliqués. J’ai joué de la batterie dès l’âge de six ans et performer aussi depuis
un petit moment déjà. Depuis les années 1970, Phil et Bernie ont joué jusqu’en 1996 avec le groupe Grand Prix. Dave a joué durant toute sa vie. Nous vivons dans un rêve car nous jouons des
instruments que les gens adorent. Parfois devant deux cent mille personnes et ce partout dans le monde. C’est vraiment vivre son rêve. C’est jouer devant toute cette foule et nous adorons.

Ton rêve est donc de jouer à travers le monde et d’être en permanence en tournée ?
Russell Gilbrook. Absolument. Bon an mal an cela fera cinquante ans et nous continuons de jouer
dans cinquante et un pays devant des milliers de personnes. C’est réellement vivre dans un rêve.

Avec toutes ces tournées et en tant que batteur, comment fait tu pour rester en forme ?
Russell Gilbrook. Je pratique sans cesse. Je fais en sorte de prendre soin de moi. Je mange bien et ne consomme pas de la nourriture stupide comme la malbouffe. Je fais attention à mon poids. Je pratique beaucoup de sport ce qui me permets d’entrer dans mes fringues. Jouer de la batterie permet de garder la ligne. C’est très facile d’être tenté lorsque tu es sur la route de trop manger et de boire beaucoup d’alcool. Tu dois apprendre à faire des régimes lorsque tu fais la fête avec de l’alcool et de la nourriture. C’est ce qui a mis des batteurs célèbres hors compétition. Si tu ne fais que manger et boire, cela risque de te briser un jour. Plus tu prends de poids, plus il est difficile d’entreprendre quelque chose de physique. La batterie est un instrument qui nécessite beaucoup de physique. Tu dois être en forme comme Tommy Aldridge. Ce type tient bon car il adore jouer, même à soixante-huit ans. Il continue à jouer du hard et du heavy. Pour réaliser de telles prouesses, il faut s’entretenir.

Tu es à l’origine d’une polémique sur les réseaux au sujet de ces batteurs incroyables que l'on peut voir sur YouTube et qui selon toi ne peuvent jouer ainsi qu'à la maison n'ayant jamais joué au côté d'autres musiciens et encore moins fait de scène !
Russell Gilbrook. Tout le monde mérite de réussir quel que soit l’instrument choisi. Le problème réside dans la promotion des batteurs au niveau technique qui ne font pas de concerts avec des groupes. Ces batteurs jouent réellement bien, et bénéficient d’une superbe audience auprès des batteurs sur YouTube et les réseaux sociaux. Mais ils ne t’apprennent rien sur la manière de jouer de la batterie. Avec des groupes dans le monde entier les gens sont en difficulté. C’est plus facile de jouer quelque chose de simple. En revanche c’est très difficile de jouer quelque chose de facile correctement. Si tu ne sais pas jouer bien ce qui est facile, que feras tu lorsqu’il s’agira de jouer quelque chose de très compliqué. Ça sera pire et ça n’aura aucun sens. Alors pour moi malheureusement YouTube ne formera pas que des experts. A la fin de la journée je donnerai un petit conseil. C’est possible de jouer du HURIAH HEEP et il n’est pas nécessaire de vouloir tout jouer. Nos chansons sont connues et tout le monde peut apprendre à les jouer. C’est ce que les gens devraient faire. Ils devraient être heureux et fiers de pouvoir jouer des choses simples et non des trucs hyper compliqués. Ce ne pas très excitant.

Quels sont les qualités qu’il faut avoir pour être un bon batteur ?
Russell Gilbrook. À mon avis, un bon batteur est quelqu’un de solide avec un bon feeling qui joue juste dans le tempo. Si cela nécessite de jouer simple, qu’il joue simple. Steve Jordan est un de mes batteurs favoris ; ce n’est pas quelqu’un de très technique mais ce qu’il joue est fantastique.
C’est notre boulot en tant que batteur de faire en sorte que l’ensemble du groupe se sentent bien et détendus. Ce sont les fondations. Pour avoir les bonnes performances au-dessus de la mêlée.
Pour le public si je ne suis pas dans le groove et si je ne fournis pas d’énergie il ne dansera pas.
De mon point de vue, il y a autre chose qui est fondamental. Le batteur doit avoir de grands yeux et de grandes oreilles pour jouer. Tu joues avec d’autres personnes, tu ne joues pas pour toi-même mais pour un public. Il ne comprend pas l’aspect technique. Il comprend la mélodie, les paroles, le groove et le tempo. C’est ton travail de transmettre tout cela à ton public. Je ne fais pas mon boulot si je joue devant cinq mille personnes et que je joue seulement pour les cinquante batteurs présents dans la salle. Je joue pour les cinq mille personnes et il y a cinquante batteurs présents parmi la foule.
C’est important de résumer qu’un batteur doit avoir un bon feeling, une solide uniformité et doit prendre du bon temps.




Pourquoi avoir choisi comme singles « Grace by Heaven» et «Take Away my Soul» de l’album ? Est-ce un choix difficile ?
Russell Gilbrook. Généralement c’est difficile, mais tu as déjà un ressenti. Il y a des titres qui te collent à peau. Tu peux décider ceux qui seront dans le top trois. Tu as le choix et ça dépend bien sûr de l’album. Tu peux avoir trois ou quatre chansons qui te semblent être les bons singles.
Il y a une sorte de consensus avec le groupe en communiquant par mail avec le management et le label.
Tu donnes juste ton opinion : celle qui doit apparaitre en premier et l’autre en second. Tu conclues l’entretien en donnant ton accord. C’est évident pour nous que la première chanson doit avoir un impact parce que nous avions un nouveau producteur. Nous voulions que le public sache, même s’il nous considère comme vieux que nous pouvons allez très haut en donnant toute notre énergie et ainsi montrer à tout le monde que nous sommes encore présents dans le business. C’est pour cette raison que « Grace by Heaven » était un titre évident qui allait toucher tout le monde. Dans l’espoir de créer un nouveau public en combinant l’existant partout dans le monde.

Sur Facebook il y a une photo de toi avec Don Powell, le batteur de SLADE. Est-ce quelqu’un d’important pour toi ?
Russell Gilbrook. Nous avons fait quelques festivals ensemble, et j’admire la façon dont il joue. Encore une fois ce n’est certainement pas un batteur technique. Son jeu est simple, et s’il jouait de façon technique ça ne serait pas audible. Les bons musiciens jouent leurs parties de la bonne manière.
Tu ne peux pas forcement joué simplement comme dans le groupe DREAM THEATER. C’est plus complexe pour jouer proprement dans les groupes très techniques. Il arrive que parfois ce soit le contraire. Les batteurs peuvent jouer fortement et ça nécessite de l’énergie. Pour jouer simple, il faut vérifier que les fondations sont correctes et que la mélodie et l’impact arrivent dans sa meilleure lignée.

Tu as aussi joué avec Vanilla Fudge en remplacement de Carmine Appice.
Russell Gilbrook. Je ne l’ai pas remplacé [Rires]. Ce qui s’est passé et que j’étais dans le bateau sur la tournée HURIAH HEEP de février. L’un des membres était malade, et le manager a pris contact avec moi. Il est intervenu pour parler business et ne sont pas entendus sur l’aspect financier. Malheureusement je n’ai pas pu le faire, mais j’étais prêt à le faire. Être assis sur le siège de Carmine Appice était suffisant pour moi. Et ils n’ont pu trouver d’arrangement avec le management pour se démêler de la situation. Je crains que cette histoire n’ait jamais eu lieu.

Comment es-tu devenu le batteur D’HURIAH HEEP ?

Russell Gilbrook. Avant de rejoindre le groupe je donnais des cours en Master ainsi que des démonstrations pour l’entreprise avec laquelle je travaillais en Angleterre. C’était tellement bien qu’elle continuait à me proposer sans cesse ses cessions de travail. Le gars était un ami de Trevor Bolder et on lui a demandé de venir me voir. Je pense qu’il a apprécié.
Un jour il est venu ainsi que des gars d’Uriah Heep. Il m’a trouvé fantastique. Pour lui, j’étais l’un des meilleurs batteurs qu’il avait vus. Il m’a demandé de le rejoindre à l’hôtel.
C’était beaucoup trop loin de chez moi alors il m’a invité dans sa maison pour déjeuner.
C’est ce que j’ai fait et nous sommes devenus amis. Sept ans plus tard j’ai eu un appel de lui, même si nous ne voyons pas aussi souvent. Paul n’est pas très en forme.
Est-ce que tu voudrais signer un contrat de disque et la tournée car il ne pourra pas la faire.
Le management avait déjà l’accord et j’ai fait une démo de passage en audition.
Est-ce que ça te dérangerait d’être dans le groupe ? J’ai répondu, non pas du tout : qu’est-ce que je dois faire ?
Il m’a accordé une audition. Ce n’est pas une astuce que je donne aux batteurs mais il y avait deux cent quarante batteurs pour cette audition. En procédant par éliminations, ils n’en ont gardé que quarante. L’audition a eu lieu à Londres dans le Terminal studio qui n’existe plus maintenant.
J’ai délibérément attaqué en disant que je voulais jouer pour la dernière audition et jouer avec mon kit de batterie. Je vois deux avantages. Avec l’autre matériel tu peux jouer de la merde et tu ne peux pas bien jouer sur un instrument de mauvaise qualité.
Donc j’ai pris mon kit : chacun devait apprendre cinq chansons afin d’explorer le talent des batteurs. Je n’ai pas fait ce qu’il demandait parce que sinon je clonais ou alors il voulait voir quelqu’un pour faire quelque chose de différent, de nouveau allant dans une nouvelle direction.
Je me suis dit attends une minute : c’est mon heure et mon show.
J’ai assuré mes arrières pour être un musicien accompli, un musicien soliste qui s’est formé lui-même. Je me suis demandé ce que j’allais faire. Je l’ai fait à ma manière.
Soit-il m’adopteront comme batteur ou ils choisiront un clone. Je me suis rendu à l’audition. Ils sont arrivés avec le café et tout le reste.
Ça n'était pas terrible car les batteurs ne pouvaient pas faire ceci et cela. Ils avaient déjà passé un mauvais moment avec eux. Quand ce fut mon tour ils m’ont demandé si j’avais appris les cinq chansons. Je leur ai répondu. Leurs visages en disaient long. J’ai appris tout votre set. Je peux faire le set maintenant si vous le souhaitez. Et ils étaient si contents de savoir que je connaissais tout leur répertoire. Ils m’ont demandé ce que je voulais jouer. Je leur ai dit ce que vous voulez. Ils ont commencé à jouer et j’ai joué pendant cinq minutes. A la fin ils m’ont demandé si je savais combien c’était payé : je leur ai répondu : vous me parlez comme si j’avais le boulot. Ils ont répondu oui. Félicitations ! C’était fait.

Est-ce que ça a été un des plus beaux moments de ta vie ?
Russell Gilbrook. Oui c’était fantastique. Il arrive un moment où tu dois évoluer en tant que musicien. L’expérience en tant que musicien te donne plus de grandeur et il faut croire à ce moment que tu vas offrir. Quand j’étais là-bas, j’ai su que j’étais capable de le faire. J’ai su qu’ils allaient adorer ce que j’avais à leur proposer. Je ne savais pas si ça allait coller ensemble sur ce qu’il voulait. Parce qu’ils ont joué avec Russell si longtemps, il y a certaines choses qui te mettent à l’aise et jouer avec quelqu’un de différent te rendent mal à l’aise. Certaines personnes n’aiment pas et c’est seulement sur ce point précis que je n’aurais pas pu avoir le job. Ils auraient pu être mal à l’aise sur ma manière de jouer, mais ils ont aimé. J’étais tellement heureux d’avoir le gig et tellement confiant en moi-même à 100%. Une fois obtenu, il y a un tel soulagement.

Au début, comment s’est déroulée ton intégration au sein du groupe ? As-tu ressenti de la pression ?
Russell Gilbrook. J’appréhendai les six premiers mois, parce que le groupe m’a accepté, mais je ne savais pas si les fans allaient m’accepter. Les fans sont intransigeants et te dévisagent du regard en se demandant quel est ce type qui joue de la batterie. Est-ce qu’il va bien jouer, est ce qui va rendre la chanson bonne. J’ai tout de suite pensé à cet aspect. Le groupe m’accepte mais comment les fans vont m’accepter. Et avec de la chance les fans ont adoré. Car je dépense autant d’énergie que le groupe dépensait à ses débuts. Il tapait sur la batterie vraiment durement. C’est pour cela que j’utilise la double grosse caisse. Certains pourraient penser que c’est pour moderniser le groupe ou être dans la tendance actuelle, mais les fans adorent.

Est-ce que c’est facile de travailler et de vivre au côté URIAH HEEP en tournée ?

Russell Gilbrook. C’est comme une famille. C’est le fait de tout groupe à succès.
Surtout si tu t’entends bien avec les personnes, le travail et la vie. Tu es sur la route si souvent que c’est comme une deuxième famille. Il n’y a pas pire que de s’engueler sur la route et ce n’est pas sain pour le groupe. Ça finit par le tuer.
Nous prenons les diners, les apéros, bien sûr quelquefois il peut y avoir un peu de frustration, mais on passe à travers. Si tu es un mec sympa, c’est facile de s’entendre avec des gens sympas. Heureusement pour moi ils étaient sympas et on se sent bien ensemble.
C’est tout ce qui compte. C’est capital.

Pour finir que souhaites tu dire d’important à propos de l’album et sur ces onze années que tu as vécu au sein de URIAH HEEP ?
Russell Gilbrook. Si vous n’avez jamais vu URIAH HEEP en concert je te le dis tout net : venez nous voir vous ne serez pas déçu. Nous transmettons tellement de vibrations et d’énergie. Ce n’est pas une simple prestation. Nous créons tellement d’énergie et d’implications. Nous sommes très puissants ça

Merci beaucoup
Russell Gilbrook. Merci à toi


Paris 24 Septembre 2018 
Pascal Beaumont /  Laurent Machabanski


samedi 19 septembre 2020

CHRONIQUE CD // Fred Chapellier "Best of - 25 Years On The Road" Sortie le 25 Septembre 2020.


Groupe : Fred Chapellier
Titre : 25 Years On The Road
Date de Sortie : 25 Septembre 2020
Label : DixieFrog Records
Genre Musical : Blues

Un petit tour dans le monde de Fred Chapellier au cœur du blues pour notre plus grand plaisir.
Un belle manière de fêter ces 25 ans de scène, une compilation en un double cd comprenant 18 titres studio et 16 titres en live et incluant 2 inédits.

Pour ouvrir le 1er cd "Aint no love in the heart of the city" une excellente reprise de ce titre de Bobby Blue Bland pour une très bonne entrée en matière, "Saint on the Highway", "Sweet Soul Music" avec les Lyrics de Neal Black posés sur la musique de Fred , "A Silent room" toujours aussi prenant à vous tirer les larmes, "Crying with the Blues" ce mariage entre la guitare de Fred, la voix de Dale Blade et l'harmonica de Pascal "Bako" Mikaelian est un vrai bijou de 7 minutes de pur bonheur. sans oublier les instrumentaux avec entre autres "3'45 AM" un instant de douceur si touchant, la guitare se croisant avec les claviers de Vic Martin en un murmure Pink Floydien, excellent morceau. "Under the Influence" avec Billy Price au chant donne une bien belle part aux cuivres. Puis un détour forcé par la Nouvelle Orléans avec ce "Marie Laveau" de Jimmy Britton, au royaume du vaudou les guitares sont toujours reines.Et la petite cerise sur la gâteau, "Beyond the moon part II", le bonus inédit studio avec Charlie Fabert en guitare rythmique, une bien belle ballade.

Pour ouvrir ce deuxième cd, on part sur les routes de ville en ville, de concert en concert, en voici 16 titres enregistrés live avec pour commencer le "Rodney's Song" où se croisent Neal Black en deuxième guitare et Nico Wayne Toussaint à l'harmonica, un titre fort pour l'ouverture de ce cd, "He's Walking" toujours très tubesque ce titre , puis 3 excellentes reprises de l'idole absolue de Fred, le grand Peter Green " If You be My Babe" "Merry go round" avec au chant un Ahmed Mouici  très bluesy et ce "Love that Burns" qui entre les mains de Fred resplendit de beauté et de pureté si touchante, avec toujours Ahmed Mouici au chant, un bien bel hommage à notre regretté Peter Green. Sans oublier 4 instrumentaux "Cold as Ice" et un "Blues for Roy" de 8 minutes terrifiant "Gary's Gone" "B Shuffle". La deuxième pépite, le petit Bonus de ce 2ème cd est une reprise de Al Green "I'm A Ram", au chant on y trouve Leadfoot Rivet et Neal Black en 2ème guitare, excellent morceau enfin découvert grâce à ce disque. Pour clôturer, un des premiers titres de Fred Chapellier chanté en Français "Le Blues", très bonne façon d'attendre un prochain concert.
Un excellent choix de titres sélectionnés dans la belle carrière de notre Frenchy Blues Man, et quelques titres plus Soul and Blues font de ce "25 Years on the road" un excellent moyen de redécouvrir et nous replonger dans cette discographie très classieuse, pour notre plus grand plaisir.

A écouter fort au volant de votre voiture ou en dégustant un bon verre dans votre salon bien au chaud.



Les Titres :

CD1
Aint no love in the heart of the city
It Never come easy
Saint on the Highway
Sweet Soul Music
The Gents
A Silent room
Crying With the Blues
Set me Free
Something About You
3'45 AM
Under the Influence
Marie Laveau
Beyond the moon part II
Yield Not o Temptation
After hours
I have you Go
Funk It
Thank You Lord

CD 2
Rodney's Song
Cold As Ice
He's Walking
Merry go round
Blues for Roy
Good Time Charlie
Last TWo Dollars
Like It This Way
Love that Burns
I'm A Ram
Gary's Gone
If You be My Baby
Smart Money
Living In A Dream
B Shuffle
Le blues

Th. Cattier


vendredi 18 septembre 2020

ASYLUM PYRE Johann Cadot // Interview //


Dire qu’ASYLUM PYRE revient de loin est un doux euphémisme. Quoi de pire pour un combo de perdre sa chanteuse, celle qui a permis au combo de grandir et d’évoluer au fils des années et qui était d’une certaine manière la proue du navire.
L’annonce du départ de Chaos Heidi le 8 Juin 2016 peu de temps après leur tournée Européenne au côté de Lucas Turilli Rhapsody a été une véritable surprise pour tous ceux qui porte un intérêt à la formation Parisienne.
Un véritable séisme voire un tsunami qui a de suite engendré le doute, ASYLUM PYRE allait t’ils jeter l’éponge ou bien se mettre en quête d’une nouvelle chanteuse et continuer contre vents et marée.
Le challenge était phénoménal, difficile de trouver la perle rare capable de faire oublier la charismatique et fantasque Chaos Heidi.
Et pourtant Johann Cadot et ses acolytes ont réussi la mission impossible en dénichant la perle rare en la personne de Ombeline "OXY" Duprat Hart une personnalité atypique doté d’un parcours hors du commun et qui a très rapidement su faire l’unanimité auprès des fans !
La belle ayant fait ses armes au sein de Seadem et de The Experiment no Q a déjà une longue expérience derrière elle !
Un parcours débuté en 2009 qui lui a permis de collaborer à de nombreux projets et de chanter sur des scènes parisienne prestigieuses comme la Cigale.
Son arrivée marque un tournant au sein d’ASYLUM PYRE qui s’oriente désormais vers un métal moderne et très accrocheur baignant dans des sonorités électro Pop qui s’intègre merveilleusement bien aux nouvelles compositions du sieur Johann l’âme de ASYLUM PYRE sans aucun conteste.
Impossible de faire l’impasse sur la nouvelle pépite D’ASYLUM PYRE qui risque tel un élixir de vous enivrée avec ses effluves forte et dense venu d’un autre monde et destiné à séduire le plus grand nombre.
Le N°IV est incontestablement une réussite et devrait emmener ASYLUM PYRE vers de nouveaux horizons !
Un entretien avec Johann Cadot le fondateur d’ASYLUM PYRE placé sous le signe d’une renaissance qui fait plaisir à voir après des mois de tourmentes, le calme et la sérénité sont revenu, de nouvelles aventures qui s’annoncent radieuses pour Johann et ses comparses.
C’est avec un guitariste serein, détendu et confiant dans sa nouvelle pépite que votre serviteur a pu s’entretenir. Magnéto Johann c’est à toi !


Bonjour Johann, quel souvenir gardes-tu de votre participation au Metal Days Festival qui a eu lieu en Slovénie en Juillet dernier ?
Johann Cadot. Ça été plutôt sympathique, les conditions étaient difficiles parce qu’on a du faire 2500 Km en deux jours et on a pas joué à l’heure idéal, on a eu aussi des problèmes techniques donc ça a été compliqué.
Mais cela a été aussi une expérience ou on a pu jouer en live les premiers titres de notre nouvel album et aussi de rencontrer notre bassiste actuel qui nous avait suivi sur cette date-là.
Cela a été une petite aventure humaine.
Le cadre était magnifique, jouer au cœur de la montagne et à l’extérieur, c’est assez chouette.
Ca été une bonne expérience.
On est resté la journée entière et on est reparti le lendemain.

Comment se sont déroulé les deux premiers concerts d’Ombeline "OXY" Duprat Hart les 8 Décembre 2016 au Doctor Feelgood et le 7 Janvier 2017 au Plan à Ris Orangis ?
Johann Cadot. Ça a été une petite révolution pour les gens qui nous ont vus en Live. Ils ont tout de suite accroché à sa voix. Je savais avec les démos que l’on avait fait que j’avais fait le bon choix mais ils ont conforté cette impression-là. Les retours ont été formidables. Sa réinterprétation des anciens titres et son contact avec le public a été une super expérience.

Comment avez-vous découvert Ombeline "OXY" Duprat Hart ?
Johann Cadot. C’est grâce à un de nos amis musiciens qui a fait des remplacements chez ASYLUM PYRE.
Il est venu nous aider de temps en temps pour la basse ou la guitare et il connaissait Oxy Hart.
Au moment de la séparation avec Chaos Heidi, il nous en a parlé en nous recommandant de la rencontrer.
Ça l’a fait tout de suite, c’est une sorte de coup de foudre musical et humain. Ça a été super.

As-tu été surpris par le départ de Chaos Heidi ?

Johann Cadot. Lorsque l’on a enregistré Spirited Away le problème était que l’on était dans des phases de nos vies qui étaient difficiles.
Tous les gens qui ont participé à l’album ; même les gens autour du groupe étaient dans une phase de leur vie personnelle très difficile.
Cela a créé forcément des tensions. Quelque temps avant qu’elle quitte le combo, on devait partir pour assurer une petite tournée en Espagne.
Chaos a annulé sa participation quelques jours avant ces dates ce qui nous a forcé à annuler la tournée.
Quand elle est partie cela ne m’a pas plus surpris que ça.

Quel souvenir gardes-tu de cette longue tournée Européenne au côté de Lucas Turilli Rhapsody ?

Johann Cadot. C’est l’une des plus belles expériences de ma vie. Au sein de ASYLUM PYRE les musiciens avec qui j’ai effectué la tournée étaient quasiment tous nouveaux et tout le monde a joué le jeu.
On s’est tous très bien entendu. Humainement ça a été une expérience fantastique, on s’est beaucoup amusé, on s’est soutenu lors des moments de fatigue.
En plus, Lucas Turili et toute son équipe sont des gens adorables.
Ils nous ont mis en confiance, ils ont été accessibles.
Je ne sais pas comment dire, c’était juste parfait.
L’ambiance avec eux, leur comportement.
On a souvent discuté ensemble, on est allé boire des coups, c’était une sorte de petite famille.
C’était un plaisir de se revoir chaque jour.
On a voyagé pour défendre notre musique, on a rencontré des fans de plein de pays différents.
On a joué dans de belles salles dans une ambiance bienveillante et familiale.
C’était un vrai bonheur.

Est-ce que ça a été facile d’avoir une cohésion scénique avec un nouveau line up (Nils Courbaron T.A.N.K. (Think Of A New Kind), Nils Courbaron Project à la guitare et Pierre-Emmanuel Pelisson (Maladaptive, Civilization One, ex-Heavenly à la basse) ?
Johann Cadot. Ça peut être gênant, c’est toujours mieux lorsque l’on se connait un peu plus accompagné d’une complicité plus forte qui se crée au fil du temps.
Mais à chaque fois que l’on a eu affaire à ça, les gens avec qui on travaille aujourd’hui sont des musiciens tellement doués que déjà dans l’interprétation des morceaux ça se fait en quelques heures.
Ils maitrisent les titres et il n’y a aucun problème technique du coup ça te libère déjà d’un poids.
Ensuite ce qui est important c’est qu’humainement lors des premiers échanges ça se passe bien.
Sur scène on est là pour s’amuser, finalement on n’a rien à transmettre au public.
Il y a ce côté humain sympa qui passe entre nous.
Ça s’est toujours bien passé jusque-là, je ne saurais dire pourquoi, ni comment mais l’intégration s’est toujours faite très facilement.




Qu’as-tu appris lors de cette tournée que ce soit humainement ou musicalement ?

Johann Cadot. En tant que musiciens on avait déjà pas mal joué avant.
C’est plus au niveau du rythme qu’il faut apprendre à gérer.
Lorsque tu joues plusieurs soirs de suite avec plusieurs centaines de Km entre les deux, tu as la fatigue à gérer, ce n’est pas toujours évident.
En termes d’interprétation, il y a pas mal de travaux qui ont été fait avant.
Je ne saurai pas te dire si j’ai appris beaucoup de choses musicalement pendant cette tournée, si ce n’est me renforcer sur la puissance des refrains.
Lorsque tu assiste à un concert de RHAPSODY tous les soirs, il y a toujours ce côté fédérateur.
Ensuite après c’est surtout de l’humain, apprendre à vivre tous ensemble dans le camion pendant plusieurs jours.
C’est apprendre à se connaitre, à connaitre ses limites et à fermer sa grande gueule de temps en temps ! Rires
Lorsque tu pars trois semaines avec les mêmes personnes il y a bien un moment donné ou chacun va avoir son petit moment un peu down, ou il a besoin d’être seul.
Ce sont des choses que tu apprends, il faut beaucoup de tolérance aussi.
Mais honnêtement ça s’est très bien passé.
C’était du bonheur au niveau de cette vie en communauté.

Est-ce que cela a eu un impact sur les nouveaux morceaux que tu as composé ?
Johann Cadot. Oui, bien sûr. Il y en a eu certainement. Une des choses que j’apprécie ce sont les refrains qu’on essaye de partager.
La question c’est qu’est-ce que l’on peut faire pour partager encore plus avec le public même celui qu’on ne connait pas ?
Comment être plus à l’aise sur certaines parties ?
Lorsque tu chantes et que tu joues en même temps ça te fait apprendre à connaitre tes limites ou au contraire que là tu pourrais en faire un peu plus et que ce serait musicalement plus sympa tout en arrivant à chanter et à bouger en même temps.
La possibilité de faire des arrangements est différente ceux que tu fais sur scène ne sont pas forcément les mêmes.
Ça peut t’apprendre énormément de choses sur la façon de faire passer des titres en live même si ça ne change pas forcément ta façon d’écrire en studio.

Spirited Away est sorti en 2015, quand t’est tu remis à composer de nouveaux titres ?
Johann Cadot. Assez vite, il y avait même dans titres qui étaient avancé bien avant que nous partions en tournée.
Ça été assez vite au niveau de l’écriture.
Ce qui a été assez long ça été le changement de line up, nos vies, nos métiers qui à coté qui nous prennent du temps.
Maintenant l’écriture des morceaux de base c’est déroulé relativement vite, je dirai en quelques mois.
Après ce qui prend beaucoup de temps, c’est le fait de travailler ensemble, de faire des arrangements, de peaufiner surtout avec nos vies actuelles.

Quel a été l’impact de l’arrivée d’Ombeline sur ta façon de composer ?
Johann Cadot. En fait j’ai commencé à écrire alors que Chaos Heidi était encore là donc en composant je pensais à sa voix. L’avantage d’Ombeline c’est qu’elle sait tout chanter.
Après par rapport aux idées de base, lorsqu’on a enregistré les maquettes on s’est assuré que c’était naturel pour Ombeline.
Si elle avait des propositions ou des améliorations à faire, elle les faisait.
On a reconstruit un peut les lignes de chant et les arrangements vocaux pour que ça lui corresponde au mieux.
Et pour aussi lui laisser une marge de créativité sur les titres.
On a écrit ou coécrits certains refrains ensemble.

Est-ce qu’elle a participé à l’écriture de certains morceaux ?
Johann Cadot. Oui, pendant les phases de travail sur les démos, on faisait des essais, pour vois si ça marchait ou pas, on travaillait sur des passages à rajouter ou à supprimer, voir si ceci allait ou pas.
Il y a des refrains comme celui de « Dance » ou « Into The Wild » qu’on a fait ensemble ou qu’elle a refait en indiquant que celui la convenait mieux à sa voix.
Je lui disais si je fais ça musicalement derrière qu’est que tu peux proposer vocalement ou inversement. Ça a été plutôt une sorte de brainstorming musical qu’on a fait.
Elle a pu vraiment s’exprimer sur tous les morceaux en interprétant à sa sauce, en modifiant parfois des lignes mélodiques ou en proposant sa propre interprétation au niveau des harmonies, son timbre de voix qui change d’un morceau à l’autre.

Tu penses qu’elle va vous apporter beaucoup plus dans le futur ?
Johann Cadot. Je le souhaite de tout cœur. Aujourd’hui on fonctionne bien, on s’entend bien humainement et musicalement.
Quelqu’un m’a dit l’autre jour qu’Ombeline était la voix qui pouvait permettre de ne penser qu’a la musique d’ASYLUM PYRE.
Aujourd’hui c’est vrai que ça se voit beaucoup là-dessus.
J’espère qu’elle pourra amener ses propres idées de compos.
Je sais qu’elle a certaines idées qui pourraient très bien correspondre à l’esprit d’ASYLUM PYRE.
C’est aussi valable pour les autres membres de la formation, j’ai envie que tout le monde puisse amener et proposer des choses.

Comment se sont déroulé les sessions d’enregistrements en Italie avec Angelo Emanuele ?

Johann Cadot. On a enregistré les parties de batteries et les voix chez lui, le reste a été enregistré chez nous.
Ensuite il les a mixés et a fait du ramping à partir des pistes de guitares brutes.
On a travaillé une semaine l’enregistrement de la batterie et une grosse semaine pour toutes les voix.
J’étais présent à toutes les étapes de l’enregistrement.
Le seul moment où j’étais absent c’est pour les prises de basse. Mais Pierre Emmanuel nous a fait ça tellement nickel que je n’aurai servi à rien.
Cependant au niveau de la batterie c’était très intéressant comme expérience, on était trois pendant toute une semaine dans la même pièce, l’ingénieur du son, Thomas et moi-même.
 Il nous a laissé tous les deux dans la pièce.
J’étais en face de la batterie à vivre le truc avec lui. Avec Thomas on a parfois composé les parties de batteries ensemble, on a fait ce travail a trois.

Pourquoi avoir fait appel à Angelo Emanuele ?
Johann Cadot. Lorsque l’on a commencé à s’interroger pour savoir avec qui on pourrait enregistrer ce nouvel opus, on a fait des recherches en France, sur Paris et au final il n’y avait rien qui nous satisfaisait pleinement.
On s’est alors souvenu d’Angelo qu’on avait croisé sur la tournée avec RHAPSODY, il faisait le son pour IRON MASK.
On n’avait pas beaucoup parlé avec lui sur la tournée car il était très occupé à faire le son d’IRON MASK.
Il m’avait dit que si j’étais intéressé de travailler avec lui, il était disponible.
Je l’avais un peu oublié. Un jour un peu par désespoir de cause, je me suis dit que j’allais écouter ce qu’il faisait.
Et là je me suis dit : Ah bah oui quand même. Du coup on est allé en Italie et franchement le jeu en valait la chandelle.

Est-ce qu’il y a des morceaux qui ont été un challenge a enregistré ou à composer ?
Johann Cadot. Pour moi le plus complexe a été « On First Earth », on a beaucoup retravaillé ce morceau. On a quasiment tout changé par rapport à la version initiale.
Tout ce changement a débuté avec une partie de batterie, on travaillait le titre et sur un break est arrivé une partie de batterie qui était totalement différente du reste, on la trouvait bien.
On a donc repris le morceau a partir de cette partie et on à tout changer.
Cela a pris du temps pour trouver les bons couplets, les bons arrangements des couplets et la bonne répartition du chant.
Au final on est très satisfait mai c’est cette chanson qui a été la plus difficile à écrire.

Comment avez-vous été amené à collaborer avec Yannis Papadopoulos sur le single « Sex, Drugs and Scars » ?
Johann Cadot. Je n’étais pas satisfait de mes parties de chant sur les démos.
Sur certains passages je cherchais comment faire en changeant les parties de chants ou en donnant certaines parties à Ombeline.
J’essayais plusieurs choses et je ne savais pas trop comment faire.
J’aimais beaucoup le morceau mais il y a des parties qui ne me satisfaisaient pas.
Pour la tournée RHAPSODIE, on était allé les voir sur scène et c’était BEAST IN BLACK qui ouvrait pour eux.
Je ne connaissais pas du tout la formation. On m’en avait dit beaucoup de bien et j’ai vraiment apprécié le show.
Dès qu’ils ont eu fini, je suis allé voir le chanteur et je lui ai demandé si je pouvais le contacter via Facebook Rires !
Il a bien sûr été d’accord. Voilà comment tout s’est fait, d’une manière très simple.

Pourquoi avoir choisi « Sex, Drugs and Scars » comme premier single ?
Johann Cadot. C’est celui qui d’un point de vue accrocheur est le plus fédérateur, le plus passe partout pour beaucoup de gens par son approche mélodique et son coté presque Pop.
On sait que ce côté Pop va en énerver certains qui sont un peu plus dans l’extrême ou dans le traditionnel.
On trouvait que le refrain fonctionnait bien et la voix de Yannis apportait un truc supplémentaire.
On l’a choisi parce que globalement il faisait l’unanimité. Il est très apprécié des gens en termes de choix de single.
Certaines personnes nous ont même dit que c’était un tube.

Quel est le thème que vous développé à travers ce morceau ?
Johann Cadot. Il faut le replacer dans un concept crée autour de ASYLUM PYRE.
Nous avons évolué, dans notre premier album on traitait essentiellement de thématique écologiste et ce jusqu’à cet album là où c’est le début d’une forme de résistance pour la lutte de la sauvegarde du monde.
Il y a des gens qui peuvent porter cette sauvegarde, ceux qui vivent dans nos sociétés et qui souffre d’anxiété à un moment donné, de dépression toutes ces maladies, ils vont avoir peut-être des déviances que ce soit le sexe ou autre chose et vont tomber dans des failles.
Ils peuvent aussi faire appel à certaines drogues.
Mais celles dont on parle dans la chanson ce n’est pas la cocaïne, l’héroïne ou la beux.
C’est plutôt celles qui te sont prescrites par ton médecin, les antis dépresseurs, les anxiolytiques.
Ils tombent alors dans ce processus anti dépresseurs, de satisfaction facile par le sexe ou autre chose. Finalement tu t’en sors avec de nouvelles blessures intérieures : les Scars.
C’est ce message que l’on fait passer à travers ce morceau.
C’est ce cercle vicieux dans lequel tu peux tomber, tu ne vas pas bien, ce sont les failles.


Quel est le fil rouge que vous développé à travers ces douze nouveaux morceaux ?
Johann Cadot. Oui, il y a un fil rouge que l’on développe depuis les débuts d’ASYLUM PYRE et que l’on peut suivre sur les quatre albums.
On l’a dévoilé il y a quelques semaines sur Facebook.
C’est une évolution naturelle qui se voit à travers nos quatre albums et depuis la création d’ASYLUM PYRE.
Là ce n’est pas à proprement parler un concept album dans le sens où il n’y a pas une histoire qui se déroule d’un morceau à l’autre.
On traite de différents thèmes sur notre univers, on essaye de faire prendre conscience des problématiques écologiques ou sur certains problèmes ou sur nos failles.
Quand tu regardes la pochette on se place dans ce monde pré apocalyptique en espérant que l’apocalypse n’arrive pas.
Dans ce monde tous les membres d’ASYLUM PYRE jouent un double rôle, chacun dans le monde officiel et dans la résistance.
Oxy dans le monde officiel est mannequin, top model et est l’égérie d’une marque ou on peut retrouver des masques à gaz qui sont devenu des objets tellement indispensables à l’être humain en 2050 que dans des boites comme Louis Vuitton seraient capable de faire des masques à gaz de Luxe avec des Strass.
C’est ce côté cynique que nous développons, la mode reste superficielle malgré l’air irrespirable. On a voulu aussi que cette pochette soit un peu comme une pub de parfum, N°IV c’est un clin d’œil au Chanel numéro v.

Pourquoi avoir fait appel à Gustavo Sazes (MACHINE HEAD, AMARANTHE) pour la réalisation de cette pochette ?
Johann Cadot. On l’a trouvé à la suite de recherches internet. On regardait un petit peu ce qui existait au niveau du design d’un logo ou d’une pochette. Au final on est trouvé sur son travail qu’on a trouvé intéressant c’est ce qui nous a poussé à le contacté.

Allez-vous sortir un nouveau single ?
Johann Cadot. Oui on a choisi One Day (Silence - part 2 : Day Dreaming), le clip va sortir le 16 Avril 2019.
On aimerait pouvoir en refaire d’autres.
L’idéal serait d’un faire un par morceau, un élément visuel pour chaque titre serait l’idéal.
Mais financièrement ça va être compliqué.

A quel type de clip devons-nous nous attendre ?

Johann Cadot. C’est un petit court métrage avec une réelle ambiance.
Moi qui ne suis pas fan de clip, je trouve l’ambiance et l’image de ce clip magnifique.
Je ne suis pas du genre à être enthousiaste, il m’en faut beaucoup, je suis plutôt du genre à douter. Mais là l’objet audiovisuel qui a été fait est vraiment très beau.

Vous allez ouvrir pour DEMONS &WISARDS sur trois dates, deux en Allemagne et une en Belgique comment appréhendes tu cette petite tournée ?
Johann Cadot. On a tellement la tête prise par la promo qu’on fait ça de façon décontractée.
Aujourd’hui j’ai tellement confiance dans les musiciens qui constituent ASYLUM PYRE que je sais que de toute façon ça sera bien. Tout ce que l’on peut faire c’est d’amener ce line up au très très bien.
Je sais qu’avec notre ingénieur du son et les membres du groupe qu’a la base le concert sera au moins bien ; Il n’y a pas de souci là-dessus donc je suis assez décontracté par rapport à ça, on va essayer de travailler pour faire en sorte que cela devienne très très bien.
Notamment en travaillant notre jeu de scène et notre image.
Mais sur l’interprétation et l’intention qu’il y ait sur scène je suis rassuré.
Finalement moi qui suis d’un naturel stressé, je ne stresse pas pour ça.

Avez-vous pour objectif de repartir sur une longue tournée Européenne ?
Johann Cadot. Oui bien sûr. On prévoit après l’été, le temps que l’album se fasse sa pub et que les gens le connaissent, une belle date à Paris. Ensuite on aimerait partir sur une tournée comme avec RHAPSODY.

Pour quelle formation aimerais-tu ouvrir ?
Johann Cadot. Si on peut repartir avec RHAPSODY ça serait super sympa.
Mon rêve ultime ça serait de partir avec AVANTASIA mais c’est trop tard ils sont passé hier à Paris.
Rires ! BEAST IN BLACK ça serait super sympa de tourner avec Yannis.
Dans le style ça pourrait être sympa.

Vous avez changé de batteur récemment ?
Johann Cadot. Non, il est arrivé juste après la sortie de Spirited Away. Thomas Calegari est un batteur professionnel qui a joué dans beaucoup de formations de style très différents, ça va du Rapa la Soul, des choses des Iles, du métal, du Trash, il sait un peu tout faire.
Fabien Mira est notre bassiste, il nous a rejoints il y a six mois.
A la guitare on a Pierre-Emmanuel Pélisson (Maladaptive, Civilization One, ex-Heavenly) qui était à la basse et qui est revenue à la guitare, au chant il y a Oxy et moi aux guitares/Chant.

Quel est le rôle de Nils Courbaron ?
Johann Cadot. En fait il n’a jamais été vraiment un membre à part entière d’ASYLUM PYRE.
C’est un ami qui est toujours très fidèle. On sait que si un jour on a une galère, il pourrait venir nous rendre service avec plaisir.
Mais il a ses activités dans SYRENIA et T.A.N.K.et malheureusement il n’avait pas la possibilité d’être en plus un membre d’ASYLUM PYRE.

Quels sont tes ambitions avec N° 4 ?
Johann Cadot. Avec les retours qu’on a ici, les webzines, certains labels avec qui on discute, toutes les interviews aujourd’hui…. Je me rends compte que tout ce qui justifie ça……On nous disait vous avez un fort potentiel. Aujourd’hui on est passé du fort potentiel à la validation.
N°4 représente quelque chose ou tout est libéré, assumé, exploité, au maximum ou presque parce qu’on a toujours une marge de progression.
On passe de la phase potentielle à la phase c’est un bon groupe et tout le monde s’en rend compte.
On a donné quelque chose comme 27 interviews, les retours sont plus que positif, les gens savent dire exactement ce que l’on a voulu faire passer à travers l’album, la qualité des mélodies, de la production. On se rend compte que finalement on arrive à avoir plus de monde autour de nous, de fans.
ASYLUM PYRE est enfin passé du groupe à potentiel qui avait de bonnes compositions et un bon esprit amis qui n’était pas surexploité ……maintenant il est exploité

Pour cela vous avez travaillé avec Mika Jussila au Finnvox studio !?
Johann Cadot. Oui ça a été un travail fantastique aussi. Entendre dire de la part de Mika Vassila qui est un des rares ingénieurs du son que je connaissais… qui t’envoie un message juste pour te dire qu’il a adoré ce qu’il a entendu, ça fait plaisir.

C’est le genre de compliment qui te touche ?
Johann Cadot. Oui, c’est clairement super. Il y aussi le guitariste de SECRET SHERE un groupe Italien que j’apprécie et qui existe depuis 20 ans qui m’a envoyé un petit message pour me féliciter pour le single. Même Roger qui s’occupe de la promo aujourd’hui qui s’est fendu de quelques mots, il n’était pas obligé ça fait plaisirs. Ce sont vraiment des choses qui touchent.

Allez-vous garder la même équipe pour le prochain opus ?
Johann Cadot. C’est très probable, j’ai adoré l’ingénieur du son et il a adoré faire l’album avec moi. A tel point que c’est lui qui va nous suivre sur les dates au coté au côté de DEMONS&WIZARDS pour faire notre son en live également. C’est une belle équipe, j’espère de tout cœur qu’on va la conserver.

As-tu l’impression que c’est u nouveau départ pour ASYLUM PYRE ?

Johann Cadot. Oui, je ne renie pas le passé et je suis très fier des albums que nous avons produits par le passé.
Je trouve que Spirited Away aurait pu être meilleur parce qu’on était tous dans une phase de nos vies très compliqués au moment de l’enregistrement que ce soit les membres du groupe et ceux autour et finalement ça se ressent au niveau de l’album, des compositions.
Lorsque je réécoute les deux premiers opus, il y a du cœur qui a été mis dans les compos et ça me touche. Je ne les absolument pas. Cependant il est clair qu’aujourd’hui c’est un nouveau départ.

Est-ce que tu as l’impression d’avoir acquis une forme de sérénité, un apaisement qui se ressent dans vos compositions ?
Johann Cadot. Apaisement je ne sais pas. C’est marrant ce que tu dis-là, j’ai l’impression d’en avoir trouvé une fois avoir terminé l’album un peu plus musicalement.
En le réécoutant je me dis qu’on a fait ce que l’on avait à faire, il y a encore une certaine rage sur cet opus. Apaisement non, par contre on savait plus où on voulait aller exactement, on avait une idée un peu plus claire de ce que l’on voulait faire.
Finalement n°4 retranscrit parfaitement l’état d’esprit des démos amis en mille fois mieux.
On le doit au travail de l’ingénieur du son. Il a su garder l’état d’esprit et la fraicheur qu’on avait lorsque l’on a enregistré les démos et que tu retrouves parfois quand tu enregistres le produit final. C’est peut-être ça qui se ressent aussi.

Pour conclure qu’as-tu envie de rajouter qui te parait important ?
Johann Cadot. Venez nous découvrir ou nous redécouvrir, venez prendre une claque, c’est prétentieux je ne dirais pas ça mais venez partager avec nous ces refrains et cette puissance que l’on développe aujourd’hui et qu’on sait montrer sur album et que l’on va déployer encore plus en live.

Merci beaucoup Johann pour l’interview
Johann Cadot. Merci à toi !

Pascal Beaumont / Laurent Machabanski
Photo Internet


mardi 15 septembre 2020

KAZ HAWKINS // interview // Lipstick & Cocaïne // Septembre 2020.


Aujourd’hui, un petit tour pour un voyage au cœur du Blues.
Après 3 albums studio et un live, il est temps pour la sortie de ce nouvel album"Memories Of" de découvrir le parcours de cette belle personne qu'est Kaz Hawkins. 

Tu es née et tu as grandi à Belfast. Petite, tu chantais à l’église et tu étais influencée par ta grand-mère qui chantait à la maison, quels souvenirs gardes-tu de ces premières années, l'adolescence, le lycée, les potes, la famille ?
Kaz : Oui, ma grand-mère a été mon inspiration et la seule qui a soutenu mon talent. Elle se tenait sur mon ventre alors que je m'allongeais sur le sol et me faisait chanter pour développer mes muscles du diaphragme. Je ne me souviens pas de beaucoup de moments heureux en tant qu'enfant / adolescente, donc je n'en parle pas vraiment.

Comment et à quel âge as-tu découvert la musique ?
Kaz : La musique était une évasion, je ne me souviens pas à quel moment j'ai découvert que la musique pouvait m'emmener dans un endroit où j'imaginais être une diva. J'enregistrais les charts le dimanche sur mon magnétophone, puis j'écrivais les paroles encore et encore pour apprendre par cœur les chansons que j'aimais. Ensuite, je répétais devant le miroir avec ma brosse à cheveux, je pense que toutes les filles ont fait ça !

Quels étaient les premières musiques et groupes que tu as découvert ?
Kaz : J'ai découvert les Eagles dès mon plus jeune âge. C'est en écoutant les voix que j'ai appris à harmoniser et à pratiquer différentes voix avec des chanteurs sur d'autres chansons.

Dans ta jeunesse, tu as auditionné pour l'émission de télévision Opportunity Knocks, qu'en gardes-tu comme expérience et souvenirs ?
Kaz : Je me souviens de l'horrible robe de bal sarcelle que ma grand-mère m'a fait porter pour auditionner, je me sentais comme un énorme morceau de gâteau. J'ai chanté la chanson "Secret Love" de Doris Day et le directeur musical a entendu quelque chose dans ma voix. Il a dit à ma grand-mère de me faire écouter Etta James. Je ne suis vraiment tombée amoureuse d'Etta que plus tard, lorsque j'ai redécouvert la cassette que ma grand-mère m'avait donnée.

Suite à une tentative de suicide, tu as révélé les abus dont tu as été victime lorsque tu étais enfant, tes tatouages ont une histoire très forte as-tu envie de nous la raconter ?
Kaz :  Afin de me protéger le mieux possible et poursuivre mon cheminement personnel, j'essaie de m'éloigner de questions comme celle-ci. Je comprends que les gens puissent voir de l'espoir dans mon histoire et c'est d'ailleurs incroyable, mais cela m'affecte, alors je préfère utiliser cette énergie pour présenter la chanson aux fans. Pour que je puisse continuer à être créative, je dois passer à autre chose. Ma vie est tellement différente maintenant que je ne reconnais plus la personne que j'étais. Mes tatouages couvrent ces rappels d'une époque où je me détestais, au moins maintenant, ils sont un art...



Suivent deux années où tu te désintoxiques de la cocaïne et tu commences à créer des chansons avec tes cahiers. Où avais-tu conservé les poèmes que tu as écrit au fil des années ?
Kaz : Il a fallu 7 ans, et encore 2 ans supplémentaires pour revenir à une vie normale. Presque 10 ans de ma vie, c'est une période confuse. J'ai écrit dans des cahiers pendant des années. J'en ai perdu beaucoup, parmi les plus anciens, quand mon ex-partenaire les a brûlés avec beaucoup de mes biens d'enfance, alors j'ai commencé à cacher mes notes au fond des placards et des boîtes.

A quel âge as-tu commencé à écrire tes premières chansons ? Te souviens-tu de la toute première que tu ais faite ? et quel fut ton sentiment au moment où tu as pu fondre tes poèmes avec ta musique?
Kaz : J'ai toujours écrit des poèmes, des mauvais probablement, je ne savais tout simplement pas à l'époque que c'était du talent. Mon premier poème que j'ai écrit vers 10 ans ressemblait à quelque chose comme "Un seau et une pelle, un château de sable, l'eau jaillissant de la mer" très basique. Je me suis toujours sentie connectée à l'eau, ce doit être parce que je suis Verseau.

Pendant 20 ans tu as chanté dans des groupes afin de pouvoir vivre et subvenir aux besoins de ta famille, avant de commencer à créer ton répertoire tu chantais quel genre de chansons? As-tu quelques moments marquants à partager avec nous ?
Kaz :  Je chantais dans des orchestres de mariage et j'avais même un groupe de filles à un moment donné, on chantait beaucoup de chansons féminines, mais c'était surtout des standards d'Aretha Franklin, Dusty Springfield, Elton John, Van Morrison, des classiques... C'était un travail acharné de chanter des reprises dans les pubs et les clubs, ce n'est pas quelque chose qui est mis en avant. Nous faisions partie du mobilier, de la musique de fond si vous voulez. J'ai beaucoup de fans qui datent de l'époque où je jouais des reprises en Irlande, et ce qui me distingue, c'est qu'ils me suivent toujours.

Comment se passent les moments où tu ressens l'inspiration d'écrire et composer des chansons ? Y a-t-il un contexte particulier, des éléments déclencheurs ?
Kaz : Il n'y a pas une seule façon d'écrire. Parfois, je m’assois près du piano, je trouve une amorce puis j'ajoute des paroles. D'autres fois, j'entends de la poésie dans ma tête et je sors mon téléphone pour l'enregistrer. Je viens de créer mon propre studio à domicile, donc j'ai travaillé sur différentes techniques sur les logiciels, en construisant des chansons à partir d'un simple battement puis ajoutant des paroles ou un élément accrocheur. Cela me donne aussi un nouveau regard sur les vieilles chansons que j'avais rangées et abandonnées, donc j'apprends toujours. Les déclencheurs peuvent provenir de n'importe où. Je déteste quand je suis sur le point de passer un appel téléphonique ou sur le pas de la porte et qu'une idée me vient, il faut que tout s'arrête jusqu'à ce que je puisse le noter haha.

Tu as fait 4 album studio et un live, comment s'est passé la réalisation et l'expérience en studio ? Quelle différence entre ton 1er jour en studio pour le 1er titre en 2014 et aujourd'hui en 2020 ?
Kaz : Mon premier album "Get Ready" a été une expérience d'apprentissage massive. J'ai perdu ma maison en essayant de la financer, je n'avais pas les moyens de la louer. J'y ai emménagé avec ma famille mais elle s'est effondrée, alors j'ai vécu dans ma camionnette jusqu'à ce que des amis m'accueillent. C'était un gros risque mais je savais au fond de moi que je devais le faire, mais je n'avais vraiment pas les connaissances que j'ai maintenant. Je pense que grâce à cette expérience, j'ai réalisé que je ne pouvais pas produire seule, donc je choisis toujours les personnes en qui j'ai le plus confiance pour m'aider à concrétiser mes idées. Je suis très fière de mon dernier album "Memories Of", parce que Wayne Proctor a eu une vision authentique de mon émission sur Etta James et a respecté les enregistrements originaux et les auteurs-compositeurs.




Avec cette belle chanson "Lipstick & Cocaine", tu rends un très bel hommage à la police d'Irlande du Nord qui t'a sauvé la vie après une agression très brutale de ton ex-partenaire. Tes textes sont toujours très poignants, n'est-il pas trop difficile certains soirs de les revivre sur scène ?
Kaz : Oui, encore plus maintenant parce qu'il y a tellement de fans à travers le monde qui se tournent vers cette chanson que je me sens parfois le devoir de la chanter pour eux, même si je ne veux pas. C'était un moment très vulnérable capturé dans le temps il y a 3 ans par mon réalisateur Stephen. Parfois, je peux la chanter et ne pas être émue mais lorsque je suis sur scène juste mon pianiste et moi, je peux entendre les gens pleurer dans le public et c'est très dur, ça me fait pleurer quand je les entends. C'est un lien avec eux que nous partageons tous profondément. La chanson ne parle pas de mon ex-partenaire, il ne mérite pas qu'on en parle. Il s'agit des gens qui ont de l'humanité, de l'empathie et qui sont là pour vous rattraper. Il s'agit principalement d'espérer que vous pourrez vous libérer. Ne perdez jamais cet espoir, si vous le faites, les agresseurs gagnent !

En 2017, tu présentes une émission de blues sur BBC Radio Ulster, "Kaz Hawkins Got The Blues" avec du rock du blues à foison, une excellente émission produite par Ralph McLean, comment s'est passée la création et la réalisation de cette émission ?
Kaz : Oui je suis actuellement sur la saison 6, je l'ai enregistrée depuis la France. C'était très étrange car j'ai l'habitude d'être face à face avec mon producteur Ralph. C'est lui qui a eu l'idée de faire une émission de blues et il l'a présentée à la BBC. Ils ont dit oui ! Ce n'était censé être que 6 épisodes et 1 saison, mais je suis très fière d'avoir enregistré autant de saisons pour eux. C'est une excellente façon de rendre hommage au blues qui m'a tellement donné, d'autant que ma musique n'est plus aussi blues qu'avant.

Tu as joué chez nous en France dans des prisons comme Beauvais, dans un institut psychiatrique et un refuge pour femmes près de Limoges. Comment s'est passée la relation avec les patients, les détenus, et quels souvenirs retiendras-tu de ces moments privilégiés ?
Kaz : C'est quelque chose que je n'oublierai jamais. J'ai été invitée par Blues Autour du Zinc à passer la semaine du festival. Avec eux, j'ai visité les écoles et universités françaises de la région pour discuter des besoins en arts et culture. C'était agréable de voir un public aussi jeune répondre à ma musique. Les visites en prison ont été intéressantes car les détenus ont vu l'autre côté de la drogue et les dégâts qui peuvent être causés. Le Buis Blues Festival m'a invitée à chanter pour des patientes de l'institut et aussi d'un refuge pour femmes et c'était très émouvant. J'avais déjà été dans un institut psychiatrique et un refuge pour femmes, alors j'ai vraiment essayé de leur donner de l'espoir et de leur conseiller d'utiliser le soutien qu'ils recevaient déjà des gens formidables qui aident à changer les choses. Nous avons chanté et ri ensemble et c'est l'un de mes plus beaux souvenirs parce que je me sentais si libre, tout le monde discutant ouvertement de la santé mentale.

Après avoir vécu à Belfast puis en Espagne, tu as posé tes bagages chez nous en France, comment se passe ta vie ici ?
Kaz : Je suis tombée amoureuse de la France dès ma première émission il y a 2 ans. Il y a quelque chose d'unique ici. Les Français ont toujours été connus pour être passionnés par la musique, les arts et les causes qui leur tiennent à cœur. J'ai ressenti cette passion lors de ma première visite et j'ai su alors que la France était l'endroit où je souhaitais m'installer. Je ne me suis jamais vraiment sentie chez moi nulle part, donc c'était bizarre de me sentir si à l'aise ici même sans connaître la langue. Vivre en France, c'est comme si je renaissais et j'écris plus que je n'ai jamais écris, car il y a tellement de soutien ici pour les créatifs. Je suis tellement reconnaissante que mes fans français soient heureux que je sois là aussi, ils m'ont adoptée avec amour. J'ai toujours été une citadine et maintenant je vis dans une zone rurale près de Limoges. J'ai trouvé la paix et depuis que je connais mieux la langue, je peux mieux m'intégrer à la vie française. Tout le monde a été très patient avec moi, j'ai du mal avec la langue mais j'essaie d'apprendre des petits bouts maintenant que je ne tourne pas autant avec le Covid.


Aujourd'hui tes goûts musicaux ont-ils changé ? Qu'est-ce tu écoutes aujourd'hui, y a-t-il une chanson ou un album qui reste essentiel pour toi ?
Kaz : Etta James est toujours avec moi, je découvre encore des enregistrements qui m'excitent d'elle. J'ai toujours suivi les femmes, donc j'ai exploré plus d'hommes récemment, Sean Rowe, White Buffalo, Teddy Swims.

Cette année a mal commencé avec l'arrêt brutal et imprévu de tous les concerts suite au coronavirus, comment as- tu vécu cette période de confinement, comment se passaient tes journées ?
Kaz : C'était un tel choc au début. J'étais sur le point de prendre la route ici en France avec mon groupe quand tout s'est arrêté. J'ai paniqué comme tous les musiciens, mais lorsque le choc est passé, il était temps de voir ce que nous pouvions faire. J'étais en train d'enregistrer l'album, alors nous avons tous travaillé pour le sortir plus tôt que prévu. Je me suis dit d'accord, utilisons ce temps pour être constructif et créatif. Maintenant, je suis déjà sur mon prochain album original qui, espérons-le, sortira en 2021, ce qui me tient occupée.

Si tu devais te définir toi-même, quelle serait ta phrase ou ta devise ?
Kaz : Un peu décalée, pleine d'amour et vivant un rêve de diva !

Comment se passe la nouvelle organisation des concerts suite au COVID, distanciation et port de masque, difficile de monter et reporter des dates... Comment vis-tu tout ça ? On espère te voir en concert très rapidement à partir du 5 novembre à Marq en Baroeul et d’autres villes, est-il prévu une date sur Paris ?
Kaz : J'ai hâte de chanter pour vous tous. J'en ai eu un petit aperçu début août avec mon spectacle en duo mais aucun depuis. C'était très étrange de voir le public avec des masques, et je ne pouvais pas faire de câlins après le concert. Prendre des photos avec les fans était très gênant car tout le monde s'efforce de ne pas enfreindre les règles. Je n'ai pas de spectacles prévu près de Paris mais je sais qu'il y en aura peut-être en 2021, je l'espère, mais pour le moment, nous devons tous rester en sécurité et espérer le meilleur.

Pour finir, si tu ne devais conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Quelle serait ta sélection et pourquoi ?
Kaz : Ma guitare acoustique Breedlove ! Comme ça, je peux toujours faire de la musique. Je ne suis pas une grande cinéphile, je regarde rarement la télévision mais si je devais choisir un film, ce serait "La ligne verte" avec Tom Hanks. Pour le troisième choix, je vais garder mon mari lol, il est assez drôle donc il va pouvoir me divertir haha.


Kaz : Can't wait to see you all on stage. Love to Shooting Idols for this invitation. Love Kaz.x


Th Cattier - Photo : On the Road Again  / David Parenteau / Patrick Bertrand