THE OLD DEAD TREE fait parti des ancêtre du Death Metal Progressif à tendance Gothique , le groupe Parisien ayant fait ses premières armes en 1997 aux côté de gangs comme MASSACRA, LOUDBLAST ou encore AGRESSOR pour n'en citer que quelques uns.
Un périple de 12 ans qui leur permettra de graver trois pépites ( The Nameless Disease, The Perpetual Motion, The Water Field s)qui figure désormais au panthéon du Métal français.
En 2009, nos amis jettent l'éponge suites à des tensions sur l'orientation musical du prochaine album et une lassitude face à la situation du Métal Français et des possibilités d'évolutions , un avenir incertain qui aura raison de THE OLD DEAD TREE.
Il faudra attendre 2013 pour que le combo remonte enfin sur scène afin de célébrer les dix ans de The Nameless Disease un opus qui au fil du temps est devenu une référence une tournée qui se terminera par un passage très remarqué au Hellfest.
Quatre ans plus tard nos parisiens se produise au Backstage Mills pour cette fois ci célébrer les 20 ans d'existence de la formation sous le nom WE CRY AS ONE ou ils en profiterons pour jouer deux nouveaux morceaux "Someone" et "The End".
En 2019 ils réapparaissent une fois de plus avec cette fois ci un nouveau Ep sous le bras nom évocateur : The end (again) comprenant cinq titres inédits dont un datant de 1999 un hommage à leur batteur Fred Guillemot parti bien trop tôt et coauteur de ce titre .
Une façon de terminer en beauté leur carrière et de dire adieu à tous leurs fans qui leurs sont resté fidèles à travers toutes ces années.
Pour en savoir un peu plus sur ce parcours atypique parsemé de doutes et sur les motivations profondes qui ont conduit à l'enregistrement de cet Ep.
Votre serviteur à soumis à la question Manuel Munoz chanteur et guitariste de THE OLD DEAD TREE. Un entretien pour essayer d'éclaircir les zones d'ombres d'une destinée hors du commun et d'essayer de percer le mystère d'un éventuel retour.
The End mais est ce vraiment la fin ? Décryptage à travers le vestibule des pensées du Sieur Munoz pour un voyage à travers le temps ! Magnéto Manuel c'est à toi !
Vous avez donné le 4 mars2017 un concert au Backstage Mills pour célébrer vos vingt ans d'existence quel souvenir en gardes tu ?
Manuel Munoz. Ce n'était pas un concert improvisé mais presque parce que l'on avait pas eu la possibilité de préparer les choses, c'est pour cela que l'on a donné ce show sous un autre nom celui de WE CRY AS ONE .
C'est un nom d'emprunt que l'on avait aussi pris en 2017 lorsque Gilles Moinet venait d'arriver dans le groupe, on ne voulait pas lui mettre la pression lors de son premier concert à nos cotés.
Histoire que cela se passe bien pour lui et qu'il n'ai pas la boule au ventre.
C'est le combo MONOLITHE qui a organisé le concert, ils nous ont proposé de venir jouer avec eux alors que je savais qu'on aurait pas forcément toute la latitude pour répéter comme il le faut et donner un show digne du nom de THE OLD DEAD TREE. On a fait un truc bien mais plus sympa que sérieux.
On était tous d'accord pour donner ce concert mais on ne voulais pas le donner sous notre nom, c'est là qu'on a choisi WE CRY AS ONE(Ndr: Nom morceau qui ouvre The Nameless Disease).
On ne regrette pas parce que l'avantage de cette formule c'est que ca te permet d'être plus détendu. Quand on joue sous le nom de TODT, on est obligé d'avoir quand même une plus grosse technique, d'avoir un meilleur son. La on a donné ce concert pour le pur plaisir.
Quels souvenirs gardes tu de votre passage au Hellfest en 2013 ?
Manuel Munoz. On a fait une petite tournée ou on a joué tous les soirs l'intégralité de The Nameless Disease, c'est ce qu'on a fait aussi au Hellfest.
C'était super de se retrouver et de jouer ces morceaux là. Il y avait quatre ou cinq morceaux que l'on avait pas joué beaucoup lors de la sortie de l'album.
Le second(Ndr : The Perpetual Motion) est sorti et forcément on a joué moins de morceaux du second. C'était bien , on a eu la chance d'y avoir joué deux fois auparavant, en 2008 et 2013, on a aussi joué au Furyfest qui est l'ancêtre du Hellfest qui avait été crée par Ben Barbaud.
C'était déjà un gros événement. Le Hellfest c'est top, c'est un honneur et un plaisir de partager la scène avec de tel groupes et dans une telle organisation.
Avez vous envie d'y rejouer ?
Manuel Munoz. Les envies ce n'est pas ce qui manque.
Le problème ce ne sont pas les envies mais les possibilités.
Bien sur que l'on aimerai y rejouer et même repartir en tournée.
Mais la vie que nous menons les uns et les autres est très pleine et nous sommes tous loin les un des autres maintenant.
A chaque fois que l'on doit se réunir pour faire quelque chose , on veut le faire sérieusement, c'est un vrai investissement et ce n'est pas facile.
Evidemment si il y a un Hellfest qui se présente, on fera surement le maximum pour pouvoir le faire.
Vous n'envisager pas de tourner pour promouvoir The End... Again ?
Manuel Munoz. On essaie de trouver un juste milieu, pour l'instant on s'est mis d'accord sur un concert.
On a trouver la possibilité de donner un show de deux heures à Paris le 11 Avril 2020 ( Ndr : Le concert a été Annuler cause de COVID).
Après pour une tournée, on ne va pas sauter dans un bus pour partir 15 jours ou trois semaines, ca sera difficile.
Quel souvenirs gardes tu de l'enregistrement et l'écriture de The Nameless Disease ?
Manuel Munoz. C'est un premier album , on était jeune, on a appris à concevoir les morceaux ensembles.
On a mis cinq ans pour concevoir et écrire cet opus entre la création de TODT et la sortie de "The Nameless Disease".
Il y a des tires qui étaient très vieux, d'autres qui ont été composé avant de rentrer en studio.
Ca a joué aussi un peu sur la variété de titres car la composition a été très disparate.
Pour l'enregistrement on était des grands débutants, on avait commis plein d'erreurs avant de rentrer en studio.
Heureusement on a enregistré en Allemagne avec Andy Andy Classen ( Legion Of The Damned, Dew Scented, Disbelief, Graveworm ).
Il a su nous guider, nous remettre dans le droit chemin, il nous a rassurer quand il fallait, nous a fait prendre des poses pour ne pas stresser, sinon tu n'avances pas.
Ca reste un super souvenir. Quelqu'un m'a demandé quel était mon meilleur souvenir avec TODT.
Finalement quand a la fin du studio, le producteur te donne ton master et qu'il y a huit ou neuf heures de routes pour rentrer d'Allemagne en Franc, tu écoutes ton cd en boucle dans la voiture avec un son horrible sur le lecteur de Nico et c'est un moment magique que tu n'oublie pas.
On était fier, content, on était beau c'était magnifique.
Quel a été ton ressenti lorsque vous vous êtes retrouvé tous ensemble après tant d'années ?
Manuel Munoz. En fait on a gardé le contact pendant toutes ces années et ce en dehors de TODT et des évènements qui sont rares pour la formation.
On a passé une semaine en famille avec les enfants, les amis cet été en vacances, on se voit régulièrement et aussi le weekend sur Paris.
On a gardé de bon contacts et on se revoit toujours.
De mon coté j'ai essayé de centraliser un peu, d'organiser une répétition pour le fun au moins une fois par an voir deux, un bon resto, revoir tout le staff technique qu' s'est joint a nous pour manger, on passe un super weekend comme ça.
On est amis, on écoute de la musique qu'on aime tous, on regrette rien de ce que l'on a fait mais la vie a fait que c'est devenu trop compliqué.
Quand on s'est séparé c'était pour des raisons qui aujourd'hui ont moins de force.
Est ce que lorsque vous vous êtes séparé tu avais l'impression d'avoir tout dit ?
Manuel Munoz. C'est la vie qui a fait que ce n'était plus possible.
Lorsque tout s'est arrêté on avait déjà composé quatre morceaux mais on commençait a avoir des divergences sur la direction musicale que devait prendre l'album suivant et surtout il y avait une sorte d'usure généralisé au sein de la formation qui se manifestait de manière différente.
Gilles et notre bassiste voulait faire une pos, de mon coté j'étais aussi usé qu'eux mais je voyais les choses autrement.
Pour moi il fallait donner un dernier coup de rein pour ce quatrième opus et si c ne marchait pas suffisamment pour devenir pro alors on arrêtait.
On a pas pu aller jusqu'au bout de ça.
Mais à l'époque c'était vraiment mon objectif, il y avait la volonté" de bruler les vaisseaux, on y va a fond on s'en fiche.
Si ca rate on aura tenté mais finalement ca n'a pas pu se faire.
A l'époque c'était compliqué de devenir professionnel, c'était extrêmement difficile.
En France on a le statut intermittent ce qui permet aux musiciens qui tourne suffisamment de toucher des cachets d'intermittents et de réussir a avoir un équivalent de salaire et de sécurité mais pour ça il faut donner des concerts dans l'hexagone.
Nous on en donnait pas mal en France mais aussi beaucoup à l'étranger. C'est différent. Mais pour passer un cap et vivre bien de la musique, il faut passer pro.
Et De nos jours ca ne s'est pas arrangé !?
Manuel Munoz. Ries ! Je ne pense pas, on a connu la période ou le disque commençait déjà à faiblir, il y avait de très très grosses pertes au niveau des chiffres de ventes et des chiffres d'affaires qui étaient réalisé par les labels et les formations.
Mais aujourd'hui ou les ventes de cd sont complètement taris et ou tout se fais sur les droits de streaming qui sont ridicules il faut trouver d'autres sources de revenus.
Les prix des concerts ont augmenté, les têtes d'affiche pratiquent des prix hallucinants sur le marchandising .
Le prix a payé pour ouvrir pour un grand groupe est lui aussi hallucinant.
Il faut trouver des sous là ou il y en a vu qu'il n'y a plus de vente de disques.
Est ce que vous n'avez pas été tenté de faire une campagne de financement participatif comme ca se pratique actuellement ?
Manuel Munoz. Évidemment le problème de fonds peut être un souci, on a la chance quand à nous d'être soutenu par un label Season Of Mist même encore aujourd'hui en 2019 , le cd va sortir à 1000 exemplaires, j'en suis très heureux, il y a beaucoup de formations qui ont du mal à le faire.
Pour nous c'est un problème logistique de temps, de capacité à se réunir.
Avant que je fasse un album solo ou que je leur demande de jouer derrière, on arrivera pas à recréer TODT comme avant , à se réunir trois fois par semaine pour composer et jouer ensemble et créer quelque chose de neuf.
Dans un groupe c'est comma ça, il faut se voir tout le temps.
L'Ep est constitué de morceaux qui date de 1999 ?
Manuel Munoz. Je t'interromps, il y a une petite erreur, tous les titres n'ont pas été composé en 1999, les quatre premiers ont été écrit en 2008 juste avant le split, seul le dernier a été composé en 1999.
(Ndr : Il s'agit de The End... Again).
Dans quel état d'esprit étiez vous lorsque vous avez composé ces titre en 2008 et The End... Again en 1999 ?
Manuel Munoz. 2008 est une période un petit peu compliqué, on sortait de trois albums qui avaient plutôt bien marché.
On était dans un veine un petit peu similaire et moi de mon coté j'avais des envies de changer les choses un petit peu, d'élargir le bagage musical, de moins chercher à faire du Métal pour du Métal, de chercher au niveau de la production des manières différentes d'enregistrer arrêter d'avoir un mur de son systématiquement, une batterie triggué.
De l'autre coté Gilles et Vincent voulait garder ce style de Métal.
Il y a deux titres que j'ai composé seul et deux autres viennent à l'origine de Gilles qui ont été retravaille à deux.
La direction qu'ils prennent a fait que l'on a vu commencé à voir apparaitre des désaccords entre guillemet sur ce que l'on pouvait faire ensemble.
Ca n'a pas été un moment très facile dans ces conditions là.
Pour le dernier morceau la composition a été assez rapide je crois, c'était il y a 20 ans.
C'est Vincent qui a écrit ce titre très rapidement, il a toujours eu un rôle de compositeur et pas seulement de bassiste arrangeur.
C'est lui qui a composé l'arpège de base qui est magnifique et le riff principal.
A partir de là on a commencer à faire une jam tout simplement.
C'était un samedi on avait trois heures de répétition, on a tellement été emballé par le morceau...
J'avais acheter des cassettes car à l'époque on s'enregistrait sur cassettes, on a fait un enregistrement puis on a retravaillé dessus, on trouvait le morceau super génial, on était tous fiers, on avait 21 ans.
On a rajouté une heure de répétition , fait une autre casette et terminé le morceau.
On était très content et le lundi notre batteur se suicide (Ndr: Frédéric Guillemot est décédé en Aout 1999).
Du coup ce titre la forcément c'était le dernier moment qu'on a partagé avec lui et on l'a complètement mis sous le tapis.
On a refusé d'y toucher pendant toues ces années là.
Quand on a évoqué le fait d'enregistré un Ep, ce titre est arrivé dans la conversation, on s'est tous regardé et on s'est dit qu'il fallait le faire.
C'était aussi un hommage à notre ami, il fallait le finir, je l'ai réarrangé, je l'ai je ne vais pas dire moderniser parce que ce n'est pas moderne mais je l'ai revu avec une oreille d'un musicien d'aujourd'hui, je l'ai proposé aux autres et on a fait une belle version.
Est ce que les versions définitives ont beaucoup évolué comparé à celles d'origine ?
Manuel Munoz. Par énormément. Pour la composition j'avais en tête l'idée de ne pas trahir ce que l'on avait fait à l'époque The End... Again est celui qui a le plus bougé , j'ai réécrit entièrement le premier solo et réarrangé complètement le 2 Eme parce que c'est un titre que l'on avait travaillé pendant quatre heures et forcément même si il y avait toutes les idées il était encore en ébauche, c'était un brouillon.
Il a fallu beaucoup de travail su celui là.
Par contre Someone Should Know (The Truth) était bien avancé.
Je suis allé beaucoup plus loin dans les paroles, j'ai réécrit un petit peu les batteries et toutes les parties de basse.
J'ai fait en sorte que chaque élément colle avec les autres.
Après c'est de la dentelle, on ne réalise pas quand on écoute un disque. Ecrire un riff ou une mélodie c'est une forme de talent et ensuite réussir à faire en sorte qu'elle rentre bien c’est tout un travail.
Comment s'est déroulé le processus d'enregistrement de cet Ep ?
Manuel Munoz. Je t'ai parlé des problème de logistique dans le groupe, il s'est avéré que pour l'enregistrement de The End, j'avais la chance d'avoir deux bassistes sous la main Vincent Danhier le bassiste d'origine et Gilles Moinet le guitariste qui s'était mis à la basse pour la tournée en 2013.
Et aucun des deux n'était disponible ou n'a pas pu se rendre suffisamment libre pour pouvoir travailler les morceaux et venir enregistrer.
J'ai écrit toutes les partie de basses et j'ai du faire appel a quelqu'un d'extérieur Brice Guillon que je connaissais car il joue avec MELTED SPACE et Pierre le Pape qui assure les parties de claviers sur cet Ep.
En 2019 j'avais la vélocité de changer de manière d'enregistrer, ne plus arriver, d'enregistrer quatre fois les rythmique avec des guitares et des amplis différents pour avait un mur de son énorme.
Je voulais avoir le son extérieur, il y a des endroits ou on pouvait mettre quatre guitares rythmique, d'autres huit ce n'était pas un problème mais je voulais que cela soit beaucoup plus léger, qu'il y ait de la place de l'espace dans le son.
Je n'avais pas envie d'avoir une batterie triggué comme toutes les batteries de Métal ce qui fait que la plupart sonnent toutes de la même manière.
On est allé au Hangar ( Ndr : Le Hangar à Son and C&P Studio) parce que le studio est très bien, que l'on a un superbe accueil avec une cabine d'enregistrement qui est suffisamment grande pour que l'on puisse y mettre le batteur e le bassiste ensemble dans la même pièce pour une diffusion du son optimum.
Ils ont pu jouer ensemble en se regardant. L'idée c'était de revenir un petit peu à l'essentiel du Rock. C'est un très bon choix et ca c'est passé comme cela.
J'étais là pendant toutes les prises basses/batteries et lorsque ca eu été terminé Nicolas ( Ndr: Nicolas Nicolas Chevrollier le guitariste) m'a rejoint et on a enregistré le reste ensemble.
The End ca veut dire que c'est vraiment terminé ou qu'il y a une chance de vous revoir un jour sur scène ?
Manuel Munoz. C été très très dur pour moi de mettre fin au groupe en 2008, ca a été vraiment une douleur personnelle.
Mine de rien le fait de réenregistré ces titres m'a fait énormément plaisir évidemment.
Le fait de rouvrir entre guillemet la fenêtre en sachant qu'on va la refermer derrière , c'était une belle petite mort, c'était la fin à nouveau.
Le titre qui clôture l'album The End Again.
Il fallait que je passe par là mais cette fois ci elle était choisi, préparé pas de la même manière qu'en 2008, tout s'était terminé d'une manière très abrupte malheureusement.
Ce n'est pas un peu frustrant d'enregistrer un Ep en sachant que c'est le dernier et qu'il n'y aura rien derrière ?
Manuel Munoz. C'est tellement de travail à chaque étape.
Moi je suis toujours au cœur du réacteur, toujours la tête dans le guidon.
Le simple fait de préparer les titres c'était un travail énorme.
Au final l'étape d'après elle est pas complètement concrète, ca permet de ne pas avoir...
On sait que ca va être terminé mais il faut le faire bien et en être fier.
Je fais des trucs qui sont toujours un plaisir pour moi.
2008 a été une période très douloureuse pour moi, c'était très compliqué . quand on s'est arrêté je ne l'ai pas annoncé tout de suite aux medias, ce n'était pas officielle, je voulais que l'on donne un dernier concert.
On avait booké l'Elysée Montmartre à Paris, on voulait donner notre dernier show dans cette salle à un prix réduit et faire venir tous les fans et tous les autres membres de la formation en essayant de faire une grande fête membres.
Mais il y a eu des dissensions entre anciens et nouveaux membres, ca a été très compliqué cette période pour tout le monde parce que le groupe avait en son sein beaucoup d'inimitié et ce concert là n'a pas pu se faire, on a du tout annuler alors que tout était prévu.
Il y a qu'une fois que c'était annulé que j'ai annoncé que c'était la fin du groupe.
Ca m'avait vraiment laissé un gout amer de terminer comme ça et de ne pas réussir à donner ce dernier show.
Au final c'est presque un soulagement de sortir The End et dans quelques temps parce qu'on est plus du tout dans le même état d'esprit, on a tous muri et pris à cœur de protéger TODE pour ce qu'il est et ce qu'il a été et de faire quelque chose de beau et de grand.
C'est difficile de terminer une histoire mais finir comme ça, ca va.
The End...Again est le dernier morceau que vous avez travaillé avec Frédéric Guillemot votre premier batteur quel souvenir en gardes tu ?
Manuel Munoz.Son rire, il avait un rire trés trés communicatif. Il riait très facilement.
Quand on a connu Frédéric il était en grave dépression, il était sous médicament, il passait ses journées à l'hôpital le jour, il ne nous l'avais pas dit.
Il nous avait dis qu'il était infirmier, la première fois il nous avait menti.
C'était quelqu'un qui était vraiment au plus mal.
Il faut remettre ça dans le contexte, on avait 19 ans à l'époque, il était déscolarisé depuis la seconde parce qu'il était vraiment trop mal.
Et puis petit à petit pendant les mois qui ont suivi il a évolué, l'amitié qui s'est installé entre nous l'a sorti de ca.
Il continuait à voir des psychiatres, c'était quelqu'un qui était vraiment dans une dépression profonde.
Mais il allait infiniment mieux, ses parents lui laissaient beaucoup plus de liberté.
Il avait déjà fait des tentatives de suicides.
Ses parents avaient très très peur qu'il recommence et en fait il a complètement changé pendant deux ans, il a rencontré une jeune femme dont il est tombé amoureux.
Le problème c'est qu'elle était aussi mal que lui voir plus et elle est parti avant lui et ça l'a détruit.
On l'a accompagné autant qu'on pouvait et au bout de quelques mois on avait l'impression que ca allait mieux et en fait pas du tout.
Je pense qu'il avait pris la décision d'en finir et qu'il était en paix avec lui même à ce moment là.
C'est pour cela qu'il a continué les répétitions, qu'il a travaillé sur The End, je suis sur qu'il savait que c'était sa dernière, il l'a écrit par la suite.
C'est un immense gâchis, tu as peut être vu le documentaire, l'amitié dans TODT c'est quelque chose de particulier que l'on a pas vu dans d'autres groupes en 20 ans de métier j'ai jamais vu ça.
L'amitié était là, Fred je l'avais tous les jours au téléphone et ca a vraiment été une claque monumentale.
Travailler sur ce documentaire a du être aussi très fort émotionnellement ?
Manuel Munoz. Le documentaire est un petit peu particulier parce qu'il n'a pas été crée par le groupe.
On a la chance d'avoir avec nous dans l'équipe technique Julien Metternich qui a réalisé tous nos clips et qui aujourd'hui réalise des dvd pour MASS HYSTERIA, ULTRA VOMIT ou encore ALICE COOPER.
Il a débuté un petit peu avec nous, il faisait partie de la bande et il nous a suivi toutes ces années là.
Immédiatement il a voulu faire un documentaire et montrer ce que c'était d'être un combo semi pro qui doit avoir l'air pro et qui n'en a pas les moyens ni le temps, qui doit avec deux bout de ficelle donné l'impression d'avoir des moyens énormes.
Il nous a dit qu'il voulait utiliser notre histoire pour que les gens sachent et expliquer comment on sort complètement de l'underground pour devenir une formation signé qui fait une tournée et qui petit à petit se fait manger par toute la pression et le poids de l'administratif, les choses que l'on à gérer soi même.
Il n'y a pas de management , de société au dessus pour gérer le business.
Lorsqu'il nous a présenter ce projet là je lui ai dit fonce et ca a pris beaucoup de temps.
On est intervenu à aucun moment sur la manière dont il allait raconter notre parcours.
Je n'étais pas présent pendant les interviews individuelles, évidement absent au moment ou il les a filmé.
Et puis surtout personne d'autre que lui aurait pu le faire, il nous connaissait bien , c'est un ami et un membre de la famille TODT .
Il a pu se souvenir des déclarations de chacun des membres de la formation, en voyant le dvd on est quelques uns a avoir versé une larme après.
Tu es membre de ARKAN et tu collabores régulièrement avec MELTED SPACE, est ce que tu as retrouvé la même amitié au sein de ces deux formations ?
Manuel Munoz. Chaque groupe a des qualités différentes. MELTED SPACE c'est le projet d'un seul homme qui a par amitiés ou par contrats faire venir des chanteurs, des musiciens dans son groupe, c'est son projet.
Même si il peut y avoir une très bonne ambiance au sein du combo, on est pas dans le même rapport.
ARKAN c'est une compagnie, ce sont des rapports différents, ce ne sont pas des potes qui se connaissent depuis l'adolescence.
Il ya des rapports plus hiérarchiques entre Foued Moukid le batteur et les autres membres. TODT c'est un premier amour qui a duré 12 ans, par la suite tu ne peux pas retrouver cela.
Quel regard portes tu sur ces douze années passé au sein de THE OLD DEAD TREE ?
Manuel Munoz. Ce sont des années ou j'ai appris a devenir adultes.
On a crée le groupe j'avais 19 ans, j'étais a la fac et lorsque l'on a arrêté j'étais papa de deux enfants.
Ca change beaucoup de choses, ce sont des années ou j'ai énormément appris sur moi même, sur la vie, sur les gens.
J'ai jamais été très timide mais j'ai appris à parler a un plus grand public.
J'ai eu de belles années même si on ne continue pas aujourd'hui.
Merci Manuel
Manuel Munoz. Merci ça a été un grand plaisir !
Paris 8 Novembre 2019
Pascal Beaumont