Repérée en 2005 pour jouer la jeune première de « Titanic » le musical alors qu’elle chantait, à l’image d’Edith Piaf, dans les petits cabarets Parisiens, Prisca Demarez est aujourd’hui une artiste reconnue de la scène musicale française.
C’est en comédie musicale que Prisca peut déployer toute l’envergure de son talent. Sous la direction de Sam Mendès, Trevor Nunn, Ladislas Chollat… elle enchaine les premiers rôles de comédies musicales mythiques : « Avenue Q », « Blanche Neige », « Titanic », « Cabaret »…
Après une série de concerts où elle interprète les plus grands génériques de James Bond avec un orchestre philharmonique, elle nous présente aujourd’hui son premier seul en scène musical : VRAIe !
Un spectacle sur Paris, un mélange d'humour de sensibilité et un soupçon de chanson. A découvrir en urgence.
Aujourd’hui avec cette interview, venez découvrir son univers et en savoir plus sur Prisca Demarez.
Tout d'abord, peux-tu nous parler de ton parcours, de tes origines, tout ce qui t'a construite et qui t'a amenée là où tu es aujourd'hui ?
Prisca : J’ai un parcours super atypique, dans ma famille on est 4 filles, et à 6 ans j’ai dit que je voulais être comédienne chanteuse et danseuse. Du coup j’ai dû faire un parcours plus classique pour rassurer ma famille, donc j’ai passé mon bac et j’ai passé un diplôme de psychomotricienne. Je suis partie à l’ile de la Réunion travailler à l'hôpital. Et là-bas, loin de ma famille, je me suis autorisée des choses que je n’aurais pas osé. J’ai commencé à chanter dans les bars et les hôtels et en même temps à faire de l’improvisation théâtrale. C'est là que j’ai rencontré Papy mon metteur en scène, et c'est là que j’ai fais ma première comédie musicale et j’ai été embauchée par une radio. Puis j’ai commencé à écrire, et je suis rentrée à Paris parce que tous les gens que je rencontrais là-bas me disaient "bouge et bas toi". Sauf que tout le monde m’avait prévenue que ce serait galère, je n’avais pas imaginé à quel point. Du coup à Paris il a fallu recommencer une école de théâtre, des cours de chant, repartir de zéro. Beaucoup de galères et beaucoup de bonheur. C’est ce que je dis à mes élèves tout le temps, le principal c’est de pouvoir en vivre. Pourquoi, parce que l’on est artiste, on devrait être Marion Cotillard ? Pour une Marion Cotillard, combien de milliers de filles absolument pas connues avec un talent extraordinaire ? Je dis toujours "ne cherchez pas à être des stars. Star, c'est un accident, déjà ayez le bonheur et la chance d’en vivre". Vivre de sa passion c'est déjà un cadeau énorme.
Y a-t-il eu des étapes clés qui t'ont fait évoluer, des rencontres ?
Prisca : Les étapes clés, c'est beaucoup à la Réunion. J’ai fait un stage de chant sur un week-end avec Claudia Philips et à la fin elle m’a dit "ça c'est ta vie, tu es faite pour ça Prisca", j’ai fondu en larmes en me disant je ne peux pas... J’ai pas le droit ... Et en fait il m’a fallu du temps pour me libérer de tout ça, le spectacle "VRAIe" il est aussi là pour dire aux gens « Tictac tictac, quand est-ce que tu prends tes rêves en main, ta vie est en train de couler là »... C'est ça l’urgence. Donc Claudia Philips qui me dit ça, beaucoup d’artistes que j’ai rencontrés pendant des interviews pour la radio qui me disaient aussi "mais que ce que tu fais là". Et puis Papy en stage d'impro qui m’a dit "Prisca il faut qu'un jour tu fasses un one" et après je suis rentrée pour faire de la comédie musicale j’ai tout repris de zéro. Les grandes rencontres aussi c'est Raymond Aquaviva mon directeur d'école de théâtre. Raymonde Viret qui a été ma prof de chant pendant des années et qui m’a appris beaucoup beaucoup de bases. Après il y a des grands spectacles qui sont des rencontres aussi. Pour moi chaque spectacle, chaque rôle est une rencontre aussi, ça peut te marquer à vie ça. Notamment le rôle de Grizabella dans "Cats". C'est un personnage qui m’a marquée, tout comme le rôle de Kate Monster dans "Avenue Q", là j’ai appris qu’un personnage c'est lui c'est elle mais ce n’est pas soi. On se projette dans autre chose.
Tu as une biographie impressionnante depuis 15 ans : théâtre, musique, mannequinat... Peux-tu nous parler de toutes ces expériences ?
Prisca : ah ah J’aime bien ça avec chaque question on pourrait écrire un bouquin. (RIRE)
Mannequinat ça me fait rire parce que c'était un de mes rêves de gamines de me dire un jour je serai mannequin et en même temps ben non je n’ai pas la taille du mannequin et je n’aurais jamais imaginé être mannequin, c'est sur une série télé que j'ai tourné il y a longtemps qui s’appelait "Soaperette" qui malheureusement n’a pas eu de succès. J’étais habillée par un jeune créateur, Eymeric François, et ce qui est drôle c’est qu’on s’est retrouvés aujourd’hui, c’est lui qui a fait mes costumes dans "VRAIe". A l'époque il m’a proposé de chanter pour son défilé, et du coup je suis devenu son égérie et ça a été le début d’une aventure avec Eymeric qui a duré 5 ans. Au premier défilé, j’étais avec ses 2 mannequins fétiches qui faisaient toutes les deux 1 m 80 sans talons... D’un seul coup moi la naine au milieu, du coup il m’a mis 19 cm de talons en me disant "t’inquiète pas, un podium c'est 35 mètres 50 mètres... " Et là, c'était l'Orangerie de Versailles donc ... On devait traverser en entier, il avait 350 mètres aller-retour + un escalier... le tout avec un corset (rires) voilà ma première expérience... Après j’en ai fait plein, je me suis régalée, on a créé beaucoup de choses avec Eymeric, c'était un vrai bonheur et de le retrouver pour "VRAIe" : je savais que lui il saurait tout de suite comment habiller ce personnage parce qu’il me connait vraiment très bien.
Après le théâtre, c'est mon grand dada, malheureusement on est beaucoup régi par le "Il faut un NOM" et j’en parle beaucoup dans mon spectacle.
Je rêve de pouvoir rejouer. J'ai joué des rôles qui étaient très prenants, très durs, de vrais rôles dramatiques... et j’aimerais retourner à ça. Rejouer du Shakespeare, du Anouilh, du Duras, ou des textes même plus modernes avec des beaux personnages, moi j’adore ça. Sortir complètement de humour et aller dans la grande tragédie… j’aime passer d’un style à l’autre. J’ai toujours ce dilemme, quand je chante ou quand je fais de la comédie musicale, le théâtre me manque souvent, et quand je fais du théâtre, le chant me manque. Du coup je passe ma vie à chanter pendant que tout le monde s'échauffe.
On ressent une espèce de frénésie dans ta présence scénique, comme un rêve de petite fille qui se réalise : pourtant tu as démarré comme psychomotricienne avant de te tourner vers le monde du spectacle : comment t'es venue cette envie ? Est-ce que tu y as toujours pensé ?
Prisca : Oui en fait j’ai commencé vers l’âge de 6 ans, je passais ma vie à chanter je me souviens pas d’un moment sans chanter en fait. Quand on allait chez ma grand-mère le week-end je créais des chansons déjà pour ma famille, des trucs nuls, et j’étais super fière quand j’arrivais chez ma grand-mère on me faisait monter sur un tabouret et je chantais. J’ai toujours eu le bonheur de donner du plaisir en chantant, en blaguant, en imitant. Je m’amusais à imiter tout le temps les gens que j’entendais, j’aimais faire rire. J’ai découvert West Side Story, et c'est waaow les gens chantent et dansent dans la rue... Après quand j’étais psychomotricienne, j’ai choisi ça parce que j’ai toujours aimé le contact avec les gens, le soin et l’enseignement. C’était une façon pour moi de me servir de tout ce que j’aime, je chantais pour les enfants, le public, bouger sur de la musique avec des enfants handicapés, des enfants en fauteuil... Trouver un mieux-être avec la musique, ça fait partie des choses que je voudrais retrouver, je suis en contact avec des gens en soins palliatifs et je voudrais pouvoir partager un moment, juste pouvoir chanter, murmurer. Moi j’ai eu ce cadeau la donc j’ai très envie de le partager. C’est dans mes tiroirs quelque part. Mais il faut attendre que monsieur COVID s’en aille ...
Aujourd'hui tu présentes le spectacle "Vraie" qui est ton premier show seule sur scène : parle-nous de ce projet, comment tu l'as écrit, monté ?
Prisca : Alors je suis seule et pas seule... Ça faisait deux ans que j’essayais d’écrire un spectacle seule en scène qui est dans mes tiroirs qui s’appelle "JOUE". Il y a deux ans je suis partie en vacances en emmenant le cahier avec moi. Et là, coup de fil de John, mon pianiste, qui était à Avignon et me dit "je m’ennuie... et je voudrais refaire quelque chose avec toi". Et je lui dis "ben si tu veux à la rentrée on se loue une salle à deux. On fait une pub et on remplit deux dates avec un tour de chant ça te dirait ? " Et donc je note les chansons que j’aurais envie de prendre et en fait chaque chanson ayant une histoire... j’ai commencé à tester les chansons là où j’étais en vacances, et puis je racontais mes histoires. Et les gens me rappelaient le lendemain en me disant "on en rit encore"... Ou alors "quand tu racontais ça c’était vrai ou pas ?" du coup j’ai rappelé John, "faut qu’on se retrouve à la rentrée". On a fait un premier brouillon avec les titres, les anecdotes, et j’entendais toujours une voix dans ma tête en dehors du piano et du chant, je ne savais pas ce que s'était. Et un jour en allant voir un spectacle, je vois Erwan sur scène c’était "Color" le spectacle d'impro, et je lui ai dit "c'est toi que j’entends dans ma tête". Et il ne m’a pas prise pour une folle... deux jours après on faisait une lecture devant Papy parce que je voulais son avis. Et il m’a dit c'est incroyable ton truc il faut que tu écrives plus. On a construit l’histoire de "VRAIe".
Tu sembles autant à l'aise dans les comédies musicales que dans le théâtre classique : est-ce que finalement être un artiste, c'est savoir développer toutes ses facettes pour couvrir une grande amplitude de projets artistiques ?
Prisca : Je dis toujours à mes élèves de développer plusieurs cordes à leurs arcs. Les gens n’aiment pas qu’on sorte des cases. J’aime à dire que je suis une petite fille qui joue dans sa chambre avec des Playmobil, autant de drames que de choses drôles, des choses sérieuses ou légères. Et je fais la même chose dans ma vie d'artiste. On dit beaucoup de "VRAIe" que c'est un grand huit d'émotion et que l’on passe d’une émotion à une autre c'est ça mon dada, c'est ça que j’aime.
Tu as été choriste pour Laurent Voulzy et Benabar, peux-tu nous raconter ces moments et quelles anecdotes en gardes-tu ?
Prisca : Voulzy énorme, anecdote incroyable. C’était pour la fête de la musique et c'était au Zénith. Faut imaginer ce que c’est le Zénith, d’un seul coup il y a 8000 personnes devant toi. C'était plein et j'étais choriste derrière et en fait j'étais effrayée. Avant d’entrer en scène je me mets à trembler, trembler comme une feuille de peur. J’ai senti deux mains sur mes épaules qui ont commencé à me masser le dos et j’ai entendu "Ne t’inquiète pas, ils sont venus me voir, en fait 8000 personnes c'est rien tu vas voir" du coup c'était Laurent Voulzy... Adorable.
Benabar c’était avant qu’il soit connu, il répétait au studio bleu j’étais là parce qu’il avait besoin de choristes pour participer à une émission pour chanter "Maritie et Gilbert Carpentier", lui aussi était adorable. J’ai fait une émission de Drucker, une tournée sur les années 80 où ils avaient besoin de choristes capables de chanter en direct et pareil je me suis amusée comme une folle. J’ai adoré être choriste de tous ces gens-là, et après je me retrouve chez Drucker en invitée, j’ai aimé tout ça.
Ton spectacle s'appelle "Vraie", c'est une ode à l'authenticité et à la guerre aux apparences : mais est-ce que toutes les anecdotes sont vraies ? Même pas un peu arrangées ?
Prisca : Alors tout est vrai. Bien sûr elles sont assemblées, arrangées de manière à ce qu’elles s’encastrent. Par exemple l’histoire du prince saoudien qui me demande "Love Story", en fait il m’a effectivement demandé "Love Story", et je ne connaissais pas les paroles, et le Clef d’or est arrivé avec le texte imprimé, les Clefs d’or sont des gens qui ne sont absolument pas humains, ils ont des oreilles partout. Et je me suis retrouvée assise à côté du Prince, micro en main à trembler comme une feuille à chanter une chanson que je n’avais jamais chanté de ma vie. Effectivement quand il est revenu il me faisait appeler, par contre il ne m’a pas redemandé Love Story, j’étais au bar, lui au restaurant, il me fait demander et il était dos à moi, et sur son verre en cristal il fait ding ding, tout le monde se retourne moi là je la sens bien ma robe Tati au milieu de ces gens de la haute société, et là il dit "je voudrais la vie en rose" et là je me dit ouf je la connais et deux secondes après je me dis, euh a capella du coup à poil en fait, et voilà c'est parti j’ai dû chanter "la vie en rose" toute seule au milieu de tout le monde a capella... Voilà la vraie histoire, dans le spectacle il me demande "la vie en rose" et je pars en vrille et je chante autre chose, mais parce que c’était plus drôle comme ça.
Est-ce que ton spectacle évolue, rajoutes-tu des choses ou des éléments ?
Prisca : J’en rajoute, j’en enlève, je suis très à l’écoute de ce que l’on me dit. Dès que l’on vient souligner quelque chose qui n’est pas juste ou que l’on comprend pas. Notamment quand on a arrêté 7 mois, j’ai passé énormément de temps à retravailler sur "VRAIe", surtout sur le démarrage du spectacle qui n’était pas assez clair. J’ai beaucoup cherché comment l’améliorer pour que les gens puissent être embarqués. Je voulais créer un manège, les gens s’installent dans le fauteuil et comme à Disney on se laisse transporter et ça part dans tous les sens. Donc oui ça évolue tout le temps, je viens de faire rentrer un nouveau personnage, c'est Dalida qui débarque dans le spectacle… Le stand up est une nouvelle gymnastique pour moi, en fait c’est parler au public mais il y a un texte et il faut que le public ait l’impression qu'il n’y ait pas de texte, c’est extrêmement difficile. Il y des moments où je suis trop dans le texte, ça se sent je suis encore dans la maitrise. Je recherche ça, je suis une perfectionniste.
Donc quand tu sors de scène tu t’analyses encore ?
Prisca : En sortant de scène je sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas parce que je ne me sens pas à l’aise donc il faut que je bouge ca.
Après je suis sous adrénaline, il me faut quelques heures pour redescendre, la semaine je m’y replonge j’y retravaille tout le temps, je recherche, je fouille. En fait je suis à la recherche de la justesse, toujours et encore. La difficulté c’est réussir à faire tout ça en étant hyper juste et hyper détendu, que les gens aient l’impression que je suis dans leur salon et que je leur raconte des choses simples. Une représentation, c’est remettre au présent, on ne peut être juste qu’en remettant au présent ce personnage qui lui vit pour la première fois. Quand tu arrives à toucher ce présent-là, tu vis des moments magiques avec le public et c'est ça que je cherche.
Comment procèdes-tu pour écrire les textes de tes spectacles, est-ce qu'il y a un élément déclencheur ?
Prisca : Ben là l’élément déclencheur ça a été John "je voudrais faire un tour de chant avec toi". Et le deuxième est en écriture, il sortira après. Il est plus long en gestation (rires). J’aime bien citer Thomas Pesquet, je suis fan et je l’entendais dire un jour "Plus vos rêves sont hauts, plus vous devez travailler à la hauteur de vos rêves" et du coup pour moi l'urgence c’était de dire aux gens "Personne ne peux t’empêcher hormis toi-même de réaliser tes rêves". Voilà.
Monter sur scène pour un spectacle comme "VRAIe", avec tous les éléments personnels que tu y as mis, est-ce quelque part une thérapie ?
Prisca : Non, parce que la thérapie je l’ai faite avant. En revanche, j’avais envie de prendre les gens et faire "clic, maintenant que tu es bien accroché alors on y va..." et le but c’est que tu sortes de là avec "Qu’est que je fais-moi ? " Qu’il y ait quelque chose à l’intérieur qui ait bougé. Si j’arrive à faire ça pour un ou deux personnes sur 100 je suis ravie. C’est vraiment ça. A la fois je suis liquéfiée de peur à chaque fois que je monte sur scène, mais il y a cette envie d’embarquer les gens. Bon, j’étais pas fière quand il y a eu papa et maman dans la salle ça m’a fait tout bizarre, y avait un côté je vous rends tout ça.
Quelles sont tes influences : cinématographiques, musicales, littéraires ?
Prisca : Pour le littéraire, Romain Gary et Barjavel, deux univers totalement différents... Romain Gary ce qui me fascine c'est sa capacité à rentrer dans chaque personnage. C’est incroyable, il est chaque personnage. Barjavel, parce qu’il a un univers fantastique que j’adore. J'aime beaucoup lire, il faudrait une vie pour pouvoir lire tout ce qu’on aimerait lire. C’est terrible.
Pour le cinéma je suis très cinéma américain... Mais ça fait un moment que je ne suis pas allée au cinéma, je suis devenue comme tout le monde, dans la facilite du Netflix. Je regarde des séries, ce que j’aime c’est qu’on suit un personnage pendant des années, je trouve ça hyper intéressant et passionnant de pouvoir faire évoluer un personnage parce que l’on n’a pas le temps dans un film. Je trouve ça passionnant de rentrer dans ces détails-là.
J’aime les interprètes et je suis heureuse parce qu’en France ça revient. Quand je vois une fille comme Pomme, je me dis on retrouve des textes, et Barbara Pravi qui chante "voilà voilà", il y a une vraie quête de sens, c'est ça que j’aime.
En comédie musicale c’est pareil je suis très américaine, quand je suis rentrée à Mogador pour travailler "Cabaret", j’avais l’impression que l’on parlait le même langage, cette exigence de travail c'est ce que j’ai aussi dans "VRAIe", c'est Barbra Streisand, Liza Minnelli, Judy Garland, toutes ces grandes dames, toutes ces grandes voix c'est mon école je travaille là-dessus tout le temps.
Comment as-tu vécu la période de pandémie et les restrictions ?
Prisca : Justement j’ai énormément travaillé, j’ai remis beaucoup de choses à plat. Mais au début je l’ai très mal vécu. Et c'est une amie qui habite en Vendée qui m’a eu plusieurs fois au téléphone s'est rendue compte que ça faisait 15 jours que je faisais le ménage dans mon appart qui n’est pas grand... et là elle m’a dit "Tu prends tes cliques et tes claques et tu viens chez moi". Je me suis retrouvée à la mer et c’est là que je me suis mise à écrire, à travailler, j’ai passé 5 heures par jour à fouiller les techniques pour travailler ma voix, du coup ce temps a été une richesse incroyable. J’ai beaucoup bossé, à me promener, à prendre l’air mais à bosser bosser bosser. J’ai adoré retravailler le fond, ça a été un moment de formation.
Pour finir, si tu pars sur ile déserte et tu ne dois conserver que 3 choses : un disque, un film, et un 3ème choix ? Ta sélection et pourquoi ?
Prisca : Je peux emmener Bradley Cooper ou pas ... si c'est le cas on aurait besoin de rien (rires).
Peut-être une machette pour découper les noix de coco... C'est compliqué une ile déserte je pense que je ferais de la méditation et du yoga, sinon j’exploserais sur une ile déserte, moi je suis toujours en train de changer tout, tout le temps. Les meubles chez moi ils passent leur vie à changer de place. Et du coup changer les noix de coco de place ça va être compliqué.
Non je vois que Bradley en fait, une vie à étudier Bradley Cooper... (rires).