mardi 7 septembre 2021

SWEET SCARLETT // Interview // Into The Deep ... Aout 2021.


Aujourd’hui pour passer du mode vacances d’été à un mode reprise du mois de septembre avec les concerts, les sorties de disques et tant d'autres choses, il est temps de mettre à l'honneur les 4 musiciens de Sweet Scarlett, Caroline Erdman (Chant) – Patrick Hiblot (Guitare) – Vincent Hiblot (Basse) – Rémi Hiblot (Batterie) après la sortie en ce début d’année de leur très bon cd "Rockin' That Soul". 

Après les avoir découverts en 2019 au festival Rock'N'Fest de Chauny, voici aujourd’hui l’occasion d'en apprendre un peu sur eux. 

Shooting Idols a le plaisir d'accompagner votre rentrée, sans plus attendre place à la famille très rock de Sweet Scarlett.




Quelles ont été vos premières découvertes musicales et idoles à chacun ?

Patrick : La première fois que j’ai entendu Triangle c’était à la radio, j’ai tout suite accroché, c’était vraiment autre chose que la variété de l’époque. Et après j’ai découvert Jimi Hendrix, Deep Purple, Led Zep, les Who et tous les supers groupes de l’époque.

Caroline : Mes parents avaient des goût très éclectiques en matière de musique, j’avoue que j’avais un échantillon assez vaste pouvant aller d’Aznavour à Supertramp en passant par Téléphone ou Genesis… En grandissant je me suis prise de passion pour 2 figures très différentes dont les histoires et les voix me touchent : Marylin Monroe et Janis Joplin.

Rémi : Lorsque j’avais 5ans AC/DC avec l’album Powerage

Vincent : IAM et Bob Marley

Racontez-nous un peu votre parcours à chacun. A quel âge avez-vous commencé à jouer d'un instrument puis commencé à composer des chansons ?

Patrick : J’ai commencé par le solfège à 8 ans, l’accordéon à 10 ans avec un professeur particulier. La guitare est arrivée un peu plus tard dans ma vie vers l’âge de 15 ans avec l’atelier guitare du Lycée. Je suis totalement autodidacte, je repiquais les plans de mes artistes préférés en ralentissant les disques avec un bouchons et un poids ! La musique ne ressemblait plus à grand-chose puisqu’elle était totalement dénaturée et plus dans la bonne tonalité ! Mais ça me permettait de choper des idées, de développer mon imagination, mon écoute et pour ainsi pouvoir composer des morceaux. J’ai donc appris sur le tas avec les expériences de groupes.

Caroline : A 14 ans, je voulais apprendre la guitare électrique… mais c’est la guitare folk qui avait été choisie pour moi car c’était « mieux pour apprendre »… et pour une fille. Je voulais être une rockeuse et je me retrouvais à bosser les accords de Santiano sur un instrument qui ne me faisait pas rêver… j’ai donc vite laissé tomber. Mais je sais que je prendrai le temps un jour de réaliser ce rêve ! Qui sait, je ferais donc peut être mes premières compo d’ici 10 ou 15 ans (rires).

Vincent : J’ai démarré par la guitare vers mes 14 ans avec mon père. Pour ensuite prendre la basse à mes 18 ans en remplacement du bassiste du groupe de Rémi. J’ai appris sur le tas avec eux, sur les concerts, en studio… La composition est arrivée avec Sweet Scarlett.

Rémi : J’ai commencé tout d’abord par la batterie vers l’âge de 5 ans avec Franck Marco (Mercy Blues Band, les Innocents) un ami de la famille et Manu Sanchez. Il y avait pas mal de musiciens qui passaient par la maison puisqu’il y avait une salle de répétition et un petit studio chez nous. Dès qu’ils avaient le dos tourné je prenais la place ! Ensuite j’ai pris des cours dans l’école de musique que mon père dirigeait. En parallèle de mon activité de musicien, je travaille dans mon studio le Studio de la ville basse ou je fais pas mal d’enregistrements, de réal, arrangements, mix d’albums dont les titres de Rosaway que tu as chroniqué et l’album de Sweet Scarlett bien sûr !
J’ai commencé à composer vers l’âge de 16 ans avec mon premier groupe les Blues Brocker’s.
 
Comment vous est venue l'idée de faire un groupe totalement Familial ?

Caroline : Cela faisait déjà un moment que le hasard avait réuni Patrick, Rémi et Vincent dans une même formation musicale, Patrick ayant remplacé le guitariste du groupe de rock de Rémi, puis Vincent le bassiste un peu plus tard. Quant à moi, Rémi m’avait proposé par la suite de faire des chœurs dans son groupe. Nous avons fait quelques concerts avec cette formation. Et puis un jour, on se retrouve dans un festival de Blues à Chedigny, devant Milteau et Lucky Petterson, et on se dit « on ne tenterait pas une aventure Rhythm’and Blues ? » On commençait les répètes quelques semaines plus tard !
 
Qui a choisi le nom de Sweet Scarlett ? Un clin d'œil aux champs de coton, à l'esclavage, au blues ?

Caroline : C’est moi qui ait proposé ce nom parmi d’autres dont je n’ai plus souvenir… Pas simple de trouver un nom qui plaise à tous et qui puisse évoquer un peu l’idée du groupe. On voulait quelque chose de féminin et qui évoque l’Amérique. Scarlett c’était pour moi LE prénom qui sonnait américain. Et puis dans ce prénom il y a l’idée d’une certaine passion, d’une vitalité, et l’associer avec Sweet c’était une façon de marquer le coté ambivalent qui nous caractérise un peu tous.



Vous souvenez-vous de votre tout premier concert ? De la ville et/ou de la salle ?

Caroline : On aurait bien aimé te dire que c’était à la Cigale devant une salle comble mais notre première date avec Sweet Scarlett ne présageait rien de vraiment très excitant… C’était dans la cour d’école d’un village de Thiérache à l’occasion de la « fête du boccage », nous étions sous un barnum, il pleuvait tellement que nous avons du nous installer sur des palettes, on voyait l’eau dévaler sous nos pieds…et vu le temps, tu te doutes bien qu’on n’aura pas déplacé les foules cette fois là (rires).
 
Vous avez collaboré avec la parolière londonienne Harriet Clayton pour écrire vos textes, comment l'avez-vous rencontrée et comment avez-vous travaillé ensemble ?


Caroline : C’est notre ingé son qui avait rencontré Clayton lorsqu’il travaillait à Londres. Il m’a transmis son contact et on a tout de suite accroché. On bosse via What’sApp depuis le deuxième album sans jamais avoir eu l’occasion de se voir en vrai !!!

Votre reprise de "All along the watchtower" est plus orientée Hendrix que Dylan, vous revendiquez cette influence ?

Patrick : Complètement, j’ai toujours été en phase avec le jeu, la puissance et l’émotion que dégage Hendrix. Il fait parti avec d’autre de ma culture musicale.

Quelle a été votre manière de travailler en studio pour ce nouvel album "Rockin' That Soul" par rapport aux 2 autres albums ?

Rémi : Nous avons beaucoup plus travaillé à distance pour réaliser les maquettes de l’album. On s’échange beaucoup d’idées plus ou moins concrètes et une fois qu’on est content de la direction que ça prend, on fixe tout dans notre studio, c’est l’avantage d’avoir le studio à la maison.

Vincent  : Je ne prépare rien avant de faire les sessions pour être le plus frais possible et me laisser guider par ce que je ressens. Très souvent les batteries de Rémi sont déjà enregistrées puisqu’il réalise l’album, je n’ai donc plus qu’à me poser dessus.

Patrick : Lorsque les titres se dessine on essaie d’être le plus direct possible sans chichi avec un jeu franc pour que le morceau n’ait qu’une direction possible et qu’il représente l’album que l’on construit. Si le titre est cool, nous le gardons sinon on passe à un autre.

Caroline : Remi compose les mélodies et je me charge des thèmes des titres en fonctions de ce que je ressens en écoutant les maquettes, on travaille ensuite sur la création des paroles avec Clayton.
 
Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous aimeriez jouer ?


Rémi et Vincent : Jonny Lang! On adore son dernier disque

Patrick
: Joe Bonamassa.

Caroline : Sting, ce serait la méga classe… Mais ce serait très impressionnant…

Comment avez-vous vécu la période de la pandémie de coronavirus depuis mars 2020 ?

Caroline : Je pense que comme pour beaucoup de monde, il a eu 2 étapes. Lors du premier confinement, il y a eu ce coté « décompression », et puis très vite, on a compris que ça allait durer et que ça allait faire des dégâts. J’avoue qu’on a tellement attendu le moment où on pourrait à nouveau aller de l’avant qu’on n’a plus trop envie de revenir sur cette période. C’était dur, stressant, et triste…

Depuis la COVID vous avez fait l'expérience du Live streaming sur le net, ce qui permet au public de ne pas couper le lien avec vous, mais comment ressentez-vous la différence de cette nouvelle forme de communication ?

Caroline : Nous n’avons fait qu’un seul live-stream avec une salle de spectacle qui nous avait programmé et souhaitait proposer un évènement en ligne. Pour moi ce n’est pas le mode de communication qui nous correspond. On utilise bien sûr les réseaux sociaux mais on est un peu old-school, on n’est pas trop « publi », « story », « contenu »… On aime bien partager de beaux moments ou donner des infos sur nos pages facebook et insta mais pour ce qui est de la musique, le « vrai » live reste ce qui nous parle le plus. On préfère travailler sur la réalisation d’un beau clip spécialement conçu pour les supports audiovisuels que préparer des live-stream où l’émotion ne passe de toute façon pas de la même façon qu’en salle ou en festival.
 
Aujourd'hui, quels sont vos groupes préférés ? Sont-ils les mêmes qu'avant ? Quel genre de musique préférez-vous écouter ? Y a-t-il une chanson ou un album qui restera pour toujours ?

Patrick : J’aime écouter chez les nouveaux Joe Bonamassa, Lenny Kravits. Mais je reste attaché à mes 1er amour : Hendrix,Vaughan…J’aime le Blues Rock R&Blues. Pour l’album je reste sur Electric Lady Land.

Vincent : J’écoute toujours les mêmes groupes mais maintenant j’aime aussi la musique electro ! Le Reggae  ! One love Bob Marley !

Rémi : Le fait de bosser pas mal en studio me permet de découvrir de nouveaux artistes, (Sonlux, Woodkid, Sevdaliza entre autres) çà m’aide vraiment à créer et à tester de nouvel chose. Je peux passer de Tower of Power à Bill Frisell, de the Meters à Magma en passant par Bashung , AC/DC, Deep Purple… Pour l’album c’est vraiment dur… AC/DC Powerage Hahah !!!!

Caroline : C’est compliqué, j’aime beaucoup de choses…pourvu qu’il y un bon groove ou que ça me raconte une histoire…

 

Qu’est-ce que vous faites lorsque vous ne jouez pas ? Quels sont vos passions et vos passe-temps ?

Vincent : Je suis passionné de mécanique moto, j’ai démarré avec mon oncle vers l’âge de 9 ans. J’ai passé mon diplôme pour travailler dans cette branche mais je me suis finalement tourné vers la musique. Je garde donc la mécanique comme passe-temps !

Patrick
: La famille, les copains et les roadtrips en direction des festivals avec le camping car !

Rémi : Nous avons deux enfants avec Caro donc on passe du temps avec eux. Mais à vrai dire mon passe-temps c’est la musique. J’adore les documentaires sur la musique en général !!

Caroline : Comme je suis aussi comédienne, je fais aussi pas mal d’improvisation théâtrale et je donne des cours de théâtre. Et bien sûr, lorsque je ne travaille pas, je profite de la présence de mes enfants avec lesquels j’aime regarder des films et faire des sessions de danses improvisées!
 
Pour finir, si vous deviez aller sur une île déserte et ne garder que 3 choses : un disque, un film et un troisième choix, quels seraient ces choix et pourquoi?
 
Patrick : Electric lady land c’est l’album que je préfère d’Hendrix, et une boite d’allumette pour faire du feu !

Vincent : Soul Rebel c’est l’album que j’écoute très régulièrement, cet album me parle ! En vrai… je ne regarde pas de film et pour l’île déserte : ma basse !

Rémi :  Pour le Film, je prends direct « MOTOWN ». Le disque Oakland Zone de Tower of Power pour danser toute la nuit et une Eolienne pour pouvoir alimenter la platine.

Caroline : « Les Tiny Toons en vacances », je ne me lasserai jamais de ce dessin animé qui, en plus de continuer à me faire rire même étant adulte, me fait penser à mon enfance avec mon frère et ma sœur. La BO de « Orange-mécanique », sur laquelle j’adore danser pendant des heures. Et en objet je prends la platine, puisque visiblement Rémi à prévu le raccordement électrique…

Aout 2021 - Th Cattier - Photos : Th. Cattier / Shooting Idols


Sweet Scarlett Autres Pages

SWEET SCARLETT // Chronique CD // "Rockin' That Soul" Sortie le 28 Mai 2021.

ROCK'N'Festival // Live Report : Rock’N Festival - CHAUNY 11 Mai 2019.

LIVE STREAMING // Sweet Scarlett // Concert Le Mail Soissons Jeudi 6 Mai 2021 à 20h30.