Partons
à la découverte du collectif B.R.E.T.O.N.S, qui sort un excellent album
à se procurer d'urgence, en Breton bien évidemment, qui dépote et qui
décoifferait les plus solides coiffes bigouden !
C'est Gweltaz Adeux qui s'y colle pour vous faire découvrir ce projet
audacieux mais vraiment bien pensé et extrêmement bien réalisé... Place a
cette interview pour en savoir plus sur eux.
Dalc'hit ho krog les gars !
Pouvez vous nous parler de la création de ce projet ?
Gweltaz Adeux. Volontiers. Il émane du groupe nantais KERVEGANS. L'idée avait germé bien avant le COVID de monter un collectif avec des invités pour un répertoire reprenant d'une part des grands titres du traditionnel breton popularisé dans les années soixante-dix, des titres marquants de groupe de rock breton des années 90 saupoudrés de pépites irlandaises mais le tout joué d'une manière vitaminée. La rencontre déterminante a été le groupe du pays rennais DIGRESK dont l'efficacité et la bonne humeur ne sont plus à déterminer et auxquels se sont rajoutés Gweltaz Adeux ex-membre du groupe de rock finno-breton E.V. et Anthony Masselin sonneur chez SOLDAT LOUIS.
Comment s'est passé le choix et la sélection des participants ?
Gweltaz Adeux. Affinités, implications, adhésion ... La bonne entente et la cohésion sont les ciments d'un tel projet. A partir de là, tout se déroule plutôt facilement, même si nous sommes quinze. Le fait d'avoir deux groupes qui constituent un socle solide, des gens ayant l'habitude de travailler ensemble permet de gagner énormément de temps.
Le collectif ne comprend qu'une seule fille ?
Gweltaz Adeux. A la question, le collectif ne comprend qu'une seule fille : je répondrais :» Oui !» (ah, ah !) Jess est violoniste, chanteuse, s'occupe de la conception graphique. Un talent à elle toute seule. Elle a joué la saison dernière avec Alan Stivell et collabore à un grand nombre de projets. Elle adhère à «MORE WOMEN ON STAGE» et elle a raison. On est complètement partants.
Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?
Gweltaz Adeux. Il a fallu bien sûr déterminer un studio entre Nantes et Rennes et ce fut Nantes et le studio du Batiskaf, où chez KERVEGANS il y avait déjà des connections et des habitudes. Parce que Florian, le bassiste y a son rond de serviette en temps qu' ingé-son. Peut-être aussi que nous étions plus nombreux sur Nantes. Bref, ce fut un excellent choix. Nous sommes quinze, je le répète et bien entendu nous avons enregistré par pupitre. Quinze ensemble, nous ne sommes pas une philharmonie .... encore que ...
Au Batiskaf, nous avons trouvé l'écoute et un juste équilibre entre un savoir-faire, une bienveillance et le fait de dire non quand ça n'allait pas dans le bon sens. Etalé sur plusieurs mois, on a réussi à conserver une cohésion pour mener le projet à bout. J'ai un bon souvenir pour ma part des prises chants, que ce soit en individuel ou avec Jess, c'était bien motivant d'être à deux pour chanter, notamment pour «It's a long way to the top», comme une impression de se retrouver sur scène. On s'est bien marré ! Rock'n roll !!!!
Le choix et la sélection des traditionnels ?
Gweltaz Adeux. Il y a dans le choix des morceaux d'une manière générale le reflet du C.V. de chacun, chacune ... On a tous un passé plus ou moins chargé, ah, ah !
Il y a eu une liste de 453 morceaux (peut-être un peu moins à la réflexion ....) et il a fallu piocher dedans. Blague à part, il y a des incontournables comme la Suite Sudarmoricaine, popularisée par Alan Stivell. Il me semble l'avoir chantée avec Alan à la salle de la cité naguère et de l'avoir joué en fin de set avec E.V. un peu partout en Europe avec toujours autant de succès. Il y a des titres moins évidents comme «L'avant-deux de travers» mais qui à mon avis sont tout aussi importants. C'est joué au diatonique, au violon et à la traversière. Cela fait une coupure dans un set très rock et la musique bretonne est faite de ça, d'une grande diversité et les gens adorent danser l'avant-deux.
Comment s'est passé le choix des reprises ?
Gweltaz Adeux. Il y a plusieurs niveaux : les chansons de DIGRESK, celles de KERVEGANS sur lesquelles cela a été assez facile : ils ont mis leurs tubes sur la table et on a dit O.K. . Celles d'E.V., je les avais déjà interprétées avec KERVEGANS et fonctionnaient déjà très bien. Dans le lot il y a des dingues de DROPKICK MURPHYS .... donc, on ne lutte pas ... Et vous me direz quid d'A.C.D.C. ?
La Reprise de ACDC avec "It's a long way to the top" avec un son de cornemuse ?
Gweltaz Adeux. C'est plus qu'un son de cornemuse, C'EST de la cornemuse ! A bloc !
A l'époque d'E.V. on se servait de ce titre pour rentrer sur scène, ça me semblait aller de soi et c'est très rock. Il ne faut pas oublier que ces gars-là sont australiens mais sont nés en Écosse et ont émigré dans l'hémisphère sud... avec le biniou-bras, 'vel-just (=bien entendu). Bref, personne n'a fait la grimace. En revanche, ce qui a été une surprise, ce sont nos deux voix à Jess et à moi qui se mariaient très bien. Je ne vous dirai pas à la perfection, parce que l'on sait rester modeste dans ce collectif .... enfin, vous me comprenez ...
En mélangeant les chants du traditionnel Bretons Irlandais Ecossais et Francais y a t-il un choix de réunion ?
Gweltaz Adeux. Le mélange de langues c'est la base en Bretagne. De Nantes, nous sommes à 500 km de Londres. Il y a le breton, le gallo, le français ... Un peu de diversité ne saurait nuire et ça permet d'avoir un grand nombre de chanteurs, on est au moins six à chanter en voix principale plus les choeurs. C'est super !
Quels sont les projets B.R.E.T.O.N.S à venir ?
Gweltaz Adeux. Gala, gala, gala ! (ah, ah !) Aujourd'hui c'est ce qui est le plus important et c'est la meilleure des promotions. On essaye de rattraper le temps perdu avec le COVID puisque l'on était déjà prêts en février 2020 et que l'on avait six dates à faire. On reprend la main. La date du 8 avril à Maure, s'est très, très bien passée. On est très motivé et le public nous le rend bien. Que demande le peuple ?
Avec ce un premier opus peut-on vous voir en tournée ?
Gweltaz Adeux. Nantes à Stéreolux le 29 avril. À Vitré le 17 mai pour la Saint Yves, Gouel Breizh; Fètt de la Bertègn, A Lampaul-Plouarzel le 26 mai.
Un grand festival très connu en juillet dans la préfecture de Charente-Maritime, mais je n'ai pas le droit d'en parler, la date n'est pas encore totalement arrêtée, mais cela ne saurait tarder.
Le lundi 14 août à St Sulpice des Landes (35) « Festival des Cons».
Mais on peut nous suivre sur les réseaux sociaux, B.R.E.T.O.N.S le groupe.
Quelque chose à rajouter ?
Gweltaz Adeux. Achetez deux Cds (ou bien le vinyl) parce que vous allez user le premier très rapidement et venez nous voir en concert, vous ne serez pas déçus. On espère que vous aurez autant de plaisir à prendre que nous autres sur scène.
Ken ar c'hentañ ! (à la prochaine).
A bientôt,
Thierry CATTIER
Photos DR