dimanche 2 mai 2021

THE LUKA STATE (Conrad Ellis Chanteur et Lewis Pusey Guitariste) // Interview // Fall In Fall Out ... 26 Janvier 2021.

 

 THE LUKA STATE c’est avant tout l’histoire d’une bande de gamins qui se retrouvent sur les bancs de l’école et qui décide de faire du Rock. Tout commence à Winsford, ville du Cheshire située non loin de Manchester et Liverpool par la rencontre de Conrad Ellis (chant) et Sam Bell (basse) dans une MJC locale à l’âge de douze ans.

A partir de ce moment ils n’auront de cesse de développer leur style à travers ce qui allait devenir  THE LUKA STATE. Quels temps plus tard ils seront rejoints par Jake Barnabas (batterie), Lewis Pusey à la guitare solo et aux chœurs. Le gang était né et n’allait pas tarder à faire parler de lui ! Dès 2013 ils publient leurs premiers méfaits sous la forme de trois singles : « Matter of Time », « 30 Minute Break », et « Rain » très vite suivie de d’un Ep « The Price of Education » en 2015 qui font un carton en Grande Bretagne.

La machine était lancée à pleine vitesse et n’allait plus s’arrêter. Très vite remarqué par BMG, le quatuor se lance alors dans l’écriture de leur premier album Fall In Fall Out qui évolue dans un Britrock très efficace oscillant entre le Rock, le Punk pour l’énergie et la Pop, le panel parfait pour séduire les radios avides de ce type de Rock très accrocheur. Présenté comme la nouvelle révélation Rock en Angleterre,  THE LUKA STATE c’est surtout et avant une belle découverte car au-delà de cela on sent la sincérité et l’émotion à travers ce premier opus notamment grâce à la voix éraillée de Conrad Ellis qui nous fait penser par moments aux CLASH.

Rendez-vous était pris avec Conrad Ellis le sympathique chanteur du combo et son acolyte de toujours le guitariste Lewis Pusey que nous avons pu nous entretenir afin de découvrir et mieux connaitre cette nouvelle sensation British qui devrait très vite s’imposer au-delà d’une simple révélation. Magnéto les gars c'est à vous !

 



Vous venez de donner plusieurs concerts dans le cadre de votre tournée virtuelle qui a eu lieu du 8 au 23 Janvier 2021. Comment as-tu vécu cette expérience hors norme ?


Conrad Ellis. C’était super. En ce qui concerne les tournées virtuelles il y a les pros et les antis. Les pros préconisent les mérites de la technologie en accentuant sur le fait de toucher un nouveau public. Les gens que l’on peut approcher sont infinis car la technologie est si pointue et accessible de nos jours. Tout le monde a accès à Internet et peut voir des diffusions en direct. La principale difficulté réside qu’à partir d’un moment donné pour pouvoir exister dans ce monde nous manquons de connexion humaine et de rapports humains plus que jamais. Bien évidement la diffusion en directe permet d établir ce lien. Toutefois on souhaitait donner quelque chose à nos fans. Nous voulions montrer que nous n'allions pas rester là à ne rien faire à cause de la pandémie. L’effet de la pandémie a été que beaucoup de choses se sont arrêtées. Ce qui a littéralement stoppé les gens de leurs routes. Nous voulions continuer à jouer de la musique et montrer aux gens qu’on n’allait pas nulle part. Aussi dire que quand tout cela sera fini, nous serons encore là. C’est une façon de donner un retour aux gens qui supportent notre groupe et pour les autres une façon de le découvrir. C'est un nouveau moyen de nous connaitre et donner aux fans qui nous connaissent déjà de maintenir cette connexion humaine. Quelque part c'était la seule façon de le faire.

Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?

Conrad Ellis. Nous sommes comme des animaux. Une fois entré sur scène avec nos instruments et que les portes s’ouvrent, les animaux sont libérés pour sortir de leur cage. C'est comme de l'énergie et nous aimons présenter un show au gens pour venir nous voir. Ce que vous voyez est ce que vous obtenez comme groupe de rock n roll.

Lewis Pusey. Nous aimons présenter au public un show. La passion provient de nous tous. C’est ce qui transparait et coule au travers de nos veines. C’est ce qui nous donne toute l’énergie dégagée et de redonner en retour notre passion. Sur scène il n’y a aucun autre endroit au monde où nous voudrions être. C’est là que nous donnons le meilleur et que nous nous sentons épique. Tu es là pour voir un spectacle de rock n roll. Tu retournes à la maison avec un grand sourire au milieu du visage, tout en transpirant, et prêt à revenir pour la seconde fois.

Qu'est ce qu'un bon concert pour vous ?

Conrad Ellis. C’est dur de pointer du doigt cet aspect. Il y a plusieurs aspects ; si tout le monde joue bien [Rires].
Si tout le monde joue superbement avec une grande dextérité ce soir là. Il faut surtout être concentré sur ses morceaux. Tout se met en place de lui-même et le travail est facile à faire à cet instant. Un autre aspect est le son. Si tu as un bon son sur scène tu es à l’aise. Parfois il arrive que tu n’entendes rien mais tu fais quand même un bon spectacle. Tu passes un bon moment. Tu es véritablement satisfait d’un spectacle quand tout est aligné. Tout le monde joue dans la bonne tonalité et joue parfaitement bien. Le son est super : c’est un carré d’as. Tout le monde s’amuse et il n’y a pas plus grand que ce sentiment. Rien ne peut aller plus haut que cette sensation.

Lewis Pusey.
Cela peut être du aussi lorsque plusieurs facteurs sont liés entre eux. Par exemple quand il n’y a pas d’embouteillage ou si le soundcheck est parfait. Même si la foule n’est pas aussi grande que d’habitude, tout le monde est de bonne humeur. C’est ce qui stimule le show. Je présume que toutes les étoiles sont de notre côté.

Vous avez débuté en 2013, sorti trois singles : "Matter of Time","30 Minute Break », et "Rain", un Ep"The Price of Education" comment s'est déroulé le processus de composition de votre premier album Fall In Fall Out ?

Conrad Ellis. Personnellement en tant que compositeur cet album représente presque une vie de travail. Il s’avère que les moments que nous vivons nous ont fait sortir cet album et c’est quelque chose de profond. Pour la sortie de l’album il fallait écrire et le sortir au bon moment, ainsi que sur les bonnes plateformes aussi. C’était un processus lancinant. Nous avons écrit soixante quinze chansons pour commencer. C’est ce que nous avions dans notre creuset. Pour l’album nous en avions sélectionné vingt cinq pour arriver aux douze chansons qu’il y a sur l’album. Pour les titres cela n’a pas été pris à la légère. C’était un sujet sérieux. Il y a des chansons qui sont entrées et qui avaient leur place sur l’album. C’était presque une expérience spirituelle. Prendre les chansons pour l’album et les compositions des titres. L’inspiration et le thème qui se cache derrière cet album est composé de plusieurs choses. Nous sommes issus d’un milieu modeste dans le nord de l’Angleterre où il n’y a pas grand-chose à faire. L’album encapsule ce qu’il y a d’être un jeune homme grandissant dans une petite ville. A l’âge de vingt ans découvrir le sexe, la luxure, la passion et l’évasion. Toutes ces choses et l’expérience de la vie. Les gens autour de nous nous ont inspiré avec leurs histoires. Toutes ces choses sont devenues des faits et des ingrédients qui ont constitué la trame de ce que constitue l’album. Quand tout s’est mis en place au niveau du processus, l’album était prêt. Nous en sommes tous très fiers.

Soixante quinze chansons écrites c'est énorme. Est ce que cela a été difficile de choisir les bons titres ?

Conrad Ellis. Il y a toujours eu un avis extérieur pour pouvoir choisir. Notre management est très agréable et sait comment prendre les choses. Tu as toujours besoin de quelqu’un qui puisse te dire que ce que tu fais c’est de la merde. [Rires]. Ce n’est pas bon quand les gens te disent que tout ce que tu fais c’est bien car le risque est de faire des albums pourris. Tu as besoin de quelqu’un qui te dise : « ça c’est bien parce que… ça c’est mauvais parce que… ou ce serait meilleur si…" ou "c’est une superbe chanson qui parle d’elle-même et il n’y a pas besoin d’en faire plus". Les chansons ont été choisies par nous même, le management et notre label. Nous avons discuté et nous nous sommes mis d’accord. Les soixante quinze chansons sont une accumulation de la vie au travail pour ma part. Pour les autres c’étaient des idées et pas obligatoirement une chanson complète. C’est un procédé que nous avons choisi et que surement nous utiliserons pour le reste de notre carrière. Nous avons un procédé basé sur l’honnêteté et c’est idéal de choisir parmi les titres qui donneront le meilleur album.

Comment avez vous enregistré cet album étiez vous tous ensemble ou avez vous travaillez chacun chez soi en home studio ?

Lewis Pusey. Nous sommes plutôt un groupe privilégiant les concerts. Nous adorons jouer en live. Nous faisons de notre mieux. Nous avons enregistré dans un studio local à Londres qui s’appelle « The Pool » et c’est un grand endroit avec de l’espace. Ce que tu entends dans l’enregistrement ce sont tous ces groupes qui jouent en live encore encore et toujours. C’est l’élément principal d’un groupe de rock. Ensuite les voix et overdub viennent après. Tout ce que tu entends c’est quatre gars jouant en live et enregistrant. Il y a la magie de la balance dans la pièce et qui arrive sur ton bureau après. C’est pour cela que tu entends un disque live. C’est bien produit et mixé et bien masterisé. Mais l’expérience de jouer live est dans le CD. Pour réaliser l’ensemble et le piano cela a pris neuf heures. Si tu fais un retour vers le passé c’est un peu comme Elvis Presley qui avait cinquante six titres et a pris un tiers pour capturer le son qu’il souhaitait sur son disque. C’est ce que nous avons fait sur l’album. Nous n’arrêtions pas de jouer et de répéter en boucle. Encore une fois pour prendre le meilleur de ce que nous pensions ainsi que les avis des producteurs. Ce que tu entends est vraiment joué en direct.

Quel a été le plus grand défi lors de l’enregistrement de l’album ?

Conrad Ellis. Le titre « Fall In Fall Out » a duré neuf heures pour la création car c’est une chanson délicate et qui avait besoin d’être écrite pour être parfaite. Il ne pouvait y avoir de place pour des erreurs ou des bugs. Quand tu joues avec une telle intensité et il faut cette férocité pour la jouer et rejouer jusqu’à ce que soit parfait, tu deviens à ton tour un meilleur musicien et ton groupe devient plus fort. C’est comme ça que les choses arrivent. Tout est un procédé positif. Le résultat est ce que tu écoutes. Parfois il y a des jours ou cela n’allait pas dans la bonne direction. Parfois tu es tellement fatigué que rien ne sort et parfois tu arrives avec une nouvelle écoute. Tu penses que c’est trop lent ou trop rapide. Cela fait parti du processus et aussi de la part d’amusement. Tu dois apprécier chaque minute de ces moments là.


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26 Janvier 2021.

Pascal Beaumont  
Laurent Machabanski (Traduction / Retranscription)