WHILE SHE SLEEPS est un combo de metalcore britannique, originaire de Sheffield, en Angleterre et qui sévit déjà depuis 15 ans. Avec quatre opus dans sa besace le gang Anglais est de retour avec Sleeps Society un opus ambitieux concocté avec soin pendant la pandémie et qui regroupe une pléiade d’invités comme Simon Neil (Biffy Clyro) sur « Nervous » leur dernier single en date ou encore Deryck Whibley (Sum 41) sur « No Defeat For The Brave » aux relents Punk. Toujours ancré dans un Metalcore moderne, mélodique et brutal à la fois Sleeps Society s’avère être une belle réussite qui prouve que nos British maitrise parfaitement leur style et leur art ! Produit par Carl Bown (Bullet For MyValentine, Shvpes) leur compère depuis So What (2019) le gang nous délivre une foison de pépites ravageuses doté d’une puissance de feu hallucinante dopé par les voix habitées de Loz le hurleur patenté du gang de Sheffield. Impossible de ne pas en savoir plus sur ce gang venu d’ailleurs. C’est avec le sympathique chanteur Lawrence « Loz » Taylor que SHOOTING IDOLS a pu s’entretenir pour découvrir ce nouveau méfait à la hauteur de leurs ambitions ! Magnéto Loz c’est à toi !
Bonjour Loz, quel souvenir gardes-tu de votre concert au Cabaret Sauvage de Paris le 16 Janvier 2020 ?
Lawrence « Loz » Taylor. Le concert était incroyable, si je me souviens bien c’était le premier concert de la tournée Européenne, la salle était très bien et on a passé un bon moment. La tournée était excellente, on en a bien profité jusqu’à ce que le covid nous tombe dessus. L’affiche était belle, on était accompagné de Vein et Every Time I Die c’était intéressant de tourner avec un combo Américain il y avait beaucoup de monde, c’était vraiment bien.
Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?
Lawrence « Loz » Taylor. C’est de l’énergie et de la passion. Le sentiment d’unité est quelque chose que tu ressens lors de nos concerts. Il y a beaucoup de gens qui chantent avec nous, il nous envoie de l’énergie, on est unis et on apprécie chaque moment du concert. Si je dois décrire notre show en deux mots, ce serait énergie et passion.
Est-ce que tu apprécies la vie en tournée, ?
Lawrence « Loz » Taylor. Oui mais je dois faire très attention à ma voix (Ndr : Loz a subi plusieurs interventions chirurgicales des cordes vocales). Pour un chanteur de Heavy Metal ce n’est pas quelque chose qui est naturel, hurler, chanter, tu forces sur ta voix. Je suis toujours dans l’extrême tous les soirs, je dois constamment faire attention pour trouver la bonne balance lorsque je suis en tournée. Mais j’y arrive et les gens apprécient ce que je fais, les amis, le groupe, on essaye d’être au top chaque soir lorsque l’on joue à travers le monde. C’est incroyable de pouvoir jouer chaque soir dans un endroit différent. On est très chanceux d’avoir l’opportunité de faire cela. Et que les gens viennent nous voir sur scène. C’est assez incroyable de pouvoir partir en tournée, de monter sur scène, de donner des concerts avec tes meilleures amis.
Est-ce qu’il y a des concerts qui sont plus marquants que d’autres ?
Lawrence « Loz » Taylor. Chaque show chaque soir est différent. Il sera toujours différent du prochain. C’est aussi ce qui est motivant, jouer chaque soir pour de nouvelles personnes, il y a des similitudes sur chaque date mais ce qu’on aime c’est avoir un public devant toi qui reprend tes morceaux en chœurs. C’est incroyable. Un concert qui m’a marqué est celui que nous avons donné à Londres au Brixton Academy (Ndr : Le 24 Janvier 2020), c’était complet, c’est un de ceux qui a marqué notre carrière, il reste gravé dans nos mémoires. D’avoir pu remplir cette salle, c’était comme une sorte de grande célébration pour nous. C’était juste avant l’arrivée du covid, c’est un de nos derniers concerts en Angleterre. C’était un moment important et on a vécu ce show intensément. Peux-tu me dire quels sont les festivals que vous avez en France ?
Les plus connus sont le Hellfest et le Download !
Lawrence « Loz » Taylor. Oui le Hellfest (Ndr : Le dimanche 18 Juin 2017 sur la Warzone 12h15) on y a joué, c’était vraiment incroyable. Il y avait une très bonne atmosphère, c’était un grand moment, on espère revenir y jouer.
Comment s’est déroulé le processus d’écriture de Sleeps Society votre nouvel album ?
Lawrence « Loz » Taylor. Au fils des années on a appris à travailler ensemble, à composer, à enregistrer, il y a évidemment des choses que tu conserves album après album, qui sont très similaires et que tu retrouves sur chaque opus, la dynamique qui nous animent, les enregistrements. Mais cette fois ci c’était très différent, on a dû faire avec le Covid, on ne pouvait pas tous aller ensemble au studio au moment où on l’aurait souhaité, on devait aussi garder nos distances. On est très chanceux car on a une maison à Sheffield et on a pu y travailler énormément. Beaucoup de musiciens n’ont pas cet espace. Cela a rendu les choses plus faciles, nous avons pu continuer à travailler dans un grand espace, on a pu rester ensemble malgré le covid mais en gardant nos distances, beaucoup de gens ont pu venir dans ce studio. On a pu travailler sur beaucoup de choses. On a toujours voulu composer en pensant à nos fans mais en ne faisant jamais deux fois le même album. C’est très important pour nous de nous dépasser à chaque fois, d’essayer d’innover, de trouver de nouvelles choses, d’expérimenter. C’est pourquoi nos derniers albums étaient différents au niveau des titres, on essaye toujours d’intéresser nos fans, de les emmener ailleurs, de ne pas leur donner forcément ce qu’ils attendent de nous. On a pris un peu plus de plaisirs en studio, on n’a pas essayé de recréer deux fois de suite le même son. On a vraiment essayé d’innover sur Sleeps Society et j’en suis très fier, j’espère qu’on aura la possibilité de le défendre sur scène. On a eu beaucoup de chance car on a pu tourner juste avant l’arrivée du Covid. Les choses se sont bien arrangés pour nous car il était prévu que nous devions renter en studio, donc on a été chanceux. Écrire et enregistré ensemble, on a travaillé de façon différente, on n’a pas pensé aux albums précédents, on a écrit ce qui nous venait spontanément pour que nos fans soit surpris par ce que nous allions proposer. C’était notre objectif, surprendre nos fans, proposer quelque chose de différent que ce qu’ils auraient pu attendre de WHILE SHE SLEEPS. On a travaillé tous ensemble, ce n’est pas une seule personne qui a écrit tous les morceaux, cela a été très collégial. C’est toujours intéressant de voir ce qui va en sortir, on y a pris beaucoup de plaisirs.
En studio vous avez une nouvelle fois travaillé avec Carl Bown que vous apporte-t-il ?
Lawrence « Loz » Taylor. Carl est le seul producteur avec qui nous avons travaillé, nous avons progressé ensemble, notre relation ne s’est jamais détériorée. Ça peut être très difficile de trouver un producteur avec qui tu peux avoir une vraie connexion en tant que personne. C’est facile d’avoir un producteur qui arrive et qui travaille avec toi qui fait ce qu’il a à faire, un bon label, c’est une chose de très spécial. Carl a travaillé sur tous nos albums à part sur notre premier Ep (Ndr : And This Is Just the Start en 2006), c’est le sixième album que nous faisons ensemble, il représente une partie importante de l’équipe, il nous rend à l’aise, il sait comment nous fonctionnons, il sait ce que nous voulons obtenir, on a une relation très particulière avec lui. On apprécie son engagement, il a toujours de bonnes idées, on a vraiment bien travaillé ensemble sur le son. Carl est très bon, nous l’aimons beaucoup, c’est incroyable qu’il soit toujours à nos côtés. C’est vraiment le sixième membre du groupe en studio. Il joue un rôle très important dans la production des albums de WHILE SHE SLEEPS.
Est-ce qu’il y a des morceaux qui ont été un défi à enregistrer pour toi en tant que vocaliste de la formation ?
Lawrence « Loz » Taylor. C’est très difficile de bien chanter d’une manière générale, je lutte depuis des années. Au fil du temps, j’ai progressé notamment grâce à tous les concerts que nous avons donné. Ça m’a appris à maitriser ma voix et à me maintenir en forme. Quand tu hurles en permanence, tu essayes de faire passer beaucoup de choses basés sur l’émotion, ça prend du temps pour développer une technique qui te conviens que ce soit en tournée ou en studio. Ça m’a pris 10 ans a essayé de me perfectionner et je pense qu’il me reste encore beaucoup de travail. C’est un processus qui est très long. Être capable de chanter de manière claire c’est quelque chose qui m’est très personnel, ça peut être très difficile. Lorsque tu hurles tu peux te cacher derrière une voix très Heavy et ça fonctionne. Lorsque tu chantes avec une voix claire, tu es très vulnérable. C’est très personnel lorsque tu chantes de cette façon. C’est assez difficile de chanter ainsi et de te sentir en confiance. Pour moi c’était vraiment le challenge sur cet album, travailler sur ma voix claire et essayer de l’utiliser en toute confiance. Sur les dernières années et les albums récents je me suis beaucoup investi en chantant en clair plus que sur les précédents disques, c’est bien de pouvoir tenter quelque chose de nouveau, de varier les différents styles de chants et de ne pas être bloqué sur une façon particulière. Cela donne une nouvelle dynamique et pour nous c’est très important d’évoluer sur différents niveaux. On peut aborder par moment un coté plus Pop, faire passer un message tout en faisant en sorte que ça fonctionne en live. C’est amusant aussi d’essayer ce type de chant même si ça peut être difficile, ça prendra une nouvelle dimension en concert, on y prend du plaisir. Pour moi spécialement sur cet opus, j’ai travaillé sur ma voix claire et j’ai essayé d’y prendre du plaisir sans être toujours là à hurler, c’était très difficile mais albums après albums, année après année je grandis, je progresse. J’ai essayé d’améliorer tout ça en arrêtant de boire et de fumer pendant deux mois, cela a été un bel apprentissage pour moi de faire ça, de prendre soin de ma voix, j’y arrive maintenant c’est ce que je voudrais dire.
Est-ce qu’il y a des chanteurs qui t’inspire qui sont en quelque sorte un modèle pour toi ?
Lawrence « Loz » Taylor. Oui définitivement, il y a des chanteurs qui rendent ma vie plus difficile ! Rires. Il y en a beaucoup Sam (Ndr : Sam Carter°) d’ARCHITECTS il a une voix fantastique et il est incroyable sur scène que ce soit en clair ou en voix hurlé. Je les ai vu sur scène tant de fois, on a tourné avec eux, sa voix est phénoménale. Un de mes chanteurs favori est Cory Brandan Putman du groupe NORMA JEAN, les voix claires et hurler sur l’album Wrongdoers sont incroyable, c’est un de mes favoris. Je croise sur la route de nombreux chanteurs qui ont des voix incroyables et j’essaye de comprendre leur technique vocale. J’apprends constamment à leurs côtés.
Je vois juste derrière toi la box de Paranoïd de BLACK SABBATH c’est une référence pour toi ?
Lawrence « Loz » Taylor. Oui, j’ai toujours apprécié ce groupe. Lorsque j’étais très jeune, j’étais très branché par MARYLIN MANSON, SLIPKNOT, LINKIN’ PARK. Ensuite je suis passé à une musique plus chantée. J’avais des copains qui étaient fan de Skateboard et qui écoutaient BLACK SABBATH, MOTÖRHEAD et des formations de Stoner. C’est incroyable, je n’ai pas vraiment de groupe préféré, j'ecoute de la musique en permanence et dans tous les styles. Tout le monde dans le groupe écoute un peu de tout, on n’écoute pas les mêmes choses au même moment et c’est ce qui est intéressant. Sleeps Society représente bien ça, c’est comme cela que nous avons trouvé notre son parce que nous venons tous d’univers musicaux différents et c’est ce qui fait ce que nous sommes.
Que représente ce morceau « Sleeps Society » qui est le titre de l’opus et est sorti en single ?
Lawrence « Loz » Taylor. On a enregistré un album qui s’appelle You Are We qui a été financer par une campagne de financement via PledgeMusic. C’était la première fois que nous nous produisions nous même, on voulait s’écarter des labels et nous gérer nous-même. C’était une époque effrayante car on ne savait pas du tout comment les fans allaient réagir, on ne savait pas non plus si cette façon de financer allait réellement fonctionner. Ce qu’on a appris de cette expérience, cet opus a été un de nos plus gros succès, c’est que c’était la meilleure façon de travailler sans intermédiaires, nous nos fans et rien d’autre. Ils nous ont soutenu et on les a remerciés, on a tout géré de A à Z. C’est ce qui a motivé cette idée de créer une plateforme Sleeps Society car nos fans nous ont répondu d’une manière positive. On a créé cette plateforme the Patreon plateform pour qu’ils puissent nous soutenir, on leur propose toute sorte de bonus et évènements créer pour l’occasion. Le streaming est la façon la plus courante de nos jours de consommer de la musique et c’est très difficile pour un combo d’y trouver son compte, de pouvoir continuer, progresser et en vivre. On a essayé de trouver une parade à tout ça. Sleeps Society c’est un hommage à nos fans qui nous soutiennent et passe du temps à nous aider d’une manière positive. C’est pourquoi nous avons sorti ce titre en single. Avec la sortie de cet opus on a vu à quel point les gens s’investissent c’est incroyable. Avec un peu de chance cela permettra aux gens d’ouvrir les yeux, le streaming ne convient pas aux groupes underground, au Metal, il est destiné aux groupes Pop, mainstream. On verra bien ce qui arrive, je pense que les politiciens et les des personnes de l’industrie musicale vont décider de la suite, il faut que les formations Rock puissent survivre et ait cette possibilité de développer une carrière dans la musique et répondre à une demande qui existe. Nous avons créé cette plateforme Sleeps Society pour communiquer avec nos fans donc cela à un sens pour nous de sortir ce titre en single. C’est une plateforme qui passe par une souscription, tu reçois en contrepartie tout un tas de bonus. Tous ceux qui nous supporte sont en contact direct avec nous, on peut leur accorder plus d’attention, plus de bénéfice, c’est une relation plus proche et nous essayons de leur rendre le plus possible ce qu’ils nous apportent. On est très chanceux d’avoir tous ces fans qui nous supportent.
Quel est le thème de votre nouveau single « You Are All You Need » ?
Lawrence « Loz » Taylor. Oui basiquement je dirais que c’est un morceau qui parle de l’acceptation. C’est très facile de vivre bien si tu acceptes qui tu es, ce que tu es dans la vie, d’où tu viens et être plus confortable avec ça. Beaucoup de gens vivent isolé, c’est assez facile de te retrouver dans un certain état d’esprit dans l’émotion renfermé sur toi-même. Nous avons toujours voulu que les gens aient leur propre interprétation de nos textes et on essaye de faire en sorte qu’ils s’intéressent aux paroles, a certains sujets, qu’ils restent ouverts. Pour moi c’est un grand morceau et j’espère que les fans recevront ce message d’une manière positive.
Est-ce que la pandémie est un thème qui t’intéresse ?
Lawrence « Loz » Taylor. J’essaye de m’en échapper de tout ça. Ça aurait été très facile pour nous d’écrire un album sur ce thème et sur les sentiments qu’on développe face à la situation. C’est plus intéressant d’écrire des textes dans un sens politique, les relations entre ce que tu essaie de dire qui parfois signifie quelque chose dans une autre pensée. Tu peux parler des relations humaines dans un sens politique. Le covid a des conséquences importantes sur l’industrie musicale, je préfère essayer de m’en éloigner pour en parler parce que tout le monde en souffre.
Vous avez débuté en 2006 comment décrirais-tu votre évolution musicale au cours de ces 14 ans d’existence ?
Lawrence « Loz » Taylor. On a toujours essayé de tenter de nouvelles choses en tant que compositeur, notre évolution a été importante et s’est faite de manière naturelle. Nous sommes chanceux dans un sens, je crois que personne ne sonne comme WHILE SHE SLEEPS, personne ne chante comme moi ou ne joue comme John, on a pu bouger, évoluer et trouver notre son. C’est une chose incroyable pour nous d’avoir trouvé qui nous sommes. Il y a eu des surprises tout au long de ces années, c’est intéressant de voir cette évolution. On a grandi individuellement à chaque album pour devenir ce que l’on est ensemble. Ça sera intéressant de voir ce que ça va donner dans le futur pour nos prochains albums.
Pour conclure comment présenterais-tu Sleeps Society à quelqu’un qui ne vous connais pas ?
Lawrence « Loz » Taylor. Je dirais que si tu as l’esprit ouvert et que tu t’intéresses au Rock, à
la Pop, au Metal, il y en a pour tout le monde écoute « Nervous » (Ndr :
invité Simon Neil le
guitariste et chanteur de Biffy Clyro), « Systematic », « Division
Street » et « You Are All You Need » car ce sont de bons exemples de ce
que nous sommes et venez nous voir sur scène, vous comprendrez
complètement qui nous sommes.
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L’intégrale de L'interview en Image ICI
8 mars 2021.
Pascal Beaumont
Photos : DR